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Jean-Louis Harouel : « Les femmes qui portent le burkini sont des militantes »

 

Par Alexandre Devecchio           

ANALYSE - Jean-Louis Harouel démontre ici [Figarovox, 16.08] que l'interdiction du burkini sur certaines plages est parfaitement conforme au droit. Mais qu'au delà, le port du vêtement islamique traduit une volonté politique d'imposer une culture et des modes de vie contraires à notre histoire et nos valeurs. Nous partageons pleinement cette analyse.  LFAR

 

Jean-Louis-Harouel-678x381.pngLa justice a validé ce week-end l'arrêté municipal interdisant le port du burkini à Cannes. Des associations « anti-islamophobie » réclamant en urgence la suspension de l'arrêté municipal cannois du 28 juillet se sont vues déboutées par le tribunal administratif de Nice. Cette décision est-elle surprenante ? Vous semble-t-elle conforme au droit français ?

Cette décision n'est aucunement surprenante car parfaitement conforme à la jurisprudence du Conseil d'État, sachant que celle-ci n'a pas été statique à travers le temps mais a évolué en fonction du contexte politique et social. Dans des périodes relativement apaisées, cette jurisprudence était résolument libérale et faisait passer les libertés avant les soucis de l'ordre public, comme en témoigne le célèbre arrêt Benjamin de 1933. Cependant, dans la seconde moitié des années 1930, les passions politiques s'exacerbant et l'ordre public étant sans cesse plus menacé, intervient en 1936 le tournant de l'arrêt Bucard, par lequel le Conseil d'État a abandonné cette jurisprudence libérale pour faire prévaloir les impératifs de l'ordre public. Et il faudra attendre 1953 pour que s'opère avec l'arrêt Naud un retour au libéralisme de la jurisprudence Benjamin.

Aujourd'hui, dans le contexte d'un affrontement de civilisations donnant lieu à un conflit armé ayant fait en un an des centaines de victimes sur le territoire national, il est logique que reviennent au premier plan les exigences de l'ordre public, et le juge des référés a d'ailleurs invoqué « le contexte de l'état d'urgence et des récents attentats » pour justifier sa décision en la fondant sur « un risque de troubles à l'ordre public ».

Le juge note en outre que « sont respectées les dispositions de l'article 1er de la Constitution (« La France est une République laïque »), qui interdisent à quiconque de se prévaloir de ses croyances religieuses pour s'affranchir des règles communes régissant les relations entre collectivités publiques et particuliers. »

Certes, mais en l'occurrence, il ne s'agit pas d'un service public, mais d'une plage…

Le fait d'administrer et gérer au bénéfice des usagers une portion du domaine public affectée à l'usage du public constitue une activité exercée dans l'intérêt général, et relève donc de la notion de service public.

Est-ce un premier pas vers l'interdiction de tous les signes religieux dans l'espace public ? N'est-ce pas une vision de la laïcité excessive ? Cette dernière sert-elle de cache-sexe à un combat plus spécifique contre l'islam politique ?

L'islam est, par nature, politique. On ne saurait trop le rappeler : l'islam est un système total qui mêle le religieux, le politique, le juridique, la civilisation. L'islam est un code de droit qui prétend remplacer le droit du pays d'accueil. Si bien que toute concession faite à l'islam comme religion est un abandon consenti à l'islam comme système politico-juridique ainsi qu'à la civilisation islamique.

Face à l'islam, la laïcité conçue comme neutralité ne suffit pas. Le cas de figure n'est pas le même qu'avec le catholicisme. Notre laïcité s'est certes construite contre l'Église, mais en accord avec les paroles fondatrices du christianisme : rendre à César et à Dieu ce qui leur revient respectivement. L'islam est au contraire l'anti-laïcité par excellence, si bien que notre État laïque devrait le combattre beaucoup plus durement qu'il n'a combattu le catholicisme.

Ainsi que je le préconise dans mon récent livre Les droits de l'homme contre le peuple, il faut pour l'islam un régime dérogatoire comme en Suisse où la construction de minarets est interdite alors qu'on peut bien sûr y construire des clochers.

Cela vient après l'affaire du parc aquatique privatisé pour les salafistes dans les Bouches-du-Rhône. Ce genre de pratique est tolérée dans certaines villes pour la communauté juive par exemple. Que répondez-vous à ceux qui dénoncent le « deux poids, deux mesures » ?

Peut-on citer le nom de quelqu'un ayant opéré un massacre en France au nom d'une quelconque mouvance du judaïsme ?

En Corse, la baignade de jeunes filles en burkini a provoqué une violente rixe entre jeunes corses et jeunes d'origine maghrébine. Que cela vous inspire-t-il ?

C'est un exemple des troubles à l'ordre public que peut entraîner cet étalage sur les plages françaises des pratiques identitaires islamiques. Surtout dans le contexte des récents massacres commis par des islamistes au nom de leur dieu.

Par ailleurs, il est clair qu'en Corse où la population est restée plus près de son sol, plus ancrée dans ses villages, elle se montre plus réactive face au processus de la conquête islamiste non dite mais bien réelle dont l'Europe occidentale est l'objet. Cependant, même dans l'Hexagone, de plus en plus de gens ont conscience du lien qui existe entre les carnages des terroristes islamistes et le folklore identitaire arabo-musulman qui est le terreau où se nourrit le djihadisme.

Après l'arrêté de Cannes, pris le 28 juillet, une autre commune des Alpes-Maritimes interdit la baignade en burkini : Villeneuve-Loubet. Cela est-il le signe d'une prise de conscience face au danger de l'islam politique, au-delà de la menace terroriste ?

On peut l'espérer. Notre pays est actuellement en guerre, et s'il ne veut pas être vaincu dans cette guerre, il doit savoir contre qui et contre quoi il se bat. Pour ne pas perdre une guerre, il faut impérativement nommer l'ennemi. Or, en l'espèce, celui-ci est double : d'une part les djihadistes violents qui massacrent dans notre pays; et d'autre part, les djihadistes « civilisationnels », qui œuvrent inlassablement à rendre toujours plus présents sur notre sol leur civilisation, leurs règles et leur mode de vie.

À moyen et long terme, le plus grand danger pour les Français est la conquête feutrée de la France par le djihadisme civilisationnel, conquête qui s'opère au nom des droits de l'homme. Les femmes qui portent des vêtements de bain islamiques sont des militantes de la conquête de notre pays par un groupe humain porteur d'une civilisation antagoniste. Cet été, les plages sont la nouvelle partie de notre territoire que visent à s'approprier les islamistes. 

Jean-Louis Harouel est professeur agrégé de droit à Paris II et auteur de «La grande falsification. L'art contemporain», «Le vrai génie du christianisme» et «Revenir à la nation» (Editions Jean-Cyrille Godefroy). Son dernier ouvrage Les droits de l'homme contre le peuple est paru aux éditions Desclée de Brouwer.  

picture-2540921-61yhv5dr.jpgEntretien par Alexandre Devecchio

Journaliste au Figaro et responsable du FigaroVox. Twitter : @AlexDevecchio

          

Commentaires

  • Deux choses:

    La première est mon indignation de spectateur de l'émission "C dans l'Air "où est ce jour traité le problème. . Une seule contre tous a fait valoir les bonnes raisons d'interdire cette provocation nouvelle mode face à un choix d'invité plutôt sympathisant et un nouveau présentateur manifestement orienté .
    Deuxièmement personnen'a soulevé le fait qu'accepter que ces femmes viennent se baigner habillée dans une piscine est contraire à toutes les règles élémentaires de l'hygiène qui nous contraint à se doucher au préalable .
    Si on n'interdit pas ce burkini sur les plages on ne pourra éviter la promiscuité en piscine et ça fera fuir bon nombre de gens...
    Encore un aveu de faiblesse. Mais ilest intéréssant de noter la réaction sur la télévision des musulmans en présence, l'agressivité en prime et tous unis dans le même sens ..

  • @monsieur Harouel
    J’avais lu votre passionnant travail sur l’art contemporain après sa présentation sur Radio Courtoisie.

    En pensant que les femmes encapuchonnées sont des militantes, je crains que nous nous trouvions très en deçà d’une sordide réalité. Faisant un peu de bénévolat dans des activités médicales, je peux rapporter ce que l’on voit à Marseille.
    Lieux concernés : tous les locaux où sont prodigués des soins, cabinets médicaux privés généralistes ou spécialistes, hôpitaux, dispensaires.
    Les patientes mahométanes, origine Afrique ou Française convertie : la majorité refuse de retirer leurs chiffons (ce que les toubibs appellent des catafalques), même si l’examen l’exige pour la précision du diagnostic. Mais nous parvenons au sommet pour des examens intimes ; quand un questionnaire de santé confidentiel est nécessaire, c’est le mari (en djellabah) ou le fils aîné qui répond (!) et l’examen se poursuit avec les mâles dans la salle d’examen, écho de grossesse, ou tout autre. Si le praticien (plutôt la …) exige de rester seul (e) avec la patiente, le ton monte très vite, et le corps médical s’expose à des représailles telles dégradation de voitures.
    Quelques devoirs de vacances pour un ministre de l’intérieur désoeuvré, grand connaisseur de la langue de bois (il attend qu'on le croit ?): un appel au commissariat est inutile car les policiers ne se déplacent plus qu’en cas de voies de fait ; pas pour faire respecter la Loi.
    Et faut il parler de ce que sont devenus les chambres d’hôpitaux ? Hôpital européen ? Le nom est un gag.
    J’imagine que les mêmes observations peuvent être faites sur tout le territoire de la République (ou ce qu’il en reste).
    Ne reculons plus devant l’obstacle : il est indispensable d’interpeller tous nos politicards à la recherche d’électeurs, car nous n’avons plus le choix. Et le remède est simple : totale interdiction du port de tout attribut visible de la religion musulmane, nous n’en sommes plus à faire de la philosophie.
    Je propose une quête pour organiser un aller simple vers Riad offert à madame Rossignol, NKM, Cosse … et les autres.

  • J'ai vu cette émission de "C dans l'air" et l'attitude de ces deux défenseurs de l'islam ("en France" et pas de France comme l'un d'eux l'a souligné), vu comment, sous leurs propos conciliants en apparence, ils défendaient farouchement les particularisme de l'islam et de leurs modes de vie et de comportements, traduits par la vesture, tant dans la rue que maintenant sur les plages. Vu aussi comment ils défendaient l'opinion que c'étaient les musulmans (qui, "faisant bande à part pour ne choquer personne") qui ont été aggressés par les jeunes Corses, alors même que le procureur de la République concluait bien après enquête que c'étaient eux les aggresseurs à l'arme blanche qui voulaient ainsi exclure les Corses d'une plage corse à Sisco. Moi qui n'ai jamais beaucoup goûté l'esprit corse d'entre-soi et d'omertà, j'en viens à leur trouver beaucoup d'aspects positifs dans la défense de leur terre et de leur réaction contre l'invasionn, à petits comme à grand pas, de notre territoire par l'idéologie islamiste et ses porteurs, qu'ils soient djihadistes armés ou djihadistes culturels plus sournois. Et l'attitude de cette élue française qui, lors de l'émission, (son nom malheureusement m'échappe alors qu'on devrait le retenir) disait d'un ton calme et mesuré mais de façon argumentée et ferme pourquoi elle s'opposait à cet islam-là, y compris et notamment dans l'affichage vestimentaire de son particularisme conquérant et de son refus de s'intégrer, était admirable et digne de respect.
    Il devrait y avoir une réponse claire et nette des Français et des Européens en général face à cette conquête méthodique et sournoise de la suprématie sur nos territoires : vous avez quitté vos pays parce que, pour diverses raisons, vous ne pouviez plus y vivre et vous êtes venus chez nous pour y mieux vivre ; comme les autres immigrants avant vous, faites l'effort de vous fondre dans la population autochtone qui vous a accueillis car ce n'est pas à elle de s'adapter à vos moeurs mais à vous de faire l'effort d'adaptation; si vous préférerz les oeurs de vos origines, soyez cohérents et retournez au pays de vos origines, ou allez donc voir chez l'Arabie saoudite dont les pratiques religieuses vous plaisent décidément tant : il y a de l'espace, il y a de l'argent et l'islam rigoriste qui vous plaît tant y a force de loi. Que venez-vous donc faire chez nous, dans un pays qui vous répulse à ce point par ses façons de vivre ?
    Il faudrait pour cela s'affranchir enfin de l'idéologie mondialiste et multiculturaliste qui anesthésie nos capacités de résistance et nous interdit d'affirmer et défendre les droits de notre civilisation et de notre identité culturelle. Il y a trop de "cinquièmes colonnes" , conscientes de ce qu'elles font ou ingénues par idéalisme naïf et suicidaire, dans notre pays.

  • Merci à @jihème pour ce fidèle compte rendu. Un des trucages classiques de C dans l’air est le déséquilibre du plateau. Ici la conseillère régionale PS du Val d’Oise Céline Pina était seule face à deux musulmans à la dialectique affutée, et la voix de son maître du Système Laurent Joffrin. Elle s’est fait connaître par sa vigoureuse réaction en Septembre 2015 contre la Salon de la femme musulmane. Le plus extraordinaire est que ceux qui l’ont clouée au pilori furent les apparatchiks de son propre parti. Il est vrai qu’elle avait déclaré au Figaro « Face à l'islamisme, il nous faut des Churchill, pas des Chamberlain ! ». Mais nous avons vu dans cette émission toute la duplicité dans l’utilisation de la laïcité. Redisons inlassablement que cette notion purement française, du monde politique de la fin du XIXème sans plus, n’a aucune valeur et aucun sens en islam. Ce qui ne retient pas les adeptes de la doctrine de sauter sur cette règle dans des formules du style « pourquoi pas les muezzins en haut des minarets, s’il y a des cloches dans les villages » !!
    A ce point de perversion, nous ne pouvons plus faire de diplomatie. En mouchant sévèrement Joffrin et ses frères … Regrettable que Céline Pina n’ait pas pu développer plus sur la situation de la femme dans l’islam, nous sommes au cœur du sujet.

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