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Immigration - Insécurité - Anti racisme - Page 117

  • 2017, sous le signe de l’identité

     

    par Jacques Burnel

    Dans une France encore traumatisée par les attentats de 2015, la « fracture identitaire » prend une ampleur inégalée. Elle sera au cœur de la campagne présidentielle de 2017.

     

    L’identité d’un peuple est une donnée qui ne peut être méprisée sans courir le risque de graves conséquences. Chaque peuple a le droit de vouloir que son héritage perdure », écrit Malika Sorel dans Décomposition française, comment en est-on arrivé là ? (Fayard, 2015). L’ancien membre du Haut Conseil à l’intégration, dissout par François Hollande en 2012, dépeint une France à l’identité fracturée, victime des mythes de la diversité et du « vivre ensemble » qui ont conduit les élites à la faiblesse face à la montée des communautarismes. Un livre parmi d’autres dans l’abondante production littéraire – d’Alain Finkielkraut à Emmanuel Todd, de Michel Onfray à Bernard-Henri Lévy -, inspirée par un contexte où les mots « laïcité », « valeurs républicaines », « identité nationale », omniprésents, déchaînent les passions.

    Récemment, c’est la polémique sur le burkini, ce vêtement de bain couvrant entièrement le corps et les cheveux, qui a exposé au grand jour les cas de conscience que la place de l’islam pose à « l’être ensemble » français. En France, sans doute plus qu’ailleurs, le rapport à la question identitaire, souvent réduite à une sorte d’unanimisme républicain évolutif et imprécis, est particulièrement complexe. Or, cette question identitaire « sera au cœur de la prochaine présidentielle », prévient Malika Sorel.

    Duel autour de l’identité

    À droite, le premier à s’en emparer a été Nicolas Sarkozy. Sa proposition de création d’un ministère de l’identité nationale, en 2007, lui avait permis de figer les positions et de créer une dynamique dès le premier tour. Dix ans plus tard, l’ancien chef de l’état compte bien récidiver. à l’aise avec ce sujet hautement inflammable, il a expliqué dans son livre Tout pour la France qu’il mettrait les questions identitaires au cœur de sa campagne. Mieux que personne, il sait les agiter devant ses adversaires comme un chiffon imbibé d’essence. Sa récente déclaration – « au moment où vous devenez Français, vos ancêtres sont les Gaulois » – a scandalisé la gauche, ce qui était sans doute l’effet recherché.

    Succès garanti ? Rien n’est moins sûr, mais le thème devrait agiter les discutions dès le premier débat entre les candidats à la primaire de la droite, le 13 octobre prochain. Car l’autre favori, Alain Juppé, s’est lui aussi emparé du sujet, en se faisant le chantre d’une « identité heureuse » dont il veut faire le fer de lance de son projet présidentiel. « L’identité heureuse » ? Une « espérance, une vision confiante de l’avenir de la France », dit l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac qui « refuse d’avoir l’identité malheureuse, anxieuse, frileuse, presque névrotique » – sous-entendu, comme son adversaire qui l’accole quasi systématiquement au thème de l’immigration. L’un veut faire rimer « diversité et unité ». L’autre rappelle dès qu’il le peut que la France est « un pays d’églises, de cathédrales, d’abbayes ». Le premier développe un concept « d’intégration », le second défend une ligne « assimilatrice » pour lutter contre la disparition du « mode de vie français »…

    Dans le duel annoncé entre les deux favoris, le thème de l’identité nationale risque donc d’occuper l’espace et de laisser peu de marge de manœuvre aux autres candidats, déjà distancés dans les sondages. Les Républicains pourraient même voler la vedette au Front national. étonnamment, car le contexte lui est sans doute plus propice que jamais, le parti de Marine Le Pen semble en effet davantage préoccupé par les questions de souveraineté économique que par les thématiques identitaires.

    A gauche aussi

    Pourtant, même la gauche ne peut éviter le sujet. Au congrès du Parti socialiste à Poitiers, l’année dernière, il tenait une bonne place dans tous les discours. Dans celui de Manuel Valls, en particulier, qui faisait de « l’identité laïque » de la France un rempart « contre les communautarismes », et des « valeurs de la République » le moyen de s’émanciper « des pensées rétrogrades qui enferment les femmes derrière un voile ». « Bien sûr, il y a l’économie et le chômage, mais l’essentiel, c’est la bataille culturelle et identitaire », déclarait récemment le Premier ministre, cité par le journal Le Monde, à propos de la présidentielle de 2017.

    L’analyse semble partagée par François Hollande qui, paraît-il, ne cesse de répéter que l’identité sera le thème majeur d’une campagne où il espère toujours concourir pour briguer un second mandat. Un terrain glissant pour le président de la République qui en avait sans doute sous-estimé le potentiel explosif quand il avait promis d’inscrire dans la Constitution la déchéance de nationalité. Être ou ne pas être français ? La proposition, qui restera comme un des moments clés du quinquennat, avait réveillé de violentes polémiques, ruinant les espoirs d’unité nationale de l’exécutif, après les attentats du 13 novembre.

    Traiter le sujet

    Quoi qu’il en soit, la gauche devra elle aussi parvenir à se démarquer sur un thème où elle est habituellement peu à l’aise. D’autant plus que d’après un sondage paru dans L’Obs, près d’un quart des sympathisants socialistes juge le gouvernement laxiste sur l’immigration ! On n’imagine pas aujourd’hui le candidat socialiste se présenter en 2017 en promettant à nouveau le droit de vote des étrangers, une mesure phare de la campagne de 2012 que François Hollande n’a jamais osé mettre en place. Très marquée à gauche, cette promesse n’a pas résisté aux crispations identitaires, à cette « droitisation de la société » dénoncée par les socialistes mais qui tend surtout à prouver les limites de la stratégie préconisée par Terra Nova, le think tank le plus influent au PS : tout pour les strates sociales les plus privilégiées et les populations d’origine étrangère, qui votent massivement à gauche quand elles se déplacent, et rien pour les classes moyennes et ouvrières perdues pour les socialistes. La « fracture identitaire » de plus en plus béante dans notre pays impose de revoir les lignes, même du point de vue de la stricte tactique politicienne.

    Alors, où va la France ? Et qu’est-ce qu’être Français ? Aucun des candidats à l’élection présidentielle de 2017 ne pourra faire l’économie de traiter le sujet. Car de la réponse à ces questions dépend en grande partie la concorde civile d’une société qui laisse parfois penser qu’elle est au bord de l’implosion. Il n’est que de constater l’audience d’éric Zemmour pour s’en convaincre. Dans la préface d’Un quinquennat pour rien, best-seller en puissance qu’il promeut en vantant les mérites de l’assimilation telle qu’on la pratiquait encore au xxe siècle, quand les parents d’origine étrangère donnaient à leurs enfants des prénoms français, l’intellectuel décrit une société française « envahie, colonisée, combattue ».

    Exagéré ? Peut-être. Mais comme l’explique l’historien Pierre Nora dans un long article consacré aux « Avatars de l’identité française » (dans la revue Le Débat, février 2010) : « Il n’est pas si facile de savoir exactement de quoi il est question quand on évoque le modèle national, l’identité, l’idée de la France ou la France elle-même. Et pourtant chacun le sait : il y a une altération très profonde du type de France qui nous a été léguée ». L’académicien ne croyait pas si bien dire : depuis, la crise migratoire et les attentats terroristes ont donné à la question identitaire une dimension d’une urgente actualité, presque existentielle.   

  • Allex [Drôme] et Hayange [Moselle] : cette révolte populaire qui monte « d'en bas »...

     

    Mur-bleu gds.jpgEn son temps, Raffarin avait eu un mot heureux en inventant l'expression « la France d'en-bas ». Aujourd'hui, la colère de  cette France d'en bas non seulement n'est pas retombée, mais elle ne cesse de s'amplifier, finissant par mettre le Système en contradiction avec ses prétendus fondamentaux démocratiques (le pouvoir viendrait du peuple...).

     

    Voici que deux maires, celui d'Hayange (Moselle, FN) et celui d'Allex (Drôme, LR) secouent le cocotier, et même assez fortement pour que toute la clique du politiquement correct, qui prétend remplacer - en y réussissant souvent... -  la souveraineté populaire s'insurge et monte au créneau pour clouer ces deux élus du peuple au pilori; et pour leur clouer le bec, tout court.

     

    Le premier en date, Fabien Engelmann, maire FN d'Hayange, a décidé que, puisque le Secours Populaire confondait allègrement charité envers les plus démunis et politique (communiste, et « anti-mairie »), il lui retirait le local prêté à titre gracieux. Le maire a évidemment raison : mais il fallait voir le journaliste inquisiteur d'I-Télé « interroger » ce maire pour comprendre à quel point nos médias sont - et ce depuis 1945 - une place forte inexpugnable de ceux qui confondent carte de journaliste et carte de parti.

     

    De quel droit quelqu'un censé informer les gens prend-il position, à ce point, dans une décision relevant de la seule responsabilité d'une mairie démocratiquement élue ?

     

    Maintenant, si vous lui posez la question, ce « journaliste-aux-ordres » du politiquement correct, idéologiquement pas très éloigné du commissaire du peuple ou du ré-éducateur genre garde rouge de Mao ou de Pol Pot ou d'Ho Chi Minh, vous jurera qu'il est bon républicain et bon démocrate...

     

    Le second maire a avoir défrayé la chronique n'est pas FN mais LR : c'est celui d'Allex, dans la Drôme. Sommé par l'Etat d'accueillir une cinquantaine de migrants dans sa petite commune (2.500 habitants), il a décidé de demander son avis au peuple souverain : et, donc, d'organiser un référendum. Horreur et damnation ! Un référendum ? Mais vous n'y pensez pas ! Demander leur avis aux bouseux ? Et puis quoi, encore ! Les bobos des salons parisiens, bien protégés dans leur bulles triple ou quintuple vitrage n'ont nul besoin de demander son avis au peuple : ils ont décidé, ils savent ce qui est bon pour le peuple et ce qu'il lui faut : au peuple d'obéir ! Non, mais... Le Préfet et le Tribunal administratif ont tôt fait de faire plier l'arrogant : ils ont invalidé la décision du conseil municipal ! « Déni de démocratie » et « dictature » ont lancé le maire et le président du Conseil départemental, Patrick Labaune, tous deux LR.

     

    Encore ne parle-t-on ici que de deux cas, mais une bonne dizaine d'oppositions résolues à l'arrivée de migrants ont eu lieu ces derniers jours, dans autant de communes de France, dont Béziers (le maire étant avec Zemmour l'une des cibles privilégiées des journaleux...).

     

    Tout ceci pose deux questions :

     

    la première, où est la vraie démocratie, là-dedans ?

     

    et, la seconde : pense-t-on vraiment, en haut lieu, que le Système pourra continuer longtemps comme cela, frontalement opposé aux volontés de la France d'en-bas ?  

     

  • « La guerre civile est déjà là, avec ses tensions ... »

     

    Nous avons aimé ce commentaire plein de sagesse et raison reçu d'Henri, hier matin, dans les colonnes de Lafautearousseau. Il y est montré avec bonheur l'absurdité des guerres étrangères ou civiles lorsqu'elles s'imposent principalement par la mécanique des situations - et parfois une série de hasards - plus que par la réflexion ou la volonté politiques proprement dites. De cette sorte de fatalité automatique et malheureuse, Jean Giraudoux avait traité jadis dans La Guerre de Troie n'aura pas lieu qui évoquait tout aussi bien la Première Guerre mondiale que la seconde, alors à venir. Comment aujourd'hui devant la montée du péril de guerre franco-islamique - plus que civile - y faire face de nouveau sans Roi ? Livrés à la doxa médiatique et à l'impéritie des gouvernants ? C'était déjà le problème de la France d'avant 1914 quand le socialiste Marcel Sembat, pour conjurer la tragédie prévisible,  destinait à ses amis socialistes son pamphlet « Faites un roi, sinon faites la paix ». Henri apporte sa réponse. A sa façon que nous ne réprouverons pas. Lisons ... LFAR     

     

    Alain Juppé avec sa formule homérique absurde « l'identité heureuse » craint qu'une victoire de FN entraine une guerre civile. Mais la guerre civile est déjà là avec ses tensions. Il faut être aveugle pour ne pas le voir. Que faire ? Comment réagir ? Sans Roi ou personne pouvant jouer ce rôle, je ne vois pas de solution. Comment séparer ceux qui n'en veulent pas (sûrement de nombreux Musulmans mais qu'on va laisser basculer du côté des incendiaires s'ils ne (la) sentent pas pris(e) en compte par nous et notre volonté claire de réagir). N'oublions jamais que ce sont toujours des ultra- minoritaires qui entrainent à la guerre, civile ou autre, qui se camouflent.

     

    Comme en Russie : en 1917. En 1914 ce fut entre autres Poincaré allié à certains ministres russes bellicistes de l'entourage du Tsar, lors d'un voyage à Moscou dont nous n'avons pas de trace dans les archives, comme c'est curieux, qui ont poussé à la guerre. Il est vrai qu'ils ont été secondés par l’état-major allemand, qui avait ses plans, qu'ils ont imposés finalement à Guillaume II, dépassé par les événements et les gens s'embrassèrent dans la rue à Paris, à Munich, à Berlin à Vienne, dans un grand élan de folle sentimentalité pour se voiler leur suicide collectif, leur arrêt de mort de l'Europe, la vraie.

     

    Aujourd'hui il y a aux USA un parti de la guerre hystérique, qui a ses plans et sa groupie Hillary.

     

    Il n'y avait pas de Roi en France pour calmer le jeu en 1914.

     

    En 1870 quelques imbéciles à Paris voulaient aller à Berlin pour rien ! Un entretien diplomatique écourté. On a vu plus grave comme motif pour se battre. Les incendiaires sont minoritaires, mais qui les laissent faire, impunément, agir, tisser leur toile ? Ceux-là portent une immense responsabilité.

     

    Actuellement en France, c'est la doxa aveugle des médias et le gouvernement. En attendant il faut veiller, regrouper ceux qui veulent réagir sans monter aux extrêmes et si nous n'avons pas de Roi, le porter dans notre cœur pour le jour où il pourra agir. Vaste programme. 

  • CALAIS POUR TOUS

     

    Par François Marcilhac

    Qui livre ici une analyse de la situation du pays - notamment électorale - sur la quelle on pourra débattre et réfléchir. LFAR 

     

    500021990.3.jpgAlors que la situation générale, économique (Alstom, notamment), sociale (le chômage qui n’en finit pas de grimper) et internationale (la Syrie, la Libye) s’aggrave chaque jour, c’est donc à l’heure des différentes primaires qu’il nous faut désormais vivre : « Républicaines », socialistes, écologistes... 

    Comme si le pays pouvait perdre quasiment une année en la consacrant à la précampagne des élections présidentielle et législatives puis à la campagne elle-même début 2017. Chez les Républicains, Juppé, qui s’appuie sur le centre gauche, voire une partie de l’électorat socialiste (ainsi que, sur sa droite, sur Mariton qui a échangé ses électeurs virtuels contre un plat de lentilles tout aussi virtuelles) est donné vainqueur contre Sarkozy, tandis qu’au parti socialiste, c’est Montebourg qui devancerait Hollande, si celui-ci se représentait et acceptait de participer au pré-scrutin organisé par la rue de Solferino.

    Ce qui en dit long sur l’affaiblissement de la fonction présidentielle, qui s’est accéléré depuis 2012, mais auquel les mandats de Chirac et de Sarkozy avaient largement concouru du fait de l’incapacité des deux prédécesseurs d’Hollande d’habiter pleinement leur fonction — une fonction que Mitterrand, il est vrai, avait cyniquement déjà affaiblie par le traité de Maëstrichit. Mais comment en serait-il autrement, alors que les media de l’oligarchie nous présentent les primaires, du moins du côté de l’ex-UMP, comme devant désigner le futur président de la république s’il est vrai que le second tour de l’élection elle-même devrait se gagner, plus ou moins facilement, mais sûrement, contre Marine Le Pen ?

    LE CAS POISSON

    Alors que la gauche n’a jamais été aussi affaiblie dans le pays, à tel point qu’elle est donnée perdante dès le premier tour, le plus étrange est que nous ayons affaire à une droite toujours aussi dépourvue de personnalité et d’audace, qui ne cesse de surenchérir sur des principes qui ne sont pas les siens, ou qui ne devraient pas l’être si, du moins elle en avait encore, que ce soit en matière sociétale ou d’identité plus ou moins béatement heureuse. On dira que Sarkozy la joue, au contraire, encore plus « identitaire » qu’en 2007 ? Mais qui peut le croire alors qu’il n’a cessé, le plus souvent avec un cynisme éhonté, de trahir ceux qui avaient pris au sérieux par le passé ses rodomontades patriotiques, souverainistes ou sécuritaires ? Je ne perdrai ni mon temps, ni celui de mes lecteurs, à rappeler pourquoi il me sera de toute façon impossible, à aucun moment, d’appeler à voter Sarkozy au nom d’une politique du « moindre mal » qui, dans ce cas, serait celle du mensonge — ces mensonges qui nous ont déjà fait tant de mal dans notre histoire.

    Des primaires de l’UMP, l’Action française ne saurait être partie prenante, tout simplement parce qu’elle ignore ce que sont ces étranges « valeurs républicaines de la droite et du centre » qu’il faudrait partager pour choisir entre Jean-Frédéric Poisson et Nathalie Kosciusko-Morizet — auraient-ils donc des « valeurs » en commun ? Quant à « s’engager pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France », que cette « alternance » ne soit pas qualifiée en fait un OPNI — objet politique non identifié — du plus haut comique. Car passer de Hollande à Montebourg ou à Marine Le Pen représenterait une alternance bien plus significative que de passer de Hollande à Juppé, voire à Sarkozy. 

    Ce qui ne signifie pas que nous nous désintéressions du résultat de ces primaires, en raison même de leur impact sur la teneur du débat politique. Plus Jean-Frédéric Poisson fera de voix, plus les questions anthropologiques, qui ne sont pas les seules à être essentielles « pour le redressement de la France » mais le sont, elles aussi, seront au centre des préoccupations de tous les candidats à la présidentielle, y compris Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. Toutes les voix sont bonnes à séduire. Autant que ce soit pour la bonne cause.

    LE GRAND REMPLACEMENT VALIDÉ PAR L’INSEE

    Une bonne cause que la gauche, avec son arrogance coutumière, continue a contrario de définir en diabolisant ses adversaires, ce qui en dit long sur la résilience du gène stalinien, même chez des socialistes qu’on dit passés au libéralisme. Pour Taubira, « le vote FN, chez les jeunes, c’est une déviance » (sic) (déclaration à Sciences-Po Nancy le 29 septembre dernier). La Croix, le quotidien des cathos de gauche, a, quant à lui, décidé d’inviter « les catholiques séduits par le FN » — qui sont de plus en plus nombreux — « à réfléchir ». Devront-ils aller à confesse s’ils votent « mal » ? Et promettre de se rendre en pénitents à genoux rue de Solférino ? Car La Croix, en revanche, ne voit aucun mal à ce que des catholiques votent pour un PS qui, non seulement, a légalisé la parodie de mariage et la validation en France des GPA réalisées à l’étranger, mais s’apprête, de plus, par une proposition de loi après l’échec de Laurence Rossignol, ministre des familles (sic) sur le même sujet au Sénat, à créer un nouveau délit d’opinion, celui d’entrave numérique à l’infanticide, en vue d’interdire, sur la Toile, toute information politiquement incorrecte sur l’avortement.

    Quant à Cazeneuve, ce qu’il a décidé, lui, c’est d’interdire tout référendum local sur sa politique migratoire, qu’il veut imposer au pays contre la volonté des maires, pourtant seuls vrais élus d’un pays réel condamné à rester muet devant la submersion. Une politique qui ne manquera pas de disséminer partout en France les joies vécues par les Calésiens depuis tant d’années — merci Chirac, merci Sarkozy ! Car les faux réfugiés seront bientôt remplacés à Calais par d’autres, qu’il faudra, évidemment, de nouveau disséminer dans tout le pays. Cette « politique de peuplement », voulue par Valls, et reposant sur des appels d’air successifs, ne vise qu’à accélérer un grand remplacement dont l’INSEE, institut démographique d’ordinaire pourtant très docile, reconnaît dans son dernier rapport la terrifiante réalité [1] — un grand remplacement qui s’est accéléré selon l’institut, depuis 2011, consécutivement aux politiques migratoires de Sarkozy et de Hollande.

    LE SALUT DANS LE RÉFÉRENDUM ?

    Toutefois, ceux qui croient que le salut se trouverait dans un quelconque référendum national devraient méditer la leçon hongroise. Car seuls les thuriféraires de Viktor Orban crient à son triomphe parce que, dimanche 2 octobre, 98,5 % des Hongrois ont refusé le diktat européen sur les quotas de migrants. Certes, la légalité bruxelloise ne saurait prévaloir sur la légitimité du pays réel hongrois. Toutefois, au regard même de la constitution hongroise, ce référendum n’a aucune valeur, le quota... des électeurs (50%) n’ayant pas été atteint. Orban a péché par une trop grande assurance, entre ceux qui, croyant la victoire certaine, ne se sont pas déplacés, les abstentionnistes professionnels et les opposants qui savaient que s’abstenir était le seul moyen d’invalider un scrutin sinon perdu d’avance. Certes le peuple hongrois est majoritairement derrière son premier ministre pour défendre sa liberté et refuser, soixante ans après les « événements » de Budapest, que sa politique soit dictée par Bruxelles et Berlin comme hier par Moscou. Mais même si un tel quota n’existe pas en France — sinon ni le bradage programmé de la Nouvelle-Calédonie ni le quinquennat n’auraient été adoptés —, toutefois, jouer l’avenir de son pays, comme l’envisage certain, à la roulette référendaire, pourrait se révéler contre-productif. L’Europe est désormais morte dans les cœurs. Ne prenons pas le risque de la relégitimer par la voie des réflexes conditionnés. 

    L’ACTION FRANÇAISE 2000

    * A lire ici : http://www.insee.fr/fr/themes/detai...

  • Policiers brûlés à Viry-Châtillon : Passé un certain seuil de violence, autoriser la police à tirer. A balles réelles ...

    Les deux fonctionnaires les plus gravement blessés effectuaient leur mission de surveillance lorsque « une dizaine d’individus s’en sont pris à eux avec des jets de cocktails Molotov » sur leur voiture de police.  Photo AFP

     

    Mur-bleu gds.jpg

    Trop, c'est trop ! Deux riveraines du carrefour où a eu lieu la tentative d'assassinat des policiers ont été interrogées sur BFM : l'une explique que pour aller à la grande surface d'à côté, elle fait un grand détour en partant d'abord vers l'autre côté de la ville, pour ne pas utiliser « son » carrefour ; la seconde dit simplement « on a peur ». Voilà, non pas la France, mais l'état dans lequel le Système a mis la France ; nuance ! Pour ce qui est des policiers, l'un des deux brûlés a été plongé dans un coma artificiel, et son pronostic vital est engagé.

    Bien évidemment, aucun nom, aucun visage, à part celui des deux riveraines : les autres personnes interrogées ont un accent qui dit suffisamment leur origine ; et on parle de « jeunes ». On a compris...

     

    On ne peut plus continuer comme cela. On ne peut plus continuer à entendre le sinistre trio Hollande-Valls-Cazeneuve débiter leurs rodomontades aussi grandiloquentes qu'inutiles : « rien ne sera toléré », mais chaque jour c'est pire ; « les coupables seront arrêtés », mais de plus en plus de violences se produisent, maintenant presque chaque jour; « tout sera fait », mais tout empire...

     

    Pour que cela cesse, il n'y a pas trente-six mille solutions : les voyous, délinquants, terroristes-assassins doivent être prévenus et recevoir ce genre de message : attention, au-delà d'un certain seuil de violence - par exemple s'il y a jet de cocktails Molotov ou blocage de portières pour empêcher les policiers de sortir d'un véhicule en feu - la police, les policiers tireront. Ils tireront à balles réelles. Ils tireront pour mettre hors d'état de nuire. C'est ce qu'ils font déjà, d’ailleurs, en face des terroristes : ils tuent des assassins avant que les assassins ne les tuent.

     

    Et que ceux qui ne veulent pas de cette mesure ne viennent pas se plaindre, après, si la violence augmente et si, d'aventure, ils en sont un jour victimes.

     

    Réagissons, ou ne nous plaignons pas ! 

     
     
  • Livre & Immigration • Philippe de Villiers : « Comment la France s'islamise »

     

    Par Charles Jaigu

    Les cloches sonneront-elles encore demain ? : dans un ouvrage au titre explicite, Philippe de Villiers tire le signal d'alarme. Il y montre comment la France est tout bonnement en train de s'islamiser et de perdre son identité. Il met en cause l'islamisme, bien sûr, mais aussi l'islam de France, accusé de jouer un double jeu, sans oublier nos élites intellectuelles et politiques, de gauche comme… de droite. C'est ce que Charles Jaigu analyse ici dans Figarovox [7.10]. Assurément, Philippe de Villiers n'est pas le seul à dire ces choses. Mais, hors des jeux politiciens, il est bon qu'il les dise. Avec force et talent. Comme il le fait au Puy du Fou, sans-doute, avec ses livres d'Histoire, ce qu'il aura réalisé de mieux.  Lafautearousseau

     

    « Non, ce n'est pas, jure-t-il, un livre pour la présidentielle, dont il se “ fiche complètement ! ” » A regarder les candidats affûter leurs slogans et asséner leurs formules, il est pris « de nausée, de dégoût ». Philippe de Villiers n'est pas un Vendéen de façade. Il a la tripe et la gouaille d'un chouan exalté par son discours d'apocalypse. « Je les vois faire une partie de poker menteur sur le Titanic. L'orchestre joue, le champagne coule à flots. La France coule, et on nous parle des chiffres de la TVA » assène-t-il, sincèrement consterné. Une chose est sûre : Philippe de Villiers a retrouvé la foi en lui-même. Pendant plusieurs années, il a traversé un long désert fait de démêlés familiaux, de difficultés de santé et aussi d'une crise de son message politique. Le souverainisme avait été une grande avenue de la politique française. Il n'était plus qu'une impasse, recouverte d'herbes folles. Mais la crise de l'Europe et des marchés a redoré le blason des « nationaux ». Comme à chaque fois, le créneau a vite été saisi par Marine Le Pen. Mais il restait à Villiers ce qu'il sait le mieux faire : camper des décors crépusculaires et nous parler de la fin du monde.

    A 67 ans, le créateur du Puy du Fou entame donc le quatrième acte de sa vie publique hexagonale. Il y aura eu le « combat pour les valeurs » et la candidature malheureuse à l'élection présidentielle en 1995; l'alliance avec Charles Pasqua pour créer le Rassemblement pour la France, en 1999; la campagne contre le référendum de 2005. Cette fois-ci, le condottiere vendéen revient avec un livre au chalumeau contre l'islam et le danger de « colonisation » de la France.

    Villiers ne fait pas dans la dentelle. Il nous prépare à l'ensevelissement, à la disparition. Ce quatrième acte, il le jure, sera celui d'un auteur et d'un bretteur, pas d'un candidat. Est-ce sous l'influence de Patrick Buisson, qui fut longtemps un ami et un conseiller?  Philippe de Villiers, en tout cas, s'est pleinement converti au « Kulturkampf ». Il a repris, lui aussi, les analyses du marxiste italien Antonio Gramsci (1891-1937), pour qui l'hégémonie culturelle précède les victoires politiques.

    Car Philippe de Villiers a bel et bien quitté la politique. Il a démissionné de la présidence du Mouvement pour la France, en 2010. Et il ne s'est pas représenté aux élections européennes de 2014. Au début de l'année, il a publié un livre de Mémoires dans lequel il disait tout, ou presque - et parfois inventait, comme le lui reprochent certains de ses lecteurs, à l'image d'Alain Duhamel. Avec ses anecdotes bien troussées, Le moment est venu de dire ce que j'ai vu l'a remis en selle. Il a retrouvé goût aux tours de France, aux réunions publiques, enchaîné les séances de dédicace, et vendu 240.000 exemplaires.

    « Je suis passé de la politique à la métapolitique, d'une circonscription électorale à une circonscription de lecteurs, et ma parole est plus écoutée qu'à l'époque », nous assure-t-il. Il a pourtant fait l'objet, ces derniers mois, de supplications diverses pour reprendre le combat politique. De la part des membres de son parti, de ses lecteurs ou du maire de Béziers, Robert Ménard, qui l'avait invité fin mai au colloque de la droite « hors les murs ». Mais il n'a jamais fait le voyage, et il n'a pas franchi le pas. Car devant lui, encore et toujours, se trouve l'obstacle Le Pen.

    Dans le livre qu'il publie, Philippe de Villiers annonce donc le « grand remplacement ». Il nous parle de « submersion, d'envahissement et de colonisation ». Longtemps, il laissa l'immigration à Jean-Marie Le Pen. Son combat, c'étaient les valeurs et le refus d'une Europe « prison des peuples ». Désormais, Philippe de Villiers reprend à son compte les interpellations du vieux meneur de l'extrême droite française. L'heure n'est plus aux finasseries politiciennes, estime-t-il. Mais, quand on lui demande s'il se sent proche, rétrospectivement, du « Menhir », il se récrie: « Mon électorat n'était pas celui de Le Pen. Je suis de la droite résistante, pas celle de ces bourgeois qui ont dit, en voyant arriver les boches, “ah, ils vont remettre un peu d'ordre!” »

    En attendant, Philippe de Villiers semble toujours croire qu'il existe un espace à prendre entre Marine Le Pen et Alain Juppé, si ce dernier devait être le vainqueur de la primaire. « Celui qui va faire un carton, c'est celui qui osera dire les choses mais, pour l'instant, je n'en vois aucun », dit-il. Pour le moment, Villiers estime, avec Les cloches sonneront-elles encore demain ?, qu'il est le seul à dire les choses. 

    Les Rencontres du Figaro avec Philippe de Villiers, le 30 novembre 2016 à 20h00.

    Le fondateur du Puy du Fou a quitté la scène politique pour se consacrer à l'écriture. Après Le moment est venu de dire ce que j'ai vu (Albin Michel) recueil de souvenirs politiques au succès phénoménal, il publie une puissante méditation sur la France, son histoire, sa beauté, et les défis existentiels auxquels l'islamisme et la mondialisation la confrontent.

    Une dédicace de son livre aura lieu à la suite de cette conférence. Pour réserver rendez-vous sur cette page.

    Philippe de Villiers a bel et bien quitté la politique

    Le moment est venu de dire ce que j'ai vu

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    Charles Jaigu

    Grand reporter au service politique du Figaro        

  • Cinéma • « J’ai vu une jeune fille rire en regardant une vidéo de décapitation »

    Un petit chaperon rouge-sang.

     

    par Olivier Prévôt

    Un dialogue excellent - et instructif - repris du blog Les carnets de Betty Poul, hébergé par Causeur. D'actualité ! LFAR

     

    Sorti en salles mercredi 5 octobre, Le ciel attendra raconte la dérive djihadiste de deux adolescentes et le calvaire de leurs parents, confrontés à l’impensable. Au delà des évidentes qualités cinématographiques du film, au-delà de l’excellence du jeu des acteurs (Sandrine Bonnaire est époustouflante), il nous a semblé que cette fiction qui se veut réaliste s’appuie sur des idées, des parti-pris que nous ne partageons pas.

    Avec la liberté et la passion de témoigner qu’on lui connaît, la réalisatrice Marie-Castille Mention-Schaar a accepté le principe d’un dialogue franc, direct, et réellement contradictoire. En exclusivité pour Causeur.

    Vos deux personnages, Mélanie et Sonia, sont radicalisées. L’une est convertie à l’islam, l’autre est issue d’un mariage mixte. Au contraire, les deux personnages qui sont d’origine maghrébine et nés musulmans, qui sont en quelque sorte « pure laine » – le père de Sonia, Samir, et l’amie de Mélanie, Djamila – sont, eux, « modérés ». Avez-vous fait ce choix pour éviter le fameux « amalgame » ?

    D’abord, moi, je ne sais pas ce qu’est un musulman modéré. Et je m’étonne que vous employiez ce terme. Parle-t-on de catholique modéré ? 

    Peut-être parce qu’ils le sont tous ?

    Ça, je ne sais pas. Mais j’ai tenu à ce que mon film soit réaliste, qu’il soit représentatif de ce qui se passe effectivement. Sur le terrain. Et que constate-t-on ? Parmi les jeunes filles candidates au djihad, plus de 40 % sont des converties. Que cela plaise ou non, c’est un fait. Quant aux deux personnages que vous qualifiez de modérés, leurs rapports à l’islam sont très différents. Vous ne pouvez pas les assimiler de la sorte. Samir Bouzaria [interprété par l'excellent Zinedine Soualem, ndlr], le père de Sonia est athée. Il ne pratique pas du tout. C’est ce que Sonia lui reproche, très violemment. Djamila au contraire, l’amie de Mélanie, est croyante et pratiquante, mais elle n’est pas prise dans le vertige, dans la surenchère de Mélanie. Djamila représente la majorité des musulmans. Et pour moi, l’islam est associé à des valeurs de fraternité, de compassion, d’entraide.

    Une autre chose m’a frappé : la dimension sexuelle de l’engagement djihadiste est comme passée sous silence.

    Je ne vois pas bien ce que vous voulez dire. Mélanie est approchée par un rabatteur, sur internet, et celui-ci va l’embrigader. La relation de Mélanie et de son promis est purement virtuelle. Leur dialogue est chaste, pur. Il est l’inverse d’un monde sexualisé. C’est le contraire de « Adopte un mec ». Son correspondant reprend la figure mythique du prince charmant…c’est très étrange d’ailleurs, ce côté « prince charmant barbu ».

    Enfin tout de même… Sans même évoquer ce qui se passe réellement en Syrie, il y a toute une érotique de ces dialogues. Par moments, c’est quasiment Cinquante nuances de Grey… « Tu m’obéiras, dis-le que tu m’obéiras toujours… »

    Oui, à côté de ces dialogues chastes, il y a des questions extrêmement brutales, comme ce moment où, sans la connaître véritablement, il lui demande si elle est vierge. Comme ça. Presque de but en blanc.

    Mélanie n’a pas d’émois.

    Ah bon ? Pas d’émois ? Elle ne cesse de rougir. Elle est bouleversée par ces dialogues. Vous auriez voulu voir quoi, vous ?

    Je ne sais pas. Moi, je suis un garçon, et je ne suis pas cinéaste. J’imagine qu’une jeune fille qui se promet à un homme peut avoir des rêves soudain. Non ?

    (rires) En tout cas, Mélanie est émue, et je pense que cela se voit. Encore une fois : le prince charmant…

    J’étais également étonné que vous ne montriez pas plus la dimension haineuse de cet engagement djihadiste. La haine des Juifs, la haine des homosexuels, des chrétiens, de l’Occident… Ces deux jeunes filles partent rejoindre des garçons qui ont peut-être égorgé eux-mêmes ce malheureux Peter Kassig, ou réduit en esclavage des femmes yazidies. Elles le savent !

    Non ! Vous vous trompez. Ce sont des jeunes filles aveuglées. Moi, j’ai assisté à des séances de désembrigadement. Et notamment à la confrontation de repenties, qui connaissaient la réalité de ce qui se passe en Syrie et en Irak, avec des jeunes filles qui, au contraire, n’avaient encore que le projet de s’y rendre. Ces dernières ne veulent pas croire ce qu’on leur dit. Elles refusent. En bloc. J’ai vu une jeune fille rire en regardant une vidéo de décapitation. Pour elle, c’était faux. Un trucage… Elle refusait d’y croire.

    C’est une défense inconsciente, ça n’élimine pas la pulsion sadique… Au contraire.

    Il faut comprendre deux choses. La première est que ces processus d’embrigadement sont rapides. Du premier contact sur Facebook à la tentative de départ en Syrie, il ne se passe souvent que deux ou trois mois. La seconde chose est que cette propagande commence par décrédibiliser l’information en général, à partir d’exemples de mensonges, de manipulations prouvés – et c’est vrai qu’on nous ment – pour aboutir à un sentiment de défiance globale. Là-dessus, vient se greffer un rêve, une idéalisation de ce qu’elles s’apprêtent à rejoindre, le djihad. Et comprenez bien : c’est très difficile de faire le deuil de ce rêve.

    Un peu comme dans le film de Jane Campion, Holy smoke, ce personnage incarné par Kate Winslet qui s’accroche à son idéal sectaire et qui, d’un seul coup, s’effondre…

    Oui ! Elles font face au même risque d’effondrement. D’où le déni. Le « c’est pas vrai ». Ainsi des filles rentrent de Syrie, racontent ce qu’elles ont vu, enduré. Elles le racontent en détail… tandis que celles qui sont embrigadées, pour protéger leur rêve, ne veulent pas les croire. Comprenez-moi : elles ne peuvent pas.

    Un autre point me « chiffonne », c’est le cas de le dire, puisqu’il s’agit du voile. Dans votre film, vous dîtes que le regard de désapprobation sur les femmes voilées renforce la volonté de porter ce voile. Il ne faudrait pas désapprouver, même d’un regard, ces choix ?

    D’abord ce n’est pas moi qui dit cela. C’est une des participantes à l’atelier de désembrigadement. Nuance. Et ne parlons pas de voile mais de djilbab. Ce vêtement efface les contours identitaires individuels. Les femmes qui le portent deviennent des « soeurs ». En portant le djilbab, elles appartiennent au groupe.

    Le psychanalyste Fethi Benslama évoque cela dans son dernier livre, Ce furieux désir de sacrificie. Il évoque la nécessité intérieure de revêtir « le masque de l’ancêtre »…

    L’autre devient moi. C’est très puissant.

    Dans ce film, les hommes n’ont pas le beau rôle. C’était déjà le cas dans le précédent, Les héritiers.

    Dans Les héritiers, je n’avais rien inventé. Le proviseur ne croyait ni au projet, ni à cette classe, c’est comme ça.

    Mais pour Le ciel attendra, je serais plus nuancée que vous. Prenez le personnage du père de Mélanie… Yvan Attal est bouleversé, ravagé de douleur. Et encore une fois : je raconte ce que j’ai vu dans ces ateliers de désembrigadement. C’est un fait : les mères sont plus présentes. Au fond, elles partent rechercher leur petit enfant, celui qui s’est perdu dans la forêt d’un rêve fou, le petit enfant qui a échappé à leur vigilance. Elles partent le retrouver, le ramener. À elles. Et elles n’ont pas de pudeur par rapport à cette recherche, cet effort. Elles se relèvent les manches.

    Les pères ont plus de mal à s’exprimer, ça ne veut pas dire qu’ils ne ressentent pas les choses. Prenons l’exemple du père de Sonia, Samir. Bien sûr, il est maladroit. Bien sûr, il est agressif. Mais il est surtout en colère contre lui-même car il a le sentiment d’avoir failli à son devoir de protection. Mais en même temps, souvenez vous ! Quand, à la fin du film, il pose la main sur l’épaule de sa fille, il exprime toute sa tendresse. 

    Entretien réalisé au téléphone, le 5 octobre 2016

    Les carnets de Betty Poul

    Cinéma, psychanalyse, actualité

    Bande annonce du film  « Le ciel attendra », de Marie-Castille Mention-Schaar, avec Sandrine Bonnaire, Zinedine Soualem, Clotilde Courau et Yvan Attal.

  • Souriez, vous serez remplacés ! Ainsi en a décidé la Commission européenne

     

    Par Gabriel Robin

    Un excellent billet - comme souvent ceux de Gabriel Robin [Boulevard Voltaire du 4.10]. Nous sommes d'accord !

     

    cdc9be8916225c6864b6c7e7cfd715c7.jpeg.jpgVous ne connaissez probablement pas Alain Dumort. Cet homme est le chef de la « représentation régionale de la Commission européenne à Marseille ». Le 30 septembre, la Villa Méditerranée recevait une table ronde intitulée « Migrations et citoyenneté dans l’espace euro-méditerranéen » au cours de laquelle il a affirmé :

    « Pour les migrations en Europe, il nous faut être visionnaires. Dans vingt ans, à cause de notre démographie, nous en aurons besoin. »

    Traduction : vous ne faites pas assez d’enfants, donc nous ferons venir des dizaines de millions de « migrants » pour vous remplacer. Ce que dit crûment monsieur Dumort correspond très précisément à ce que pensent les élites européennes, tant dans les institutions supranationales que dans la majorité des gouvernements nationaux, l’Allemagne en tête. La volonté d’effacer l’Europe d’un trait répond aussi aux injonctions de l’Organisation des Nations unies, qui multiplie les rapports demandant à l’Europe d’organiser, et je cite textuellemnt, « des migrations de remplacement ».*

    L’immigration est un fléau. Que les Français ne s’y trompent d’ailleurs pas, le phénomène des « migrants » n’est que la face émergée de l’iceberg migratoire, les filières de l’immigration légale étant présentement plus que saturées. En outre, l’argument de la faible démographie de l’Europe ne tient pas. D’abord, une baisse de la démographie est toujours réversible alors que des changements ethnoculturels profonds ne le sont pas. C’est, d’ailleurs, pour cette raison qu’un pays comme le Japon a très rapidement fait le choix de l’immigration zéro accompagnée de la mise en place d’une politique nataliste couplée au soutien à la « robolution ». Ensuite, la démographie européenne est faible mais elle ne met pas en danger la planète, contrairement à la démographie subsaharienne absolument délirante.

    Les gens qui veulent que l’Europe soit submergée le font au nom d’idées déjà dépassées, de mensonges, sans prendre en compte la volonté des peuples concernés. Quand le commissaire européen Avramópoulos explique qu’il faudrait faire venir 50 millions d’immigrés légaux sur le continent d’ici à 2060, sans compter les innombrables clandestins et les immigrés déjà présents, il demande à l’Europe de mourir.

    Que pouvons-nous faire contre ces politiques, soutenues par tous les gouvernements français depuis quarante ans ? Peut-être commencer par ne plus les élire, ce serait un bon début. Nous manifester serait aussi une option. On voit que les Français peuvent faire reculer l’implantation de camps de « migrants », sur le modèle de Calais, dans leurs villages quand ils sont suffisamment décidés. Les Corses sont exemptés de « migrants » parce qu’ils savent montrer les muscles.

    Comprenez bien que les migrations de remplacement font peser un grave danger sur nos enfants, notre patrie, notre mode de vie, notre démocratie et même notre économie, qui pourrait ne pas s’en remettre. Heureusement, quelques frondeurs existent, à l’image du courageux Viktor Orbán, qui s’oppose à la destruction de la Hongrie par l’immigration et les problèmes qu’elle entraîne. Bien sûr, l’Union prévoit des sanctions…

    À Allex, dans la Drôme, un maire bien inspiré a voulu organiser un référendum local pour demander aux habitants de sa commune s’ils étaient d’accord avec l’installation d’un centre d’accueil pour cinquante migrants. L’État l’a jugé illégal, contraignant Gérard Crozier à renoncer à ce vote populaire… Souriez, vous êtes remplacés. Si vous émettez la moindre réserve, vous serez instamment sanctionnés. 

    (http://www.bvoltaire.fr/gabrielrobin/immigration-nations-unies-planchent-migrations-de-remplacement,238912)

    Juriste
  • Livres & Actualité • L’Apocalypse en France

     

    par Claude Wallaert

     

    2301381958.4.jpgC’est un livre qu’on dévore et qui empêche de dormir car il frappe vrai. Nous sommes rivés à notre siège, à oublier tout ce qui n’est pas Guerilla, du nom que se donne à la dernière page une petite survivante métisse, debout parmi les ruines et les morts.

    Avant cette ultime scène, l’auteur, en une narration tournoyante et vertigineuse, nous emmène partout en France, une France en proie aux convulsions de la guerre civile, destructions, pillages, viols, meurtres, massacres.

    Sans autre avant-propos que la sobre dédicace « A ceux qui n’ont pas compris », le récit précipite d’emblée le lecteur dans la violence extrême : une « bavure » policière à la Courneuve un soir à 17h.

    Une patrouille qui se termine par la mort de six « jeunes », et tout s’embrase dans la cité, mais aussi un peu partout dans Paris, et aussi en province ; en quelques heures, les incendies se propagent, les émeutes et les massacres se multiplient.

    Par courtes séquences focalisant sur un lieu donné du territoire français, Obertone nous fait vivre le fatal parcours de personnages multiples, terroristes de base, militants d’extrême gauche, hommes, femmes, enfants victimes expiatoires de la subversion islamique : c’est Daesh en France avec toute sa sauvagerie et son fanatisme, avec, dans son sillage, la lie opportuniste des zones de non-droit ; nous assistons également aux dernières palinodies de la presse institutionnelle et bien-pensante, vite apeurée et lâche jusqu’à la fin, la classe politique immédiatement dépassée, jusqu’au Président lui-même, grotesque caricature qui ne surprend guère…

    La double dynamique de l’Islam dénoncée dans ses chroniques par Eric Zemmour est ici illustrée de manière saisissante : la stratégie de délitement à long terme des Frères Musulmans est rattrapée et dépassée par la radicalisation extrême: ce qui nous vaut la description jubilatoire des « états d’imam » d’un notable jusqu’alors  influent, balayé par la tempête salafiste !

    Nous sommes captivés, et atterrés, car en même temps, rien ne nous surprend vraiment, tellement l’enchaînement tragique tire en toute vraisemblance son origine des éléments que, hélas, nous ne connaissons que trop bien : l’art de notre auteur consiste à allumer la mèche qui mène au mélange détonnant que les élites ont laissé lâchement s’accumuler ; et tout se déroule selon un terrifiante logique ; on se prend toutefois à regretter que la résistance décrite soit si faible et si dispersée, mais on ne sait pas vraiment si c’est à tort ou à raison…

    Enfin, et nous l’énonçons comme un compliment, les fidèles lecteurs de Jean Raspail verront au fil de ce livre étonnant, que Obertone rend un hommage transparent à l’auteur du Camp des Saints, de Septentrion, des Sept Cavaliers…

    Ce livre, au grand dam de ceux dont « Guerilla » décrit le naufrage, est d’ores et déjà un très gros succès de librairie ; en le refermant, beaucoup doivent se demander avec angoisse : est-il déjà si tard ? 

    Guerilla. Le jour où tout s’embrasa, de Laurent Obertone, éditions Ring,  415 p., 19,95 euros.

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  • "Maghrébins" : Fabienne Sintès met un « zéro » à Goasguen, et nous, nous lui mettons un zéro pointé, à elle et sa comparse

     

    Mur-bleu gds.jpgDepuis le mois d'août dernier, c'est Fabienne Sintès, et son équipe, qui anime le 7/9 de France info. C'est intéressant, vivant, instructif, varié; de la bonne radio, qui ne mérite qu'un seul reproche, mais il est de taille : faire passer la carte de « parti » avant la carte de journaliste, c'est-à-dire être, mais alors sans aucune gêne ni aucun complexe, d'extrême-extrême gauche, alors que le fait d'être un service public, payé par l'argent public impose une stricte neutralité dans les commentaires.

    Durant ce 7/9, notre fine équipe décerne une note par jour, à une personnalité X qui s'est exprimée sur un sujet X : ce jeudi 15 septembre, c'est Claude Goasguen qui est noté : 0 !

    Mais qu'a-t-il donc fait, ou dit, le malheureux, pour avoir son O ? C'est tout simple, il a osé transgresser l'interdit, le politiquement correct, et tweeter : « Nous avons un problème avec les maghrébins. Il faut avoir le courage d'aborder le problème. Non pas dans la discrimination mais franchement ! »

    Tissot-Panafieu_gymnase_Japy_2008_02_27_n8.jpgOn s'étouffe dans le studio, on va composer le 112, l'infarctus semble imminent, en tout cas l'hystérie est à son comble : il a osé ? Eh bien, on va le punir en lui mettant zéro, na ! Ca, c'est de la radio !

    Franchement, le seul tort de Claude Goasguen est d'avoir parlé d' « un problème » : c'est mille, dix mille, cent mille, un million de problèmes que nous avons avec les maghrébins, même si Fabienne Sintès et les siens les appellent « Français » : Français, Mohammed Merah, les frères Kouachi, Larossi Abdallah, l'assassin de Nice ? 

  • M6 : Bernard de La Villardière a parlé vrai dans son « Dossier tabou » sur l'Islam

    L'imam Abdelali Mamoun 

     

     
    Mur-bleu gds.jpgBernard de La Villardière a parlé vrai dans son « Dossier tabou » sur l'Islam
     
    Et d'abord, quand il confirme qu'un tel reportage est un peu inquiétant, et que la caméra n'est pas bienvenue, même dans les lieux publics. Il se réfère - prudemment ? - à un certain imam Abdelali Mamoun, qui explique qu'il n'y a pas d'Islam « de France » mais un Islam « en France », qui plus est géré par des autorités étrangères.
     
    Nous n'avons jamais dit autre chose sur Lafautearousseau, ni les nombreuses personnalités bien documentées auxquelles nous avons plusieurs fois donné la parole, comme Annie Laurent.
     
    Bernard de La Villardière rappelle cette « bousculade » en banlieue avec des jeunes « très excités » qui le bousculent et s'en prennent à la caméra :  « on a préféré battre en retraite mais on n'a pas appelé les forces de l'ordre. ». On imagine la réaction des médias si des jeunes d'AF, mécontents d'un reportage sur eux, s'en étaient pris au journaliste et à sa caméra : mieux vaut ne pas penser à l'hystérie qui en aurait résulté ! Et aux propos de NKM !..
     
    A Sevran, le maire « un peu tout » Stéphane Gatignon a aidé une école musulmane rigoriste à ouvrir : dans cette école, ni la Mairie ni le Ministère n'ont leur mot à dire. Tiens, mais, n'y a-t-il pas une certaine loi de 1905 ? Le maire a quand même été un peu gêné... Mais pourquoi, direz-vous, écrivons-vous « maire un peu tout » ? Parce que, d'abord communiste, le maire a quitté le parti et est devenu « EELV », puis il a quitté EELV et est devenu « Ecologiste », et le voilà maintenant rabatteur de voix musulmanes. Que voulez-vous ? Si l'on veut être élu, ou réélu, il faut ce qu'il faut !
     
    Bernard de La Villardière, au moins, n'a pas mâché ses mots sur ce maire « gobe-tout » : « Cet homme fait partie des élus locaux qui ont composé avec les musulmans (comme Juppé à Bordeaux, ndlr), pour ne pas dire plus, qui se bouchent les yeux pour ne pas voir et qui vont dans le sens du vent. Ils se disent qu'il y a un vote musulman et qu'il faut se le mettre dans la poche. Comment ? En cédant aux multiples pressions pour permettre, par exemple, la création d'une école musulmane, qui visiblement n'est contrôlée ni par l'Education nationale ni par la Mairie... » 
     
    M6, mercredi 28 septembre, Magazine « Dossier tabou », de 21h à 22h50
  • Sarkosix contre Sarkosus : n'oublions pas « nos ancêtres les Romains »

    Capture d'écran du film « Astérix et Obélix au service de Sa Majesté »

     

    Par David Brunat  

    En invoquant « nos ancêtres les Gaulois », Nicolas Sarkozy a semé le trouble voire déclenché la foudre des historiens. David Brunat considère au contraire [Figarovox du 26.09] que l'ancien président de la République est - comme nous tous - un Romain qui s'ignore. Nous ne lui donnerons pas tort de dénoncer ainsi les simplifications et la démagogie inhérents à la démocratie à la française. Ni de rappeler nos racines latines. Nous trouvons seulement qu'il verse un peu trop dans l'excès inverse : notre fond gaulois est aussi une réalité qu'il n'est pas bon d'occulter. Même « le grand Bainville » - l'expression est d'Eric Zemmour - le note dans son Histoire de France : « Les Français n'ont jamais renié l'alouette gauloise et le soulèvement national dont Vercingétorix fut l'âme nous donne encore de la fierté. » Dans un contexte où nous, Français - avons tant besoin de retrouver les motifs de notre fierté, n'en écartons aucun, n'oublions pas celui-là. Fût-ce pour les besoins d'une tribune au demeurant excellente et fort utile.  Lafautearousseau

     

    david-brunat.jpgPar Toutatis ! Que les dieux de Vercingétorix et de Diviciacos (druide gaulois tenu en haute estime par Cicéron et par César en personne) me gardent d'emboucher à mon tour la trompette de la controverse enflammée née des propos incendiaires de l'ancien président de la République sur « nos ancêtres les Gaulois » et autres aïeux tutélaires et symboliques.

    Piètre historien mais virtuose de la manœuvre électorale et tribunitienne, Nicolas Sarkozy savait ce qu'il disait, ou plutôt savait pourquoi il le disait, lorsqu'il a vanté les origines gauloises communes et idéales des fils et filles de France. Le « roman national » autorise bien des libertés avec la vérité historique - c'est d'ailleurs le propre du roman d'avoir le droit d'inventer, de broder, de fantasmer.

    Les historiens ont poussé les hauts cris. Ils étaient dans leur rôle. Sur le plan historique, Sarkosix a dit des âneries, mais avec l'excuse que ces âneries - asinus asinum fricat - furent propagées au XIXe par les pères barbus et cultivés de la IIIe République. Les historiens sérieux savent en effet que les Gaulois du début de l'ère chrétienne, disons deux générations après Vercingétorix, se sentaient romains. Qu'ils étaient romains. Que cette image d'Epinal de Gaulois farouchement épris de liberté, résistant à l'impérialisme de Rome, grands, vaillants, blonds, musclés comme Conan le Barbare, patriotes échevelés et même un poil nationalistes, est justement une image d'Epinal, un mythe forgé de toutes pièces entre 1870 et 1914 pour des raisons de propagande et pour faire bisquer Bismarck et le nouveau Reich, afin de contrer idéologiquement cette Allemagne nouvellement unie et assimilée aux envahisseurs romains, brutaux, impérialistes, impitoyables.

    Il fallait alors de toute urgence s'inventer un passé de résistance, d'indépendance, de liberté originelle. Il fallait faire corps et faire nation, alors même que Vercingétorix lui-même n'a jamais rêvé d'une quelconque « nation gauloise » et que, très vite, la culture celte disparut complètement, absorbée par une romanité hégémonique et du reste parfaitement acceptée par les élites gauloises, qui servirent dans les armées romaines et envoyèrent leurs fils étudier à Rome.

    Je voudrais juste profiter de ces propos de tribune électorale - propos populaires et plébéiens au sens premier et latin - pour rappeler à quel point notre héritage commun - héritage non biologique, non génétique, mais culturel, symbolique, politique et social - est profondément romain.

    Comme tous ses compatriotes, Sarkosix s'exprime dans une langue qui dérive directement du latin. Les mots français d'origine gauloise sont rares (truite, ruche, javelot, chamois …), y compris ceux qui illustrent « l'esprit gaulois », à commencer par le précieux et polysémique « con » (utilisé par ex. dans la locution : « Casse-toi, pauvre con »), qui vient tout droit du latin cunnus.

    La carrière qu'a embrassée Sarkosix parallèlement à ses mandats politiques, celle d'avocat (advocatus), doit beaucoup aux Latins et à leur système juridique, et presque rien aux anciens Gaulois.

    Surdoué du cursus honorum politique, Nicolaus fut longtemps le premier édile de Neuilly et plusieurs fois ministre (et il n'est pas inutile de se souvenir que minister signifie en latin « celui qui sert » …). Il s'est toujours plu à se présenter comme un homo novus s'étant élevé tout seul à la force du poignet, aux forceps, en passant sous les fourches caudines de l'establishment. Il a donné ses ordres à ses préfets et influencé le Sénat. Il a aussi fait figure de Brutus en prenant jadis parti électoralement contre son ancien mentor Chirac. Il a savouré un triomphe en 2007 mais approché de la Roche Tarpéienne en 2012. Las ! Peu désireux d'imiter le sage Cincinnatus, il a snobé l'Aventin et il piaffe d'impatience de redevenir César.

    Ce tribun du peuple offre un magnifique mélange d'histrion et d'imperator, comme l'antique scène romaine en produisit tant. Et regardez comme il chérit cette République - Res publica - qu'il prétend incarner mieux que quiconque et dont il n'a de cesse de reprendre la tête !

    Bref, ce chef de guerre qui prétend lutter pour les couleurs gauloises sous l'étendard mythiquement unificateur de la Gaule est un Romain qui s'ignore. Alors qu'il s'apprête à en découdre dans ces périlleuses primaires (encore un terme latin dans le village gaulois !), il rêve certainement de s'exclamer à l'exemple du grand César, modèle de tous les ambitieux : Veni, vidi, vici. « À moi la pourpre impériale, et au diable ce loser de Vercingétorix étranglé dans une prison romaine ! Puissent Juppé, Fillon et tous les autres subir le même sort », se dit-il peut-être dans son for (= forum) intérieur, sans le proclamer urbi et orbi.

    Bref, en un mot comme en mille, ce Gaulois-là, accro aux frissons transgressifs du Rubicon et aux enivrantes couronnes de laurier, tient plus de Sarkosus que de Sarkosix.

    Le 24 septembre, dans un discours à Perpignan, il en a remis une couche et célébré, outre ses chers Gaulois, « nos ancêtres les rois de France, les Lumières, Napoléon, les grands républicains, les tirailleurs musulmans, les troupes coloniales mortes au Chemin des Dames, etc. ». Soit. Mais dans cette liste à la Prévert, pas un mot, pas une allusion sur les Romains. Rayés de la carte mentale de cet ingrat.

    Il sera cependant peut-être d'accord avec l'idée selon laquelle « la vertu de la race, c'est la noblesse » (« Generis virtus nobilitas »). Ce fut la maxime d'un empereur romain, le successeur de Caligula et le prédécesseur de Néron: l'empereur Claude. Aussi appelé, excusez du peu, le « divin Claude » (Claude, comme le nom de l'associé de Sarkosus avocatus). Né l'an 10 av. J.C. à Lyon, ou Lugdunum, capitale des Gaules. Fondée par un Romain, Lucius Plancus (joli patronyme !), lieutenant de César et gouverneur de la Gaule chevelue.

    Tout cela, il est vrai, est à s'arracher les cheveux pour qui n'aime pas à s'embarrasser de détails historiques superflus. Dans son désir ardent de reconquérir la titulature suprême, Sarkosus est prêt à raser gratis et à faire table rase (tabula rasa) de l'héritage romain. Sa garde prétorienne le soutiendra jusqu'au bout. D'autres, (très) nombreux, soupirent et sifflent : « Quousque tandem abutere, Nicolaus, patientia nostra …»?

    Par Jupiter, ils sont fous, ces Romains qui se prennent pour des Gaulois !  •

    David Brunat  

    Normalien et philosophe de formation, David Brunat est écrivain et conseiller en communication. 

  • « Migrants » : quand François Hollande joue avec les nerfs des Français

     

    Par Gabriel Robin

    François Hollande a décidé de s’attaquer au problème calaisien. Et Gabriel Robin fait de cette décision une excellente analyse ...

     

    2008088630.jpgConcentré sur une mission quasi impossible qui devrait l’amener à être réélu en 2017, François Hollande a décidé de s’attaquer au problème calaisien. Présent à Calais le lundi 26 septembre, le très impopulaire dixième président de la Ve République a pris soin d’éviter le cœur du problème en ne se rendant pas directement dans la « jungle » pour constater par lui-même les dégâts provoqués par l’immigration de masse. François Hollande n’est pas un homme courageux, comme le démontre sa venue à Calais sous le faux prétexte de poser la première pierre de « Calais Port 2015 ».

    Si le Président sent bien que les Français sont excédés par la crise migratoire, il n’a pas les armes pour y répondre et ne le sait que trop bien. Ainsi, il s’attache à détourner l’attention en ne s’attaquant qu’à la « jungle de Calais » de sinistre réputation. Plutôt que de placer les « migrants » dans des charters comme cela devrait être fait, le Président soutient la construction de Calais miniatures sur l’ensemble du territoire français, à l’exception de la Corse. Évidemment, si l’on tient compte de la démographie et du manque de volonté politique contre l’immigration massive en France et en Europe, ces petits Calais en gestation sont appelés à s’agrandir considérablement.

    « Notre volonté, c’est de démanteler Calais entièrement et de pouvoir avoir des centres d’accueil et d’orientation répartis sur l’ensemble du territoire », a affirmé François Hollande. Avant d’enfoncer le clou en déclarant avec un aplomb incroyable que « la France, ce n’est pas une France où on trouvera des campements.  

    Nous prendrait-il tous pour des idiots ? En Australie, il n’y a pas de camps puisque les bateaux chargés de « migrants » sont abordés puis ramenés chez eux. En France, il y a des camps et il continuera à y en avoir avec les politiques menées par le gouvernement. Quant à Nicolas Sarkozy, il tenait exactement le même discours daté lorsqu’il était lui-même président de la République. Non, il ne suffira pas de « lutter contre les passeurs », de « démanteler les camps » ou de demander aux Britanniques de « prendre leur part dans l’effort humanitaire que la France accomplit ici et continuera à accomplir demain », comme l’a dit le candidat socialiste aux primaires.

    Pour ne plus voir de situation calaisienne en France, il faut en finir avec une logique mortifère d’accueil inconditionnel à l’autre imposée par les politiques européennes et le lobbying d’associations subventionnées de l’extérieur pour abolir les frontières nationales. Il convient, aussi, de révéler la vérité sur ces « migrants » dont on nous rebat les oreilles. L’ultra-majorité d’entre eux ne vient pas de Syrie mais de pays d’Afrique comme l’Érythrée ou le Soudan… Fuyant la guerre chez eux, pour certains du moins, ils finiront par l’apporter chez nous.

    En l’état des choses, démanteler Calais revient à généraliser Calais à la France entière. Si François Hollande l’ignore, c’est qu’il n’est pas à la hauteur de ses fonctions. Mais ça, nous le savions déjà. 

    Juriste

    Boulevard Voltaire, 27.09

  • Nous irions vers la « guerre civile » ? Alain Juppé devrait lire ou relire Camus...

      

    Mur-bleu gds.jpgDans son « négationnisme » insensé pour tout ce qui touche aux dangers de l'Islam, Juppé vient de franchir un pas de plus - encore un ! - dans l'angélisme coupable et suicidaire : «...qui veut faire l'ange fait la bête », disait Pascal, et c'est tout à fait ce qui arrive à notre Alain bordelais. Ainsi, selon lui, en nommant le terrorisme islamiste et en l'attaquant (mais, c'est lui qui nous attaque, nous égorge, nous fonce dessus en camion, nous fusille aux terrasses des cafés...) on mènerait une politique qui conduit à « la guerre civile » ! Il devrait, avant de parler de ce sujet relire Camus, et son « Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde ».

    Or, si guerre il devait y avoir, ce ne serait pas une guerre civile (c'est-à-dire une guerre interne au peuple français), mais une guerre de Libération nationale, menée par les Français pour libérer la France de ces populations importées par le Système, qui ne veulent pas s'intégrer ni s'assimiler, mais nous intégrer et nous assimiler à « leur » Islam , dont nous ne voulons pas.

    Notre confrère Peroncel-Hugoz l'avait déjà fait remarquer, dans son commentaire du 5 mai 2016, posté sur Lafautearousseau :

    « UNE GUERRE CIVILE SE JOUE PAR DEFINITION ENTRE 2 PARTIES D'UN MEME PEUPLE, PAR EXEMPLE EN ESPAGNE JADIS OU EN SYRIE DE NOS JOURS. EN FRANCE IL EST A CRAINDRE QUE CE SOIT UNE GUERRE FRANCO-ETRANGERE SUR NOTRE SOL ENTRE INDIGENES ET ALLOGENES INSTALLES DANS LA PLACE. C'EST CE QUI SE PASSA AU LIBAN EN 1975-90 LORS DE LA GUERRE DITE A TORT CIVILE CAR ELLE FUT LIBANO-PALESTINIENNE OU SI ON PREFERE MARONITO-ISLAMIQUE . Je le sais, j'y étais ... »

    Précision : Camus n'a pas écrit la fameuse phrase sans cesse citée, mais déformée : « Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde ». Dans L'homme révolté, il a écrit : « La logique du révolté est... de s'efforcer au langage clair pour ne pas épaissir le mensonge universel. » Et, dans un essai de 1944, paru dans Poésie 44, (Sur une philosophie de l'expression), il précisait : « Mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde ».

    Pour Camus, bien sûr, « un objet » ce n'est pas « les choses »; c'est un objet philosophique, le réel, ici et maintenant, ce qui tombe sous notre observation, tout ce qui est appréhendable par chacun de nous. 
  • Société & Politique • Polémique sur les Gaulois : au théâtre du buzz, une mise en scène signée Hollande et Sarkozy

     

    Par David Desgouilles

    Les propos de Nicolas Sarkozy sur les Gaulois ont fait réagir les proches de François Hollande. David Desgouilles considère et montre avec talent que cette polémique illustre surtout la stratégie des deux rivaux de 2012 pour rejouer le match cette année [Figarovox, 21.09] Décadence absolue de la Ve République. De la République tout court.  LFAR          

     

    2504575220.pngLa mécanique est bien rôdée. On croirait presque que Nicolas Sarkozy et François Hollande se concertent avant d'opérer. Le premier lâche une petite phrase dont il sait qu'elle va exciter une partie de la gauche ; puis la Hollandie dépêche ses chevau-légers qui poussent des cris d'orfraie. Tout le monde est content: Nicolas Sarkozy, qui souhaite être au centre du débat alors que la campagne de la primaire a vraiment débuté ; les indignés, qui ne vivent que pour s'indigner, surtout quand il s'agit de Nicolas Sarkozy ; et François Hollande enfin, qui pense que la désignation de son prédécesseur constitue sa seule chance de renouveler son bail à l'Elysée.

    Pourtant, à y regarder de plus près, la fameuse phrase sur «nos ancêtres les Gaulois» avait davantage de raisons de mettre en colère Robert Ménard et Renaud Camus que la gauche française, pour qui Ernest Lavisse ne devrait pas être un gros mot. Nicolas Sarkozy a délivré ici un véritable hymne au droit du sol, à rebours de récentes déclarations qui le remettaient en cause. Quel plus bel hommage, en effet pouvait-il rendre à notre droit de la nationalité en affirmant que celui qui devient français épouse dans le même temps l'histoire de tous ceux qui ont vécu sur le même sol? S'il avait voulu se montrer un défenseur exclusif du droit du sang, il n'aurait pas pu prononcer une telle phrase.

    Mais le «théâtre du buzz» n'a que faire de cette lecture précise. Les décors ne sont pas de Roger Harth mais de Nicolas Sarkozy. Les costumes ne sont pas de Donald Cardwell mais de François Hollande. Et le cocu de la pièce, c'est Alain Juppé. Celui qu'il faut faire disparaître et qui y met d'ailleurs beaucoup du sien. Les acteurs sont nombreux. Eric Ciotti qui explique que la déclaration de Nicolas Sarkozy est une évidence alors qu'il s'agit d'une formulation à caractère illustratif et symbolique. Darmanin et Duflot, dans un échange pathétique de tweets, évoquent Astérix et Casimir, de l'Ile aux enfants. Et, last but not least, notre ministre de l'Education nationale se prend les pieds dans le tapis, se vantant de donner une leçon d'histoire à Nicolas Sarkozy, et se trompant sur le nom de l'auteur du Tour de France de deux enfants.

    Mobiliser contre «le bloc réactionnaire, stratégie soufflée à François Hollande par le visiteur du soir Julien Dray, passe par la valorisation «négative» des faits et gestes de Nicolas Sarkozy. Il suffit d'observer ce qui se passe sur les réseaux sociaux: pour beaucoup d'abonnés de la gauchosphère, se mobiliser contre l'ex-président, qu'il dise tout et son contraire (cela tombe bien, c'est sa spécialité), constitue un réflexe pavlovien. Ces moutons de Panurge sont guidés par des ministres ou des chroniqueurs en service commandé. Pour Nicolas Sarkozy, qui se voit en Trump français, surfant sur les réactions du camp d'en face, c'est une aubaine. Comme l'aurait dit Ségolène Royal, c'est du gagnant-gagnant.

    Mais ce théâtre aura-t-il l'efficacité prévue? Le «peuple des primaires», plutôt âgé et moins connecté que les moins de quarante ans qui ont polémiqué toute la journée de mardi sur cette histoire de Gaulois, aura-t-il été touché par le «buzz»? Rien n'est moins certain. De même que la possibilité de rebond de François Hollande même en cas de désignation de son adversaire préféré. In fine, le numéro de duettistes Hollande-Sarkozy pourrait bien ne profiter qu'à une seule personne, Marine Le Pen. Les participants au pathétique buzz d'hier devraient sans doute y réfléchir. 

    David Desgouilles    

    David Desgouilles est membre de la rédaction de Causeur. Il a publié Le bruit de la douche, une uchronie qui imagine le destin de DSK sans l'affaire du Sofitel (éd. Michalon, juin 2015). Son prochain roman est à paraître en janvier 2017.