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Livres & Actualité • L’Apocalypse en France

 

par Claude Wallaert

 

2301381958.4.jpgC’est un livre qu’on dévore et qui empêche de dormir car il frappe vrai. Nous sommes rivés à notre siège, à oublier tout ce qui n’est pas Guerilla, du nom que se donne à la dernière page une petite survivante métisse, debout parmi les ruines et les morts.

Avant cette ultime scène, l’auteur, en une narration tournoyante et vertigineuse, nous emmène partout en France, une France en proie aux convulsions de la guerre civile, destructions, pillages, viols, meurtres, massacres.

Sans autre avant-propos que la sobre dédicace « A ceux qui n’ont pas compris », le récit précipite d’emblée le lecteur dans la violence extrême : une « bavure » policière à la Courneuve un soir à 17h.

Une patrouille qui se termine par la mort de six « jeunes », et tout s’embrase dans la cité, mais aussi un peu partout dans Paris, et aussi en province ; en quelques heures, les incendies se propagent, les émeutes et les massacres se multiplient.

Par courtes séquences focalisant sur un lieu donné du territoire français, Obertone nous fait vivre le fatal parcours de personnages multiples, terroristes de base, militants d’extrême gauche, hommes, femmes, enfants victimes expiatoires de la subversion islamique : c’est Daesh en France avec toute sa sauvagerie et son fanatisme, avec, dans son sillage, la lie opportuniste des zones de non-droit ; nous assistons également aux dernières palinodies de la presse institutionnelle et bien-pensante, vite apeurée et lâche jusqu’à la fin, la classe politique immédiatement dépassée, jusqu’au Président lui-même, grotesque caricature qui ne surprend guère…

La double dynamique de l’Islam dénoncée dans ses chroniques par Eric Zemmour est ici illustrée de manière saisissante : la stratégie de délitement à long terme des Frères Musulmans est rattrapée et dépassée par la radicalisation extrême: ce qui nous vaut la description jubilatoire des « états d’imam » d’un notable jusqu’alors  influent, balayé par la tempête salafiste !

Nous sommes captivés, et atterrés, car en même temps, rien ne nous surprend vraiment, tellement l’enchaînement tragique tire en toute vraisemblance son origine des éléments que, hélas, nous ne connaissons que trop bien : l’art de notre auteur consiste à allumer la mèche qui mène au mélange détonnant que les élites ont laissé lâchement s’accumuler ; et tout se déroule selon un terrifiante logique ; on se prend toutefois à regretter que la résistance décrite soit si faible et si dispersée, mais on ne sait pas vraiment si c’est à tort ou à raison…

Enfin, et nous l’énonçons comme un compliment, les fidèles lecteurs de Jean Raspail verront au fil de ce livre étonnant, que Obertone rend un hommage transparent à l’auteur du Camp des Saints, de Septentrion, des Sept Cavaliers…

Ce livre, au grand dam de ceux dont « Guerilla » décrit le naufrage, est d’ores et déjà un très gros succès de librairie ; en le refermant, beaucoup doivent se demander avec angoisse : est-il déjà si tard ? 

Guerilla. Le jour où tout s’embrasa, de Laurent Obertone, éditions Ring,  415 p., 19,95 euros.

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Commentaires

  • 'Tout est dit et l'on vient trop tard depuis deux mille ans qu'il y a des hommes et qui pensent", Le pire peut donc toujours se produire, voire se reproduire, car les peuples ont la mémoire floue, et ceux qui les dirigent tout autant de cynisme et de cupidité carriériste, avec les moyens de dissimuler les réalités qui les dérangent. Tout un chacun sent pourtant bien, confusément, ou logiquement, que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, et que même s’il ne connait pas l’interpellation de Hume, il ne saurait échapper à la nature exacte de la relation entre la question et la réponse. Ce problème de la causalité, qui nait par surcroit de ce que dans notre continuum de la réalité macroscopique et déterministe, les effets ne sauraient précéder les causes, vient contredire avec une violence sourde de tous les jours, les errements d’une communication politique égarée dans une virtualité, au moyen d’éléments de langage calibrés pour dissimuler le divorce organisé entre le sujet, et les propos qui le relatent. Cette inversion du discours est ce qu’on peut appeler une rupture dans le réel, lorsque la dissociation entre les termes et la réalité supposée décrite, est faite pour obscurcir les intentions, et non pour l’expliciter. Le discours n’est plus alors le vecteur de l’intention affichée, mais le moyen d’en dissimuler les objectifs, et de suggérer ou de conforter un point de vue sans relation logique directement perceptible avec les faits énoncés. Le discours consensuel politique et médiatique sur l’islam en France et ses conséquences supposées ou vécues, est de ce type, il n’est qu’un paravent de faux semblants et de mauvaises intentions destiné à repousser la prise de conscience, pour le temps nécessaire des carrières, pouvant déclencher les conditions d’une remise en cause d’un consensus mou, qui ,fondamentalement, fortifie le pouvoir en place, quel qu’il soit. Le livre de Laurent Obertone est l’instrument utile et nécessaire d'une révélation de cette rupture, démontrant les conséquences possibles des intentions cachées, durant des décennies de cécité sociologique et civilisationnelle. Il est à lire ; absolument.

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