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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Le vrai problème que pose le fichier Edwige…

              Cette histoire est en train de devenir un mauvais feuilleton. Il serait grotesque et risible, abracadabrantesque comme dirait Chirac citant Dumas, s'il ne nous renvoyait en fait à quelque chose de beaucoup plus profond et, pour le coup, de beaucoup moins drôle; mais aussi, si l’on prend la peine d’y réfléchir quelques instants, très instructif….

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              En effet, de quoi s’agit-il ? Et quel est le problème que pose ce malheureux fichier pour occuper à ce point tant de monde pendant tant de temps ?

              S'il ne s'agissait que d'inscrire, ou pas, des renseignements d'ordre privé sur les comportement sexuels des personnes fichées, ou sur leurs orientations et activités syndicales, il ne s'agirait là que d'un problème technique; de quelque chose qui n'est somme toute pas majeur : on trouvera toujours le moyen de faire un bon fichier, il n'y a rien là qui semble devoir justifier un tel tintamarre, et de tels rebondissements, et sur une aussi longue période...

              Soyons donc sérieux : si l'affaire fait un tel foin, c'est qu'il y a autre chose. La vraie question est : quoi ?

              Il nous semble que le vrai problème, le seul, est d'ordre mental et psychologique. On pourrait avancer aussi moral et intellectuel. On le sait, la république est née historiquement de la révolution, c'est-à-dire qu'elle est née dans la violence, de et par la violence. Une violence imposée au quotidien à une population terrorisée (c'est bien ce qui signifie le terme de Terreur, qui est très clair...) et pratiquée par des gens qui étaient tout sauf des anges de douceur....

              Nos lecteurs ont pu apprécier le passage de Chateaubriand que nous citions dans l'ephéméride du 2 septembre, à propos des massacres décidés par "Danton et ses trois furies mâles, Camille Desmoulins, Marat, Fabre d'Eglantine...". Il est là et bien là, et uniquement là, nous semble-t-il, le problème, le seul problème que pose le fichier Edvige.

              De par ses origines violentes et criminelles, la république ne peut que répugner à sévir, et même simplement à ficher, des gens en qui, peu ou prou, elle se retrouve forcément un peu, beaucoup. Elle ne sait pas vraiment, elle ne veut pas et, presque, elle ne peut pas sévir contre eux : elle sent bien que ce serait se renier elle même en quelque sorte. Dans cette sorte de tendresse trouble et malsaine qu'elle ressent pour tout individu à la marge - à la seule condition, évidemment, et nous l'avons dit cent fois, qu'il soit révolutionnaire : sinon, cela ne marche pas...- la république s'aime en effet elle même dans ses origines, qu'elle n'a jamais voulu renier. Elle sait bien comment elle est née et d'où elle vient, mais elle cache ses origines, un peu comme une maladie honteuse peut-être; et elle n'a jamais exprimé ni remords ni excuses (pour le génocide vendéen ou les victimes de la révolution par exemple...).

              Comment veut-on qu'un régime pareil soit à l'aise pour ficher les marginaux, les violents, les terroristes; et les ficher pour, ensuite, les empêcher de nuire ! Elle est elle même née de ces "braillards", terme que Danton s'est attribué lui-même ("Venez brailler avec nous !....)

  • La Russie, voilà l'amie !.....

                Nous considérons comme un évènement très important, et totalement positif, le fait que l 'Union européenne ait décidé, le lundi 10 novembre, de reprendre les négociations sur un partenariat renforcé avec la Russie, même s'il reste à fixer la date exacte de cette reprise.

                Enfin ! aurait-on envie de dire…...

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              Ces négociations avaient en effet été suspendues le 1er septembre par les Européens, dans la foulée du conflit russo-géorgien. Nous avons toujours estimé, pour notre part, que les USA jouaient vis-à-vis de la Russie un jeu mi absurde, mi dangereux. Qu’avions-nous besoin de leur emboîter le pas à l’occasion de ce conflit ? Que les USA soient aveugles, ou qu’ils jouent leur(s) cartes et poussent leurs pions : c’est leur affaire. Mais nous, les Français et les Européens ? Pourquoi titiller la Russie aux marges de sa sphère naturelle d’influence ? Et de toutes façons en vain, sans le moindre  résultat concret ? Souhaiterait-on la pousser, par exemple, dans les bras de Pékin ?

              Parce que les USA cherchent à servir leurs intérêts en contrôlant l’acheminement des hydrocarbures au sud de la Russie, des dirigeants occidentaux se laissent manipuler par Washington dont - en épousant la cause - ils deviennent les chiens de garde. C’est bien joué pour les USA, qui torpillent deux adversaires, rivaux et concurrents, d’un coup : le bloc européen et la Russie. Mais c’est suicidaire pour nous.

              Ecoutons Natalia Narotchnitskaïa (1) : « ….Pourtant, une Europe forte, c’est-à-dire indépendante, ne peut exister sans la Russie , ce que savent les Etats-Unis. Ce qui nous unit est fondamental : c’est notre propre histoire qui est commune. Pourquoi l’Europe repousse-t-elle le grand retour de la Russie ? Elle devrait l’accueillir à bras ouverts ! Nous pourrions alors répondre ensemble aux défis qui nous attendent : la démographie, l’immigration, l’effondrement de la culture chrétienne….. »

              Soyons lucides, Français et Européens confondus. C’est une évidence qui crève les yeux : tout nous dit que la Russie ne nous menace en rien, d’aucune façon, en aucun endroit et sur aucun sujet. Par contre, tout nous dit également que Russie et Europe, déjà étroitement liées par des relations poussées dans de nombreux domaines, n’ont qu’à gagner à développer encore plus leur coopération. Dans le monde multipolaire qui se dessine sous nos yeux, une Eurasie ne peut que signifier un plus –et un plus très important…- pour nous, les Européens.

               Et qu’on n’aille pas prendre en compte simplement des aspects techniques, économiques ou diplomatiques (fort importants au demeurant) . L’aspect spirituel d’un rapprochement toujours plus étroit avec nos voisins et amis russes doit aussi être pris en compte. Face aux défis religieux et moraux, donc civilisationnels, auxquels se trouvent confrontés l’ensemble des peuples blancs, plus que jamais l’union fait, et fera !..., la force. Qui peut nier qu’une nouvelle dynamique naîtrait d’un rapprochement (et pourquoi pas d’une nouvelle unité ?...) entre les deux poumons catholique et orthodoxe de notre vieille Europe ?..... 

    (1) : Historienne et philosophe, spécialiste des relations internationales, Natalia Narotchnitskaïa a travaillé pendant sept ans au Secrétariat de l'ONU ( de 1982 à 1989). Ancien député, elle est chargée de recherche à l'Académie des Sciences de Russie. 

  • Un monument prestigieux, en plein cœur de Paris : L’inauguration des Bernardins « ressuscités »...

               Quelle meilleure façon d’appréhender nos Racines que de fréquenter le Patrimoine ? Eh bien justement, pour les amoureux de cet exceptionnel Trésor que nous ont légués les siècles (du moins ce que la révolution nous en a laissé, elle qui en a détruit entre le quart et le tiers…..) KTO a l’heureuse idée de nous convier à une balade d’une heure (1) rue de Poissy, dans le V° arrondissement.

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    (1)   : Jeudi 4 Septembre, de 20h55 à 21h50 : Magazine Hors les murs, Inauguration des Bernardins. On rappelle que ce lieu de Mémoire, d’Histoire et d’Art, magnifiquement rénové et devenu lieu de recherche et de débat pour l’Eglise et la société recevra Benoit XVI le 12 septembre prochain.

              C’est la que fut crée en 1247 par Étienne de Lexington, abbé de Clairvaux, le collège des Bernardins, qui a longtemps été un centre de formation théologique pour les cisterciens. Vendu comme bien national lors de la Révolution, il deviendra prison, entrepôt, école, puis, plus récemment, caserne de pompiers et internat de l'école de police.

              A propos de Poissy, une anecdote : Saint Louis est né dans cette ville, il y fut baptisé et, pour cette raison, il l'aimait beaucoup ; et il lui est très fréquemment arrivé de signer son courrier Louis de Poissy…..

              La renaissance des Bernardins, on la doit au cardinal Lustiger ( encore lui !.....), qui a voulu faire de ce lieu « un centre de rayonnement culturel de l'Église catholique». Décidemment, de quelque côté que l’on se tourne, on n’en finit pas de trouver l’empreinte de ce très grand homme. Voilà encore l'une de ses intuitions, qui s'est révélée comme les autres porteuse de sens, et de fruit...

               Il a tout de même fallu pas moins de cinq ans de gros travaux ( menés par Hervé Baptiste, architecte des Monuments historiques, et par Jean-Michel Wilmotte) pour finaliser ce très gros chantier. Mais quel résultat !....

              Maintenant, la grande nef du XIIIe siècle à double colonnade gothique (jadis réfectoire et dortoir) est destinée à l'accueil et aux expositions, avec librairie et cafétéria. Mais les transformations les plus spectaculaires ont eu lieu au sous-sol et dans les combles.

              Sous la nef, le cellier roman a retrouvé son niveau d'origine : les piliers romans avaient été enterrés pour assurer la stabilité de l'édifice et le protéger des crues de la Bièvre. Renforcés par de micropieux, ils ont pu être dégagés. Le cellier abrite six salles de cours aux cloisons de bois et communique avec une bibliothèque neuve, créée sous la rue de Poissy.

              Le grand comble a fait l'objet d'un travail remarquable pour abriter deux auditoriums (le plus grand a 250 places) avec une salle de régie high-tech. Aux deux extrémités, deux rosaces ont été l'une restaurée, l'autre reconstituée. À cet bel ensemble architectural de trois étages s'ajoutent un escalier du XVIIIe siècle, une sacristie du XIVe, vestige d'une église détruite, et un petit jardin. 

              Maintenant qu'il entame une nouvelle étape de son existence, longue vie au monument et à l'intuition de celui que l'on peut presque appeler son re fondateur ! N'avons-nous pas là (nous sommes à Paris....) une nouvelle et fort sympathique illustration, à tous points de vue, de la fameuse devise Fluctuat nec mergitur......

  • Humeur :…. Sur cette république qui aboutit à ses contraires, à propos des émissions de Stéphane Bern…..

                C’est fini : Stéphane Bern nous aura donc accompagné tout l’été avec quatre émissions de qualité. Chacun les appréciera , bien sûr, différemment, en fonction de ses goûts et de ses préférences : nous ne sommes pas critiques littéraires ou cinématographiques, et nous nous en tiendrons donc ici à une simple réflexion/méditation, spontanément ressentie en regardant ces émissions....

               Celle consacrée à Marie Antoinette aura été, sans conteste, la plus dramatique et, en même temps, la plus politique . En effet, surtout vers la fin, on s’est acheminé vers une réhabilitation en règle de la Reine, et certains aspects du procès puis de l’assassinat lui-même ont du ouvrir bien des yeux chez ceux – de moins en moins nombreux… - qui vivent encore sous l’empire de l’histoire officielle…..

           Celle consacrée à Napoléon et aux femmes est aussi, dans son genre, politique, mais tout à fait différemment. N’est-il pas fascinant, en même temps qu’instructif, de voir ainsi une idée (la révolution) et un régime (la république, prolongée par l’Empire) arriver à ce point à l’inverse de ce qui était prévu au départ ? aboutir à ce point à leur exact contraire ?

            Comment ! On assassine Louis XVI et moins de dix ans après on donne à tout va du « Sire » long comme le bras à Napoléon ! On assassine une « autrichienne », mais moins de vingt ans après le même Napoléon épouse une « autrichienne » ! Et que dire du spectacle affligeant du couronnement à Notre Dame en présence du Pape ? Tout le monde connaît la célèbre maxime de La Rochefoucauld :  « L’hypocrisie est un hommage que le vice rend à la vertu ». Ne voit-on pas là aussi , dans cette pantalonnade du sacre, comme un hommage que la révolution et la république anti-chrétienne rendent  au christianisme dans le domaine spirituel : on est dans une église, en présence du Pape, et l’on cherche ce « quelque chose » qui bien sûr manque et manquera toujours : la légitimité. Mais n’est-ce pas la vraie fin finale –en forme de farce à la Tabarin- de la fameuse déesse Raison et de toutes les cingleries anti religieuses qu’avait suscité la révolution, dans sa haine hystérique de la religion chrétienne ? Le même hommage n'est-il d’ailleurs pas rendu aussi par la révolution et la république, mais cette fois dans le domaine temporel, à cette Royauté qu’ils ont tant haï ? Le « sire » a changé, mais c’est toujours un sire…..

              Certes, on n’est pas là dans le domaine des réflexions politiques majeures. Néanmoins la question ne mérite-telle pas d’être posée ? L’interrogation ne doit-elle pas saisir l’auditeur-téléspectateur-lecteur… quand il voit, lit ou entend des choses pareilles ?

             Comment appelle-t-on ces idées, ces personnes qui aboutissent au contraire de ce qu’elles se proposent ?.....

  • Qui est le plus en crise ? Michel Onfray et l’ambulance…

               A l’occasion de la dispute Siné –Val, Michel Onfray, prenant parti dans la bagarre, a déclaré incidemment que critiquer le christianisme c’était tirer sur une ambulance…..

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              Nous avons plusieurs fois égratigné Michel Onfray dans ces colonnes. Non, bien sûr, que nous mettions en doute son intelligence ni ses qualités intellectuelles, qui sont évidemment bien réelles. Mais pour remarquer chez lui une tendance exaspérante, en même temps qu’assez comique en un certain sens. On sait que comme bon nombre de journalistes, intellectuels, écrivains etc… Michel Onfray, grand opposant au christianisme en général, et au catholicisme en particulier, est un ardent adversaire de l’infaillibilité pontificale. Mais c’est pour, immédiatement et comme tous les autres que nous venons d’évoquer, retourner et reprendre à son profit la dite infaillibilité : ce qu’il refuse avec la dernière énergie au Pape, il se l’accorde à lui-même, lui et les autres, et  il pontifie, arrête et décrète souverainement ce qui, puisqu’il le pense, est forcément la vérité, le chemin…. Voilà ce que nous lui reprochons, et non bien sûr ses idées en elles mêmes, qu’il a, bien évidemment, le droit d’avoir et de défendre…..

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              Mais revenons à son propos, qui a motivé cette note : ainsi donc, critiquer le christianisme c’est tirer sur une ambulance ? Mais Michel Onfray, voit-il les choses comme elles sont en réalité ? Qu’est-ce qui s’est écroulé, tout récemment, dans un fracas cataclysmique, sinon le marxisme-léninisme, quintessence des idées  révolutionnaires (on n’ose plus dire des idéaux…) ? Le rejet de la révolution par la Russie, son travestissement caricatural par la Chine, sa pétrification pathético-guignolesque en Corée du Nord ou à Cuba, voilà ce qui devrait interpeller quelque part Michel Onfray ! Critiquer le marxisme, aujourd’hui, là oui ce serait tirer sur une ambulance ! Mais Michel Onfray ne semble pas avoir vu que le marxisme, donc la révolution, était mort . Il préfère faire semblant -pour se rassurer ?...- de répéter que c’est le christianisme qui est mort.

              C’est son droit. Mais force est de constater que, si le christianisme a beaucoup souffert de la lutte sans merci que lui mènent les Lumières et leurs avatars depuis le milieu du XVIII° siècle, l’Eglise elle, au moins , est toujours là. Affaiblie, certes, par rapport à « avant », et comment ne le serait-elle pas, après les coups qu’elle a reçu, auxquels aucune institution purement humaine n’aurait, à coup sûr, résisté ? Mais toujours là, et même conquérante ou, plutôt, re-conquérante.

            «  A bien y regarder, et nous aurons à y revenir -écrivions nous récemment (1)- il n'y a plus guère que le Pape, que l'Eglise Catholique, à tenir tête, héroïquement, au "bazar" qu'est le monde moderne, et à tracer, pour l'humanité toute entière, une autre voie que celles, avilissantes, du matérialisme sanglant des révolutions, ou du libéralisme doux de ce que nous nommons encore, par une singulière inconscience, le "monde occidental".   

             Oui c’est la révolution qui est morte, pas le christianisme. Que Michel Onfray médite sur ces deux photos, dérisoires et finalement grotesques, où l’on voit des statues de Lénine déboulonnées et s’en allant, pour où ? pour la fonte, pour la décharge ? Quelle dérision ! Tout ca, pour ca ! Et sur cette dernière photo, reproduction de la couverture d'un livre récent:

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    On sait que les faits sont têtus, que l’Histoire se venge parfois et qu’elle peut être cruelle : la fameuse question de Staline, mais c’est inversée qu’elle se pose maintenant : "La révolution ? Combien de divisions ?....."     

     

    (1)   : Voir la note "Les matérialismes s'effondrent, les nuées se sont transformées en cauchemar..... Mais le Pape trace la voie....." dans la catégorie « Politique et Religion ».       

  • Olivier Besancenot, ou le syndrome de l’écrevisse…

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               Lors d’une récente réunion de lancement de son NPA , Olivier Besancenot, n’a pas été gêné un seul instant d’exprimer des propos démentis par la chute des révolutions et des régimes directement issus d’elles : en Russie, ex URSS, et dans l’ex empire est-européen du « génial petit père des peuples » ; en Chine, où de toute évidence le marxisme-léninisme, même accomodé  à l’indigeste sauce mao , est parfaitement soluble dans le nationalisme chinois hérité de la Chine éternelle et (horresco referens) de la politique traditionnelle héritée des empereurs ;  et, demain, dans les derniers vestiges confettis d’un empire révolutionnaire appartenant  de fait au passé , comme le Viet Nam et Cuba, où seul l’épuisement des populations et la militarisation policière des régimes donne un répit et un semblant de force à des systèmes dont, en réalité, la seule et dernière force est la force d’inertie…..

     
              Besancenot , donc, n’a pas été gêné par cette simple observation du monde et du réel. Soit il n’a pas la radio ni la télé, et il ne lit aucun journaux ; soit il vit dans sa bulle, la partageant avec ses copains bulles ; soit, et c’est le plus probable, il est le dernier avatar de l’idéologue type, du révolutionnaire qui ne peut pas, ne sait pas et ne veut donc pas changer : car, comme tout bon révolutionnaire qui se respecte, Besancenot préfère ses mythes au réel. Et, comme le disaient les grand ancêtres, périsse plutôt vingt fois la France que la république une et indivisible !.....

              Ce long développement pour en arriver, enfin, à ce qui a motivé cette note, à savoir la phrase du « postier de Neuilly » : « Ce qu’il nous faut, c’est une bonne vieille révolution !» (1). Texto ! Sclérose intellectuelle, quand tu nous tiens ! Congélation des cerveaux, que de ravages tu causes ! Ainsi donc, à l’heure où plus personne n’en veut, de la révolution ; à l’heure où la Russie a canonisé le Tsar assassiné ; à l’heure où la Chine fait une cérémonie d’ouverture des Jeux sans parler une seule fois de la révolution (il faut le faire, tout de même !…) mais au contraire en exaltant les trois mille ans d’histoire de la Chine, en appuyant lourdement sur le confucianisme, ce qui est bien la seconde , et cette fois définitive, mort de Mao ; eh bien ici, chez nous, ce pauvre Besancenot, se croyant peut-être moderne, répète inlassablement qu’il nous faut « une bonne vieille révolution ». C’est consternant : on dirait, soit un vieux disque rayé (qu’est-ce qu’on fait des disques rayés ?.....), soit une illustration désolante du psittacisme dans ce qu’il a de plus déconcertant.

              Le titre du futur parti de Besancenot n’est toujours pas choisi. En tout cas, on peut déjà lui proposer son logo, son emblème, sa mascotte : l’écrevisse. Vous savez, celle qui se déplace en reculant….. On dit bien, en effet, familièrement « aller comme les écrevisses », pour parler d’affaires qui  n’avancent pas mais reculent, comme elles. Le livre de chevet d’Olivier est-il « A reculons, comme une écrevisse » de Umberto Eco ?.....

    (1)    Jean-Christophe Cambadélis  a eu un mot assez cruel, mais au moins lucide et très juste : « Le gauchisme compassionnel de Besancenot est un cri, mais ce n’est pas une alternative." 

  • Le dossier du Point sur ”les Rois de France”...

                 Il n'est certes pas anodin que Le Point, après d'autres, ait jugé utile de publier un dossier sur "Les Rois de France" : 71 pages, tout de même ( toute la fin du magazine, de la page 163 à la 240...).

                C'est un signe supplémentaire de ce que l'on ne cesse de noter : la roue tourne. Les mensonges et les déformations de l'histoire par la désinformation officielle ont de moins en moins cours. Et ce changement ne pourra pas manquer d'avoir, a terme, des conséquences...
     
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                Nous nous garderons bien de prendre nos désirs pour des réalités, de croire que "tout est arrivé", et de solliciter textes et journalistes pour leur faire dire plus qu'ils ne disent.
                Cependant les mots ont un sens, et l'on ne peut que lire avec plaisir ces phrases qui parsèment la suite des articles courts composant ce dossier :
                      - de Violaine de Montclos : "Louis XVI, le grand benêt de la Révolution ? Mais il était d'une intelligence pénétrante !" 
                      - de Claude Gauvard (sur Philippe le Bel) : "...il est un formidable novateur, le créateur, en un mot, de l'Etat moderne tel qu'il nous a été transmis à travers les siècles. Son règne est un bouleversement administratif et politique comme le royaume n'en a encore jamais connu...
                      - de Marc Fumaroli (parlant du roi de France en général) : "Pour autant, ce roi sans pareil n'était ni le grand Turc ni le tsar de toutes les Russies. Evêque du dehors, oui; chef d'un Etat et d'une administration  centralisée, oui; chef d'une des armées les plus puissantes depuis l'Empire romain, oui; prince d'une cour qui domestiquait son orgueilleuse aristocratie, oui; souverain "absolu" de tout contrat écrit, oui. Mais tyran, non. Le royaume était composé de nombreux corps autonomes (l'Église gallicane, les parlements, les municipalités, les corporations) avec lesquels l'Etat royal devait compter et traiter...
                       - du même, un peu plus loin : "...l'Exposition universelle de 1937 retrouva encore une fois, en plein XXème siècle, le secret du Versailles d'Hardouin-Mansart, celui d'un style national surclassant par sa seule élégance ses contemporains et rivaux européens. Pour le moment, le modèle américain,  le consensus politique obtenu par les voies de la communication et du divertissement de masse, la télé, le sport, l'internet, l'emporte. Il serait peut-être temps que la France, accrochée par de Gaulle à une exception monarchique quelque peu déphasée, le soit davantage à ce qui a fait aimer le royaume d'Ancien Régime par toute l'Europe, non "le secret du roi" mais le raffinement du goût, l'intelligence des gens de lettres, les délices et les grâces de la vraie culture..."
                       Pas mal, non ?...
                       Avec en prime, (cerise sur le gâteau...) deux reconstitutions fort bien faites du Louvre médiéval et de la pointe de l'Ile de la Cité : que demande le peuple ?...            
  • Autour du Prince Jean : I. Pourquoi cette famille, la Famille de France, et pas une autre ?.... (2/3).

    Copie de Timbre bis RVB.png            La chute du grand Empire signifiait en effet la fin de la Paix romaine, donc la désorganisation de l’administration des choses et des gens, et donc  les multiples injustices et voies de fait qui en dérivèrent.

                D’où la profonde démoralisation des gallo-romains de ce temps : plus d’Empire et donc plus d’ordre.  Qui va rendre « le » service que rendaient l’Empire et l’Empereur, maintenant qu’il n’y a plus ni Empire, ni Empereur ? Qui va protéger le peuple ?

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           Loin de chercher à remédier aux problèmes de la totalité de l’ex ensemble, nos ancêtres se cantonnèrent à leur ex province d’Empire, la Gaule, où ils durent essayer de retrouver ce qui se rapprocherait le plus de l’ordre ancien. Là est l’origine lointaine, mais  directe de ce que l’on connaîtra un peu plus tard sous le nom de Féodalité : une multitude de petits potentats locaux prenant en quelque sorte la suite du défunt grand pouvoir impérial.  Et cherchant chacun à s’établir, et si possible à s’agrandir, sur un territoire qu’il pouvait contrôler, et où il pouvait assurer la paix à ceux qui, en échange de sa protection, travaillaient et priaient pour lui.

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    Un premier essai fut fait, très vite, par Clovis (ci dessus), qui est bien le premier Roi de France. Mais cet « essai mérovingien » comme l’appelle Jacques Bainville, cette première dynastie fondée par Clovis finit par échouer car « …elle avait en elle-même un grand vice que rien ne put corriger. L'usage des Francs était que le domaine royal fût partagé à l'exclusion des filles, entre les fils du roi défunt ».

    Un deuxième essai fut alors tenté, par les Carolingiens (ci dessous, Charlemagne). Mais cette deuxième dynastie échoua finalement, comme la première. Pour une raison bien différente, cette fois. « Dès qu'il fut le seul maître, en 771, Charlemagne se mit à I'œuvre. Son but ? Continuer Rome, refaire l'Empire … ». Une chimère que poursuivra également son descendant, Charles le Chauve : « …Malheureusement, il fut égaré par la chimère impériale et s'épuisa à vouloir reconstituer l'Empire carolingien…. ».

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    Il faudra attendre la troisième dynastie pour que, enfin, l’oeuvre devînt durable. L’intelligence politique des Capétiens fut d’avoir analysé les erreurs de leurs prédécesseurs. Rejetant la chimère impériale, qui avait stérilisé l’œuvre carolingienne, ils se cantonneraient à la France, à l’ancienne Gaule. Et rejetant la coutume funeste des partages, qui avait stérilisé l’œuvre mérovingienne, ils s’attacheraient à construire un État stable et durable. 

    Mais près de cinq cents ans se seront écoulés depuis la chute de l’Empire romain, sans qu’une réponse définitive ait été apportée à la question récurrente du « service » attendu par le peuple. C’est parce qu’ils y répondront, et qu’ils combleront le besoin d’Etat qui se faisait sentir, sans être durablement satisfait, depuis cinq siècles, que Robertiens et Capétiens réussiront là où Mérovingiens et Carolingiens avaient échoué . 

     Ci dessous, Le Robertien Eudes, Comte de Paris et fils de Robert le Fort défend Paris contre les Vikings.

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    Leur Empire ne sera qu'aux dimensions d’une de ses anciennes provinces ? Certes, mais, là, ils seront empereur en leur royaume, selon la formule consacrée, et ils pourront jouer le rôle que jouaient autrefois les Empereurs romains, celui d’évergète, c’est-à-dire de bienfaiteur.

    Et c’est ainsi que, en rendant ce service et parce que ils ont rendu ce service, que le peuple attendait depuis si longtemps, les Robertiens et les Capétiens ont acquis leur légitimité.

    Il n’a donc pas été inutile, même si cela a semblé parfois nous éloigner quelque peu de notre sujet, de prendre ce recul nécessaire, afin de mettre l’histoire en perspective, en quelque sorte, et de  bien saisir la nature et l’importance des enjeux. Cinq siècles avant que « le » problème ne soit résolu !

    Et maintenant que nous avons cerné ce problème dans le fond, il ne nous reste plus qu’à voir, dans la forme, comment les choses se sont passées pour qu’une famille, qui est celle qui nous intéresse, rencontre à ce point les aspirations et les attentes du peuple, y réponde et acquière, par là même sa légitimité, dont on sait bien qu’elle ne se fonde que sur les services rendus (à suivre, lundi 9….)

  • Quand un terroriste révolutionnaire a peur… de lui-même, finalement.

                Ou : le cri du coeur de Cesare Battisti…..

                On hésite, en lisant l’entrefilet du journal : Battisti redoute son extradition. On hésite entre l’indignation ou la franche rigolade.

                Comment ! Voilà quelqu’un qui a allègrement tué, et qui a répandu la mort et la terreur autour de lui, sans la moindre gêne ; et qui, maintenant, vient nous sortir – quelle indécence ! – que sa vie serait, son lui, en danger s’il était extradé du Brésil vers l’Italie. Le pauvre homme !

                Il fait grand cas de sa vie, lui qui a fait si peu cas de celle des autres !

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                « Je suis certain que si je vais en Italie je serais l’objet de vengeance. Je serais assassiné », n’a-t-il pas craint de déclarer à l’hebdomadaire Epoca, qui publie l’entretien sur son site internet (1). On hésite donc entre le rire franc et le dégoût le plus complet.

                Nous l’avons dit souvent : nous ne sommes pas des charognards; nous ne demandons pas la vengeance, mais la simple justice ; et nous ne souhaitons pas qu’il soit extradé pour être lynché, ce qu’il ne risque à l’évidence pas, lui qui est bien mieux protégé que les innocents qu’il a odieusement assassinés ! Nous demandons simplement qu’il réponde de ses actes, devant la justice de son pays, qui lui offre infiniment plus de garanties –contrairement à ce qu’il feint lâchement de croire…- que lui n’en a offert ( !) à ses innocentes victimes.

                 En réalité que fait-il Battisti, dans cet entretien accordé à Epoca ? Il continue à mentir, à vivre dans la dissimulation et la manipulation; il montre qu’il n’a pas changé, et qu’il ne changera probablement jamais. Il reste un « bon » ( !) révolutionnaire, vivant dans le mensonge et l’intox. Il fait semblant d’avoir peur qu’on lui donne la mort, alors qu’il est est absolument sûr et certain qu’il ne la risque pas une seconde, lui qui, encore une fois, l’a si volontiers donnée, et sans faire tant d’histoires, à des malheureux qui n’avaient strictement rien fait.

                 C’est lamentable, et c’est minable. Il faut, sans cesse et même si on l’a fait mille fois , au point que cela en devient lassant, démythifier et démystifier ces révolutionnaires sanguinaires, et irrécupérables; leur esprit tordu et leur(s) mensonge(s) perpétuel(s); et la clique de toutes celles et tous ceux qui les soutiennent…..

    (1) : Condamné à la prison à perpétuité par contumace en Italie pour l’assassinat de quatre personnes entre 1977 et 1979, ce criminel est actuellement incarcéré à Brasilia, s’étant fort courageusement ( !) enfui au Brésil, depuis la France où il s’était d’abord réfugié, n’ayant pas le courage d’assumer les conséquences de ses actes ignobles dans son propre pays. Et on voudrait nous faire prendre des minables pareils pour des héros ou des militants !.....

  • Benoît XVI, Pater et magister...

                Ceux qui défendent la forêt amazonienne ont raison : il est bon de lutter, là comme ailleurs (en Afrique notamment...) contre la destruction de la Création, dans une quête insensée de gains immédiats, finalement totalement anti économique de par son absurdité même. Il faut respecter les arbres, l'eau, l'air, les animaux... et l'on a toujours raison lorsqu'on le fait.

                Mais l'Homme ? Ne fait-il pas, lui aussi, partie de la Création ? Et ne mérite-t-il pas, lui aussi, d'être défendu et protégé ?  Poser la question, c'est évidemment y répondre. C'est toute l'habileté, nous oserons même dire l'astuce, de Benoît XVI que d'avoir ainsi intelligemment posé le problème, en interpellant nos contemporains sur l'inconséquence majeure qu'il y aurait à promouvoir une défense de la création (toujours bonne et positive) si on l'assortit de propos et de pratiques qui, parallèlement, abimeraient et détruiraient l'Homme.

                Certes, le Pape n'écrit pas pour être habile, et l'habileté en soi n'est pas sa raison d'être. Mais rien ne lui interdit bien sûr, à l'inverse, de présenter habilement ses raisonnements, comme il le fait une fois de plus dans ce discours publié par Zenit ( http://www.zenit.org/index.php?l=french ), dont nous extrayons les passages suivants...

                "....Etant donné que la foi dans le Créateur est une partie essentielle du Credo chrétien, l'Eglise ne peut pas et ne doit pas se limiter à transmettre uniquement le message du salut à ses fidèles. Celle-ci a une responsabilité à l'égard de la création et doit faire valoir cette responsabilité également en public. Et en le faisant, elle ne doit pas seulement défendre la terre, l'eau et l'air comme des dons de la création appartenant à tous. Elle doit également protéger l'homme contre la destruction de lui-même.

                Il est nécessaire qu'il existe quelque chose comme une écologie de l'homme, comprise de manière juste. Il ne s'agit pas d'une métaphysique dépassée, si l'Eglise parle de la nature de l'être humain comme homme et femme et demande que cet ordre de la création soit respecté. Ici, il s'agit de fait de la foi dans le Créateur et de l'écoute du langage de la création, dont le mépris serait une autodestruction de l'homme et donc une destruction de l'œuvre de Dieu lui-même.

                Ce qu'on exprime souvent et ce qu'on entend par le terme « gender », se résout en définitive dans l'auto-émancipation de l'homme par rapport à la création et au Créateur. L'homme veut se construire tout seul et décider toujours et exclusivement seul de ce qui le concerne. Mais de cette manière, il vit contre la vérité, il vit contre l'Esprit créateur. Les forêts tropicales méritent, en effet, notre protection, mais l'homme ne la mérite pas moins en tant que créature, dans laquelle est inscrit un message qui ne signifie pas la contradiction de notre liberté, mais sa condition.

                De grands théologiens de la Scolastique ont qualifié le mariage, c'est-à-dire le lien pour toute la vie entre un homme et une femme, de sacrement de la création, que le Créateur lui-même a institué et que le Christ - sans modifier le message de la création - a ensuite accueilli dans l'histoire du salut comme sacrement de la nouvelle alliance. Le témoignage en faveur de l'Esprit créateur présent dans la nature dans son ensemble et de manière particulière dans la nature de l'homme, créé à l'image de Dieu, fait partie de l'annonce que l'Eglise doit apporter. Il faudrait relire l'Encyclique Humanae vitae à partir de cette perspective : l'intention du Pape Paul VI était de défendre l'amour contre la sexualité en tant que consommation, l'avenir contre la prétention exclusive du présent et la nature de l'homme contre sa manipulation...."

  • Et si l'Europe ne devait rien à l'Islam ?...

              Damien Le Guay a lu l'ouvrage de Sylvain Gouguenheim, "Aristote au Mont Saint-Michel, Les racines grecques de l'Europe chrétienne". Il publie la note de lecture suivante dans Famille Chrétienne (1), sous le titre "Et si l'Europe ne devait rien à l'Islam ?"

               Bien faite, cette petite note ne peut que donner envie à ceux qui ne l'ont pas encore fait de lire l'ouvrage: elle en offre un résumé clair, qui va à l'essentiel et qui en fait bien saisir l'immense intérêt.

               Espérons donc qu'avec beaucoup d'autres, elle tombera sous les yeux de nombreux lecteurs, qui iront ainsi à la source, au texte. Il s'agit d'un sujet majeur.....

                L'Islam nous aurait transmis le savoir de la Grèce antique. Cette vulgate est battue en brèche par un historien.

                Lorsqu'il était question des "racines chrétiennes" de l'Europe, ceux qui ne voulaient pas les affirmer mettaient en avant un héritage multiple: n'oublions pas la contribution de l'Islam a la formation de l'Europe.

               Sur cette question, un historien, Sylvain Gouguenheim, révise bon nombre des opinions devenues de fausses "évidences". Avec la fin de l'Empire Romain, on aurait perdu toute trace du savoir grec antique (celui d'Aristote en particulier). Mais il serait resté vivant en terre d'Islam. Et grâce aux musulmans, nous l'aurions retrouvé. Il est à l'origine du travail de Saint Thomas d'Aquin, puis de la renaissance, et de toute l'expansion de la culture européenne.

              Or, nous dit cet historien, il n'en est rien. Quelles sont les croyances historiques que nous devons réviser ?

              1°) L'intérêt pour la culture grecque ne s'est jamais perdu en Europe.

              2°) La transmission des textes grecs ne s'est pas faite par l'Islam mais par des Arabes chrétiens, les Syriaques - tel Hunayn ibn Ishaq (809-873), "le prince des traducteurs".Sans oublier l'immense travail de traduction d'Aristote, du grec en latin, au début du XII° siècle, par Jacques de Venise et les moines du Mont-Saint-Michel;

              3°) Les grands admirateurs musulmans des Grecs (comme Avicenne ou Averroès) ne lisaient pas le grec et se contentaient des traductions en arabe faites par les syriaques.

              4°) Quant à la réception de la pensée grecque en Islam, elle fut limitée, circonscrite, et n'eut pas d'impact sur la doctrine musulmane elle-même. L'Islam ne s'est pas hellénisé. Il n'y a donc pas eu d'"Islam des Lumières".

              Toutes ces thèses s'effondrent là, comme des châteaux de cartes: il n'y a pas eu de médiation de l'Islam pour sortir l'Europe des "âges sombres" du Moyen-Âge; l'Europe chrétienne s'est développée par elle-même. Ce livre de synthèse, clair, argumenté, didactique, indispensable, remet les pendules de l'Histoire à l'heure. Il était temps.

     

    (1): FC, n°1584, du 24 mai 2008;

  • Retour sur la présence de Soljenitsyne en Vendée, en 1993 : anecdotes et faits occultés par une certaine presse…

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                 L'écrivain dissident russe, décédé le dimanche 3 août, laissera une forte empreinte dans le département. En 1993, il avait présidé les cérémonies du bicentenaire du soulèvement vendéen.     

                 Le sénateur Bruno Retailleau salue le résistant « qui s'est dressé contre le système communiste soviétique, avec pour seule arme, sa plume et toute sa force de conviction. » Le député Dominique Souchet, lui, rend hommage au « porte-voix des victimes oubliées. ». On sait que Dominique Souchet et Philippe de Villiers ont été invités és-qualité par la famille aux obsèques de l’écrivain. « Je l'avais reçu chez moi en 1993, ainsi que sa femme Natalia et son fils Ignat. Nous avions des liens profonds », explique le président du conseil général.

               En septembre 1993, le prix Nobel de littérature était venu présider les cérémonies du bicentenaire du soulèvement vendéen. Devant 20 000 personnes, l'auteur de L'archipel du goulag avait fustigé le mot et l'idée même de Révolution. « Nous avions une chance sur un million qu'il vienne. Il était alors exilé aux Etats-Unis et atteint d'un cancer. Mais il voulait venir en me disant qu'il connaissait très bien l'histoire de la Vendée. Il voulait y prononcer un grand discours comme il l'avait pu le faire à l'université d'Harvard. »
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              Car si l'écrivain, alors légende vivante, a inauguré le mémorial des Lucs-sur-Boulogne devant 20 000 personnes, il s'est également rendu à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, dans le sillage de la poétesse russe Marina Tsvetaieva. Une femme, une oeuvre qui influencèrent Alexandre Soljenitsyne. « Elle a écrit une prose magnifique dont j'ai acquis une grande expérience. »

              Exilée dans la cité gillocrucienne, la femme de lettres s'identifiait volontiers au département au point d'écrire : « Ma Vendée est austère, comme elle se doit de l'être. » Sur sa stèle dévoilée par Soljenitsyne, ces quelques mots sobres : « Du monde d'avant, suprême vision. Jeunesse. Héroïsme. Vendée. Don. » Ici, en référence à l'insurrection d'une partie des habitants du Don, contre la dictature bolchevique.

             « En venant en Vendée, Soljenitsyne tenait à faire le lien symbolique avec les Vendée russes -témoigne Philippe de Villiers -. Il m'a alors confié que c'est ici que la roue rouge a ses premiers tours. En d'autres mots, c'est chez nous que la matrice du totalitarisme a été expérimentée. »

              A l'époque, certaines voix s'étaient élevées pour critiquer sévèrement les cérémonies. Pour certains, tout en trouvant légitime que l'on rende hommage aux morts des Guerres de Vendée, l'aménagement du mémorial de la Chabotterie, puis du monument des Lucs, participent d'une exploitation partisane et politicienne des tragiques évènements de 1793 et 1794. 

              Des grondements de voix qui ont également eu écho, lors de l'inauguration en 2005 du collège public d'Aizenay, portant le nom d'Alexandre Soljenitsyne. Un nom qui provoque bien des passions, en Vendée…
  • Et si l'on arrêtait, tout simplement, de marcher sur la tête?

              Le 24 Janvier dernier, Eric Favereau à écrit l'article suivant dans Libération: "Un couple de précaires souhaite une fécondation assistée. Sans-papiers, HIV et cas de conscience."

              Les médecins se disent perplexes. Ils hésitent. Est-il «raisonnable» d’aider ce couple à avoir un enfant ? Leur histoire est, il est vrai, compliquée. Tous les deux sont d’origine camerounaise. L’homme a une petite cinquantaine. Séropositif, il a deux autres femmes, et sept enfants au Cameroun. Récemment, il s’est marié avec Leica, mais voilà, celle-ci n’arrive pas à être enceinte. Et peu à peu, elle découvre qu’elle a des soucis d’infertilité. Il y a quelques mois, ils se sont donc adressés à un service d’aide médicale à la procréation (AMP) à Paris.

              Et ils ont raison. Car, d’un point de vue médical, tout est jouable : les difficultés de la femme sont minimes, et aujourd’hui les techniques de purification du sperme peuvent éviter tout risque de contamination. Reste que l’homme, pour les médecins, est compliqué à saisir : il voyage beaucoup, vit entre le Cameroun et la France. Il est suivi pour son sida en France et c’est à ce titre qu’il bénéficie d’une autorisation provisoire de séjour pour soins. La jeune femme, elle, s’est installée dans la banlieue parisienne depuis qu’elle a décidé de tenter une fécondation in vitro. Pour les médecins, il n’y a guère de doutes : elle veut un enfant, autrement on peut supposer qu’elle quittera son mari. Pour autant, sa vie n’est pas simple. Sans papiers, elle est en attente de l’Aide médicale d’Etat. Et le couple dort chez des amis, ou dans un foyer Sonacotra.

              Dans ce contexte, que faire ? N’y a-t-il pas trop «d’éléments défavorables» ? La maladie du père, mais aussi sa polygamie ? Quel est l’avenir du couple? Et celui de leur enfant, entre une mère sans-papiers et un père séropositif ? Ne sont-ils pas, eux médecins, redevables des conditions de vie de l’enfant à venir ? Ou doivent-ils éviter ce genre d’interrogations ?

              Finalement, l’équipe médicale saisit le Centre d’éthique clinique de l’hôpital Cochin (1). Avec cette question sous-jacente : faut-il toujours accéder à la demande d’un couple, sous prétexte que nul ne peut juger du bien-fondé de sa demande? Mais d’autres questions surgissent. L’Aide médicale d’Etat est faite pour financer des soins. L’AMP, est-ce toujours du soin? De plus, les centres d’AMP sont souvent débordés. Répondre à telle demande d’un couple n’est-ce pas le risque d’exclure telle autre ? Après de longues hésitations, le centre AMP accède à la demande. Et la femme est, aujourd’hui, enceinte.

    (1) Lire l’ Éthique clinique à Cochin(éditions de l’AP-HP).

            Notre commentaire sera court: sans-papier, donc hors la loi! Est-ce le but de nos impôts que "d'aider"ce malade du sida à avoir un huitième enfant? Est-ce d'ailleurs vraiment l'aider? Il collectionne les enfants? C'est un jeu pour lui? Et, justement, le petit être qu'on fera venir au monde dans des conditions -qu'on n'appellera pas "optimales"...- on y a pensé, à lui? 

            Les Français sont-ils au courant de ce genre de choses qui ne nous semble mériter qu'un seul qualificatif, celui de dérive (pour rester polis....)? sont-ils d'accord? A quand un référendum sur ce sujet?.....Et si l'on en profitait aussi pour supprimer l'AME? Nous payons de plus en plus, pour des soins de moins en moins remboursés: n'y a-t-il vraiment pas d'autres urgences plus ...urgentes que de gaspiller ainsi un argent qui fait tant besoin et tant défaut ailleurs?.....

  • L'oeuvre (?!) de Buren restaurée à grands frais...et pendant ce temps là le (vrai) Patrimoine fout le camp.....

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              On l'a appris il y a peu avec tristesse et consternation: la ministre s'est donc couchée devant les prétentions de celui qui a défiguré le palais Royal. Christine Albanel a cédé devant les diktats et les oukases du conformisme ambiant, et s'est empressée de déclarer qu'on allait très vite et très bien (et pour très cher....) restaurer les colonnes de Buren.

              Une belle occasion de redonner tout son lustre à l'un des monuments majeurs de Paris est donc perdue, pour l'instant du moins (restons résolument optimistes: rien n'est éternel, le laid et l'idiot non plus....).

              Mais on apprenait presqu'aussitôt -et là ce n'est plus la tristesse mais la colère qui prévaut...- qu'un rapport officiel, envoyé au Parlement, indiquait que le nombre de monuments "en mauvais état" et "en péril" est passé de 32% en 2002 à 41% en 2007 (avec une aggravation importante -de 28% à 33%- pour les monuments appartenant à l'Etat (1). Qu'est-ce que cela signifie? Dans le meilleur des cas, que la République gère mal notre Patrimoine. Dans le pire, qu'elle s'en fiche....

              On se souvient, il y a de cela quelques semaines à peine, que Jacques Julliard évoquait le chiffre de 35 milliards déversés en quatre ou cinq ans pour les banlieues, ("avec une efficacité douteuse", ajoutait-il perfidement....). Quand on sait que la France est la première destination touristique au monde, et que le Tourisme est la première activité économique mondiale, on reste pensif lorsqu'on considère la "politique" (?!) de la république en ce qui concerne notre Patrimoine. Témoignage éclatant de notre Culture et de notre Civilisation, cet extraordinaire "capital transmis" est évidemment d'abord, et avant tout, un témoignage moral et spirituel, la trace qu'ont laissé nos ancêtres dans leur recherche du Vrai, du Beau et du Bien. Mais ce capital que le monde entier nous envie est aussi de fait, et ce n'est nullement incompatible, une extraordinaire source d'activité, donc de revenus, d'emplois, de développement. Du moins pourrait l'être, et devrait pour cela être exploité beaucoup plus et beaucoup mieux. Alors qu'on le laisse, pour une large part, en déshérence, et que l'on gaspille tant et tant de milliards par ailleurs.

              Cela doit-il étonner? La révolution nous a privé d'une part non négligeable de notre Patrimoine, puisqu'elle a démoli, dispersé, vendu entre le quart et le tiers de celui-ci (2). C'est logique: n'a-t-elle pas voulu "du passé faire table rase", nous couper de nos racines et, en assassinant le Roi -comme nous venons de le commémorer il y a huit jours- tourner le dos à nos origines et faire de notre pays et de notre peuple un pays dénaturé, un peuple différent. Comment et pourquoi aimer, garder, entretenir des témoins architecturaux des siècles passés, alors que l'on veut précisément abolir et renier ces siècles passés?...

              "La civilisation est d’abord un capital....Capitalisation et tradition – tradition c’est transmission – deux termes inséparables de l’idée de civilisation", dit Jacques Bainville. Voilà en quoi une politique peut ruiner une civilisation, en refusant ses racines et son histoire, ou au contraire la perpétuer et l’épanouir, en la préservant de la barbarie. Justement, qui a parlé de "politique de civilisation"?.....

    (1): 65% des monuments en périls se situent dans des communes de moins de 2.000 habitants, démunies de financement et de compétences. Le besoin de travaux est passé de 7 milliards à près de 11 mds. A titre d'exemple, le seul renouvellement des toitures des monuments historiques revient à 50 millions d'euros par an.

    (2): Accomplissant, au passage, un crime esthétique et culturel non seulement contre la France mais aussi contre la Beauté, qui appartient à toute l'Humanité: et l'on sait que ces crimes-là sont imprescriptibles..... Voir la note "Propos de Président amnésique" dans la Catégorie "Ainsi va le monde.....".

  • La Royauté est-elle menacée en Espagne ?: (2/3) Le dilemme du Roi.

    b109cd0028f111a29ab6bc157e8320c3.jpg         Ajoutons à cela, en toile de fond, la loi sur la "mémoire historique" qui vise à reconnaître les victimes de la Guerre Civile et de la dictature, et qui fait dire au Parti Populaire (PP) que le gouvernement ouvre la boite de Pandore de l'époque franquiste:

              nombreux sont ceux qui pensent en Espagne que Rodriguez Zapatero va trop fort et trop loin (2).....Ceux qui s'opposent, à droite, à cette politique aimeraient que le Roi la condamne. Voilà pourquoi il a été durement critiqué par le présentateur vedette de la radio catholique COPE, qui n'a pas hésité -nous l'avons vu- à demander son abdication!

              On reste confondu par la légèreté de ce présentateur: même s'il n'apprécie pas le Roi, pour peu qu'il connaisse son Histoire, souhaite-t-il le retour de la république espagnole? on sait ce qu'elle fut! si elle avait gagné la Guerre, et institué dans le pays -avec la bénédiction de Staline- une démocratie populaire, l'Espagne serait devenue une autre Allemagne de l'Est (bonjour les libertés publiques!); une autre Roumanie (bonjour la pollution et le saccage écologique!); bref une autre "démocratie populaire"(!), une de plus (bonjour le développement économique!). Le commentateur, fort léger, aurait-il souhaité cela hier? Souhaiterait-il le retour des moeurs que l'Espagne a connu alors? Cette "demande" d'abdication est une aberration: du reste, que représente-t-il et à quel titre s'exprime-t-il, ce journaliste, alors que de 69 à 87% des espagnols, selon les sondages, se déclarent favorables à la monarchie parlementaire et satisfaits du roi Juan Carlos? et seulement 22% républicains (sondage pour le quotidien ABC du vendredi 12 Octobre)

              Or celui-ci joue et doit jouer un peu le même rôle -mutatis mutandis...- que Louis XVIII en son temps (3): il essaie de se maintenir au-dessus des luttes et -puisque deux Espagne il y a eu et il y a encore, en un certain sens...- de tenir la balance égale entre les deux camps opposés. Là est son dilemme: soit il continue, comme il l'a fait jusqu'à présent à être au-dessus des partis, soit il prend parti. La première posture, qu'il a pratiqué jusqu'ici, ne lui a semble-t-il pas trop mal réussi (voir les sondages cités plus haut); la Constitution ne lui donne d'ailleurs ni le droit ni l'occasion d'intervenir directement dans le jeu politique. Son seul pouvoir institutionnellement défini (sans compter bien sûr l'ensemble des pouvoirs induits - bien réels...- que lui confère sa position), est d'être le Chef des Armées: une responsabilité bien loin d'être simplement honorifique (elle lui a permis de faire échouer le putsch de Tejero en 1981), mais que précisément ceux qui s'affirment républicains souhaitent lui voir retirer, ce qui serait bien sûr un mauvais coup pour la Royauté....

              Seules lui sont permises certaines postures, franchement populaires et bien vues par l'opinion, comme celle qu'il a adopté face à Chavez lors du dernier sommet ibéro-américain, en quittant la salle après son fameux "Por qué no te callas?" ("mais tu vas te taire?...). Ou des déclarations générales comme celle citée plus haut, sur le rôle bénéfique de la Royauté, garante et condition indispensable depuis trente ans de la paix, de l'ordre et du progrès.  (à suivre....)

    (2): voir les quatre notes "Espagne: de 1975 à 2007" dans la catégorie "International ( 1 : Europe...)".

    (3) voir la note "L'exemple espagnol" dans la Catégorie "République ou Royauté?".