Olivier Besancenot, ou le syndrome de l’écrevisse…
Lors d’une récente réunion de lancement de son NPA , Olivier Besancenot, n’a pas été gêné un seul instant d’exprimer des propos démentis par la chute des révolutions et des régimes directement issus d’elles : en Russie, ex URSS, et dans l’ex empire est-européen du « génial petit père des peuples » ; en Chine, où de toute évidence le marxisme-léninisme, même accomodé à l’indigeste sauce mao , est parfaitement soluble dans le nationalisme chinois hérité de la Chine éternelle et (horresco referens) de la politique traditionnelle héritée des empereurs ; et, demain, dans les derniers vestiges confettis d’un empire révolutionnaire appartenant de fait au passé , comme le Viet Nam et Cuba, où seul l’épuisement des populations et la militarisation policière des régimes donne un répit et un semblant de force à des systèmes dont, en réalité, la seule et dernière force est la force d’inertie…..
Ce long développement pour en arriver, enfin, à ce qui a motivé cette note, à savoir la phrase du « postier de Neuilly » : « Ce qu’il nous faut, c’est une bonne vieille révolution !» (1). Texto ! Sclérose intellectuelle, quand tu nous tiens ! Congélation des cerveaux, que de ravages tu causes ! Ainsi donc, à l’heure où plus personne n’en veut, de la révolution ; à l’heure où la Russie a canonisé le Tsar assassiné ; à l’heure où la Chine fait une cérémonie d’ouverture des Jeux sans parler une seule fois de la révolution (il faut le faire, tout de même !…) mais au contraire en exaltant les trois mille ans d’histoire de la Chine, en appuyant lourdement sur le confucianisme, ce qui est bien la seconde , et cette fois définitive, mort de Mao ; eh bien ici, chez nous, ce pauvre Besancenot, se croyant peut-être moderne, répète inlassablement qu’il nous faut « une bonne vieille révolution ». C’est consternant : on dirait, soit un vieux disque rayé (qu’est-ce qu’on fait des disques rayés ?.....), soit une illustration désolante du psittacisme dans ce qu’il a de plus déconcertant.
Le titre du futur parti de Besancenot n’est toujours pas choisi. En tout cas, on peut déjà lui proposer son logo, son emblème, sa mascotte : l’écrevisse. Vous savez, celle qui se déplace en reculant….. On dit bien, en effet, familièrement « aller comme les écrevisses », pour parler d’affaires qui n’avancent pas mais reculent, comme elles. Le livre de chevet d’Olivier est-il « A reculons, comme une écrevisse » de Umberto Eco ?.....
(1) Jean-Christophe Cambadélis a eu un mot assez cruel, mais au moins lucide et très juste : « Le gauchisme compassionnel de Besancenot est un cri, mais ce n’est pas une alternative."