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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    C'est bien beau de toujours avoir raison quand on n'est plus "aux affaires", et de dire ce qui convient, alors qu'on a passé sa vie active au service du Système-destructeur-du-Pays, et surtout sans jamais remonter aux cause, à "la" cause du mal que l'on dénonce, maintenant !

    C'est quand même bien, monsieur Lellouche, mais, pour vous, c'est aussi trop peu, trop tard...

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    1. Évidemment d'accord avec Alexandre Devecchio ! pour ceux dont les horloges mentale se sont arrêtées à 1900... :

     

    1 BIS. Et d'accord aussi avec Élisabeth Lévy (dans Causeur) :

    Causeur - Surtout si vous n'êtes pas d'accord

     

    1. TER. C'est toujours bon à dire et redire, pour le grand public, qui l'ignore, matraqué qu'il est par le bourrage de crâne quotidien du mensonge du Système et de ses "vérités officielles"... Ici, c'est Michel Onfray qui remet quelques pendules à l'heure... :

    (extrait vidéo 0'53)

    https://x.com/FilFrance/status/1722270467418157137?s=20

    LFI ne "marchera" donc pas contre l'anti-sémitisme .. La raison, l'excuse ? La présence du RN ! Voilà qui offusque les narines du Parti communiste,  qui a collaboré avec les Nazis pendant presque deux ans (ne parlons pas de ce qu'il reste du Parti socialiste : ce pauvre Olivier Faure s'offusque lui aussi, oubliant que "son" Mitterrand fut décoré de la francisque par Pétain et déjeunait souvent avec un certain... Bousquet !)

    Tartufe, quand tu nous tiens !!!!!

    Définition de tartufe | Dictionnaire français

     

    4. D'accord avec "les Policiers" en général, et avec l'appui que leur apporte Éric Zemmour en particulier :

    "Le patron du syndicat @alliancepolice  a raison. Nous devons donner aux policiers une meilleure protection juridique et morale pour qu’ils puissent à leur tour protéger les Français. Depuis la Présidentielle, je propose que soient instaurées la défense excusable et la présomption de légitime défense pour les forces de l’ordre. Dans de nombreux quartiers, ils sont les derniers remparts de la France."

    Image

     

    5. Terrible reportage au JT de 20heures de France 2, ce mercredi soir : notre Service de Santé des Armées se meurt !... Le service de santé des Armées est à bout de souffle. "Les médecins s’enfuient du système.… si on continue dans ce sens-là,… lorsque vous allez partir en mission, vous risquez de partir avec simplement une trousse de premiers secours..." 

    (extrait vidéo 6'07)

    https://x.com/OpexNews/status/1722543390712123714?s=20

    Le SERVICE DE SANTE DES ARMEES : Finalités, capacités et limites

     

    6. L'IVG dans la Constitution ? Le cri d'alarme des Évêques de France (dans Aleteia) : 

    https://fr.aleteia.org/2023/11/08/ivg-dans-la-constitution-le-cri-des-eveques-de-france/

     

    7. Et toujours les belles et bonnes actions de SOS CALVAIRES !... :

    "A Pleine-Fougères, une #croix de #granit accidentée est restaurée par #soscalvaires ! « Pour la #commune, les croix implantées sur son #territoire sont des #éléments #patrimoniaux qu’il est important de #préserver » déclare le #maire. Faites un don : soscalvaires.org/faire-un-don/"
     
    (extrait vidéo 0'30)
     
     
    Pleine-Fougères. La croix des Costardiaires retrouve sa place initiale -  Fougères.maville.com

     

     

     

    À DEMAIN !

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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (34)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Vers 1895 : de la Hollande à Elseneur...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Vers 1895 : de la Hollande à Elseneur...

    Le château de Kronborg, à Elseneur, ville danoise située à la pointe nord-est de l'île de Zélande, soit au nord de Copenhague. Elle fait face à la ville suédoise de Helsingborg, dont elle est séparée par le détroit de l'Oresund...

     

    De "L'entre-Deux-Guerres", pages 301 à 304 (continuation immédiate du texte précédent) :

    "C’est il y a vingt ans que Georges Hugo, mon frère Lucien et moi, enthousiasmés par l’hiver hollandais, décidâmes de pousser jusqu’à Elseneur, afin de nous rendre compte si la glace, le fantôme et la bise y étaient d’aussi excellente qualité qu’à Amsterdam et à Harlem.
    Il faut vous dire que nous avions traversé le Zuyderzée en traîneau, au coucher du soleil, et que la féerie nous en avait mis hors de nous-mêmes.
    On résolut, séance tenante, de compléter cette forte notion incendiaire et septentrionale.
    Un télégramme à nos familles respectives nous valut cette réponse étonnante : "Impossible Elseneur. Trop froid, trop loin, trop inquiets."
    Combien la désobéissance nous parut douce !
    Aucun de nous n’a oublié la gare d’Osnabrück, sous son linceul blanc, à trois heures du matin, où nous attendions l’Harmonica qui devait nous conduire à Hambourg. Pourquoi ce train rapide s’appelait-il ainsi, je l’ignore.
    Mais le vieil Hambourg, sous la neige, combinait à la fois les estampes de Whistler, d’Hokousaï et de Rembrandt.
    J’étais seul à connaître l’allemand. Mes compagnons me turlupinaient : "Demande-lui une autre bouteille… Dis-lui de faire réchauffer les pommes de terre… qu’il monte de l’Apollinaris dans nos chambres".
    Quelquefois un mot usuel me manquait et tous en chœur : "C’est malheureux, après quinze ans d’études !"
    Au sortir de Hambourg, Copenhague et sa "langelinie" nous parurent plutôt fades. Le Danemark n’était qu’un tapis de neige, immense, interrompu çà et là de traces singulières, queues de renards, pattes de corbeaux, telle une image illustrant le bon La Fontaine.
    Cependant le passage des Belts, sur un bateau brise-glace, et l’aspect d’Elseneur nous donnèrent exactement la sensation surintense, le frisson du sublime que nous espérions depuis Amsterdam.
    Il est bien rare que l’action devienne ainsi, en dépit de Baudelaire, la sœur du rêve. C’était à la chute du jour, c’est-à-dire en ces climats, en cette saison, vers les trois heures après midi. Le château légendaire et sa terrasse émergeaient d’une brume d’argent, basse et comme vénéneuse.
    Une allée d’arbres à frimas longeait l’eau solide, qui la reflétait vaguement.
    Vous eussiez cherché en vain le vestige des petits pieds d’Ophélie, les appuis lourds de Polonius, ou l’empreinte du prince danois.
    Mais tout était demeuré dans la position, dans la stupeur du duel fatal, où la fiole compléta l’épée, et l’on croyait entendre, dans l’air ouaté, la lointaine alarme de Fortinbras.
    C’est de cette hallucination réelle que naquit le "Voyage de Shakespeare".
    Là je compris aussi que Shakespeare avait sûrement vu Elseneur, avec les yeux du corps ou ceux du songe.
    Quand nous arrivâmes à Körsör, la nuit venait, opaque et tragique, semblable à l’oubli, à la mort et à la désaffection."

  • Un mariage virtuel, par Jean-François Mattéi*

    mattei en attente.jpgLe « mariage homosexuel », cet étrange oxymore, reste sous la dépendance du mariage hétérosexuel, ce curieux pléonasme. Loin d'assurer leur liberté aux couples homosexuels, la juridicisation de leur lien affectif sous la forme d'un mariage les soumet au modèle dominant du mariage hétérosexuel.

    Tous les arguments pro ou contra le mariage gay ont été débattus sans convaincre les opposants au projet de loi ou ses partisans. Chaque camp est resté sur ses positions et a plus pensé à déconsidérer son adversaire qu'à envisager le problème en lui-même. Dans quelle mesure peut-on en effet justifier, non pas le « mariage pour tous », puisque cette formulation trop large buterait sur l'interdit de l'inceste, mais le « mariage homosexuel », c'est-à-dire l'union civile entre deux personnes de même sexe, en grec homoion ? Dans toutes les sociétés, le mariage est une organisation rituelle d'ordre religieux ou juridique entre un homme et une femme. Il permet à un couple d'élever des enfants en se prolongeant en famille, l'ensemble des familles reproduisant à chaque génération la société concernée. L'article 16 de la Déclaration universelle des droits de l'homme en convient : « À partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. » Le même article précise que « l'homme et la femme » possèdent « des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution ». Il n'est pas fait mention d'une autre forme d'égalité qui concernerait les personnes de même sexe. Cet article 16 lie naturellement le mariage et l'engendrement des enfants : « La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État. » Le lien matrimonial entre la femme, qui peut porter des enfants, et la famille se trouve impliqué par le mot latin matrimonium qui signifie la « maternité ». Quant au terme de « mariage », il est dérivé de maritus, le mari, qui a donné au féminin marita, la mariée ou l'épouse. On voit que le mariage, parce qu'il est lié à la rencontre d'un mari qui engendre et d'une épouse qui met au monde, implique que les deux partenaires soient de sexes différents. L'instauration du mariage homosexuel revient ainsi à faire une révolution sémantique qui se prolonge, Madame Taubira en a convenu, en « réforme de civilisation », en fait en révolution anthropologique.

    Quel habitus ?

    Toute société est fondée sur l'imitation par les générations nouvelles des façons de vivre des précédentes générations. On sait que Pierre Bourdieu a conceptualisé ce « système de dispositions réglées » sous le terme d'habitus. Mais l'imitation du mode de vie ancestral peut prendre deux formes d'habitus. D'une part, les enfants peuvent reproduire les paroles, les gestes et les actions de leurs parents, comme le fils d'un paysan, d'un ouvrier ou d'un médecin peut reproduire le métier de son père. L'imitation est ici réelle même si elle prend, à chaque génération, des formes différentes. D'autre part, les enfants peuvent simuler ces mêmes paroles, gestes ou actions des parents, comme lorsqu'ils jouent à la poupée ou au gendarme et au voleur. Toute société fait usage de ces deux formes d'imitation, en reproduisant ses mœurs dans la réalité de la vie publique ou en les simulant dans la fiction de l'œuvre artistique. Œdipe roi, Macbeth ou Tartuffe ne reproduisent pas plus la réalité politique de la Grèce, du Danemark ou de la France que Madame Bovary ne reproduit la vie sentimentale de Flaubert ou la situation de la femme de son époque. Ils la simulent exactement comme la Fête des Fous, au Moyen Âge, simulait la vie religieuse au point d'élire un Pape des Fous, ou comme les Saturnales, à Rome, simulaient la vie publique au point de permettre aux esclaves de s'égaler aux maîtres.

    Ces jeux n'avaient pourtant qu'un temps et leur simulation n'était que virtuelle, et souvent joyeuse, là où la reproduction sociale était bien réelle, et parfois cruelle. Il en va de même pour le mariage homosexuel. Quoi qu'on pense de sa forme juridique, son imitation du mariage hétérosexuel n'appartient pas au mode de la reproduction, mais au mode de la simulation. Pour une raison qui est plus biologique que sémantique : il est impossible que deux personnes de même sexe parviennent à reproduire un être humain. À défaut de réussir cette reproduction réelle, elles en sont réduites à une simulation virtuelle. De ce fait, le « mariage homosexuel », cet étrange oxymore, reste sous la dépendance du mariage hétérosexuel, ce curieux pléonasme. Loin d'assurer leur liberté aux couples homosexuels, qui ont déjà la possibilité de vivre ensemble et de s'aimer, la juridicisation de leur lien affectif sous la forme d'un mariage les soumet au modèle dominant du mariage hétérosexuel. À la différence des personnages de contes de fée qui, après bien des vicissitudes, se marient à la fin du récit et ont beaucoup d'enfants, les homosexuels qui, après bien des efforts, obtiendront le mariage gay n'auront connu qu'un simulacre d'union civile puisqu'ils ne pourront pas avoir d'enfants.

    On pervertit à la fois la nature, la logique et le droit en admettant un « mariage pour tous » qui est en réalité une « parenté pour personne ». Un homosexuel ne peut être un véritable « parent » puisque le terme de « parent », issu du verbe latin parere, désigne celui ou celle qui « enfante ». Aussi les partisans du mariage généralisé substituent-ils au terme de « parenté » le nouveau terme de « parentalité ». Mais le changement de mot ne fait rien à l'affaire. La parenté restera l'affaire des hétérosexuels qui peuvent engendrer, et la prétendue « parentalité » ne sera que l'imitation stérile de la véritable « parenté ». Le droit de se marier ne sera suivi du droit d'élever des enfants qu'à la condition qu'une union hétérosexuelle étrangère au couple homosexuel intervienne. Où se situe alors la différence sexuelle recherchée par les partisans du « mariage pour tous » sinon dans la différence sexuée que ne peuvent assumer les homosexuels ?

    La virtualité, source de droit ?

    La reconnaissance de cette caricature de mariage ouvre la porte à toutes les unions civiles possibles. Pourquoi ne pas légaliser la polygamie et l'inceste ? N'importe quel homme et n'importe quelle femme auraient le droit de se marier avec n'importe qui en bouleversant toutes les filiations. Ce mariage nouveau conviendrait à tous les êtres vivants ou non. Internet indiquait récemment qu'un Australien catholique, Joseph Guizo, s'était marié avec son labrador, Honey. Émily Mabou, au Ghana, s'était déjà mariée avec son chien de 18 mois en présence d'un prêtre en juillet 2009. Quant à Hermione Wayle, une Anglaise de 24 ans, elle a tenté sans succès de se marier, le 31 janvier 2010, avec son ordinateur MacBook nommé Alex.

    Si la réalité est source de droits, la virtualité ne l'est pas puisqu'elle emprunte les droits qu'elle réclame à la réalité. Les homosexuels mariés civilement ne pourront fonder une famille qu'en faisant usage de la Procréation médicalement assistée et de la Gestation pour autrui, à un père géniteur et à une mère porteuse. Mais ils ne pourront se passer d'une reproduction biologique pour compenser leur simulation juridique. Loin de donner des droits réels aux couples homosexuels par la simulation d'un mariage et d'une famille virtuels, le mariage entre deux personnes de même sexe les mettra sous la dépendance de personnes de sexes différents. On a beau jouer, enfant, au papa et à la maman, on n'échappe pas, adulte, à la nécessité de reproduire réellement une humanité qui ne sera pas virtuelle.

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     * Article paru dans le numéro d'été (n° 120) de Politique magazine, pages 10 et 11. 

    Dernier livre paru : La Puissance du simulacre, François Bourin éditeur, 2013.

    On nous permettra de rappeler, suite à cet article, notre "Page", disponible en permanence : DOUZE CONTRIBUTIONS POUR UNE REFLEXION DE FOND SUR LE "MARIAGE POUR TOUS"

  • Toujours la quête (L'Ethique de la Reconquête), par Frédéric Poretti-Winkler.

    2737274333.59.jpgDu héros celte combattant à demi nu au soldat chrétien d’abord nommé « miles » avant de devenir chevalier, une longue tradition s’égrène dans notre mémoire. La pureté même dans la personne de Baudouin IV, roi lépreux, reste l’exemple de la « geste des francs », tandis qu’au loin vient à nos oreilles, les sons mélodieux de la harpe de Carril : « Que ton ombre, ô Carril, soit heureuse au sein de tes tourbillons ! ». Où sont passés les récits de jadis, où errent les bardes de nos forêts profondes où les elfes bataillent les gobelins.

    frédéric winkler.jpgGardons protégées nos forêts où les daims se reposent sur les doux tapis de mousse au clapotis des sources protégeant la Dame du lac. Laissons nos esprits s’évader dans ces mondes de chimères et merveilleux, ils nous permettent d’enchanter nos quotidiens moroses et affutent nos espérances. Les aïeux nous transmettent l’épée qu’il nous faut découvrir en nous afin d’affronter le mal qui écume le monde. Le chevalier se tourne vers la bienveillance, comme l’esprit de charité, la protection des faibles, le désintéressement. Il accomplit ses devoirs dans l’esprit de la perfection sociale : « Toi, chevalier, Droite épée en l’austère forêt, Tu vas continuer ta marche. Aussi longtemps que durent les hommes, Imperturbable, imaginaire, éternel. » (J. L. Borgès, Eloge de l’ombre)
    C’est une quête, une éthique, un idéal, qui le mène vers la sagesse de la connaissance. Il est toujours d’humeur joviale et accorde sympathie pour toute chose. Ses combats et ses luttes sont tournés vers l’intelligence afin de faire régner la lumière de la justice. Ses actions sont droites car elles cherchent à répandre le bien dans l’esprit du seigneur divin. « Nous combattons pour acquérir la sublime sagesse, c’est pourquoi l’on nous nomme guerriers » disent des textes anciens. Ces valeurs le hissent vers "l’aristos", le noble au sens grec, le guerrier, le brave, "l’aristeus" est celui qui tient le premier rang. Chez Homère, la représentation est dans l’entourage des rois (Iliade) : « je suis le chemin et la vérité et la vie » (Jn 14,6)
    Il sort par sa « geste » de la médiocrité de l’homme ordinaire, inerte, dominé par ses pulsions et attirances matérielles. Il triomphe de la matière et contrôle ses attirances et toute forme de dépendance, point d’habitude comme de superstitions. « Je peux tout en celui qui me rend fort » (Ph 4,13). Il est hors de toute routine et « prêt à penser », c’est un homme libre. Son regard est humble car il sait être charitable comme être ferme dans la volonté car toujours la vérité, comme le bien et le beau doivent triompher. Mais attention dans les temps modernes où nous vivons, il ne s’agit pas d’être inconscient ou benêt, le guerrier doit vaincre et la stratégie est celle de l’efficacité. Son épée a forme de croix, c’est celle de la justice qui libère et annonce le progrès. Il est socialement l’homme de la perfection. Il est le chevalier de la construction qui ennoblit les actes dans l’accomplissement par le dépassement, lorsque les autres s’arrêtent et faiblissent. Il s’éloigne de la tentation du néant. Il n’épargne aucune fatigue afin d’arriver au but qu’il se donne, ce quelque chose de divin qui le distingue, annonceur et artisan du royaume sacré en lui, parmi les siens. « Mais lui reste debout, viril, au gouvernail. Son bateau est le jouet des vagues et du vent. Les vagues et le vent ne jouent point de son cœur. Il jette un regard de seigneur sur l’abime farouche. Et se fie, pour échouer ou pour toucher au port à ses Dieux » (Goethe). De la hiérarchie homérique à aujourd’hui, la chevalerie est attachée à l’homme, elle n’est pas héréditaire. Elle se transmet par l’exemple que l’on désir suivre mais pas comme un statut à l’image de la noblesse. La chevalerie d’essence guerrière des origines, garde en elle cet esprit, qui lorsque les temps le réclame, se révèle à nouveau. Nous dirons que l’épée est « dormante », l’initiation guerrière est omniprésente dans la virilité permanente de cet état. Il suffit de relire les héros d’Homère, comme la Chanson de Roland, les vertus sont nombreuses et variées, vaillance et courage, honneur et fidélité, mépris des richesses, charité et courtoisie…Toute une tradition y est intégrée, comme le rite de l’adoubement, la symbolique de l’épée, l’honneur du blason ou écu. Les chevaliers surgissent dans les temps incertains et troubles d’où naquit la féodalité : « Elle (la féodalité) n’est pas née d’un coup de force, mais de la dégradation progressive du pouvoir central lors des derniers rois carolingiens. Livrés aux périls d’une anarchie de plus en plus menaçante, sans plus de recours à l’Etat, les hommes se sont choisi des protecteurs tout près d’eux. Protections et secours contre les ennemis et les brigands en échange d’un serment de fidélité et de services. La féodalité n’est rien d’autre que cet éparpillement de l’autorité, édifice peu à peu reconstruit en forme de pyramide, tel maître devenant à son tour l’homme, le vassal, d’un plus puissant » (J.Heers). La chevalerie est l’extrême noblesse de l’homme, dont le blason est composé des valeurs essentielles, courtoisie et service, fidélité à la parole, générosité et panache… Le tout dans un environnement composé de symboles où l’invisible possède une part importante. Dans cet univers, tout possède sa signification, la musique comme les couleurs, les actes comme les pensées. Pour l’exemple le blanc était la couleur de la victoire tandis que le rouge était pour le chevalier celle du sacrifice, il est d’ailleurs intéressant de voir que beaucoup plus tard les Français verront en Amérique dans les tatouages et couleurs de guerre chez les Amérindiens des significations presque similaires, même dans les actes de bravoure…
    Les chevaliers sont aussi appelés des gentilshommes aux temps classiques. La noblesse est la quintessence de ce qu’un peuple donne de meilleur dans son sang, par la filiation des ancêtres. Ils sont la terre et le sel, se transmettent par les enfants donc éternels. Ce chemin initiatique, fruit d’une volonté intérieure comme d’une réforme du plus profond de soi, éclos dans les actes quotidiens qui sont l’expression de cette recherche.
    « Tout ce qui est grand périt si ceux qui en héritent sont petits » (Oswald Spengler)
    Il faut acquérir d’instinct cet esprit chevaleresque, comme en prendre l’habitude, afin que celui-ci devienne son être total. Ce qui compte et comptera, ce n’est pas les futilités d’un temps mais la détermination de chaque jour à avancer nos certitudes. Nous n’attendons pas que les autres fassent ce que nous devons faire, par démission ou incertitude. Nous faisons parce qu’il faut que cela soit fait. La France et le monde seront en fonction de ce que nous serons et ferons. On est hors de tout conformisme. Sortir de l’abêtissement insufflé par un pouvoir corrompu est la marque de l’esprit critique menant à l’intelligence. Cela devient un idéal de vie, une aventure hors des chemins tracés par le commun des mortels. « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez » (Lc 11,9). Le chevalier doit respecter les autres, comme les accompagner en soulageant leurs souffrances et protéger les malheureux.
    « La grâce de Dieu et la réussite humaine ne sont pas données au savoir, mais à l’être ; ni à la parole, mais à la force. La Chevalerie médiévale fut une force mesurée par une vie intérieure » (Jean Louis Lagor, Une autre Chevalerie naitra).
    L’unité guerrière fut amenée dans l’idéal chevaleresque, époque où la foi était vécue et où celle-ci permit sur les cendres païennes, d’amener un peu de civilisation dans une époque troublée et violente. Le clerc servait l’Eglise par l’action, pendant que les hommes d’Eglise le faisaient souvent dans la contemplation. Ceux-ci étaient en droite ligne des héros de l’Antiquité et les chansons de geste seront d’ailleurs, en quelque sorte, la suite des poèmes d’Homère. Les écrits montraient à la société, cette élévation à suivre, cette voie pour les jeunes vers le salut des âmes, le service…
    F. PORETTI-Winkler (L'Ethique de la Reconquete, à suivre...)

  • A propos du projet de loi bioéthique - Pour un réveil des consciences.

    Source : https://diocese64.org/

    Communiqué de Monseigneur Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, en date du 18 juillet 2020

    En dépit de la crise sanitaire du coronavirus et des graves difficultés économiques et sociales qui en découlent (récession, faillites en chaîne, explosion prévisible du nombre de demandeurs d’emploi, etc.), le Président de la République a souhaité prolonger jusqu’au 31 juillet la session extraordinaire du Parlement en vue de l’examen, en seconde lecture, à l’Assemblée nationale, du projet de loi relatif à la bioéthique.

    5.jpgLe Président de la République et le gouvernement font ainsi de l’adoption de ce texte une priorité absolue, contrairement à l’écrasante majorité de nos concitoyens qui, dans le contexte actuel, sont 71% à penser que ce projet de loi devrait être suspendu ou retiré… ou qui ne sont que 1% à considérer que la procréation médicalement assistée pour les femmes seules et les couples de femmes est une priorité, selon une enquête IFOP réalisée du 12 au 15 juin 2020 auprès d’un échantillon représentatif de 1005 personnes…

    Ce parti-pris en dit long sur les présupposés idéologiques qui semblent inspirer l’action des pouvoirs publics, comme sur l’influence prédominante qu’exercent, au sein de la classe politique et des milieux dirigeants, certains lobbies, pourtant ultra-minoritaires.

    Faut-il rappeler que l’ouverture, sans motif thérapeutique d’infertilité, de la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires comme aux couples de femmes, revient à priver délibérément les enfants ainsi conçus de toute possibilité de connaître leur père et leur filiation paternelle, en dépit de la Convention internationale des droits de l’enfant de l’ONU ratifiée par la France selon laquelle tout enfant a « dans la mesure du possible, le droit de connaître ses parents et d'être élevé par eux »(art 7-1) ?

    Le projet de loi bioéthique sera examiné en séance publique à partir du 27 juillet à l’Assemblée nationale, mais les travaux de la « commission spéciale bioéthique » qui viennent de s’achever ont considérablement aggravé le contenu du texte que l’Assemblée nationale avait adopté en première lecture au mois d’octobre 2019 et que le Sénat avait profondément remanié en février dernier.

    Ne reculant devant aucune transgression, les « apprentis-sorciers » de la « commission spéciale » sont en effet à l’origine d’un certain nombre de dispositions, qui se traduisent incontestablement par une « rupture anthropologique majeure ».

    C’est ainsi que la « méthode ROPA » (« réception des ovocytes de la partenaire »), qui consiste à féconder l’ovocyte d’une femme avant de le réimplanter dans l’utérus de sa compagne, pour que l’une et l’autre puissent être reconnues comme étant la mère du même enfant, pourrait être légalisée, au prix d’un véritable éclatement de la maternité… A moins qu’il s’agisse d’une tactique visant à minimiser la gravité de la « PMA sans père » auprès des députés pour emporter plus facilement leur adhésion !

    La commission spéciale entend également autoriser la création d’embryons transgéniques, c’est-à-dire la modification génétique des embryons humains, qui risque fort d’aboutir, à plus ou moins brève échéance, à la naissance d’enfants génétiquement modifiés.

    Les membres de la commission ont encore la prétention d’autoriser la fabrication d’embryons chimères homme-animal, par insertion de cellules-souches humaines dans des embryons d’animaux.

    L’élargissement du diagnostic préimplantatoire (DPI), c’est-à-dire du dépistage prénatal en vue de la destruction des embryons porteurs de certaines anomalies chromosomiques (telles que la trisomie 21) serait autorisé, à des fins ouvertement eugénistes.

    Dans le même esprit, la commission spéciale bioéthique de l’Assemblée nationale autorise l’autoconservation des ovocytes (sans raison médicale) afin d’inciter les femmes en âge de procréer à remettre à plus tard leur projet de maternité… par PMA. Elle valide la technique du « bébé médicament », qui consiste à permettre la naissance d’un embryon exempt d’anomalies en vue d’utiliser ses cellules pour soigner un frère ou une sœur. Elle a voté la suppression du délai de réflexion d’une semaine avant une IMG (« Interruption Médicale de Grossesse », qui peut être pratiquée jusqu’à la veille de la naissance). Elle prévoit enfin la transcription automatique à l’état civil des enfants nés à l’étranger d’une GPA (« Gestation pour Autrui »).

    Dans ces conditions, qui ne serait effrayé devant une telle manipulation de l’être humain, réduit à un matériau disponible aux désirs égoïstes d’une minorité de privilégiés qui pèsent sur le marché, ou à des fins de recherche médicale, quand on prétend par ailleurs déployer tant d’énergies pour sauvegarder les espèces animales au nom de la protection de l’environnement ?

    Comment ne pas manifester son indignation devant ce qui apparaît comme un passage en force, en plein cœur de la torpeur estivale, alors qu’après l’épreuve du confinement, les français sont en quête de détente et d ‘évasion ? Il est même à craindre que la psychose entretenue par la classe politico-médiatique autour d’une hypothétique deuxième vague de l’épidémie, conduisant à la mise en œuvre autoritaire de moyens disproportionnés pour lutter contre la pandémie, serve à détourner l’attention des citoyens de ces basses manœuvres politiques. Pourquoi en effet le Premier Ministre, dans son Discours de politique générale, omet-il d’évoquer le projet de loi bioéthique, alors qu’il est traité en urgence à l’Assemblée nationale ?

    Faut-il que la conscience de nos contemporains soit à ce point anesthésiée pour ne plus savoir prendre la mesure de la gravité de telles transgressions destructrices de la dignité de la personne humaine, à commencer par la plus vulnérable ? Pourra-t-on longtemps encore offenser le Créateur en son dessein de sagesse et d’amour ?

    Dans son encyclique « Evangile de la Vie », sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine (25 mars 1995), saint Jean Paul II écrivait, en glosant l’épitre de saint Paul aux Romains : « Une grande partie de la société actuelle se montre tristement semblable à l'humanité que Paul décrit dans la Lettre aux Romains. Elle est faite d'« hommes qui tiennent la vérité captive dans l'injustice » (1, 18): ayant renié Dieu et croyant pouvoir construire sans lui la cité terrestre, « ils ont perdu le sens dans leurs raisonnements », de sorte que « leur cœur inintelligent s'est enténébré » (1, 21); « dans leur prétention à la sagesse, ils sont devenus fous » (1, 22), ils sont devenus les auteurs d'actions dignes de mort et, « non seulement ils les font, mais ils approuvent encore ceux qui les commettent » (1, 32). Quand la conscience, cet œil lumineux de l'âme (cf. Mt 6, 22-23), appelle « bien le mal et mal le bien » (Is 5, 20), elle prend le chemin de la dégénérescence la plus inquiétante et de la cécité morale la plus ténébreuse ».

    « Cependant, ajoutait-il, toutes les influences et les efforts pour imposer le silence n'arrivent pas à faire taire la voix du Seigneur qui retentit dans la conscience de tout homme ; car c'est toujours à partir de ce sanctuaire intime de la conscience que l'on peut reprendre un nouveau cheminement d'amour, d'accueil et de service de la vie humaine » (n. 24).

    Il ne manque pas d’hommes et de femmes de bonne volonté, dont la conscience est droite, et qui par leur témoignage, parfois héroïque, contribueront au Réveil des consciences.

    Marc Aillet

    Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, le 18 juillet 2020

  • Dans la revue l'Incorrect, chloroquine, vaccin, masques : où en sommes-nous ?, par Gabriel Robin.

    Déjà une petite dizaine de jours que notre confinement dure. Le temps vous semble long ? Courage, c’est loin d’être fini. Pour sortir de cette sombre période, il n’y a pas de secret ; il faut vaincre cette cochonnerie de Sars Cov-2.  Une victoire qui passera par le développement de traitements médicaux, le dépistage massif de la population et l’équipement des Français, particulièrement de nos armées de soignants. Une victoire qui ne se fera pas sans une bonne appréhension du problème par la population française. Elle a trop longtemps été méprisée et tenue dans l’ignorance, à tel point qu’on nous juge trop ignares pour savoir correctement enfiler un masque chirurgical ! Une honte.

    Faute d’avoir pris à temps les mesures prophylactiques qui s’imposaient (à commencer par l’arrêt des lignes aériennes de passagers en provenance de Chine, comme l’a fait la Russie), nous sommes contraints à livrer une course contre la montre face à la nature. L’OMS avait prévenu : plus les mesures sont prises tôt, plus elles sont efficaces. Revue d’effectif dans la sixième puissance mondiale ayant l’un des taux de prélèvements obligatoires les plus élevés au monde … où les hôpitaux en sont réduits à lancer un appel aux dons pour avoir le minimum nécessaire.

     

    Les traitements et l’espoir d’un vaccin

     

    a-Etat des lieux en France :

    Il n’y a toujours pas de traitement spécifique pour traiter le covid-19, maladie provoquée par le Sars Cov-2. Par ailleurs, aucun médicament reconditionné dans le cadre d’un protocole de traitement contre le covid-19 ne suscite encore de consensus scientifique. Pour pallier ces déficiences, des recherches et des expérimentations cliniques in vivo sont actuellement menées dans le monde entier. En Europe, un grand essai clinique portant sur 3200 patients (dont 800 en France) appelé Discovery a démarré le dimanche 22 mars pour une durée d’une quinzaine de jours. Quatre traitements sont évalués : le remdesivir (développé pour le virus Ebola) , le lopinavir en combinaison avec le ritonavir (médicament contre le VIH), le lopinavir et le ritonavir associés à l’interféron bêta et enfin l’hydroxychloroquine (antipaludéen dont la promotion médiatique a bénéficié sous nos latitudes de la personnalité charismatique du professeur Raoult de l’IHU Méditerranée). Notons que pour l’heure, sont éligibles aux essais cliniques les patients présentant des signes respiratoires inquiétants.

    Tous ces traitements ont pour objectif de limiter la réplication du virus. Le problème est que ce virus doit être combattu dès l’apparition des premiers symptômes, comme l’ont expliqué la plupart des spécialistes internationaux et Français. Le susnommé Didier Raoult l’a explicitement dit dans sa dernière vidéo : « Sur le plan thérapeutique, ce que l’on est en train de voir, c’est que les malades, au moment où ils ont une insuffisance respiratoire et qu’ils rentrent en réanimation, n’ont presque plus de virus. C’est alors trop tard pour traiter les gens avec des antiviraux. C’est quand ils ont des formes modérées, moyennes, ou qui commencent à s’aggraver, qu’il faut les traiter. À ce moment, on contrôle les virus qui se multiplient. Quand ils sont rentrés en réanimation, le problème ce n’est plus le virus » S’attaquant aux voies respiratoires, le Sars cov-2 provoque dans ses formes les plus grandes une pneumonie interstitielle bilatérale et un « sepsis » comparable à celui du virus de la variole. C’est d’ailleurs pour éviter le risque de surinfection que Didier Raoult associe à la chloroquine un antibiotique appelé azithromycine (qui convient aux personnes allergiques à la pénicilline).

    Pour schématiser, les antiviraux doivent être administrés précocement aux contaminés, soit avant la détérioration de l’état du patient. Une fois la pneumonie provoquée par le covid-19 déclenchée, l’oxygénation et l’assistance respiratoire deviennent les traitements les plus importants, ce qui explique la grande proportion de personnes hospitalisées … mais aussi l’intérêt des tests généralisés et précoces. Plus le diagnostic est posé tôt, plus les traitements antiviraux pourront être efficaces. La simple téléconsultation ne saurait être efficace face à des patients qui ne ressentent pas qu’ils ont des infiltrats pneumoniques et peuvent s’effondrer à tout moment. C’est tout le problème de la stratégie française qui, faute de diagnostiquer suffisamment, renvoie des patients à la maison avec une boite de dolipranes et des tisanes. Une atroce sélection qui trahirait presque le serment d’Hippocrate. La médecine n’est-elle pas l’exercice visant à déterminer le soin adapté à une maladie diagnostiquée avec certitude ? Sans dépistage, il est difficile d’établir un diagnostic fiable à une maladie qui, dans ses premiers jours, peut ressembler à un virus saisonnier classique avant de basculer dans une forme beaucoup plus grave et déstabilisante pour les spécialistes.

    La Société de réanimation française a ainsi diffusé un guide intitulé « Propositions d’aide au choix des traitements pharmacologiques ». Ce groupe de réflexion précise en introduction que le document ne consiste pas en une série de recommandations mais qu’il est un guide pratique pour les médecins dépassés par la situation souhaitant utiliser des traitements hors essais cliniques. La première information intéressante du texte est que trois types de contaminés hospitalisés sont distingués, fonction de la gravité de leur état : les patients hospitalisés avec atteinte respiratoire oxygéno-requérante, les patients hospitalisés avec SDRA (syndrome de détresse respiratoire aigüe) léger et les patients avec SDRA modéré et sévère. Deux approches sont « proposées ». L’une antivirale et l’autre immunomodulatrice. Pour l’heure, la chroloroquine suscite un motif d’espoir pour la prise en charge des patients en début de maladie, en dépit des critiques sur la méthodologie de l’étude de Raoult … qui sera peut-être confirmée par les essais cliniques.

    Subsiste un point aveugle : les capacités d’accueil du système hospitalier français. Avec les soins intensifs, de nombreuses personnes pourront être sauvées. C’est pour cette raison qu’il est demandé aux Français de pratiquer les gestes barrières et d’éviter les contacts interpersonnels rapprochés et nombreux. Nous ne pouvons pas nous permettre de nous retrouver dans la situation lombarde (1247 lits de soins intensifs occupés sur le 1250 disponibles). De plus, une étude chinoise diffusé le 19 mars 2020 a démontré qu’une forte exposition à la charge virale augmentait les risques de choc septique. Ce que le professeur Ian Mac Kay (Innovation Lead Advanced Therapies at Innovate UK) a confirmé, expliquant que la sévérité de la maladie pouvait être liée à la charge virale détectée et que les ré-inoculations virales répétées avaient de grandes chances d’aggraver le diagnostic. De quoi inquiéter les soignants qui déplorent déjà cinq décès en France. En première ligne, ils se sacrifient littéralement pour le bien commun.

     

    B-Etat des lieux à l’international

    Les traitements expérimentés en Europe le sont aussi dans le reste du monde. Toutefois, quelques différences et innovations sont notables. D’abord, l’étude « randomisée » qui a obtenu les meilleurs résultats porte sur un médicament japonais anti grippal connu sous le nom d’Avigan, soit du favipiravir développé par les laboratoires Fujifilm Toyama. Zhang Xinmin, un officiel chinois du ministère des sciences et de la technologie, s’est montré enthousiaste puisque les patients traités à Shenzen sont devenus séronégatifs au covid-19 en quatre jours contre 11 jours pour les autres traitements testés. Comme pour les autres traitements, celui-ci fonctionne mieux s’il est pris dès les premiers symptômes, afin d’empêcher la reproduction virale. Un autre médicament a aussi été testé, montrant quelques signes encourageants : l’arbidol. Vieil antiviral à large spectre, il peut être utilisé en prophylaxie mais n’est pas homologué par l’Union européenne ni disponible dans le commerce. On peut se poser une question : pourquoi n’avons-nous pas un seul antiviral à large spectre à donner aux soignants ? C’est indigne du XXIème siècle.

    Dans cette guerre, on s’aperçoit que les vieilles armes sont parfois les plus fiables quand le combat fait rage. Ainsi, une grande étude clinique est lancée à Utrecht (mais aussi en Australie ou en Chine) autour de ce bon vieux BCG anti tuberculose bien français. Dans une vidéo passionnante, le médecin interniste Roger Seheult explique que ce vaccin stimule nos défenses immunitaires et permettrait d’offrir un premier rideau de protection contre le Sars Cov-2, comme on l’avait aussi constaté autrefois avec la fièvre jaune. Naguère obligatoire sous nos latitudes, le BCG pour fonctionner dans le contexte de l’épidémie de coronavirus doit avoir été injecté il y a moins de 20 ans. C’est pour cette raison que certains pays, dont la France par la voix de Jérôme Salomon, envisagent de revacciner les soignants de première ligne.

     

    C-L’espoir d’un vaccin :

    Au contraire des médicaments évoqués plus avant, le vaccin du Sars Cov-2 risque bien de reposer sur une technologie de rupture et une innovation. Avec deux milliards de personnes confinées chez elles, le temps presse. Les Etats-Unis, l’Allemagne (CureVac, la Russie, le Japon, la Chine ou la France (Sanofi-Institut Pasteur) se livrent une féroce compétition. La société américaine Moderna est la première à avoir lancé un essai clinique de Phase 1. Olivier Schwartz, directeur de l’unité virus et immunité à l’Institut Pasteur a indiqué que « Cette entreprise propose une nouvelle stratégie vaccinale. Elle consiste à injecter directement un ARN [Ndlr : un morceau de patrimoine génétique] synthétique chez l’homme, qui va permettre à l’organisme de produire directement une des protéines du coronavirus. L’objectif est que le patient développe une résistance spécifique au virus, en produisant des anticorps neutralisants contre cette protéine ». Si cela se confirmait, ce serait une première et un changement majeur.

     

    Masques, tests et mesures prophylactiques : la défaite de l’Europe                                                                                            

    Pour finir un point sur l’essentiel : nous manquons de tout. De masques. Essentiels pour limiter l’expansion du virus, les masques sont le gros point d’interrogation de cette crise. Marisol Touraine affirme qu’elle a quitté le ministère de la Santé en laissant 750 millions de masques FFP1 derrière elle. Pourtant, nous n’en avions qu’une petite centaine de millions au déclenchement de l’épidémie. Où sont passés les autres ? Un mystère qui devra être élucidé. On  sait que 19 millions d’entre eux ont été envoyés en Chine… Ces masques sont nécessaires pour en finir avec le confinement. Ils sont indispensables et utilisés massivement dans toute l’Asie, comme le recommande d’ailleurs l’OMS. Au lieu de prendre les Français pour des imbéciles, le gouvernement aurait dû expliquer que nous n’en avions pas. Nous devons donc les rationner comme nous le faisons avec les médicaments.

    À l’identique, nous ne testons pas assez. Nous avons grand besoin de tests rapides et efficaces pour évaluer la situation et isoler les malades contagieux le temps qu’ils se remettent. Lesquels devront aussi, le plus rapidement possible et quand l’état des stocks le permettra, bénéficier de traitements antiviraux hors hospitalisation. C’est en ça que le traitement du docteur Raoult représente un espoir, n’étant pas cher ni compliqué à produire. Tant pour les soulager d’une maladie douloureuse et incapacitante que pour les rendre moins contagieux le plus vite possible. C’est ce que fait la Corée du Sud avec un grand succès.

  • A l'heure du bilan, où suis-je ? et quelle heure est-il ?, par Aristide Renou.

    2737274333.84.jpgIl est des bilans que l’on doit répugner à tirer. Parce qu’on doit répugner à dire du mal de son pays et de ses compatriotes. Parce qu’en politique le pessimisme tend à être une prophétie autoréalisatrice. Parce que l’auto-dénigrement est une passion bien française, qui ne produit que de mauvais fruits.

    Pourtant, en dépit de toutes ces raisons pressantes, vient néanmoins un moment où il faut reconnaitre notre position, et essayer de déchiffrer le présent. « Où suis-je ? et Quelle heure est-il ? telle est de nous au monde la question inépuisable », écrit Claudel, et cette question il faut essayer d’y répondre, ne serait-ce que de manière provisoire, même en se défiant de son propre jugement.

    aristide renou.jpgCommençons par le plus simple, par la puissance publique. Le bilan est simple car il est entièrement négatif. Un cinéaste américain – peut-être est-ce John Huston - aimait à raconter la plaisanterie suivante : Un metteur en scène, un scénariste et un producteur de cinéma sont perdus dans le désert. La chaleur est atroce, la soif les torture. Soudain, le scénariste découvre, à moitié enfouie dans le sable, une boite de jus d’orange en conserve. Il la brandit triomphalement et s’écrie : « Regardez ce que j’ai trouvé ! Nous allons pouvoir boire ! ». Le metteur en scène s’exclame : « C’est formidable ! Et j’ai justement dans ma poche un ouvre-boite qui va nous permettre de l’ouvrir ». Alors le producteur, qui était resté en arrière, se met à courir pour les rejoindre et leur crie « Attendez ! Surtout ne faites rien avant que j’ai pissé dedans ! »

    Vous pouvez remplacer le scénariste et le metteur en scène par ces Français ordinaires qui ont tenté d’apporter des solutions pragmatiques aux problèmes de l’heure et le producteur par l’Etat français : vous aurez une image assez fidèle de notre réalité.

    Je tiens, de manière générale, la puissance publique pour un mal nécessaire. « Pourquoi donc le gouvernement a-t-il été institué ? Parce que les passions des hommes ne se conformeront pas sans contrainte aux exigences de la raison et de la justice », écrit Publius, l’auteur du Fédéraliste. « Si les hommes étaient des anges, aucun gouvernement ne serait nécessaire. Si des anges gouvernaient des hommes, aucun contrôle externe ou interne sur le gouvernement ne serait nécessaire. » Les hommes ne sont pas des anges (et pas des démons non plus), il en a été ainsi depuis que l’être humain est apparu sur la terre et il en sera ainsi tant qu’il hantera la surface de cette planète. Par conséquent le gouvernement est un mal qu’il faut supporter pour en éviter de plus grands, mais, en ce qui concerne l’Etat français ici et maintenant, force est de constater que son caractère maléfique est devenu beaucoup plus évident que son caractère nécessaire.

    Imprévoyance, improvisation, indécision et confusion d’un côté, lorsqu’il s’agirait d’être d’une aide quelconque pour les Français, et de l’autre rapidité, efficacité et même allégresse dès lors qu’il s’agit de mettre en branle l’appareil répressif, d’édicter des interdictions et de faire pleuvoir des amendes, voilà le visage que nous a offert la puissance publique depuis le début de l’épidémie.

    Le confinement lui-même n’a jamais eu pour but premier de protéger la population contre le virus mais de protéger le gouvernement contre la population. Le confinement généralisé, c’est le gouvernement qui ouvre le parapluie, qui cherche à couvrir les conséquences de son impéritie en enfermant tout le monde.
    Puisqu’elle a peu à peu renoncé à ses fonctions légitimes et nécessaires de protection des droits naturels des individus et de la communauté nationale, la puissance publique est devenue chez nous presque exclusivement tracassière, moralisatrice, infantilisante, destructrice. Sa seule ambition semble désormais être que rien ne puisse se faire hors de son contrôle et sa nullité avérée n’est qu’une raison supplémentaire de superviser toujours plus étroitement les individus : c’est le seul moyen de se rendre indispensable lorsqu’on ne sert à rien.

    De ce point de vue, il est tout à fait approprié que la levée du confinement ait coïncidé avec l’adoption de la loi Avia. Une loi tyrannique, portée par une Africaine au tempérament tyrannique, et qui prétend policer jusqu’à nos sentiments au nom du « vivre-ensemble » et des « valeurs de la République », quel plus parfait symbole y-a-t-il de ce que l’Etat est devenu en France ?
    Malheureusement, à cette puissance publique maléfique, il ne parait pas possible d’opposer un peuple vertueux, ou même simplement raisonnable et qui ne demanderait qu’à ce qu’on cesse de l’emmerder, pour reprendre le souhait formulé un jour par le président Pompidou.

    Car si notre Etat est devenu despotique, il est juste de reconnaitre qu’il l’est devenu à la demande d’une grande partie des Français eux-mêmes, qui sont tout prêts à abandonner leurs libertés si cela leur permet de commander parfois autrui, et qu’il est devenu omniprésent parce que trop de gens attendent tout de lui.

    Si le gouvernement s’est protégé par le confinement c’est aussi parce que, comme l’a confirmé l’épidémie, trop de gens se conduisent comme si les pouvoirs publics leur devaient l’immortalité et les tiennent pour responsables de toutes les morts qui « auraient pu être évitées » avec « plus de moyens », un peu comme les enfants qui se fâchent lorsque leurs parents refusent de leur décrocher la lune parce qu’ils ne veulent pas entendre que leurs parents ne sont pas tout-puissants.

    Avec quelle facilité nous nous sommes laissés enfermer et dépouiller de nos libertés essentielles au nom de notre santé !

    On me dira sans doute qu’en agissant ainsi les Français ont fait preuve de civisme et qu’il se sont souciés de ne pas mettre en danger la vie des plus vulnérables d’entre nous. Peut-être. Pour certains cette explication est probablement la bonne. Mais ce que j’ai lu et entendu depuis deux mois m’incline à penser que les motifs du plus grand nombre ont été beaucoup moins nobles, mélange de peur de la mort et de cette passion bien française pour l’égalité, dont les corolaires sont l’envie et l’exigence que tout le monde souffre, même inutilement, même au détriment de l’intérêt collectif. Force est de constater que l’alacrité du gouvernement pour nous enfermer a bien vite trouvé un allié dans les pulsions dénonciatrices et punitives d’un nombre non négligeable de nos concitoyens. Force est de constater que la communication absurdement anxiogène des pouvoirs publics, destinée à justifier leurs mesures despotiques, n’a eu aucun mal à faire perdre tout sens commun à nombre d’entre nous, et à les persuader que, sans cet enfermement généralisé, les gens tomberaient comme des mouches.

    Il n’est pas jusqu’à ces applaudissements quotidiens destinés, officiellement, à manifester soutien et gratitude aux personnels soignants qui ne m’aient laissé un sentiment très mitigé. La gratitude est une belle chose et nous devons certainement de la reconnaissance aux personnels soignants qui ont fait preuve d’une grande conscience professionnelle durant cette crise sanitaire, mais la gratitude ne devrait pas exclure la lucidité. Se persuader que les soignants auraient fait preuve d’héroïsme en cette circonstance – tels des soldats surgissant de la tranchée pour se jeter sur les mitrailleuses ennemies - revient, me semble-t-il, à exagérer grandement la gravité du danger auquel ils étaient (et sont toujours) exposés et auquel nous sommes nous-mêmes exposés. Peut-être ai-je l’esprit mal tourné mais ces séances d’applaudissements m’ont surtout semblé manifester, soit de la naïveté soit un désir de se persuader de la très grande dangerosité de cette épidémie. Applaudir au balcon, n’était-ce pas aussi une manière de s’applaudir soi-même, de faire de son enfermement contraint un combat et de sa passivité imposée une vertu ? N’était-ce pas affirmer implicitement la parfaite légitimité des mesures despotiques prises par le gouvernement ?

    Sans doute cette épidémie a-t-elle été l’occasion de gestes de dévouement, de compassion vraie, de courage même peut-être de la part de certains, mais, collectivement, il ne me semble pas, pour dire le moins, que la France et les Français sortent grandis de cette épreuve, qui a plutôt mis en lumière nos défauts et nos déficiences que nos qualités et nos atouts.

    Quant à l’avenir, je peine à voir ce qui pourrait en sortir de bon.
    Je ne crois notamment pas que les bonnes leçons seront tirées de ce qui s’est passé.

    On a, par exemple, beaucoup fait de reproches aux Agences Régionales de Santé, reproches certainement justifiées mais qui ne doivent pas nous faire oublier que ces agences n’existent pas par hasard. Ces bureaucraties coûteuses et paralysantes sont la conséquence inévitable de la déresponsabilisation des acteurs de santé dans un système entièrement socialisé comme l’est celui de la France. Etant donné que, dans le système de santé « à la française », les patients n’acquittent pas le coût de leurs soins et que les médecins n’ont pour ainsi dire pas à se soucier du coût de ce qu’ils prescrivent, il est naturel que les dépenses croissent indéfiniment, puisque le désir de vivre est illimité. Il ne reste donc plus qu’à essayer de « réguler » l’ensemble en lui ajoutant des couches successives de bureaucraties, qui, conformément à leur nature de bureaucratie, ne parviennent à limiter les dépenses qu’en générant des pénuries et des aberrations.

    Allons-nous sortir de ce cercle infernal ? Allons nous rendre de la liberté aux médecins et aux patients ? Allons-nous essayer d’introduire un peu de responsabilité individuelle dans un système qui en manque si cruellement ? Il semblerait plutôt que ce soit le contraire qui se dessine, que les Français ressortent de cet épisode épidémique plus attachés que jamais à leur système socialisé qui a pourtant si cruellement montré ses limites et que leur demande quasi unanime soit qu’on accorde simplement « plus de moyens » à l’hôpital public, soit, à peu près, que l’on verse davantage d’eau sur le sable.

    Les Français ont été choqués de découvrir l’état de désindustrialisation de leur pays, notre incapacité à produire rapidement et en grande quantité des choses apparemment aussi simples que des masques (y compris de simples masques en tissu !) ou du paracétamol. On parle de mettre fin à cette dangereuse dépendance vis-à-vis de l’étranger, de rapatrier certaines industries, bref on semble redécouvrir que la notion d’indépendance nationale, finalement, a encore quelque pertinence. Tout cela est excellent, mais les industries n’ont pas quitté la France par hasard et elles ne reviendront pas simplement parce que les Français en ont envie. Notre désindustrialisation a des causes objectives : coût du travail (c’est-à-dire poids des cotisations sociales de tous ordres), fiscalité, réglementation… Sommes-nous prêts à toucher à tout cela ? Sommes-nous prêts à desserrer les contraintes que nous faisons peser sur notre appareil productif, et notamment les contraintes « écologiques » ?
    Sommes-nous prêts à poser franchement la question du coût du travail, c’est-à-dire la question du coût et du mode de fonctionnement de notre « Etat social » ? La bonne réponse est très vraisemblablement : non. Les Français, à mon sens, restent plus que jamais entichés de leur « modèle social » et de la « transition écologique » et refusent de faire le lien entre l’une et l’autre et les maux dont, à juste titre, ils se plaignent.

    Je ne saurais faire mieux que de citer Pierre Manent : « Dans la dernière période, notre régime a connu une corruption qui a affecté toutes les classes : les riches, car il a favorisé la finance et la rente, en particulier immobilière, et a incité la haute technostructure à se détourner de la nation jusqu’à perdre parfois le sens du bien commun ; les pauvres et les modestes, car il a découragé le travail par des prestations sociales indiscriminées. Les fonctions dites régaliennes - armée, sécurité, justice - ont été privées de ressources. Donc, ou bien nous procéderons à la réallocation des ressources en faveur des fonctions régaliennes et de la rémunération du travail, ou nous nous immobiliserons de plus en plus dans l’administration par l’État de ressources de plus en plus rares, tandis que se poursuivra notre étiolement politique et moral. »

    Telle est en effet l’alternative qui s’offre à nous, mais je crains fort que ce soit la seconde branche, celle de l’immobilisation et de l’étiolement, qui soit choisie et que la seule conséquence de cette crise soit d’ouvrir encore un peu plus le robinet de l’endettement pour, surtout, ne toucher à rien de fondamental.

    « Où suis-je ? et Quelle heure est-il ? ». A ces questions j’aurais fort envie de répondre que nous sommes dans l’océan atlantique, la nuit du 14 au 15 avril 1912 et que l’orchestre va bientôt s’arrêter de jouer. Mais les nations ne coulent pas comme les navires. Personne ne peut dire lorsque la voie d’eau est irréparable et le naufrage certain. Un sursaut totalement inattendu, ou un miracle, restent toujours possibles.

    Alors, peut-être sommes-nous au printemps 1424, lorsqu’une jeune fille de treize ans entendait un ange lui raconter la grande pitié qui était au royaume de France.

  • Explosions africaines et ondes de choc, par Michel Servion.

    Comme le disait l’ancien pré­sident du Mali, Ibra­him Bou­ba­car Kei­ta « Si la digue est rom­pue au Sahel, ce sera l’invasion de l’Europe ». Non seule­ment la digue en Afrique avec le risque de voir le dji­had défer­ler vers l’Océan mais aus­si la digue qui fait écran avec l’Europe et d’abord avec la France.

    Depuis tou­jours les dia­spo­ras repré­sentent dans un pays don­né des popu­la­tions plus ou moins homo­gènes venues d’ailleurs et conser­vant à des degrés divers des mœurs, une culture, une reli­gion, une langue qui les carac­té­risent et leur per­mettent de per­sé­vé­rer dans leur être. Cette per­sé­vé­rance per­met leur épa­nouis­se­ment dans une pers­pec­tive de type fédé­ral ou du moins qui sait en prendre à son aise avec le tota­li­ta­risme jaco­bin. On par­le­ra alors de com­mu­nau­té.  Elles peuvent deve­nir des menaces pour l’unité natio­nale à pro­por­tion que le lien fédé­ra­tif (qui peut être le Roi ou le sen­ti­ment du des­tin com­mun selon Renan) se dis­tend ou s’affaiblit. Ces mêmes dia­spo­ras peuvent aus­si se dis­soudre dans une assi­mi­la­tion accep­tée – ou subie (la dia­spo­ra polo­naise, les Pieds Noirs, le Arméniens).

    Nous nous en tien­drons ici aux dia­spo­ras sub-sahariennes

    Ces dia­spo­ras sont pré­sen­tées à juste titre comme des traits d’union entre le Nord (les pays d’accueil) et le Sud (les pays de départ) et cela sous divers aspects : sou­tien au pays d’origine par des trans­ferts de fonds (30% du PIB como­rien est assis sur des trans­ferts d’argent Nord/Sud). On sait éga­le­ment que les trans­ferts Nord/Sud émanent pour les ¾ des dia­spo­ras contre ¼ éma­nant des bailleurs publics ; ren­for­ce­ment des soli­da­ri­tés cla­niques, fami­liales et tri­bales à tra­vers l’accueil réser­vés aux nou­veaux arri­vants ; par­ti­ci­pa­tion même mar­gi­nale aux ten­ta­tives de struc­tu­rer l’Espace Fran­co­phone Mon­dial (OIF) ; déve­lop­pe­ment des radios com­mu­nau­taires émet­tant en France. Il faut encore signa­ler les soli­da­ri­tés tenant au fait que les « migrants poli­tiques » ayant fuit leur pays appar­tiennent sou­vent à ou aux eth­nies vic­time de conflits civiles … ou d’élections per­dues. On mesure d’importance du pro­blème quand on voit avec quel soin les ambas­sades afri­caines sur­veillent leurs res­sor­tis­sants émi­grés. Les dia­spo­ras sont sou­vent des foyers d’oppositions pour les régimes en place.

    Peu à peu la donne change. Avec le déve­lop­pe­ment des com­mu­ni­ca­tions modernes les dia­spo­ras sont deve­nues des acteurs poli­tiques dans le pays d’origine.  Par les trans­ferts finan­ciers d’abord, et de plus en plus par le « trans­ferts de valeurs » acquises au Nord (reven­di­ca­tions démo­cra­tiques essen­tiel­le­ment). Au fil du temps les dia­spo­ras sont deve­nues actrices sociales dans les pays d’origine et même actrices poli­tiques, assez sou­vent contre le pou­voir en place.  Avec des suc­cès divers et sou­vent des phé­no­mènes de rejet de per­son­na­li­tés vou­lant « reve­nir au pays » pour y faire car­rière, comme ce fut le cas pour Kofi Yam­gnane (qui fut ministre Fran­çais) au Togo. On enten­dit même au Togo des invec­tives telles que « Kof­fi go home » Reste que socia­le­ment ou poli­ti­que­ment les dia­spo­ras pèsent sur le pays d’origine.

    Elles pèsent aus­si, et de plus en plus, sur le pays d’accueil. Plus rési­lientes, moins impres­sion­nées par les « valeurs » du pays d’accueil (on ima­gine les effets du mariage uni­sexe dans des popu­la­tions atta­chées à des valeurs tra­di­tion­nelles ou l’émergence d’une doxa LGBT qui ne demande plus à être recon­nue mais à être domi­nante), déve­lop­pant leur propres soli­da­ri­tés fami­liales, cou­tu­mières, tri­bales. Devant l’effritement de la socié­té fran­çaise, l’échec de son école, son repli indi­vi­dua­liste, les dia­spo­ras se rétractent, deviennent imper­méables au dis­cours du « pou­voir blanc ». Nous pou­vons témoi­gner d’expériences comme dans le 18ème arron­dis­se­ment où cer­taines com­mu­nau­tés – y com­pris musul­manes – trou­vaient dans les paroisses des secours que la mai­rie était inca­pable de fournir.

    Bama­ko (capi­tale du Mali) comme N’Djamena (capi­tale du Tchad) sont en Afrique. Oui mais les dia­spo­ras issues des pays d’Afrique sub-saha­rienne sont bien en France et plu­tôt concen­trées dans cer­taines villes comme les Como­riens à Mar­seille et Nan­terre, les Séné­ga­lais à Mar­seille, Paris ou Rouen et d’une manière moins voyante dans nombre de villes.

    Si demain cer­tains pays d’Afrique sub-saha­rienne devaient pas­ser sous la coupe des dji­ha­distes ce sont des popu­la­tions entières qui devien­draient des otages à tra­vers les­quels les nou­veaux maitres pour­raient don­ner des ordres aux membres des dia­spo­ras sur les­quelles s’exercerait un ter­rible chan­tage. Une approche fine devra tenir compte des soli­da­ri­tés eth­niques (ou tri­bales) qui des­sinent les véri­tables contours des dia­spo­ras. Para­phra­sant Joseph de Maistre qui n’avait jamais vus d’Hommes mais seule­ment des Russes ou des Alle­mands on pour­rait dire qu’on croit voir des Afri­cains la où sont des Bami­le­kés ou des Zou­lous. On se repor­te­ra ici aux tra­vaux de Phi­lippe Laburthe Tol­ra ou Michel Michel.

    Emma­nuel Macron, il y a deux ans décla­rait « je gagne­rai la pré­si­den­tielle avec les dia­spo­ras » et d’ailleurs dès 2017 le mou­ve­ment s’était amor­cé au 2ème tour.  Aujourd’hui les dia­spo­ras sont actrices de la poli­tique fran­çaises, natio­nale, locale et nous allons bien­tôt le véri­fier, régio­nale. Mais, en 2021 on est loin du dis­cours de Oua­ga­dou­gou appe­lant la jeu­nesse à secouer ce qui res­tait de la Fran­ça­frique. L’affaire tcha­dienne est pas­sée par là. Macron, en adou­bant le fils s’Idriss Deby, sans aucun recul pos­sible, dans l’urgence, avec les « conqué­rants » à 200kms de N’Djamena, est, d’un seul coup, reve­nu à une poli­tique dont la condam­na­tion était sa marque de fabrique. La dia­spo­ra tcha­dienne réagit très mal par la voix de Vincent Homad­ji, secré­taire géné­ral de la Dia­spo­ra Tcha­dienne de France, membre du comi­té de pilo­tage du Par­te­na­riat Eur­afri­cain. Les voix des dif­fé­rentes dia­spo­ras qui sem­blaient acquises à Macron pour­raient lui faire défaut l’an pro­chain et mar­quer plus encore la dis­tances entre elles et la socié­té fran­çaise. Jean Claude Gau­din par­lait d’un glis­se­ment qui s’opérait entre la France et les dia­spo­ras. Ce glis­se­ment pour­rait-il aller jusqu’à la frac­ture ? une de plus ? celle de trop ?

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Le pari d'un Islam français, par Annie Laurent

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    (article paru dans La Nef n° 345- Mars 2022)

     

    Le FORIF (Forum de l’Islam de France), créé en février dernier, prend la suite du CFCM comme interlocuteur officiel du gouvernement pour tout ce qui touche à l’islam en France.

    Explications.

     

    Le 5 février dernier, la création d’un Forum de l’islam de France (FORIF) a été entérinée officiellement par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, lors de la clôtured’une réunion constitutive de cet organisme qui s’était déroulée à Paris en présence de 80 participants musulmans venus de toute la France.

    Cette nouvelle structure remplace le Conseil Français du Culte musulman (CFCM), créé en 2003 par une démarche volontariste de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, au terme d’un processus complexe entamé dès 1989 sous la présidence de François Mitterrand, puis repris sous diverses dénominations et compétences par ses successeurs. Par ces initiatives, l’État voulait rompre avec sa pratique antérieure consistant à déléguer la gestion du culte musulman aux pays d’origine des fidèles de l’islam présents dans l’Hexagone. Il lui fallait donc un interlocuteur officiel bénéficiant d’une reconnaissance publique. Mais, devant l’incapacité des musulmans à se doter eux-mêmes d’une instance représentative adaptée au contexte français, il crut bon d’intervenir directement, confiant cette tâche au ministère de l’Intérieur tout en prenant soin de préciser qu’il n’agissait qu’en qualité de « facilitateur » puisque la loi de 1905 lui interdit de se mêler de l’organisation et de la gestion d’une religion.

    Le CFCM était donc censé corriger les échecs des diverses instances qui l’avaient précédé. Son Conseil national, doté d’un président élu et d’un bureau comprenant 9 fédérations de mosquées, était chargé de définir la ligne générale de la pratique du culte, de le représenter auprès des pouvoirs publics, de développer le dialogue avec toutes les composantes de la société civile et avec les autres religions (art. 2 des statuts); ses vingt-cinq conseils régionaux avaient pour fonction de négocier avec les préfets les questions relatives à l’organisation pratique du culte.

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    Cet organisme n’a cependant jamais réussi à s’imposer comme une autorité religieuse indépendante. Le renouvellement de ses cadres, tous les deux ans, s’opérait certes par le vote des délégués représentant les mosquées adhérentes, mais le mode démocratique de l’élection n’excluait pas les interventions de l’Algérie, du Maroc et de la Turquie – à travers leurs consulats – pour orienter leur choix. D’autres faiblesses obéraient sa légitimité : rivalités internes, orientations divergentes, incapacité à contrer l’islamisme, et même refus d’une partie des musulmans d’être rattachés à une institution confessionnelle. En 2020, sur un total de 2502 mosquées recensées en France, seules 1015 étaient représentées au CFCM, tandis que 135 relevaient du salafisme (1).

    Pour Emmanuel Macron, cette situation n’était plus tenable. Il s’employa alors à réorganiser « l’islam de France », consacrant à cette question le long discours qu’il prononça aux Mureaux (Yvelines) le 2 octobre 2020, en commençant par poser le problème. « Ce à quoi nous devons nous attaquer, c’est le séparatisme islamiste. C’est un projet conscient, théorisé, politico-religieux ». Il fallait donc, dit-il, inscrire pleinement l’islam dans le contexte républicain, de manière à empêcher « l’islamisme radical » de « créer un ordre parallèle, ériger d’autres valeurs, développer une autre organisation de la société, séparatiste dans un premier temps, mais dont le but final est de prendre le contrôle, complet celui-ci ».

    Après avoir énuméré les méthodes utilisées par les promoteurs de ce programme (déscolarisation des enfants, pratiques sportives et culturelles communautarisées reposant sur un endoctrinement qui nie l’égalité, refuse la liberté de conscience et le droit au blasphème, banalise la violence et encourage le djihad des jeunes), le chef de l’État précisait : « Ce qui est aujourd’hui notre défi c’est de lutter contre la dérive de certains au nom de la religion en veillant à ce que ne soient pas visés ceux qui veulent croire en l’islam et sont pleinement citoyens de notre République ». Face à ce qui, selon lui, relevait plus de l’idéologie que de la religion, il annonçait un arsenal législatif « très ambitieux ». Ce sera la loi du 24 août 2021 confortant « le respect des principes républicains ». Outre des pratiques liées à l’islam, telles que la délivrance de certificats de virginité, cette loi impose des obligations d’ordre général : toute association demandant des subventions publiques doit signer un « contrat d’engagement républicain » ; celles qui gèrent des lieux de cultes et les écoles privées hors contrat sont soumises au contrôle des préfets ; l’école à la maison sera interdite à la rentrée 2022, sauf dérogations.

    Macron ajoutait vouloir en finir avec la passivité et les lâchetés françaises qui avaient jusque-là permis une telle évolution en laissant se constituer un « islamconsulaire » placé sous la tutelle religieuse et politique de pays étrangers. Il dénonçait aussi l’influence « pernicieuse » du financement des activités cultuelles par des fondations privées ou étatiques porteuses de « messages de rupture » (wahabisme, salafisme, Frères musulmans). La réaction de l’islamisme aux propos présidentiels ne tarda pas. Deux semaines après, à Conflans-Sainte-Honorine, ville du même département, la République était tragiquement défiée par le meurtre de Samuel Paty.

    Dans un premier temps, le CFCM demeura l’interlocuteur de l’État. A la demande de Macron, il fut d’abord question de la signature entre les deux partenaires d’un contrat comportant une « Charte des valeurs républicaines» : le CFCM s’y engagerait à mettre un terme à toute pratique de l’islam politique, à lever toutes les ambiguïtés entretenues en son sein par certains de ses membres et à refuser toute ingérence étrangère, notamment par le biais des financements. Ces exigences devaient se retrouver dans un Conseil national des imams (CNI) alors en cours d’élaboration. Doté de prérogatives telles que la formation et la labellisation officielle des imams (y compris les aumôniers dans les armées, les prisons et les hôpitaux), avec possibilité de radiation en cas de manquement aux principes de la Charte, le CNI devait renoncer au recours à des prédicateurs étrangers, mesure annoncée par Macron pour 2024 (2). L’objectif était de rendre le culte musulman compatible avec la laïcité. Or, aucun de ces deux projets n’apu aboutir, suite à des désaccords internes relatifs au contenu de la Charte et à des contestations extérieures, certains imams refusant l’institutionnalisation de l’imamat et la tutelle du CFCM)(3).

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    Le 12 décembre 2021, las de ces difficultés, Gérald Darmanin a décrété la « mort » du CFCM, indiquant que « pour les pouvoirs publics, il n’existe plus, n’est plus l’interlocuteur de la République » (4). Son président actuel, Mohammed Moussaoui, a reconnu cet échec, envisageant l’autodissolution du CFCM en vue d’une éventuelle refonte de l’institution sous un autre nom.

    La responsabilité d’organiser et de gérer le culte musulman en collaboration avec le gouvernement incombe donc désormais au FORIF. Cette structure souple, non centralisée, est le fruit de plusieurs mois de dialogues dans les départements. Ses membres (responsables d’associations locales et nationales, personnalités reconnues pour leur indépendance et leur réflexion) ne sont pas élus ; ils ont été choisis par le ministère de l’Intérieur sur proposition des préfets. Il s’agit d’une instance consultative appelée à se réunir une fois par an pour définir les solutions à apporter aux principaux problèmes en suspens. Parmi ceux-ci, la formation des imams dans un cadre français et le contrôle public des financements étrangers sont les plus épineux. La perspective d’une nouvelle forme de représentation nationale n’est cependant pas écartée et elle devra un jour s’imposer, estime Kamel Kabtane, recteur de la grande mosquée de Lyon, conscient des faiblesses actuelles.

    Lors de la rencontre du 5 février, Darmanin s’est voulu optimiste. « Il n’existe nul motif pour penser que l’islam ne puisse pas trouver sa place, comme toutes les autres religions, au sein de la République française. Oui, l’islam est une religion française, une religion comme les autres », a-t-il déclaré (5). Pour l’heure, la fermeture de mosquées et d’écoles salafistes, ainsi que la dissolution d’associations dangereuses (6), n’ont pas empêché la culture islamiste de s’imposer dans un nombre croissant de villes, comme l’a montré le reportage Zone interdite, réalisé à Roubaix et diffusé par la chaîne M 6 le 23 janvier dernier, ce qui a valu à sa présentatrice, Ophélie Meunier, des menaces de mort proférées par des islamistes sans que l’État ne s’en indigne.

    Annie Laurent

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    ________

    • Sur ces diverses étapes, cf. A. Laurent, « Le pari d’un islam républicain », Petite Feuille verte n° 76, 2 décembre 2020.
    • 301 imams étrangers (151 Turcs, 120 Algériens et 30 Marocains) officient actuellement en France.
    • A. Laurent, « Le Conseil national des imams », Petite Feuille verte n° 77, 6 janvier 2021.
    • La Croix, 15 décembre 2021.
    • 7 février 2022.
    •  7 janvier 2022.
  • Dans la série ”la crise, oui, mais pas pour tout le monde...” : Privilégiés, privilèges et Bastilles d'aujourd'hui...

                 Cette année, 340 fonctionnaires européens des anciens pays membres (France, Allemagne, Belgique...) partent à la retraite anticipée à 50 ans avec une pension de 9.000 Euros par mois, afin d'aider l'intégration de nouveaux fonctionnaires des nouveaux états membres de l'UE (Pologne, Malte, pays de l'Est...)...

           Même les parlementaires, qui bénéficient pourtant d'avantages exorbitants, ne reçoivent pas le tiers de ce qu'ils touchent.... Quelques exemples ? :

          - Giovanni Buttarelli, qui occupe le poste de "contrôleur adjoint de la protection des données", aura acquis après seulement 1 an et 11 mois de service (en novembre 2010), une retraite de 1 515 € / mois. L'équivalent de ce que touche, en moyenne, un salarié français du secteur privé après une carrière complète (40 ans).
          - Son collègue, Peter Hustinx, vient de voir son contrat de cinq ans renouvelé. Après 10 années, lui aura droit à près de 9 000 € de retraite / mois.
          - Roger Grass, greffier à la Cour de justice européenne, va toucher 12 500 € de retraite par mois.
          - Pernilla Lindh, juge au Tribunal de première instance, 12 900 € /  mois.
          - Damaso Ruiz-Jarabo Colomer, avocat général, 14 000 € / mois. 
     

    Consultez la liste :


     http://www.kdo-mailing.com/redirect.asp?numlien=1276&numnews=1356&numabonne=62286
     
            Pour les fonctionnaires de l'UE, c'est donc le jackpot: en poste depuis le milieu des années 1990, ils sont assurés de valider une carrière complète et, donc, d'obtenir le maximum : 70 % du dernier salaire. On remarquera que, non seulement leurs pensions crèvent les plafonds, mais qu'il leur suffit en outre de 15 années et demie pour valider une carrière complète, alors que, pour les simples citoyens, il faut travailler pendant 40 ans et, bientôt, 41 ans.
            Face à la faillite de nos systèmes de retraite, les technocrates de Bruxelles recommandent l'allongement des carrières : 37,5 ans, 40 ans, 41 ans (en 2012), 42 ans (en 2020), etc. Mais, pour eux, pas de problème, le taux plein c'est avec 15,5 ans... De qui se moque-t-on ?
            A l'origine, ces retraites de nababs étaient réservées aux membres de la Commission européenne puis, au fil des années, elles ont également été accordées à d'autres fonctionnaires. Maintenant, ils sont toute une armée à en profiter : juges, magistrats, greffiers, contrôleurs, médiateur, etc.


            Mais le pire, dans cette affaire, c'est qu'ils ne cotisent même pas pour leur super retraite. Pas un centime d'euro, tout est à la charge du contribuable... Les simples citoyens,eux, cotisent plein pot toute leur vie, et sont rappelés à l'ordre au moindre retard de paiement (rappels, amendes, pénalités de retard, etc....).
            Aucune pitié. Eux, ils (se) sont carrément exonérés. On croit rêver !

            Même les magistrats de la Cour des comptes européenne qui, pourtant, sont censés "contrôler si les dépenses de l'Union européenne sont légales, faites au moindre coût et pour l'objectif auxquelles elles sont destinées...", profitent du système et ne paient pas de cotisations.


            A l'heure où l'avenir de nos retraites est gravement compromis par la violence de la crise économique et la brutalité du choc démographique, le fait que les fonctionnaires européens bénéficient, à nos frais, de pensions de 12 500 à 14 000 € / mois, après seulement 15 ans de carrière, et sans même cotiser, est une pure provocation !
     

            Sauvegarde Retraites a réalisé une étude précise et très documentée qui prouve par "A+B" l'ampleur du scandale. Elle a déjà été reprise par les médias: 


     
    http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2009-05-19/revelations-les-retraites-en-or-des-hauts-fonctionnaires-europeens/916/0/344867

  • Précarité et pauvreté - une bombe à retardement ? L'exacte analyse d'Alain de Benoist

     

    Par Alain de Benoist

    C'est une analyse intéressante et utile - il est bon d'avoir les chiffres cités à l'esprit - que donne ici Alain de Benoist, au fil de cet entretien pour Boulevard Voltaire [9.10]. Intéressant et utile comme ceux qu'il y publie à intervalles réguliers depuis quelques années. Ainsi donc ce que nous appelons le Système* - La République mais pas seulement - produit une classe de plus en plus nombreuse de pauvres et instille une proportion de plus en plus forte de précarité au sein du peuple français tout entier, tout en accroissant les inégalités dans des proportions sans précédent. Drôle de régime, tout de même, que celui-ci qui s'est fondé sur des principes d'égalité et de fraternité et finit par prolétariser son peuple. Comme dirait Houellebecq : « Les Rois n'auraient pas fait ça ».  LFAR  

     

    860285488.2.jpgUn mot chasse l’autre : on évoque désormais la précarité plutôt que la pauvreté. Les deux mots désignent-ils la même chose ?

    La pauvreté touche une fraction de la population, la précarité tend à devenir un statut général. On compte, en France, officiellement 8,6 millions de pauvres, le seuil de pauvreté correspondant à 60 % du salaire médian (à ne pas confondre avec le salaire moyen), soit environ 1.000 euros par mois. Les chômeurs ne sont pas les seuls concernés. S’y ajoutent les bénéficiaires du RSA (deux millions de personnes qui perçoivent moins de 500 euros par mois), des retraités (plus d’un million de personnes) et même certains salariés (les « travailleurs pauvres », près de deux millions de personnes), car avoir un emploi ne protège plus automatiquement de la pauvreté. On compte aussi 3,8 millions de mal-logés et 3,9 millions de bénéficiaires de l’aide alimentaire.

    L’inquiétant est que la situation s’aggrave. À l’époque des Trente Glorieuses, la classe moyenne s’étendait constamment parce que les enfants parvenaient, en général, à obtenir des emplois meilleurs et mieux payés que ceux de leurs parents. C’est le contraire qui se produit aujourd’hui. Le chômage structurel entraîne une baisse ou une stagnation des salaires, nombre d’enfants vivent moins bien que leurs parents et la classe moyenne n’a d’autre ressource que de s’endetter pour maintenir son niveau de vie. L’ascenseur social s’est mué en descenseur. La précarité, qui est étymologiquement liée à la dépendance (en droit romain, est précaire ce qui n’est octroyé que grâce à une concession révocable à tout moment par celui qui l’a accordée), s’accentue depuis le milieu des années 1980, constituant une trappe qui se resserre sur la population la plus vulnérable. Dans un monde liquide, où rien ne s’inscrit plus dans la durée, elle devient une norme, un horizon indépassable, liée à l’idéologie de la « flexibilité » et de l’adaptation permanente aux exigences du Capital.

    Une fraction croissante du peuple français se sent abandonnée, socialement et culturellement. La demande de protection est donc forte ?

    Oui, mais la protection sociale a beaucoup évolué, ces dernières années. Traditionnellement, les libéraux lui reprochent de coûter trop cher et de freiner la dynamique économique.

     

    Les États, confrontés du fait de la mondialisation à un risque de dumping social et fiscal, cherchent eux aussi à remettre en cause les acquis sociaux, alors même que les programmes d’austérité qu’ils ont mis en œuvre pour faire face à leur endettement ont pour effet de détériorer la situation sociale du plus grand nombre. Une fraction grandissante du monde du travail se constitue de salariés précaires, peu qualifiés, peu rémunérés et fortement concurrencés par les salariés des pays émergents à faible coût de travail. La flexibilité des temps sociaux s’y traduit par une précarisation du statut social. 

    L’accord réalisé dans la période fordiste entre le marché du travail et les garanties sociales s’est rompu sous l’effet des mutations socio-économiques. Le modèle de la famille stable, avec un seul salaire, qui avait longtemps servi de référence s’est effacé devant le modèle de la famille instable à double revenu (l’entrée massive des femmes dans le monde du travail ayant exercé une pression à la baisse sur le niveau moyen des salaires). La multiplication des familles monoparentales ou « recomposées » a remis en question la logique des droits dérivés, qui permettait l’extension de certains droits au conjoint et aux enfants. Enfin, la référence à un emploi stable en contrat à durée indéterminée (CDI) n’est plus la norme, puisque les nouveaux emplois sont à 85 % des CDD.

    La frustration et la colère se nourrissent aussi de l’accroissement des inégalités…

    Les rémunérations des patrons du CAC 40 s’établissent en moyenne à plus de quatre millions d’euros par an, soit 240 fois le SMIC. On se souvient des réactions suscitées, en mai dernier, par le salaire de 7,2 millions d’euros attribué à Carlos Ghosn par le conseil d’administration de Renault. Mais à l’étranger, les patrons les mieux payés touchent encore plus : le patron de General Motors reçoit 16 millions de dollars par an, le patron de Ford 18,5 millions de dollars par an.

    Aux États-Unis, où la mobilité sociale – qui était naguère la norme – est aujourd’hui tombée à un niveau plus bas qu’en Allemagne ou en France, les inégalités de revenu ont atteint un niveau jamais vu depuis les années 1920, ce qui n’est pas sans expliquer à la fois le phénomène Trump et le phénomène Sanders. Les vingt personnes les plus riches y possèdent, à elles seules, plus d’argent que la moitié inférieure de la population (152 millions de personnes). À l’autre bout de l’échelle, 110,4 millions de personnes – soit plus du tiers de la population totale – dépendent de l’aide sociale et 41,7 millions de l’aide alimentaire.

    Mais le plus frappant, c’est que, là aussi, le mouvement s’accélère. En 1965, la rémunération moyenne d’un dirigeant de l’une des 500 plus grosses entreprises américaines représentait vingt fois le salaire de ses employés les moins qualifiés. En 1990, l’écart était passé de 1 à 60, puis il a bondi en 2000 de 1 à 300. En 2015, il a atteint 1 à 373, ce qui signifie que ce dirigeant gagne chaque jour autant que ses salariés en toute une année. En l’espace de cinquante ans, les bénéfices dégagés par l’entreprise n’ont pourtant pas été multipliés en proportion, les mérites et l’intelligence des patrons non plus. La cause de cet emballement est double : d’une part, la connivence (membre de ton conseil d’administration, je vote ta rémunération, membre de mon conseil, tu votes la mienne), d’autre part – et paradoxalement -, le fait que les salaires sont maintenant publiés : il n’est, dès lors, plus question de toucher moins qu’un autre patron sous peine d’apparaître comme moins compétent. Cet effet, connu aux États-Unis sous le nom de « Lake Wobegon effect », explique aussi les rémunérations délirantes des vedettes sportives et des stars de cinéma. 

    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier 

    Intellectuel, philosophe et politologue 

    Revue Eléments

    * Qu'est-ce que le "Système" ? A lire dans Lafautearousseau
  • Nous feront-ils enfin préférer le train ?, par Natacha Polony.

    Source : https://www.marianne.net/

    "Il y a quelque chose de tristement comique à voir le nouveau Premier ministre nous promettre des trains de nuit, du fret ferroviaire, et tout ce que les énarques de la SNCF ont consciencieusement massacré depuis quelques années", explique Natacha Polony dans son édito de la semaine.

    On pourrait appeler ça le « coup du tramway ».

    Pendant des années, on démantèle les réseaux de tramway qui couvrent les grandes villes de France en expliquant à quel point c'est ringard. Puis on s'avise qu'un transport en commun fonctionnant à l'électricité est écologique, pratique et utile aux plus défavorisés, et la France se recouvre de réseaux de tramway, tout le monde s'empressant de célébrer la modernité des maires qui ont ainsi réveillé leur ville…

    Trop ringards ?

    La dernière liaison Paris-Côte d'Azur par train de nuit, héritière du mythique Train bleu, a fermé voici trois ans dans l'indifférence générale. Des lignes de nuit qui quadrillaient la France, il ne reste que Paris-Briançon et Paris-Rodez, à une fréquence si rare qu'elle décourage les plus entreprenants. Les trains de nuit ont quasi disparu en France, considérés comme ringards par tous ceux pour qui la modernité consiste à aller le plus rapidement possible d'un point à un autre. L'avion low cost a écrasé le marché. Accessoirement, ne pas payer son carburant au véritable prix aide à rester compétitif. Le train de nuit, cette vieillerie pour jeunes appelés en permission, n'a pas survécu aux choix de la SNCF de systématiquement privilégier le TGV.

    Quoi de plus rationnel, pourtant, que de gagner deux demi-journées de vacances en voyageant de nuit ? Ceux qui ne l'ont jamais connue peuvent-ils comprendre la magie de s'endormir à Paris, dans une gare fourmillante, et de se réveiller face au bleu intense de la Méditerranée, ou dans les vertes collines du Pays basque ? Trop coûteux, estimait la direction de la SNCF, qui avait tout fait pour vider ces trains, les accusant ensuite de n'être pas rentables. Et puisque ladite SNCF est désormais, non plus un service public, mais une entreprise à but lucratif, la rentabilité est son horizon, sa raison d'être, son credo…

    La question du Fret

    Il y a quelque chose de tristement comique à voir le nouveau Premier ministre nous promettre des trains de nuit, du fret ferroviaire, et tout ce que les énarques de la SNCF ont consciencieusement massacré depuis quelques années. Le fret ferroviaire a baissé en France de 15 % ces dix dernières années. Il faut dire qu'il coûte 30 % plus cher que le fret routier, ce qui, là encore, s'explique en partie par des exonérations de taxes sur le carburant. Mais surtout, la politique de la SNCF, qui a voulu à toute force pousser le TGV, a été de sacrifier le fret, de lui faire absorber tous les retards, tous les incidents, pour améliorer l'image du train à grande vitesse et satisfaire les clients particuliers au détriment des entreprises, qui ont pourtant besoin d'une précision absolue dans la livraison de leurs marchandises. Résultat, le fret ferroviaire représente en France 9 % du trafic de marchandises, contre 18 % ailleurs en Europe. De même que les trains de nuit restent présents en Autriche, en Italie ou en Espagne, alors que la France les a éradiqués.

    On se doute que le bilan ne sera jamais dressé, que la facture ne sera jamais présentée, et qu'on sera prié de passer à la suite, d'« aller de l'avant » plutôt que de « regarder en arrière ». Pendant des années, le très médiatique Guillaume Pepy, qui, bien avant Emmanuel Macron, avait montré combien libéraux de droite et de gauche communient dans la même pensée, a été adulé par les journalistes, soutenu par les politiques et conforté par tous dans ses choix de communicant « moderne ». Se soucier de l'entretien des réseaux et de la desserte des villes moyennes, c'était d'un vulgaire !

    La réindustrialisation en filigrane

    Toutes ces grandes intelligences s'aperçoivent donc que le train est un moyen de transport écologique - surtout dans un pays qui a fait le choix de l'énergie nucléaire plutôt que des centrales à charbon - et que le maillage du territoire par les lignes ferroviaires a participé, historiquement, au développement équilibré du pays, et donc à l'adhésion de tous à une République qui garantissait dans chaque territoire les services publics et aménagements nécessaires à la vie de ses citoyens. Aujourd'hui, les habitants d'Aurillac (Cantal) ou de Bourbon-l'Archambault (Allier) savent combien l'égalité des chances est une vaine promesse quand la rentabilité et le court terme guident les politiques publiques.

    Les belles promesses de Jean Castex sont-elles autre chose qu'un écran de fumée avant 2022, une sympathique esbroufe pour nous vendre un supposé « monde d'après » ? Comme pour la réindustrialisation de la France, le développement du fret ferroviaire ou des lignes secondaires ne se décrète pas. Si, dans un an ou deux, la ligne de fret Perpignan-Rungis, dont on nous promet désormais le maintien, n'a pas conquis de nouveaux clients grâce à un effort de compétitivité, de ponctualité, de qualité de service, de brillants gestionnaires nous expliqueront à nouveau qu'elle n'est pas rentable et qu'il faut la fermer.

    L'état de la France et de ses infrastructures n'est pas le fruit de la fatalité mais de l'échec d'élites pétries d'une idéologie délirante, totalement oublieuse des intérêts des citoyens. Le réel, désormais, les rattrape. Mais réparer les dégâts prendra du temps. Encore faudrait-il que ceux qui nous ont envoyés dans le mur avec morgue et certitudes nous vendent autre chose que des postures et des promesses.

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

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    Mais, puisqu'on en est déjà aux prévisions pour "l'après" catastrophe : une idée/proposition/suggestion lafautearousseau...

    Notre sous-équipement en matière de lutte contre les feux est devenu évident pour tous, et a suscité une salutaire prise de conscience : ce sera probablement le seul bon côté du drame...

    Mais, là où Macron dit qu'il faudra acheter de nouveaux Canadairs, pourquoi ne pas avoir une vision plus large et plus intéressante, qui nous protégerait mieux en même temps qu'elle aiderait notre Économie ? On a demandé à Airbus, qui l'a fait et bien  fait, de construire un Airbus militaire. Pourquoi ne pas poursuivre dans cette voie, et faire fabriquer, chez nous et par nous (France et Europe) un Airbus bombardier d'eau, plus grand, plus efficace que les Canadair, maintenant d'une conception qui commence à les rendre sérieusement, sinon obsolètes, du moins en voie d'obsolescence, de plus en plus évidente ?

    En rationnalisant les études déjà menées par Airbus sur ses différents modèle (y compris le militaire), ne pourrait-on faire ce qu'a fait  l'Armée de Terre au temps de l'AMX 30, avec son chassis unique pour plusieurs engins ? Ce qui permettrait d'utiliser des connaissances, des compétences, un savoir-faire que nous avons déjà, et de produire chez nous, donc de nous fournir du travail à nous-mêmes, au lieu d'acheter à l'extérieur ?  

    Nous posons, au moins, la question...

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    1. Avec la sur-administration démentielle et l'immigration/invasion non moins démentielle, le maintien quasi forcé de dizaines et de centaines de milliers d'ados à l'École et à l'Université, pendant des années, est le troisième pilier majeur du défict structurel des Finances publiques. En même qu'il hypothèque gravement l'avenir et le bonheur personnel de ces ados, qui sortent chaque année par dizaines de milliers du Système scolaire sans rien, sans diplôme, sans formation réelle, après des années gâchées sur les bancs d'endroits où ils ne peuvent pas développer leurs talents véritables. C'est l'apprentissage qu'il faut promouvoir, en masse, dès l'âge de quatorze ans si possible, et proposer ainsi l'acquisition rapide d'une métier sérieux et solide à ceux qui n'ont ni l'envie réelle ni les capacités théoriques de faire de longues études générales...

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    2. C'est Valeurs actuelles, qui rapporte le fait scandaleux et gravissime, montrant l'état de décomposition très avancée dans lequel le Système a plongé la France... L’éditorialiste Gabrielle Cluzel menacée de mort au supermarché devant ses enfants ! La directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire, qui affirme avoir été insultée et menacée de mort alors qu'elle faisait ses courses à Versailles en compagnie de trois de ses enfants, a porté plainte. L'auteur présumé a été identifié par la police...

    L’article de Valeurs Actuelles ici

     

    3. Le Christianisme, relgion toujours la plus persécutée et la plus amrtyrisée au monde : les prêtres John Mark Chietnum et Donatus Cleopas ont été enlevés le 15 juillet au Nigéria. Donatus a pu s'évader, Chietnum a été assassiné. 13 prêtres ont été kidnappés lors des deux dernières années...

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    4. Quand Macron oublie le "IR" ! Ce n'est pas, en effet, une décision "responsable" mais TOTALEMENT IRRESPONSABLE que d'avoir fermé Fessenheim  avant la mise en service de l'EPR de Flamanville, ce qui implique la prolongation d'activité d'une centrale à charbon et la ré-ouverture d'une autre : bonjour les émissions de CO2 ! Moyennant quoi, les pitres et autres escrolos qui essaient d'appuyer cette décision folle nous demandent, à nous, de consommer moins d'énergie et se présentent, eux qui "parrainent" deux centrales à charbon, comme des défenseurs de l'environnement ! 

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    4 BIS. Et, à propos des crétineries proférées sans cesse par les escrolos, entièrement d'accord avec Véronique Jacquier, qui - en 35 secondes -remet à sa place le "khmaire vert" de Lyon (qui ne représente pas grand-chose, étant donné le nombre colossal d'abstention aux Municipales...) :

    https://twitter.com/Je_Puig/status/1549845979565793291?s=20&t=lBRweQWzPXQ_UQlGiugOQg

     

    6. En réponse à Matthieu Valet : la racaille, elle ne s'arrête pas, c'est quand on l'arrête qu'elle cesse de commettre ses méfaits. Jusqu'où vont-ils aller ? Mais, ils iront jusqu'où le Système les laissera aller, tout simplement ! Ce qu'il faut, c'est arrêter immédiatement l'immigration, et prononcer des dizaines de milliers de déchéances de nationalités, avec expulsion immédiate. C'est possible, le roi d'Espagne l'a fait en 1609 !...

    Matthieu Valet
    "Jusqu’où vont-ils aller? Hier à #Lyon, des #policiers ont été lynchés et fracassés par une foule de voyous. Ils ont libéré l’auteur présumé d’un vol à l’arraché de chaîne. Cet Algérien, connu de la #Police, était interdit de territoire! Blessée, la policière a eu 7 jours d’ITT !"

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    7. Un petit sourire pour terminer (même si la cause du sourire, en elle-même, n'est pas drôle du tout). Vous connaissez celui qui étrangle un policier, mais qui, arrêté, dit qu'il n'a pas pu le faire car il est... gaucher des deux mains !!!!! Imparable, non ? Il fallait oser le dire, eh, bien ! il a osé ! Il porte le doux prénom, bien "d'chez nous", de Younes, et s'est fait connaître à... Perpignan. Bien entendu il faisiat l'objet d'une OQTF qui, bien entendu, n'a pas été appliquée, dans ce foutoir/pétaudière/poubelle du monde en quoi le Système a tranformé notre beau Pays par l'immigration/invasion massive qu'il nous impose depuis les années 1975...

    https://www.lindependant.fr/2022/07/21/tribunal-de-perpignan-je-nai-pas-pu-lui-serrer-la-gorge-je-suis-gaucher-des-deux-mains-10433581.php

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    Illustration supplémentaire du mot d'Audiard :"Les cons ça ose tout ! C'est même à ça qu'on les reconnaît !..."

     

     

     

    À DEMAIN !

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  • Éphéméride du 1er mai

    1802 : Fondation de l'École Spéciale militaire de Saint Cyr

     

     

     

    1402 : Jean de Béthencourt quitte La Rochelle avec son associé, Gadifer de la Salle  

     

    Jean de Béthencourt est alors Chancelier de Charles VI.

    Il débarque à Lanzarote, île peu peuplée de l’archipel des Canaries, et soumet facilement les Guanches qui habitent l’île. Il conquiert ensuite les îles voisines de Fuerteventura et de El Hierro, reconnaissant la suzeraineté du roi de Castille, Henri III. Celui-ci lui concède en retour le titre de Roi des îles Canaries.     

    Originaire de Grainville-la-Teinturière, dans le pays de Caux, en Normandie, il meurt sans descendance, transmettant ses biens et son nom à ses familiers. Il est ainsi à l'origine des diverses familles Bettencourt ou Betancour (l'orthographe variant selon les zones géographiques et linguistiques). 

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    1449 : Institution par les Orfèvres parisiens de "l’offrande du May à Notre-Dame de Paris"

     

    Cette tradition1er mai,charles ix,jean de bettencourt,muguet,vauban,sorbonne,richelieu,girardon,jacques lemercier,louis xiv,lille,pont de pierre prit différentes formes au cours des siècles. Au début, il s’agissait d’un arbre feuillu, décoré de banderoles et de rubans, que l’on plantait solennellement devant le maître-autel de la cathédrale, en signe de dévotion mariale.

    Bien plus tard, les Mays de Notre-Dame de Paris furent de grands tableaux commandés presque chaque année, de 1630 à 1707, par la Corporation des orfèvres parisiens pour les offrir à la cathédrale, au printemps suivant, le 1er mai, en l'honneur de la Vierge Marie.

    Il  y en eut jusqu’à 76 dans la cathédrale, avant leur dispersion par la Révolution : il en reste une cinquantaine aujourd’hui, treize seulement restant exposés dans Notre-Dame…

     

    De l’Encyclopédie Larousse :

    May de Notre-Dame de Paris

    Nom donné au tableau commandé chaque année entre 1630 et 1707 (à l'exception des années 1683 et 1684) par la corporation des orfèvres pour être offert, dans les premiers jours de mai, à la cathédrale de Paris.

    Ces 76 tableaux, dus à des peintres en renom, mesurant 11 pieds de haut (soit environ 3,50 m) sur 8 pieds 6 pouces de large (soit environ 2,75 m) tirent pour la plupart leurs sujets des Actes des Apôtres.

    Ils étaient accrochés entre les arcades, dans la nef et le chœur de la cathédrale. Dispersés à la Révolution, les Mays de Notre-Dame, dont un certain nombre ont été perdus, se retrouvent au Louvre (Le Sueur, Saint Paul à Éphèse, 1649) et dans certains musées de province (Rouen, Toulouse, Marseille, Clermont-Ferrand) ou dans des églises (Paris, Saint-Thomas-d'Aquin; Versailles, Saint-Louis; Toulouse, Saint-Pierre, Saint-Étienne).

    En 1938, 11 mays ont été déposés au musée d'Arras, dont ceux de Michel I Corneille (Saint Paul et saint Barnabé à Lystre, 1644), de Michel II Corneille (la Vocation de saint Pierre et de saint André, 1672), de Bon Boullogne (Jésus guérissant les malades, 1678), de Joseph Parrocel (Saint Jean dans le désert, 1694).

    Actuellement, 7 mays, parmi les plus importants, sont exposés à Notre-Dame de Paris, où ils décorent les chapelles latérales :

    - J. Blanchard, Descente du Saint-Esprit, 1634;

    - La Hyre, Saint Pierre guérissant les malades, 1635;

    - Ch. Poerson, Prédication de saint Pierre, 1642;

    - S. Bourdon, Crucifixion de saint Pierre, 1643;

    - Ch. Le Brun, Martyre de saint André, 1647, et Lapidation de saint Étienne, 1651;

    - L. Testelin, Flagellation de saint Paul, 1655. 

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    Vue de la nef au XVIIIème siècle : les grands Mays sont accrochés aux chapiteaux des piliers de la nef. Musée Notre-Dame de Paris... 

    http://www.notredamedeparis.fr/la-cathedrale/linterieur/peintures/les-grands-mays-de-notre-dame-de-paris/

     

     

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    1561 : Aux origines du muguet du premier mai...

     

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    Galant homme, dans ces temps troublés et souvent sinistres, Le roi Charles IX offre un brin de muguet à toutes les dames de la Cour, et souhaite qu'il en soit dorénavant ainsi à chaque premier mai.....

    Charles IX, qui n'est pas le roi le plus connu du grand public - ni celui qui a eu le règne le plus facile !...- se trouve être, ainsi, à l'origine de trois des habitudes sociales les plus répandues aujourd'hui dans la société, cinq siècles après son règne :

    • le début de l'année au Premier janvier (décision notifiée par l'Édit de Roussillon)...

    • ... et donc les plaisanteries du premier avril (période vers laquelle commençait l'année, avant l'uniformisation de l'Édit de Roussillon : voir l'Éphéméride du 9 août);

    • et le muguet du premier mai...

     

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    1635 : Création de la chapelle de la Sorbonne

     

    Le cardinal de Richelieu, Proviseur de la Sorbonne, en pose la première pierre, en présence de l'architecte Jacques Lemercier. Les travaux seront terminés en 1653.

     

    paris1900.lartnouveau.com/paris05/la_sorbonne/chapelle_de_la_sorbonne.htm

     

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    La chapelle (ci-dessus) renferme aujourd'hui le tombeau du cardinal (ci dessous), mort en 1642 : un mausolée de marbre sculpté par François Girardon

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    1633 : Naissance de Vauban

             

    1er mai,charles ix,jean de bettencourt,muguet,vauban,sorbonne,richelieu,girardon,jacques lemercier,louis xiv,lille,pont de pierreIl est probablement le plus grand ingénieur militaire que la France ait jamais connu, mais son génie embrassait aussi bien d'autres disciplines.

    Saint Simon, qui est très loin d'être toujours indulgent, a fait une exception pour Vauban :

    "...Vauban s'appelait Le Prestre, petit gentilhomme de Bourgogne tout au plus, mais peut-être le plus honnête et le plus vertueux de ce siècle, et avec la grande réputation du plus savant homme dans l'art des sièges et de la fortification, le plus simple, le plus vrai et le plus modeste. C'était un homme de médiocre taille, assez trapu, qui avait fort l'air de guerre, mais en même temps un extérieur rustre et grossier, pour ne pas dire brutal et féroce. Il n'était rien moins: jamais homme plus doux, plus compatissant, plus obligeant, mais respectueux sans nulle politesse, et le plus avare ménager de la vie des hommes, avec une valeur qui prenait tout sur soi, et donnait tout aux autres…"

     

    Ci dessous, les fortifications de Saint Martin de Ré, le plus bel exemple d'un réduit insulaire :  &n

  • Éphéméride du 18 avril

    1974 : Mort de Marcel Pagnol

     

     

     

    1601 : Début de la reconstruction de la cathédrale Sainte-Croix d'Orléans 

         

    Quasiment détruite en février 1568, durant les Guerres de religion (seules restèrent intactes les chapelles absidiales rayonnant autour du chœur, ainsi que les deux premières travées de la grande nef), Henri IV promit aux habitants sa reconstruction. Il posa la première pierre du nouvel édifice avec la Reine, Marie de Médicis, le 18 avril 1601.

    Mais, si le chœur fut terminé en 1623, le transept en 1636, il faudra attendre... le 8 mai 1829 pour l'inauguration du bâtiment totalement achevé : c'est le Roi Charles X qui présida la cérémonie. 

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    C'est peut-être à l'occasion de cette destruction/reconstruction des tours de la cathédrale d'Orléans que l'on peut dire un mot des Compagnons du Devoir.

    Cette sorte de confrérie regroupait ceux qui possédaient le savoir-faire - qui est bien l'une des plus belles formes du savoir... - et se proposait également de le transmettre aux jeunes générations, par le biais d'un apprentissage long - puisqu'il s'agissait d'effectuer un Tour de France - mais, du coup même, éminemment enrichissant et formateur, non seulement pour l'acquisition des gestes et savoirs, mais aussi pour la construction de la personnalité du jeune Compagnon.

    Ce mouvement est attesté dès les grands chantiers des cathédrales ogivales, un peu partout en France, et se reconnaît, curieusement pour certains, trois inspirateurs : le roi Salomon (constructeur du Temple de Jérusalem), Maître Jacques et le père Soubise.

    Ces deux derniers ont très probablement vécu en France, vraisemblablement lors des Guerres de religion, qui ont provoqué la scission du Compagnonnage, en 1401, pendant la construction des tours de la cathédrale d'Orléans : après la scission entre compagnons catholiques et compagnons protestants, ceux-ci détruisirent la flèche de la cathédrale d'Orléans, en 1568, dans la nuit du 23 au 24 mars : les quatre piliers de la croisée furent minés, leur chute entraînant l'écroulement de presque toute l'église, qui sera également pillée, et, donc, reconstruite à partir de 1601.

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    Le compas et l'équerre, "emblème" des Compagnons 

    cathedrale.chez-alice.fr/ 

     

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    1619 : Parution des "Voyages de la Nouvelle France", de Champlain

     

    Champlain publie, avec privilège royal, le récit des Voyages du Sieur de Champlain en la Nouvelle France, depuis l’année 1615 jusques à la fin de l’année 1618 :

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    Édition de 1632, en cinq tomes

    http://books.openedition.org/pum/6804

    Et, dans notre AlbumL'aventure France racontée par les cartes voir la photo "Navigateurs (IV) : Samuel de Champlain")

     

     

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    1802 : Premier Te Deum à Notre-Dame depuis la Révolution

             

    Le Concordat a été signé l'année précédente. Quatre jours auparavant, le 14 avril, Chateaubriand a fait paraître Le Génie du Christianisme, ouvrage décisif pour la restauration du culte et de l'Église après la tourmente révolutionnaire (voir l'Éphéméride du 14 avril).

    En ce jour de Pâques, tous les dignitaires du régime sont là, dans la cathédrale rendue au culte catholique, pour la première cérémonie officielle depuis la Terreur : anciens conventionnels, régicides, révolutionnaires acharnés....

    Du général Delmas, à qui il demande, très satisfait de la beauté de la cérémonie, ce qu'il en a pensé, Napoléon reçoit cette réponse :

    "Il n'y manque que les cent mille hommes qui se sont fait tuer pour supprimer tout cela..."

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    The Re-Establishment of the Cult : a Te Deum at Notre-Dame de Paris, 18th April 1802, Victor Jean Adam

     

     

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    1855 : Classification officielle des Vins de Bordeaux

           

    La Classification officielle des vins de Bordeaux de 1855 est la référence établie à l'époque sur la demande de l'empereur Napoléon III pour l'Exposition universelle de Paris de 1855.

    Les vins furent classés en importance du premier au cinquième cru.

    Tous les rouges venaient de la région du Médoc sauf le Château Haut-Brion, produit dans les Graves.

    Les blancs furent limités à la variété liquoreuse des Sauternes et Barsac sur trois niveaux.  

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      bordeaux.com/Tout-Vins/Classification.aspx?contentId=42

    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes voir la photo "La lente création du vignoble")

     

     

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    1878 : Mort d'Eugène Belgrand

     

    Polytechnicien, Ingénieur général des Ponts et Chaussées, Eugène Belgrand participa à la rénovation de Paris dirigée par le Baron Haussmann : on lui doit les égouts de Paris... 

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     egoutsparis.free.fr/role.htm

     

     

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    1951 : Création de la CECA

             

    Six pays : la France, la Belgique, l'Allemagne, le Luxembourg, l'Italie et les Pays-Bas signent le Traité instituant un marché commun du charbon et de l'acier : c'est la Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier...

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    1974 : Mort de Marcel Pagnol

     

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    https://www.marcel-pagnol.com/fr/

     

     

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    2012 : Création du Parc national des Calanques

             

    Il s'agit du 10ème Parc national français, qui sont au nombre de onze, et l'un des trois seuls au monde s'étendant à la fois sur la terre et sur la mer (avec ceux du Cap, en Afrique du Sud, et de Sydney, en Australie).

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    3 janvier,sainte geneviève,paris,pantheon,attila,gaule,puvis de chavannes,huns,saint etienne du mont,larousse,joffreCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

    l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),

    écouter 59 morceaux de musique,

    et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Éphémérides  :

     

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