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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • À quoi servent les rois ?, par Christophe Barret.

    Où l’on voit, à travers l’exemple de trois souverains européens, que la monarchie assure l’unité du pays par delà les changements de gouvernement. Les monarques constitutionnels ne servent à rien ! Tel est le lieu commun sans cesse répété, qui correspond à ce que l’on voit d’ordinaire : des personnages qui passent leur temps dans les cérémonies officielles et qui tiennent des propos convenus. Il faut cependant se méfier des apparences. Chez nos voisins européens, les rois et les reines sont manifestement populaires. Cela signifie que les peuples apprécient les fonctions qu’ils remplissent. Dans l’article qu’il consacre à trois pays, la Belgique, l’Espagne et la Grande-Bretagne, l’historien Christophe Barret montre que la monarchie royale assure, en la personne du roi ou de la reine, l’unité du pays par-delà les changements de gouvernement, les conflits sociaux et les crises. La fonction symbolique assumée par les monarques s’accompagne d’un rôle politique aussi concret que discret : celui de médiateur lors des discussions relatives à la formation du gouvernement.

    « They misled the Queen ! » (« Ils ont trompé la reine ! »). Que n’a-t-on pas entendu, dans la foule des pro-Union européenne réunis devant le Parlement de Westminster, au lendemain de la réprobation par la plus haute cour de justice civile écossaise de l’initiative de Boris Johnson et de son gouvernement de forcer une prolongation de la traditionnelle période de vacance des députés des Communes et des Lords ? Et, hors des frontières du Royaume-Uni, chacun y est allé de son commentaire sur les pouvoirs réels de Sa Gracieuse Majesté. Elizabeth II n’est, en fin de compte, pas sortie de sa neutralité effective. La justice, du reste, ne lui reprochera rien, elle qui a finalement paraphé un décret à la légalité remise en cause. L’interprétation d’une constitution coutumière n’est pas toujours aisée. Elle montre en tous cas, que le pouvoir de souverain constitutionnel n’est pas aussi figé qu’il n’y paraît.

     

    En Belgique et en Espagne, on l’on dispose de constitutions écrites, on questionne également la figure du monarque constitutionnel. Constitutionnalistes, historiens et commentateurs insistent sur la nécessité de préserver la neutralité effective du chef de l’État. « Le roi ne peut pas tous les jours faire la une des journaux », déclarait récemment un professeur de droit au journal espagnol El Mundo. N’empêche, en même temps, l’ancien Premier ministre socialiste Felipe González se demandait, lui, s’il ne fallait pas donner davantage de pouvoir au roi Philippe VI, dans le processus de désignation du Premier ministre, alors que son pays doit célébrer son quatrième rendez-vous électoral en quatre ans.

     

    Outre-Quiévrain comme outre-Pyrénées, alors que la constitution de gouvernements de pleins exercices se fait attendre, on s’interroge sur la manière de mener au mieux la médiation qui doit mener à la constitution d’une majorité parlementaire. On est loin d’un simple exercice de style.Dans un dossier consacré aux monarchies d’Europe de la revue Diplomatie, Francis Delpérée, président de l’Académie internationale de droit constitutionnel, précise quelques points fondamentaux quant au rôle du roi dans le processus de désignation d’un chef du gouvernement. « En l’espèce, le roi ne décide de rien, même avec l’accord de ses ministres. Mais il intervient, parfois même il s’immisce, dans une procédure en cours. L’on est ici au cœur de la ‘boîte noire’ exécutive. C’est-à-dire qu’il n’est pas toujours aisé de dé-mêler la part exacte que le chef de l’État et d’autres acteurs ont pu prendre au cours d’un processus complexe de décision. Des influences subtiles et discrètes peuvent s’exercer à ce moment. » Le roi retrouve ici « une liberté de mouve-ment. Limité, sans doute, mais réelle ».

     

    En Belgique, l’action du roi peut s’appuyer sur l’action d’un « explorateur et celle d’un formateur ». Le roi de Belges a ainsi constaté en décembre 2018, le besoin d’une répétition électorale, finalement intervenue en mai 2019. En Espagne, en écho à la déclaration de Felipe González, des voix s’élèvent pour demander que l’action de Philippe VI soit doublée par celle d’un médiateur à la mode belge. Quels que soient les mécanismes de la prise de décision, le roi, comme tout chef d’État, est seul pour ce travail de médiation. Dans une démocratie digne de ce nom, il ne peut pas toujours être en première ligne. Il ne peut pas même, indique Francis Delpérée, être un « redresseur des torts ». Avant de préciser, de manière décisive : « Quoi qu’ils disent ou quoi qu’ils fassent, les rois sont dans le cap du pouvoir.» C’est plus fondamentalement le rôle du roi comme garant de l’unité nationale et de la justice qui est souvent mis en exergue.

     

    Comme le rappelle le roi Philippe de Belgique : « La Belgique est un pays qui trouve sa richesse et sa force dans sa diversité et dans son capital humain. La monarchie est une institution avant tout humaine. Elle est au service des gens, à commencer par les plus fragiles. Chaque Roi ou Reine, avec sa personnalité propre, est appelé à mettre en valeur et à stimuler le meilleur en chacun. C’est cela être le Roi des Belges.»
     
  • Paris, 14 mai 2010: hommage est rendu au ”bon roi Henri”....

                Une Année Henri IV aurait-elle été possible pour le tricentenaire de son assassinat, en 1910 ? Poser la question, c'est -évidemment- y répondre..... Nous ne cessons de le dire, comme nous l'avons déjà fait aussi pour la diffusion -puis la re-diffusion- de l'excellent téléfilm sur L'évasion de Varennes: l'écroulement de cette immense et si lourde chape de plomb du mensonge, du travestissement des faits, de la déformation de notre Histoire ne pourra pas rester sans conséquences; diverses, multiples et variées. Encore ne saisit-on pas tout à fait aujourd'hui l'importance -ni les répercussions, forcément à venir- de l'écroulement de cet autre mur....

                Réjouissons-nous donc de ce changement considérable des choses, et poussons à la roue pour que s'accentue encore ce mouvement...

                Voici deux comptes-rendus des deux cérémonies importantes, et réussies, qui se sont tenues le 14 mai -jour anniversaire de l'assassinat d'Henri IV- dans sa bonne ville de Paris, qu'il a si positivement transformée: Le Grand Paris d'Henri IV.pdf

                C'est d'abord le lancement du site internet Henri IV, le règne interrompu, premier site multimédia de référence sur Henri IV , que vous pourrez découvrir tout à loisir, si vous ne l'avez déjà fait. Ce site fait partie de la collection multimédia Célébrations nationales . Il est publié par le ministère de la Culture en partenariat avec la Société Henri IV

                 Puis, plus spectaculaire évidemment, l'inauguration de l'installation « Astronomy Domine », commandée à Jean-Charles de Castelbajac, et qui sera visible du 14 mai au 14 juillet dans le ciel parisien, près de la statue équestre d'Henri IV, au Pont-Neuf.

                 Ces deux éclatantes manifestations d'attachement à la personne, à l'esprit et à l'oeuvre du grand roi ont été présidées par le Ministre de la Culture, en présence du Prince Jean de France, Duc de Vendôme, descendant direct du Vert galant.....

    PRINCE A ROME 2.jpg

     Décembre 2009, le Prince est à Rome, pour l'ouverture de l'Année Henri IV/

    ici, il est à Saint Jean de Latran, devaant la statue de son ancêtre.....

    Un site multimédia pour le 400e anniversaire de la mort d'Henri IV

     

                Le 14 mai, à l’Hôtel de Sully, Frédéric Mitterrand a présidé au lancement du site internet « Henri IV, le règne interrompu » en présence du Prince Jean de France, Duc de Vendôme.

    prince jean henri iv 2010.jpg

                « Henri IV, Le règne interrompu ». Le premier site multimédia de référence sur Henri IV (1533-1610) et son époque a été inauguré par Frédéric Mitterrand le 14 mai, jour anniversaire de la mort du Roi, il y a quatre cents ans. Le site présente le premier roi Bourbon sous tous les aspects de sa très riche personnalité : le politique, bien sûr, le pacificateur, l'auteur de l'édit de Nantes, le restaurateur de la prospérité et de la grandeur du royaume, mais aussi le séducteur, l’écrivain, le chrétien, l’homme de guerre, le bâtisseur.
                Le site comprend plus de 500 archives et documents iconographiques. Les concepteurs ont notamment réuni, avec le concours du Centre de musique baroque de Versailles, une palette complète des musiques composées et jouées à la charnière des XVIe et XVIIe siècles.
    « Henri IV, le règne interrompu » fait partie de la collection multimédia Célébrations nationales . Il est publié par le ministère de la Culture en partenariat avec la Société Henri IV et grâce à la participation de nombreuses institutions culturelles et de producteurs de musique.

                Le 14 mai 1610. Le roi Henri IV était assassiné à Paris, rue de la Ferronnerie, par François Ravaillac, alors qu’il se rendait en carrosse à l’Arsenal chez son ministre et ami Sully. Le geste de Ravaillac intervient alors que la population s’inquiète de l’entrée en guerre de la France contre des puissances catholiques.
                Quelques heures avant sa mort, le Roi eut ces mots prémonitoires : « Vous ne me connaissez pas maintenant, vous autres; mais je mourrai un de ces jours, et quand vous m’aurez perdu, vous connaîtrez lors ce que je valais et la différence qu’il y a de moi aux autres hommes ».

                Un roi d’heureuse mémoire. A travers les siècles et quel que soit le régime politique, le Béarnais va rester dans les mémoires comme le roi bienfaisant qui s’est intéressé personnellement aux conditions d’existence de la population des villes et des campagnes. C’est le roi de « la Poule au Pot », dont la politique va être à l’origine d’un véritable renouveau pour l’agriculture.
                On se souviendra aussi que, dans la guerre (1589-1593) qui l’oppose aux ligueurs pour conquérir son royaume, Henri IV a eu le constant souci de réduire les pertes humaines. Enfin, avec l’application de l’édit de Nantes, il apparaît comme le roi de la réconciliation nationale, celui qui met un terme aux conflits sanglants qui ont opposé catholiques et protestants.

                La statue équestre du Pont-neuf. Celle que l’on peut admirer aujourd’hui a été érigée en 1818 par Louis XVIII, à l’endroit même où se dressait celle qui avait été dressée deux cents ans plus tôt par l’épouse du Roi Henri, Marie de Médicis. Cette première statue a été abattue par les révolutionnaire en août 1792, après l’abolition de la monarchie.
                Lors de la restauration de la statue, il y a cinq ans, on a retrouvé dans le ventre du Cheval de bronze, un exemplaire de La Henriade de Voltaire, des Œconomies Royales de Sully et de l’Histoire du Roi Henri le Grand d’Hardouin de Péréfixe.

     

    Hommage à Henri IV

     

                Le 14 mai, Frédéric Mitterrand a inauguré « Astronomy Domine » une installation commandée à Jean-Charles de Castelbajac en hommage au roi Henri IV dont on célèbre le 400e anniversaire de la mort. L’installation sera visible du 14 mai au 14 juillet dans le ciel parisien, près de la statue équestre d'Henri IV, au Pont-Neuf.

    PRINCE JEAN HENRI IV 2010 1.jpg

    Le modèle des souverains.

     

                En inaugurant l’installation conçue par Jean-Charles de Castelbajac, Frédéric Mitterrand a rendu hommage à « celui qui est resté pour chacun le modèle des souverains. […] Si nous célébrons un triste événement, a précisé le Ministre, c’est pour marquer notre attachement constant, par-delà les siècles écoulés, à ce grand souverain victime du fanatisme, dont il ne pouvait qu’être la cible pour en avoir été l’adversaire parfait dans toute son action de roi comme d’ailleurs dans toute sa vie. C’est aussi pour dire que, par-delà cette mort, les valeurs de ce monarque exemplaire ont triomphé. »
                Le triomphe de ces valeurs font ainsi de l’œuvre d’Henri IV une source d’inspiration pour l’avenir. « Ces valeurs, chacun les connaît, ce sont celles de la tolérance et de la liberté, indissociables d’une leçon de joie de vivre, d’énergie et de solidarité humaine. Ce sont aussi les valeurs de la culture et de la foi dans l’humanisme des arts. »
                Evoquant l’installation de Jean-Charles de Castelbajac, le Ministre a jugé que placer dans la main du roi « une épée lumineuse, c’est rappeler aussi que la paix repose sur le courage, que la justice ne va pas sans l’appui de la force, et c’est montrer que sans les lumières de l’esprit et du cœur pour nous guider, la force et le courage – toutes les vertus – ne sont rien. »

                La statue équestre du Pont-neuf. Celle que l’on peut admirer aujourd’hui a été érigée en 1818 par Louis XVIII, à l’endroit même où se dressait celle qui avait été dressée deux cents ans plus tôt par l’épouse du Roi Henri, Marie de Médicis. Cette première statue a été abattue par les révolutionnaire en août 1792, après l’abolition de la monarchie.
                Lors de la restauration de la statue, il y a cinq ans, on a retrouvé dans le ventre du Cheval de bronze, un exemplaire de La Henriade de Voltaire, des Œconomies Royales de Sully et de l’Histoire du Roi Henri le Grand d’Hardouin de Péréfixe.

                Le 14 mai 1610. Le roi Henri IV était assassiné à Paris, rue de la Ferronnerie, par François Ravaillac, alors qu’il se rendait en carrosse à l’Arsenal chez son ministre et ami Sully. Le geste de Ravaillac intervient alors que la population s’inquiète de l’entrée en guerre de la France contre des puissances catholiques.
                Quelques heures avant sa mort, le Roi eut ces mots prémonitoires : « Vous ne me connaissez pas maintenant, vous autres; mais je mourrai un de ces jours, et quand vous m’aurez perdu, vous connaîtrez lors ce que je valais et la différence qu’il y a de moi aux autres hommes ».

     

     

    Annexe: un peu d'Histoire, et d'émotion: lu dans Le Pélerin....

     

     

    henri IV DAGUE RAVAILLAC.jpg

     

     

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (8)

    Photo (de gauche à droite) : Michel d'Ornano, Michel Poniatowsi, Valéry Giscard d'Estaing

     

    2293089609.14.jpgNous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg1ère partie : l’Homme Masse

     

    L'ETABLISSEMENT

    La perte de l'Indochine va permettre à Edmond Giscard, relevé d'Estaing, de faire une énorme fortune. Le mécanisme est simple. La SOFFO rachète des sociétés, sucreries, raffineries, tissages, ou plantations, au moindre prix. Les propriétaires sont trop heureux de trouver un acquéreur. Edmond Giscard transformera les biens confisqués par les Vietminh en dommages de guerre, payés rubis sur l'ongle, dans les meilleurs délais. De dérogations en autorisations, ce bel argent sera investi dans l'immobilier, un marché en pleine expansion. L'abandon de l'Indochine se traduira pour la SOFFO par une augmentation du capital qui passera en 1966, à quinze millions quatre cent cinquante mille nouveaux francs. Ce qui explique l'enthousiasme des actionnaires à réélire Edmond à la présidence du conseil d'administration.

    Entre temps, les Giscard se sont fait anoblir par le conseil d'Etat, qui les autorisera à relever le nom de d'Estaing. Pour y parvenir, ils n'ont pas hésité à déshonorer leur famille de bonne bourgeoisie en lui inventant, comme ancêtre une fille de joie qui se serait fait faire un enfant par l'amiral d'Estaing. Ce qui est manière d'afficher leur appartenance à une oligarchie de déclassés. Pourtant, en dépit de cette noblesse d'emprunt, René et Edmond restent des pièces rapportées, réduits au rôle de prince consort. Dans un système matriarcal le pouvoir appartient aux femmes et celle d'Edmond, May est une personne de grande classe.

    Donc May veille. Elle pousse Edmond et, ma foi, le prince consort ne réussit pas trop mal. Les thés et les bridges avec les Georges-Picot, les François-Poncet, les d'Ormesson, les Broglie, le gratin, y contribuent. Elle se tient à sa place, au centre de la toile d'araignée qu'elle a tissée, invisible et vigilante. May est une femme d'une remarquable intelligence.

    Elle a été la collaboratrice de son père, dont elle éditera d'ailleurs les mémoires. L'argent c'est bien. Il en faut et même beaucoup. Edmond s'en occupe. Cependant, seul le pouvoir politique permet de maîtriser, dans une France, dont l'économie passe sous le contrôle de l'Etat, le profit. Cela, Bardoux l'avait compris et l'héritière a conservé la leçon.

    Mais il restait l'homme d'un autre âge. May va former l'un de ses garçons le plus doué, Valéry, dès l'enfance pour le préparer à la fonction de prince de l'Etablissement. Il faut qu'il accède, un jour, à la direction de l'Etat. Valéry sera donc élevé comme le dauphin de la République.

    Celui qu'elle nomme affectueusement Valy sort en juin de polytechnique second de sa promotion, dure déception car seul le premier est admis, sans concours, à l'E.N.A. Qu'importe. Cette année-là et cette année-là seulement, grâce à May, on en prendra deux. Ce qui lui permettra de rejoindre le cousin François entré par la grande porte, celle du concours. Valy effectuera son stage de « dépaysement » auprès du haut-commissaire pour la Sarre, Gilbert Grandval, un ami de papa. Ce qui lui permettra d'obtenir une note de stage exceptionnelle : 19 sur 20. Lors de l'examen de sortie, le jury sera présidé par François-Poncet. Que de bonnes fées se seront penchées sur le berceau du jeune prince. Il ne sortira néanmoins, qu'au troisième rang. Comme son cousin, il choisira l'inspection des finances. Qu'à cela ne tienne. Maman obtiendra du gouverneur Wilfrid Baumgartner que son fils fasse un stage à la Banque de France. Privilège insigne : son rapport de stage sera adressé à toute la promotion. Celle-ci doit savoir que le rang de sortie importe moins que les protections. Elle comprendra.

    Valy a besoin d'un mentor. Il le trouvera en la personne du prince de Broglie, qui connaîtra le destin tragique que l'on sait. Un petit groupe de gamins aux dents longues s'organise, sous la tutelle bienveillante du futur assassiné. On y retrouve Jean-Jacques Servan-Schreiber, Jacques Duhamel, Jean d'Ormesson, un peu plus tard Jean-François Deniau et Claude Brossolette, qui appartiennent à une génération suivante d'énarques, dont Valy s'institue le répétiteur. Les charmants jeunes-gens se réunissent rue Pierre 1er de Serbie. L'on y discute beaucoup, l'on y boit pas mal et l'on ne dédaigne pas les jolies mannequins.

    Le jeune inspecteur adjoint des finances sera envoyé à la Trésorerie Générale d'Alger. Ceux qui l'ont connu à cette époque se souviennent d'un garçon avide de plaisirs, parfois faciles, mais aussi de relations plus financières que mondaines. Il devient urgent de le marier. Le prince de Broglie va s'en charger. Les Fabre-Luce possèdent une délicieuse filleule, Anne-Aymone Sauvage de Brantes, une jeune fille bien sous tous les rapports, ravissante, pieuse, qu'une timidité presque maladive préserve des tentations du monde dans lequel elle vit. Ce n'est pas rien, AnneAymone : elle descend du baron Schneider et sa belle-mère est née Faucigny Lucinges, noblesse du second empire, bon genre, grand chic, la crème de l'Etablissement. L'on ne donne pas une fille pareille à un paltoquet. May a bien travaillé : ses bridges, ses thés et ses petits fours ont permis le beau mariage.

    Voici Valy parvenu au sommet de l'Etablissement, dont son père n'occupait qu'un degré inférieur, dont le grand-père Bardoux n'était qu'un serviteur zélé mais maladroit. Il aura fallu deux mariages, un réseau de plus en plus serré de relations, une grosse fortune, accumulée en peu de temps, grâce aux faveurs du pouvoir. Il ne lui restera plus qu'à faire un parcours sans faute ou presque, sinon une vilaine affaire de faux bilans et de dividendes fictifs, dans laquelle se trouve impliquée la « banque des intérêts français », tout un programme, moins une banque d'ailleurs qu'une officine, qui dépend des Giscard. Le 19 décembre 1965 De Gaulle le chasse du ministère des finances et exige prompte et bonne justice. Heureusement Michel Debré, son remplaçant aux Finances, veille. Le principal accusé aura l'obligeance de se suicider, l'avocat de la partie civile, « la caisse des marchés de l’Etat », défenseur des contribuables lésés, oubliera de se présenter, à l'audience, l'affaire sera expédiée sans que le nom de Giscard ait été prononcé. Ainsi fonctionne l'Etablissement. Les socialistes le découvriront lors d'une autre affaire, celle des avions renifleurs, quand Mitterrand protégera son prédécesseur et enterrera, à la demande de Fabius, le dossier.

    Cette brève incursion dans la biographie de M. Giscard montre qu'il n'est pas le descendant de bons bourgeois auvergnats, ni même de Louis XV par la main gauche mais l'arrière petit cousin de Carnot, le petit fils d'une Georges-Picot, le cousin par alliance des Fabre-Luce et surtout l'époux d'une Schneider. Que l'on ne prétende pas que ce fut sans influence sur sa carrière. Les fils du juge ne commencèrent à s'enrichir, non plus petitement comme leurs ancêtres mais rapidement et grandement, que lorsqu'ils devinrent un Carnot et un Georges-Picot. La colonisation leur apporta et plus encore la décolonisation. Le travail, l'épargne, le goût d'entreprendre ne furent pour rien dans une fortune fondée sur des « affaires » que seules leurs relations dans l'appareil de l'Etat rendirent fructueuses. Quand ils eurent l'imprudence de violer la loi, ils trouvèrent des protections même parmi leurs adversaires politiques. Ce qui ne les empêchera pas — à charge de revanche ? — de maquiller en crime crapuleux l'exécution de l'un de leurs amis, que l'ampleur et l'audace de ses trafics rendaient compromettant.

    Grâce à Giscard l'Etablissement gouvernera directement la France. Les ministres sont choisis dans le Gotha : Poniatowski ou d'Ornano. Ce sera une grave faute, la pire qu'il ait commise en deux siècles. Il se démasquera au moment où s'ouvre une crise structurelle, que, par un étrange aveuglement, il n'avait pas prévu. Si étrange que cela ? Sans doute pas si l'on considère qu'il ne s'intéresse qu'au court terme. Lui prêter de grands desseins est absurde. Il faudrait qu'il croie dans les idées. Certes, ses membres jouent volontiers les libéraux mais dans la pratique ils sont étatistes. Pendant qu'il était aux finances, Giscard a resserré le carcan du contrôle des prix. Cette contradiction ne les gêne pas. Pourtant, du fait de son origine, l'Etablissement est révolutionnaire. Non au plan économique. Il a trop profité du capitalisme financier pour le mettre en question. Du moins à celui des mœurs. Giscard a pris le pouvoir en entonnant « le chant du départ ». Il prétendait changer la vie. Les socialistes aussi, encore que Mitterrand préfère « la marche consulaire ». On y a vu une simple habileté, le désir de flatter le goût du changement des Français. Giscard était sincère, même s'il entrait une part de calcul. L'Etablissement a horreur de l'ancienne France. Il est né de la négation de ses valeurs religieuses et morales. Mammon est son dieu, un dieu jaloux qui ne souffre pas le partage.

    Plus qu'aucun chef d'Etat, Giscard a contribué à détruire la famille : libéralisation de l'avortement, révolution contraceptive, majorité à dix-huit ans, divorce par consentement mutuel, égalité des droits entre les enfants adultérins et les légitimes, fiscalité qui avantage les concubins. Cela servait la consommation de masse. Le sexe fait vendre. Il y avait davantage, l'Etablissement réduit l'homme à sa fonction économique. Il n'est qu'un producteur et qu'un consommateur. Aussi convient-il de dissoudre les solidarités familiales mais aussi le patriotisme local, et l'identité nationale, déraciner l'homme dans un perpétuel brassage des populations et des cultures. Quand le gouvernement attire les familles d'immigrés sous un prétexte humanitaire, il poursuit un objectif économique : mieux vaut que les immigrés consomment leurs revenus sur place plutôt que d'en expédier le principal aux leurs, restés au pays. Cela fera marcher le commerce. Cet objectif prosaïque en dissimule un autre : massifier la culture. Enfants de Français et fils d'immigrés trouvent un langage commun dans une culture cosmopolite, d'origine américaine : le rock, et ses dérivés, la bande dessinée, des séries de télévision comme Dallas. Il est évident que la famille, conservatoire des traditions, devient un obstacle tout comme l'attachement aux solidarités familiales et à la terre natale contrarient la mobilité de l'emploi. Il ne s'agit pas de faire des migrants des Français mais de faire des Français des migrants dans leur propre pays. Cela vient de loin. Barrès déjà dénonçait les déracinés.

    Pendant les 23 ans de gouvernement de la France par l'Etablissement, de façon mitigée sous le règne de Charles de Gaulle et ouverte du temps de Giscard, le processus de massification de la production puis de la consommation ne fut pas compensé comme il aurait dû l'être par une politique de protection de la famille, de décentralisation, de renforcement de l'identité culturelle. Ce fut le contraire. Les forces de résistance, nécessaires, fut-ce pour l'équilibre psychique de l'individu, furent méthodiquement démantelées avec pour conséquences la drogue, l'alcoolisme, la pornographie, la petite délinquance. Les immigrés en souffrirent autant que les Français. Imagine-t-on le chagrin d'un père marocain dont les filles revendiquent une liberté sexuelle qui abolit du jour au lendemain un millénaire de traditions coraniques ?

    Il s'agit d'un plan conduit de façon méthodique. L'on prétend que la loi n'a fait que s'adapter à l'évolution des mœurs. C'est l'inverse que l'on constate quand la libéralisation de l'avortement fut imposée, 70 % des Françaises lui étaient hostiles. L'historien s'aperçoit d'ailleurs que l'Etablissement n'a régné sans partage qu'à trois reprises, sous le Directoire, pendant l'Empire autoritaire, de 1851 à 1860, durant le septennat de Giscard. Ce furent trois périodes de dissolution morale. Est-ce un hasard ? Une couche sociale — il ne s'agit pas d'une classe mais d'une coterie — qui tient sa puissance de la corruption ne peut imaginer qu'une société à son image. Néanmoins, il lui fallait un bras séculier. Le prolétariat intellectuel le lui fournira.     

    A suivre  (A venir : Mai 68 : la révolution du prolétariat intellectuel)

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray :    

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  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (8)

     

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg1ère partie : l’Homme Masse

     

    L'ETABLISSEMENT

    La perte de l'Indochine va permettre à Edmond Giscard, relevé d'Estaing, de faire une énorme fortune. Le mécanisme est simple. La SOFFO rachète des sociétés, sucreries, raffineries, tissages, ou plantations, au moindre prix. Les propriétaires sont trop heureux de trouver un acquéreur. Edmond Giscard transformera les biens confisqués par les Vietminh en dommages de guerre, payés rubis sur l'ongle, dans les meilleurs délais. De dérogations en autorisations, ce bel argent sera investi dans l'immobilier, un marché en pleine expansion. L'abandon de l'Indochine se traduira pour la SOFFO par une augmentation du capital qui passera en 1966, à quinze millions quatre cent cinquante mille nouveaux francs. Ce qui explique l'enthousiasme des actionnaires à réélire Edmond à la présidence du conseil d'administration.

    Entre temps, les Giscard se sont fait anoblir par le conseil d'Etat, qui les autorisera à relever le nom de d'Estaing. Pour y parvenir, ils n'ont pas hésité à déshonorer leur famille de bonne bourgeoisie en lui inventant, comme ancêtre une fille de joie qui se serait fait faire un enfant par l'amiral d'Estaing. Ce qui est manière d'afficher leur appartenance à une oligarchie de déclassés. Pourtant, en dépit de cette noblesse d'emprunt, René et Edmond restent des pièces rapportées, réduits au rôle de prince consort. Dans un système matriarcal le pouvoir appartient aux femmes et celle d'Edmond, May est une personne de grande classe.

    Donc May veille. Elle pousse Edmond et, ma foi, le prince consort ne réussit pas trop mal. Les thés et les bridges avec les Georges-Picot, les François-Poncet, les d'Ormesson, les Broglie, le gratin, y contribuent. Elle se tient à sa place, au centre de la toile d'araignée qu'elle a tissée, invisible et vigilante. May est une femme d'une remarquable intelligence.

    Elle a été la collaboratrice de son père, dont elle éditera d'ailleurs les mémoires. L'argent c'est bien. Il en faut et même beaucoup. Edmond s'en occupe. Cependant, seul le pouvoir politique permet de maîtriser, dans une France, dont l'économie passe sous le contrôle de l'Etat, le profit. Cela, Bardoux l'avait compris et l'héritière a conservé la leçon.

    Mais il restait l'homme d'un autre âge. May va former l'un de ses garçons le plus doué, Valéry, dès l'enfance pour le préparer à la fonction de prince de l'Etablissement. Il faut qu'il accède, un jour, à la direction de l'Etat. Valéry sera donc élevé comme le dauphin de la République.

    Celui qu'elle nomme affectueusement Valy sort en juin de polytechnique second de sa promotion, dure déception car seul le premier est admis, sans concours, à l'E.N.A. Qu'importe. Cette année-là et cette année-là seulement, grâce à May, on en prendra deux. Ce qui lui permettra de rejoindre le cousin François entré par la grande porte, celle du concours. Valy effectuera son stage de « dépaysement » auprès du haut-commissaire pour la Sarre, Gilbert Grandval, un ami de papa. Ce qui lui permettra d'obtenir une note de stage exceptionnelle : 19 sur 20. Lors de l'examen de sortie, le jury sera présidé par François-Poncet. Que de bonnes fées se seront penchées sur le berceau du jeune prince. Il ne sortira néanmoins, qu'au troisième rang. Comme son cousin, il choisira l'inspection des finances. Qu'à cela ne tienne. Maman obtiendra du gouverneur Wilfrid Baumgartner que son fils fasse un stage à la Banque de France. Privilège insigne : son rapport de stage sera adressé à toute la promotion. Celle-ci doit savoir que le rang de sortie importe moins que les protections. Elle comprendra.

    Valy a besoin d'un mentor. Il le trouvera en la personne du prince de Broglie, qui connaîtra le destin tragique que l'on sait. Un petit groupe de gamins aux dents longues s'organise, sous la tutelle bienveillante du futur assassiné. On y retrouve Jean-Jacques Servan-Schreiber, Jacques Duhamel, Jean d'Ormesson, un peu plus tard Jean-François Deniau et Claude Brossolette, qui appartiennent à une génération suivante d'énarques, dont Valy s'institue le répétiteur. Les charmants jeunes-gens se réunissent rue Pierre 1er de Serbie. L'on y discute beaucoup, l'on y boit pas mal et l'on ne dédaigne pas les jolies mannequins.

    Le jeune inspecteur adjoint des finances sera envoyé à la Trésorerie Générale d'Alger. Ceux qui l'ont connu à cette époque se souviennent d'un garçon avide de plaisirs, parfois faciles, mais aussi de relations plus financières que mondaines. Il devient urgent de le marier. Le prince de Broglie va s'en charger. Les Fabre-Luce possèdent une délicieuse filleule, Anne-Aymone Sauvage de Brantes, une jeune fille bien sous tous les rapports, ravissante, pieuse, qu'une timidité presque maladive préserve des tentations du monde dans lequel elle vit. Ce n'est pas rien, AnneAymone : elle descend du baron Schneider et sa belle-mère est née Faucigny Lucinges, noblesse du second empire, bon genre, grand chic, la crème de l'Etablissement. L'on ne donne pas une fille pareille à un paltoquet. May a bien travaillé : ses bridges, ses thés et ses petits fours ont permis le beau mariage.

    Voici Valy parvenu au sommet de l'Etablissement, dont son père n'occupait qu'un degré inférieur, dont le grand-père Bardoux n'était qu'un serviteur zélé mais maladroit. Il aura fallu deux mariages, un réseau de plus en plus serré de relations, une grosse fortune, accumulée en peu de temps, grâce aux faveurs du pouvoir. Il ne lui restera plus qu'à faire un parcours sans faute ou presque, sinon une vilaine affaire de faux bilans et de dividendes fictifs, dans laquelle se trouve impliquée la « banque des intérêts français », tout un programme, moins une banque d'ailleurs qu'une officine, qui dépend des Giscard. Le 19 décembre 1965 De Gaulle le chasse du ministère des finances et exige prompte et bonne justice. Heureusement Michel Debré, son remplaçant aux Finances, veille. Le principal accusé aura l'obligeance de se suicider, l'avocat de la partie civile, « la caisse des marchés de l’Etat », défenseur des contribuables lésés, oubliera de se présenter, à l'audience, l'affaire sera expédiée sans que le nom de Giscard ait été prononcé. Ainsi fonctionne l'Etablissement. Les socialistes le découvriront lors d'une autre affaire, celle des avions renifleurs, quand Mitterrand protégera son prédécesseur et enterrera, à la demande de Fabius, le dossier.

    Cette brève incursion dans la biographie de M. Giscard montre qu'il n'est pas le descendant de bons bourgeois auvergnats, ni même de Louis XV par la main gauche mais l'arrière petit cousin de Carnot, le petit fils d'une Georges-Picot, le cousin par alliance des Fabre-Luce et surtout l'époux d'une Schneider. Que l'on ne prétende pas que ce fut sans influence sur sa carrière. Les fils du juge ne commencèrent à s'enrichir, non plus petitement comme leurs ancêtres mais rapidement et grandement, que lorsqu'ils devinrent un Carnot et un Georges-Picot. La colonisation leur apporta et plus encore la décolonisation. Le travail, l'épargne, le goût d'entreprendre ne furent pour rien dans une fortune fondée sur des « affaires » que seules leurs relations dans l'appareil de l'Etat rendirent fructueuses. Quand ils eurent l'imprudence de violer la loi, ils trouvèrent des protections même parmi leurs adversaires politiques. Ce qui ne les empêchera pas — à charge de revanche ? — de maquiller en crime crapuleux l'exécution de l'un de leurs amis, que l'ampleur et l'audace de ses trafics rendaient compromettant.

    Grâce à Giscard l'Etablissement gouvernera directement la France. Les ministres sont choisis dans le Gotha : Poniatowski ou d'Ornano. Ce sera une grave faute, la pire qu'il ait commise en deux siècles. Il se démasquera au moment où s'ouvre une crise structurelle, que, par un étrange aveuglement, il n'avait pas prévu. Si étrange que cela ? Sans doute pas si l'on considère qu'il ne s'intéresse qu'au court terme. Lui prêter de grands desseins est absurde. Il faudrait qu'il croie dans les idées. Certes, ses membres jouent volontiers les libéraux mais dans la pratique ils sont étatistes. Pendant qu'il était aux finances, Giscard a resserré le carcan du contrôle des prix. Cette contradiction ne les gêne pas. Pourtant, du fait de son origine, l'Etablissement est révolutionnaire. Non au plan économique. Il a trop profité du capitalisme financier pour le mettre en question. Du moins à celui des mœurs. Giscard a pris le pouvoir en entonnant « le chant du départ ». Il prétendait changer la vie. Les socialistes aussi, encore que Mitterrand préfère « la marche consulaire ». On y a vu une simple habileté, le désir de flatter le goût du changement des Français. Giscard était sincère, même s'il entrait une part de calcul. L'Etablissement a horreur de l'ancienne France. Il est né de la négation de ses valeurs religieuses et morales. Mammon est son dieu, un dieu jaloux qui ne souffre pas le partage.

    Plus qu'aucun chef d'Etat, Giscard a contribué à détruire la famille : libéralisation de l'avortement, révolution contraceptive, majorité à dix-huit ans, divorce par consentement mutuel, égalité des droits entre les enfants adultérins et les légitimes, fiscalité qui avantage les concubins. Cela servait la consommation de masse. Le sexe fait vendre. Il y avait davantage, l'Etablissement réduit l'homme à sa fonction économique. Il n'est qu'un producteur et qu'un consommateur. Aussi convient-il de dissoudre les solidarités familiales mais aussi le patriotisme local, et l'identité nationale, déraciner l'homme dans un perpétuel brassage des populations et des cultures. Quand le gouvernement attire les familles d'immigrés sous un prétexte humanitaire, il poursuit un objectif économique : mieux vaut que les immigrés consomment leurs revenus sur place plutôt que d'en expédier le principal aux leurs, restés au pays. Cela fera marcher le commerce. Cet objectif prosaïque en dissimule un autre : massifier la culture. Enfants de Français et fils d'immigrés trouvent un langage commun dans une culture cosmopolite, d'origine américaine : le rock, et ses dérivés, la bande dessinée, des séries de télévision comme Dallas. Il est évident que la famille, conservatoire des traditions, devient un obstacle tout comme l'attachement aux solidarités familiales et à la terre natale contrarient la mobilité de l'emploi. Il ne s'agit pas de faire des migrants des Français mais de faire des Français des migrants dans leur propre pays. Cela vient de loin. Barrès déjà dénonçait les déracinés.

    Pendant les 23 ans de gouvernement de la France par l'Etablissement, de façon mitigée sous le règne de Charles de Gaulle et ouverte du temps de Giscard, le processus de massification de la production puis de la consommation ne fut pas compensé comme il aurait dû l'être par une politique de protection de la famille, de décentralisation, de renforcement de l'identité culturelle. Ce fut le contraire. Les forces de résistance, nécessaires, fut-ce pour l'équilibre psychique de l'individu, furent méthodiquement démantelées avec pour conséquences la drogue, l'alcoolisme, la pornographie, la petite délinquance. Les immigrés en souffrirent autant que les Français. Imagine-t-on le chagrin d'un père marocain dont les filles revendiquent une liberté sexuelle qui abolit du jour au lendemain un millénaire de traditions coraniques ?

    Il s'agit d'un plan conduit de façon méthodique. L'on prétend que la loi n'a fait que s'adapter à l'évolution des mœurs. C'est l'inverse que l'on constate quand la libéralisation de l'avortement fut imposée, 70 % des Françaises lui étaient hostiles. L'historien s'aperçoit d'ailleurs que l'Etablissement n'a régné sans partage qu'à trois reprises, sous le Directoire, pendant l'Empire autoritaire, de 1851 à 1860, durant le septennat de Giscard. Ce furent trois périodes de dissolution morale. Est-ce un hasard ? Une couche sociale — il ne s'agit pas d'une classe mais d'une coterie — qui tient sa puissance de la corruption ne peut imaginer qu'une société à son image. Néanmoins, il lui fallait un bras séculier. Le prolétariat intellectuel le lui fournira.     

    A suivre  (A venir : Mai 68 : la révolution du prolétariat intellectuel)

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray :    

    1     2     3     4     5     6     7

     

    lafautearousseau

  • Images du 21 janvier 2014, à Paris, Lyon (avec les Princes de la Maison de France) et à Marseille

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    Le 21 janvier, à Paris et à Lyon,  a été commémoré en présence des Princes de la Maison de France

     

    = A Paris, à Saint Germain l'Auxerrois, autour de Mgr le Comte de Paris

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     Au cours de la Messe, célébrée à la demande de l'Oeillet Blanc et présidée par Dom Philippe Piron, père Abbé de Kergonan, le Chef de la Maison royale de France, Monseigneur le comte de Paris a rédigé et lu avec beaucoup d'émotion les intentions de prières pour le Roi Louis XVI, pour la Reine Marie-Antoinette et bien sûr pour Louis XVII, mort seul et abandonné dans un cachot du Temple*.

    Compte-rendu plus détaillé sur La Couronne 

     

    = Le prince Jean de France, duc de Vendôme, commémore le roi Louis XVI à Lyon 

    Le Prince et Stéphane Blanchonnet

    Le prince Jean de France, duc de Vendôme a assisté à la messe célébrée en mémoire du roi Louis XVI en l’église Saint-Denis de la Croix-Rousse à Lyon. La messe plus suivie que d’habitude en raison de la présence du prince Jean était célébrée par l’abbé Jérôme Billioud.

    A l’issue de la cérémonie religieuse, le Prince a salué la figure de Louis XVI dans la sacristie et a participé avec joie à la traditionnelle galette des rois. 

    Le duc de Vendôme a ensuite conversé avec les convives en évoquant ses engagements et a répondu en toute simplicité à ceux d'entre eux qui lui lui demandaient des nouvelles de la princesse Philoména et des jeunes princes.

    Compte-rendu plus détaillé sur La Couronne

     

    = A Marseille, la Messe pour Louis XVI a été célébrée dans la basilique du Sacré-Coeur, en présence d'une assistance nombreuse

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    Monseigneur Jean-Pierre Ellul préside la cérémonie

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     La Fédération Royaliste Provençale et le Souvenir Bourbonien 

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     A la sortie de la Messe, de jeunes militants d'Action française proposent exemplaires de "L'Action Française 2000" et tracts sur le colloque qu'ils organisent le 8 février.

     

    * La prière du 21 janvier de Mgr. le Comte de Paris

    "Pour Louis XVI, par la grâce de Dieu Roi de France et de Navarre, qui accomplit jusqu'à la mort son devoir d'oint du Seigneur, qui, victime innocente, offrit le sacrifice de sa vie au Roi du Ciel afin que le peuple français retrouve la paix. 

    Pour la reine Marie Antoinette, fidèle à sa foi, qui accompagna jusqu'au martyre le Roi Très Chrétien son époux.
     
    Pour l'Enfant Roi Martyr, emmuré après avoir été avili par ses bourreaux et qui mourut abandonné de tous dans la prison du Temple.
     
    Pour la Maison Royale de France élue par Dieu en la personne de Clovis, de ses successeurs et des Saints du sang de France pour conduire les destinées de la France, fille aînée de l'Eglise, afin qu'assistée de la force du Saint Esprit Paraclet, elle demeure fidèle à la foi de sainte Clotilde, féconde en oeuvres de justice et établie dans la paix du coeur de Jésus.
      
    Pour Louis Philippe Joseph, duc d'Orléans, qui fut l'un des instruments par lesquels le martyre s'accomplit, nous vous demandons grâce, Seigneur, et moi, Henri, je vous supplie, Dieu de Miséricorde, de me donner d'être l'instrument de votre volonté.
      
    Et pour la France, notre pays, qui, plus que jamais, a besoin de toutes ses forces vives pour retrouver et conserver sa grandeur dans la justice et l'unité. Par l'intercession de Notre-Dame, Reine de France, de Saint Michel Archange et de saint Louis, Roi de France.
       
    Amen       
    Henri Comte de Paris, Duc de France
     
     
    Sources : La Couronne - AF Provence - Lyon poeple.
     
  • Dernière minute : Excellentes analyses d’Olivier Perceval ce matin sur France info et hier sur Boulevard Voltaire

    perceval.JPGComme il est parfaitement douteux que nos 17 000 visiteurs uniques / mois (chiffre d’ailleurs en croissance constante) sachent qui est Olivier Perceval et comme nous devons nous exprimer de telle façon que tous sachent et puissent comprendre de quoi nous parlons, précisons tout d’abord qu’Olivier Perceval est le Secrétaire Général du CRAF (Centre Royaliste d’Action Française), l’une des composantes du courant d’Action Française et l’une des plus actives et des plus remuantes, à Paris.

    Olivier Perceval a donc été appelé à s’exprimer, ce matin, sur France Info,  à une heure de grande écoute, sur la crise qui secoue la République ; et, même si ce fut trop bref et si l’on aimerait que les médias donnent plus souvent et plus longtemps la parole aux hommes qui représentent notre courant politique, les propos d’Olivier Perceval sont allés à l’essentiel qu’il avait, d’ailleurs, déjà exprimé, hier, sur Boulevard Voltaire, sous le titre : Hollande, ça sent la fin de règne. Sur la perte de ce qu’il reste de légitimité à la République, ses réflexions concordent parfaitement avec les nôtres, ici, dans Lafautearousseau.

    Son analyse nous paraît suffisamment claire, juste et équilibrée, pour que nous la reproduisions ici. Notre sentiment est, en effet, que nous avons moins besoin d’un royalisme folklorique ou braillard que d’un royalisme intellectuellement solide, même s’il est vrai qu’il y a – et doit y avoir – plusieurs demeures dans la Maison du Père.

    (Lire le texte ci-après)

    Qu’on veuille bien permettre au royaliste que je suis de faire part de son sentiment, en marge de l’affaire Cahuzac, sur la posture de plus en plus instable de la République. 

    D’abord, je voudrais préciser que le mensonge d’État, la corruption, les lois ineptes ne sont pas l’apanage exclusif de la gauche libérale socialiste. La droite libérale démocratique (celle que la gauche, entre deux insultes, reconnaît quand même comme républicaine) pratique le même sport à peu près au même rythme. 

    Ces deux faces d’une même médaille utilisent la règle du jeu électoral convenue, où comme dans « Qui veut gagner des millions » sort, tous les cinq ans, un heureux gagnant. 

    Mensonge, corruption… Mais rappelons-nous : cela a commencé dès la Révolution ! Tandis que Danton s’enrichissait, comme de nombreux « citoyens décideurs » avec la récupération des « fermes générales » et le pillage des biens de l’Église, que 60 départements sur 84, malencontreusement consultés, souhaitaient le maintien de la monarchie, qu’on écrasait dans le sang les révoltes populaires qui éclataient partout en France, on fondait la République une et indivisible, déjà dans le mépris du peuple que l’on séduisait par le mensonge ou soumettait par la terreur. 

    Comment se peut-il que, née ainsi, la République produise de bons fruits ? Jusqu’alors, la République tenait sa légitimité de la défense de la Nation, cette mission régalienne qu’elle eut l’intelligence d’hériter de la monarchie capétienne, non sans la déformer et faire du nationalisme une caricature belliciste. 

    Mais ses abandons successifs de souveraineté pour dissoudre la patrie dans l’Union européenne, elle-même antichambre du mondialisme anglo-saxon, lui fait perdre son reste de légitimité, la rendant de plus en plus étrangère à la France réelle. La loi Taubira, qui s’inscrit dans ce planning mondialiste et qui vise à transformer nos peuples de France en une foule anonyme de clones asexués, complétant en cela le projet de métissage obligatoire défendu par Sarkozy, devrait achever de nous convaincre que la République, non seulement n’est pas la France, mais encore qu’elle met en danger notre patrie, laquelle, tout compte fait, ne se portait pas si mal sous la monarchie !

  • Respect pour la monarchie ! [Le Parisien Magazine. Humeur]

    Illustration La Couronne 

     

    Par Clara Dupont-Monod

    Bien-sûr, cela ne va pas très loin, mélange de considérations frivoles et de quelques autres plus sérieuses, même d'autres plus profondes [Le Parisien Magazine, 29.10]. Et l'on écarte d'un revers de plume cette Action française chargée de tous les défauts, dont il est si commode de se distancier. Sans laquelle, pourtant, l'idée royale qu'on compare et qu'on loue ici, se réduirait sans-doute aujourd'hui à un fantasme tout en paillètes. Cela ne nous relèvera pas de l'abîme civilisationnel où nous sommes plongés. N'importe ! L'idée simple ici est qu'il existe un autre abîme : entre la France républicaine d'aujourd'hui et ce que fut la France royale. Et l'auteur conclut à l'endroit de cette dernière : « Ma révérence ! ». Cette humeur s'intitule « Respect pour la monarchie ! »   Cela a un sens. Ce n'est pas grand chose. Ce n'est pas rien ... LFAR   

     

    AVT_Clara-Dupont-Monod_4831.jpgPlus on s’enfonce dans la crise politique, plus la monarchie redore son blason. Mais si. Ecoutez autour de vous : on n’a jamais autant entendu les mots « citoyenneté » et « Etat fort », précisément parce que ces valeurs périclitent. Et, à observer le bal des courtisans, les ors de la cour élyséenne, les adoubements et les disgrâces qui rythment la vie des palais (Bourbon, Luxembourg...), on se demande si une bonne vieille monarchie ne serait pas plus cohérente avec le décorum républicain.

    Avec style et couronne

    Entendons-nous. Il ne s’agit pas de louer Action française ni de ressortir la bannière à fleurs de lys. Mais de rêver un peu aux bienfaits insoupçonnés d’un système qui, avouons-le, a son charme. Ce que prouve The Crown, une excellente série diffusée sur Netflix à partir du 4 novembre. Attention, on risque de brûler sa carte d’électeur ! The Crown raconte 63 ans de règne d’Elizabeth II, reine d’Angleterre. Un mélange de Game of Thrones (moins la nudité) et de House of Cards (moins la démocratie). Surtout, cette monarchie, mine de rien, affiche certaines qualités absentes de notre vie politique.

    Par exemple, l’allure. Entre une Elizabeth (incarnée par Claire Foy) qui descend de calèche, la nuque droite, et un président qui ruisselle sous la pluie, soyons honnêtes, y a pas photo (comparez aussi une Diana qui sut élégamment faire sa vie ailleurs tandis que, en France, nous avons un président en scooter. Le seul Français qui fit preuve d’une noble discrétion, c’est Mitterrand, et c’était bien un monarque). Continuons. Et regardons les effets : une foule qui scande « We want a king ! », une autre, indignée, à l’usine Alstom de Belfort… Enfin, entre un système assez féministe pour privilégier une dame, tandis que son mari reste figurant, et les attaques machistes entendues dans un hémicycle, que choisissez-vous ?... 

    Ah ! j’oubliais le sens du tragique : de Sissi à la reine Fabiola, chez les aristocrates, même le chagrin a du panache ! Ajoutons qu’une monarchie est compatible avec une logique parlementaire : l’excellente Revue des deux mondes de ce mois-ci, consacrée à « La Nostalgie du roi », rappelle que c’est sous Louis XIV qu’émergea l’Etat français moderne. Moralité : un sondage du 29 août de l’institut BVA révèle que 17 % des Français voudraient d’un roi comme chef de l’Etat, et 39 % (+ 16 points par rapport à 2007) y verraient un effet positif sur l’unité nationale. Ma révérence !   

    Le Parisien Magazine

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Excellente - comme toujours - Charlotte d'Ornellas !...

    Récapitulons :

    1. L'Etat républicain idéologique, le Système, nous taxe et nous surtaxe, nous tond littéralement, faisant de nous le Peuple le plus imposé de la terre...

    2. Une partie de cet argent, à nous volé, est employé par ce Système pervers, malfaisant, nuisible, à "changer le peuple" ! Pardon : à assurer "la transition démographique".

    Bref, à nous voler le Pays, à nous déposséder de notre France !

    Contre ce Système qui nous tue à petit feu, une seule solution : le tuer, lui, avant qu'il n'ait terminé son sale boulot !

    Et, pour cela, proposer inlassablement à nos compatriotes la seule action qui vaille :

    "une action réellement d'opposition, c'est--à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime" (Léon Daudet)

     

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    1. Tribune de Christophe Dickès (dans Le Figaro) : "Pourquoi retirer aux traditionalistes ce que Jean-Paul II et Benoît XVI avaient accordé ?"

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir...

    "François le mauvais" a choisi : "la Paix soit avec vous", disent les prêtres, lors de la Messe : lui préfère mettre la guerre, la division, la discorde, la désunion au milieu du troupeau; c'est un Pape de guerre civile...

     

    2. Dans Le FigaroTunisie : le président Saied veut des «mesures urgentes» contre l'immigration subsaharienne, affirmant que sa présence est source de «violence et de crimes».

    Kais Saied a présidé une réunion du Conseil de sécurité nationale «consacrée aux mesures urgentes qui doivent être prises pour faire face à l'arrivée en Tunisie d'un grand nombre de migrants clandestins en provenance d'Afrique subsaharienne», selon un communiqué de la présidence.

    Lors de cette réunion Kais Saied a tenu un discours extrêmement dur sur l'arrivée de «hordes des migrants clandestins» dont la présence en Tunisie est selon lui source de «violence, de crimes et d'actes inacceptables», insistant sur «la nécessité de mettre rapidement fin» à cette immigration.

    https://www.lefigaro.fr/flash-actu/tunisie-le-president-saied-veut-des-mesures-urgentes-contre-l-immigration-subsaharienne-20230221

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    3. De Fabien Bouglé : 

    "Avec le titre de cet article on comprend bien que le report de la réforme par les allemands du marché de l'électricité est clef pour fragiliser le nucléaire français : "Marché de l'électricité : une réforme clé pour sécuriser le #nucléaire en France"

    https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/marche-de-lelectricite-une-reforme-cle-pour-securiser-le-nucleaire-en-france-1909189

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    4. D'accord avec Guillaume Bigot : 

    "Guerre en Ukraine. La France avait tous les atouts pour jouer un rôle important mais pas sans capitaine et avec un navire qui prend l'eau de toute part..."
     
    (extrait vidéo 9'40)
     

     

    5. L'escroquerie éolienne démontrée par les chiffres : de 2020 à 2022, le parc installé - donc la capacité de production - a augmenté de 15% (+3 GW). La production de 2022 (37,5 TWh) est pourtant inférieure de 5% par rapport à celle de 2020 (39,6 TWh) ! Comme on dit : Quand y a pas de vent, y a pas de vent, donc pas de courant...

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    6. D'accord avec Driss Ghali, à une nuance de près, et de taille, tout de même : pas "ce pays", Driss Ghali, mais ce Système, qui cornaque ce pays et le mène à la mort :

    "Ce pays est devenu fou. Il renonce à sa langue, l'une des plus belles au monde, pour essayer de singer les Américains. Mais que se passe-t-il dans le cerveau des dirigeants de La Poste qui appelle "pick up" un service de "collecte" ?"

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    Et "i" commerce ? Commerce en ligne, tout simplement !

     

    6 BIS. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui avec Défense de la Langue française qui vient d'attribuer au magazine Elle sa "palme du ridicule hivernal " :

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    "Ils" n'ont que le mot "diversité" à la bouche et "ils" - en l'occurrence, "elles" ! - détruisent et saccagent l'un des pans de la diversité du monde : l'apport de la langue française...

     

     

    À DEMAIN !

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  • Martinique, ”Vendée créole” : la victoire des royalistes sur les républicains en 1794...

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    Vendée créole - La chouannerie en Martinique, Odile de Lacoste Lareymondie, Via romana, 2015, 89 pages, 15 euros

    Quatrième de couverture :

    Histoire inconnue du grand public et ignorée des manuels scolaires, la victoire de la Vendée créole contre la République en 1794 fut celle des blancs, mulâtres et noirs unis dans une même résistance à la barbarie révolutionnaire.

    Mais quelles furent les motivations, les figures et les campagnes de cette armée fidèle à son Dieu, fidèle à son roi ? Qui connaît encore l'incroyable destinée de son chef, Bernard de Percin, le Charette de la Martinique, celle de Dubuc de Marcoussy le fier artilleur, de Sainte-Catherine et Montlouis Jaham à la tête de leurs compagnies d'hommes de couleur ?

    Odile de Lacoste Lareymondie est la descendante directe de ce Percin-canon dont elle fait revivre l'épopée, ce "triomphe des humbles sur les chimères des coupeurs de têtes jacobins".

    Sa courte monographie se lit très facilement mais, surtout, très agréablement et très utilement, car elle rend bien compte de l'essentiel : dans une société raffinée, sur une île paradisiaque, dans un monde où tout respirait la joie de vivre, l'irruption foudroyante de la folie sanguinaire des idéologues.

    On pense évidemment à Talleyrand : "Qui n'a pas vécu dans les années voisines de 1789 ne sait pas ce que c'est que le plaisir de vivre", mais aussi à ce passage de la correspondance entre Voltaire et Frédéric II de Prusse, que Gustave Thibon aimait à citer, dans lequel Frédéric écrit : "Nous avons connu, mon cher Voltaire, le fanatisme de la Religion; un jour, peut-être, connaitrons-nous celui de la Raison, et ce sera bien pire !..."

    C'est ainsi que commence l'histoire contée par Odile de Lacoste Lareymondie : dans la douceur de vivre, l'insouciance, la légèreté. Puis, très vite, les choses s'accélèrent : de la métropole n'arrivent plus que des nouvelles de fureur, de Terreur; et, surtout, de sinistres représentants d'un pouvoir fanatique, intolérant, brutale et, très bientôt, sanguinaire... :

    Donatien de Rochambeau.jpg(page 78) "...Rochambeau est vainqueur (ci contre; il est le fils du Rochambeau envoyé par Louis XVI  aux Amériques, ndlr). Il est maître de la Martinique, installe toutes les lois de la Convention nationale : tribunal révolutionnaire, guillotine, chasse aux clercs, fermeture des églises, confiscation des biens des émigrés.

    Alors commence une chasse aux esclaves perdus ou enfuis, les nègres marrons, ceux qui n'ont plus de maîtres, plus de maison, et il les fait fermement rentrer dans leur état d'esclaves, et les répartit sur les habitations encore debout.

    La Martinique s'enferme dans la Terreur révolutionnaire, coupée de ses voisins par un blocus décidé par Rochambeau, pour empêcher le retour des émigrés et des Anglais..."

    Mais la Martinique ne va pas se laisser faire, et Bernard Percin va devenir le symbole de la résistance, dont le point d'orgue sera l'action dite "Bataille de l'Acajou", qui se déroula sur les deux jours des 24 et 25 septembre 1970...

    (page 36) : "...Le 24 septembre 1790, un détachement de la garde nationale quitte Fort-Royal : ils sont vingt, commandés par Labarthe, un pharmacien, pour chercher des vivres, des hommes et des mulets... Prévenu par ses guetteurs (...) Bernard attend le signal chez son ami Barthouil, dans la plaine du Lamartinique lamentin.jpgmentin (ci contre) (...) Avec ses mulâtres, il fond sur le détachement. Tapis dans les marais, les hommes tirent et font mouche avec leurs fusils. Plusieurs révolutionnaires tombent; Bernard se réserve Labarthe. Il avance vers lui et, de ses deux pistolets, l'abat. Le reste de la petite troupe s'enfuit..."

    Ensuite, Bernard va tendre un piège aux républicains, venus venger leurs camarades, et les attaquer, exactement comme le faisaient vendéens et chouans :

    (pages 37 à 40) : "...Nous sommes le 25 septembre 1970, en pleine saison des pluies, et le niveau de la mangrove est assez haut (...) et l'ennemi arrive : 1.400 hommes sortent de Fort-Royal pour se diriger sur le Lamentin, puis le Gros-Morne. 600 hommes au Pain de Sucre, sur la côte atlantique, doivent les rejoindre au Gros-Morne sous les ordres de Bacquié. Chabrol, à la tête de 500 soldats, se sépare de la colonne et choisit un autre sentier pendant que Dugommier et ses 900 hommes avancent en direction de l'Acajou où ils doivent faire leur jonction. Les grenadiers sont en tête, quatre pièces d'artillerie suivent; tous ces hommes ont chaud, ils sont moites, et une grosse pluie tropicale s'abat sur eux.

    Arrivés trempés à la Trompeuse, ils s'engagent sur le chemin encombré de débris d'arbres, de cocos, de palmes, d'arbres du voyageur éparpillés. Les habitants (surnom donné aux "locaux", face aux républicains venus de métropole, ndlr) laissent l'ennemi approcher, avancer au milieu de cette barricade, au pas, les chevaux hennissent, leurs pattes empêtrées dans ces obstacles, toute la troupe se retrouve dans ce dédale au ralenti.

    Dugué, fils, les observe, tapi avec ses 150 hommes dans la végétation luxuriante qui marquait la frontière avec la mangrove. Il ouvre le feu sur la queue de la colonne, qui est décimée par les tirs.

    martinique case navire.jpgBernard de Percin, depuis les hauteurs de l'Acajou, assiste au début de l'offensive. Il se met en marche en direction de l'habitation Jorna de la Calle pour attaquer par le flanc et renforcer Dugué. Au grand galop, il tire sur le milieu de la colonne, à la tête de sa petite troupe. (illustration : Case-Navire d enos jours, où vivait Bernard de Percin)

    Courville et Dugué père, à l'Acajou, sur l'habitation Levassor, attendent, prêts à recevoir la tête de colonne qui a pu s'extraire de la barricade. Ils l'accueillent par des décharges de fusil.

    Les patriotes sont en situation critique, harcelés sur trois côtés. Les habitants et les hommes de couleur, tous habiles chasseurs, abrités derrière les arbres, tirent à coup sûr.

    Dugommier crie ses ordres mais les patriotes sont affolés, fuient en désordre, c'est la mêlée puis le carnage. Bernard décharge ses deux pistolets à la fois sur tout ce qui bouge, il brise son épée en combattant puis se lance à la cravache sur les canons; corps à corps, les artilleurs défendent leurs pièces, Lacoste saute sur un soldat, Perrcin prend l'autre et lui casse la tête à coup de crosse de son pistolet puis s'empare du canon. Il le point contre l'ennemi et en abat 22.

    Le chemin est inondé de sang, couvert de cadavres. La moitié de la colonne (470 hommes) reste sur le champ de bataille, l'autre a pris la fuite avec Dugommier... Dugué, Lacoste, Courville, Passerat de la Chapelle ont fait 70 prisonniers. Bernard donne l'ordre à ses hommes de ramasser fusils, sabres, munitions et, fier, avec son canon, remonte au Gros-Morne suivi des trois autres pièces d'artillerie.

     

    Gribeauval 2.jpg

    Les canons en service dans l'armée royale, sous Louis XVI, étaient ceux dits "de Gribeauval", très certainement les meilleurs du monde en leur temps (voir notre Ephéméride du 9 mai)...

     

     

    Le gouverneur en les voyant arriver avec leur trophée s'adresse à Bernard :

    - Bernard, vous êtes le plus remarquable des chefs du parti de la campagne, grâce à votre courage, vous avez pris un canon, seul, à la cravache. Nous vous devons la victoire. Cette bataille de l'Acajou va galvaniser nos troupes.

    - Vive Percin, vive Percin-Canon, crie la foule des femmes et des enfants.

    Le camp, couvert de gloire, s'endort dans la nuit tropicale bruissante. Victoire et son père sont rassurés : Bernard est vivant, ils ont gagné, peut-être pourra-t-on rentrer à Case-Navire et reprendre la vie paisible d'avant ? (fin du chapitre, page 40).

    Malheureusement, la guerre civile follement déclenchée en métropole par la folie sanguinaire des idéologues révolutionnaires totalitaires va s'exporter "aux îles"; et il va falloir se battre, encore, pour préserver la liberté de l'homme intérieur contre les fanatiques de la Raison...

    vendee coeur.jpg(page 56) : "...Le 13 décembre 1792, l'Assemblée coloniale déclare la guerre à la France républicaine. Les colons et l'Assemblée, sous l'autorité du gouverneur Béhague, proclament :

    "Autorisés par les princes, frères du roi, ils conserveront le pavillon blanc et ne recevront aucune li ni nouvelles forces de la métropole, jusqu'à ce qu'elle soit en paix, qu'en conséquence de l'état déplorable du royaume, ils ouvrent leurs portes à toutes les nations commerçantes d'Europe et d'Amérique."

    Bernard de Percin et Gallet de Saint-Aurin se regardent, amers, eux qui ont combattu avec leurs pères les Anglais pendant des années, ils sont obligés maintenant de faire appel à eux, pour se protéger de leur mère-patrie, la France, qui les trahit..."

    A partir de là, tout va très vite : le 10vril 1793, les royalistes s'emparent du Fort de la Trinité, après avoir neutralisé les batteries du Fort du Marin, tenues par les républicains. C'est toujours l'héroïque et indomptable Bernard Percin, Percin-Canon, qui mène les assauts victorieux : "Si dans cent ans - dit-il - on exhume mes ossements et qu'on les heurte les uns contre les autres, le son qui en sortira sera celui de "Vive le Roi !"..."

    "...En quelques jours, ils se rendent maîtres de Case-Pilote, du Gros-Morne, de Trinité, du Robert, du François, du Lamentin et du Marin. Une grande partie de la population, restée très attachée aux Bourbons et au clergé, les soutient activement..."(page 66). Bernard Percin a choisi d'établir un camp fixe, où il concentrera ses nombreuses prises (armes, canons, munitions...) : ce sera le Camp-Décidé. Rochambeau vient l'attaquer. Il a fait prisonnier Jaham Desrivaux, fidèle compagnon de Bernard, et l'un des meilleurs parmi les royalistes. L'assaut de Rochambeau est un désastre pour lui : humilié, affaibli par la perte de tant d'hommes et de matériel, il se venge en faisant fusiller Jaham. Pourtant, Bernard Percin était prêt à se rendre, seul, en échange de la vie de son ami et lieutenant... "Au petit matin, on vit avancer sur la savane de République-ville Jaham Desrivaux, escorté d'un détachement de soldats. Sur sa figure régnait une expression sublime et héroïque car il venait de refuser la vie qu'on voulait lui conserver à la condition de renier son parti et ses opinions. Il tomba et mourut comme il avait vécu, brave, et dévoué à Dieu et au Roi..."

    Héroïsme pur, noblesse de l'âme et du coeur, sommets du dévouement : face à la plus ignoble et à la plus implacable des barbaries qu'elle ait eu à connaître dans son Histoire, partout la France suscitait des modèles et des héros; ainsi s'accomplissait, ainsi se vivait cette sentence de saint Paul, "Où le péché abonde, la grâce surabonde..."

    Peu de tempTERREUR.jpgs après, Rochambeau réussit un coup de main sur Vert-Pré : cette défaite obligera Bernard Percin à abandonner le Camp-Décidé. Il faudra même fuir temporairement vers Trinidad (dans une zone appartenant aux Anglais et aux Espagnols) : "...Rochambeau est vainqueur. Il est maître de la Martinique, installe toutes les lois de la Convention nationale : tribunal révolutionnaire, guillotine, chasse aux clercs, fermeture des églises, confiscation des biens des émigrés... La Martinique s'enfonce dans la Terreur révolutionnaire..."

    Mais, heureusement, cela ne va pas durer, et les royalistes vont revenir, bien plus vite que n'aurait pu l'imaginer Rochambeau... Ce sera le 5 février 1794 : les Anglais, contre qui les Français ont si souvent combattu, naguère, et qu'ils ont si souvent vaincus, aident cette fois-ci les royalistes à revenir "chez eux", où Rochambeau ne dispose plus que de 900 hommes, qu'il a fractionnés en trois parties égales.

    "...A peine une année, et les voilà, émus, à nouveau sur leur terre..."

    Il faudra malgré tout quarante-trois jours de siège pour venir à bout du dernier des trois fortins, où s'est retranché Rochambeau : son nom est tout un symbole, Fort-La-Convention ! : "...Ce 22 mars 1794, la Martinique se met sous la protection des Anglais, avec l'accord des colons. Elle garde le drapeau blanc des Bourbons. Cette protection durera sept ans, jusqu'à la paix d'Amiens, où Napoléon Bonaparte signera la paix avec les Anglais et récupèrera ainsi la Martinique.

     "...Grâce à cet épisode, que l'on a appelé la "Vendée créole", et grâce à son chef Bernard de Percin, la Martinique n'aura pas connu longtemps les troubles révolutionnaires. Les idées républicaines n'auront pas eu le temps d'imprégner les esprits... C'est ainsi que, contrairement à la Guadeloupe, la Martinique a gardé pendant tout le XIXème siècle, et longtemps après, des habitudes et coutumes d'Ancien Régime. La plupart des colons ont pu rester sur place, et y sont encore. Cela fait le charme de cette île à l'atmosphère un peu Vieille France..."

  • Éphéméride du 7 Janvier

    1499 : Signature du contrat de mariage entre Louis XII et Anne de Bretagne

     

     

     

    807 : Mort de Widukind...

     

    Pour parler de Widukind, héros germanique, dans des Éphémérides consacrées à l'Histoire de France, il faut commencer par parler de... Charlemagne !

    Jacques Bainville a bien expliqué l'idée maîtresse qui guida la politique et toutes les actions de Carolus Magnus, et pourquoi les Allemands qui le revendiquent comme l'un de "leurs" empereurs, voire le premier, commettent "un énorme contre-sens" (Histoire de France, chapitre III, Grandeur et décadence des Carolingiens) :

    "...Dès qu'il fut le seul maître, en 771, Charlemagne se mit à l'œuvre. Son but ? Continuer Rome, refaire l'Empire.

    En Italie, il bat le roi des Lombards et lui prendra la couronne de fer.

    Il passe à l'Espagne : c'est son seul échec...

    Surtout, sa grande idée était d'en finir avec la Germanie, de dompter et de civiliser ces barbares, de leur imposer la paix romaine. Sur les cinquante-trois campagnes de son règne, dix-huit eurent pour objet de soumettre les Saxons.

    Charlemagne alla plus loin que les légions, les consuls et les empereurs de Rome n'étaient jamais allés. Il atteignit jusqu'à l'Elbe. "Nous avons, disait-il fièrement, réduit le pays en province selon l'antique coutume romaine." 

    Il fut ainsi pour l'Allemagne ce que César avait été pour la Gaule.

    Mais la matière était ingrate et rebelle.

    Witikind fut peut-être le héros de l'indépendance germanique, comme Vercingétorix avait été le héros de l'indépendance gauloise. Le résultat fut bien différent. On ne vit pas chez les Germains cet empressement à adopter les mœurs du vainqueur qui avait fait la Gaule romaine. Leurs idoles furent brisées, mais ils gardèrent leur langue et, avec leur langue, leur esprit. Il fallut imposer aux Saxons la civilisation et le baptême sous peine de mort tandis que les Gaulois s'étaient latinisés par goût et convertis au christianisme par amour. La Germanie a été civilisée et christianisée malgré elle et le succès de Charlemagne fut plus apparent que profond.

    Pour la "Francie", les peuples d'outre-Rhin, réfractaires à la latinité, restaient des voisins dangereux, toujours poussés aux invasions. L'Allemagne revendique Charlemagne comme le premier de ses grands souverains nationaux. C'est un énorme contre-sens. Ses faux Césars n'ont jamais suivi l'idée maîtresse, l'idée romaine de Charlemagne : une chrétienté unie.

    Les contemporains s'abandonnèrent à l'illusion que la Germanie était entrée dans la communauté chrétienne, acquise à la civilisation et qu'elle cessait d'être dangereuse pour ses voisins de l'Ouest...

    Cependant Charlemagne avait recommencé Marc-Aurèle et Trajan. Il avait protégé l'Europe contre d'autres barbares, slaves et mongols. Sa puissance s'étendait jusqu'au Danube. L'Empire d'Occident était restauré comme il l'avait voulu..."

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    Campagnes contre Widukind, le Dux Saxonum...

     

    Et c'est maintenant que l'on peut évoquer le rôle historique de ce grand guerrier, héros germanique, qui fut pour les Germains - toutes proportions gardées - ce qu'avait été Vercingétorix pour les Gaulois.

    Et qui est l'une des plus parfaites illustrations de cet antagonisme bi-millénaire et fondamental entre le monde germanique et le monde français, que Bainville a si bien analysé dans son admirable Histoire de deux peuples (voir l'Éphéméride du 10 août) : il n'y a pas de "Widukind" sans Charlemagne, et l'oeuvre principale de Charlemagne, celle dont il était le plus fier, se fit essentiellement contre tout ce qu'incarnait ce chef germanique.

    C'est contre lui que se battit l'empereur, dans le cadre de ses rudes campagnes contre les Saxons, de 772 à 799, soit plus d'un quart de siècle ! C'est durant la première de ses campagnes, en 772, que Charlemagne fit détruire l'Irminsul, divinité et symbole des peuples germaniques (1)...

    Widukind est d'abord païen, comme l'ensemble de son peuple, durant le deuxième tiers du VIIIème siècle. En 777, Charlemagne convoqua une assemblée des Saxons à Paderborn : les Saxons, réunis en tant que vassaux du roi, acceptèrent de se convertir au christianisme. Fuyant la Saxe après la victoire du roi des Francs, Widukind s'était réfugié au Danemark dont le peuple était païen. En 778, de retour en Saxe - alors que l'armée franque était mobilisée en Espagne... - Widukind organisa la résistance saxonne. Sous son influence, les Saxons restés païens menacèrent l'abbaye de Fulda, contraignant les moines à la fuite...

    Une fois Charlemagne revenu d'Espagne - et de ses "illusions espagnoles" - il organisa, en guise de répression, le massacre par décapitation de 4.500 personnes, et fit déporter 12.000 femmes et enfants parce qu'ils refusaient le baptême (782). Widukind se réfugia de nouveau chez ses voisins et se mit sous la protection de Sigfred, le roi des Danois.

    Mais Charlemagne, pendant ce temps, réorganisa la Saxe, qui devint une province de son empire, et ordonna la conversion forcée des Saxons païens.

    La plupart des rebelles furent livrés à Charlemagne par les chefs saxons, car un parti pro-Franc s'était développé en Saxe, mais Widukind était introuvable. Au Danemark, ayant obtenu le soutien des Frisons et des Danois établis au nord de l'Elbe, il battit les Francs au mont Süntel (en 782). 

    En 785, Charlemagne fait proclamer que les païens doivent se convertir, sous peine de condamnation à mort. Les Wendes, voisins slaves des Saxons, à l'est, se joignent alors à la rébellion, désormais clairement orientée contre l'Église catholique romaine. Widukind convainc ses partisans de piller les églises et de massacrer les Francs, au nom des dieux germaniques...

    Voyant qu'il devait gagner son soutien, Charlemagne persuada Widukind de se convertir, en échange de la vie sauve, pour lui et les siens qui se convertiraient. Et, de fait, Widukind se fit baptiser avec plusieurs de ses hommes, en 785, à Attigny (dans les Ardennes). Charlemagne lui-même fut son parrain. Mais, même après leur conversion, les Saxons continuèrent à adorer des idoles païennes...

    La Saxe sembla cependant pacifiée, et la paix régna dans le pays pendant huit ans, jusqu'en 792.

    Dans les années 792 à 795, des Saxons se soulevèrent à nouveau, refusant la christianisation forcée. Et Widukind partit une nouvelle fois au Danemark, où il se plaça sous la protection du roi viking Godfred, le successeur de Sigfred. Les rebelles saxons demandèrent l'aide des Frisons, leurs voisins du Nord, eux aussi païens, et des Avars, déjà en lutte contre Charlemagne. Ils abjurèrent le christianisme, pillèrent les églises, traquèrent les catholiques et réhabilitèrent le culte des idoles. Devant la tournure que prenaient les évènements, Charlemagne dut, en 794, revenir en Saxe : la pacification du pays dura encore plusieurs années, et ne s'acheva officiellement qu'en 799. À partir de cette date, Widukind ne prit plus part aux combats - qui durèrent jusqu'en 804 - et mourut le

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    1. Irminsul était soit un arbre immense - souvent désigné comme un frêne - soit un tronc totémique sculpté, dédié à une divinité saxonne (teutonique) de la guerre, nommée simplement Irmin

    Le moine Rodolphe de Fulda († 865), à qui l'on doit la description la plus complète d'Irminsul, rapporte au chapitre 3 de son hagiographie "De miraculis sancti Alexandri" :

    "Il y avait aussi un tronc d'arbre d'une taille peu commune, dressé verticalement, qu'ils (les Saxons, ndlr) vénéraient en plein air, et qu'ils appelaient dans leur langue "Irminsul", qu'on peut rendre en latin par "pilier du monde", comme s'il soutenait toutes choses."

    L'emplacement exact de l'arbre n'est pas sûr car aucun témoignage archéologique n'a été retrouvé, mais il aurait été situé dans l’actuel Land de Niedersachsen, dans un rayon de 30 km autour de Paderborn, peut-être sur la colline de Marsberg. Cet "arbre Monde", ou "pilier du monde", était un élément de la cosmogonie germanique, qui symbolisait l'union de l'Homme et du Cosmos, le lien qui unit la Terre et le Ciel. 

    Arbre sacré ou idole, la nature exacte de l'Irminsul n'est pas tranchée. Un dictionnaire français de 1860 dit ceci :

    "Irminsul, ou colonne d'Irmin (Hermann, Arminius), idole des anciens Saxons, était placé sur la montagne fortifiée d'Ehresburg (aujourd'hui Marsberg). Elle représentait un homme armé à la façon des Germains, tenant un étendard d'une main et une lance de l'autre. C'était le dieu de la guerre, ou selon quelques uns, Arminius déifié. Charlemagne détruisit cette idole en 772, ainsi que la forteresse qui la défendait".

     

     

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    1499 : Signature du contrat de mariage entre Louis XII et Anne de Bretagne 

     

    Le mariage sera célébré le lendemain, 8 janvier. 

    D'abord mariée à Charles VIII, une clause du contrat de mariage et du traité conclu avec les États de Bretagne, en 1491, stipulait expressément que, si le roi décédait sans héritier mâle, Anne devait épouser son successeur (et que, sinon, le Duché échappait à la France).

    7 janvier,louis xii,anne de bretagne,hermine,charles viii,claude de france,françois premier,hiver de 1709,saint simon,blanchard,bernadette soubirous,charles peguy,alfred kastlerCela tombait bien pour Anne de Bretagne et Louis XII, qui éprouvaient une ancienne inclination l'un pour l'autre.

    Il s'agit donc bien, là, d'une vision géopolitique à long terme,  que l'on peut qualifier de véritable politique d'union matrimoniale, qui s'étendit sur une quarantaine d'années, aboutissant à la réunion définitive de la Bretagne à la France le 13 Août 1532 : la duchesse Anne de Bretagne épousant d'abord le roi de France Charles VIII puis, veuve, se remariant avec son successeur Louis XII, dont elle eut une fille, Claude de France; laquelle épousa François 1er, successeur de Louis XII : cette politique matrimoniale aboutira au rattachement définitif de la Bretagne à la France en 1532 (voir l'Éphéméride du 13 août).

    Proche de la belette, l'hermine est un petit mammifère brun l'été, et blanc, avec le bout de la queue noir, l'hiver. Elle était essentiellement importée d'Arménie et portait le nom latin de mus armenia : le rat (ou la souris) d'Arménie. En ancien français, ermin désignait aussi bien l'arménien que l'hermine.

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    Ce qu'on appelle communément hermine se nomme en fait une moucheture d'hermine en héraldique. C'est la représentation de la queue de l'hermine accrochée par trois barrettes mises en croix sur des peaux cousues bout à bout. On se servait autrefois des peaux fraîches pour orner les écus, amortir les chocs et protéger contre les flèches enflammées.

    Les mouchetures d'hermine font leur apparition à la cour ducale de Bretagne en 1213 à l'occasion du mariage de Pierre de Dreux avec Alix de Bretagne. L'hermine-plain (des mouchetures d'hermine qui tapissent un fond blanc) sera l'emblème des ducs bretons de Jean III jusqu'à la réunion à la France.

    L'hermine est au duc de Bretagne ce que la fleur de lys est au roi de France. En breton, on écrit: an erminig (la petite hermine : "ig" est un diminutif). Au Moyen Âge, le lys et l'hermine sont des symboles de pureté : le lys parce qu'il est associé à la Vierge, et l'hermine pour la blancheur de sa fourrure.

    La légende veut que la duchesse Anne se promenait en forêt et qu'elle aperçut une hermine pourchassée qui préféra attendre ses poursuivants plutôt que de salir sa blanche fourrure dans la boue. La duchesse demanda grâce pour l'animal, et décida d'en faire son emblème.

    De là viendrait la devise des Ducs de Bretagne, qui remonterait à Jean IV, l'arrière grand-père d'Anne :

    "Melius mori quam feodari", " Kentoc'

  • Qu'est-ce qu'être Français ? La réponse d'un Québécois

    Crédits photo : Le Figaro / Le Figaro

     

    Nous avons fait remarquer maintes fois comment les plus pertinentes critiques portées à l'encontre de la société dite moderne ou postmoderne et du Système dans lequel nous vivons, par lequel nous sommes formatés, sont principalement venues de personnalités issues de la gauche plutôt que de la droite. Faut-il qu'elles nous arrivent, aussi, du dehors ? Est-ce si difficile pour un Français quelconque de s'extraire du conditionnement ? De s'évader - pour retrouver un regard lucide et penser librement - de la France Big Brotherisée ? 

    En tout cas, pour le québécois Mathieu Bock-côté, la polémique autour du terme « français de souche » est révélatrice de la crise d'identité que traverse la France. Lafautearousseau   

     

    Le Français de souche est victime d'un vilain paradoxe: officiellement, il n'existe pas, fondamentalement parce qu'il n'existerait plus. La nation française serait tellement métissée aujourd'hui qu'on ne saurait plus discerner quelque population de souche que ce soit. Il s'agirait d'un fantasme généalogique d'extrême-droite, référant à un âge d'or révolu de l'homogénéité ethnique qui aurait en fait été un enfer. En fait, il se pourrait même qu'il n'ait jamais existé: le métissage serait la véritable loi de l'histoire et d'une époque à l'autre, il aurait imposé ses codes à la France, qui n'existerait qu'au pluriel. Le Français de souche n'aurait même jamais existé, car il n'y aurait jamais eu d'époque d'avant l'immigration de masse.

    Et pourtant, de temps en temps, sans avertir, il revient à l'avant-scène, à la manière d'un affreux personnage qui sent très mauvais et qu'on évoque publiquement pour en dire du mal. C'est ce qui lui arrivé il y a quelques jours lorsque François Hollande y a fait référence pour préciser que les barbares qui avaient profané les sépultures dans un cimetière juif n'étaient pas seulement des «jeunes» parmi d'autres, pour reprendre la formule médiatiquement convenu, mais bien des Français de souche -autrement dit, ils n'étaient ni arabes, ni musulmans, et dans ce cas, il était tout à fait pertinent de rappeler leur origine ethnique sans que personne ne hurle à l'amalgame. On peut parler du Français de souche, mais seulement pour dire qu'il est un salaud.

    La chose n'est pas nouvelle et dépasse les seules préoccupations sémantiques. Il y a plus de dix ans, on s'en souvient, s'inquiétant de la persistance de l'identité française dans un pays qu'il aurait voulu soumettre au génie de la mondialisation et de la construction européenne, Philippe Sollers s'était permis une tirade contre la France moisie. Il pensait à la France béret-baguette, gouailleuse, enracinée, celle du terroir, qui préfère la souveraineté nationale au fédéralisme européen et qui s'imagine encore qu'il faut posséder quelques rudiments de culture française pour se dire français. Plus récemment, dans le débat sur l'identité nationale qu'il avait enclenché, Nicolas Sarkozy avait dit vouloir du gros rouge qui tache, manière comme une autre de tourner en dérision ce qu'il croyait être les préjugés de la France de souche devant les étrangers.

    D'une fois à l'autre, on le verra, c'est la même logique qui se met à l'œuvre: ce qui est spécifiquement français n'existe pas, et si cela existe, c'est très mal et il faut s'en distancier, s'en séparer, s'en débarrasser pour que naisse une nouvelle France post-identitaire, post-historique et post-nationale. Au mieux, ce sera pittoresque, et alors, on transformera cela en décor pour les touristes. Mais il n'est plus possible de se représenter autrement que négativement toute forme de substrat historique spécifique à la France. La poussée à l'indifférenciation qui traverse la mondialisation fait en sorte que ce qui est spécifique à un peuple et ne se laisse pas aisément traduire dans la culture globale des droits de l'homme est connoté négativement de manière automatique.

    C'est le paradoxe de l'identité française, en fait, et un semblable raisonnement pourrait s'appliquer aux autres nations occidentales, qui sont aussi soumises à la censure de fer propre à l'idéologie multiculturaliste. On dira que la France qui mérite d'être célébrée se distingue par les valeurs de la République, mais on oublie que ces valeurs, du moins, telles qu'elles se formulent aujourd'hui, ne se distinguent pas fondamentalement des valeurs revendiquées par d'autres nations, comme l'Allemagne, les États-Unis, le Canada, le Québec ou l'Italie. Autrement dit, la France cherche à se définir par ce qu'elle n'a pas de singulier, et refoule dans des stéréotypes négatifs ce qu'elle pourrait avoir en propre.

    Qu'est-ce qui fait que la France n'est pas le Danemark? On ne trouvera pas vraiment la réponse à cette question dans le seul universalisme républicain. D'une manière ou de l'autre, et en parlant ou non du Français de souche, il faudra bien rappeler les droits de l'histoire, ou si on préfère, des cultures historiques, celles qui font que les peuples ne sont pas interchangeables, qu'ils ont chacun une personnalité singulière, qui s'exprime dans l'appropriation des paysages, dans la cuisine (il est amusant de noter que dans Soumission, la jeune Myriam, qui l'a quitté pour Israël, exprime sa nostalgie de la France en parlant des fromages! Quant à lui, Éric Zemmour, dans la tournée de promotion du Suicide français, a donné le même exemple pour parler concrètement de l'identité française), dans la chanson, dans les contes et légendes, autrement dit, dans les mœurs, dans le mode de vie. Bien évidemment, le culte de la république à la française caractérise aussi le particularisme français.

    Devenir Français, cela ne consiste pas, alors, à se contenter d'une carte d'identité comme si un pays n'était qu'une association administrative s'ouvrant à n'importe qui s'y installe, mais cela ne saurait exiger non plus le partage d'une généalogie pluri centenaire. Mais cela consiste à s'approprier une culture, à s'en approprier la mémoire, aussi, pour la faire sienne. Cela consiste à envoyer les signaux, nombreux, qui témoignent de mille manières d'une appartenance héritée ou revendiquée à un peuple, à une identité qui a noué ses fils intimes au fil de l'histoire, et qu'il serait bien triste de voir aujourd'hui se dissoudre. Nous ne pourrons pas toujours vivre dans le déni des cultures. 

     

    FIGARO VOX - Mathieu Bock-Côté     

     Mathieu Bock-Côté est sociologue (Ph.D). Il est chargé de cours à+  HEC Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal ainsi qu'à la radio de Radio-Canada. Il est l'auteur de plusieurs livres, parmi lesquels « Exercices politiques » (VLB, 2013), « Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois » (Boréal, 2012) et « La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire » (Boréal, 2007)

  • Éphéméride du 18 mai

    1302 : Les "Mâtines" de Bruges (la ville, de nos jours)

     

     

     

    1236 : Blanche de Castille fonde l'Abbaye de Maubuisson 

     

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    http://www.ot-cergypontoise.fr/Decouvrir/Sites-majeurs/L-abbaye-de-Maubuisson

     

    La Reine-mère s'y fera enterrer, son coeur étant déposé dans une autre Abbaye qu'elle avait fondée, Notre-Dame du Lys

     

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    1302 : Les "Mâtines de Bruges"

     

    18 mai,francois premier,claude de france,bretagne,pierre gilles de gennes,lavéran,serre ponçonEn 1297, le roi de France Philippe IV Le Bel décide d’envahir la Flandre pour contrer son rival et vassal Édouard 1er d’Angleterre, qui cherche à se soustraire à son autorité en ralliant à sa cause le Comte de Flandres, Guy de Dampierre. L’intervention militaire de Philippe IV lui permet de signer une paix séparée avec l’Angleterre tout en conservant quelques territoires supplémentaires en Flandre. Les français se retirent alors, en laissant sur place quelques garnisons.

    En 1300, Philippe IV estimant que la soumission des Flamands n’est pas satisfaisante, les armées françaises envahissent à nouveau le pays et le roi nomme un représentant permanent dans la province, Jacques de Châtillon.

    À Bruges, un petit tisserand du nom de Pierre de Coninck prend la tête de la contestation anti-française, qui s’appuie sur le petit peuple, les riches drapiers de la ville étant plutôt favorables à l’occupation française.

    Le mouvement contestataire prend de plus en plus d’ampleur et finit par déboucher sur une vaste insurrection armée. À Bruges, le premier épisode se déroule le 18 mai 1302 au tout petit matin, à l’heure de la prière des "mâtines", quand le soleil n’est pas encore levé. Plus de 1.600 flamands descendent dans les rues et se mettent à ratisser les maisons dans lesquels dorment les soldats français. Ils les massacrent sauvagement dans leur lit, ne leur laissant aucune possibilité de se défendre. Pour être bien certains de ne tuer que des français, ils demandent fermement à leurs victimes de répéter "Schild en vriend ? – Bouclier ou ami ?" : incapables de prononcer correctement ces mots, près d'un millier de français sont massacrés. De nombreux bourgeois flamands favorables aux français sont eux aussi exécutés.

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    Philippe le Bel envoie ses meilleures troupes pour mater la révolte de ces flamands qui osent braver son autorité : mais la chevalerie française va se faire littéralement décimer, deux mois après les "mâtines", à la bataille de Courtrai (ci dessus), le 11 juillet 1302, par des flamands pourtant bien inférieurs en nombre... On appelle également cette bataille la "bataille des éperons d'or", en raison des très nombreux éperons que les vainqueurs ramassèrent sur le champ de bataille...

    En réalité, les "Mâtines de Bruges" ne sont qu'un épisode du lent processus de séparation de la Flandre d'avec la France...

    Aux premiers temps de la formation territoriale de la France, la Flandre fit partie de la Lotharingie, par le Traité de Verdun de 843, mais pour un temps très court :  moins de trente ans plus tard, le Traité de Mersen la fit passer dans la Francia occidentalis de Charles le Chauve. Pendant environ trois siècles, cette appartenance ne posa pas de problèmes particuliers, du moins de problèmes majeurs.

    Mais, peu à peu, les intérêts économiques de la Flandre la mirent en opposition, et de plus en plus affirmée, avec la politique des rois de France vis-à-vis de l'Angleterre. Alors que les deux pays se firent la guerre pendant des décennies - et même des siècles - l'activité drapière flamande devenait de plus en plus importante et générait une économie de plus en plus prospère. Mais cette activité, et cette richesse croissante, dépendaient pour beaucoup des importations massives de laine anglaise et, donc, du commerce avec les Anglais : d'où, une incompatibilité qui allait croissante entre les intérêts particuliers de la Flandre et les intérêts généraux du royaume de France... 

    18 mai,francois premier,claude de france,bretagne,pierre gilles de gennes,lavéran,serre ponçonTout ceci se passait, de plus, dans le contexte de la révolution Communale : on vit donc s'affronter, en Flandre, les partisans du roi de France (appelés "leliaerts", c'est-à-dire "partisans du lys", l'emblème de la monarchie française) - qui se recrutaient généralement parmi les patriciens - et les "klauwaerts", c'est-à-dire "hommes de griffe", car le Comte de Flandre Guy de Dampierre - qui gouvernait Bruges - avait pour devise "Flandre au lion", et, pour armoiries, un lion (qui est encore le signe de la Flandre actuellement). Les "klauwaerts", eux, se recrutaient surtout parmi le petit peuple.

    Ensuite vinrent l'affrontement entre la France et le duc de Bourgogne, puis, par mariages et héritages successifs, l'arrivée des Habsbourgs et de la Maison d'Autriche : il semblait écrit que le destin de la Flandre et celui de la France ne pouvaient être communs...

     

     

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    1514 : François Premier épouse Claude de France, la fille d'Anne de Bretagne

     

    Il poursuit ainsi une politique matrimoniale menée depuis plus d'un quart de siècle, par Charles VIII d'abord puis par Louis XII, politique visant à rendre irréversible et définitif le processus de rapprochement - puis de "réunion" pure et simple - entre la Bretagne et la France (voir l'Éphéméride du 7 janvier).

    La Bretagne deviendra française en 1532 : voir l'Éphéméride du 13 août...

    Ci dessous, la reine Claude est représentée avec ses quatre filles et Eléonore de Habsbourg.

    claudedefrance.jpg

             

    Brantôme a écrit sur la reine Claude une histoire (www.corpusetampois.com/che-16-brantome-claudedefrance1.html) qui commence par ces mots :

    "Il faut parler de madame Claude de France, qui fust très bonne et très charitable, et fort douce à tout le monde, et ne fist jamais desplaisir ny mal à aucun de sa court ny de son royaume. Elle fust aussy fort aymée du roy Louys, et de la royne Anne, ses pere & mere, et estoit leur bonne fille et la bien-aymée, comme ilz luy monstrarent bien; car amprès que le roy fust paisible duc de Milan, ilz la firent déclarer et proclamer en sa court de parlement de Paris, à huys ouverts, duchesse des deux plus belles duchez de la chrestienté, qui estoient Milan et Bretaigne, l’une venant du pere et l’autre de la mere. Quelle heritiere! s’il vous plaist. Ces deux duchez joinctes ensemble eussent bien faict un beau royaume..."

     

    La petite histoire retient que la Reine appréciait particulièrement une certaine variété de prunes, à laquelle son nom reste attaché...

     

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Agrandissements de François premier"

     

     

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    1559 : Grand incendie de Bourges

     

    La cathédrale Saint Étienne (ci dessous), très originale par son absence de transept, est très sérieusement endommagée :

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    http://www.ville-bourges.fr/site/cathedrale

     

     

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    1875 : Bénédiction de la Croix de Provence, sur la montagne Sainte Victoire

     

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    Il s'agit, en réalité, de la quatrième Croix érigée en ce lieux, et elle n'est pas exactement érigée au sommet de la montagne : tout est dit, et bien dit, sur l'excellente page des Amis de la montagne Sainte Victoire :

    http://www.amisdesaintevictoire.asso.fr/histoire-de-la-croix.html

     

     

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    1922 : Charles Laveran, Prix Nobel de Médecine 1907

     

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  • A propos de Jules Monnerot...

                Nous formons le projet -en cours de réalisation...- de présenter un resumé de L'avenir de l'Intelligence, accompagné des notes et commentaires de Pierre Boutang et de Jules Monnerot.

                Ceci nous amène -puisque nous ne l'avons encore jamais fait dans ce blog...- à parler un peu de Jules Monnerot, à le présenter à celles et ceux qui ne le connaissent pas, en leur donnant quelques pistes et indications utiles......

                Voici d'abord comment Pierre Boutang en parle, de Jules Monnerot, et de son Charles Maurras et l'Avenir de l'Intelligence  (Liberté de l'Esprit, décembre 1952 - Repris dans Inquisitions). Cela se trouve dans Maurras, la destinée et l'oeuvre (Plon), à la page 287; quand Boutang, parlant de ce grand petit livre de Charles Maurras, écrit que, le lire, c'est « Aller à l’essentiel, et contre l’apparence au plus actuel ».

                Boutang consacre en effet 30 pages de son monumental Maurras... à un commentaire de l'Avenir de l'Intelligence: il s’agit des pages 287 à 313, Livre V, Critique du Romantisme. Et, là, il situe bien l'importance de Jules Monnerot:

                "..... Au lendemain de la mort de Maurras, Jules Monnerot, le meilleur et le plus haineusement méconnu de nos sociologues, choisit de lui rendre hommage en relisant, pour la revue gaulliste Liberté de l’Esprit, l’Avenir de l’Intelligence. C’était aller à l’essentiel, et contre l’apparence au plus actuel. Il résuma quelques uns des vingt-six brefs chapitres que couronne, vingt-septième, le mythe de l’alliance nécessaire, et même possible, entre l’Intelligence et le Sang : il conclut que l’état de fait ainsi décrit – une barbarie croissante et un état des « Lettres » combiné avec la plus illusoire des royautés – échappait à toute contestation, et que l’immense et terrible prévision rationnelle, qui en prolongeait le constat, avait été vérifié en réalité. En marquant des différences sur les conséquences pratiques qui découlaient de l’analyse, il avançait que l’Avenir de l’Intelligence est un de ces livres qu’il conviendrait de refaire tous les cinquante ans, comme le Discours de la Méthode ou L’Introduction à la médecine expérimentale……"

                L'ayant nous-même longtemps cherché, il nous a paru utile de signaler que Sociologie du Communisme, de Jules Monnerot, pouvait être commandé aux Éditions du Trident....

                Voici maintenant un lien qui permet de découvrir Jules Monnerot, et une très rapide présentation de Sociologie du Communisme.....

     

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    Jules Monnerot : « SOCIOLOGIE DU COMMUNISME »

                Les Français sont malades d'une maladie qui prend ses racines dans le communisme et ils l'ignorent. Ils croient que le communisme c'est fini parce que l'URSS s'est effondrée et que le parti communiste français n'a plus que quelques députés. La vérité serait plutôt que, chez nous, en ce début de XXIe siècle, l'idéologie marxiste a gagné la partie. Aucun gouvernement en France ne l'a jamais combattue. Tous, depuis la Libération, ont laissé les communistes investir les rouages essentiels du pays, en particulier l'Enseignement et l'Information.

                Le résultat en est une marxisation généralisée des esprits, génératrice d'une pensée unique, qui nous conduit progressivement, à l'ombre d'un État-Providence qui s'essouffle, vers un totalitarisme masqué. Cette marxisation explique la paralysie devant des syndicats, entravant l'économie et l'école, et dont un ancien ministre socialiste a dit publiquement qu'ils sont de "véritables organisations staliniennes centralisées".

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    Pour découvrir, ou mieux connaître, Jules Monnerot:

                Autre raison de lire Sociologie du Communisme : Monnerot dit du communisme qu'il est l'« Islam » du XXe siècle. Il retrouve dans le communisme la confusion du politique et du religieux qui caractérise l'Islam, dont le réveil, aujourd'hui aide à comprendre le phénomène. M. Maxime Rodinson, orientaliste et ancien communiste, qui considérait comme "paradoxales, presque hérétiques" les vues de Monnerot, reconnaît aujourd'hui qu'en matière "d'orthodoxie coercitive", "l'Islam et le communisme présentent une ressemblance frappante".

                Les communistes ont porté les méthodes de la subversion à un très haut niveau. les mondialistes qui tendent à enserrer les peuples dans leurs filets sont à leur école. Pour pouvoir réagir intelligemment il faut s'instruire, et c'est pourquoi il faut lire Sociologie du communisme.

    Pour commander Sociologie du Communisme : http://www.editions-du-trident.fr/catalogue.htm

    •Tome Ier L'« Islam » du XXe siècle, 192 pages 20 euros

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    • Tome II « Dialectique Marx Hegel Héraclite» 180 pages 20 euros

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    •  Tome III «Imperium mundi » 304 pages 20 euros

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  • Numéro 200 !

    Sévillia, Petitfils, des Cars

     

    Un bon poste d’observation

    Par Jean Sévillia

    Deux cents numéros, presque vingt années d’existence. Durer, c’est assurément la première performance de Politique Magazine. Dans une période économique difficile pour la presse écrite ne peuvent survivre que des grands journaux appuyés sur des actionnaires dont l’activité principale se situe dans l’industrie et la finance, ou à l’inverse des titres indépendants qui ne prétendent pas participer à la course aux gros tirages mais qui assument leur statut de « niches », en visant la qualité rédactionnelle dans le domaine qui est le leur et en s’appuyant sur la fidélité de leurs abonnés.

    Il faut cependant souligner, pour cette seconde catégorie de journaux, que la qualité conditionne la durée : il est loin le temps où l’on était, par fidélité familiale, lecteur d’un journal de père en fils, journal qu’on ne lisait pas toujours. Aujourd’hui, au regard du temps limité qu’accordent nos contemporains à la lecture sur papier du fait de la concurrence croissante des écrans, la médiocrité et la routine ne pardonnent pas aux mauvais petits journaux. Si Politique Magazine a atteint le numéro 200, c’est précisément parce que ce mensuel, à travers ses équipes successives et grâce au fil rouge tenu depuis l’origine par Hilaire de Crémiers, a voulu et su, après des débuts hésitants où il a fallu inventer la juste formule, ne jamais renoncer à l’exigence de qualité, exigence qui s’est notoirement renforcée au fil du temps.

    La deuxième caractéristique de Politique Magazine, qui est liée à ce qui précède et qui explique encore plus la pérennité du titre, c’est d’avoir su rester fidèle à l’intuition de ses fondateurs. Affichant des convictions bien ancrées mais sortant des habitudes psittacistes et des naïvetés militantes, ce magazine entend analyser l’actualité selon les lois de la politique, au sens noble du terme, que ce soit la politique intérieure ou la politique internationale. Politique Magazine ne pratique pas l’esprit de parti, se réfère au bien commun et à l’intérêt national, croit au Politique avec un grand P, mais sans ignorer que la politique n’est pas le tout de l’homme et des sociétés, bien au contraire. Car nombre d’enjeux cruciaux actuels sont aussi philosophiques, religieux, historiques et culturels, et que de nouveaux débats d’idées sont apparus, de la bioéthique au transhumanisme et de l’écologie à la dictature des réseaux sociaux, qui appellent des réponses inédites. Ces réponses, on ne les dénichera pas chez les maîtres d’hier, puisque ce sont des problèmes qu’ils n’ont pas connus. Il appartient par conséquent à nos générations de les découvrir. À sa place, Politique Magazine contribue à ce travail.

    Ajoutons qu’un bon journal ne peut être un journal de professeurs (que les professeurs me pardonnent…) Il faut aussi de l’humour, de l’impertinence, un zeste de polémique qui ne soit ni bête, ni méchante. Ce registre est présent dans Politique Magazine, je pense par exemple aux pages de photos assorties de légendes fantaisistes, mais il mériterait, à mon goût, d’être plus développé. Le moyen le plus efficace d’être sérieux est de n’être pas ennuyeux.

    Nous traversons une époque bouleversée, où tout semble se décomposer, ce qui signifie que tout se recomposera un jour. Politique Magazine est un bon poste d’observation de ce double mouvement. Mouvement de mort, et mouvement de renaissance.

     

    EN ROUTE POUR LE NUMÉRO 300 !

    Par Jean-Christian PETITFILS

    Je vais vous faire un aveu. Quand dans ma boîte aux lettres, au milieu d’un courrier souvent abondant, j’aperçois la fine couverture de plastique grise qui l’enveloppe, je m’empresse de la déchirer et me précipite sur Politique Magazine ! Cela fait des années que je le lis avec bonheur. Autant vous dire que je l’apprécie, même si ça et là je ne partage pas tous ses points de vue.

    Son positionnement dans la presse mensuelle est unique. Remarquablement présenté, abondamment illustré, bien aéré, il attire de suite l’attention par sa qualité et une distribution claire des rubriques qui en facilite la lecture : un éditorial tonique, une partie consacrée à l’actualité toujours substantielle, de grands dossiers politiques ou historiques documentés, des analyses économiques et géostratégiques remarquables, des tribunes libres bien senties, des pages culturelles abondantes.

    Voilà un journal de combat qui ne met pas son drapeau dans sa poche. Il affirme ses convictions haut et fort tout en écartant les invectives gratuites et les vaines polémiques. Le ton est à la rigueur de l’information, au décryptage pertinent de l’actualité, au réalisme lucide, à la dénonciation inlassable des mensonges médiatiques et des manipulations politiques de ceux qui salissent délibérément la mémoire et l’histoire de notre beau pays. Place est faite aux analyses métapolitiques, aux leçons du passé, à la défense prioritaire de l’État-Nation, à son indépendance, à sa souveraineté « une et indivisible » (quelle pénible farce que cette prétendue « souveraineté européenne » !) face aux dangereuses rêveries bruxelloises ou aux impostures mondialistes, à la dénonciation inlassable des maux qui minent notre pays : le déclin de sa démographie, son délitement social et familial, l’immigration incontrôlée, le multiculturalisme, la montée du péril islamique, le terrorisme et les idéologies mortifères qui remplacent aujourd’hui le vieux marxisme-léninisme et ses goulags : l’islamo-gauchisme, l’indigénisme, le décolonialisme, la cancel culture, l’ultra-féminisme… Il s’agit sans cesse d’attaquer le mal à sa racine, de dévoiler le dessous des cartes.

    J’apprécie particulièrement la place faite au combat culturel et spirituel, aux comptes rendus de livres, à la critique de films ou de spectacles, aux références historiques constantes, à la défense de la langue de Molière et de Chateaubriand et surtout de la foi chrétienne, malheureusement subvertie de toute part, y compris de l’intérieur.

    Ouvert aux grandes familles politiques de la droite, Politique Magazine incarne un traditionalisme intelligent, s’adaptant aux défis technologiques, économiques, financiers, aux mutations sociales irréversibles, tout en s’attachant à préserver les valeurs essentielles, constitutives de l’identité française et de la civilisation gréco-latine multiséculaire qui en a été le terreau. Comment ne pas penser que ce sont là les clés de l’avenir ? Longue vie donc à Politique Magazine ! Et en route pour le numéro 300 !

     

    POLITIQUE MAGAZINE : UNE REVUE INDISPENSABLE

    Par Jean des Cars

    Dans la pénible et inquiétante époque que nous vivons, rares sont les lumières qui nous aident à avancer dans une nuit d’incertitudes et d’angoisses. À l’heure où j’écris ces lignes, nul ne sait si nous apercevons une lueur d’espoir ou si nous devons, encore, nous résigner à une vie étriquée, souvent caricaturale, réduite à peu de contacts et d’échanges. Mais ce que je sais est que l’arrivée du nouveau numéro de Politique Magazine sera instructif, informé et écrit dans une belle langue, la nôtre, qui ne s’aventurera jamais sur les sentiers boueux et dévastateurs de l’écriture inclusive… Voici une revue de haute qualité, sur le fond comme sur la forme, élégante, bien mise en pages par une illustration choisie avec talent. On mesure cet exploit quand on sait combien la presse écrite est menacée par une invasion d’images et de commentaires trop souvent dénués de réflexions et de connaissances. Si l’image vaut des milliers de mots, ici des milliers de mots nous permettent de voir des images de notre temps et du passé. L’histoire est rappelée avec pertinence et courage.

    Politique Magazine défend la France quand elle est belle, courageuse voire héroïque, divertissante, et s’insurge contre la laideur et l’ignorance. De l’éditorial à l’actualité, des dossiers aux spectacles (le cinéma et le théâtre sont très bien servis par des plumes aussi élégantes que bien informées), c’est un plaisir. Et je m’y plonge avec bonheur ! On nous dit que le monde est devenu un village. Soit ! Mais alors il faut s’y promener avec gourmandise, curiosité et soulagement. Cette revue nous aide à comprendre le monde d’aujourd’hui, d’hier et d’envisager celui de demain. Dans ces temps calamiteux où d’anonymes, donc lâches, expéditeurs déversent des flots de haines, de jalousies, de fausses « informations », cette revue assure une mission de salut public. Depuis que j’y suis abonné, je n’ai jamais été déçu, même si certains éclairages méritent, parfois, d’être approfondis, ce qui est normal : la lectrice et le lecteur sont des partenaires. Et si un désaccord se glisse entre les mots ou les lignes, c’est une preuve de vie. Selon Paul Valéry, « la politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde », j’ose dire que notre chère revue « permet aux gens d’apprendre ce qu’ils doivent savoir ». Je souhaite, de tout cœur, longue vie à Politique Magazine. Le cardinal de Richelieu estimait que « la bonne politique est l’art de rendre possible ce qui est nécessaire » Cette revue nous est nécessaire.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Éphéméride du 1er septembre

    1715 : Mort de Louis XIV

     

     

     

     

     

    1250 : Ouverture du Collège de Robert de Sorbon, la future Sorbonne 

     

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    Robert (né à Sorbon en 1201, mort à Paris en 1274), théologien, fut le chapelain de Saint Louis.

    1er septembre,louis xiv,sorbonne,abbaye de leffe,simenon,maigret,emmaüs,mauriac,cartier,catinatIl fonda en 1257, pour les clercs et les étudiants en théologie le collège qui, aujourd'hui encore, porte son nom (rue Coupe Gueule, cela ne s'invente pas !).  

    La Sorbonne, dont il fut le premier proviseur, devait permettre aux écoliers pauvres d'avoir accès à l'enseignement.

    Centre d'études théologiques, c'était aussi un tribunal ecclésiastique et, à cet égard, la plus haute autorité religieuse du monde chrétien après le Pape.

    En 1808, les bâtiments de la Sorbonne furent donnés à l'Université. 

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    Grand amphitéâtre de la Sorbonne (la fresque est de Puvis de Chavannes) 

    http://www.paris-pittoresque.com/monuments/21.htm 

     
     
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    1557 : Mort de Jacques Cartier          

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    Manoir musée Jacques Cartier, Limoëlou :

     
      
     
     
     
     
     
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    1637 : Naissance de Catinat
     
     
    Nicolas Catinat de La Fauconnerie, seigneur de Saint-Gratien, se destinait d’abord au barreau, qu’il quitta rapidement  pour devenir militaire. Formé par Turenne, il prit part aux principaux conflits impliquant la France sous le règne de Louis XIV : Guerre de Hollande, Guerre de la Ligue d'Augsbourg et Guerre de Succession d'Espagne, s’illustrant devant Lille, Maastricht, Philippsburg, ce qui lui valut d'être élevé à la dignité de Maréchal de France le 27 mars 1693.

    Excellent stratège, il s’empara de Nice et vainquit par deux fois le duc de Savoie, à Staffarde et à la Marsaille, le contraignant à la paix. Michel Mourre dit de lui qu’ "il montra dans la guerre une rare humanité".

    Ce que confirme Saint Simon – qui, pourtant, a souvent la dent dure… - lorsqu’il dit de l’attitude de Catinat qu’elle lui rappelle : "par sa simplicité, par sa fragilité, par le mépris du monde, par la paix de son âme et l’uniformité de sa conduite, le souvenir de ces grands hommes qui, après les triomphes les mieux mérités, retournaient tranquillement à leur charrue, toujours amoureux de leur patrie, et peu sensibles à l’ingratitude de Rome qu’ils avaient si bien servie..."

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    1677 : Mort de René de Longueil, aux origines du château de Maisons...
     
     

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    Marquis de Maisons (on l'appelait "le président de Maisons"), René de Longueil, magistrat, Président à mortier au Parlement de Paris, fut d'abord nommé, en 1645, Gouverneur des châteaux de Saint-Germain-en-Laye, de Versailles et d'Évreux. Puis, il devint Surintendant des finances le .
    Mais sa bonne fortune ne dura pas, et il fut révoqué par Louis XIV, lorsque celui-ci "prit le pouvoir". C'est lui, René de Longueil, qui fit construire par François Mansart le magnifique château de Maisons (aujourd'hui, Maisons-Laffitte).
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    Parfait exemple de l'architecture française du XVIIème siècle, dont il est considéré comme le précurseur, le château est idéalement situé entre Paris et Versailles, où Louis XIII aimait aller chasser. Avec son corps central flanqué de deux ailes symétriques, il annonce, juste avant Vaux-le-Vicomte, l'art classique français, qui connaîtra son apogée à Versailles.
    Lors d'une fête donnée en l'honneur de Louis XIV (en avril 1651), Charles Perrault décrira le château comme "l'une des plus belles choses que nous ayons en France". Le roi y reviendra avec sa jeune épouse, Marie-Thérèse d'Autriche, en août 1662, et s'inspirera de plusieurs éléments de décoration pour son Palis de Versailles...
    Mal entretenu, victime d'un incendie, le château souffre lors de la Révolution mais le Maréchal Lannes l'achète, et donc le sauve, en 1804, avant qu'il ne soit revendu, près de vingt ans plus tard, par la banquier et Ministre des Finances Jacques Laffitte.
    En 1905, c'est l'État qui l'achète, et l'ouvre au public en 1912...
     
     
     
     
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    1715 : Mort de Louis XIV  
     

    Après soixante-douze ans de règne et à quatre jours de son soixante-dix-septième anniversaire, Louis XIV meurt au château de Versailles. Son corps sera exposé pendant neuf jours, puis transporté solennellement à la Basilique Saint-Denis.

    Louis XV, son arrière petit-fils, n'est âgé que de cinq ans...

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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XIII, Louis XIV :

     

    "...Le long règne de Louis XIV - plus d'un demi-siècle -, qui ne commence vraiment qu'à la mort de Mazarin, a un trait principal dominant : une tranquillité complète à l'intérieur. Désormais, et jusqu'à 1789, c'est-à-dire pendant cent trente années, quatre générations humaines, c'en sera fini de ces troubles, de ces séditions, de ces guerres civiles dont le retour incessant désole jusque-là notre histoire.

    Ce calme prolongé joint à l'absence des invasions, rend compte du haut degré de civilisation et de richesse, auquel la France parvint. L'ordre au-dedans, la sécurité au-dehors - ce sont les conditions idéales de la prospérité. La France en a remercié celui qu'elle appela le grand roi par une sorte d'adoration qui a duré longtemps après lui.

    Voltaire, avec son Siècle de Louis XIV, est dans le même état d'esprit que les contemporains des années qui suivirent 1660. Il souligne, comme le fait qui l'a le plus frappé et qui est aussi le plus frappant : "Tout fut tranquille sous son règne." Le soleil de Louis XIV illuminera le règne de Louis XV. Et ce n'est que plus tard encore, après quinze ans du règne de Louis XVI, que le charme sera rompu, que nous entrerons dans un nouveau cycle de révolutions. 

    Avec Louis XIV, le roi règne et gouverne. La monarchie est autoritaire. C'est ce que souhaitent les Français. Puisqu'ils ne veulent ni des Ligues, ni des Frondes, ni du "ministériat", le gouvernement personnel du roi est l'unique solution. Dès que l'idée du jeune souverain fut comprise, elle fut populaire, elle fut acclamée. De là ce concert de louanges que la littérature nous a transmis, cet enthousiasme, qui étonne quelquefois, chez les esprits les plus libres et les plus fiers, et qu'on prend à tort pour de la flatterie. La France, comme sous Henri IV, s'épanouit de bonheur dans cette réaction. Sous toutes les formes, dans tous les domaines, elle aima, elle exalta l'ordre et ce qui assure l'ordre : l'autorité. Du comédien Molière à l'évêque Bossuet, il n'y eut qu'une voix. C'est ainsi que, dans cette seconde partie du dix-septième siècle, la monarchie eut un prestige qu'elle n'avait jamais atteint.

     

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    L'originalité de Louis XIV est d'avoir raisonné son cas et compris comme pas un les circonstances dans lesquelles son règne s'était ouvert et qui lui donnaient en France un crédit illimité. Il l'a dit, dans ses Mémoires pour l'instruction du Dauphin, en homme qui avait vu beaucoup de choses, la Fronde, les révolutions d'Angleterre et de Hollande : il y a des périodes où des "accidents extraordinaires" font sentir aux peuples l'utilité du commandement. "Tant que tout prospère dans un État, on peut oublier les biens infinis que produit la royauté et envier seulement ceux qu'elle possède : l'homme, naturellement ambitieux et orgueilleux, ne trouve jamais en lui-même pourquoi un autre lui doit commander jusqu'à ce que son besoin propre le lui fasse sentir. Mais ce besoin même, aussitôt qu'il a un remède constant et réglé, la coutume le lui rend insensible."

    Ainsi Louis XIV avait prévu que le mouvement qui rendait la monarchie plus puissante qu'elle n'avait jamais été ne serait pas éternel, que des temps reviendraient où le besoin de liberté serait le plus fort. Désirée en 1661 pour sa bienfaisance, l'autorité apparaîtrait comme une tyrannie en 1789 : déjà, sur la fin de son règne, Louis XIV a pu s'apercevoir que la France se lassait de ce qu'elle avait appelé et salué avec enthousiasme et reconnaissance. Il avait prévu cette fatigue, annoncé ce retour du pendule, et, par là, il a été meilleur connaisseur des hommes que ceux qui prétendent qu'il a donné à la monarchie le germe de la mort en concentrant le pouvoir..."