UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Spectacle • Gaspard Proust, un moderne antimoderne

     

    Par Jean-Christophe Buisson

     

    3658649930.jpgQuel artiste, en 20I7 peut se targuer de remplir tous les soirs une salle de 800 places en se contentant, pour toute promotion, de quelques affiches aussi sobres que rares ?

    Un seul : Gaspard Proust. Sur son seul nom (et prénom), cet homme au mauvais esprit revendiqué affiche quasi complet au Théâtre Antoine jusqu'à la fin de l'année.

    On se presse pour venir entendre, supporter et applaudir ses saillies contre les bien-pensants, les commentateurs politiques gonflés d'orgueil, les féministes hystériques, les savants fous et leurs thuriféraires, les progressistes sourds et aveugles, les complices objectifs de Daech, les obsédés de la modernité, Anne Hidalgo... Dans son Nouveau Spectacle, il a ôté beaucoup de politique (merci la vague dégagiste du printemps dernier) au profit heureux d'une véritable réflexion philosophique et anthropologique sur notre société.

    Entre deux rafales de formules drôles, cruelles, hilarantes, embarrassantes, il développe une vision du monde aussi noire que son humour. Héritier incontestable de Desproges et de Muray, il se montre de plus en plus houellebecquien (de belles dents et une énergie comique en plus). Est-il un faux pessimiste ? Un décadentiste joyeux ? Un nihiliste conservateur ? Bref, un oxymore sur jambes ? Seule certitude : il est le plus cultivé, le plus littéraire et sans doute le plus intelligent de ceux qui font office de divertir. La preuve : il ne parle pas aux journalistes.  

    Jean Christophe Buisson est écrivain et directeur adjoint du Figaro Magazine. Il présente l'émission hebdomadaire Historiquement show4 et l'émission bimestrielle L'Histoire immédiate où il reçoit pendant plus d'une heure une grande figure intellectuelle française (Régis Debray, Pierre Manent, Jean-Pierre Le Goff, Marcel Gauchet, etc.). Il est également chroniqueur dans l'émission AcTualiTy sur France 2. Son dernier livre, 1917, l'année qui a changé le monde, vient de paraître aux éditions Perrin.

    XVMe6d08b2a-67e2-11e7-a217-4e3a6d45d0e7-200x240.jpg

    1917, l'année qui a changé le monde de Jean-Christophe Buisson, Perrin, 320 p. et une centaine d'illustrations, 24,90 €.

  • Éphéméride du 16 mai

    1770 : L'Opéra royal du château de Versailles, lieu de célébration du mariage du duc de Berry (futur Louis XVI) avec Marie Antoinette d'Autriche 

     

     

     

    1509 : Consécration de la cathédrale Saint Jean Baptiste de Perpignan

    16 mai,louis xvi,marie-antoinette,louis xv,renversement des alliances,choiseul,prusse,autriche

    https://www.les-pyrenees-orientales.com/Patrimoine/CathedralePerpignan.php

     

    16 mai,louis xvi,marie-antoinette,louis xv,renversement des alliances,choiseul,prusse,autriche

     

    1770 : Mariage du duc de Berry (futur Louis XVI) avec Marie Antoinette d'Autriche 

     

    Ou : Voulu par Louis XV, le renversement des alliances en action...

    Un triomphe de la lucidité politique, mais qui devait, de fait, dresser une opinion passéiste et rétrograde, qui raisonnait au "passé prolongé", contre la monarchie, novatrice et "progressiste", au véritable sens du terme : les vraies "lumières", les vrais "éclairés" étaient du côté de Louis XV et de la royauté, et l'obscurantisme et le passéisme du côté de ceux qui deviendront... les révolutionnaires !

    De cette époque date aussi la "tradition négative" d'admiration de la Prusse, partagée par un grand nombre des autoproclamés "philosophes", et la formulation du funeste "principe des nationalités", qui devait aboutir à l'unité allemande : Lumières, Révolution, première République, premier et Second Empire et partisans de "l'amitié" franco-allemande sous la IIIème République, tous travaillèrent ainsi dans la plus parfaite "intelligence avec l'ennemi"... pour la création et la consolidation d'un État prussien, puis allemand, qui nous fit tant de mal. 

    LOUIS XVI DUC DE BERRY.jpg
     
     
     

    De l'Histoire de France de Jacques Bainville, chapitre XIV, Louis XV et la Régence :

    "...Le "renversement des alliances" est un événement considérable dans notre histoire. Tout naturellement les austrophobes, les partisans aveugles de la tradition se récrièrent, et le pire fut que, bientôt, aux yeux du public, le résultat malheureux de la guerre parut leur donner raison. De l'alliance autrichienne date le divorce entre la monarchie et la nation, et ce sera encore, trente-cinq ans plus tard, le grief le plus puissant des révolutionnaires, celui qui leur donnera le moyen de renverser et de condamner Louis XVI.

    Par le premier traité de Versailles, le gouvernement français n'avait conclu qu'une alliance défensive. Elle fut étendue après l'accession et les succès de Frédéric, mais, par un second traité, nous prêtions notre concours militaire à l'Autriche contre la promesse d'étendre notre frontière dans la partie méridionale des Pays-Bas autrichiens, d'Ostende à Chimay, le reste devant former un État indépendant, esquisse de la future Belgique, qui serait attribué à l'infant de Parme, gendre de Louis XV.

    Connues de nos jours seulement, les instructions de Bernis, devenu ministre des affaires étrangères, à Choiseul, nommé ambassadeur à Vienne, ont montré que l'alliance avec l'Autriche avait été l'effet du calcul et non du caprice.

    MARIE ANTOINETTE EN 1769.jpg
    Marie Antoinette d'Autriche.
     Sur le voyage qui la conduisit de Vienne à Paris, voir notre Éphéméride du 21 avril...          

     

    L'expérience, disait Bernis, a prouvé que nous avions eu tort de contribuer à l'agrandissement du roi de Prusse. L'intérêt de la France est qu'aucune puissance ne domine l'Allemagne et que le traité de Westphalie soit respecté. Or Frédéric a saisi l'occasion de notre conflit avec l'Angleterre pour s'allier avec cette puissance dans l'idée que nous serions trop occupés sur les mers pour nous opposer à ses entreprises dans les pays germaniques. Si nous laissions le roi de Prusse en tête-à-tête avec l'Autriche, il serait à craindre qu'il n'arrivât à ses fins et que le système de l'Allemagne fût bouleversé à notre détriment. Il ne restait d'autre parti que de répondre aux avances de l'Autriche et de s'associer à elle pour défendre l'équilibre européen.

    En 1756 et en 1757, Bernis a donc compris que le danger en Allemagne était prussien. Il a vu aussi combien notre tâche devenait lourde, puisque, au moment où l'Angleterre nous provoquait à une lutte redoutable, nous étions engagés par Frédéric dans une guerre continentale et dans la complexité des affaires de l'Europe centrale et orientale.

    Cette complexité. s'accroissait du fait que l'impératrice de Russie entrait dans la coalition contre la Prusse, car nous avions à protéger notre autre et ancienne alliée, la Pologne, contre les convoitises de l'Autriche et de la Russie, nos associées, sans compter que, pour avoir le concours des Russes, il avait fallu conseiller à la Pologne de ne pas se mêler du conflit.

    On a ainsi l'idée d'un véritable dédale où la politique française se perdit plusieurs fois. La diplomatie secrète embrouilla souvent les choses en cherchant à résoudre ces contradictions. Mais on ne peut pas incriminer à la fois le "Secret du roi" et le renversement des alliances puisque le "secret" était polonais et cherchait à réserver l'avenir de nos relations avec la Pologne malgré nos liens avec la Russie et l'Autriche..."

     

    16 mai,louis xvi,marie-antoinette,louis xv,renversement des alliances,choiseul,prusse,autriche

    16 mai,louis xvi,marie-antoinette,louis xv,renversement des alliances,choiseul,prusse,autriche

    16 mai,louis xvi,marie-antoinette,louis xv,renversement des alliances,choiseul,prusse,autriche

    C'est à l'occasion de ce mariage que sera inauguré l'Opéra Royal, chef d'oeuvre d'Ange-Jacques Gabriel :

    16 mai,louis xvi,marie-antoinette,louis xv,renversement des alliances,choiseul,prusse,autriche

     
     
     
     
    1920 : Canonisation de Jeanne d'Arc
     
     
    Dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française", voir :
     
     
     
    Le pape Benoît XV canonise Jeanne : moins de deux mois après, pour la célébrer, le parlement français décrétera "le deuxième dimanche de mai, jour anniversaire  de la délivrance d'Orléans" jour de Fête nationale :
     
     

    16 mai,louis xvi,marie-antoinette,louis xv,renversement des alliances,choiseul,prusse,autriche

    La Basilique Saint-Pierre de Rome, le jour de la canonisation...

     "...Mgr Galli prend la parole et dit : "Voici donc venir l’heure que les bons attendent depuis si longtemps. L’autorité de Pierre va sanctionner la vertu universellement suréminente de Jeanne d’Arc. Que l’univers catholique dresse l’oreille et qu’il vénère dans l’héroïne, libératrice admirable de sa Patrie, une splendide lumière de l’Église triomphante !"

    À ces mots, l’Assemblée toute entière se lève et le Pape, mitre en tête, prononce cette solennelle sentence :

    "En l’honneur de la Sainte et Indivisible Trinité, pour l’exaltation de la Foi Catholique et pour l’accroissement de la religion chrétienne, par l’autorité de Notre Seigneur Jésus Christ, des bienheureux apôtres Pierre et Paul, après une mûre délibération et ayant souvent imploré le secours divin, nous décrétons et définissons Sainte et nous inscrivons au catalogue des saints la Bienheureuse Jeanne d’Arc, statuant que sa mémoire devra être célébrée tous les ans le 30 mai dans l’Église Universelle."

     

    La Geste héroïque de Jeanne est un moment fondamental de notre Histoire nationale : ses moments essentiels en sont relatés dans ces Éphémérides aux 25 février (rencontre de Jeanne et du Dauphin, à Chinon), 8 mai (libération d'Orléans), 18 juin (victoire de Patay), 17 juillet (sacre de Reims), 23 mai et 21 novembre (capture, et livraison aux Anglais), 30 mai (martyre), 16 mai (canonisation), 10 juillet (instauration de la Fête nationale).

     Et, aussi, pour le retour définitif en France de l'anneau de Jeanne, célébré comme il se devait au Puy du Fou : voir l'Éphéméride du 20 mars...
     
     
     
     
     
     
    3 fevrier,philippe auguste,paris,esther,racine,boileau,lully,phedre,louis xiv,simone weil,thibon,mauriac,stofflet
     
     
     
     
    1951 : Mort "en service commandé" de François Hussenot, inventeur des "boîtes noires"...
     

    16 mai,louis xvi,marie-antoinette,louis xv,renversement des alliances,choiseul,prusse,autriche

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (23)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. 

    Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener.

    Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg2ème partie : Une révolution copernicienne 

    LES NOUVELLES INVASIONS BARBARES

    Un ancien coopérant, agrégé de lettres, M. Jacques Bonnaure, dans une lettre publiée par « Le Monde » daté du 17 novembre 1984, a décrit, de façon concise et précise une situation que personne ne semble plus capable de maîtriser. En voici le texte :

    « Après avoir enseigné au Caire et au Maroc, j'ai renoncé car le métier de « coopérant » tel qu'on l'exerce est une impasse absolue. Dans certains lycées (marocains) les enseignants français sont systématiquement surveillés, parfois par des élèves qui rapportent leurs propos, même anodins, au proviseur..., ou au commissaire de police. Nous n'avons pas accès au conseil d'établissement, et le conseil de classe se limite à la lecture des moyennes. Quant aux élèves, leurs sentiments à l'égard des coopérants sont très ambivalents. Dès le début de l'année, les inscriptions fleurissent au tableau : « Les étrangers dehors ! » « Nous n'avons pas besoin de professeurs étrangers ! », etc. Puis des contacts plus confiants s'établissent. Cependant le coopérant étant français, on va lui reprocher la colonisation, le néocolonialisme, le racisme, d'ailleurs exagéré avec complaisance, comme si la France était la République sud-africaine. Si le professeur est français, il doit être chrétien, d'où de nombreux essais plus ou moins aimables, de conversion à l'islam. Mais ce Français vient du pays fantasmatique où on ne bastonne plus les élèves en grève, où les chômeurs sont indemnisés, où on ne force pas les filles à se marier. On va lui demander des adresses en France, des certificats de scolarité dans des établissements français, des emplois, une place dans sa voiture... Enfin il n'est guère agréable de voir se mettre en place tous les ingrédients nécessaires à une révolution islamique (au Maroc et en Egypte) : sentiment qu'on n'a rien à perdre quand l'avenir est aussi noir, haine de sa propre société, déséquilibre entre des traditions que les jeunes refusent et un modernisme occidental, détesté et envié tour à tour mais toujours inaccessible, xénophobie et antisémitisme, exaltation religieuse (un jour que je parlais des dieux de l'Antiquité romaine, plusieurs élèves se sont dressés pour proclamer qu'il n'y avait qu'un seul Dieu). Tout est donc prêt ».

    Kadhafi ou Khomeiny servent d'alibis à notre aveuglement. Nous les tenons pour les organisateurs d'un vaste complot qui vise à déstabiliser le monde musulman. Qu'ils disparaissent ou du moins que nous leur infligions une bonne correction et tout rentrerait dans l'ordre. En réalité, ils utilisent, dans l'ensemble de façon assez maladroite, sans stratégie cohérente, une situation qu'ils n'ont pas créée et qui, pour une bonne part, leur échappe. Nous n'en sommes qu'aux prodromes de la crise. D'autres chefs charismatiques surgiront, plus dangereux. Quand l'histoire offre un rôle, l'homme providentiel se découvre toujours. L'important, ce sont les masses, qui se mettent en mouvement, encadrées par une intelligentsia prolétarisée. Quand la jeunesse pullule, l'aventure, s'offre à elle. L'Islam fournit le ferment idéologique de populations menacées dans leur identité culturelle. En effet, ne nous y trompons pas, le monde musulman ne se porte pas tellement mieux que le monde chrétien. Corrodé par l'athéisme marxiste, le laxisme moral et le modèle américain, il rêve de notre mode de vie mais se sachant impuissant à l'atteindre, il le rejette avec d'autant plus de violence qu'il l'envie. A sa manière, c'est pour lui aussi une question de survie. Il n'est besoin que d'observer, au milieu de nous, les immigrés de la seconde génération. Ils méprisent leurs pères, et s'ils nous haïssent c'est de désir refoulé. Comment devenir semblable à l'autre sans cesser d'être soi-même ? Une tragédie spirituelle se déroulé, sous nos regards indifférents ou hostiles. Sans doute sont-ils trop jeunes, sommes-nous trop vieux.

    Au lendemain de la seconde guerre mondiale, de profondes réformes s'imposaient. Il convenait de substituer à l'administration directe de nos possessions africaines des institutions mieux adaptées à l'évolution des mentalités et au rapport des forces. Bien des solutions pouvaient être envisagées. Ainsi, dès 1947, M. Senghor préconisait la constitution d'un ensemble français « à la capétienne », où un pouvoir central fort serait en mesure d'élever ses colonies au rang de provinces, dotées d'une large autonomie. Même si l'on décidait d'acheminer progressivement nos possessions vers l'indépendance, il convenait de la préparer, en formant des cadres et en substituant aux structures administratives, construites au hasard de la conquête, des entités cohérentes. Le drame du Tchad devenait inévitable dès l'instant que l'on s'obstinait à faire coexister au sein d'un même Etat les nomades musulmans et guerriers du Nord avec les paysans chrétiens ou animistes du Sud. Malheureusement les institutions de la IV' République ne permettaient ni les choix clairs ni la continuité indispensable à leur mise en œuvre et cependant il convient de reconnaître que la France s'est mieux conduite que la Grande-Bretagne. N'empêche que les Européens ont renoncé à leurs responsabilités politiques, favorisant la pénétration soviétique, la prolifération de dictatures militaires, parfois au profit de déments, le plus souvent d'idéologues primaires, le pullulement des conflits tribaux. Néanmoins ils n'ont pas renoncé au régime du pacte colonial, ce système économique fondé sur l'échange inégal, le tiers monde vendant ses matières premières et des produits tropicaux aux pays industrialisés pour leur acheter des biens de consommation.

    Seul le Japon a su comprendre la nécessité de dépasser le « pacte colonial », non par philanthropie mais par intérêt bien compris. Sa défaite l'ayant empêché de réaliser son vieux rêve de domination politique des rivages du Pacifique, il l'a repris par d'autres moyens. Sa faible superficie et la densité de sa population l'ont d'ailleurs contraint d'éviter les erreurs des Européens. Progressivement, les secteurs promis au déclin, le textile, les chantiers navals, pour une part la sidérurgie, furent transférés en Corée, à Taïwan ou à Hong Kong. Les Japonais subventionnèrent, par leurs investissements, l'installation de concurrents, dont ils comptaient faire des clients pour leurs industries d'équipement. Utilisant une main d'œuvre abondante, peu payée, dépourvue de protection sociale, les « nouveaux pays industriels » se livrèrent à une compétition acharnée dont les Européens furent les premières victimes tandis que le Japon, grâce à son avance technologique et à son organisation commerciale, partait à la conquête de nouveaux marchés.   A suivre  (A venir : Les nouvelles invasions barbares 4).

    Illustration ci-dessus : Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence [1973-2005]

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

    (1)  (2)  (3)  (4)  (5)  (6) (7)  (8)  (9)  (10)  (11)  (12)  (13)  (14)  (15)  (16)  (17)    (18)  (19)  (20)  (21)  (22)

    lafautearousseau

     

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (23)

     

    2293089609.14.jpgNous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000.

    Nous sommes ici dans la 2ème partie de cette étude.

    La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener.

    Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg2ème partie : Une révolution copernicienne 

    LES NOUVELLES INVASIONS BARBARES

    Un ancien coopérant, agrégé de lettres, M. Jacques Bonnaure, dans une lettre publiée par « Le Monde » daté du 17 novembre 1984, a décrit, de façon concise et précise une situation que personne ne semble plus capable de maîtriser. En voici le texte :

    « Après avoir enseigné au Caire et au Maroc, j'ai renoncé car le métier de « coopérant » tel qu'on l'exerce est une impasse absolue. Dans certains lycées (marocains) les enseignants français sont systématiquement surveillés, parfois par des élèves qui rapportent leurs propos, même anodins, au proviseur..., ou au commissaire de police. Nous n'avons pas accès au conseil d'établissement, et le conseil de classe se limite à la lecture des moyennes. Quant aux élèves, leurs sentiments à l'égard des coopérants sont très ambivalents. Dès le début de l'année, les inscriptions fleurissent au tableau : « Les étrangers dehors ! » « Nous n'avons pas besoin de professeurs étrangers ! », etc. Puis des contacts plus confiants s'établissent. Cependant le coopérant étant français, on va lui reprocher la colonisation, le néocolonialisme, le racisme, d'ailleurs exagéré avec complaisance, comme si la France était la République sud-africaine. Si le professeur est français, il doit être chrétien, d'où de nombreux essais plus ou moins aimables, de conversion à l'islam. Mais ce Français vient du pays fantasmatique où on ne bastonne plus les élèves en grève, où les chômeurs sont indemnisés, où on ne force pas les filles à se marier. On va lui demander des adresses en France, des certificats de scolarité dans des établissements français, des emplois, une place dans sa voiture... Enfin il n'est guère agréable de voir se mettre en place tous les ingrédients nécessaires à une révolution islamique (au Maroc et en Egypte) : sentiment qu'on n'a rien à perdre quand l'avenir est aussi noir, haine de sa propre société, déséquilibre entre des traditions que les jeunes refusent et un modernisme occidental, détesté et envié tour à tour mais toujours inaccessible, xénophobie et antisémitisme, exaltation religieuse (un jour que je parlais des dieux de l'Antiquité romaine, plusieurs élèves se sont dressés pour proclamer qu'il n'y avait qu'un seul Dieu). Tout est donc prêt ».

    Kadhafi ou Khomeiny servent d'alibis à notre aveuglement. Nous les tenons pour les organisateurs d'un vaste complot qui vise à déstabiliser le monde musulman. Qu'ils disparaissent ou du moins que nous leur infligions une bonne correction et tout rentrerait dans l'ordre. En réalité, ils utilisent, dans l'ensemble de façon assez maladroite, sans stratégie cohérente, une situation qu'ils n'ont pas créée et qui, pour une bonne part, leur échappe. Nous n'en sommes qu'aux prodromes de la crise. D'autres chefs charismatiques surgiront, plus dangereux. Quand l'histoire offre un rôle, l'homme providentiel se découvre toujours. L'important, ce sont les masses, qui se mettent en mouvement, encadrées par une intelligentsia prolétarisée. Quand la jeunesse pullule, l'aventure, s'offre à elle. L'Islam fournit le ferment idéologique de populations menacées dans leur identité culturelle. En effet, ne nous y trompons pas, le monde musulman ne se porte pas tellement mieux que le monde chrétien. Corrodé par l'athéisme marxiste, le laxisme moral et le modèle américain, il rêve de notre mode de vie mais se sachant impuissant à l'atteindre, il le rejette avec d'autant plus de violence qu'il l'envie. A sa manière, c'est pour lui aussi une question de survie. Il n'est besoin que d'observer, au milieu de nous, les immigrés de la seconde génération. Ils méprisent leurs pères, et s'ils nous haïssent c'est de désir refoulé. Comment devenir semblable à l'autre sans cesser d'être soi-même ? Une tragédie spirituelle se déroulé, sous nos regards indifférents ou hostiles. Sans doute sont-ils trop jeunes, sommes-nous trop vieux.

    Au lendemain de la seconde guerre mondiale, de profondes réformes s'imposaient. Il convenait de substituer à l'administration directe de nos possessions africaines des institutions mieux adaptées à l'évolution des mentalités et au rapport des forces. Bien des solutions pouvaient être envisagées. Ainsi, dès 1947, M. Senghor préconisait la constitution d'un ensemble français « à la capétienne », où un pouvoir central fort serait en mesure d'élever ses colonies au rang de provinces, dotées d'une large autonomie. Même si l'on décidait d'acheminer progressivement nos possessions vers l'indépendance, il convenait de la préparer, en formant des cadres et en substituant aux structures administratives, construites au hasard de la conquête, des entités cohérentes. Le drame du Tchad devenait inévitable dès l'instant que l'on s'obstinait à faire coexister au sein d'un même Etat les nomades musulmans et guerriers du Nord avec les paysans chrétiens ou animistes du Sud. Malheureusement les institutions de la IV' République ne permettaient ni les choix clairs ni la continuité indispensable à leur mise en œuvre et cependant il convient de reconnaître que la France s'est mieux conduite que la Grande-Bretagne. N'empêche que les Européens ont renoncé à leurs responsabilités politiques, favorisant la pénétration soviétique, la prolifération de dictatures militaires, parfois au profit de déments, le plus souvent d'idéologues primaires, le pullulement des conflits tribaux. Néanmoins ils n'ont pas renoncé au régime du pacte colonial, ce système économique fondé sur l'échange inégal, le tiers monde vendant ses matières premières et des produits tropicaux aux pays industrialisés pour leur acheter des biens de consommation.

    Seul le Japon a su comprendre la nécessité de dépasser le « pacte colonial », non par philanthropie mais par intérêt bien compris. Sa défaite l'ayant empêché de réaliser son vieux rêve de domination politique des rivages du Pacifique, il l'a repris par d'autres moyens. Sa faible superficie et la densité de sa population l'ont d'ailleurs contraint d'éviter les erreurs des Européens. Progressivement, les secteurs promis au déclin, le textile, les chantiers navals, pour une part la sidérurgie, furent transférés en Corée, à Taïwan ou à Hong Kong. Les Japonais subventionnèrent, par leurs investissements, l'installation de concurrents, dont ils comptaient faire des clients pour leurs industries d'équipement. Utilisant une main d'œuvre abondante, peu payée, dépourvue de protection sociale, les « nouveaux pays industriels » se livrèrent à une compétition acharnée dont les Européens furent les premières victimes tandis que le Japon, grâce à son avance technologique et à son organisation commerciale, partait à la conquête de nouveaux marchés.   A suivre  (A venir : Les nouvelles invasions barbares 4).

    Illustration ci-dessus : Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence [1973-2005]

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

    (1)  (2)  (3)  (4)  (5)  (6) (7)  (8)  (9)  (10)  (11)  (12)  (13)  (14)  (15)  (16)  (17)    (18)  (19)  (20)  (21)  (22)

  • Des fleurs de Lys dans les escarpins de la République... par Frédéric de Natal

    Des monarchistes français rêvent toujours d’un retour de l’Ancien régime !

    Des fleurs de Lys dans les escarpins de la République

    Jean d'Orléans © Kévin Guillot

    (article paru dans Causeur, le 2 février dernier)

    Descendant direct de Louis-Philippe Ier, dernier roi des Français, le prince Jean d’Orléans est l’actuel chef de la Maison royale de France. Régulièrement interviewé par les médias, cet héritier des Capétiens se pose naturellement en alternative.

    Lors de ses vœux aux Français, il a appelé au retour «d’un modèle politique équilibré».

    Pour 17% des Français, la restauration de la monarchie est la solution aux nombreuses crises qui secouent la France.

    Le prince Jean d’Orléans a 57 ans. Il vit avec sa famille, dans l’Aude, près de la cité médiévale de Carcassonne. Dans ses veines, mille ans d’histoire capétienne, celle de la France dans ce qu’elle a eu de plus sacré et de plus triomphal. Son arbre généalogique est éloquent, constellé de personnages hauts en couleur comme Philippe d’Orléans, dit « Monsieur », frère du roi Louis XIV, le régent Philippe d’Orléans, le député de la Convention Philippe Égalité, et enfin Louis-Philippe Ier, dernier roi des Français entre 1830 et 1848. Un héritage familial qu’il assume pleinement.

    À l’écart des journaux tirant sur papier glacé

    Chef de la Maison royale de France depuis 2019, il compte encore derrière lui de nombreux partisans (au sein des mouvements de l’Action Française et de la Nouvelle Action royaliste), favorables au retour de la monarchie. Il porte le titre de comte de Paris. Un apanage repris par sa famille depuis un siècle; un titre de courtoisie que tolère la République. Loin des magazines people qu’il n’affectionne pas et de toute pression médiatique, le prince Jean d’Orléans n’oublie pas ses devoirs. Très régulièrement, il publie des éditoriaux dans des quotidiens reconnus (MarianneLe Figaro...), donne des interviews (Europe 1, France 2, CNEWS, TF1…) sur des sujets qui lui tiennent à cœur. La défense de l’environnement, de la famille, du patrimoine, de la société dans son ensemble. Jean d’Orléans a été formé à bonne école. Par son grand-père Henri d’Orléans (1908-1999). Un nom dont le destin aurait pu se mélanger avec celui du général de Gaulle si ce dernier avait décidé d’aller jusqu’au bout de son projet.

    L’épisode est peu connu des Français et a donné lieu à diverses supputations ou théories. Le plus souvent farfelues ou erronées. Mais entre 1963 et 1965, le héros de la Libération aurait pourtant songé à ce descendant d’Henri IV pour lui succéder à la tête de l’Etat. Le magazine L’Express en fera même sa principale couverture, désignant le prince Henri d’Orléans comme le dauphin du général de Gaulle. Une idée qui ne plaira pas à tout le monde et qui va faire l’objet d’un vaste rejet au sein de la baronnie gaulliste peu résolue à ployer l’échine face à ce Capétien ambitieux. La loi d’exil, qui touchait tous les princes issus de maisons ayant régné en France, a été abolie en 1951. Henri d’Orléans a son propre bulletin tiré à plusieurs milliers d’exemplaires, fait campagne, tente d’obtenir la présidence de la Croix-Rouge, est reçu fréquemment à l’Elysée par De Gaulle qui le missionne diplomatiquement pour le compte de la République. Après les espoirs, la déception. Le général de Gaulle se (re)-présentera finalement et la restauration de la monarchie est remise aux calendes grecques. De cette expérience politique, le prince Jean d’Orléans en a tiré un enseignement, une leçon qu’il entend mettre au service d’une nation déchirée et quelque peu perdue.

    Agacé par un mode de gouvernement qui se coupe des Français

    Lors de ses derniers vœux aux Français, publié sur son site et ses réseaux officiels (il est suivi par 45000 personnes sur Facebook, Instagram et Twitter), Jean d’Orléans s’est posé en alternative d’une institution fragilisée. « Depuis plusieurs années, les diverses crises qui secouent notre société ne cessent d’entamer en profondeur un modèle économique, politique et social qui s’essouffle. Il est temps de jeter sur notre monde un regard lucide pour préparer ce que nous souhaitons laisser à nos enfants et aux générations futures » écrit le prétendant au trône. Appelant à « forger un avenir commun sous le sceau de la liberté dans l’unité et de la paix dans la justice, une société au cœur de laquelle nous replaçons l’homme, afin de redonner un souffle à notre nation millénaire », le comte de Paris pointe du doigt les mauvaises décisions qui ont été votées par un parlement, par des élus dont le principal souci est leur réélection en lieu et place de la préservation du Bien commun, une pensée à court terme.  « (…) Les nombreuses réformes engagées ont profondément creusé les inégalités sociales et réduit nos rapports sociaux à minima sous l’effet de mesures de plus en plus contraignantes. Face à ces mauvais choix, souvent contraires aux aspirations des Français, une voie de vraies réformes est certainement possible qui quitte le confort des cercles restreints pour s’adresser au plus grand nombre. La voie vers un modèle social plus solidaire et juste, un modèle économique plus responsable et équitable, un modèle politique plus décentralisé et indépendant » plaide le prince Jean d’Orléans, ancien soutien des gilets jaunes.

    A lire aussi, Jean-Paul Brighelli: En ce 21 janvier…

    Sans doute, le « roi Jean IV », comme l’appellent les royalistes, s’agace-t-il de ce mode de gouvernement qui se coupe des Français. « Gouverner, c’est prévoir » rappelle le comte de Paris, paraphrasant Adolphe Thiers, célèbre homme d’État de la IIIe République. Jean d’Orléans se bat contre les sempiternels poncifs et caricatures qui accompagnent habituellement les idées reçues sur une monarchie qui a contribué à façonner la France. Lui, l’imagine volontiers parlementaire où le roi concentrerait toutefois certains pouvoirs contrebalancés par les deux chambres et le référendum à la manière du modèle suisse. Il appelle à retrouver les vraies valeurs gaulliennes de la Constitution actuelle, taillée sur mesure pour un monarque. Pour diffuser sa voix dans le grand public, que certains jugent trop discrète, il a écrit un livre :  Jean de France, un prince français, paru en 2009 aux éditions Pygmalions. Un véritable programme politique dont on peut retrouver les grandes lignes sur sa fiche Wikipedia, l’encyclopédie en ligne bien connue. Des positions que ses partisans n’hésitent pas à distiller face caméras aux médias intrigués de les voir chaque année se rassembler, le 21 janvier, dans les grandes villes de France, lorsqu’ils commémorent le décès de Louis XVI, guillotiné par la Convention en 1793.

    Les Français tentés par rappeler un roi ? Selon un sondage BVA/ Alliance Royale paru en 2016, ils sont 17% à souhaiter que l’on réinstalle un monarque à la tête de l’État. L’idée rassemble toutes les générations (notamment à droite) et se veut moderne. Parmi tous les avantages cités, celui d’un monarque au-dessus des partis politiques, dont le niveau de neutralité serait élevé et source d’une certaine continuité au sein de l’État, respectueux des valeurs traditionnelles, à la tête d’une institution qui assurerait un système d’égalité démocratique, d’un régime défenseur des libertés économiques, politiques et civiles. En 2021, les monarchies tiennent haut le pavé selon l’Heritage Foundation qui s’est penché sur ces principes démocratiques évoqués. Si on retrouve l’ensemble des royautés dans les 40 premières places du palmarès, la France (à titre de comparaison) n’est que 64ème de ce classement. De quoi faire réfléchir tout un chacun à l’heure où les Français sont appelés à se mobiliser massivement contre la réforme des retraites.

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    "EMPRISE DE L'ALLEMAGNE : De la puissance militaire à la puissance économique, permanence de l’impérialisme allemand..."

    "Réservé aux abonnés", le simple titre de ce bon article d'Atlantico dit, à lui seul l'essentiel...

    1A.jpg

    Herr Scholz, Chancelier du Quatrième Reich, bien obligé de supporter la pilule très amère d'une France puissance nucléaire (et, lui, pas) mais bien décidé, aussi, à nous le faire payer chèrement...

    Nos ennemis allemands sont prêts à tout. Tout, comme par exemple devenir le 51ème État des États désunis d'Amérique; ou faire de l'Europe une succursale états-unienne, une arrière-cour de la Maison blanche : tout, plutôt que d'être un tant soit peu dans un ensemble où la France serait "une case devant"...

    Et, bien entendu, tout faire pour "casser" tout ce que l'on peut "casser" de cette France que l'on veut toujours dominer : en particulier son EDF et son nucléaire... notre pauvre semble-président Macron disant "Amen" à tout, dans son utopie du "couple franco-allemand" qui n'a jamais existé ailleurs que dans les têtes de nos dirigeants; et qui ne rêve que d'être, non pas le président de la France, mais d'une Europe qui - selon l'idée qu'il s'en fait - n'a jamais existé et n'existera jamais...

    L'extérieur a changé : plus de casque à pointe ni de croix gammée, c'est sûr; l'impérialisme allemand porte aujourd'hui costard/cravate : cela passe mieux, dans l'opinion. Mais l'expansionnisme germanique, sa volonté de puissance, pour être seulement économique, aujourd'hui, n'en reste pas moins destructeur et ravageur, en particulier pour nous, dans ses conséquences économiques, bien sûr, mais aussi... politiques !

    "Devant l'Allemagne éternelle" est le titre d'un livre de Maurras. Nous avons toujours aujourd'hui devant nous, et contre nous, cette Allemagne unifiée que le Système et Clemenceau n'ont pas voulu abattre en 1918...

     

    lfar espace.jpg

     

    1. Une citation de Charette, dans Le Figaro de ce lundi...

    1A.jpg

    Actualité/modernité de Charette, dont ces propos recoupent exactement ceux de Simone Weil, un siècle et demi plus tard : 

    "L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie." 

     

    2. Entièrement d'accord avec Grégoire de Fournas : les pitreries et autres gamineries d'esprits bas de plafond et totalement déconnectés du réel, n'ayant que "la com" pour principe, cela commence à bien faire !... :

    "Zéro solution contre la concurrence étrangère déloyale ou les normes absurdes qui tuent nos agriculteurs, mais un nouveau gadget : des moutons et des poules dans la cour de l’Assemblée nationale ! Les agriculteurs ne veulent pas de la démagogie mais des solutions !"

    1A.jpg

     

    3. On sait que, pour Dupond-Moretti, "la France n'est pas un coupe-gorge", ce que dément quotidiennement l'actualité la plus angoissante. Par contre, ce qui indéniable, c'est qu'elle est devenue, par la faute et l'action du Système, un gigantesque foutoir/pétaudière, dont les péripéties prêteraient presque à sourire, s'il ne s'agissait de personnes qui, peut-être, ont déjà tué et vont, du coup, peut-être recommencer...

    1A.jpg

    Merci Éric !

    Si ce "détenu" fait quelque chose de grave un jour prochain, on s'en souviendra, et on saura à qui le rappeler !!!!!

     

    4. Europhobe a raison :

    "Au lieu de l'affaire #Palmade, c'est la fermeture des deux usines #Latécoère (Labège, Montredon) qui devrait faire la une des chaînes info ! L'avionneur français a une avance technologique dans le LIFI (Internet par la lumière). #Macron laisse les Américains tout rafler !"

    1A.jpg

    LE SYTÈME ET SON CHEF (?) ACTUEL NE DEFEND PAS LA FRANCE :

    IL LA VEND "À LA DÉCOUPE' !

     

    5. "L’avenir d’EDF se joue à Bruxelles et dépend de la réforme du marché européen de l’électricité". Les prochains mois seront décisifs pour l’entreprise française, perçue par la Commission européenne comme un Léviathan industriel et monopolistique, constate, dans sa chronique, Jean-Michel Bezat, journaliste au Monde... :

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/02/27/l-avenir-d-edf-se-joue-a-bruxelles-et-depend-de-la-reforme-du-marche-europeen-de-l-electricite_6163512_3232.html

    1A.jpg

     

    6. MacLesggy ne dit pas merci aux "verts" allemands : soit, il a raison. Mais il ne faut pas dire merci, non plus, au Pays légal allemand tout entier, et à son chancelier Herr Scholz, qui est complice et marche à fond dans la combine !...

    "Hallucinante quantité de CO2 émise au kWh en Allemagne ce matin : 714 g eqCO2/kWh ! Sans une base nucléaire conséquente, les énergies intermittentes, EN EUROPE, font le lit du gaz et du charbon, et accélèrent le changement climatique. Pas merci "die Grünen" !"

    1A.jpg

    VIVE LE NUCLÉAIRE, HERR SCHOLZ !

    ET N'OUBLIEZ PAS :

    HITLER KAPUT !

     

    7. Peut-on lutter contre le "frérisme", et comment ? Matthieu Bock-Côté reçoit Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue, chargée de recherches au CNRS :

    "On a mis 40 ans pour commencer à réaliser le projet des frères musulmans parce que les études sur l'islamisme ont été ostracisées et coupées de fonds au profit d'études sur l'islamophobie. Il faudrait que l'UE arrête de financer les assos antiracistes qui financent le frérisme."

    (extrait vidéo 2'10)

    https://twitter.com/IslamismeFrance/status/1630264129666666499?s=20

    1A.jpg

    416 pages, 25 euros

    Ce livre présente le mouvement islamiste issu de l’internationalisation du mouvement des Frères musulmans, tel qu’il s’est développé en Europe : Florence Bergeaud-Blackler le nomme frérisme. Elle explore ici, de façon factuelle et documentée, l’origine du mouvement, son fondement doctrinal, son organisation et ses modes opératoires, ainsi que ses méthodes de recrutement et d’endoctrinement. Elle montre comment il étend son emprise au cœur même des sociétés européennes en s’appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l’homme ou en « islamisant » la connaissance.
    Ni réquisitoire ni dénonciation complotiste ou militante, c’est le résultat d’une enquête de fond étayée et référencée, menée selon les méthodes des sciences humaines, et qui cerne précisément un objet, l’islamisme frériste, qui construit un système-islam décliné dans trois directions : une vision, une identité, un plan. Le propos ne vise ni une religion ni une communauté de croyants, mais décrit un mouvement qui cherche à se servir d’eux pour imposer une stratégie d’islamisation des pays non musulmans dans toutes sortes de domaines, de l’économie à l’écologie, de l’école à l’université.

    Un document de référence, qui éclaire un phénomène souvent mal cerné. Un livre précieux pour sa mesure et sa lucidité, qui nourrit le débat de faits plutôt que d’anathèmes idéologiques.

    Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chargée de recherche CNRS (HDR) au groupe Sociétés, religions, laïcité à l’École pratique des hautes études. 

     

     

    À DEMAIN !

    LFAR FLEURS.jpg

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (170)

     

    1AAAAAAAAAa.jpg

     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Sur Jeanne d'Arc... et ses Cortèges...

    ---------------

    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

    1A.jpg

    À Paris, le Cortège de 1923...

     

    Dans "Vers le Roi" :

    "Il n'y a rien, ici-bas, depuis le Sacrifice de la Passion, de plus beau, de plus pur, de plus miraculeux que l'histoire de Jeanne d'Arc, qui semble une suite des Évangiles, où le divin palpite dans l'Humain.
    Cette histoire est… un principe de salut, une étoile au-dessus de la Patrie..."

    1A.jpg

    1923, parti de l'église Saint-Augustin, le Cortège de Jeanne d'Arc arrive Place de la Concorde, en direction de la statue de la Place des Pyramides...

     

    10 mai 1920 : Barrès et le Cortège de Jeanne d'Arc

    De "Maurras et notre temps", d'Henri Massis, pages 42/43 :

    "Barrès, qui connaissait la Chambre, ne laissait pas d'être frappé par le "tonus" que la seule présence de Léon Daudet donnait à ses séances.
    "Quelle joie, quelle puissance, quelle intensité, quelle surintensité de vie !" songeait Barrès.
    Le cher Léon, l'heureux Léon avait tout ce qui lui manquait à lui, Barrès, ce que, dans sa vie publique, il eût tant désiré d'avoir; mais il ne l'en admirait, il ne l'en aimait que davantage encore.
    Oui, un émerveillement sans fin, voilà ce qu'éprouvait Barrès au spectacle de cette nature si ardente, si riche.
    Certain dimanche - c'était le 10 mai 1920 - Barrès avait vu Léon Daudet, député de Paris, au cortège de Jeanne d'Arc et, le soir même, encore ébloui, il n'avait pu se retenir de lui adresser ces lignes magnifiques :

    "Mon cher Léon, je vais vous dire une folie, une folie qui m'a dans un éclair, à la hauteur des Tuileries, prodigieusement frappé, hier, quand je rentrais chez moi après le défilé et que je vous croisais là.
    C'était le cortège du jeune Dionysos, un Léon rayonnant d'audace, de force et de joie, et vous marchiez tous dans un tel rythme d'allégresse et d'orgueil que l'imagination s'allumait.
    Je vous ai vraiment vu, l'espace d'une seconde, comme un être venu du fond des âges, couronné de feuillages, au milieu des cymbales et de ses partisans qui menaient des tigres enchaînés: vos jeunes gens, la bouche ouverte et ruisselants de fureur animale, et vous réellement le centre physique et spirituel de cette marche triomphale !"

    Et Barrès qui savait combien Léon avait aimé son père, Barrès ajoutait comme en confidence :

    "Je me suis rappelé votre père, chez qui il y avait aussi une part divine à ses heures d'expansion, votre père, un jeune faune que je n'ai connu que douloureux et pourtant distributeur de joie."

    Puis, revenant à sa "vision", Barrès lui disait encore :

    "C'est prodigieux ces moments où la force de l'âme se manifeste au-dehors, et l'ayant vue, cette goutte de sang héréditaire, ayant vu l'éternel au plein soleil, ce dimanche à midi, j'essaie de vous en reproduire la vision, j'essaie de fixer la minute éblouissante.
    Jungamus dextras,
    Maurice Barrès..."

    1A.jpg

    Cortège 1925...

    1A.jpg

    En tête d'un Cortège...

    Un prix à qui reconnaît Daudet et sait dire où il se trouve !!!!!

    1A.jpg

    Maurice Pujo, en tête de Cortège...

    1A.jpg

    Cortège 15 Mai 32 (cliquez sur l'image : Maurras est bien visible, à l'extrême-droite de la photo; Maxime Réal del Sarte est à gauche, s'avançant vers la première personne que l'on voit, de dos, à l'extrême-gauche...)

    1A.jpg

    Cortège 1934...

  • A propos des Journées du Patrimoine...(2)

              Notre deuxième réflexion sera moins amère, moins nostalgique et moins polémique aussi; elle ne sera pas tournée vers ce passé de destructions stupides, qui condamnent un système; elle sera au contraire tournée vers l'avenir: un avenir qui peut être prometteur dans le domaine de l'entretien et de la pérennisation de ce "capital transmis" (1). Encore faudra-t-il savoir saisir la nouvelle chance que nous offre ce patrimoine extraordinaire que nous ont légué nos ancêtres....Cette année, les Journées ont été justement placées sous le signe des métiers d'art liés à la restauration des monuments historiques. Écoutons un passionné, Christophe Eschlimann (directeur des Ateliers Eschlimann et président du GMH, groupement des entreprises de restauration et de conservation du patrimoine). Celui-ci évoque, ainsi, des "métiers du passé pleins d'avenir"; "Sans le savoir-faire pour les conserver, nos monuments ne feront peut-être pas partie des générations futures!".

              Nous l'avons souvent dit, le savoir faire (ce que Christophe Eschlimann appelle "l'intelligence de la main") est l'une des formes du savoir, nullement inférieure aux autres; et l'actuelle dépréciation des métiers manuels dans notre système éducatif, qui marche sur la tête, est une absurdité doublée d'un crime: à quoi sert-il, au nom d'un pseudo-égalitarisme ahurissant, exclusivement idéologique, d'obliger des enfants et des adolescents à rester pendant plusieurs années sur les bancs d'écoles d'où ils sortiront, au final, sans aucune formation, et sans d'autres perspectives que le chômage? (le fameux "échec scolaire", et tous les drames personnels qu'il induit, pouvant aller jusqu'au suicide...) Ne vaudrait-il pas mieux laisser libres, dès quatorze ans, toutes celles et tous ceux qui, n'ayant que peu de goût et peu d'attrait pour des études "théoriques" longues, préféreraient prendre leur envol et se former tout de suite à des métiers manuels, pour lesquels ils se sentent attirés et dans lesquels ils pourraient rapidement s'épanouir, puis donner leur pleine mesure? Au lieu de traîner pendant des années dans des salles de classe où ils sont malheureux, tout simplement parce qu'ils n'y sont pas à leur place?

              Alors que les métiers d'Art, extraordinaire vivier d'emplois stupidement méconnu et sous-exploité, leur tendent les bras! "Dépositaire de l'art des grands bâtisseurs", le GMH souhaite "faire perdurer un témoignage architectural porteur de valeurs identitaires fortes."Voilà de quoi enthousiasmer et re-motiver ces cohortes de jeunes déboussolés et mal à l'aise dans "l'abstraction": "Je dirais que ces métiers du passé ont un formidable avenir, grâce à un va-et-vient permanent entre techniques modernes et anciennes, toujours dans un soucis de respect du monument.", reprend Christophe Eschlimann, intarissable, et lyrique lorsqu'il parle de sa passion pour ces métiers manuels nobles et exaltants, qui développent "les valeurs de dextérité et de sang-froid, mais aussi d'intuition, de sensibilité, d'esprit d'équipe et de sens de l'initiative."..."La richesse patrimoniale de notre pays est sans commune mesure. Les enjeux ne sont pas seulement historiques, culturels et esthétiques, dans un monde en perte de repères....mais touristiques et économiques....Le patrimoine fait partie du quotidien, du cadre de vie, c'est pour cela qu'on doit chercher à le préserver."

              On le voit, le Patrimoine peut nous emmener fort loin du Patrimoine: c'est qu'il se trouve à la confluence de ces deux richesses que sont notre Héritage et notre Jeunesse; la pensée de Jean Bodin est bien connue, et souvent citée: "Il n'est de richesse que d'Hommes". Favoriser la rencontre entre des jeunes aujourd'hui mal à l'aise dans une société où ils ne trouvent pas leur place, et ces témoins de notre Être profond, de toutes nos racines, que sont nos monuments historiques: pourrait-il y avoir meilleure manière de réaliser le souhait cher à Maurras, lorsqu'il écrivait dans sa préface à "Anthinéa", en 1942: "Tenons serré le lien qui nous tient réunis avec les Pères de notre esprit et de notre goût."?.....

    (1): c'est la définition que donnait Maurras de la Civilisation.

     

  • Révolution : La roue tourne, elle a déjà beaucoup tourné ; la vague reflue, mais il faut encore pousser à la roue…

               On vient de voir que le régime chinois, encore officiellement marxiste léniniste à la sauce Grand Timmonier, n’a pas hésité à faire l’impasse absolue sur tout ce qui faisait les cinquante dernières années de l’histoire de la Chine, c'est-à-dire tout simplement la Révolution elle-même. Et à verser dans un Patriotisme et un Nationalisme dont certains, ici, n’auraient même pas l’idée. L’absorption du marxisme par la Chine éternelle est donc en bonne voie (à l’image du buvard qui boit l’encre….). La vague reflue donc là-bas, et ce serait un signe encourageant si cela était contagieux, si elle refluait aussi chez nous..... 

                En Russie, c’est fait, depuis de nombreuses années déjà. La page est tournée, et bien tournée : on a réhabilité la Famille Impériale, on l’a canonisée et on l’a enterrée en grande pompe et avec tous les honneurs. Voilà que la mairie de Moscou a décidé de rebaptiser la rue Bolchaïa kommunistitcheskaïa (Grande rue communiste,ndlr) du nom d’Alexandre Soljenitsyne, et d’y apposer une plaque commémorative. Le quotidien Vedomosti a relevé pour sa part, malicieux, que « le changement de nom souligne la victoire de l'auteur de L'archipel du Goulag et de Une journée d'Ivan Denissovitch sur l'idéologie contre laquelle il a lutté »….. Là, la vague a déjà reflué….

              Reste ici, chez nous, d’où tout est parti… Là, il semble qu’il doive falloir encore attendre un peu de temps !... Ce qui est du reste logique, puisque lorsqu’une vague a tout submergé, et que la mer commence à se retirer, le mouvement de reflux libère d’abord les dernières terres submergées, avant que tout ne revienne à l’ordre et au calme initial….

              Nous devrons donc attendre encore un peu, car nous n’en sommes à l’évidence pas encore, à Paris, au stade où « ils »en sont à Pékin, ni, a fortiori, à Moscou. Chez nous, à Paris, on peut encore lire des insanités ahurissantes (ou des inepties, ou des énormités : qu’on prenne le mot que l’on voudra, mais comment qualifier autrement de tels propos ?.....) comme celles que vient de proférer Jean-Clément Martin (1), professeur d’histoire de la Révolution française à l’université Paris I-Panthéon-Sorbonne et directeur de l’Institut d’histoire de la Révolution française (CNRS) :

              « …..On ne peut pas parler d’un régime de Terreur sous la Révolution ….. Robespierre lui-même n’en voulait pas, ainsi que la quasi-totalité des conventionnels….  Ce n’est pas non plus parce que Lénine ou Trotski se seraient inspirés de la Révolution Française qu’on peut assimiler les deux régimes. …les textes de l’époque sont explicites : la Terreur est une arme employée par l’Ancien Régime…Des mesures répressives vont être employées, mais moindres par rapport aux pratiques précédentes dans la mesure où la justice monarchique, elle, utilisait la Terreur avec de nombreux supplices…… »

              Certes, on peut toujours se dire qu’il vaut mieux entendre cela que d’être sourd. Il n’en demeure pas moins que l’on hésite, lorsqu’on lit « ça », entre franche hilarité, et non moins franche consternation…. N'est-ce pas, tout simplement, désolant ?

              Conclusion : Il y a encore du travail à faire ! là est notre rôle, notre tâche ; elle ne s’arrêtera que lorsque la France et le coeur du désordre, Paris, aura été libéré à son tour....

     

    (1)    Dans l’entretien qu’il a accordé à Libérationle 16 mars 2008 (propos recueillis par Camille Stromboni). Un entretien sur lequel nous allons revenir très bientôt...

  • Quelques instants en bonne compagnie.....(18/20).

                Pour donner envie à celles et ceux qui ne l'ont pas encore lu, ou acheté... ou qui se demandent si cela vaut le coup...

                Pour nous, c'est sûr, il vaut le coup d'être acheté et lu, car c'est un bon livre...

                Quelques mises en bouche ?.....

    prince jean couverture.png

                                                                           237 pages, 19,50 euros

    Vous êtes très attaché à la Francophonie ?

               "Oui. Cet espace francophone est un atout incomparable pour notre pays. Je le connais bien pour l'avoir parcouru du Liban au Québec, de l'Afrique à la Louisiane. Je peux vous assurer que la langue française est partout demandée. Quand je vais au Maroc, je parle français au roi, aux préfets, aux hommes d'affaire, aux gens de la rue. Au fond de la Bekaa, des hommes et des femmes sont venus me voir pour me demander de faire venir au Liban des professeurs français. Sur le continent américain aussi la France est attendue.

                C'est d'ailleurs par Québec que j'ai commencé mes voyages politiques à l'étranger. J'avais déjà visité la Beauce québécoise avec le comte de Paris, mon grand-père. J'y suis retourné plusieurs fois, la dernière en juillet 2008, à l'invitation du gouvernement québécois, pour les quatre cents ans de la fondation de la ville par Samuel de Champlain. De nombreux musées patrimoniaux ont été rénovés à cette occasion par les gouvernements québécois et français. C'est bien : il nous faut resserrer les liens entre la France et la Belle Province.

                La Louisiane -ainsi baptisée en l'honneur de Louis XIV- redécouvre elle aussi le français, après en avoir interdit l'usage jusque dans les années 1960. On y compte aujourd'hui près de 200.000 francophones. A Bâton Rouge, j'ai été reçu par le maire et par le Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL). A La Nouvelle-Orléans, je suis allé rencontrer la communauté française mais aussi les indiens francophones de la nation amérindienne Houma, dont les ancêtres avaient pris le parti des français lors des guerres anglo-françaises.  A Lafayette, j'ai vu toutes les organisations acadiennes: c'est la capitale du pays cajun, où se déroule chaque année le plus grand évènement francophone des États-Unis, le Festival international de Louisiane.

                Oui, la langue française est réclamée partout parce qu'elle est une langue de culture et je crois aussi de paix. Nos amis francophones la défendent souvent mieux que nous-mêmes ! Elle soutient des moeurs, elle exprime une identité, elle définit des exigences. C'est un trésor qu'il nous faut partager. La langue française est notre patrie, dans ce qu'elle a de national, et celle de bien d'autres peuples, dans ce qu'elle a d'universel." (Chapitre 4 - France, pages 97/98).

    prince jean louisiane.JPG

    Le Prince à l'écoute et à le rencontre du monde : deux photos, tirées de notre Album Le prince Jean de France, héritier de la dynastie fondatrice de notre nation (31 photos)

    Ci-dessus, clin d'oeil symbolique à la Nouvelle Orléans, ou : quand la tradition familiale rencontre l'Histoire....

    Et, ci-dessous, rencontre avec les Houmas....

    PRINCE JEAN HOUMAS.JPG

    Ils ont été "les enfants rouges de la France".

    Les Houmas, comme les Hurons, ou tant d'autres, sont les descendants de ceux qui ont reçu, avec bienveillance Jacques Cartier ou Samuel Champlain.

  • Sur la page FB du Prince Jean, Comte de Paris : Maison Capet et Fils depuis 987.

    Comme vous avez pu le suivre, nous nous sommes mis en "retrait provisoire" de Dreux, la Fondation Saint-Louis qui gère le domaine ayant perdu le fil de ce pour quoi elle avait été créée par mon grand-père. Notre installation dans le Sud se passe bien et les enfants ont repris le chemin de l'école en toute sérénité. Je peux ainsi reprendre mes billets réguliers.

    Pour démarrer cette rentrée, et prendre un peu de recul par rapport à une actualité souvent oppressante, j’aimerais évoquer un sujet que j’ai à cœur : celui de notre entreprise familiale « Maison Capet et fils depuis 987, Construction, Aménagements, Rénovations ». Au gré des soubresauts de l'Histoire, nous avons malgré tout su nous adapter et rester solides, comme autrefois.

    Cela tient aux huit principes qui guident depuis si longtemps notre action dans le paysage national : le service rendu, la fidélité, la durée, les règles simples, l'indépendance, le bien commun, la justice, le juste milieu.

    En France, le succès du service rendu est dépendant du lien étroit qui peut exister entre le prince et les Français.

    Cela permet de susciter de vraies fidélités dans le respect de l’honneur et de la droiture.

    Nécessitant une certaine continuité de l‘effort, notre entreprise s'inscrit dans la durée et cherche à développer un héritage reçu pour le transmettre selon des règles simples de dévolution et d’agir.

    Pour ne pas soumettre notre action à la loi du moment, mais au bon sens et à la nature des choses, nous cultivons une forte indépendance.

    Le bien de l'ensemble primant sur les biens individuels la recherche du bien commun nous permet d’avancer avec notre ligne de force, la justice, cette dernière étant indispensable pour susciter l’adhésion de tous à l’entreprise commune.

    Enfin un jugement qui s'attache au juste milieu aide son chef à décider sereinement, et donc à choisir la meilleure option.

    Ces huit principes qui éclairent, comme vous l'aurez compris, mon action, serviront aussi de trame à mes billets de cette année.

    Ma nouvelle situation m’aidera, je l’espère, à avoir un regard aiguisé et sans doute un peu différent sur ce qui se décide à Paris (nous sommes à 700 kilomètres de la capitale) et sur les évènements (nous sommes en pleine campagne) qui touchent notre pays, sans pour autant m’en tenir éloigné.

    Bonne fête de la Toussaint!

    Jean, Comte de Paris
    Région Occitanie, Toussaint 2020

     

    Image : Tympan central de la Basilique Saint-Denis

    1.jpg

    Comtede Paris, Site Officiel

    Comte de Paris, Page Facebook 

    Compte Twitter

    Instagram

  • Libérer la France, par Hilaire de Crémiers*

    HOLLANDE NAJAT.jpgIl n’est pas de jour où des Français, des groupes de Français, ne protestent contre le carcan qui les étouffe et que le régime ne cesse de resserrer sur eux, tout en affirmant, comme pour se gausser, qu’il le fait au nom de la Liberté, de l’Egalité et, pourquoi pas, de la Fraternité.

    Pourquoi les Français n’osent-ils pas voir les raisons de leur malheur ? Les institutions, telles qu’elles fonctionnent, ne correspondent plus aux nécessités du siècle. C’est le cœur du problème politique français. Qui ne le comprend ? Du sommet de l’État jusqu’à la plus petite autorité investie de la puissance publique, il faudrait, dans cette période difficile, à l’encontre de ce qui se passe aujourd’hui, des personnes qui aient d’abord et fondamentalement le sens du bien commun et que rien ne puisse, d’une manière ordinaire, les en détourner. Voilà où va sans aucun doute le vœu politique du peuple français, le vrai, celui qui travaille, qui souffre et qui aime : il devine que ce serait là le salut de la France, mais il n’a pas la capacité d’imaginer ni encore moins d’exprimer un tel souhait.

    Quelle que soit la violence de la crise, le peuple intuitivement sait qu’en un tel cas il serait rassuré et qu’il se mettrait au travail avec goût. Le fait que l’État, et tout ce qui en relève, se simplifierait par l’évidente vertu d’une décision majeure qui l’arracherait aux luttes des partis et aux idéologies, entraînerait la France dans une voie de redressement général dont chacun sent un urgent besoin ; les responsabilités seraient conférées non plus en raison de choix idéologiques et partisans, mais en fonction de l’intérêt national et du bien public. Impossible, dit-on. Dans le cadre des institutions actuelles, oui, bien sûr. Mais personne ne sait dans quel état ces institutions se trouveront demain si la dégradation de la situation continue.

     

    Une société de folie

    Il ne faut pas prendre les Français pour des imbéciles et ils commencent à comprendre que tout est fait depuis déjà longtemps pour les empêcher de penser, surtout en matière politique. Une « Liberté » aussi théorique que mortelle est brandie comme une arme par une bande de malfaiteurs publics qui vivent du système, pour tuer toutes les libertés ; ils sont là à leur affaire et ils y déploient tout leur art : des tyrans qui se déguisent en anges de la Liberté ! Cette duperie pourra-t-elle fonctionner encore longtemps ? Tous les 1793 de l’histoire s’achèvent en anarchie qui appelle inéluctablement un retour à l’ordre. Mais les voici nos maîtres : leur visée totalitaire est absolue et dans tous les domaines, y compris familial, éducatif et religieux. Ces gens sans vergogne dictent leur loi au nom d’un Bien qu’ils définissent eux-mêmes. Tout y passe et les romans d’anticipation les plus tragico-comiques du xxe siècle ont décrit d’avance cette société de fous que ces esprits, dont la superbe égale la fausseté, prétendent nous imposer, à nous, en France, en revendiquant une modernité qui n’a rien de moderne, sauf son mauvais goût et son inhumanité. Le Château de Kafka, 1984 d’Orwell, Le meilleur des mondes de Huxley figurent encore mieux ce qui va être, ce qui est déjà l’horreur de notre petit univers français, pire au fond que celle qui menace les autres mondes anglo-saxons ou germaniques. Dans son Avenir de l’Intelligence, Charles Maurras l’avait pronostiqué, lui aussi, dès 1900 : une société de fer où l’argent serait roi et où toute liberté, surtout celle de l’esprit, serait supprimée.

    C’est que chez nous la pression idéologique est encore plus forte ; il s’agit dans le projet de ceux qui ont réussi à prendre le pouvoir – car, en France, le pouvoir n’est plus qu’un enjeu – de faire plier la société française dans ce qu’elle a de propre : sa civilisation, ses traditions, sa politesse, sa finesse d’organisation, son aptitude prodigieuse à appréhender et à faire le bien. Tel est le pari qu’ont fait ces destructeurs dont la plupart sont, d’ailleurs, des profiteurs de cette France qu’ils exècrent. Ce qu’ils veulent, c’est que leurs normes brutales dont les desseins barbares se couvrent de grands mots, régentent désormais ces familles françaises irréductibles que l’État républicain n’a pas encore réussi à pulvériser. Toujours trop nombreuses, et toujours reviviscentes, voilà le reproche qu’ils leur adressent continûment. Aujourd’hui ils se croient les maîtres, ils pensent qu’ils ont triomphé de la France devenue leur esclave ; ils sont donc satisfaits.

    Voir de pauvres gosses errer sans vraie parenté, des filles livrées, des garçons abandonnés, des familles spoliées, des patrimoines pillés, des maisons volées, des commerçants agressés, des suicides à la chaîne, des patrons à bout de difficultés, des ouvriers sans travail, ça doit probablement faire leur joie ! Ils sont contents d’eux. Il suffit de les écouter. Et c’est à eux que reviennent les ministères, les voitures, les chauffeurs et surtout le pouvoir, objet de toutes leurs convoitises et de toutes leurs disputes. Il vient des envies de justice et de justicier.

     

    Des clans et des partis

    Toutes les institutions ont été gangrenées par leur esprit de parti. C’est que leurs appareils s’en sont emparés ; ils vivent dessus, pas seulement financièrement, mais aussi médiatiquement, politiquement, même philosophiquement, car ils ont l’outrecuidance de légaliser par le biais des institutions leur misérable philosophie pour l’établir comme norme universelle. Comme dans 1984 ils réécrivent  l’histoire, ils fixent le bien et le mal, ils déterminent le vrai et le faux. Ils mettent toutes les forces sociales au service de leurs lois et de leurs décrets. Ils rendent ensuite l’administration complice et, pour plus de sûreté, ils la doublent de commissions, de comités, de hauts conseils, un appareillage supplémentaire où la gabegie n’entretient que la perversité.

     

    TETES.jpg

    COPE.jpg

     

     

    Fonctionnaires hauts et petits, élus sincèrement attachés à leur tâche, braves gens embringués dans des marchés de dupes, militaires de tous grades, tous ont eu cent fois l’occasion de s’en rendre compte : il y a derrière les organigrammes une machinerie et elle ne fonctionne que dans un seul sens, toujours le même. Cette constatation, chacun peut la faire. Elle ne relève pas de la théorie du complot. C’est comme ça et de plus en plus comme ça.

    Des comités d’éthique aux commissions spécialisées, des rapports d’experts aux innombrables décisions prises subrepticement et tout à coup imposées sans ménagement, c’est toujours les mêmes trucs indéfiniment resservis pour balayer l’objection et amener la solution, leur solution, prévue d’avance. On croit travailler pour la France, on travaille pour des coteries qui manipulent les partis et qui s’installent dans les lieux de pouvoir. Comment ne pas être écœuré ? Même en politique extérieure le risque est de voir les engagements de la France servir à d’autres buts que le souci réel des populations, alors que la France a un rôle évident à jouer en Afrique. Mais que peuvent penser des politiciens qui n’ont jamais réfléchi à ces questions ?

     

    Protestation du chef de la Maison de France

    comte de paris.jpgLà où le régime se révèle tel qu’il est, c’est dans ses procédés, d’abord pour insinuer, puis peu à peu pour imposer ses objectifs. Ainsi le rapport des 250 experts (!) sur l’intégration commandé par Ayrault, mis en ligne sur le site Internet de Matignon et qui a défrayé la chronique, n’est en fait rien d’autre que le plan prévu. C’est pourquoi il ne suffit pas de simplement s’en offusquer. Il n’y a pas à s’y tromper : ce qui est visé, c’est la destruction programmée de la France. Mgr le comte de Paris l’a écrit en termes forts dans une tribune du Figaro du 18 décembre. Au nom de la France, de son histoire, de son avenir, que, chef de la Maison de France, il est plus que personne qualifié pour représenter, il proteste hautement contre cette manière de prétendre « faire France » pour détruire la France. L’héritier de nos rois a parlé : il a tout dit.

    Il est affreux de savoir qu’il est des gens qui sont payés par l’État dans ce seul but de démolir notre pays. Les clans qui occupent le pouvoir ne pensent qu’à « ça », en tous domaines ! La colère de Hollande, feinte ou réelle, ne tient qu’au fait que ce dévoilement a eu lieu trop tôt, et trop ouvertement, alors qu’il veut faire passer auparavant d’autres lois sociétales. Question de tactique, non de stratégie. Il n’est pas difficile de prévoir que les protestations, pour légitimes qu’elles soient, ne serviront à rien. Ils veulent aller jusqu’au bout de leur programme. Il n’est pas de lois qui soient en train d’être votées, que ce soit sur les retraites, sur la formation, sur l’organisation professionnelle, qui ne soient dirigées en réalité contre les familles, les entrepreneurs, la France réelle et vivante, et ce seront toujours les mêmes qui paieront. Ainsi de tout. Ainsi surtout des lois sur la famille, sur la bioéthique et l’euthanasie. Des experts, des « panels » – ça fait bien – 18 quidams en l’occurrence, dont nul ne sait comment ils sont désignés, préparent les voies. Demain on tuera légalement et sans doute joyeusement, en toute impunité. Comment s’étonner que les faits divers les plus affreux abondent en ces jours sinistres ? L’heure est venue de la résistance. Hollande ne veut pas que ce mot soit employé. Évidemment : les familles ont beau manifester, toute une jeunesse française se lever, le régime les ignore et les méprise.

    Le régime ne fonctionne que pour lui-même, comme dans les pays en décomposition : c’est cette vérité qu’il faut comprendre. Les élections municipales et européennes agitent le marigot politique. Elles auront valeur de signe et encore ! La gauche tient si bien ce qu’elle a réussi à prendre dans les territoires qu’il y aura des surprises, mais peut-être pas dans le sens prévu. La fixation obsessionnelle sur le Front national est une habile méthode pour détourner l’attention.

    Tant que ce régime fonctionnera, tel qu’il fonctionne, il sera impossible d’avoir une juste représentation de la France, des Français, de leurs intérêts réels. C’est navrant, car, aujourd’hui, tout serait possible. Il est dans l’air du temps de nouvelles appréhensions de la réalité. La notion d’ « écologie humaine », qu’une nouvelle génération veut promouvoir, indique la voie d’une libération possible ; elle ne peut que déboucher sur une politique naturelle. Le système qui enserre la France relève de vieilleries idéologiques qui ne sont plus adaptées aux nécessités ni même aux volontés du moment. C’est vers ce renouveau que l’étoile doit nous guider.

    * Analyse politique parue dans le numéro de janvier de Politique magazine.

  • Le siècle rouge - Les mondes communistes 1919-1989, de Jean-Christophe BUISSON

    Une histoire-monde illustrée, des communismes de la fondation de la IIIe Internationale à la chute du mur de Berlin. 


    Né avec la révolution d’Octobre, mort avec la fin de l’URSS, le communisme a connu la durée de vie classique d’un être humain, soit trois quarts de siècle (1919-1991); mais trois quarts de siècle qui ont bouleversé la planète, débordant largement la matrice politique pour « révolutionner » les sphères économiques, sociales et culturelles. Touchant tous les continents et presque tous les pays, son idéologie, son action, les artistes et grands écrivains mobilisés en sa faveur durant trois générations, ses nombreuses guerres (civiles et extérieures) comme ses leaders charismatiques (Lénine, Mao, Staline, Castro…), ses victoires, son déclin puis sa chute n’ont jamais été explorés dans leur globalité au moyen d’un grand récit chronologique à la fois accessible, documenté aux meilleures sources et richement illustré.


    Tel est le pari relevé de main de maître par Jean-Christophe Buisson, dans la lignée de son magistral 1917, l’année qui a changé le monde.

    Les entrées sélectives, très écrites et toujours contextualisées, s’appuient sur de nombreuses cartes et illustrations souvent spectaculaires. Elles reflètent les espoirs, les combats, les divisions et les drames de millions d’êtres portés par leur croyance dans une idéologie dont ils furent les militants avant, pour la plupart, d’en devenir les victimes.


    Une union idéale entre la clarté du texte et la puissance des images, indispensable pour comprendre et connaître le XXème siècle...

     

    (paru le 10 octobre 2019) Perrin, 420 pages, 27 euros

  • L’Etablissement et la démocratie apaisée, par Philippe Germain.

    La technocrature, maladie sénile de la démocratie : (10/12)

    Résumé  : En 2017 la technocrature  à pris le pouvoir. Evènement majeur de la République que l’Action française analyse au travers la  physique sociale. Elle découvre que Bonaparte a crée une nouvelle classe de privilégiés. Ce «  pays légal  » est un système oligarchique circulaire où trois élites financière, politique et médiatique s’épanouissent grace à l’Etat Républicain. La Technocratie, constituée en quatrième élite sous De Gaulle, fait prendre le virage mondialiste au pays légal, sous Giscard-Mitterand. Puis l’élite politique connait un énorme discrédit sous Sarkozy et Hollande.

    philippe germain.jpgDégagisme et Etat providence 

    Dès le début 2016, l’Etablissement prend conscience que l’important discrédit des centre-droit et centre-gauche affaisse la démocratie représentative. Ce discrédit multicausal aggrave la pathologie du  vieillissant système démocratique dont la situation commence a devenir critique à la veille de la présidentielle de 2017. 

    Afin de préserver ses intérêts financiers, l’Etablissement se doit de sauver le modèle circulaire de l’oligarchie démocratique, mis au point depuis les débuts de la IIIe République. C’est la condition pour que l’Etablissement puisse continuer à s’enrichir non par le travail mais par le pillage de la Nation. Seuls les marchés de l’Etat intéressent l’Etablissement, les prébendes, la spéculation financière, l’argent gagné sans risque, qui ne s’investit pas en France et tout au contraire obéit à la loi du profit maximal en se portant là ou l’on peut réussir – toujours en utilisant l’Etat – de substantiels bénéfices. L’Etablissement a conscience que le discrédit complet de l’élite politique pourrait remettre en cause certain mécanismes, voire le principe de l’Etat providence. Cet Etat républicain qui asservit les Français considérés uniquement comme des consommateurs indispensables à la croissance, tout en parvenant à leur donner l’illusion de la justice sociale. 

    Maintenir l’Etat en instrument de pillage de l’épargne et du travail des Français pour le seul profit de l’Etablissement : voilà pourquoi l’élite financière juge nécessaire et urgent d’élaborer un remède «  dégagiste  » de l’élite politique.

    Démocratie apaisée 

    Au contraire, l’élite politique de centre-droit et de centre-gauche espère rebondir pour la présidentielle de 2017 grâce à un plan B, s’accommodant du double échec de la démocratie «  forte  » tentée par Sarkozy et Hollande. Ce plan B consiste à faire muter la pathologique démocratie représentative car, explique Pierre-André Taguieff,  « l’indifférence des citoyens, lorsqu’elle se colore de mépris, voir de haine, et se traduit par un abstentionnisme croissant, signe une dépolitisation des esprits qui ne déplait pas aux professionnels de la politique. Ces derniers rêvent de ce qu’ils appellent une «  démocratie apaisée  », réduite au spectacle d’un consensus sur l’essentiel entre gauche et droite, «  libéraux  » (ou progressistes) et «  conservateurs  », sociaux-démocrates et libéraux sociaux.   » 

    Le plan B de l’élite politique repose sur l’affichage d’une sorte de «  en même temps la gauche et en même temps la droite  », remplaçant l’ancienne alternance de façade. Une démocratie d’abstention et de non-participation réduite à un système de règles. Au demeurant, des règles contournables par les malins du pays légal car, rappelle Taguieff, «   la corruption est le virus inéliminable des systèmes démocratiques représentatifs  ». 

    Malheureusement pour l’élite politique, l’Etablissement ne va pas la suivre. L’événement est loin d’être anodin. Si le «  frottement  » entre la Technocratie et l’élite politique a été surmonté sous Mitterrand, cette fois le «  lâchage  » par l’Etablissement constitue une rupture inédite entre les élites du Pays légal. Preuve de la fragilité de l’oligarchie démocratique généralement considérée comme indestructible. 

    Progressistes contre conservateurs

    Pour l’Etablissement, le discrédit de l’élite politique en 2016 est trop avancé dans l’opinion pour ne pas la «  dégager  ». En revanche le plan B d’une démocratie apaisée par la création d’un nouveau centrisme peut constituer le remède cherché par l’Etablissement, à condition d’être administré au pays réel par un nouvel acteur. Un sondage international va bientôt indiquer que seuls 17  % des Français  apprécient les partis politiques et seuls 11  % veulent élire un homme qui aurait déjà exercé le pouvoir. Le renouvellement du personnel politique est donc incontournable. Le nouvel acteur recherché par l’Etablissement ne peut-être que la Technocratie, substituée à l’élite politique  ; jadis dénommée par Maurras le V.P.R. (Vieux Parti Républicain). 

    Ce «  remède  » technocratique implique, pour le pays légal, d’abandonner le bipartisme Droite/Gauche, devenu inopérant à la suite de l’échec de la «  démocratie forte  », au profit d’un nouveau clivage binaire opposant centre et extrêmes. Un nouveau centre regroupant les «  progressistes  » en opposition aux «  conservateurs  » incapables de s’allier. 

    Les progressistes seraient les électeurs des anciens centre-droit et centre-gauche se regroupant dans la croyance que «  l’utopie européiste n’est qu’une figure de l’utopie globaliste, un moment dans la mondialisation présentée comme inévitable  ». Ce camp progressiste n’aura aucun mal à s’unir car les référents idéologiques sont les mêmes pour ces 26 % de la population considérant la mondialisation comme une opportunité. Ces 26  % sont suffisant dans une Ve République où une minorité peut imposer sa domination à l’ensemble du pays réel car dans modèle circulaire, l’élite politique à la maîtrise du pouvoir législatif.

    Les conservateurs seraient constitués de l’électorat des «  nouvelles radicalités  » refusant la croyance dans l’idéologie mondialiste, basée sur «  la trompeuse promesse d’une égalité des chances devant l’instrument miraculeux de l’enrichissement rapide à la portée de tous, dans l’espace sans frontière du néo-marché mondial…  » La dénomination  « conservateurs  » évoluera bientôt en «  populistes  » au pluriel car ils sont divisés. Les populistes de droite désignés comme «  les exclus du Système  » par Pierre Debray,  et nommés  nationaux-populistes par Taguieff ; les populistes de gauche identifiés par Taguieff en 2003 comme des «  néo-progressistes  », mutation du virus progressiste  mélangeant antiaméricanisme et antisionisme. 

    Cette division entre ceux qui traitent l’autre de fasciste et ceux qui ripostent par l’accusation d’islamo-gauchistes s’articule essentiellement autour du thème de l’immigration. Elle est le second atout du progressisme après celui de la maîtrise du pouvoir législatif.

    Le national-populisme comme ennemi unique

    Cette vision de l’élite financière, d’un clivage novateur entre progressistes/conservateurs a, pour le pays légal, l’avantage de contrer la progression du national-populisme autour d’un nouveau tripartisme. Effectivement, le Front National comme bloc «  ni de droite, ni de gauche  » commence depuis 2014, à occuper la place centrale du ring électoral, avec le bloc  UMP à sa droite et le bloc PS à sa gauche. C’est d’ailleurs toute la contradiction d’un Front National se revendiquant comme antisystème tout en cherchant à s’intégrer au système de la démocratie représentative, dont l’obsolescence se dévoile un peu plus à chaque élection. Pour gérer cette contradiction, le national-populisme propose son propre remède pour soigner la pathologie démocratique : celui d’une mutation vers la «  démocratie directe  » permettant au peuple de s’affranchir du filtrage par des médiations dites représentatives. 

    Pour l’Action française, cette proposition supplémentaire d’une nouvelle démocratie rêvée, destinée à sauver la démocratie idéale de l’échec de la démocratie réelle, lui confirme  la nécessité de proposer aux Français autre chose que ce qui existe. Une alternative crédible au vieillissant Système démocratique.

    Par ailleurs, le nouveau clivage proposé par l’Etablissement peu se jouer sur le terrain retenu par le national-populisme, celui de l’Europe. Un national-populisme fort de son retournement d’une position frontiste pro-européenne vers une posture critique de l’«  Europe de Maastricht  ». En 1984 le FN soutenait au nom du patriotisme européen, la mise en place d’une monnaie commune, d’une défense commune, d’une politique de sécurité et de contrôle des frontières commune dans le cadre d’une Europe confédérale.  A partir de 1986, le député maurrassien Georges-Paul Wagner, aidé de Jean-Claude Martinez , s’oppose à la puissante tendance pro-européenne de Bruno Megret, appuyée sur la ligne «  culturelle d’abord  » de la Nouvelle-Droite. Finalement en 1989, l’euromanifeste du FN  commence à dénoncer une politique européenne dirigiste et prône une «  Europe des Patries, respectueuse de la souveraineté  ». Le durcissement anti-européiste s’opère à partir de 2010 pour évoquer la sortie de l’euro et ensuite celle de l’Union européenne. 

    Pour l’Etablissement, grâce aux oppositions frontales démocratie apaisée/démocratie directe et européisme/ euroscepticisme, le clivage progressistes/conservateurs semble parfaitement adapté pour répondre à la règle de l’ennemi unique. Ceux qui ne rentreront pas dans le clivage seront broyés et jetés aux oubliettes du vieux monde politique.

    Incohérence de la mentalité antisystème

    Qui mieux est l’Etablissement dispose d’un dernier atout dans son jeu. Le néo-droitiste Thibault Isabel l’a bien mis en évidence grâce au sondage Ipsos. Il montre la montée des idées populistes à 56  % dans le pays réel tout en mettant en avant une contradiction majeure. Certes  «  80  % de nos compatriotes estiment que pour améliorer la situation, nous aurions besoin d’un dirigeant “prêt à changer les règles du jeu”…. Mais lorsqu’il s’agit de “changer radicalement le statu quo”, nous nous retrouvons parmi les pays les plus timorés (40 %)   »… Autrement dit, beaucoup de personnes en France disqualifient le clivage droite-gauche et critiques les politiciens classiques pour leur inefficacité, sans pour autant demander un véritable infléchissement de la politique..

    L’Etablissement va choisir Emmanuel Macron comme premier de cordée pour déployer son plan B avec la Technocratie. En novembre 2016, sept mois après le lancement de son mouvement  La République En Marche, deux mois après sa démission du gouvernement Hollande, Macron se lance officiellement dans la course à la présidentielle. Prouvant qu’il a parfaitement intégré l’incohérence de la mentalité antisystème, au début 2017, il cherche à capitaliser «  à la fois sur le rejet des anciens appareils politiques du système et la défense des principes fondamentaux du système lui-même. C’est cette position hybride et paradoxale qui cristallise le mieux l’état d’une partie importante de l’opinion…. Tout changer pour ne rien changer, ou appliquer de vieilles recettes avec de nouvelles têtes, voilà ce que veulent en réalité nombre de Français, écartelés entre leur adhésion aux valeurs dominantes et le constat patent du déclin de la nation  ».

    Reste à savoir comment la Technocratie va remplir son rôle dans la constitution de ce que Jérôme Sainte-Marie nomme le «  bloc élitaire  », orienté par la haute administration et la haute finance.

  • Covid: le gouvernement creuse sa tombe et la nôtre, par Ludovic Grangeon.

    Chaque test Covid-19 en France coûte 54 euros à la Sécurité sociale.

    Il y a du Kafka dans l’action du Gouvernement. On demande des efforts surhumains aux restaurateurs, aux stations de montagne, aux théâtres, aux cinémas, aux salles de sport, etc … pour appliquer des mesures terribles. La plupart en font le sacrifice. Nombreux sont ceux déjà obligés de vendre leurs biens, de solliciter des aides pour simplement survivre.

    7.JPGTout cela est fait pour éviter que les hôpitaux ne soient saturés et ne puissent plus accueillir les malades… Mais le gouvernement supprime des lits, et donc les hôpitaux sont de plus en plus saturés, et donc les alertes sont encore pires. A ce rythme, nous sommes partis pour 20 ans de crise hospitalière et de fermetures diverses et variées. Faut il en rire ou en pleurer ?

    Mais non ! … pendant la pandémie, les suppressions de lits continuent !.... au même rythme !... via un obscur comité Théodule, quasi clandestin, qui décide tout puissant des suppressions de lits. C’est une sombre instance technocratique sans aucun contrôle de la représentation nationale, qui décide de tout et impose les suppressions de lits : le COPERMO. Des cabinets de conseil internationaux « conseillent » le gouvernement comme les fonds de pension, moyennant des honoraires astronomiques, avec les mêmes recettes que les grands plans sociaux. Et pourtant les hôpitaux ne sont pas cotés en bourse, pas encore. Bien plus grave, avec 69 000 lits supprimés, le Copermo, mis en place par Marisol Touraine, s’autofélicite dans une messe technocratique de la dernière indécence et de la meilleure mauvaise foi :

    « La plus-value de cette nouvelle approche ainsi que le caractère vertueux d’une analyse médico-économique globale des dossiers et d’une démarche collaborative entre le niveau national, les ARS et les établissements. »

    Il est révélateur que le gestionnaire du Copermo soit le Bureau de l’efficience (sic !) des établissements de santé publics et privés (PF1) et non le bureau de l’efficacité. Peu importe le résultat, ce qui compte c’est que l’exercice administratif et comptable soit parfait, responsable mais pas coupable. Peu importe les femmes enceintes obligées d’accoucher à 70 km, les personnels d’urgence en burn out à 35% des effectifs, les choix cruciaux entre malades pour les médecins, les opérations sans cesse reportées qui arriveront trop tard, les délais de consultation à plus d’un an, les vieillards qui passent leur vie dans des ambulances.

    Alors que la plupart des pays européens ont plus de 5 lits en soins intensifs pour 1000 habitants, la France est à peine à la moitié, entre 2.5 et 3 lits pour 1000 habitants, au niveau des états du sud les moins développés.

    3400 lits avaient déjà été supprimés en 2019, 4000 en 2018. Entre 2003 et 2017, plus de 69 000 places d’hospitalisation à temps complet ont disparu. Ces dernières années, le Copermo a décidé de supprimer 174 lits et des centaines de postes au CHU de Nancy. C’est aussi le Copermo qui veut transformer le CHU de Reims, en y supprimant des lits : 184 lits en moins d’ici à 2027. Au CHU de Tours, le plan Copermo en cours prévoit de fermer 350 lits .

    Cette phrase résonne tous les jours partout en France :« Je n’en peux plus d’expliquer aux malades qu’il n’y a plus de lits disponibles » : l’hôpital au bord de la rupture

    Des considérations strictement financières deviennent sans queue ni tête : À Caen, c’est le projet de reconstruction de l’hôpital qui aboutira à supprimer 200 lits à l’horizon 2026. À Limoges, un projet de transformation du CHU adopté en 2018 devrait avoir pour conséquence la fermeture d’une centaine de lits. À Nice, un « contrat de retour à l’équilibre financier » prévoit la disparition d’environ 200 lits.

    Même chose à l’Assistance publique-Hôpitaux de Marseille où le projet de 2019 vise à fermer 230 lits Début octobre, en pleine deuxième vague du Covid, la chambre régionale des comptes d’Occitanie a publié un rapport préconisant, là encore, des suppressions de lits au CHU de Toulouse.

    Les professeurs de sport ne peuvent pas maintenir leurs clients en forme en plein air avec deux ou trois mètres de distance. Les remonte pente sont interdits avec des distances de plusieurs mètres entre chaque personne,  mais on entasse les parisiens et d’autres dans les transports en commun souvent désinfectés une à deux fois par jour seulement. Aucune procédure ne concerne les grands ensembles de logements sociaux où des milliers de personnes peuvent se fréquenter sans gestes barrières, mais on ferme des centres commerciaux capables de respecter les distanciations. La campagne de vaccination a été tellement mal programmée que des services entiers ont été désertés par leur personnel souffrant d’effets secondaires du vaccin.

    Il parait que le Gouvernement est proche des Français.

     

    Ludovic Grangeon

    Ludovic Grangeon a été partenaire de plusieurs réseaux d’expertise en management et innovation sociale de l'entreprise. Il milite à présent pour le développement local et l’équilibre des territoires au sein de différentes associations. Il a créé en grande école et auprès des universités  plusieurs axes d’étude, de recherche et d’action dans le domaine de l’économie sociale, de la stratégie d’entreprise et des nouvelles technologies. Il a également été chef de mission et président de groupe de travail de normalisation au sein du comité stratégique national Afnor management et services. Il a participé régulièrement aux Journées nationales de l’Economie, intervenant et animateur.

    Son activité professionnelle a été exercée dans l'aménagement du territoire, les collectivités locales, en France et auprès de gouvernements étrangers, à la Caisse des Dépôts et Consignations, dans le capital risque, l’énergie, les systèmes d’information, la protection sociale et la retraite.

    Source : http://www.economiematin.fr/