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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1389

  • Le Prince Jean de France à la réunion des maires d’Eure-et-Loir et à la course cycliste Paris-Tours

    Le Prince Jean de France à la réunion des maires d’Eure-et-Loir

     

    Samedi 8 octobre avait lieu au Parc des expositions de Dreux le congrès et le 60e anniversaire de l’association des maires d’Eure-et-Loir. Plus de 350 maires avaient répondu présent.

    Au cours de l’après midi, le Prince Jean et la Princesse Philomena accueillaient au Domaine Royal les conjoints des maires pour une visite de la Chapelle et du parc.  A cette occasion, le Prince Gaston n’a pas manqué de montrer aux visiteurs ses animaux et particulièrement les oies qui font sa fierté.

    Christian Prudhomme, directeur du Tour de France et Bernard Hinault accompagnés de Christophe Le Dorven et Mourad Souni adjoints au maire ont aussi fait la visite. En effet, Dreux accueillait, le lendemain, le départ de la 110e édition de Paris-Tours, l’une des plus anciennes classiques du calendrier international (1896) et véritable répétition générale des prochains championnats du monde qui auront lieu au Quatar. 24 équipes et 188 concurrents se disputaient le titre qui a vu des vainqueurs comme Jacky Durand (1998), Richard Virenque (2001) ou Philippe Gilbert (2008 et 2009).

    Le Prince et la Princesse étaient les invités de Monsieur Hamel, Maire de Dreux, au dîner clôturant la journée des maires d’Eure-et-Loir.

    Le lendemain dimanche 9 octobre, le Prince Jean de France, Duc de Vendôme, a donné le départ de la course cycliste Paris-Tours. Avant le départ, la Duchesse de Vendôme et ses quatre enfants les Princes Gaston et Joseph, les Princesses Antoinette et Louise-Marguerite ont rejoint le Duc de Vendôme, le Maire de Dreux et le Directeur du Tour de France Christian Prudhomme dans le centre de Dreux. 

    Le Prince Jean a suivi la course Paris-Tours dans la voiture de l’organisateur au coté de Bernard Hinault.  

     

    Au départ de la course cycliste Paris-Tours 

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    Le prince Jean de France en compagnie de M. Bernard Hinault et de M. Mourad Souni, conseiller municipal de Dreux 

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    Textes et photos repris de Noblesse et Royautés et de La Couronne que nous remercions. [Liens ci-dessous] 

    Le Prince Jean de France à la réunion des maires d’Eure-et-Loir et à la course cycliste Paris-Tours 

    Le duc de Vendôme au départ de la course Paris-Tours

  • Société • A nouveau La Manif pour tous ! Demain dimanche ...

     

    Par Gérard Leclerc

     

    3392000575.jpgLe rassemblement de ce dimanche 16 octobre, à l’initiative de La Manif pour tous, permettra sans doute de mesurer la capacité de mobilisation d’un mouvement qui avait démenti toutes les prévisions de nos grands spécialistes de la modernité.

    Trois ans après les démonstrations de force contre la loi Taubira, est-il encore possible d’entraîner de pareilles foules dans les rues en témoignage de convictions fortes concernant la famille, la différence sexuelle et les règles de la filiation ? Oui, bien sûr ! Certes, il y a les aléas du militantisme avec ses moments exceptionnels et ses périodes de latence. Mais la cause servie est si déterminante que tôt ou tard les consciences se ressaisissent, pour peu qu’il y ait une direction qui sache organiser les réserves et faire renaître les enthousiasmes.

    La Manif pour tous est un mouvement aconfessionnel et apolitique, qui a pour vocation de réunir des personnes aux appartenances les plus diverses. De ce point de vue, elle a encore de larges possibilités de ralliement du côté de certaines couches de la population, qui partagent ses convictions mais ne l’ont pas encore rejointe pour des raisons d’éloignement social et de sensibilité. Le socle anthropologique commun doit, d’une façon ou d’une autre, être encore approfondi pour mieux mettre en lumière à quel point il fait appel aux ressources profondes de la Raison, au sens où l’entend un Pierre Legendre.

    Pour le moment, c’est d’évidence le monde catholique qui a répondu présent en priorité, et on voit mal comment il abandonnerait un engagement qui tient aux données premières de l’enseignement de l’Écriture et de la Tradition. S’il fallait une attestation autorisée d’une telle certitude, Hans Urs von Balthasar, l’un des plus grands théologiens modernes, pourrait nous l’offrir dans l’ouvrage que viennent de publier les éditions Johannes Verlag (L’état de vie chrétien) : « Contrairement à la théorie qui voudrait enfermer la sexualité dans la sphère physique, tandis que celle de l’esprit, prétendument lieu de “la véritable image de Dieu”, resterait asexué, la différence sexuelle traverse l’esprit de l’homme de ses racines les plus profondes à ses sommets les plus élevés, au point que la différence physique, comparée à celle qui affecte toute la personne, apparaît comme une simple composante. » Cette donnée théologique qui éclaire la raison naturelle vient ainsi en démenti à la conception qui sépare arbitrairement le corps et l’esprit et voudrait abstraire le genre de la sexualité physique. « L’être de Dieu est infinie fécondité dans la Trinité, qui se manifeste ad extra dans la création, et tout ce qui est créé à son image doit participer par essence à cette fécondité. »  

    Gérard eclerc - France Catholique

     
  • Médias • M6, une chaîne néo-réac ? Islam, FN : les chiens de garde scandalisés

     

    Par Hadrien Desuin

    Entre son émission « Dossier Tabou » sur l'islam français et l'entretien de Karine Le Marchand avec Marine Le Pen, M6 essuie ces derniers jours une polémique bien de chez nous. Hadrien Desuin donne ici [Causeur - 10.10] une analyse pertinente qui nous intéresse : tout ce qui pointe le terrorisme intellectuel, notamment celui des médias, est utile et bienvenu.  LFAR

     

    L’intrusion du journaliste Bernard de La Villardière au fin fond de la Seine-Saint-Denis vaut au présentateur de la sixième chaîne une indignation qui souffle du plateau de Cyril Hanouna au blog du directeur adjoint de L’Express en passant par le quotidien gratuit 20 minutes. Comme un écho du flot d’insultes déversées sur son compte Twitter. Le CSA a été saisi et Nicolas de Tavernost, président de la chaîne M6 a reçu une docte lettre du président de L’Observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco. Pour l’ancien secrétaire général de François Mitterrand « la généralisation des difficultés telles que présentées par ce reportage donne une vision déformée de la réalité ». Comble de la vanité, il s’étonne que M6 n’ait pas mentionné le « travail considérable » effectué par son organisme. La défense de la laïcité par Jean-Louis Bianco mériterait en effet un “Dossier Tabou” à lui tout seul…

     

    L’islam, une vache sacrée médiatique

    Le célèbre journaliste de “Zone Interdite” et “Enquête exclusive” a plutôt bien choisi le titre de sa nouvelle émission. Selon le Larousse, un tabu est étymologiquement en polynésien “un interdit de caractère religieux qui frappe un être, un objet ou un acte en raison du caractère sacré ou impur qu’on leur attribue.” Par extension, le tabou “a un caractère social et moral qu’il serait malséant d’évoquer, en vertu des convenances sociales ou morales.” “L’islam en France, la république en échec”: le titre de la première émission de Dossier tabou avait tout de la vache sacrée médiatique.

    En préliminaire, la présentation de l’émission avait le mérite de ne pas tourner autour du pot. ” Nous avons découvert que les imams les plus extrémistes gagnent du terrain aux dépens de modérés républicains, parfois menacés de mort  (…)  L’Union des Organisations Islamiques de France a pour but de déconnecter la communauté musulmane du reste de la société, de grignoter peu à peu l’espace public au nom de la liberté d’expression pour installer la charia en France. Elle organise de grands rassemblements et attire des centaines de milliers de personnes qui peuvent écouter des prédicateurs étrangers souvent homophobes, antisémites et favorables à la lapidation des femmes. D’anciens Frères Musulmans ont accepté de témoigner pour dévoiler la stratégie cachée du mouvement qui veut former les élites islamistes de demain.
     
    Aussitôt accusé de racolage télévisuel, le sujet choisi par La Villardière avait en effet l’inconvénient d’intéresser le français moyen, au point de réaliser pour sa première un très joli score d’audience, 2,4 millions de téléspectateurs. La « mosquée Daech » de Sevran, louée par un imam de l’UOIF, la branche française des frères musulmans, ne méritait sans doute pas qu’un journaliste se déplace jusque là. Filmer à Sevran une mosquée salafiste clandestine ou une école coranique sur un terrain municipal, franchement quel intérêt sinon de stigmatiser les salafistes? Pour Stéphane Gatignon, maire écolo de Sevran interrogé sur RMC, la venue de l’équipe de M6 n’est rien d’autre que “de la provoc””. Bernard de la Villardière a voulu “faire de l’audience sur le dos de la ville de Sevran” Dans un communiqué il dénonce “une polémique politicienne cherchant à faire de Sevran un Molenbeek français”. Si les jeunes de Sevran partent en Syrie, c’est donc la faute de la course à l’audimat chez M6. Allez comprendre.

    Complotisme mainstream

    Les chiens de garde du PAF ont aussi pointé, avec un soupçon de complotisme, le montage de la scène d’agression dont La Villardière était forcément le déclencheur. S’appuyant sur une vidéo amateur censée dédouaner les jeunes de Sevran, un certain Ousmane, venait donner du grain à moudre à l’observatoire de l’islamophobie, pardon à l’Observatoire de la laïcité (pardonnez la confusion, mais l’équipe de Jean-Louis Bianco passe visiblement plus de temps à traquer les pourfendeurs de l’islam radical que les ennemis de la laïcité). Silence gêné en revanche quand le Ousmane en question se révèle être un grand admirateur de Dieudonné. La vidéo complète diffusée ensuite par M6 pour éteindre la polémique ne laisse aucun doute sur la bande de voyou ceinturant l’équipe de reportage. Frappés et mis au sol, les journalistes sont contraints de quitter les lieux.
     
    Un geste de solidarité ou un mot de soutien était bien le minimum qu’on pouvait attendre de la part des confrères de La Villardière. Face à un délit d’entrave à la liberté de la presse, la gauche morale, d’habitude si prompte à défendre les libertés, s’est retournée sur l’agresseur blanc à particule. Lequel n’aurait pas dit « bonjour » aux individus qui tentaient d’interrompre son interview (la vidéo de M6 devait démentir cette accusation grotesque). Un peu de sérieux et d’honnêteté suffisent à constater que le journaliste et son équipe étaient au contraire d’une patience infinie avant leur prise à partie.
     
    Au lieu de s’interroger sur la violence de l’islamisme dans certains territoires perdus de la République, les petits marquis de la bien-séance médiatique reprochent à l’équipe de M6 de ne pas avoir demandé aux caïds de la cité l’autorisation de filmer leur terrain de jeu. Pour ne pas traiter le fond du sujet, on lance un contre-feu qui en dit long sur l’état de la liberté d’expression en France. 

    Hadrien Desuin
    Expert en géo-stratégie, sécurité et défense

    Lire aussi dans Lafautearousseau ... ce grain de sel

    M6 : Bernard de La Villardière a parlé vrai dans son « Dossier tabou » sur l'Islam

     

  • François Lenglet : « Les responsables de la crise : les élites mondialisées et leur libre-échangisme »

     

    par Jean-Baptiste d'Albaret

    Les prochaines échéances électorales seront dominées par les populistes, explique l’éditorialiste François Lenglet dans Tant pis ! Nos enfants paieront (Albin Michel), un livre où il retrace la généalogie de la profonde mutation idéologique en train de s’opérer, du libéralisme au protectionnisme.

    Vous expliquez que les inégalités entre générations n’ont jamais été aussi criantes. Est-ce un phénomène inédit ?

    C’est d’abord un constat. Pour la première fois dans l’histoire, les seniors profitent – malgré des disparités importantes – de revenus et de conditions de vie bien supérieurs à toutes les autres tranches d’âge. C’est une inversion inédite, observable dans la plupart des pays mais qui est plus marquée encore en France que chez nos voisins. Les grands bénéficiaires de cette inversion sont ceux qu’on appelle les « baby-boomers », nés dans les années 1940 et 1950.

    Cette génération s’est intégrée sans difficulté sur un marché du travail en pleine santé, grâce à la croissance exceptionnelle des Trente Glorieuses. Elle s’est enrichie en achetant à faible prix un patrimoine immobilier avec des créances remboursées en monnaie de singe, grâce à l’inflation. Elle a organisé un état-providence financé à crédit grâce auquel elle prend – ou prendra – une retraite dans des conditions de confort sans précédent.

    En quoi cela a-t-il un impact sur les générations suivantes ?

    Parce que les règles ont changé. Nicolas Sarkozy et François Hollande, nés au mitan des années 50, sont les meilleurs représentants de cette génération de favorisés qui a toujours su tirer profit de circonstances avantageuses. Faut-il expliquer autrement le changement radical d’environnement économique au début des années quatre-vingt ? Un renversement opéré sous l’impulsion de la banque centrale des états-Unis, bientôt imitée par la plupart des pays : on remonta d’abord les taux d’intérêts pour favoriser l’épargne et on désindexa ensuite les salaires des prix afin de juguler l’inflation, destructrice de dette.

    C’est ainsi que le modèle des Trente Glorieuses, fondé sur l’investissement, laissa la place au modèle actuel, fondé sur la rente et le capital. Depuis trente ans, les jeunes et les travailleurs doivent donc supporter non seulement leurs emprunts privés, mais aussi le poids de la dette publique qui n’a jamais été aussi élevée. Dette qui sert, en particulier, à financer la retraite, la santé et autres transferts à destination des seniors ! C’est tout le problème qui se pose actuellement dans la gestion des crises, particulièrement en Europe. On voit bien que la préoccupation principale est de préserver la valeur des dettes accumulées et, in fine, du capital.

    C’est le cas de la Grèce…

    La Grèce est un cas d’école d’erreur économique. Et d’erreur majeure… D’un côté, on lui interdit de s’endetter davantage et, de l’autre, sa compétitivité est structurellement obérée par une monnaie qui ne correspond pas à son niveau de spécialité. C’est dramatique. Les crises asiatiques ont été surmontés à l’aide de dévaluations qui ont fait baisser le coût des exportations, ramené la croissance et permis à l’économie de redémarrer en quelques mois. Rien de tel pour la Grèce qu’on maintient à tout prix dans la zone euro pour qu’elle s’acquitte de dettes… qu’elle est bien incapable de rembourser !

    Si la Grèce aurait intérêt à sortir de l’euro pour dévaluer sa monnaie, la solution ne pourrait-elle pas s’appliquer pareillement à la France ?

    L’histoire, le contexte, les économies ne sont pas comparables. Sortir de la monnaie unique ne résoudrait pas tous nos problèmes comme par magie. En France, les promoteurs d’une sortie de l’euro en font le préalable au financement d’un programme absurde de distribution généralisée et d’allocations en tout genre. Soyons sérieux. On ne répare pas le moteur d’une voiture en changeant les pneus ! En revanche, il est certain que l’euro a aggravé nos faiblesses.

    Quid des questions de compétitivité ou de la montée en gamme de notre économie ? L’union monétaire a été bâtie sur des illusions, sans tenir compte des déterminants de long terme de la croissance. Il est d’ailleurs de plus en plus probable que la zone euro ne subsiste pas telle qu’on la connaît. Des sorties, des changements de périmètre et d’organisation sont à prévoir à court terme. Mais la génération libérale qui l’a mise en place s’y accrochera, même si c’est au mépris de l’évidence. On l’a vu avec la Grèce.

    Sauf que les partis hostiles à l’Union et à la monnaie unique ont le vent en poupe. D’une façon générale, les positions protectionnistes, souverainistes, voire nationalistes, se multiplient…

    En effet, c’est d’ailleurs la thèse principale de mon livre. La prochaine présidentielle sera dominée par ceux qu’on appelle les populistes. C’est vrai pour la France, mais c’est le cas partout dans le monde et cela n’a rien d’étonnant. La crise financière a donné le sentiment que les règles de l’économie mondialisée n’étaient pas les mêmes pour les petits et pour les gros. La période de très forte mondialisation qui l’a précédée a accru les inégalités entre ceux qui profitent de l’ouverture, les plus qualifiés et les plus mobiles, et les autres, qui en subissent les conséquences en termes de revenu et d’emploi.

    Elle a créé des désordres, déstabilisant les communautés par une immigration incontrôlée sur laquelle se focalisent les peurs. Ajoutez à cette potion amère les attentats qui sont venus renforcer le sentiment d’insécurité générale et vous obtenez tous les ingrédients d’une très forte poussée de populisme. Populisme qui exacerbe le ressentiment des citoyens contre l’impunité dont semblent jouir les responsables de la crise : les élites mondialisées et leur libre-échangisme.

    D’aucuns prétendent que le phénomène n’est que passager. Est-ce votre sentiment ?

    Absolument pas. Les crises économiques et migratoires ont cristallisé une révolution idéologique progressive, comparable à celle déclenchée par le libéralisme il y a cinquante ans. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère idéologique où le besoin de protection est plus fort que le désir de liberté. Maints exemples en attestent. Je pense par exemple à l’usage des nouvelles technologies, hier symboles de la mondialisation et de l’ouverture au monde et aujourd’hui de plus en plus utilisées comme des outils de surveillance.

    Si l’on vous suit bien, vous nous annoncez le Front national au pouvoir ?

    Pas nécessairement. Généralement, les partis populistes cèdent le pas à partir du moment où les partis traditionnels comprennent les peurs qui sont à l’origine de leur extension. Ils s’approprient les thèmes populistes mais avec leur humanisme, ce qui change quand même la donne. C’est ce qui se passe au Royaume-Uni, avec la nouvelle orientation des Conservateurs. Teresa May a une très grande intelligence du Brexit et répond exactement au bon niveau pour couper l’herbe sous le pied des populistes.

    Ce n’est pas encore le cas sur le continent, d’où les scores énormes des populistes en France et, désormais, en Allemagne. Mais le corset craque de partout. Schengen explose. Que la Commission européenne mène une enquête sur Barroso est aussi le signe d’un changement d’époque, comme la récente polémique sur les travailleurs détachés, inimaginable il y a seulement cinq ans. Nous vivons actuellement l’exact contraire de la fin des années quatre-vingt qui, avec la chute du mur de Berlin, fut le sommet de la vague libérale et mondialisante portée par une génération de « baby-boomers » alors dans la maturité de son âge. D’autres générations montent aujourd’hui en puissance et elles n’ont pas les mêmes aspirations.

    Vous établissez un parallèle entre la situation actuelle et les années 30. L’histoire est-elle un éternel recommencement ?

    Il y a des récurrences, des phénomènes qui se reproduisent à intervalles réguliers et dans des formes relativement similaires. C’est le cas, grosso modo, tous les quatre-vingt ans, ce qui correspond à peu près à la durée d’une vie humaine. Comme si les mêmes erreurs étaient commises dès que les témoins de la catastrophe précédente n’étaient plus là. Même si l’intégralité du schéma n’est pas forcément réplicable, les similitudes sont frappantes entre la situation actuelle et la crise des années trente ou celle de 1873 : crise financière, longue période de stagnation, montée des populismes, reflux de la mondialisation, retour des frontières… Tout cela met vingt ans à se matérialiser. Le temps que la génération qui a créé les conditions de la crise quitte le pouvoir et soit remplacée par une autre.

    Le retour du protectionnisme, est-ce la fin de la mondialisation ?

    C’est plutôt le protectionnisme qui se mondialise ! On pense toujours que la mondialisation est un phénomène récent, linéaire et irréversible. Rien n’est plus faux. Nous sommes au cœur d’un processus démarré il y a 500 ans, qui connaît avancées et reculs. La première réaction à la mondialisation, dans une période de grandes découvertes à l’origine de fortunes inouïes, c’est la Réforme de Luther dont un texte très important est une critique féroce du commerce international. Libre-échange ou protectionnisme, il n’y a jamais de victoires définitives. En la matière, il n’y a pas de loi éternelle. L’un et l’autre progressent et régressent alternativement en fonction des époques, des intérêts nationaux et du degré de tolérance des peuples à l’ouverture. Or le nôtre, et c’est rien de le dire, est de plus en plus faible… 

    Tant pis ! Nos enfants paieront, de François Lenglet, éditions Albin Michel, 240 pages, 18€

    Entretien repris du numéro d’Octobre de Politique magazine. A commander ici pour 5€ seulement !

  • Graffitis terroristes à la Sorbonne ? Ecrits par les enfants d'un Système né de la Terreur

     

    Mur-bleu gds.jpgAujourd'hui, c'est à La Sorbonne, et - à juste titre - cela indigne tout le monde : « Frapper vite, frapper fort, un bon flic est un flic mort » ou « J’ouvre une bouteille à chaque fois qu’ils ferment un cercueil d’un flic ». Mais que disaient d'autre les terroristes de Marseille quand ils criaient (avec le peu de force que l'usage immodéré du cannabis et de l'alcool leur laissaient) : « Robespierre, reviens ! Y'a du travail à faire ».* Ce qui n'est, ni plus ni moins, que l'apologie de la guillotine, du meurtre institutionnalisé et de l'assassinat légalisé, codifié et organisé des Français par une Terreur déclarée d'utilité publique et « à l'ordre du jour », comme en 1793; et qui avait commencé dès le 14 juillet 1789, avec l'ignoble « journée des têtes au bout des piques », le vrai nom que l'on devrait donner au sinistre épisode de la Bastille.

    Evidemment Cazeneuve, Valls, Hollande et tout l'appareil réagissent : comme d'habitude, de grands mots, qui seront suivis par un silence assourdissant, une absence de règlement du problème « au fond », et finalement l'aggravation de la situation. Comme d'habitude.

    Mais, pourquoi s'étonner ? Le gouvernement d'aujourd'hui - ce « semble-gouvernement », pour reprendre l'expression de Boutang - est le digne représentant d'un Système et d'un Régime héritiers de la Révolution de 1789. Certes, les formes se sont policées, puisque la Terreur a gagné la partie, du moins temporairement, même si c'est un temporaire qui dure ; puisqu'elle dirige la France et que le « semble-président » officie dans son palais, construit sous les rois; puisqu'un « semble-Etat » semble fonctionner, et que le peuple français semble être gouverné.

    Mais, et la contradiction est de taille, comment ce Système-là, fils de la Terreur de 1789-1793 pourra-t-il, pourrait-il, lutter contre un Terrorisme... dont il est lui-même issu ? Dont il est lui-même le fruit pourri et malfaisant ? Notre semble-gouvernement, notre semble-Etat ne nous protègeront nullement du terrorisme !

    blocage4.jpgCes jeunes délinquants-terroristes-assassins qui appellent au meurtre, mais ce sont les grands ancêtres : Danton, Robespierre, Marat ! Ils ne parlaient pas autrement, n'agissaient pas autrement que leurs enfants d'aujourd'hui : oui, ceux qui ont écrit ces graffitis immondes à La Sorbonne, et crié ce cri immonde à Marseille sont comme la réincarnation, en tout cas la perpétuation, de Danton et de ses massacres de septembre; de Fouquier-Tinville et de son Tribunal révolutionnaire; de Marat et de son ivresse sanguinaire... C'est Clemenceau qui a raison : la révolution est un bloc, et elle est toujours en cours. Sauf que, à l'époque, elle a pris la forme du chaos explosif, alors qu'aujourd'hui elle a revêtu les habits formellement décents du chaos figé (l'image est de Gustave Thibon) : mais, sous l'habit, c'est toujours la même fièvre sanguinaire, « la révolution... ou la mort ! »

    C'est à la mort de ce Système-là qu'il faut oeuvrer, en proposant aux Français la seule action qui vaille «...étant réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime...» (Léon Daudet). 

    * Lors d'une attaque contre le local de l'Action française Provence, à Marseille, au printemps dernier

  • Fondamentaux d'Action Française • Pays réel, pays légal

     

    par Stéphane BLANCHONNET

    Un article de Stéphane BLANCHONNET paru dans à-rebours.fr et dans L'AF2000. Et un article parmi plusieurs autres qui rappellent utilement les fondamentaux de la politique d'Action française.  LFAR

     

    808380602.jpgL'opposition pays réel, pays légal a d'abord un sens politique. Elle prend place dans la critique d'ensemble adressée par Maurras au fonctionnement de la République jacobine. Le pays réel (on parle aujourd'hui de la société civile dans ce sens) s'est vu privé de toute autonomie, dépouillé de toute liberté concrète (alors qu'une Liberté abstraite et absolue était proclamée solennellement), par un pouvoir centralisé s'occupant de tout, s'immisçant partout, au détriment des anciens corps intermédiaires mais aussi du bon exercice des fonctions propres du pouvoir central, les fonctions régaliennes. C'est en ce sens qu'Anatole France affirmait : « nous n'avons point d'État, nous avons des administrations ».

    Mais cette opposition peut être comprise à un niveau plus profond. Le pays réel c'est alors la France historique, la France millénaire, forgée par les rois, le catholicisme, l'héritage gallo-romain et grec. Il s'agit d'un peuple avec sa langue, sa sensibilité, ses mœurs, sa manière de manger, de vivre, d'aimer. Le pays légal c'est alors le régime républicain lui-même avec sa philosophie universaliste, abstraite, désincarnée, héritée des Lumières.

    Ces deux lectures de la dichotomie maurrassienne sont plus actuelles que jamais. Le populisme dont tout le monde parle n'est pas autre chose que la volonté de rendre à la population un pouvoir que les systèmes représentatifs lui ont confisqué au profit d'une élite qui se reproduit en vase clos et dont la légitimité est de plus en plus contestée. Par ailleurs, le déracinement, causé par l'américanisation et le consumérisme conjugués à l'immigration de masse, produit aujourd'hui une réaction identitaire, forte et salutaire, qui oblige certains politiques à dépasser le nationalement correct et à aller chercher un remède à la crise au-delà de l'invocation rhétorique à la République et à ses prétendues valeurs, pour renouer avec la France charnelle et substantielle. 

    Repris de A Rebours et de L’AF2000

    Voir aussi ...

    La monarchie

    Le nationalisme intégral

    Le Quadrilatère maurrassien

    La Monarchie que nous voulons

    Le « coup de force »

    La civilisation

    L'AF et l'Eglise

    Politique d'abord !

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique.

    Du côté des élites     

     Hubert de GEVIGNEY   Officier, amiral (2S)  Jeu de Go & jeu de gogo

    • Ivan RIOUFOL   Journaliste politique    La famille et l’école, deux piliers à défendre

     Eric ZEMMOUR   Journaliste politique   Cette gauche qui déteste le pape quand il rappelle qu’il est catholique…

    • Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire, ancien conseiller pour les affaires intérieures et l’immigration au cabinet du Président de la République      Pourquoi la greffe des primaires ne prend pas

    En France

    • Christophe GEFFROY   Journaliste, directeur fondateur de La Nef   La France "d'en haut" 

    De par le monde

    • Renaud GIRARD   Journaliste, géopoliticien   Seul le réalisme peut sauver Alep 

    Au-delà

     Antoine ASSAF   Philosophe, écrivain franco-libanais   Vrais et faux martyrs

    Devant l'histoire

    Paul RIGNAC   Essayiste, écrivain    Les colonies, une histoire française

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  • Poutine ne viendra pas : Hollande joue contre la France ...

      

    Mur-bleu gds.jpgHollande bombe le torse et, telle la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf, fanfaronne d'une façon grotesque, jouant les durs, les forts, lui qui est mou et faible. Mais, comment des dirigeants peuvent-ils à ce point perdre le contact avec le réel pour ne plus avoir le sens - à défaut de l'intérêt national - au moins du ridicule ?
     
    Initialement, une visite du président russe était prévue à Paris, pour l'inauguration de la cathédrale orthodoxe russe édifiée tout à côté de la Tour Eiffel.
     
    La France, et l'Europe, ont besoin de l'alliance russe : une Eurasie, de Brest à Vladivostok, est une nécessité pour contrebalancer à la fois les puissances émergentes (d'ailleurs, pour certaines, déjà largement émergées ...) comme la Chine, l'Inde etc... mais aussi nos excellents amis de la Maison-Blanche, un endroit d'où l'on a presque constamment, tout au long de son histoire, « joué contre » la France.
     
    Or, François Hollande veut masquer son impuissance dans la crise syrienne : mais il en est le premier responsable - et coupable - par ses préjugés et son hostilité immodérée envers le régime de Bachar el Assad depuis le début de la guerre civile en Syrie. Il est stupéfiant de voir un dirigeant politique se laisser aveugler à ce point, au point de ne plus voir ce qui pourtant crève les yeux : il ne s'agit pas de faire d'Assad un modèle, mais de constater froidement et lucidement qu'il lutte sur le terrain contre l'Islam radical terroriste et, de fait, protège les minorités (dont les Chrétiens) contre la marée montante de l'islam-islamisme qui, au Moyen-Orient, submerge tout.
     
    Il y a quelques mois, Hollande-s'en-va-t-en-guerre s'était même couvert de ridicule lorsque, boutefeux irresponsable et presque puéril, il allait partir attaquer la Syrie avec... Obama ! Moins  aveugle - ou mieux conseillé... - que son homologue français, Obama s'était prudemment récusé à la dernière minute, laissant Hollande, embourbé pitoyable, opérer un « marche arrière toute » en catastrophe, offrant au monde un spectacle ravageur pour notre diplomatie et notre image de marque.
     
    Depuis Hollande et son sérail ressassent leur rancoeur et recuisent dans le jus d'une impasse où ils se sont mis eux-mêmes et qui, par définition, ne mène nulle part; et répètent, tels des perroquets, les mêmes mots et phrases grandiloquentes sur les « crimes de guerre », la « honte pour l'humanité » et autres incongruités du même tonneau, qui les coupent des réalités et les condamnent à l'impuissance. Ce qui ne serait pas bien grave s'il ne s'agissait que d'eux; mais, il s'agit de la France, de son image dans le monde, et du rôle qu'elle pourrait jouer - et ne joue pas - dans l'aire moyen-orientale à côté de ses alliés naturels, que tout lui désigne : en l'occurrence, ici, la Russie...
     
    A cela s'ajoute le sectarisme idéologique du Système, incarné justement par Hollande : lorsque la visite de Poutine était encore prévue, Hollande avait fait savoir qu'il n'accompagnerait pas le président russe à la cathédrale; et, véritable affront diplomatique, il convoquait presque le président russe à l'Elysée, pour parler... de la Syrie ! C'est sa version à lui - aux petits pieds - de « la dépêche d'Ems », en quelque sorte !
     
    Gageons que, s'il s'était agi d'inaugurer une mosquée, c'est tout le gouvernement au grand complet qui aurait été là, président en tête. Et notre Juppé-le-gauche, Juppé-l'Islam aurait certainement fait le voyage depuis Bordeaux !
     
    Mais là, il ne s'agit que d'une cathédrale chrétienne, et que des intérêts de la France : alors, vous comprenez bien qu'en haut lieu on s'en fiche éperdument !  •
  • Caroline Galactéros : « La décision de Vladimir Poutine déconsidère la diplomatie française »

     

    Par Caroline Galactéros       

    Après que Vladimir Poutine a annoncé le report de sa visite à Paris où il devait rencontrer François Hollande, Caroline Galactéros considère cette décision comme la suite logique d'un amateurisme complet de la France en Syrie et ailleurs dans le monde. [Figarovox 11.10]. Elle publie ici une longue tribune, analyse très documentée, lucide, réaliste, sans concession et d'une extrême sévérité - hélas, fondée - pour le jeu diplomatique et politique français. Nous conseillons sa lecture à tout ceux qu'intéresse l'avenir géopolitique de notre pays, de l'Europe et du monde, à une heure où risques et dangers s'accumulent gravement.  Lafautearousseau 

     

    XVMc888ac08-8fa0-11e6-a7ba-d475ba06051a-100x100.jpgDécouvrant, mais un peu tard, que la guerre tue, qu'elle est laide, injuste et sans pitié, et surtout que l'on pourrait un jour peut-être, au tribunal de l'Histoire, venir demander à Paris des comptes sur son inaction face au drame - à moins que ce ne soit sur ses actions et ses options politiques-, la France a pris les devants. Accusant avec l'ONU le régime syrien et la Russie de crimes de guerre à Alep, elle a déposé en hâte un projet de résolution au Conseil de Sécurité des Nations Unies demandant l'arrêt des combats et des bombardements sur l'est de la ville (dont elle feint de croire qu'il n'est peuplé que de civils innocents qui resteraient là de leur propre gré et que la Russie et le régime pilonneraient par pure cruauté), l'acheminement de l'aide humanitaire et la reprise du processus de négociation.

    Que dire de cette initiative, apparemment inspirée par une indignation vertueuse face au drame bien réel vécu par la population d'Alep-Est, à un moment où la tension russo-américaine monte dangereusement et peut faire craindre un dérapage militaire sur le terrain que certains, à Washington et à l'OTAN, appellent ouvertement de leurs vœux ? S'agit-il d'une nouvelle salve d'irénisme aveugle et de « pensée magique », funeste version 2016 de « Boucle d'or au Pays des trois ours » découvrant une intrusion dans sa maisonnette idyllique ? Ou d'une gesticulation habile mais dangereuse qui n'a pour but, en prétendant débloquer la situation, que de jouer les utilités au profit de Washington en fossilisant un peu plus les positions des deux camps qui s'affrontent désormais ouvertement sur le corps exsangue de la nation syrienne ? Difficile de démêler la part de négation du réel de celle de l'alignement sur ce que l'on présente comme « le camp du Bien » … et de nos intérêts nationaux, si mal évalués pourtant.

    Ce cinéma diplomatique vient évidemment de se solder par un véto russe, attendu par Paris, Londres et Washington qui veulent faire basculer l'indignation internationale contre Moscou à défaut de mettre en cohérence leurs objectifs politiques et militaires avec leur prétendue volonté de paix. Mais prendre la tête du chœur des vierges ne suffit pas et ne trompe plus personne. L'évidence crève l'écran. « L'Occident » ne mène pas la guerre contre l'islamisme sunnite ou alors de façon très résiduelle : il le nourrit, le conseille, l'entraine. DAECH, dont la barbarie spectaculaire des modes d'action sert d'épouvantail opportun et de catalyseur de la vindicte occidentale, permet de juger par contraste « respectable » l'avalanche de djihadistes sunnites d'obédience wahhabite ou Frères musulmans qui ne combattent d'ailleurs pas plus que nous l'Etat islamique mais s'acharnent sur le régime syrien. Et l'Amérique comme la France cherchent avec une folle complaisance, dans ce magma ultraviolent, des interlocuteurs susceptibles d'être intronisés comme « légitimes » et capables de remplacer un autocrate indocile qui a le mauvais goût de résister à la marche de l'Histoire version occidentale et à la vague démocratique censée inonder de ses bienfaits un Moyen-Orient politiquement arriéré.

    Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi, cruels tyrans sans doute, n'ont pu y résister et croyaient encore pouvoir argumenter avec leurs adversaires occidentaux (longtemps leurs alliés) quand leur sort était en fait scellé depuis longtemps. Bachar el Assad a bien failli y passer lui aussi. Mais à notre grand dam, Moscou a vu dans cette nouvelle guerre occidentale de déstabilisation par procuration, une occasion inespérée de sécuriser ses bases militaires, de défier l'Amérique qui la méprisait trop ouvertement, de regagner une influence centrale dans la région et de traiter « à la source » le terrorisme qui menace son territoire et ses marges d'Asie centrale et du Caucase. Et l'a saisie.

    Dans ce Grand jeu explosif de reconfiguration de l'équilibre du monde et notamment du nouveau duel cardinal, celui de Washington avec Pékin, la France, je le crains, s'est trompée du tout au tout et démontre à la face du monde mais surtout à l'ennemi - qui observe notre incohérence diplomatique et politique -, qu'elle pratique admirablement le grand écart stratégique... aux dépens toutefois, de nos concitoyens. Comment justifier en effet notre combat au Mali contre les djihadistes sunnites, notre soutien en Irak aux chiites contre les sunnites, et en Syrie notre appui aux groupuscules sunnites les plus extrémistes contre Bachar el Assad... tout en prétendant profiter du marché iranien entre-ouvert …. et vendre des armes aux Saoudiens et Qataris sunnites qui sont by the way les financiers du djihadisme mondial dont nous subissons la haine et la violence terroriste sur notre sol désormais à un rythme soutenu ? C'est de l'opportunisme à très courte vue, mais plus encore un hiatus stratégique béant et la manifestation d'une totale incompréhension du réel.

    De telles contradictions ne peuvent s'expliquer que par notre entêtement à vouloir en finir avec le régime syrien actuel dont nul n'imaginait qu'il résisterait si longtemps aux feux croisés de l'Amérique et de ses alliés sunnites. L'exigence américaine - reprise à son compte par Paris - d'une cessation des bombardements aériens sur Alep-Est « pour raisons humanitaires » aurait permis en fait de laisser les islamistes de la ville (soit rien moins qu'Al Nosra et consorts) se refaire une santé militaire en se servant des civils comme de boucliers humains, de poursuivre leurs tirs d'obus sur la partie ouest de la ville et d'empêcher Damas et Moscou de faire basculer décisivement le rapport de force militaire en faveur de l'Etat syrien dans le cadre d'une négociation ultime. Qui a d'ailleurs fait échouer le cessez le feu signé le 9 septembre dernier à Genève ? Les groupes terroristes qui n'en voulaient pas et les Etats-Unis qui ont bombardé les forces syriennes à Deir el Zor et ouvert la voie aux forces de l'Etat Islamique. Encore un accord de dupes.

    Temps court versus temps long, individu versus groupe, froideur politique versus empathie médiatique (sélective): on se refuse à voir, dans nos démocraties molles, que la véritable action stratégique, pour être efficace, ne peut prendre en compte que des nombres, des masses, des ensembles, des mouvements, des processus, quand toute l'attention médiatique et la gestion politicienne des crises, elles, veulent faire croire que l'individu est central et se concentrent sur la souffrance et le sort des personnes, alors que celles-ci sont depuis toujours et sans doute pour encore longtemps sacrifiées à la confrontation globale et brutale entre Etats. Les images terrifiantes de la guerre au quotidien masquent la réalité d'un affrontement sans scrupules de part et d'autre, dont en l'espèce les malheureux Syriens ne sont même plus les enjeux mais de simples otages.

    L'impensé du discours français n'en reste pas moins le suivant : si Assad, « bourreau de son propre peuple » selon l'expression consacrée, était finalement militairement et politiquement mis hors-jeu, par qui compte-on le remplacer ? A qui sera livrée la Syrie, « utile » ou pas, une fois que DAECH en aura été progressivement « exfiltré » vers d'autres macabres « territoires de jeu », en Libye par exemple ? Quelle alternative pour la survie des communautés, notamment chrétiennes, encore présentes dans le pays qui passe par la survie des structures laïques d'Etat ? Quels individus veut-on mettre au pouvoir ? Les pseudo « modérés » qui encombrent les couloirs des négociations en trompe l'œil de Genève ? Le Front al Nosra, sous son nouveau petit nom - Fateh al Sham -, que les Américains persistent à soutenir en dépit des objurgations russes et qui a fait exploser le cessez-le feu ? Ou peut-être certains groupuscules désormais armés de missiles américains TOW qui n'attendent qu'un « go » pour tenter de dézinguer un avion ou un hélico russe, « par erreur » naturellement ? Ou encore les représentants des Forces démocratiques syriennes, ou ceux de «l'Armée de la Conquête» qui renait opportunément de ses cendres… Ou un mixte de tous ces rebelles - apprentis démocrates férus de liberté et qui libèreront enfin le peuple syrien du sanglant dictateur qui le broyait sous sa férule depuis trop longtemps ?

    Croit-on sérieusement que l'on pourra contrôler une seule minute ces nouveaux « patrons » du pays qui se financent dans le Golfe - dont nous sommes devenus les obligés silencieux -, et dont l'agenda politique et religieux est aux antipodes de la plus petite de nos exigences « démocratiques » ? Ne comprend-on pas qu'ils vont mettre le pays en coupe réglée, en finiront dans le sang avec toutes les minorités, placeront les populations sunnites sous leur contrôle terrifiant, et que tout processus électoral sera une mascarade et ne fera qu'entériner une domination communautaire et confessionnelle sans appel ? … « Anne, ma sœur Anne ne vois-tu rien venir? je ne vois que l'herbe qui verdoie et la terre qui poudroie » … Quelle naïveté, quelle ignorance, quelle indifférence en fait !

    L'interview accordée le 5 octobre dernier par notre ministre des Affaires étrangères à la veille de son départ pour Moscou à Yves Calvi sur LCI est à cet égard, un morceau de bravoure édifiant, qui escamote la réalité et brosse un paysage surréaliste du conflit et de ce qu'il faudrait y comprendre et en attendre.

    Florilège et exégèse…

    « La guerre ne sert à rien. Elle ne fait que renforcer les djihadistes »

    Est-ce à dire qu'il faut les laisser faire, leur donner les clefs du pays et prier peut-être, pour qu'ils ne massacrent pas les minorités qui y demeurent encore et instaurent la démocratie ? Faut-il ne plus agir en espérant qu'ils vont s'arrêter ? De qui se moque-t-on ? Adieu Boucle d'Or. Nous sommes au Pays des rêves bleus de Oui-Oui…

    Les Russes, qui se disent satisfaits de l'efficacité de leurs frappes contre les terroristes d'Alep-Est « sont cyniques » … Qui est cynique ici ? Celui qui déforme la réalité d'un affrontement pour ne pas avouer qu'il est (avec d'autres) à la manœuvre d'une déstabilisation d'Etat par des groupuscules terroristes liés à Al-Qaïda (matrice de Daech) sous couvert d'aspiration à la démocratie ? Ou ceux qui cherchent à réduire l'emprise djihadiste et à renforcer des structures d'Etat laïques avec ou sans Bachar ?

    « La politique de la France est claire… Nous avons une stratégie, une vision. »

    Ah ? ! Laquelle ? Nous avons depuis 5 ans une politique étrangère à contre-emploi et à contre temps, réduite à deux volets : action humanitaire et diplomatie économique. En gros vendre des armes à tout prix aux pays sunnites, les aider à faire la guerre et à s'emparer du pouvoir à Damas… et porter des couvertures aux victimes de cet activisme économico-militaire: les Syriens.

    En dépit de l'excellence de nos forces armées, de la présence du Charles de Gaulle sur zone et de nos missions aériennes soutenues, Paris n'est diplomatiquement et stratégiquement plus nulle part en Syrie, et depuis longtemps. Par dogmatisme, par moralisme, par notre parti pris immodéré pour les puissances sunnites de la région, nous nous sommes engouffrés dans un alignement crédule sur la politique américaine qui s'est en plus retournée contre nous dès l'été 2013, lorsque Barack Obama a dû renoncer à frapper directement Damas au prétexte d'un usage d'armes chimiques qui n'a d'ailleurs jamais été confirmé. Un camouflet d'autant plus lourd à porter que notre ancien ministre des affaires étrangères avait jugé bon, dès août 2012, de dire que « Bachar el Assad ne méritait pas d'être sur terre » et, en décembre 2012, « qu'Al Nosra faisait du bon boulot ». L'Etat Français a d'ailleurs été poursuivi - en vain à ce jour - pour ces déclarations ministérielles qui ont de facto encouragé le prosélytisme islamiste et le terrorisme en présentant le départ pour la Syrie à des apprentis djihadistes français comme une œuvre politique salutaire, avec les résultats que l'on connaît sur le territoire national. N'en déplaise à Monsieur Ayrault, la France n'est ni écoutée, ni considérée, ni attendue sur le dossier syrien. Elle en est réduite à servir de go between entre Washington et Moscou lorsque ceux-ci ne peuvent plus se parler et qu'il faut faire semblant, une fois encore, de rechercher un compromis et d'amener Moscou à lever le pied d'une implication trop efficace à notre goût.

    « Si le choix est entre Bachar et Daech, il n'y a pas de choix. »

    Mais c'est pourtant le cas, ne nous en déplaise. Nous combattons l'Etat islamique pour la galerie, sans grande conviction ni détermination politique, de très haut, par des frappes qui sans présence terrestre demeurent symboliques. Pour Moscou, au contraire, il n'existe pas « d'islamistes modérés » ; combattre le terrorisme revient à combattre l'EI mais aussi ses avatars locaux innombrables à tout prix, y compris au prix de pertes civiles importantes. Et c'est aujourd'hui la Russie qui, dans les airs mais aussi au sol, avec l'Iran et le régime syrien, « fait la guerre », se bat contre le terrorisme islamiste qui menace tout l'Occident, gangrène nos vieilles sociétés repues et pacifiques et nous prend pour cible. Ils « font le job ». Un horrible job. Dans l'immédiat, il faut choisir entre le soutien à l'Etat syrien - que le régime d'Assad incarne-, et DAECH et Cie.

    Le sommet est atteint à la fin de l'intervention ministérielle, lorsque l'on apprend que « la Syrie future devra être unitaire, avoir des structures étatiques stables, être protectrice de toutes ses minorités, mettre en place des institutions solides, contrôler son armée et ses Services… » (sic)! Les bras nous en tombent. Voici décrite…la Syrie d'avant la guerre ! Ce terrifiant carnage n'aurait-il donc été qu'un coup d'épée dans l'eau ?

    Mais le pire était à venir. Ce matin, nous avons franchi un nouveau seuil dans le ridicule et le suicide politique. Au moment où il est d'une extrême urgence de se parler enfin à cœur ouvert, de dire la vérité, d'abandonner les poses et les anathèmes, de ne plus se tromper d'ennemi, de faire front commun - comme l'ont proposé les Russes depuis des lustres -, contre l'islamisme qui a décidé notre perte et s'esclaffe de notre ahurissante naïveté et de notre faiblesse, le président de la République française s'interroge publiquement, de bon matin, dans une émission de divertissement, devant l'animateur Yann Barthes sur TMC, sur l'opportunité de recevoir Vladimir Poutine à Paris le 19 octobre prochain! « P'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non …» La réponse de Moscou à cette insulte ne s'est pas fait attendre : le Président russe ne viendra pas. Nous sommes au fond du fond du fond de l'impuissance politique et l'on se laisse couler, saisis par l'ivresse des profondeurs en croyant surnager.

    Hauteur de vue et profondeur de champ, véritable souci pour la souffrance humaine : la realpolitik est la solution, pas le mal. La confusion permanente entre l'Etat syrien et le régime syrien nourrit la guerre. C'est l'Etat qu'il faut aider à survivre à l'offensive islamiste au lieu d'encourager les mouvements terroristes à le déstructurer. Le sort de Bachar el Assad est à la fois central et accessoire. Si l'Etat syrien devait tomber sous la coupe de DAECH ou sous celle d'Al Nostra et de ses avatars, alors ce seront les massacres communautaires et le chaos. Qui aura alors des comptes à rendre pour les avoir laissé advenir ? 

    Caroline Galactéros  

    Docteur en Science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros dirige le cabinet d'intelligence stratégique « Planeting ». Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a publié Manières du monde. Manières de guerre (Nuvis, 2013) et Guerre, Technologie et société (Nuvis, 2014).          

  • « La guerre civile est déjà là, avec ses tensions ... »

     

    Nous avons aimé ce commentaire plein de sagesse et raison reçu d'Henri, hier matin, dans les colonnes de Lafautearousseau. Il y est montré avec bonheur l'absurdité des guerres étrangères ou civiles lorsqu'elles s'imposent principalement par la mécanique des situations - et parfois une série de hasards - plus que par la réflexion ou la volonté politiques proprement dites. De cette sorte de fatalité automatique et malheureuse, Jean Giraudoux avait traité jadis dans La Guerre de Troie n'aura pas lieu qui évoquait tout aussi bien la Première Guerre mondiale que la seconde, alors à venir. Comment aujourd'hui devant la montée du péril de guerre franco-islamique - plus que civile - y faire face de nouveau sans Roi ? Livrés à la doxa médiatique et à l'impéritie des gouvernants ? C'était déjà le problème de la France d'avant 1914 quand le socialiste Marcel Sembat, pour conjurer la tragédie prévisible,  destinait à ses amis socialistes son pamphlet « Faites un roi, sinon faites la paix ». Henri apporte sa réponse. A sa façon que nous ne réprouverons pas. Lisons ... LFAR     

     

    Alain Juppé avec sa formule homérique absurde « l'identité heureuse » craint qu'une victoire de FN entraine une guerre civile. Mais la guerre civile est déjà là avec ses tensions. Il faut être aveugle pour ne pas le voir. Que faire ? Comment réagir ? Sans Roi ou personne pouvant jouer ce rôle, je ne vois pas de solution. Comment séparer ceux qui n'en veulent pas (sûrement de nombreux Musulmans mais qu'on va laisser basculer du côté des incendiaires s'ils ne (la) sentent pas pris(e) en compte par nous et notre volonté claire de réagir). N'oublions jamais que ce sont toujours des ultra- minoritaires qui entrainent à la guerre, civile ou autre, qui se camouflent.

     

    Comme en Russie : en 1917. En 1914 ce fut entre autres Poincaré allié à certains ministres russes bellicistes de l'entourage du Tsar, lors d'un voyage à Moscou dont nous n'avons pas de trace dans les archives, comme c'est curieux, qui ont poussé à la guerre. Il est vrai qu'ils ont été secondés par l’état-major allemand, qui avait ses plans, qu'ils ont imposés finalement à Guillaume II, dépassé par les événements et les gens s'embrassèrent dans la rue à Paris, à Munich, à Berlin à Vienne, dans un grand élan de folle sentimentalité pour se voiler leur suicide collectif, leur arrêt de mort de l'Europe, la vraie.

     

    Aujourd'hui il y a aux USA un parti de la guerre hystérique, qui a ses plans et sa groupie Hillary.

     

    Il n'y avait pas de Roi en France pour calmer le jeu en 1914.

     

    En 1870 quelques imbéciles à Paris voulaient aller à Berlin pour rien ! Un entretien diplomatique écourté. On a vu plus grave comme motif pour se battre. Les incendiaires sont minoritaires, mais qui les laissent faire, impunément, agir, tisser leur toile ? Ceux-là portent une immense responsabilité.

     

    Actuellement en France, c'est la doxa aveugle des médias et le gouvernement. En attendant il faut veiller, regrouper ceux qui veulent réagir sans monter aux extrêmes et si nous n'avons pas de Roi, le porter dans notre cœur pour le jour où il pourra agir. Vaste programme. 

  • Bientôt 10 ans d'existence ... Comment allons-nous ? Quid de Lafautearousseau ?

    Google Analytics - 20 septembre 2016 - Connections en cours à 14h15

     

    Depuis sa création [28.02.2007], nos lecteurs se sont toujours intéressés à la progression de Lafautearousseau et nous les en avons toujours tenus informés. Nous continuerons de le faire, notre lectorat constituant, au moins dans sa plus grande part, une désormais assez vaste communauté d'idées, dont l'amitié d'esprit, parfois l'amitié tout court, sont le ciment.

    Disons simplement que Lafautearousseau continue de progresser régulièrement. Et nous en donnons aujourd'hui deux exemples :

    L'illustration en titre est reprise de l'un de nos deux fournisseurs d’analyse d’audience, Google Analytics, le 20 septembre à 14h15. Il s'agit d'une visualisation en temps réel des principaux lieux d'où, à l'instant « t », Lafautearousseau est regardé. Les plots orange apparaissent ou disparaissent au fur et à mesure des connexions-déconnexions. Ce service permet de suivre l'activité des utilisateurs en temps réel sur le site. Dans l'exemple ci-dessus, nous sommes regardés de diverses villes françaises et de deux villes étrangères : Barcelone et Genève. A d'autres heures apparaîtront Rome, Kiev ou Varsovie, Tunis, Casablanca ou Ankara, Luanda ou Libreville; et, souvent, la nuit, les villes américaines : Miami ou Philadelphie, Halifax, New-York ou Buenos Aires ...    

    Quant au nombre des « sessions » et des « utilisateurs », nous pouvons dire qu'avec les hauts et les bas liés au calendrier (vacances, ponts, weekends) ou à l'actualité, il est en croissance régulière. La courbe « septembre-octobre » ci-dessous, établie, elle aussi, par Google Analytics, en donne une illustration.  

    Courbe LFAR au 11.10.16.jpg

    Le lecteur tirera des informations qui précèdent les conclusions qui lui paraîtront convenir. Quant à nous, elles nous encouragent à poursuivre notre travail, souvent très prenant - et, bien-sûr, intégralement bénévole - pour réaliser au quotidien un site qui nous semble faire œuvre vraiment utile.

    Pour la première fois depuis la dernière guerre, l'Action Française dispose à nouveau d'un quotidien politique et culturel de qualité. Il est sur le Net. Tous les royalistes et patriotes français y sont bienvenus.   Lafautearousseau  •

     

  • ZEMMOUR A BORDEAUX LE 13 OCTOBRE ... C'EST CE SOIR !

     

    Amitiés françaises et Livres en famille

    sont heureux de vous inviter à la conférence-débat avec 

    Eric ZEMMOUR

    à Bordeaux 

    le jeudi 13 Octobre, à 20 h

    au théâtre Fémina (1o rue de Grassi) 

    L'on peut se procurer des places à l'avance grâce à la billetterie en ligne

    https://www.billetweb.fr/zemmour-a-bordeaux

    Le jour même, la billetterie sera ouverte à partir de 17 h

  • CALAIS POUR TOUS

     

    Par François Marcilhac

    Qui livre ici une analyse de la situation du pays - notamment électorale - sur la quelle on pourra débattre et réfléchir. LFAR 

     

    500021990.3.jpgAlors que la situation générale, économique (Alstom, notamment), sociale (le chômage qui n’en finit pas de grimper) et internationale (la Syrie, la Libye) s’aggrave chaque jour, c’est donc à l’heure des différentes primaires qu’il nous faut désormais vivre : « Républicaines », socialistes, écologistes... 

    Comme si le pays pouvait perdre quasiment une année en la consacrant à la précampagne des élections présidentielle et législatives puis à la campagne elle-même début 2017. Chez les Républicains, Juppé, qui s’appuie sur le centre gauche, voire une partie de l’électorat socialiste (ainsi que, sur sa droite, sur Mariton qui a échangé ses électeurs virtuels contre un plat de lentilles tout aussi virtuelles) est donné vainqueur contre Sarkozy, tandis qu’au parti socialiste, c’est Montebourg qui devancerait Hollande, si celui-ci se représentait et acceptait de participer au pré-scrutin organisé par la rue de Solferino.

    Ce qui en dit long sur l’affaiblissement de la fonction présidentielle, qui s’est accéléré depuis 2012, mais auquel les mandats de Chirac et de Sarkozy avaient largement concouru du fait de l’incapacité des deux prédécesseurs d’Hollande d’habiter pleinement leur fonction — une fonction que Mitterrand, il est vrai, avait cyniquement déjà affaiblie par le traité de Maëstrichit. Mais comment en serait-il autrement, alors que les media de l’oligarchie nous présentent les primaires, du moins du côté de l’ex-UMP, comme devant désigner le futur président de la république s’il est vrai que le second tour de l’élection elle-même devrait se gagner, plus ou moins facilement, mais sûrement, contre Marine Le Pen ?

    LE CAS POISSON

    Alors que la gauche n’a jamais été aussi affaiblie dans le pays, à tel point qu’elle est donnée perdante dès le premier tour, le plus étrange est que nous ayons affaire à une droite toujours aussi dépourvue de personnalité et d’audace, qui ne cesse de surenchérir sur des principes qui ne sont pas les siens, ou qui ne devraient pas l’être si, du moins elle en avait encore, que ce soit en matière sociétale ou d’identité plus ou moins béatement heureuse. On dira que Sarkozy la joue, au contraire, encore plus « identitaire » qu’en 2007 ? Mais qui peut le croire alors qu’il n’a cessé, le plus souvent avec un cynisme éhonté, de trahir ceux qui avaient pris au sérieux par le passé ses rodomontades patriotiques, souverainistes ou sécuritaires ? Je ne perdrai ni mon temps, ni celui de mes lecteurs, à rappeler pourquoi il me sera de toute façon impossible, à aucun moment, d’appeler à voter Sarkozy au nom d’une politique du « moindre mal » qui, dans ce cas, serait celle du mensonge — ces mensonges qui nous ont déjà fait tant de mal dans notre histoire.

    Des primaires de l’UMP, l’Action française ne saurait être partie prenante, tout simplement parce qu’elle ignore ce que sont ces étranges « valeurs républicaines de la droite et du centre » qu’il faudrait partager pour choisir entre Jean-Frédéric Poisson et Nathalie Kosciusko-Morizet — auraient-ils donc des « valeurs » en commun ? Quant à « s’engager pour l’alternance afin de réussir le redressement de la France », que cette « alternance » ne soit pas qualifiée en fait un OPNI — objet politique non identifié — du plus haut comique. Car passer de Hollande à Montebourg ou à Marine Le Pen représenterait une alternance bien plus significative que de passer de Hollande à Juppé, voire à Sarkozy. 

    Ce qui ne signifie pas que nous nous désintéressions du résultat de ces primaires, en raison même de leur impact sur la teneur du débat politique. Plus Jean-Frédéric Poisson fera de voix, plus les questions anthropologiques, qui ne sont pas les seules à être essentielles « pour le redressement de la France » mais le sont, elles aussi, seront au centre des préoccupations de tous les candidats à la présidentielle, y compris Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. Toutes les voix sont bonnes à séduire. Autant que ce soit pour la bonne cause.

    LE GRAND REMPLACEMENT VALIDÉ PAR L’INSEE

    Une bonne cause que la gauche, avec son arrogance coutumière, continue a contrario de définir en diabolisant ses adversaires, ce qui en dit long sur la résilience du gène stalinien, même chez des socialistes qu’on dit passés au libéralisme. Pour Taubira, « le vote FN, chez les jeunes, c’est une déviance » (sic) (déclaration à Sciences-Po Nancy le 29 septembre dernier). La Croix, le quotidien des cathos de gauche, a, quant à lui, décidé d’inviter « les catholiques séduits par le FN » — qui sont de plus en plus nombreux — « à réfléchir ». Devront-ils aller à confesse s’ils votent « mal » ? Et promettre de se rendre en pénitents à genoux rue de Solférino ? Car La Croix, en revanche, ne voit aucun mal à ce que des catholiques votent pour un PS qui, non seulement, a légalisé la parodie de mariage et la validation en France des GPA réalisées à l’étranger, mais s’apprête, de plus, par une proposition de loi après l’échec de Laurence Rossignol, ministre des familles (sic) sur le même sujet au Sénat, à créer un nouveau délit d’opinion, celui d’entrave numérique à l’infanticide, en vue d’interdire, sur la Toile, toute information politiquement incorrecte sur l’avortement.

    Quant à Cazeneuve, ce qu’il a décidé, lui, c’est d’interdire tout référendum local sur sa politique migratoire, qu’il veut imposer au pays contre la volonté des maires, pourtant seuls vrais élus d’un pays réel condamné à rester muet devant la submersion. Une politique qui ne manquera pas de disséminer partout en France les joies vécues par les Calésiens depuis tant d’années — merci Chirac, merci Sarkozy ! Car les faux réfugiés seront bientôt remplacés à Calais par d’autres, qu’il faudra, évidemment, de nouveau disséminer dans tout le pays. Cette « politique de peuplement », voulue par Valls, et reposant sur des appels d’air successifs, ne vise qu’à accélérer un grand remplacement dont l’INSEE, institut démographique d’ordinaire pourtant très docile, reconnaît dans son dernier rapport la terrifiante réalité [1] — un grand remplacement qui s’est accéléré selon l’institut, depuis 2011, consécutivement aux politiques migratoires de Sarkozy et de Hollande.

    LE SALUT DANS LE RÉFÉRENDUM ?

    Toutefois, ceux qui croient que le salut se trouverait dans un quelconque référendum national devraient méditer la leçon hongroise. Car seuls les thuriféraires de Viktor Orban crient à son triomphe parce que, dimanche 2 octobre, 98,5 % des Hongrois ont refusé le diktat européen sur les quotas de migrants. Certes, la légalité bruxelloise ne saurait prévaloir sur la légitimité du pays réel hongrois. Toutefois, au regard même de la constitution hongroise, ce référendum n’a aucune valeur, le quota... des électeurs (50%) n’ayant pas été atteint. Orban a péché par une trop grande assurance, entre ceux qui, croyant la victoire certaine, ne se sont pas déplacés, les abstentionnistes professionnels et les opposants qui savaient que s’abstenir était le seul moyen d’invalider un scrutin sinon perdu d’avance. Certes le peuple hongrois est majoritairement derrière son premier ministre pour défendre sa liberté et refuser, soixante ans après les « événements » de Budapest, que sa politique soit dictée par Bruxelles et Berlin comme hier par Moscou. Mais même si un tel quota n’existe pas en France — sinon ni le bradage programmé de la Nouvelle-Calédonie ni le quinquennat n’auraient été adoptés —, toutefois, jouer l’avenir de son pays, comme l’envisage certain, à la roulette référendaire, pourrait se révéler contre-productif. L’Europe est désormais morte dans les cœurs. Ne prenons pas le risque de la relégitimer par la voie des réflexes conditionnés. 

    L’ACTION FRANÇAISE 2000

    * A lire ici : http://www.insee.fr/fr/themes/detai...

  • Jean Sévillia : « L'intérêt des hommes politiques pour l'histoire dure le temps d'une campagne »

    Succès des émissions d'Histoire à la télévision - Photo : Franck Ferrand, L'Ombre d'un doute  

    Par Alexis Feertchak        

    A droite notamment, les candidats à la primaire font assaut de références historiques, parfois jusqu'à la polémique. Jean Sévillia, considère que ce besoin d'histoire répond au déracinement d'une société qui perd ses repères. On lira vec intérêt l'entretien qu'il vient de donner au Figarovox [7.10] sur ce sujet qu'il relie à l'actualité politique - ou politicienne - et au Politique tout court rappelant à cet égard quelques définitions et distinctions essentielles. Mathieu Bock-Côté, le brillant jeune sociologue québecquois, a désigné Jean Sévillia comme « un dissident de la première heure contre le terrorisme intellectuel ». Il a raison. Et les patriotes royalistes que nous sommes en savent gré à Jean Sévillia.  LFAR 

     

    XVM512bf016-8cad-11e6-b076-4c98042c7b75.jpgNicolas Sarkozy a suscité une vive polémique en reprenant à son compte le mythe de « nos ancêtres les Gaulois ». François Fillon souhaite quant à lui demander à trois académiciens de réécrire les manuels d'histoire en les inscrivant de nouveau dans le récit national. Comment expliquez-vous que l'histoire soit au cœur de ce début de campagne présidentielle, notamment à droite ?

    Permettez-moi de rappeler que la formule « Nos ancêtres les Gaulois » ne relève pas que du mythe. Les travaux de l'historien-démographe Jacques Dupâquier ont montré que les vagues migratoires qui se sont étalées entre le IIIe et le Xe siècle sur le territoire français n'ont représenté qu'un apport de 50 000 à 100 000 personnes pour 7 à 8 millions d'autochtones gallo-romains. La population, ensuite, n'a quasiment pas bougé, jusqu'à l'apparition d'un courant migratoire européen à partir du XIXe siècle et extra-européen à partir du XXe siècle. Ce qui signifie que tout un fond de la population française, encore aujourd'hui, compte des Gaulois parmi ses lointains ancêtres, même s'il a d'autres ascendances, et même si des Français tout aussi français que les autres n'ont pas une goutte de sang gaulois. La part du mythe relève évidemment du récit national élaboré entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle qui a fait des Gaulois les ancêtres de tous les Français. Alors que l'identité nationale est source de questionnements et de débats, alors que la France connaît une immigration sans précédent, les Gaulois sont donc sollicités dans cette polémique.

    Ultimement, deux visions s'opposent. Celle de la nation-contrat, héritée de Rousseau, conception préférée à gauche, qui ne prend en compte que la volonté d'être français comme signe d'appartenance à la nation. Et une conception qui mêle la nation-héritage, intégrant les données de l'histoire, et la nation choisie, à laquelle on peut s'agréger en adoptant les règles et les codes majoritaires, tout en conservant des traditions et une mémoire particulière. Cette conception équilibrée, qui est celle de Renan, a plutôt cours à droite. Ainsi un débat historique a-t-il des résonances très contemporaines dont s'emparent les politiques de droite qui savent quelles sont les préoccupations de leurs électeurs. Mais cet aspect politique et même politicien donne les limites du genre, car on peut prévoir qu'après l'élection présidentielle, ce sujet quittera l'esprit des hommes au pouvoir. Si la droite avait fait mieux que la gauche pour l'enseignement de l'histoire, cela se saurait…

    Quant à la proposition de François Fillon, elle postule que tous les académiciens soient indemnes d'une influence par l'idéologie du politiquement correct, ce que je trouve optimiste. Trouvons de bons historiens indépendants du ministère de l'Education nationale pour écrire les manuels scolaires, ce sera déjà bien.

    Les hommes politiques ne sont pas les seuls à se passionner pour l'histoire. Les Français de manière générale apprécient de plus en plus les émissions de radio, de télévision et les ouvrages consacrés à l'histoire. D'où vient ce besoin ?

    Dans une société en perte de repères, les gens cherchent des explications et des modèles, et ils les trouvent aussi dans le passé. La réduction de la place accordée à l'histoire à l'école et les torsions idéologiques auxquelles on assiste dans l'enseignement n'échappent pas non plus aux parents qui n'ont pas envie que leurs enfants apprennent n'importe quoi ou n'apprennent rien. Et d'une manière générale, dans un monde qui se globalise et s'uniformise, la quête de racines est très forte. Ce besoin d'enracinement se manifeste aussi par ce succès de tout ce qui touche à l'histoire.

    Vous avez écrit l'essai Historiquement correct. Cette réaction d'une partie de la classe politique et des Français en général est-elle une réaction à une histoire passée sous les fourches caudines du politiquement correct ?

    Pour partie, oui. Les Français sentent bien que l'école, et l'histoire à l'école, peuvent être le champ d'une manipulation des esprits. Pour reprendre l'exemple des Gaulois, il est assez sidérant de constater que la mention d'une hérédité qui est un fait pour une grande part de la population française est stigmatisée comme si elle trahissait une conception ethnique de la nation et un regard raciste sur la société. L'ascendance gauloise - terme d'ailleurs historiquement imprécis - est une donnée pour certaines familles. Pourquoi cette donnée historique devrait-elle être occultée ? Qu'est-ce qu'elle enlève aux Français qui n'ont pas le moindre ancêtre gaulois ? Le problème, c'est que le politiquement correct voudrait se débarrasser du passé. Mais faire de l'histoire en se débarrassant du passé, cela s'appelle du mensonge. Or beaucoup de Français sont las qu'on leur mente. 

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    Essayiste et historien, Jean Sévillia est chroniqueur au Figaro Magazine et membre du comité scientifique du Figaro Histoire. Il vient de publier Ecrits historiques de combat (Perrin).  

    Alexis Feertchak           

  • Viry-Châtillon, suite...

     

    Mur-bleu gds.jpgCe mardi 11 septembre, l'écoute de la matinale de France info, et plus particulièrement du 7-9 de Fabienne Sintès, s'est révélée extrêmement instructive.

    Pour les pessimistes, les défaitistes, les dépressifs et tous ceux qui ont mal au foie, c'était mi-hallucinant, mi-terrifiant d'entendre ces personnes qui parlaient de la « prison à ciel ouvert » qu'était cette monstruosité de Cité de la Grande Borne (au passage, quel architecte et quel gouvernement insensés ont-il pu concevoir, et laisser construire, une horreur criminogène pareille ?)

    Pour nous, qui ne sommes pas « optimistes » mais, plus sérieusement, hommes et femmes de foi et d'espérance en l'avenir de notre pays - qui en a vu d'autres - la tentative d'assassinat perpétrée contre les policiers ne fait que nous donner raison, et montrer la justesse de notre analyse.

    Une analyse que, d'ailleurs, le précédent roi du Maroc, Hassan II, avait faite, en nous prévenant, lui qui était - comme aujourd'hui son fils, Mohammed VI - « Amir-el-Moumini », « Commandeur des Croyants », et qui savait donc de quoi il parlait lorsqu'il parlait de l'Islam et des musulmans : vous n'intégrerez pas les marocains, peut-être la première génération, mais la deuxième, la troisième, vous n'y arriverez pas, dit-il en substance dans les deux très courtes vidéos* que nous vous suggérons d'écouter (2'41 et 0'57) ...

    L'erreur première vient de 1975, du regroupement familial, et de l'erreur-folie initiale de Chirac Premier ministre et de Giscard président. Dès ces sinistres "Décrets Chirac", plus de 700.000 étrangers sont entrés en une seule année, leur nombre grimpant à 200.000 puis, maintenant, 300.000 par an. Sans compter, bien sûr, les clandestins. Il y a 31 ans entre 1975 et 2016 : le compte d'étrangers reçus est facile à faire.  Mais, pourquoi les reçoit-on, pour « quoi faire », puisque, dans les cités où ils vivent, le chômage - notamment des jeunes - dépasse les 60% ? Sauf dans les activités très lucratives des divers trafics (drogue, armes, oeuvres d'art, autos-motos, prostitution...), qui génèrent - à la cité  La Castellane de Marseille par exemple - mais partout en France aussi - un chiffre d'affaires de 90.000 euros PAR JOUR : les immigrationnistes vont-ils nous dire encore longtemps que ces étrangers-là - à qui on a follement donné un petit rectangle de plastique, croyant que cela  en faisait des Français - sont « venus faire les travaux que les Français ne veulent pas faire » et que ce sont eux qui « vont payer nos retraites » ? Si tel était le cas, à 90.000 euros de gain par jour dans chaque cité de Marseille et de France, ni le gouvernement ni plus personne ne devrait avoir la moindre inquiétude sur l'état de nos finances, de nos Caisse de Retraites, de Sécu et autres...

    Il n'y a qu'une seule chose à faire : traiter la cause du mal, et pas seulement, dans l'urgence,  ses conséquences; remonter aux sources, et reconnaître que l'on s'est dramatiquement trompé en 1975; que Chirac et Giscard ont mené le pays sur une voie qui conduit à sa désintégration; arrêter toute nouvelle importation d'étrangers, à qui l'on n'a de toute façon rien à offrir; changer nos lois et entamer, sans délai, une politique de déchéance massive de nationalité pour tout acte de délinquance, quel qu'il soit, commis par une personne dont l'acquisition de la nationalité s'est faite à partir de 1975; déchéance suivie d'une expulsion immédiate, et bien sûr définitive, du territoire.

    Cela videra nos prisons et règlera le problème de la sur-population carcérale; cela mettra fin à l'explosion exponentielle de toute sorte de trafics évoqués plus haut : ils continueront, certes, jusqu'à la fin du monde, mais avec une intensité et une ampleur qui auront tellement diminué que les forces de police « normales » et les moyens de justice « normaux » suffiront à les « traiter »; cela fera également diminuer d'intensité le risque terroriste, qui ne disparaîtra pas, lui non plus, comme par enchantement, mais qui redeviendra moins difficile à combattre, alors que, si l'on continue comme cela, dans peu de temps, l'état d'urgence deviendra la norme et la « vie normale » ne sera plus qu'un lointain souvenir. 

    * Hassan II donne les raisons de son opposition à l'intégration