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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1392

  • BD • Hyver 1709

     

    par CS

     

    Il n’y avait pas, en janvier 1709, de bulletins ni de prévisions météorologiques.  Mais dans la mémoire collective, cet hiver-là reste marqué au fer blanc comme « Le Grand Hyver ». Des relevés de températures relevèrent néanmoins – 25°C à Paris, -20,5°C à Bordeaux et -17°C à Montpellier. On rapporta aussi que la Seine gela progressivement et que la mer elle-même commençait à geler sur plusieurs kilomètres de largeur… A cette époque, Le ravitaillement en céréales devient un enjeu majeur pour le pouvoir, qu’il s’agisse de limiter les souffrances de la population, ou de soutenir l’effort de guerre. Un aventurier nommé Loys Rohan approche alors la cour avec la possibilité d’acheter une énorme cargaison de céréales prises à l’adversaire par un pirate sans attaches. Il se fait fort de localiser le lieu de débarquement du précieux butin, s’il obtient le laisser-passer et le feu vert sonnant et trébuchant de Versailles. Il faut localiser la cargaison de blé providentielle. Mais les Anglais et d’autres ennemis sont également sur cette piste. Loys Rohan traque Valescure qui, par l’intermédiaire de son prisonnier, un nommé Ravel, détient deux sacoches. Ces dernières contiennent les repères géographiques du navire. Ravel qui travaille pour les Hollandais veut envoyer le bateau et sa cargaison par le fond. Valescure veut, lui, récupérer la marchandise et la moyenner beaucoup plus cher… Loys Rohan a fort à faire pour retrouver la piste des deux hommes, échapper aux chausse-trappes qui rythment sa quête et aussi rester en vie. Pour accomplir définitivement sa mission.

    Un scénario bien bâti, une intrigue efficace et des dessins remarquables qui retranscrivent admirablement l’atmosphère de l’époque emportent l’adhésion du lecteur et des amoureux d’histoire. Cependant, un peu de concentration est nécessaire pour bien suivre le chassé-croisé entre les poursuivants. Il n’y aura malheureusement pas de troisième tome mais les amateurs de BD attendent avec impatience les prochaines publications du couple Sergeef et Xavier. 

    Hyver 1709 – Tome 2 – de Nathalie Sergeef et Philippe Xavier – éditions Glénat – 56 pages -14,50 euros 

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  • Un Système sans sa police, une police contre le gouvernement et ses propres syndicats : avis de tempête sur le Pays légal...

     

    Mur-bleu gds.jpgComme le dit justement Frédéric Rouvillois, dans sa tribune de Figarovox du 31 octobre : « Comparaison n'est pas raison, nous dit la sagesse des peuples. Ce qui n'empêche pas certains rapprochements troublants. Au printemps 1958, l'agonie piteuse de la IVe République avait été marquée par des manifestations de policiers ulcérés par l'impuissance de l'État, par des dissensions amères au sein du gouvernement et de la classe politique, par la perte de légitimité du système et par son incapacité visible à trouver des réponses aux questions les plus urgentes... »  

    Certes, le malaise dure depuis longtemps : on se contentera de ne remonter qu'à la voiture incendiée le 18 mai à Paris, avec deux agents à l'intérieur, et au CRS brûlé par un cocktail Molotov le 15 septembre, toujours à Paris, un de ses collègues, blessé à la tête, étant évacué par hélicoptère. Des violences alarmantes qui, ajoutées à une multitude d'autres, ont suscité un immense ras-le-bol chez les policiers, mais qui n'ont d'abord attiré comme réponses officielles que le mot de « sauvageons », scandaleusement employé par Bernard Cazeneuve alors qu'il fallait évidemment parler d'assassins, parfaitement conscients, parfaitement organisés, et sachant pertinemment ce qu'ils voulaient ; puis la non moins scandaleuse insinuation de Jean-Christophe Cambadélis - patron d'un PS où les condamnés et mis en examen ne se comptent même plus... - voyant dans la colère des policier « la patte du Front national ». Deux maladresses de taille qui ont au moins autant contribué que les faits eux-mêmes à l'explosion de colère policière, n'en doutons pas. 

    Résultat : aujourd'hui, le pouvoir politique est plus qu'interpellé, contesté, par ceux-là même dont le rôle normal est de faire respecter son autorité.  

    On s'attendrait à ce que ce semble-pouvoir change d'attitude : eh bien, non ! Aux policiers qui manifestent, que dit-on ? On les convoque devant l'IGPN ! 80.000 peines décidées par la Justice ne sont pas exécutées, les trafics de drogue - entre autres - explosent, et rapportent 90.000 euros par jour, pour ne prendre que ces deux exemples, et qu'est-ce qui est le plus urgent à faire pour notre pauvre semble-gouvernement ? Traduire devant l'IGPN - sorte de moderne Inquisition anti-flic - les policiers qui dénoncent le pourrissement de la situation sans se lasser, bien au contraire, puisque leur mouvement dure, s'amplifie et s'enracine. 

    Une suggestion : pourquoi ne pas envoyer les gens de l'IGPN faire un stage d'un mois ou deux sur le terrain ? Par exemple dans une des cités de ces 1.500 zones de non-droit officiellement reconnues en France (il y en a, en fait, bien plus). Eux qui travaillent bien douillettement planqués dans d'assez confortables locaux, chauffés l'hiver, climatisés l'été, pourraient ainsi montrer aux pauvres bouseux qui, eux, se tapent le terrain du 1er janvier au 31 décembre comment on fait pour éviter les soi-disant « bavures », lorsqu'on est tombé dans un traquenard à un ou deux contre cinquante ou cent, jetant des cocktails Molotov...  

    Si l'IGPN devait n'être qu'une institution qui entrave, de fait, le travail de la police, favorisant, de fait, la délinquance, alors il faudrait envisager sa suppression, et sa refondation sur d'autres bases. Car son action, dans la situation présente (sanctionner des policiers qui n'ont rien fait de mal) ce n'est rien moins que porter un coup de poignard dans le dos à une police et des forces de l'ordre déjà en état d'infériorité sur le terrain face à la superposition de la délinquance et du terrorisme, l'une et l'autre surarmées. 

    La vérité est qu'un régime, quel qu'il soit, ne peut vivre « sans », et encore moins « contre », sa police : si l'on n'a pas confiance dans les policiers, et qu'on leur préfère les délinquants, qu'on les désarme et qu'on les révoque. Sinon, il n'y a que trois choses à faire, et d'urgence : 

    qu'on leur donne vraiment les moyens matériels d'agir, et non une aumône de 250 millions : il ne s'agit plus de maintenir l'ordre, mais de faire face à de véritables et multiples guerillas, qu'elles soient idéologiques (casseurs d'extrême-gauche, « no borders »...) ou simplement délinquantes; 
     
    qu'on reconnaisse ce qui est devenu plus qu'une exigence, une nécessité : la « présomption de légitime défense »
     
    qu'on cesse immédiatement toute poursuite contre tout policier qui n'a commis qu'un crime : alerter l'opinion et les pouvoirs publics sur l'explosion inédite de la violence, partout dans le pays. 

    Sinon, dans cette pétaudière que devient notre malheureux pays, par la faute du Système, le dit Système a du souci à se faire... Il n’y a pas lieu de le plaindre, lui. 

     
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    Graffitis terroristes à la Sorbonne ? Ecrits par les enfants d'un Système né dans la Terreur...

     

  • Les fossoyeurs

     

    Par François Marcilhac

     

    500021990.3.jpgNul ne saurait se réjouir du nouvel abaissement de la fonction présidentielle dont François Hollande vient de se rendre coupable. On croyait avoir touché le fond entre 2007 et 2012 avec Sarkozy : on se trompait. Un fossoyeur a chassé l’autre : la république creuse toujours plus profond.  

    Est-il utile de revenir sur le dernier étron présidentiel, ce livre indigne d’un chef d’Etat en exercice, voire à la retraite ? Son contenu et sa publication sont peu compatibles avec les obligations de la charge présidentielle, a-t-on entendu de toutes parts. S’apprête-t-on pour autant à recourir à l’article 68 de la Constitution qui prévoit la destitution du chef de l’Etat « en cas de manquement à ses devoirs manifestement incompatible avec l’exercice de son mandat » ? Deux raisons principales s’y opposent. Personne ne tient à devancer l’appel, d’autant que ce sont les primaires (républicaine et socialiste) qui dictent désormais leur calendrier ; surtout, l’affaiblissement de l’Etat est conforme à l’évolution voulue par l’oligarchie mondiale : l’exécutif ayant perdu sa souveraineté, pourquoi son chef se conduirait-il en souverain ? Hollande, après Sarkozy, est le président d’une république qui ne cherche plus à faire illusion.

    Ce qui rassure ? le mépris du pays réel — Hollande devenu Monsieur 4 % — et le désaveu politicien. Désaveu hypocrite, bien sûr, car ces politiciens ne remettent pas en cause la soumission de la res publica à la double loi des marchés et de l’impérialisme financier et politique de l’étranger. Il ne faut pas confondre les rats qui quittent le navire et espèrent réaliser plus tôt que prévu leur minable ambition personnelle avec des hommes d’Etat qui souhaitent redonner à la fonction régalienne sa dignité et, pour tout dire, son autorité. Le premier ministre conteste-t-il ouvertement le président et se fait recadrer par lui ? Le spectacle donné par le sommet de l’Etat est indigne d’un pays membre du Conseil permanent des Nations unies. Et dire que les deux têtes de l’exécutif prétendaient récemment donner des leçons de grandeur politique à Vladimir Poutine ! Quant à évoquer le précédent de la querelle Giscard-Chirac de l’été 1976, qui a abouti à la démission du second, ce serait une erreur de perspective. Ces deux-là avaient le bon goût de s’opposer sur la politique à conduire pour redresser la nation confrontée, déjà, à la crise. Rien de tel, aujourd’hui, puisque l’Etat a perdu la plupart de ses prérogatives et ne s’attelle plus qu’aux affaires courantes que veut bien lui laisser gérer Bruxelles. Une fonction subalterne que ni Valls, ni Juppé, ni Sarkozy, ni Macron, ni même Montebourg ne contestent — Mélenchon, peut-être, mais au prix d’un retour préjudiciable à la IVe république.

    Une preuve supplémentaire de cet abandon : la signature avec le Canada de l’AEGC (Accord économique et commercial global, CETA en anglais), que la tragi-comédie wallonne a eu au moins le mérite de mettre sur le devant de la scène. Le pot de terre contre le pot de fer : à partir du moment où toute l’Europe légale, droite et gauche complices, comme en France, était favorable à ce traité organisant le démantèlement de nos dernières digues face au raz-de-marée mondialiste, la Wallonie ne pouvait servir longtemps de grain de sable. L’unanimité du personnel politique français à vouloir signer ce traité en dit long d’ailleurs sur la sincérité de ceux qui, dans l’opposition comme à la tête de l’Etat, affirment s’opposer au traité de libre-échange transatlantique (TAFTA en anglais) en cours de négociation avec les Etats-Unis. Ils mentent. « Le CETA, frère jumeau du TAFTA, a pour but de préparer le terrain pour sa signature », a fort justement souligné Jacques Sapir. Car les fossoyeurs de l’Etat sont aussi ceux de notre souveraineté, de notre économie et de notre mode de vie, ces traités créant pour les multinationales rien moins qu’un droit au profit, qu’une nouvelle cour de justice supranationale sera chargée de garantir contre les peuples et contre les Etats — exception faite ... du plus important signataire soi-même, les Etats-Unis qui, profitant de l’avantage exorbitant que leur donne le dollar, imposent l’extraterritorialité de leur droit. Voilà qui, là encore, devrait valoir une procédure de destitution, non seulement au chef de l’exécutif ou au pays légal en son entier, mais à tout le régime ! C’est la république elle-même qu’il faut destituer si nous voulons redresser la tête et recouvrer notre indépendance.

    Car les institutions sont bien les premières responsables de la situation déliquescente dans laquelle nous sommes plongés. Quant la royauté soumet la dynamique de l’ambition personnelle au bien commun — Richelieu, Mazarin — ou a la capacité de rectifier le tir — destitution et arrestation de Fouquet —, la république, au contraire, soumet l’action publique aux ambitions personnelles, et dissout ainsi ce qui peut demeurer de souci du bien commun chez les serviteurs de l’Etat. Ainsi de l’emploi : discréditée par une parole présidentielle qui en a fait un argument de campagne électorale, la baisse du nombre des chômeurs de catégorie A (les sans emploi), qui est un enjeu social et économique primordial, perd toute pertinence politique. Entre l’explosion du nombre des faux emplois subventionnés (dits emplois aidés), les radiations arbitraires et le basculement massif des chômeurs de catégorie A en catégorie D (celle des formations), comment juger de l’impact réel sur le nombre réel des chômeurs d’une croissance timide comme des politiques menées en faveur des entreprises — le fameux CICE, notamment ?

    La république a le don de faire perdre tout caractère concret à ce qu’elle filtre. Elle est une entreprise de déréalisation. Et si ni les media, ni même la droite n’ont dénoncé la supercherie d’une embellie bienvenue à quelques mois de la présidentielle, est-ce parce que cette embellie est réelle ou parce que, réelle ou non, elle ne peut de toute façon plus servir à la candidature d’un président sortant totalement discrédité ? Pendant ce temps, en revanche, le pays réel souffre, lui, réellement de politiques qui n’ont plus pour objectif réel de résoudre les problèmes réels de la nation mais de gagner les soirs d’élections au prix de faux semblants, dans l’espoir que la gestion sociale de la pauvreté ou un quelconque revenu universel — nouvelle idée à la mode — suffira à juguler la colère du bas peuple. Et ce que nous disons du chômage pourrait l’être de la sécurité ou de l’invasion migratoire.

    Parfois, pourtant, le pays réel se rebiffe. Ainsi les policiers, qui n’en peuvent plus de plusieurs décennies de mépris : l’état déplorable des commissariats date de bien plus loin que Hollande ou Sarkozy ; il en est de même du divorce avec une justice dont, parfois, l’angélisme encouragé en haut lieu déréalise une insécurité bien concrète, notamment celle des quartiers, ce qui se traduit par la multiplication de zones de non-droit favorisée par la politique tant pénale que migratoire des gouvernements successifs de droite et de gauche. Une politique dont le pays paie aujourd’hui les conséquences en termes de terrorisme islamiste et de société multiconflictuelle. Mais là encore, la république, pour mieux changer de peuple, transforme la réalité, par exemple en appelant réfugiés des myriades de clandestins. En jouant sur le pathos, elle espère faciliter sa politique de dissémination et les faire mieux accepter d’une population récalcitrante qui, de toute façon, se les voit imposer.

    Le meilleur pour la fin : le « comité d’éthique » [sic] de l’Union européenne vient de juger la nomination de Barroso chez Goldman Sachs « conforme au code de conduite de l’UE ». Personnellement je n’en avais jamais douté. 

    L’ACTION FRANÇAISE 2000

  • Bientôt 10 ans d'existence ... Comment allons-nous ? Quid de Lafautearousseau ?

    Google Analytics - 20 septembre 2016 - Connections en cours, instantané à 14h15

     

    Depuis sa création [28.02.2007], nos lecteurs se sont toujours intéressés à la progression de Lafautearousseau et nous les en avons toujours tenus informés. Nous continuerons de le faire, notre lectorat constituant, au moins dans sa plus grande part, une désormais assez vaste communauté d'idées, dont l'amitié d'esprit, parfois l'amitié tout court, sont le ciment.

    Disons simplement que Lafautearousseau continue de progresser régulièrement. Et nous en donnons aujourd'hui deux exemples :

    L'illustration en titre est reprise de l'un de nos deux fournisseurs d’analyse d’audience, Google Analytics, le 20 septembre à 14h15. Il s'agit d'une visualisation en temps réel des principaux lieux d'où, à l'instant « t », Lafautearousseau est regardé. Les plots orange apparaissent ou disparaissent au fur et à mesure des connexions-déconnexions. Ce service permet de suivre l'activité des utilisateurs en temps réel sur le site. Dans l'exemple ci-dessus, nous sommes regardés de diverses villes françaises et de deux villes étrangères : Barcelone et Genève. A d'autres heures apparaîtront Rome, Kiev ou Varsovie, Tunis, Casablanca ou Ankara, Luanda ou Libreville; et, souvent, la nuit, les villes américaines : Miami ou Philadelphie, Halifax, New-York ou Buenos Aires ...    

    Quant au nombre des « sessions » et des « utilisateurs », nous pouvons dire qu'avec les hauts et les bas liés au calendrier (vacances, ponts, weekends) ou à l'actualité, il est en croissance régulière. La courbe « octobre - début novembre » ci-dessous, établie, elle aussi, par Google Analytics, en donne une illustration.  

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    Le lecteur tirera des informations qui précèdent les conclusions qui lui paraîtront convenir. Quant à nous, elles nous encouragent à poursuivre notre travail, souvent très prenant - et, bien-sûr, intégralement bénévole - pour réaliser au quotidien un site qui nous semble faire œuvre vraiment utile.

    Pour la première fois depuis la dernière guerre, l'Action Française dispose à nouveau d'un quotidien politique et culturel de qualité. Il est sur le Net. Tous les royalistes et patriotes français y sont bienvenus.   Lafautearousseau  •

  • De Nicolas Sarkozy à François Hollande, la Ve République sur la sellette

     

    Par Frédéric Rouvillois           

    L'autorité de François Hollande est remise en cause. C'est une litote. Cependant, Frédéric Rouvillois entend démontrer ici [Figarovox - 31.10] qu'au-delà des personnes, ce sont les fondements de la « république gaullienne » qui vacillent (autre litote ?) ce que le livre de Patrick Buisson décrit minutieusement. Frédéric Rouvillois dégage de cette lente évolution une analyse critique originale et profonde. Mais pourquoi cette érosion s'est-elle produite, conduit-elle à l'inexorable déclin de ce régime bâti pour rendre à l'Etat puissance et légitimité ? Etait-il réellement possible de concilier les institutions républicaines à la française, leur esprit profond, et l'intention d'une rupture « avec cette volonté d'abstraction qui remonte à la révolution de 1789 », et de renouer « avec une tradition plus longue, plus ancienne et plus profondément enracinée, selon laquelle en France, pays latin de culture chrétienne, le pouvoir suprême s'exerce non par délégation, mais par incarnation » ?  Pouvait-on marier l'eau et le feu, accorder deux traditions aussi historiquement et idéologiquement opposées, marier durablement ces contraires ? N'était-ce pas tout bêtement mission impossible ? L'expérience des trente ou quarante dernières années répond par l'affirmative. Les monarchistes que nous sommes, aussi.  Lafautearousseau  

     

    778806829.jpgComparaison n'est pas raison, nous dit la sagesse des peuples. Ce qui n'empêche pas certains rapprochements troublants. Au printemps 1958, l'agonie piteuse de la IVe République avait été marquée par des manifestations de policiers ulcérés par l'impuissance de l'État, par des dissensions amères au sein du gouvernement et de la classe politique, par la perte de légitimité du système et par son incapacité visible à trouver des réponses aux questions les plus urgentes. Et même, par l'électrochoc suscité par la parution d'un livre événement, Les princes qui nous gouvernent, dans lequel un « homme de l'ombre », Michel Debré, consignait lucidement les indices de la phase terminale du régime. Soixante ans plus tard, c'est la Ve République, ou plutôt, ce qu'en ont fait les gouvernants depuis une trentaine d'années, qui se trouve sur la sellette. Et c'est un autre grand livre, La cause du peuple, de Patrick Buisson, qui se charge de dresser le constat, en confrontant le régime tel qu'il avait été conçu à l'origine, à l'ombre caricaturale et falote de ce qu'il est devenu.

    Au début de De l'Esprit des lois, Montesquieu expliquait que chaque gouvernement a son principe, qui est « ce qui le fait agir ». En historien et en politiste avisé, Patrick Buisson rappelle quel était celui de la République singulière établie par De Gaulle en 1958, et parachevée en 1962 avec l'élection du président au suffrage universel direct.

    Au sommet de ce que le Général n'hésitait pas à qualifier de « monarchie populaire », le président incarne « de façon indivisible » l'autorité de l'État, et en dispose seul lorsque la nation est confrontée à un péril grave et immédiat. C'est d'ailleurs, souligne Buisson, la grandeur de la république gaullienne, que d'avoir osé rompre « avec cette volonté d'abstraction qui remonte à la révolution de 1789 », et renouer « avec une tradition plus longue, plus ancienne et plus profondément enracinée, selon laquelle en France, pays latin de culture chrétienne, le pouvoir suprême s'exerce non par délégation, et par incarnation ». À la base, le peuple en majesté : un peuple qui n'est plus le « souverain captif » dénoncé sous la IIIe République par André Tardieu, le mentor du Colonel de Gaulle, mais le souverain tout court, qui choisit au suffrage universel celui qu'il entend faire chef de l'État. Entre les deux, enfin, entre la base et le sommet, le « principe » de cette république singulière : un « courant de confiance » sur lequel se fonde l'autorité du président, mais qui implique en retour sa responsabilité politique devant le peuple. La légitimité du président résulte à la fois de cette confiance, et de la poursuite du bien commun - ce qui suppose qu'il se comporte comme le président de tous les Français, et non comme représentant, à l'Élysée, de son parti ou des soi-disant élites qui l'environnent.

    Or, démontre impitoyablement Buisson, ce « principe » s'est évaporé depuis une trentaine d'années.

    Au lieu d'un pouvoir incarné combinant «présence et distance, proximité et verticalité», on « oscille entre ces deux pôles de la désacralisation que sont l'exhibition de la personne et la vulgarisation de la fonction». Dérive dont « le narcissisme de Nicolas Sarkozy (…) et le bonhommisme de François Hollande (…) auront été l'aboutissement », l'un comme l'autre n'hésitant pas à se réclamer d'une même « logique de l'abaissement ». Voilà pourquoi, entre l'homme à la Rolex et l'homme au scooter, entre le président du Fouquet's et le président normal, ce sont surtout les similitudes qui frappent. Le Chef de l'État renonce à sa singularité, à sa hauteur, à cette distance qui fonde l'autorité, pour se présenter comme un « hypoprésident », un citoyen ordinaire, très ordinaire même, jetant ostensiblement aux orties le frac présidentiel pour endosser son survêtement et ses charentaises. Sauf que ce président « normalisé » oublie à quel point il en devient anormal au regard du principe d'un régime où l'autorité présidentielle est conditionnée par la responsabilité et la légitimité de son titulaire. Le président ne dispose en effet des pouvoirs qui lui sont attribués, qu'aussi longtemps qu'il bénéficie de la confiance du peuple. Lorsqu'il l'a perdue, il n'y a plus aucun titre, et son pouvoir n'est plus qu'une forme de despotisme. Un despotisme mou et inefficace, certes, mais un despotisme tout de même, et dont on comprend, jusqu'au cœur de l'État, qu'il n'a plus droit au respect ni à l'obéissance.

    Mais la conséquence de cette désincarnation, c'est également l'érosion du caractère démocratique du système, la responsabilité, qui en théorie fonde l'autorité du président, étant aussi le moyen, pour le peuple, de faire entendre sa voix. De là, pointe Patrick Buisson, « un Kratos sans Démos »: un pouvoir retiré au peuple au nom de la démocratie elle-même, sans que le subterfuge suscite autre chose qu'un sentiment de malaise - et une abstention de plus en plus massive chez les jeunes et dans les catégories les moins favorisées.

    Et c'est ainsi que la Ve République, Monarchie populaire, voit ses deux piliers vaciller en même temps. Alors que le monarque l'est de moins en moins, hésitant entre le lampiste et le despote mais refusant d'un même mouvement incarnation et responsabilité, le peuple voit s'évanouir sa souveraineté, réduite en miettes puis répartie entre d'innombrables intervenants, représentants qui ne représentent pas même la moitié des électeurs, juges, experts européens, technocrates bruxellois, instances partisanes sélectionnant les candidats à la présidentielle, etc. Le tout fabriquant une manière de « postdémocratie » qui n'est jamais qu'une antidémocratie. Une démocratie dépassée, remplacée par un Kratos désincarné, lointain, inaccessible, situé dans quelque introuvable cloud politique. 

    Frédéric Rouvillois      

    Frédéric Rouvillois est écrivain et professeur agrégé de Droit public à l'Université Paris-Descartes, spécialiste du droit de l'État et d'histoire politique. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié Crime et Utopie, une nouvelle enquête sur le nazisme (éd. Flammarion, 2014) ; Être (ou ne pas être) républicain (éd. Cerf, 2015) et dernièrement La Clameur de la Terre. Les leçons politiques du Pape François (éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2016).      

  • Dénonciation et repentance de l'esclavage passé : Valls  oublie de condamner l'esclavage actuel...

    Dans le monde entier : Plus la couleur est foncée, plus l'esclavage moderne est présent 

     

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    Pour oublier peut-être le triste spectacle qu'offre son pauvre parti - encore appelé « socialiste », mais où les condamnés et mis en examen ne se comptent plus... - Valls est parti prendre l'air en Afrique de l'Ouest (Togo, Ghana, Côte d'Ivoire...). Evidemment, il en a profité pour condamner l'esclavage, montrant sur ce sujet la même inculture, la même ignorance dont il avait fait preuve lorsqu'il avait évoqué - toujours « à l'étranger », qui, décidément, ne lui réussit pas... - une république française qui savait accueillir les étrangers. 

    Bien sûr, condamner l'esclavage d'hier, tout le monde est d'accord là-dessus. Valls a peut-être cru que s'aplatir et faire la carpette, sur ce sujet, devant le politiquement-historiquement-moralement correct serait bénéfique pour sa cote de popularité. 

    Mais il n'a oublié qu'une chose : oh, trois fois rien, une paille, direz-vous. Pourtant, ce trois fois rien, cette paille mériteraient amplement d'être dénoncés : l'esclavage d'aujourd'hui, encore pratiqué dans plusieurs pays d'Afrique. Seulement, voilà, il y a un problème de taille : les pays où subsiste encore l'esclavage, aujourd'hui, sont des pays noirs, arabes et, pour la plupart, musulmans. Alors, là, évidemment, c'est silence radio. 

    Critiquer les Blancs, les Chrétiens, l'Europe... pas de problème ! Mais, des Noirs ! des Arabes ! des Musulmans ! Vous n'y pensez pas, c'est interdit dans le Code du politiquement correct, qui prime sur tous les autres. 

    Et pourtant ! Puisqu'il était proche de ce pays, comme on aurait aimé entendre Valls dénoncer le gouvernement mauritanien : là-bas, treize Mauritaniens noirs proches de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste ont été jugés pour « attroupement armé » et « rébellion » ; jugés mais aussi torturés et condamnés à quinze ans de prison. Et, comme on aurait aimé, au moins, entendre Valls ne serait-ce que citer le nom de Biram Dah Abeid, la voix des esclaves modernes de la Mauritanie... 

    En 2014, l’ONG Walk free estimait qu’il y avait encore 4 % d’esclaves en Mauritanie, soit environ 150 000 personnes, tout de même... : une paille, trois fois rien, on vous dit. Et, le 20 août 2015, Biram Dah Abeid, figure emblématique de la lutte contre l’esclavage, était condamné à deux ans de prison, pour en avoir réclamé la fin. 

    Cela, soit Valls l'ignore, ce qui est grave pour un Premier ministre ; soit il le sait, et il le tait. Et, là, c'est encore plus grave... 

     
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    Retour sur son passage à Barcelone : erreurs en série et ignorance crasse pour Manuel Valls

  • Numéro spécial Boutang de La Nouvelle Revue Universelle – A commander ici !

     

    Vient de paraître : Un numéro exceptionnel de La Nouvelle Revue universelle entièrement consacré à Pierre Boutang

    Le 20 septembre 2016, Pierre Boutang aurait eu cent ans. L’exceptionnelle personnalité du jeune prodige que l’on comparaît à Rimbaud lui a fait suivre des chemins tourmentés, mais d’une impressionnante fécondité. La fidélité à Maurras, loin de le brider, a contribué à faire de lui l’un des penseurs les plus incisifs du XXe siècle, aux accents prophétiques pour défier l’horreur nihiliste.

    Autour d’Axel Tisserand et de Gérard Leclerc, une douzaine de voix, libres et diverses, honorent ce centenaire. Plusieurs textes de Boutang, dont des extraits de ses Cahiers inédits, ponctuent cet hommage qui demeurera un ouvrage de référence. 216 pages 

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    Prix, port inclus : 22 euros. 

    Ou abonnez-vous à la revue (trimestrielle) : 1 an pour 70 euros (tarif réduit 40 euros), par chèque adressé à la revue, 1 rue de Courcelles, 75008 Paris – tél. 01 42 57 43 22

  • Cercle Algérianiste de Marseille : La conférence de Bernard Lugan prévue ce jour ne pourra avoir lieu

     

    C'est par suite d'une indisposition du conférencier - heureusement passagère et sans gravité - que cette conférence de Bernard Lugan, prévue ce jour, a du être annulée, nous annonce le Cercle algérianiste de Marseille. Nous répercutons donc cette information à l'intention des lecteurs de la région marseillaise de Lafautearousseau.  

  • Une Monarchie familiale pour la France

    Le duc et la duchesse de Vendôme avec leurs trois premiers enfants, Gaston, Antoinette et Louise-Marguerite. Depuis, le prince Joseph est venu agrandir la famille 

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1345578492.2.jpgL'autre jour, en terrasse d'un café parisien près de l'église Saint-Sulpice, j'ai eu comme une hallucination : en gros titre d'un journal dominical, au-dessus de la photo d'un couple souriant, l'on pouvait lire « L'hypothèse royale » ! Ainsi, tous mes vœux semblaient s'approcher de leur réalisation, et je pouvais entrevoir la fin de mon militantisme... 

    Et puis, j'ai regardé plus attentivement ce titre aperçu à travers la vitre et mes espoirs ont été, une fois de plus, froidement douchés : il y avait bien la photo d'un couple apparemment heureux et complice, mais le titre n'était plus tout à fait celui que j'espérais : « l'hypothèse Royal », et le couple n'était guère princier... Quelle déception ! 

    En fait, je suis persuadé que la présentation de la couverture en appelait au subconscient monarchique des Français, suivant la formule de Georges Bernanos qui affirmait que les Français étaient naturellement monarchistes sans le savoir ou sans l'appréhender formellement : la Cinquième République n'est-elle pas, en somme, une sorte de synthèse (incomplète ?) des traditions républicaines et monarchiques, au point que Maurice Duverger pouvait qualifier celle-ci de « monarchie républicaine » ? 

    A cet égard, constatons que l'erreur de M. Mélenchon et d'une partie de la gauche (mais aussi de la droite libérale) est de croire qu'il faut poursuivre le mouvement de républicanisation qui n'est rien d'autre que l'affaiblissement de la magistrature suprême de l'Etat et de l'Etat lui-même ainsi que du Politique, mouvement qui risque de désarmer un peu plus notre pays dans (et face à) la mondialisation : car, comment se faire entendre dans un monde de libre-échange agressif et qui réalise, dans une sorte de cabriole idéologique, le programme marxiste de disparition des Etats et des classes (tout le monde devenant « d'abord » consommateur), sans un Etat digne de ce nom, source des lois et des règlements protecteurs des plus faibles ? Car il s'agit bien de cela : face à la gouvernance mondiale qui ne pense qu'en termes économiques et « de profit », il faut un gouvernement des hommes qui soit inscrit dans le long terme et dans un terreau mémoriel et patrimonial autorisant et favorisant ces racines nécessaires au développement de toute personnalité libre et « civique ». 

    En cela, je pense de plus en plus, au regard des inquiétudes de notre société et des défis qui l'attendent, que l'Etat « familial » est plus rassurant que cette République qui, tous les cinq ans, change de tête et ne place qu'un individu à son faîte, un homme que d'aucuns pensent providentiel quand il n'est souvent que « l'addition des mécontents » et « le refus de l'un par le vote pour l'autre » : l'élection présidentielle divise et énerve plus qu'elle ne rassure ou qu'elle ne fait espérer, et il suffit de voir la bataille de chiffonniers à droite comme à gauche pour le constater aisément ! 

    La Monarchie royale est à la fois dynastique dans son mode de transmission et familiale dans sa représentation : la reine ou les enfants royaux, voire les oncles et tantes, « incarnent » (au pluriel, et à tous les sens de ce pluriel) les familles de la nation, avec leurs difficultés, leurs espoirs et leurs drames, et les familles du pays, d'ailleurs, s'y réfèrent, demandant parfois plus encore à la famille royale qu'à la leur propre… 

    Le très républicain Régis Debray a fort bien expliqué, il y a déjà quelques années et alors même qu'il était l'un des proches conseillers de François Mitterrand, que, dans notre France contemporaine et républicaine, « il manque une famille royale » qui assumerait la représentation du pays à l'extérieur (comme la famille royale d'Angleterre avec les pays du Commonwealth) et déchargerait le gouvernement de la nécessité d'assurer « le spectacle du politique », ce qui, aujourd'hui plus encore qu'hier, éviterait la « pipolisation » de la classe politique et gouvernementale... Cela redonnerait d'ailleurs plus de crédibilité à des hommes et femmes politiques, aujourd'hui réduits à s'allonger sur le divan des animateurs télévisuels ou à poser pour faire « la une » de la presse dite populaire. 

    La Monarchie « à la française » n'est pas, certes, que l'image rassurante d'une famille, mais elle ne peut oublier, si elle veut être « complète », cette dimension familiale : les médias qui, faute de famille régnante en France, jouent sur l'image d'un couple, désormais plus politique que conjugal, l'ont bien compris. Alors, donnons-leur une vraie famille à photographier, à valoriser, à aimer ! 

    Il en est une qui, à Dreux, incarne la « possible monarchie »... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • « Radicalisation » : la guerre des mots

           

  • Au faïencier breton créateur de la Marianne noire

    Les citoyens français à la peau noire - que nous ne mésestimons pas - se sentiront-ils flattés, honorés, représentés par cet objet assez hideux ? On en doute ...

     

    Mur-bleu gds.jpgUn faïencier breton - nommé Henriot Quimper - aidé du plasticien Yannick Cohonner, vient d'éditer et de mettre en vente 250 statues d'une Marianne noire, symbole de « l'amour intercommunautaire » et de « l'abolition de l'esclavage ».
     
    Il n'a pas dit s'il dédiait cet « amour intercommunautaire » à Mohamed Lahouaiej Bouhlel et à ses 84 victimes de Nice ; à Larossi Abdallah, assassin du couple de policier de Magnanville ; à Yassine, qui a assassiné son patron puis coupé sa tête pour la planter sur l'une des piques de la grille de son usine ; aux assassins des terrasses de Paris, aux tueurs du Bataclan, à Mohammed Merah, aux frères Kouachi, à tous les autres...
     
    Non, il ne l'a pas dit. Peut-être qu'il n'a ni télé ni radio, et qu'il ne lit pas les journaux, non plus, allez savoir ! En tout cas, lui, il aime les « extra-communautaires », et il semble ignorer qu'une part d'entre eux nous assassinent dans les rues. Ou alors il s'en fiche. Là aussi, allez savoir !

    Ce qu'il dit, c'est que, pour lui, « la France est tout sauf une Blanche catholique ; c'est un pays athée ; et la Marianne est un super symbole. Etre noir ce n'est pas quelque chose d'exotique, ce n'est pas être un citoyen à part, il a le droit d'être représenté». C'est un peu - beaucoup - jargonneux, mais que voulez-vous ! C'est une créature de l'école de Jules Ferry à qui l'on a enseigné le rejet de tout ce qui avait « fait » la France...

    Pourtant, n'allez pas croire que nous allons injurier ou, même, simplement critiquer ce pauvre ignare, victime, au fond, innocente du lavage de cerveau de l'école républicaine idéologique. Au contraire, et au risque d'étonner, nous allons dire que ce faïencier - roi des sots - a très bien fait de faire ce qu'il a fait et de dire ce qu'il a  dit. Puisque ce très pauvre symbole de marianne (qui ne mérite pas ici la majuscule) est la très pauvre représentation de notre république, il est bon de la montrer telle qu'elle est, en réalité : frontalement opposée à tous nos héritages, venus du fond des siècles, et fondamentalement différente de tout ce qui nous fait ; de tout ce qui a fait la France, et qui lui a permis, selon le joli mot de Jean Dutourd, d' « étonner le monde ».

    Au moins, pour les ignares et les incultes, grâce à ce faïencier breton, les choses sont claires, même s'agissant de couleur noire. « Leur » république idéologique s'est bien voulue, pensée, construite, sans, en dehors et contre toutes nos traditions fondamentales.

    On ne remerciera jamais assez notre faïencier de l'avoir exprimé d'une façon aussi parlante... 

  • La Semaine de Magistro, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. [30.10]

    A tout un chacun

    Jacques BICHOT   Economiste, démographe, Professeur émérite à l'Université Lyon 3 - Ancien président de Familles de France   Le bon sens et le droit

    Du côté des élites  

    Ivan RIOUFOL  Journaliste politique   L'histoire maltraitée

    Madeleine de JESSEY   Doctorante en Littérature comparée, Co-fondatrice et porte-parole de Sens Commun   J'ai vu un homme d'Etat

    Maxime TANDONNET   Haut fonctionnaire, ancien conseiller pour les affaires intérieures et l’immigration au cabinet du Président de la République   L'histoire interdite

    Avec l'Europe

    François JOURDIER   Officier, amiral (2S)   La poussière sous le tapis

    De par le monde

    Jean SALVAN   Officier, général de corps d'armée (2S)   La guerre psychologique et la Syrie

    Jean-Luc BASLE   Economiste, ancien directeur de Citigroup New York   Etats-Unis : crise constitutionnelle en gestation ?  

    Devant l'histoire

    Antoine ASSAF   Ecrivain, philosophe franco-libanais   Lettre ouverte au Cardinal Schönborn  

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ...  MAGISTRO  vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008).  MERCI. 
                                                                                            

  • Bonne Toussaint à Jean Regourd, président de la Libre pensée de Vendée, et à tous « les siens » !

    « Paris Ramadan »

     

    Mur-bleu gds.jpgAujourd'hui, cela ne vous aura pas échappé, c'est jour férié, puisque c'est la Toussaint. Il n'y a pas de « cri » ou d'exclamation pour cette fête, comme les « Joyeux Noël » ou « Joyeuses Pâques » que l'on s'adresse à ces autres moments de l'année, et pourtant, la Fête est grande pour l'Eglise catholique. Pensez : on n'honore pas, ce jour-là, un saint ou une sainte, mais tous les saints et les saintes reconnu(e)s, ce qui en fait un sacré paquet ! Sainte Angadrème (très aimée de Louis XI...) ou Sainte Gudule ; les saintes Melaine, Ida et Alida, Marietta et autres Pélagie (pour commencer par les femmes, galanterie française oblige); et saint Thècle, Modeste, Aubin, Paterne et autres Saturnin, pour les hommes (sans oublier, bien sûr, Urbain, Pancrace, Mamert et Servais, les fameux « saints de glace ») !

    Mais, qu'est-ce qu'il leur prend de commencer leur billet comme ça, allez-vous penser, et où diable (en parlant de saints ...) veulent-ils en venir ? Avouez que c'est un peu ce que vous vous dites, à cet instant, non ?

    XVM0ecb2564-978b-11e6-9f79-32c53643ac11.jpgVoilà la raison : il s'agit de « l'affaire des crèches », et de l'arrêté du Conseil d'Etat déclarant licite l'installation de  crèches dans des espaces publics (mairies, aéroports, places, rues et autres...) mais sous certaines conditions. Une « affaire » qui ne date pas d'hier (la bêtise étant intemporelle) mais qui a a été remise à l'ordre du jour l'année dernière lorsque Jean Regourd, très connu dans son immeuble, et accessoirement président de la Libre pensée de Vendée, avait obtenu d'un tribunal administratif le retrait de la crèche installée par le Conseil régional dans ses locaux. Même charivari à Melun, à Béziers, un peu partout... les laïcards montant au créneau contre tout ce qui représente nos traditions chrétiennes, mais se gardant bien de protester quand une pléthore d'élus locaux se joint aux musulmans pour le repas de rupture du jeûne du Ramadan ou quand des panneaux Decaux souhaitent « Joyeux Ramadan » aux musulmans.

    Nous avons donc une pensée émue, en ce jour où l'on célèbre TOUS les saints du ciel, pour ce pauvre Jean Regourd, qui doit certainement se trouver à son bureau, à l'usine, bref, au boulot, car il ne saurait être question, pour lui et les siens, d'honorer sainte Angadrème ou saint Mamert : non mais ! D'ailleurs, rien que d'évoquer ce « saint de glace », cela fait froid dans le dos, vous ne trouvez pas ?

    Et Jean Regourd - et tous « les siens » - recommenceront, stoïquement, à aller bosser le 25 décembre, les lundis de Pâques et de Pentecôte, le jeudi de l'Ascension, le 15 août (s'il ne tombe pas un dimanche); d'une façon « citoyenne » et « républicaine », comme on dit aujourd'hui, puisque le ridicule ne tue plus. En posant une sorte de « RTT à l'envers », et histoire de ne pas porter atteinte au principe de laïcité, devenu sacro-saint (pardon, on a dit « saint », faites excuse, ô mânes de Marat, de Danton, de Robespierre ou de... Saint Just - qui, lui, n'était ni saint, ni juste, mais, là, c'est une autre histoire...)

    C'est beau l'adéquation entre conduite privée et pensée « politique » (?), vous ne trouvez pas ?...

    Allez, Jean, du courage, une journée de boulot ça finit toujours par... finir ! Et répète après nous : Vivent les grands principes et les grands ancêtres ! 

  • Riposte laïque : « Hollande a dit ce que la majorité des Français pensent des juges »

     

    Par Marcus Graven

    Une réflexion qui, dans sa rudesse, dit bien des vérités. [Riposte laïque du 13.10] ... Un lecteur avisé écrit sur le sujet : « Pour ce qui est des juges nous pourrions nous croire au XVIIe et XVIIIe siècles : les Robins ont toujours emmerdé le Pouvoir. » Encore fallait-il qu'il y en eût un, ce qui était alors le cas et ne l'est plus.  LFAR 

    images.pngLes propos de Hollande continuent d’agiter la caste. Non pour leur véracité, mais pour les dégâts que pourrait faire la vérité.

    On lui reproche de parler comme un enfant en utilisant la répétition du pronom personnel du sujet : « La France, elle est…», de tenir des propos incorrects sur l’islam, sur l’absence de cerveau des footballeurs et surtout sur les juges.

    Ces petits messieurs sont vexés d’être considérés pour ce qu’ils sont, les membres d’une « institution de lâcheté ». « C’est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats. On se planque, on joue les vertueux… On n’aime pas le politique ». Des lâches, arrogants, imbus d’eux-mêmes, des donneurs de leçons qui refusent la moindre observation critique.

    juge-magistrats-president-justice-368e8d3d7fdb2508e6cd82ae536db5a4453588c8.jpgLes deux plus hauts « enrobés » de France, Bertrand Louvel, le premier président de la Cour de cassation, et Jean-Claude Marin, procureur général, sont choqués et au nom de la confrérie sont venus se plaindre à l’Elysée du manque de respect du Président de la République envers eux.

    « Il n’est pas concevable de diffuser parmi les Français une vision aussi dégradante de leur justice », a déclaré Louvel.

    Messieurs les juges, vous êtes les premiers à diffuser une image dégradante de votre profession.

    Chaque fois que l’on se retrouve devant vous, on sort dégoûté de cette justice rendue en notre nom, alors qu’elle n’est rendue que selon votre bon plaisir et vos accointances idéologiques.

    Christiane-Taubira-alors-ministre-Justice-Bertrand-Louvel-premier-president-Cour-cassation-Jean-Claude-Marin-procureur-general-tribunal-.jpgQui n’a pas rêvé de vous poursuivre pour mise en danger de la vie d’autrui quand vous libérez des racailles plus vite que leurs ombres ; pour intelligence avec l’ennemi quand vous mettez sur le même plan les agresseurs musulmans et ceux qui osent se défendre comme Philippe Vardon, comme les deux Corses de Sisco ; pour complicité d’assassinat quand vous laissez dans la nature des terroristes « allahou akbarisés » comme Larossi Abballa, le tueur du couple de policiers de Magnanville (Yvelines) alors qu’il avait été condamné en 2013 pour liens avec une filière d’envoi de combattants dans les zones tribales pakistanaises ; pour atteinte à la liberté d’expression quand vous refusez d’entendre Eric Zemmour ; pour entrave à la justice quand vous acceptez de prendre en compte les plaintes les plus connes contre les patriotes ; pour outrage à la dignité humaine quand vous faîtes embastiller un homme de 82 ans qui a surpris deux cambrioleurs à son domicile et tiré en l’air pour les faire fuir ?

    Entre 1940 et 1944, vos prédécesseurs siégeaient dans les sections spéciales et appliquaient rétroactivement les lois.

    Aujourd’hui, vous hurlez que « l’autorité judiciaire doit s’émanciper enfin de la tutelle de l’exécutif ». On se demande bien pourquoi. Pour être sûrs de votre totale impunité ?

    N’importe quelle profession peut être poursuivie pour faute. Sauf vous.

    Nous avons pu le constater avec le juge Burgaud à peine réprimandé par votre caste pour ses errances qui ont brisé tant de vies. Avec les écoutes illégales que vous employez tout de même pour poursuivre ceux qui vous déplaisent. Avec l’établissement d’ « un mur des cons » où figuraient ceux qui ont dénoncé vos contradictions et vos outrances. Avec vos prises de position sur l’immigration.

    Vous ne jugez pas les Français, vous les détestez. Vous les rêvez en « espèce amoindrie, presque ridicule, une bête de troupeau, quelque chose de bonasse, de maladif et de médiocre » (Nietzsche).

    Vous êtes payés par nos impôts, vous nous appauvrissez en nous prélevant avec des amendes souvent iniques et injustifiés des sommes considérables (Renaud Camus en sait quelque chose) et vous voudriez, contrairement à tous les autres travailleurs, ne jamais rendre compte de rien ?

    « Indépendance des juges », clamez-vous comme des renards réclamant la liberté de la volaille devant un poulailler.

    Laxistes quand c’est l’Autre, sévères quand c’est le Même, vous voulez être intouchables.

    Vous vous sentez humiliés, dites-vous. Parce que ceux qui passent devant vous ne le sont pas quand vous leur faites vos cours de morale à deux balles.

    Hollande vient de formuler ce que la majorité des Français pensent des juges.

    Je conseille à tous ceux qui sont convoqués devant un tribunal parce qu’ils ont dévié du politiquement correct, de la bien-pensance islamophile, de venir avec le passage du livre de Hollande vous concernant et de vous le lire. 

    Merci à Yves BOULON de nous avoir signalé ce texte.

     

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    livre-Hollande.jpg

    Riposte laïque : « En disant le réel, Hollande a appuyé sur le bouton, tout va sauter…»

  • Au triunal du grand matin ? Le jugement des juges !

     

    Le jugement des juges : c'est l'un des poèmes de Fresnes de Robert Brasillach. Poème d'esprit subversif, mais subversif  d'un certain ordre établi dont nous savons, plus que jamais, ce qu'il vaut.  

    C'est d'ailleurs pourquoi nous le publions ici, aujourd'hui. Ceux qui le souhaitent pourront le lire ou le relire.

    Nous reprochera-t-on de citer Brasillach, comme certains interdits voudraient nous en empêcher ? Sa politique durant la dernière guerre, Maurras, l'Action française, l'ont désapprouvée et combattue. Pendant l'occupation, Maurras qui l'avait rejeté de l'Action française, refusa de recevoir Brasillach qui eût voulu le revoir (« je n'ai rien à vous dire que vous ne sachiez déjà »). Nous n'avons ni leçon ni interdit à accepter sur ce point. Mais ni la politique, ni la condamnation de Brasillach, ne suppriment son talent littéraire, pas plus que son courage face à l'épreuve des prisons et face à la mort.  Lafautearousseau   •

     

    LE JUGEMENT DES JUGES 

    3001353793.png

    Ceux qu’on enferme dans le froid, sous les serrures solennelles,
    Ceux qu’on a de bure vêtus, ceux qui s’accrochent aux barreaux,
    Ceux qu’on jette la chaîne aux pieds dans les cachots sans soupiraux,
    Ceux qui partent les mains liées, refusés à l’aube nouvelle,
    Ceux qui tombent dans le matin, tout disloqués à leur poteau,
    Ceux qui lancent un dernier cri au moment de quitter leur peau,
    Ils seront quelque jour pourtant la Cour de Justice éternelle.

    Car avant même de juger le criminel et l’innocent,
    Ce sont les juges tout d’abord qu’il faudra bien que l’on rassemble.
    Qui sortiront de leurs tombeaux, du fond des siècles, tous ensemble,
    Sous leurs galons de militaire ou leur robe couleur de sang,
    Les colonels de nos falots, les procureurs dont le dos tremble.
    Les évêques qui, face au ciel, ont jugé ce que bon leur semble,
    Ils seront à leur tour aussi à la barre du jugement.

    Quand la trompette sonnera, ce sera le premier travail !
    Mauvais garçons, de cent mille ans vous n’aurez eu tant de besogne
    Pour tuer ou pour dérober vous n’aviez guère de vergogne,
    Mais vous avez bien aujourd’hui à soigner un autre bétail
    Regardez dans le petit jour, c’est le chien du berger qui grogne,
    Il mord leurs mollets solennels, et le fouet claque à votre poigne.
    Rassemblez les juges ici dans l’enceinte du grand foirail.

    Pour les juger, je vous le dis, nous aurons sans doute les saints.
    Mais les saints ne suffisent pas pour énoncer tant de sentences.
    Ceux qu’on a jugés les premiers, autrefois, pendant l’existence,
    Comme il est dit au Livre Vrai, ne seront jugés qu’à la fin.
    Ils jugeront d’abord le juge, ils pèseront les circonstances.
    A leur tour alors d’écouter l’attaque autant que la défense.
    Les juges vont enfin passer au tribunal du grand matin.

    Les tire-laine dans la nuit, les voleurs crachant leurs poumons,
    Les putains des brouillards anglais accostant les passants dans l’ombre,
    Les déserteurs qui passaient l’eau happés dans le canot qui sombre,
    Les laveurs de chèques truqués, les nègres saoûls dans leurs boxons,
    Les gamins marchands d’explosifs, les terroristes des jours sombres,
    Les tueurs des grandes cités serrés par les mouchards sans nombre,
    Avant d’être à nouveau jugés feront la grande Cassation.

    On les verra se rassembler, montant vers nous du fond des âges,
    Ceux qui, les raquettes aux pieds, parmi les neiges du Grand Nord
    Ont frappé au bord des placers leurs compagnons les chercheurs d’or,
    Ceux qui, dans la glace et le vent, au comptoir des saloons sauvages
    Ont bu dans les verres grossiers, l’alcool de grain des hommes forts,
    Et qui, négligents de la loi, confondant l’oubli et la mort,
    Ont rejeté les vieux espoirs de gagner les tièdes rivages.

    Ils s’assiéront auprès de ceux qui ont tiré dans les tranchées,
    Et puis qui ont dit non, un jour, fatigués des années d’horreur,
    Des soldats tués pour l’exemple et des décimés par erreur,
    Et près des durs, des militants de toutes les causes gâchées,
    De ceux qui tombent en hiver sous les balles des fusilleurs,
    De ceux qu’enferment aux cachots les polices des Empereurs,
    Et des jeunesses de partout par leurs chefs en fuite lâchées.

    Oui, tous, les soldats, les bandits, on leur fera bonne mesure
    Ne craignez pas, hommes de bien, ils seront jugés eux aussi.
    Mais c’est à eux, pour commencer, qu’il convient de parler ici,
    Car la parole est tout d’abord à ceux qui courent l’aventure,
    Et non à ceux qui pour juger se sont satisfaits d’être assis,
    De poser sur leur calme front leur toque noire ou leur képi,
    Et de payer d’un peu de sang leur carrière et leur nourriture.

    Les adversaires d’autrefois pour ce jour se sont accordés,
    Les justes traînés au bûcher sont auprès des mauvais enfants,
    Car les juges seront jugés par coupables et innocents.
    Au-delà des verrous tirés qui d’entre eux pourra aborder ?
    Qui verra ses lacets rendus, sa cravate et ses vêtements
    Socrate juge la cité, Jeanne signe le jugement,
    Et à la Cour siègent ce soir la Reine et Charlotte Corday.

    Ils passeront, ils répondront, aux tribunaux des derniers jours,
    Ceux-là qui avaient tant souci de garder leur hermine blanche,
    Et les cellules s’ouvriront, sans besoin de verrou ni clenche.
    À la cour du Suprême Appel, ce n’est pas les mêmes toujours,
    O frères des taules glacées, qui seront du côté du manche.
    Les pantins désarticulés attachés au poteau qui penche
    Se dresseront pour vous entendre, ô juges qui demeuriez sourds.

    Et ceux qui ont passé leurs nuits à remâcher leurs mauvais rêves,
    Les pâles joueurs de couteau, les héros morts pour leur combat,
    Les filles qui sur le trottoir glissent la drogue dans leur bas,
    Ceux-là qui pendant des années ont perdu leur sang et leur sève
    Par le juge et par le mouchard, et par Caïphe et par Judas,
    Ils verront le grand Condamné. roi des condamnés d’ici-bas,
    Ouvrir pour juges et jurés le temps de la grande relève.

    Robert Brasillach
    Poèmes de Fresnes
    13 janvier 1945