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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1387

  • Les activités du Café Histoire de Toulon

    Toulon vers 1630

     

    Exceptionnellement, comme annoncé dans notre agenda, il n'y aura pas de causerie au mois d'octobre 2016.

    Le Café Histoire de Toulon vous annonce la prochaine causerie du mercredi 30 novembre 2016 devant les Amis du Pub Le Graal. Cette huitième causerie 2016, animée par Dominique Struyve, portera sur le thème :  Le Peuple-roi est nu; ou les Français déshabillés.

    L'on trouvera ci-dessous le texte de la causerie du mois de juin 2016 de Philippe Lallement sur La mémoire disparue des catholiques du" Midi blanc" (L'émergence 1789-1800). Ce document de 25 pages comprend un jeu de cartes des provinces d'Ancien-Régime ainsi qu'un glossaire.

    Les habitués du Café Histoire de Toulon connaissent la Nouvelle Revue Universelle car elle publie les analyses d'Antoine de Crémiers qui a ouvert la saison 2016 au Graal; d'autres parce qu’elle a publié un important texte de Monseigneur Rey au mois de mai 2014 : La parole publique de l'évêque. (envoi gratuit sur simple demande à cafehistoiredetoulon@gmail.com) qui interroge sur le sens politique de la fonction épiscopale.

    C'est pourquoi Le Café Histoire de Toulon vous invite à lire le dernier n° de la Nouvelle Revue Universelle : Boutang, cent ans, 1916-2016 spécialement dédié à la pensée du philosophe catholique, dont le rédacteur en chef considère qu'elle doit nous aider dans la remise en cause radicale de la déchristianisation nihiliste de la France, initiée lors des grandes manifestations du printemps 2013. Parmi les riches contributions, on note celle de Chantal Delsol et le passionnant témoignage de Gérard Leclerc, le chroniqueur de Radio Notre-Dame (FM 100.7). 

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    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Culture • Numéro exceptionnel de la Nouvelle Revue Universelle sur Pierre Boutang pour ses cent ans ...

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Famille de France & Histoire • Les Princes, à la présentation du livre sur le duc de Montpensier et sa descendance

    le duc de Vendôme et son fils le prince Joseph, la duchesse de Vendôme, la princesse Antonella d’Orléans-Bourbon (qui a écrit la postface du livre) et sa fille la princesse Eulalia, filleule du roi Juan Carlos d’Espagne.  

     

    Le 15 octobre dernier à l’initiative de l’expert Xavier Dufestel, de nombreuses familles princières s’étaient donné rendez-vous au Palais Vivienne à Paris pour la présentation de l’ouvrage de Ricardo Mateos intitulé « Le Duc de Montpensier ou la descendance espagnole du dernier Roi des Français » publié chez Riveneuve éditions.


    Après la présentation de l’auteur par Xavier Dufestel, Ricardo Mateos a assuré une brillante conférence sur la vie du Duc de Montpensier et de ses descendants, les Princes d’Orléans-Bourbon. 

    On notait dans l’assistance outre le Duc et la Duchesse de Vendôme, le Duc de Castro et ses filles les Duchesses de Palerme et de Capri, la Princesse Alvaro d’Orleans-Bourbon et sa fille Eulalia, le Prince Sixte de Bourbon-Parme, la Princesse Hélène de France, Comtesse Evrard de Limburg-Stirum, la Princesse Beatriz d’Orleans-Bourbon, la Duchesse Sophie de Wurtemberg, la Comtesse de La Marche et son fils le Prince Robert, Comte de La Marche, la Princesse Melekper Toussoun, le Prince et la Princesse Grégory de Bourbon-des-Deux-Siciles, la Princesse Chantal de Bourbon-Parme, le Prince et la Princesse Czartoryski, le Comte José Zamoyski, le comte Farini, la marquise Capelletti, le Comte Robert de Nicolay,  le Comte et la Comtesse Gerardo Farini, des écrivains, des journalistes et des généalogistes. 

    Le soir même, les Princes présents à la conférence et certains membres de la famille du Duc de Montpensier se sont retrouvés place Vendôme, pour un dîner de gala offert par Xavier Dufestel au Ritz. 

     

    2723547656.jpgBiographie du duc de Montpensier

    Parution fin octobre de cet ouvrage : « Le duc de Montpensier ou la descendance espagnole du dernier roi des Français« .

    En voici le descriptif : « Fils du dernier roi de France Louis-Philippe Ier, Antoine d’Orléans, duc de Montpensier, épouse l’infante Louise-Fernande d’Espagne à l’âge de 22 ans. Plusieurs fois candidat au trône [d'Espagne], il est chassé de son pays d’adoption par la révolution de 1868. 

    Il y rentre définitivement en 1875. Il est l’ancêtre de nombreuses têtes couronnées d’Europe, dont les rois Felipe VI et Juan Carlos. »

    « Le duc de Montpensier ou la descendance espagnole du dernier roi des Français », Ricardo Mateos traduit de l’espagnol par Emmanuelle Dunoyer, Editions Riveneuve, 2016.   

    (Source Noblesse & Royautés)

  • Société & Religion • La Manif pour tous toujours présente

     

    Par Gérard Leclerc

     

    XVM495e5cb0-8a51-11e6-8bce-57b23a9183a7-100x108.jpgLa Manif pour tous a toujours des possibilités de mobilisation que peuvent lui envier bien des organisations. Ceux qui escomptaient un progressif effacement d’une cause à leurs yeux dépassée ou obsolète en seront pour leurs frais. Sans doute, la foule n’était pas, hier, de l’ampleur de celles qui avaient manifesté au moment du débat sur le mariage pour tous. Il en va ainsi des mouvements militants, qui ne sont pas toujours au maximum de leur essor possible. Mais dans le cas précis de La Manif pour tous, il ne s’agit pas d’un événement contingent, mais de la structure même de notre société et de son avenir. Nous avons connu dans le passé d’immenses rassemblements à propos de l’école, des retraites, de l’emploi, du code du travail… Ce ne sont sûrement pas des sujets mineurs, et il est probable que dans un laps de temps assez proche ces sujets donneront lieu à d’autres contestations. Mais aucun d’entre eux n’affecte le corps social avec autant d’intensité que celui de la famille et de la filiation.

    À peu près aucun observateur patenté n’avait anticipé ce qui s’est passé il y a trois ans. La plupart pensaient qu’il y avait quelque chose d’irréversible dans un mouvement qui bouleversait les mœurs des sociétés occidentales. Les refus ne pourraient être qu’extrêmement minoritaires voire résiduels. De là, la surprise face à cette gigantesque protestation qui concernait notamment les couches les plus jeunes de la population. Je suis témoin, pour ma part, des effets du mouvement auprès de jeunes gens qui se sont engagés, très au-delà des manifestations, dans de nouvelles formes de militantisme. Cela n’a rien de superficiel, car une véritable prise de conscience de génération a débouché sur une réflexion intense, d’ordre philosophique et anthropologique. Cela a eu des effets immédiats avec la révélation de jeunes talents dans le monde de la culture, de la politique, du journalisme. Non, ce qui a commencé il y a trois ans n’a pas fini de développer ses conséquences. Et il est inutile de préciser la dimension spirituelle et théologique de cette cause dont, d’une façon prémonitoire, Urs von Balthasar écrivait qu’elle se referait directement au mystère de fécondité de la Trinité telle qu’elle se manifeste dans l’humanité créée à son image.* 

    * Hans Urs von Balthasar, L’état de vie chrétien, Johannes Verlag

    France Catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 17 octobre 2016

  • Médias • Tchernia, mort d’un Fregoli de l’image

     

    par Bruno Stéphane-Chambon 

    Si par hasard vous ouvrez votre écran de télévision, pourriez vous voir encore apparaître un homme courtois, plein d’humour, érudit en toutes matières audiovisuelles, animateur, présentateur, et créateur d’émissions, ayant interprété 26 rôles, mis en scène et scénarisé de nombreux films dont la plupart étaient cocasses et impertinents, amoureux fou du dessin animé et collaborateur des facéties d’Astérix et Obélix, un homme qui reliait les enfants de la Télé de 7 à 77 ans, un homme qui ne succombait pas à la tentation de s’exprimer sur les bas sujets de la politique, un homme d’une telle distinction, qu’il parvenait à donner à ses partenaires sur le plateau une image de bienséance ?

    Vous ne le retrouverez plus, il est parti rejoindre au paradis du rire et de la dérision Robert Dhéry et sa troupe des Branquignols, et préparer un nouveau scénario avec son ami René Goscinny. Pour titre de noblesse il avait également réalisé cinq adaptations des nouvelles de Marcel Aymé.

    Vous ne retrouverez plus ce Fregoli de l’image qui a animé Cinq colonnes à la Une. Il vient de dire good bye à sa Belle Américaine, il a renoncé à continuer ses Carambolages, et à lancer une bouée à son Petit Baigneur et plus personne que lui ne pourra chanter Allez France. Le Viager de sa vie terrestre vient d’échoir.

    L’Ecran s’est éteint le 8 octobre 2016, Pierre Tcherniakowski, dit Pierre Tchernia, a disparu. 

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  • Philippe Bilger : « Il y a en France comme un parfum de révolution »

     

    Par Philippe Bilger

    Depuis quelques semaines, le sentiment d'inquiétude des citoyens s'accroît face aux violences qui frappent la puissance publique, notamment les policiers et les enseignants. Dans cette chronique du Figaro [19.10]  Philippe Bilger commence par constater : la République est aujourd'hui impuissante, la démocratie faible. Puis il énonce son dilemme : « Si j'osais, j'irais jusqu'à soutenir qu'une démocratie, face à un pire multiplié et multiforme de plus en plus violent, sans le moindre frein éthique et humain, est impuissante par principe ». Impuissante par principe ... Incomplétude de la démocratie dirait Macron ... Mais comment et au profit de quel « pouvoir totalitaire » faudrait-il renoncer au « bonheur de vivre en démocratie » ? Et « que proposer d'autre sinon une République qui offrirait moins de garanties aux transgresseurs mais plus de droits aux honnêtes gens ? » Mais Philippe Bilger n'a pas, non plus, grande confiance dans cette possibilité. Une chimère ? Tel est le dilemme de Philippe Bilger. A notre tour, si nous osions, nous lui proposerions de sortir du dilemme suivant l'hypothèse formulée jadis par Eugène Ionesco : « On finira bien par restaurer la monarchie, un jour, contre la dictature et contre l'anarchie. » Autre chimère ? Mais qui sait quelle situation, quels drames, quelles nécessités impérieuses pourraient bien en convaincre, un jour, le peuple français ? Un récent sondage montre déjà qu'une frange non négligeable de Français y seraient hic et nunc favorables. Qui sait demain ? Qui sait ... s'il le fallait ? C'est à promouvoir l'idée de ce recours à quoi nous travaillons, ici.  Lafautearousseau   

     

    492029969.jpgJ'ai encore dans l'oreille la pétition de principe du président de la République salle Wagram. La démocratie sera la plus forte, la démocratie vaincra.

    Pour lutter contre le terrorisme, on avait le droit de douter de ce volontarisme du verbe destiné à tenir pour établi ce qui était justement problématique.

    Depuis quelques semaines, l'inquiétude du citoyen s'est déplacée parce que des événements, des manifestations, des agressions, des attaques, un changement radical de la nature du désordre et de la violence ont fait apparaître des bouleversements inédits. Il est clair que, sous ce quinquennat, nous sommes sortis de la normalité évidemment contrastée d'un pays même bien gouverné pour entrer dans la crainte de plus en plus stressante d'une impuissance de la République, d'une faiblesse de notre démocratie.

    Les violences massives, organisées et parfois criminelles, qui s'en prennent notamment aux fonctionnaires de police comme dans l'Essonne, les attaques d'établissements scolaires, les agressions quotidiennes contre le corps enseignant, même un proviseur molesté, la fin de l'impunité des médecins et des pompiers ne relèvent plus des transgressions ordinaires mais mettent directement en cause la capacité de résistance de l'Etat, testent ses aptitudes à la fermeté ou sa propension à laisser s'accomplir ce qu'il ne sait plus, ne peut plus empêcher (Le Figaro).

    Qu'on cesse également de se tromper d'ennemi, par exemple en se demandant « où sont passés les profs » alors que l'une des tragédies actuelles est de les voir si peu respectés et même frappés ! (Le Parisien)

    Qu'une manifestation de 500 policiers sur les Champs-Elysées au cours de la nuit du 17 au 18 octobre se soit déroulée dans l'urgence et l'exaspération est l'un des signes les plus éclatants de cette modification d'atmosphère comme les rassemblements de solidarité et de soutien, à Evry, Paris et Marseille, qui l'ont suivie. Ce n'est plus une simple fronde mais il y a là comme un parfum de révolution (Le Point).

    Il y a des enseignements à tirer de ce qui se dégage des échanges les plus chaleureux comme des controverses les plus vives. Pour les premiers je me rappelle un couple d'amis très chers qui, face au constat accablant d'une réalité nationale angoissante et déprimante, semblait considérer qu'il suffirait d'une exemplaire autorité de l'Etat et d'une implacable et constante sévérité ne laissant rien sans sanction nulle part pour que le redressement s'opère et que la France retrouve la paix.

    Leur intelligence ne s'arrêtait pas à la facilité des « il n'y a qu'à » et ne sous-estimait pas les difficultés de la tâche mais je ne parvenais pas à les approuver tant leur fermeté abstraite semblait oublier tous les obstacles qu'une démocratie représentative accumule sur le chemin d'une rigueur efficace à tout coup et partout.

    Sans même rêver d'un monde d'où toute transgression serait éradiquée, en demeurant forcément dans le cadre imparfait du nôtre, je suis persuadé que pour les agressions récentes les plus graves, les enquêtes et instructions aboutiront à des interpellations puis, ultérieurement, à certaines condamnations ; mais cet optimisme suppose, outre l'existence de preuves suffisamment précises, une collaboration police-magistrature rien moins qu'assurée, la seconde étant si peu en empathie avec le dur et éprouvant métier de la première prenant le réel de plein fouet.

    Il implique aussi que les oppositions politiques et les doléances médiatiques ne viennent pas sans cesse troubler la vigueur de la chaîne pénale.

    J'admets que ponctuellement un Etat, si beaucoup de conditions sont réunies, a la possibilité de manifester sa force et de réprimer les délits, les crimes ou même les incivilités, terme délicieux donnant l'impression que le vocabulaire est capable de civiliser la réalité brute. Ainsi le Premier ministre est-il dans son rôle quand il affirme que « l'Etat poursuivra sans relâche les auteurs ». Bien le moins !.

    Il y aura des avancées qui rassureront temporairement mais quand, avec des malfaisances collectives, ici ou là on s'ébat dans la France comme si elle était un terrain de jeu livré à la folie destructrice et coupable de minorités qui n'ont plus peur de rien, que peut faire l'Etat ? Le plus souvent, constater, déplorer, bomber le torse, compter sur la police et sur les juges puis attendre la suite. Inéluctable, imprévisible, de la part de voyous et de bandes qui ont pour objectif de saper les moyens même de leur possible identification et de sauver leurs trafics.

    Que pèse, face à ces impunités quasiment et fatalement obligatoires - ces groupes protégés par leur nombre même - l'autorité affichée de l'Etat ? Rien ou presque rien. Comment l'évoquer même au regard de ces cités de non-droit qui la narguent ?

    La démocratie même la plus efficiente, active, réactive, ni naïve ni féroce, ne sera jamais à la hauteur de ce qu'exigerait notre pays. Les fauteurs de troubles, délinquants et criminels sont lestés, à chaque fois davantage, de l'impuissance des services régaliens de l'Etat à les mettre hors d'état de nuire.

    La démocratie, dans la meilleure de ses définitions, est caractérisée par tout ce qu'elle peut se permettre pour se défendre, limitée par tout ce qu'elle doit s'interdire à cause de sa nature. On devine les piètres résultats d'une politique ainsi contrariée.

    Pourtant, que proposer d'autre sinon une République qui offrirait moins de garanties aux transgresseurs mais plus de droits aux honnêtes gens ? Toujours dans l'espace démocratique avec ses valeurs, ses principes et son inévitable passif... Des gouvernants plus compétents, une police mieux armée, pourvue et défendue, une magistrature plus solidaire, des médias moins mécaniquement critiques.

    Si j'osais, j'irais jusqu'à soutenir qu'une démocratie, face à un pire multiplié et multiforme de plus en plus violent, sans le moindre frein éthique et humain, est impuissante par principe parce qu'elle ne peut pas tout se permettre.

    Mais que son contraire, un pouvoir totalitaire impitoyable serait un remède plus dommageable, plus insupportable que la rançon que nous payons pour avoir le bonheur de vivre en démocratie. 

    Philippe Bilger           

  • Quand Eugène Ionesco résout le dilemme de Philippe Bilger

    Article intitulé « Nos contemporains, les Gaulois », paru dans Le Figaro littéraire du 23 juin 1969 et repris dans l'ouvrage du même Ionesco intitulé Antidotes (Gallimard, 1977)

  • L’Angleterre et le grand Nihil

     

    Par Lars Klawonn

    A tous ceux, très nombreux, qui pensent que hors UE l’Angleterre est perdue, adressons un grand rire moqueur. L’inverse paraît plus probable.

     

    Grâce à la démocratie, tant haïe par les technocrates de Bruxelles, l’esprit de tempête redonne une âme au peuple anglais. La patience est une de leurs grandes qualités. Il a le don de subir longtemps sans broncher. Le goût du risque en est une autre. Les Anglais sont un peuple fier, pragmatique, libéral. Dans ce pays de libre échange et de commerce par excellence, l’aigle de la liberté a refait surface. C’est le peuple et non pas l’élite qui a rétabli la souveraineté que la Grande-Bretagne n’a d’ailleurs jamais entièrement abandonnée puisqu’elle avait conservé sa propre monnaie.

    L’Angleterre a montré un autre visage d’elle-même, un visage longtemps caché, celui de sa fibre patriotique. Je dis bien : l’Angleterre autrement dit le peuple et l’élite du pays. Il ne faut pas oublier que c’est le gouvernement qui a décidé de faire voter le peuple alors que la Constitution ne l’y obligeait pas de même qu’il n’est pas non plus légalement obligé de se tenir au résultat du vote. En guise de comparaison, les cantons et le peuple suisses ont un pouvoir constitutionnel non pas de consultation mais de décision. Or force est de constater que la liste des initiatives acceptées par le peuple mais non appliquées est déjà assez longue alors même que l’Assemblée fédérale est tenue par la Constitution, sur laquelle tous les membres ont prêté serment, de mettre en œuvre les décisions du peuple. Dernier exemple en date : l’initiative du 9 février 2014 sur l’immigration de masse qui stipule l’introduction des contingents. A l’état actuel, une grande partie du parlement de même que le gouvernement cherchent à contourner les contingents… Cet irrespect envers le peuple exercé par les acolytes de Bruxelles qui siègent à Berne illustre parfaitement le divorce entre le peuple et son élite et la lente décomposition du système politique et démocratique de la Suisse. Ce ne paraît pas être le cas de l’Angleterre. Que le premier ministre britannique ait donne sa démission après le vote du Brexit, montre au contraire qu’il éprouve un certain respect pour le peuple car il est cohérent de dire qu’on ne peut pas défendre une politique que l’on a combattue auparavant. En Suisse, une telle chose est impensable. Même désavoués par le peuple, les conseillers fédéraux restent en place.

    Le resurgissement du la fibre patriotique n’explique pourtant pas tout. Les Anglais savent aussi raisonner terre à terre. Ils se sont dits qu’il y en avait marre de payer pour les autres alors qu’ils ont suffisamment de problèmes chez eux : chômage, islamisation massive des grandes villes, ghettoïsation, terrorisme, un taux de criminalité assez élevé. etc. Ils se sont dits que plutôt que de donner de l’argent aux autres, il valait mieux penser d’abord à soi-même. Chez les mondialistes multiculturels, ce raisonnement passe pour égoïste. Chez les autres, c’est le simple bon sens. Le même résultat sortirait des urnes si on donnait aux autres peuples riches la possibilité de s’exprimer sur la question. Et pourquoi ? Parce que c’est un raisonnement sain et juste. Il est insensé de demander des sacrifices à un peuple qui souffre déjà passablement dans son pays. Ce qui est injuste et égoïste, c’est la mondialisation sauvage car au nom d’une économie sans frontières, elle crée toujours plus d’inégalité entre les peuples forcés à se déplacer, de dépendance et de précarité chez les gens les plus pauvres. En engraissant les cadres, les bobos des métropoles, les décideurs économiques et politiques, et les fonctionnaires de l’UE, la politique de la mondialisation engendre les inégalités et le racisme qu’elle prétend combattre.

    Grâce à son peuple et grâce aux calculs stratégiques erronés de son élite trop convaincue que les Anglais voulaient rester au sein de l’UE, la grande nation qu’est l’Angleterre s’est réveillée. L’Angleterre relève la tête et regarde droit devant. L’Europe contient quatre grandes nations : l’Angleterre, la Russie, la France et l’Allemagne. L’Angleterre vient de se réveiller. Encore faudrait attendre pour voir si ce réveil est durable. La Russie est réveillée depuis la fin du régime sovietique et tellement réveillée qu’elle n’arrive même plus à dormir. La France continue obstinément de se renier et d’avoir honte de son passé, et l’Allemagne comme toujours tire son épingle de jeu dans le dos des autres. Elle exerce le pouvoir. Elle fait ce qu’elle a toujours su faire le mieux : travailler dur et imposer son pouvoir aux autres par la force. Et sa force, c’est actuellement l’Euro et l’austérité. Elle avance masquée sur l’échiquier de la guerre économique qu’on nous voile de concert derrière des beaux discours abstraits et vide de sens.

    La clique des moneymakers, des nihilistes, des cyniques, et des cruels rationalistes qui nous gouvernent se fiche éperdument d’être aimée. Les peuples ne les aiment pas mais ils s’en fichent. Tout ce qu’ils veulent, c’est imposer à tout le monde la nouvelle société. Et d’amasser chaque jour un peu plus de pactole, peu importent les dégâts qu’ils causent.

    Leurs mépris et leur dégoût de la vie sont incommensurables.

    Il nous faut en finir avec ces ogres voraces et sans scrupules, formés pour tuer la vie. Les gens n’ont pas besoin de leurs progrès et de leurs belles phrases encore moins. Ils ont besoin de choses concrètes, de leur pays et de leur langue ; de postes de travail à proximité, de sécurité et d’infrastructures. Ils ont besoin de la liberté d’entreprendre, d’une économie de proximité, d’une économie régionale et locale. Personne n’a envie d’acheter des produits chinois mais on n’a guère le choix. Ils ont besoin de propriété privée, ils ont besoin de faire des économies, ils ont besoin d’échanges et de partage.

    Ils ont besoin d’avoir un chez soi, de vivre, d’être heureux, de fonder une famille. Ils ont besoin de prospérité. Ils ont besoin d’être reliés à quelque chose ; ils ont besoin de sens, de plénitude et d’amour.

    Ils ont besoin de clarté, de courage et de détermination. La précarité est la dernière chose dont ils ont besoin. Mais c’est la première chose qu’on leur offre. 

    Lars Klawonn

    Journaliste culturel, collaborateur au journal La Nation (Lausanne), à la revue Choisir (Genève) et à la Nouvelle Revue Universelle

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  • Juste avant ses 67 ans, Amanda Lear prend sa retraite.  Pas Laurent Fabius, ni... Alain Juppé !

     

    Mur-bleu gds.jpgOn trouve de tout, on lit et on entend de tout dans les médias : le plus souvent, c'est le pire, et nous ne nous gênons pas pour le dire, parfois presque quotidiennement, en dénonçant la « cléricature médiatique », les journaleux confondant carte de presse et carte de parti. Nous n'en sommes que plus à l'aise pour signaler les quelques fois où - chose étonnante ! - c'est le meilleur que, tout d'un coup, croyant rêver, l'on entend...

    Comme ce jeudi 20 octobre, à 6h50, sur France info, juste avant le 7-9 de Fabienne Sintès, régulièrement « épinglée » ici. Guy Birenbaum fait une entrée en fanfare, déclarant, l'air goguenard et le ton manifestement enjoué « Amanda Lear prend sa retraite ! ». On est surpris et de l'annonce (dont, franchement, on se fiche un peu; et puis, il y a tellement plus grave en ce moment...) et, surtout, de l'humeur manifestement joyeuse et rigolarde du dit Birenbaum.

    Et il commence sa courte chronique en citant l'actrice : «...Je ne supporte plus de me voir à la télé... de me maquiller tous les jours... d'être dans l'oeil du public...»; puis il conclut : « Amanda Lear vient d'annoncer son départ à la retraite l'an prochain, après 40 ans de carrière...»

    On écoute toujours, toujours surpris, en se demandant toujours ce que tout ce discours vient faire là. Et puis, on va très vite comprendre, et, franchement, là, cela va devenir intéressant. et on ne regrettera plus d'avoir écouté ! Car il va y avoir une leçon politique : Birenbaum signale que ce qui vaut pour cette artiste ne vaut pas pour... les hommes politiques; en tout cas, en France...

    Amanda Lear a sorti son premier album en 1977, « le Moyen-Âge ! », dit Birenbaum qui signale que, moins d'un an après, un conseiller technique au Ministère de la Coopération, du nom d'Alain Juppé, âgé de 33 ans et déjà à la chevelure « plus dégarnie qu'Amanda » se présentait à sa première élection législative dans la 1ère circonscription des Landes, où il devait d'ailleurs être battu.

    Le premier mai prochain, Amanda partira, Alain sera toujours là, persifle l'impertinent; pourtant, lui aussi aura 40 ans de carrière, mais il ne prendra pas sa retraite. Retraite politique, s'entend, précise le persifleur, devenu presque accusateur, puisque, pour la retraite professionnelle, c'est déjà fait : Alain Juppé a pris sa retraite d'Inspecteur des Finances à l'âge de 57 ans, en ayant cotisé 38 ans et 3 mois.

    « In cauda venenum » : voilà ce qu'a fait, dit Birenbaum, celui qui propose que les Français prennent leur retraite à... 65 ans !

    Mais ce n'est pas fini : il y en a pour le camp d'en face aussi (si tant est que ce soit « le camp d'en face ...). Et là, Birenbaum redevient narquois et goguenard, ce qui fait plus mal encore : « Il y a mieux - dit-il. Celui qui validera le résultat de l'élection présidentielle de 2017, c'est-à-dire le président du Conseil Constitutionnel, Laurent Fabius, a pris sa retraite du Conseil d'Etat en 2001, à l'âge de 55 ans !...»

    Et Birenbaum de conclure par une chute que nous pouvons reprendre intégralement à notre compte : « Chapeau, messieurs ! Retraite chapeau, bien sûr...» 

     Amanda Lear, artiste, à l'exposition Jean-Paul Gaultier à Paris, le 30 mars 2015.

    Pour écouter, cliquez sur l'image

  • Provence • Graveson, ce soir vendredi 21 octobre, conférence d'Hervé Casini sur Joseph Roumanille

    CREDD'O, Centre pour que vive la culture d'Oc, est l'organisateur de cette conférence 

    Graveson, vendredi 21 octobre 2016 

    Conférence

    Roumanille.jpgJoseph Roumanille et « les Blancs du Midi »

    par Hervé CASINI,

    Directeur territorial CD 13, Doctorant Aix-Marseille Université 

    On sait que Roumanille fut moins un « ultra » royaliste qu'un légitimiste de coeur et de tradition. On sait moins, par contre, que la Provence de son temps, celle des lendemains de l'Empire, fut terre « bénie » pour les idées et les actes contre-révolutionnaires, au point que l'on pourrait sans exagération parler d'une « geste » de la Provence blanche.

    L'intervention d'Hervé CASINI se propose donc de faire revivre des instantanés de cette aventure royaliste, à travers des personnalités et des évènements parfois bien oubliés, et bien évidemment illustrés de lectures du père du Félibrige. 

    Vendredi 21 octobre 2016 à 20h30, Espace culturel, GRAVESON

    CREDDO
    12, avenue Auguste Chabaud  13690 GRAVESON
    Tél.: 04 32 61 94 06 - Port.: 06 87 31 11 03
    ass.creddo@wanadoo.fr - 
    www.creddo.info
    Du mardi au vendredi - De 9h00 à 12h00 et 14h00 à 18h00

     

  • Mathieu Bock-Côté : après la polémique, ce qui restera du livre de Patrick Buisson

     

    Par Mathieu Bock-Côté    

    L'essai de Patrick Buisson a déclenché les passions, mais sous l'angle des confidences à l'endroit de l'ancien président. Mathieu Bock-Côté, pense au contraire que La cause du peuple est d'abord et avant tout un livre d'analyse politico-philosophique de notre époque [Figarovox, 18.10]. Cette chronique brillante - et selon toute vraisemblance pertinente pour qui n'a pas encore lu le livre de Patrick Buisson - porte, elle aussi, son regard très en profondeur non seulement dans l'essentiel de cet ouvrage mais aussi dans les maux dont souffrent nos sociétés - la société française tout particulièrement - et dans les perspectives et conditions d'une possible renaissance. Il y a là de très belles et très sûres réflexions qui intéressent au premier chef les royalistes, les patriotes et, au delà, tous les Français qui selon l'expression de Thierry Maulnier « persistent à aimer la France et à ne pas désespérer d'elle ».  Lafautearousseau 

     

    3222752275.jpg« Un brulot ». Un « livre à charge ». Un « règlement de comptes », ajoutèrent certains. C'est ainsi qu'on a accueilli La cause du peuple (Perrin, 2016), le dernier livre de Patrick Buisson, en prenant bien la peine de rappeler, comme à l'habitude, tout son parcours idéologique, comme s'il fallait mettre en garde le commun des lecteurs contre lui. Ces mises en garde faites, on a tout fait pour réduire cet ouvrage à une compilation de confidences et d'indiscrétions, comme s'il se livrait à la manière d'un petit tas de secret sur la Sarkozie. En gros, ce serait un livre de ragots. Comment ne pas voir là une autre preuve que la plupart du temps, les journalistes ne lisent pas vraiment les livres dont ils parlent ? Ou s'ils les ont lus, qu'ils se fichent bien de l'essentiel. Ou alors, peut-être ont-ils décidé d'enterrer celui qu'on veut à tout prix faire passer pour un mauvais génie ? Chose certaine, ils ne se sont pas intéressés à l'analyse de notre situation historique que Buisson a pris la peine d'élaborer sur plus de 400 pages, avec un bonheur d'écriture indéniable: on se contentera d'y coller une sale petite étiquette radioactive pour en faire un infréquentable personnage. Le vrai pouvoir de la gauche médiatique, c'est de décerner des certificats de respectabilité auxquels on prête encore de la valeur.

    Et c'est dommage. Très dommage. Car La cause du peuple est probablement un des livres les plus importants parus ces dernières années - j'ajouterais, un des plus passionnants. Si Buisson joue à sa manière le rôle du chroniqueur des années Sarkozy, qu'il a accompagné de 2005 à 2012 en voulant en faire le héraut de la France telle qu'il se l'imagine, il nous propose surtout, dans cet ouvrage, une puissante analyse de notre temps. Il croise la psychologie politique, la philosophie politique et l'anthropologie politique et son regard va très en profondeur. Il s'agit de faire un portrait de l'époque à travers la présidence d'un homme qu'il aurait souhaité frappé par la « grâce d'État » mais qui n'est jamais vraiment parvenu à faire quelque chose de son incroyable énergie, comme s'il était paralysé par son désir de reconnaissance par les branchés et les élégants, représentés à ses côtés par son épouse. Sarkozy, pour Buisson, est d'abord l'histoire d'un talent gâché, d'une immense déception. C'est l'histoire d'un homme qui aurait préféré l'agitation à l'action, en confondant l'hyperactivité médiatique et le travail de fond. Il n'aura pas su saisir la part sacrée du politique, la symbolique sacrificielle du pouvoir. Le pouvoir devait le conduire dans la jet-set mondiale où il jouirait, enfin riche, de son ascension sociale parfaitement réussie.

    On le sait, Patrick Buisson a été grand stratège du sarkozysme électoral en 2007, c'est-à-dire d'une campagne misant sur la transgression du politiquement correct en mettant de l'avant la notion d'identité nationale, longtemps concédée par la droite « républicaine » à la droite populiste. Buisson en était convaincu : il fallait mener la guerre culturelle à une gauche depuis trop longtemps hégémonique dans le monde des idées. Mais cette notion n'avait rien d'un hochet rhétorique chez lui. Au contraire, à travers elle, il était possible de renouer avec la part conservatrice de la droite et plus fondamentalement, de sortir d'une vision strictement économique de l'homme, qui passe souvent pour la seule rationnelle, surtout à droite, où on croit répondre aux besoins de l'âme humaine avec une approche strictement comptable. L'identité nationale ouvrait, pour Buisson, sur la part symbolique et anthropologique de la communauté politique : cette part, qui se dérobe à l'artificialisme sociologique, est probablement la plus importante. L'identité nationale permettait de faire une brèche dans une mythologie progressiste glosant sans cesse sur les valeurs républicaines pour mieux occulter l'identité historique de la France.

    C'est cette part que Buisson cherchera à mettre de l'avant pendant cinq ans, en invitant Nicolas Sarkozy à se l'approprier. Qu'il s'agisse de la question de l'autorité de l'État, de l'immigration ou des questions sociétales, Buisson revient toujours à la charge en rappelant une chose fondamentale : le peuple français fait une expérience pénible de sa désagrégation. Ce constat est vrai pour l'ensemble des peuples occidentaux. Il voit ses symboles s'égrener, ses repères se brouiller, son identité s'émietter. Il se sent de plus en plus devenir étranger chez lui. Ses aspirations profondes sont étouffées, et mêmes déniées. On les présente comme autant d'archaïsmes ou de phobies alors qu'il s'agit d'invariants anthropologiques que la civilisation avait traditionnellement pris en charge et mis en forme. La vocation du politique, nous dit Buisson, est d'abord conservatrice: il s'agit de préserver une communauté humaine, qui est une œuvre historique vivante, et non pas toujours de la réformer pour l'adapter à la mode du jour. Il y a dans le cœur humain un désir de permanence qu'on doit respecter. Lorsqu'on le nie, on pousse l'homme à la solitude extrême, puis à la détresse.

    Buisson souhaite reconstituer le peuple français, et pour cela, il croit nécessaire de renouer politiquement avec lui. Alors que les élites ne savent plus défendre une souveraineté de plus en plus vidée de sa substance, il faut aller directement au peuple pour reconstituer une véritable puissance publique. C'est en puisant directement dans la légitimité populaire que Buisson entend régénérer le pouvoir, le déprendre des nombreuses gangues qui l'enserrent comme le droit européen ou international ou encore, les nombreux corporatismes qui entravent la poursuite de l'intérêt général. Mais, ajoute-t-il, la gauche ne pense pas trop de bien de ce retour au peuple, puisque depuis très longtemps, elle se méfie des préjugés du peuple, qui se montre toujours trop attaché à ses coutumes : elle rêve d'une démocratie sans le peuple pour la souiller de ses mœurs. C'est l'histoire du rapport entre le progressisme et le peuple dans la modernité. Dans le cadre de la campagne de 2012, Buisson cherchera quand même à convaincre Nicolas Sarkozy de miser sur une politique référendaire qui pourrait faire éclater le dispositif annihilant la souveraineté. Il n'y parviendra pas vraiment, même s'il poussera le président-candidat à renouer avec une posture transgressive.

    Mais un peuple n'est pas, quoi qu'en pensent les théoriciens des sciences sociales, une construction artificielle qu'on peut créer et décréer par décret. Et c'est en puisant dans son histoire qu'il peut renaître, en retrouvant ses racines les plus profondes. L'histoire est chose complexe : les formes qu'elle a engendrées peuvent se métamorphoser, renaître, et c'est dans cette optique que Buisson revient sur la question des racines chrétiennes de la France. Formée dans la matrice du christianisme, la France s'est couverte au fil de l'histoire d'églises, avant de les déserter assez brutalement au vingtième siècle - il faut dire qu'on a aussi cherché violemment à lui arracher ses racines chrétiennes avant cela. Dans un monde marqué par l'esprit de conquête d'un certain islam, par une immigration massive et par une déliaison sociale de plus en plus brutale, la France est prête à se réapproprier son héritage chrétien à la manière d'une « ressource politique immédiatement disponible » (p.322). Le catholicisme s'offre non plus nécessairement comme une foi mais comme une culture ayant permis aux Français d'accéder à la transcendance et vers laquelle ils peuvent se retourner à la manière d'une identité civilisationnelle.

    On me pardonnera de le redire, mais on aurait tort de voir dans cet ouvrage essentiel une bête charge contre un homme désaimé. En fait, quiconque recense La cause du peuple est condamné à ne rendre que partiellement compte de l'exceptionnelle réflexion qui s'y trouve. Buisson, en fait, fait le portrait de la misère d'une époque qui a le culot de se croire presque irréprochable alors qu'elle pousse les hommes à la misère affective et spirituelle et finalement, à une solitude si violente qu'elle représente peut-être la pire misère qui soit. En creux, il formule un programme de redressement qui est moins fait de mesures ciblées que d'un appel à renouer avec une idée de l'homme autrement plus riche que celle qui domine en modernité avancée : il n'y aura pas de réforme politique sans réforme intellectuelle et morale, dirait-on. L'homme politique ne doit plus voir devant lui une société flottant dans un éternel présent où se meuvent des individus bardés de droits mais un peuple historiquement constitué. Et il doit moins se présenter comme un habile gestionnaire du présent que comme un homme incarnant le passé, le présent et l'avenir d'une civilisation.

    Si Nicolas Sarkozy savait parler et faire de bons discours, il ne savait finalement pas incarner sa fonction et encore moins son pays. À lire Patrick Buisson, c'était un comédien de talent qui n'avait pas de vocation sacrificielle. Buisson a échoué a en faire le grand homme qu'il aurait peut-être pu être. Pouvait-il en être autrement ? On comprend pourquoi la figure du général de Gaulle hante les pages de La cause du peuple. Mais il ajoute : « de n'avoir pas réussi la mission que je m'étais donnée ne prouve rien. D'autres, je le sais, viendront après moi pour dire et redire que ne font qu'un la cause du peuple et l'amour de la France » (p.442). Un pays dure tant que dure dans le cœur des hommes le désir qu'il persévère dans son être : la flamme de la résistance doit toujours être portée pour un jour le faire renaître mais il arrive qu'ils soient bien peu nombreux à la maintenir. Ce qui habite Patrick Buisson, manifestement, c'est l'espérance d'une renaissance française.

    La cité a quelque chose de sacré : à travers elle, l'homme fait l'expérience d'une part essentielle de lui-même, qui le transcende, qui le grandit, qui l'anoblit. « Aimer la France, dit-il, ce n'est pas aimer une forme morte, mais ce que cette forme recèle et manifeste d'impérissable ». Et Buisson ajoute : « Ce n'est pas ce qui mourra ou ce qui est déjà mort qu'il nous faut aimer, mais bien ce qui ne peut mourir et qui a traversé l'épaisseur des temps. Quelque chose qui relève du rêve, désir et vouloir d'immortalité. Quelque chose qui dépasse nos pauvres vies. Et qui transcende notre basse époque. Infiniment » (p.442-443). La cité est gardienne d'une part de l'âme humaine et elle ne saurait bien la garder sans un véritable ancrage anthropologique. Mais elle ne saurait, heureusement, se l'approprier complètement et il appartient aux hommes qui croient à la suite du monde de la cultiver, d'en faire le cœur de leur vie, pour transmettre ce que l'homme ne peut renier sans se renier lui-même, pour honorer ce qu'on ne saurait oublier sans s'avilir intimement.

    « Un peuple n'est pas, quoi qu'en pensent les théoriciens des sciences sociales, une construction artificielle qu'on peut créer et décréer par décret. »

    Mathieu Bock-Côté 

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

  • Nicolas Doze, un « chroniqueur éco » de grand talent sur BFM-TV...

     

    Mur-bleu gds.jpgCe n'est pas la première fois que nous évoquons ici Nicolas Doze, cet excellent vulgarisateur d'un sujet parfois difficile, voire rebutant pour le grand public : l'économie.

    De par son sujet - probablement - mais aussi parce qu'il doit l'être au fond de lui-même, Nicolas Doze n'apparaît pas comme un esprit sectaire, dogmatique, confondant sa carte de presse avec la carte d'un parti. Il parle juste et vrai, s'en tient aux faits et s'abstient de tout commentaire ou jugement partisan. Ce qui, dans un monde journalistique où le politiquement correct règne quasiment en maître, mérite d'être salué...

    Ecoutez les 2'34 de cette courte « chronique éco » (courtes, donc pédagogiques et assimilables par le grand public, toutes ses chroniques le sont) : passée la première minute où il annonce deux bonnes nouvelles pour notre économie, Nicolas Doze commence à établir avec justesse et vérité un état des lieux de la situation globale de la France : ses points faibles, qu'il ne cache pas, bien au contraire (ses « trois boulets »+ : fiscalité trop lourde et inefficace, rigidités administratives, dépense publique...) et que nous ne cessons de dénoncer; mais aussi ses points forts, son attractivité malgré tout, et les multiples raisons de celle-ci....

    L'ensemble est instructif, intéressant et juste ; et, surtout, dans la morosité ambiante, où l'anxiogène est presque partout, Nicolas Doze donne des raisons d'espérer : l'écouter, c'est comme respirer un grand bol d'air frais dans notre monde radio-télé si pollué par le conformisme et le parti-pris, à sens unique (de gauche) évidemment; et si déprimant, le plus souvent, à entendre tous ces prophètes de malheur nous expliquant que la France est finie ...

    Sa conclusion, que vous allez entendre, nous la faisons nôtre, bien sûr, et c'est tout le sens de notre combat politique pour un changement d'Institution. 

     

    Attractivité et effet Brexit

  • Najat Vallaud Belkacem, ministre de l’Education nationale, ce n'est pas l'érudition qui l'étouffe !

     

    Mur-bleu gds.jpgLe 23 septembre dernier, nous avions critiqué notre ministre de la des-Education nationale, qui s'était couverte de ridicule en réagissant aux propos de Nicolas Sarkozy sue « nos ancêtres les Gaulois » *. Elle avait commencé sa déclaration par un vaniteux « la ministre de l'Education nationale que je suis connaît parfaitement... etc. etc. »  Sauf qu'elle se plantait sur toute la ligne, confondant l'auteur du livre évoqué avec un autre, ne donnant pas le titre exact, citant comme soi-disant « première phrase » une phrase tirée d'un autre ouvrage... Bref, comme disent les élèves en cours de récré, elle s'était « vautrée », et en beauté ! Les plus cultivés des dits élèves (si, si, il y en a toujours...) en rigolent encore sous les préaux...

    Un lecteur nous a envoyé la lettre écrite, de son côté, par un professeur agrégé d'Histoire, à notre ministre, aussi ignorante que prétentieuse : nous ne résistons pas au plaisir de de lui céder la parole.

     

    AVT_Jean-Michel-Lambin_5546.jpgMadame Vallaud Belkacem, Ministre de l’Education nationale     

     

    Vous avez voulu répondre à l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy : « La ministre de l'Éducation que je suis connaît PARFAITEMENT les premières phrases de ce livre, Tour de France par deux enfants, d'Ernest Lavisse, sous la IIIe République : « Autrefois, notre pays s'appelait la Gaule et les habitants les Gaulois. ».   Pas de bol, comme dirait votre chef de l’Elysée, car, ce faisant, vous commettez une série d’erreurs historiques :

    1. La phrase en question n’est nullement la première phrase du Tour de France par deux enfants, livre qui n’est pas de Lavisse, mais de G. Bruno, pseudonyme d’Augustine Fouillée. Ce manuel de lecture commence par une évocation de la guerre de 1870 : « Par un épais brouillard du mois de septembre, deux enfants, deux frères, sortaient de la ville de Phalsbourg en Lorraine […] par la porte de France. »  Ce manuel scolaire ayant été tiré à 8,5 millions. d’exemplaires, je m’étonne que « la ministre de l’Education que [vous êtes] » l’ignore.

    2. Ce manuel n’était pas seulement en usage « sous la III° république » mais aussi sous la IV°, bien marquée à gauche, et durant les débuts de la V° République.  

    3. Lavisse, dans ses manuels de Cours moyen et Cours moyen et Certificat d’Etudes, Armand Colin, réédition 1929 et 1934, ne dit rien de cela ; il parle du pays et non du peuple : « Il y a deux mille ans, la France s’appelait la Gaule. La Gaule était habitée par une centaine de petits peuples », ce qui est historiquement exact ; il ne s’agit pas d’un « roman historique » que vous et vos semblables, notamment les socialistes historiens, stigmatisez. Si vous aviez quelque connaissance du latin, que vous détestez tant, vous sauriez que Jules César écrivit les « Commentarii de Bello Gallico ».     Vous ajoutez ensuite : « Oui, il y a parmi nos ancêtres des Gaulois, mais aussi des Normands, des Celtes, des Burgondes… Les Niçois nous ont rejoints, les Corses, les Franc-Comtois, la Guadeloupe, la Martinique et puis après aussi des Arabes, des Italiens, des Espagnols… C’est ça la France. »

    Vous commettez à nouveau plusieurs fautes historiques dans ce bric-à-brac :

    1. Erreur qu’un élève de sixième (d’avant votre réforme du collège) n’aurait pas commise : les Celtes sont les Gaulois habitant la Gaule centrale, la Gaule celtique, « qui ipsorum lingua Celtae » nous dit César livre I, 1, entre Gaule Belgique et Gaule Aquitaine. Mais comme vous méprisez le latin…  

    2. Vous mélangez allègrement peuples et territoires et, apparemment, la chronologie des invasions n’est pas votre tasse de thé, même au harem (d’Archimède).

    3. Vous considérez comme autres ancêtres des Français, des peuples qui étaient éminemment Gaulois comme les « Franc-comtois », en réalité le peuple gaulois des Séquanes qui vivaient, après le traité de Verdun de 843, dans la Lotharingie de Lothaire et non dans la Francia occidentalis de Charles le Chauve. Mais à Sciences po, je doute qu’on enseigne le traité de Verdun et la naissance de la Lotharingie.

    4. Il serait bon et même nécessaire de rappeler que ces invasions ne concernaient que quelques dizaines de milliers d’hommes, voire quelques milliers pour ce qui est des Normands, alors que la Gaule gallo-romaine était peuplée de 10 millions de Gaulois, soit 1/6 de l’empire romain, alors que la France compte 10 millions d’habitants vers le XIIème siècle, 20 millions sous Louis XIV et près de 30 millions au début de la Révolution. D’un point de vue génétique les apports des peuples germaniques, des Normands et des pillards Sarrazins et Maures au Moyen Age et Barbaresques, du XVème siècle à juillet 1830 – que vous devez bien connaître – et autres « migrants » et envahisseurs ont été démographiquement infimes, au total et sur 15 siècles, de l’ordre de 4 ou 5 %. Les historiens sérieux, au premier rang desquels Fernand Braudel dans L’identité de la France, livre dont le titre seul doit provoquer chez vous un haut-le-cœur, et Pierre Chaunu, soulignent que, jusqu’au XIXème siècle, la population de la France était à plus de 90 % héritière des gènes des gallo-romains. La France terre d’immigration est une légende (une sorte de « roman historique de gauche et anti-français ») colportée dans la bobosphère des journaleux/show-bizeux/cultureux parisianistes, faux historiens mais vrais pseudo–intellectuels – sans le « z’ ».

    5. Dans votre énumération vous oubliez – mais je doute que ce soit un hasard – les Arméniens, survivants du génocide perpétré par vos grands amis musulmans, les Turcs.  Par ailleurs, aveuglé par votre idéologie multiculturaliste, vous faites un contre-sens sur ce qu’a dit notre ancien Président de la République : il ne dit pas que seuls les Français nés Gaulois, sont Français, il dit exactement le contraire : on ne nait pas Français / Gaulois, on le devient ; il parle comme de Beauvoir ! Cela devrait plaire aux féministes hystérisées de votre entourage…  Puisque vous prétendez « connaître parfaitement » le Lavisse, vous devriez, et vous auriez dû, Madame le Ministre, vous inspirer du frontispice où Ernest Lavisse s’adresse à l’Enfant (et non l’« apprenant » cher aux ayatollahs de l’Education qui grouillent et scribouillent dans votre ministère) : « Dans ce livre tu apprendras l’histoire de la France. Tu dois aimer la France parce que la nature l’a faite belle, et parce que son histoire l’a faite grande ». Cela aurait évité la destruction de son histoire et de l’Histoire en général ainsi que la francophobie qui règne dans les programmes et manuels d’histoire de la réforme du collège de 2016.     

    Veuillez croire, Madame le ministre, à l’expression de ma considération.    

    Jean–Michel Lambin

    Agrégé d’histoire, ancien professeur en Hypokhâgne et Khâgne   

  • Islam, immigration : quand Hollande dynamite les restes de la gauche morale

     

    Par Gilles William Goldnadel

    Si les propos du président sur les footballeurs ou les magistrats ont choqué, ceux sur l'islam et l'immigration ont provoqué moins de remous. Gilles-William Goldnadel - dit Le Figaro - s'étonne de ce silence qui traduit la gène d'un « camp du Bien » en mauvaise posture. [Figarovox 17.10]. Mais cette remarquable chronique fait bien plus que marquer son étonnement. Bien plus que pointer la gêne du « camp du Bien ». Elle sous-entend leur désarroi et peut-être la proximité d'un grand dévoilement. Celui qui déchirera ce voile - politique et médiatique - qui interdit pour l'instant encore que ce que pensent les Français très majoritairement au fond d'eux-mêmes - le Pays Réel - puisse être universellement reconnu et proclamé. Notre accord avec ce qu'exprime ici Gilles-William Goldnadel va de soi; est une évidence.  Lafautearousseau  

     

    495725162.jpgEt si, sans le vouloir, François Hollande avait rendu enfin un signalé service à la France ?

    On aura beaucoup disserté sur ses confidences vespérales à deux journalistes d'un quotidien du soir, mais il n'est pas sûr que l'on en ait tiré la leçon principale.

    On a vitupéré une incontinence médiatique indigne d'un souverain républicain. Et on a eu raison.

    On s'est questionné légitimement sur l'économie de son temps par un homme affairé et dont on imagine qu'il devrait être ménager d'occupations futiles et subalternes.

    On a critiqué à juste raison l'insulte faite à une magistrature française taxée de lâche par le premier garant de son indépendance.

    On peut, et l'on devrait plus souvent, reprocher à certains juges, syndiqués ou non, leur tropisme idéologique, à d'autres leur obsession pour l'avancement, à quelques-uns encore leur indolence professionnelle. On ne voit pas pour quelle raison magique, ce corps serait préservé d'une maladie nationale qui n'a rien d'orpheline. Et il est vrai encore que ce métier et ses représentants n'ont pas un goût immodéré pour la critique. De là à prétendre, comme le premier des Français, que l'ensemble de celui-ci serait atteint, c'est pratiquer une généralisation erronée et blessante.

    On a, également à bon droit, condamné les propos officieux de notre premier officiel sur la débilité intellectuelle de nos footballeurs nationaux. On peut ici encore - c'est même recommandé - considérer certains professionnels du ballon rond comme de parfaits anti-modèles pour la jeunesse française. On peut regretter, comme François Hollande, « une communautarisation, une segmentation, une ethnicisation (sic) » de ce sport, mais Benzema, Cantona, Ribéry, Anelka et quelques autres n'incarnent pas à eux seuls le football tricolore.

    En revanche, je n'ai point entendu un concert de protestations touchant à l'expression par le chef de l'État de sa pensée profonde sur l'islam et l'immigration. Alors qu'il s'agit des deux questions qui fâchent le plus, les Français, y compris les plus vétilleux, n'ont pas été fâchés des propos officieux et pourtant détonants de leur président.

    Je ne me lasserai pas de les reproduire après Vincent Trémolet de Villers (le Figaro du 13 octobre) : « il y a des choses qui les taraudent (les Français), ils arrivent dans un train, ils voient des barbus, des gens qui lisent le Coran, des femmes voilées… Il y a des choses qui marchent très bien et l'accumulation de bombes potentielles liées à une immigration qui continue. Parce que ça continue ».

    Sur ces déclarations de Nadine Morano qui lui valurent l'opprobre et la moquerie médiatique et politique, y compris dans son propre camp : « Je suis convaincu que, quand on interroge les Français, ils sont majoritairement sur sa position. Ils pensent : " on est plutôt des blancs, il y a plus de blancs que d'autres" »…

    Sur l'immigration invasive : « je pense qu'il y a trop d'arrivées, d'immigration, qui ne devraient pas être là.… C'est Sisyphe ! On les fait parler Français, et puis arrive un autre groupe, il faut tout recommencer. Ça ne s'arrête jamais… donc, il faut à un moment que ça s'arrête ».

    Sur l'islam, et sans craindre l'amalgame devant pourtant deux représentants d'un journal ombrageux : « il y a un problème avec l'islam, c'est vrai. Nul n'en doute ». Le voile ? : « Un asservissement »…

    Sur la poussée migratoire : « On ne peut pas continuer à avoir des migrants qui arrivent sans contrôle, dans le contexte en plus des attentats ».

    Enfin, sur le risque d'affrontements ethniques : « comment peut-on éviter la partition ? Car c'est quand même ça qui est en train de se produire : la partition ».

    Le plus important habite ici : l'ensemble des propos qui précèdent - s'ils avaient été prononcés par le même ou par quelqu'un d'autre à la télévision auraient fait l'objet d'une déflagration atomique - n'ont pas fait l'objet d'une contestation factuelle, morale ou politique générale.

    Celui qui les a prononcés n'est pourtant pas n'importe qui : il est le représentant officiel de la gauche morale, intronisé par le Parti Socialiste, oint par le suffrage universel.

    Celui qui les a prononcés ne les a pas contestés. Il ne s'en est pas excusé parce que nul ne lui a demandé de le faire. S'agissant des magistrats ou des footballeurs, le président était coupable d'une généralisation abusive qui lui fut reprochée. Touchant à la question migratoire ou islamique, nul aujourd'hui ne s'est hasardé à lui faire ce mauvais procès qui était de rigueur, il y a encore peu, pour cause de racisme.

    François Hollande pouvait dire impunément et sans avoir à le regretter ce qu'officiellement le clergé médiatique, politique et même épiscopal réprouve encore hautement contre l'avis des gens.

    L'étrange tragi-comédie des bavardages présidentiels qui aura sans doute épuisé définitivement le crédit d'un responsable déjà largement à découvert, aura eu au moins le mérite d'illustrer la folie de l'époque : il est désormais licite de penser convenablement à condition de ne pas le chanter, ce qui serait inconvenant.

    Qu'un maître en hypocrisie ait pu contribuer, à son corps défendant, au dynamitage de la plus formidable et dommageable hypocrisie du temps n'est pas le moindre signe du surréalisme de l'époque.

    Les tartuffes et les diafoirus interprètent leur dernier acte. Ils ont déjà modifié les dialogues. Mais le public ne connaît pas encore l'épilogue du drame.

    Il sait seulement qu'il a déjà trop payé. 

    Sur le risque d'affrontements ethniques : « comment peut-on éviter la partition ? Car c'est quand même ça qui est en train de se produire : la partition ».

    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain. Il est président de l'association France-Israël. Toutes les semaines, il décrypte l'actualité pour FigaroVox.

    Gilles William Goldnadel