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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1190

  • L’ultime manœuvre du clan Bouteflika pour tenter de prolonger le quatrième mandat présidentiel

    Le président Bouteflika en compagnie de Gaïd-Salah New Press.

     
    Par Bernard Lugan
    Historien et spécialiste de l’Afrique 

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    Ultime coup de poker

    Charles Maurras disait de la République qu’elle gouverne mal mais qu’elle se défend bien. L’on peut dire la même chose d’un régime algérien aux abois qui vient de tenter une ultime manœuvre pour prolonger sa survie.

    Car, en somme, ce qu’ont obtenu les millions d’Algériens qui manifestaient contre un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, c’est tout simplement le prolongement de son quatrième… Avec un report des élections et un régime maître du temps qui va désormais utiliser toutes ses courroies de transmission pour embrouiller la situation, diviser les contestataires et tenter toutes les provocations. Y compris celles qui pourraient conduire à un bain de sang afin de lui permettre d’apparaître comme le garant de la stabilité.

    La manœuvre réussira-t-elle ? Il est permis d’en douter car la ficelle est bien grosse. L’opinion algérienne n’est pas dupe et elle n’a plus peur ; d’autant plus que la police a déjà largement fraternisé avec la foule. Quant à l’armée, elle n’est plus le bloc monolithique des décennies passées et, à force de vouloir « finasser », le vieux général Gaïd Saleh  a fini par en perdre le contrôle. Désormais, en son sein, la nouvelle génération n’en peut plus du « chibanisme » ancré sur les références à une histoire que tous savent être fabriquée*.

    En définitive  cet ultime coup de poker du régime pourrait bien au contraire précipiter sa chute avec une épuration totale du système FLN et de ses prébendiers. 

    L’Algérie qui vient de sauter de l’avion avec un parachute en torche se demande si le ventral va s’ouvrir…   

    * Voir à ce sujet mon livre Algérie, l’histoire à l’endroit.

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    Le blog officiel de Bernard Lugan  

    Quelques articles sur le sujet dans Lafautearousseau ...

    Inquiétante fin de règne en Algérie
    Tristes nouvelles d'Algérie
    Bouteflika veut livrer l’Algérie aux islamistes
    Algérie : l’heure de vérité approche pour le clan Bouteflika
    Un ancien ministre algérien prédit l’effondrement de l’Algérie en 2019
    L'Algérie bientôt une urgence française ?
    Éric Zemmour : « Bouteflika, symbole du mal-être de l'Algérie »
  • Mais où est le grand juge ?

    Par Jacques Trémolet de Villers

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    Justice. Un pouvoir faible devient répressif faute de bien gouverner ; seule la canaille y trouve son compte. 

    Les agitations ne sont jamais un bon signe. Or la France est très agitée. 

    Les manifestations de Gilets jaunes ont servi de révélateur mais elles ont entraîné dans la même agitation des institutions qui doivent – par nature et par devoir – surmonter cette nervosité. La première de ces institutions est la Justice. Le 12 janvier, Édouard Philippe a déclaré devant l’Assemblée Nationale « Depuis le début des évènements, 1796 condamnations ont été prononcées par la justice et 1422 personnes sont en attente de jugement… plus de 1300 comparutions immédiates ont été organisées et 316 personnes ont été placées sous mandat de dépôt. »

    Comme l’écrit mon confrère Régis de Castelnau, « ces chiffres sont proprement ahurissants ». 2518 poursuites allant jusqu’au jugement, pour une institution qui ne trouve pas le temps pour traiter normalement les affaires normales, c’est une fièvre quarte. On risque le transport au cerveau ou la paralysie générale. De toutes les façons ce n’est pas le rythme de la bonne justice.

    Mais que fallait-il faire ?

    Ce que doivent faire, par fonction, les personnes chargées de la poursuite. Avoir le sens de l’opportunité. Poursuivre sévèrement et activement les casseurs et leurs organisations. Ne pas poursuivre les manifestants, même un peu énervés. S’en prendre aux gros, ou même surtout aux très gros, et laisser aller le reste. Les chiffres disent qu’on a fait l’inverse de ce qu’il était « opportun » de faire. C’est dire que le Parquet, maître des poursuites, ou a été guidé, ou a manqué de discernement – ou les deux à la fois.

    1156973.jpgNous retrouvons là la marque d’un pouvoir faible et, donc, autoritaire et répressif. On laisse passer les grosses infractions qu’on ne peut pas poursuivre parce qu’on n’a pas trouvé les coupables. Et, en compensation, on matraque les braves gens faciles à interpeller, à identifier et à sanctionner. Un tel chiffre signe une réalité sociologique : les Gilets jaunes sont de braves citoyens qui répondent devant la justice… Les vrais délinquants, les vrais casseurs ne sont pas 2518… au plus quelques dizaines. Et eux courent très vite, et on a du mal à les identifier… ils n’ont aucune garantie de représentation devant la justice.

    Après, le président de la République – mais peut-on encore employer ces mots qui ont, qu’on l’approuve ou non, une certaine solennité ! – peut aller dans les salles et les réfectoires des écoles, en manche de chemise, micro à la main, faire sa campagne… écouter… répondre, plaire… convaincre – l’effort, immense, est vain. Car ce n’est pas cela qui lui est demandé, en tant que chef de l’État, maître de la poursuite … et, en définitive, pour le justiciable, « grand juge » !

    Ce qui lui est demandé, c’est de gouverner, donc de prendre des décisions. Dire à ceux qui sont chargés de la poursuite des infractions : trouvez et jugez les casseurs, les incendiaires, les violents… protégez les autres, car je veux entendre leurs cris. Dire à ses services de renseignements, préfets, sous-préfets, policiers, etc. : enquêtez et renseignez-moi sur les causes de cette révolte. Enjoindre à ces préfets et sous-préfets de se rendre sur place, d’écouter et de transmettre.

    president-Emmanuel-Macron-salue-magistrats-15-janvier-2018-cassation-Paris_0_729_486.jpgEn réalité, Emmanuel Macron n’a confiance en personne, sauf peut-être en lui-même – c’est une qualité dans la vie quotidienne d’un bourgeois à Paris ou de province. « Ne t’attends qu’à toi seul, C’est un commun proverbe » Mais c’est un grave défaut pour un chef d’État. « Le monarque prudent et sage, De ses moindres sujets sait tirer quelque usage » … Messieurs les juges, les préfets, Monsieur le président de la République, délaissez vos mensonges et allez à nos Fables, celles de La Fontaine. Vous y trouverez des leçons pour le temps d’aujourd’hui.

    La preuve, Alain Juppé, condamné pour détournement de fonds publics, devient membre du Conseil constitutionnel, l’un des Sages. Tous les espoirs donc sont permis à tous les délinquants mais à une condition, « selon que vous serez puissant ou misérable… »   

    Jacques Trémolet de Villers

  • Syrie : L’illisible stratégie américaine

    Antoine de Lacoste 

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    L’Etat islamique ou Daech, est militairement vaincu. Après avoir conquis et administré, par la terreur, de vastes territoires à cheval sur l’Irak et la Syrie, l’ancien califat ne défend plus que deux kilomètres carrés de territoire à Baghouz, près d’Hajin, au sud-est de la Syrie.

    La chute de ce dernier réduit est imminente…depuis plusieurs mois. La bataille d’Hajin a en effet commencé en septembre.

    Des combattants kurdes, des peshmergas.jpgAprès six mois d’une laborieuse progression, les fantassins kurdes des FDS, (Photo) appuyés par l’armada aérienne de la coalition, piétinent toujours devant les derniers irréductibles du califat. Certes, de nombreux civils sont toujours sur place ; des prisonniers également. Et, selon une tactique éprouvée après des années de guerre, les djihadistes ont creusé un vaste réseau de tunnels ce qui compliquera les ultimes combats.

    Mais tout de même ! Les avions américains, selon leur habitude, ont déversé des milliers de bombes sur ce tout petit territoire, dont il ne reste pas un bâtiment debout. Les combattants de Daech n’ont plus un véhicule leur permettant de lancer des opérations suicide ou de contre-attaquer. La dernière tentative, faite à bord de pick-up, a été totalement annihilée par l’artillerie française, disposée à quelques kilomètres de là.

    Alors que se passe-t-il ?

    7578-tab.jpgTout simplement ce que le colonel Legrier (Photo) a expliqué dans l’article qui lui a valu tant de reproches de la part de la ministre Florence Parly. Les bombes ne suffisent pas ; elles sont même contre-productives en exaspérant la population civile, première victime de ces frappes massives. Quant aux fantassins kurdes, leur professionnalisme n’est guère démontré (ils se sont débandés à chaque offensive de Daech) et leur combativité est en chute libre. Pourquoi mourir au profit d’un allié et protecteur qui annonce qu’il va bientôt vous abandonner ?

    Cette piteuse fin de campagne montre toutes les limites de la stratégie américaine. Pour reconquérir Raqqa et Mossoul, le Pentagone a choisi de les détruire, tuant des milliers de civils. Que n’aurait-on entendu si les Russes avaient procédé ainsi à Alep ou dans la Ghouta ! Au cours des reconquêtes syriennes appuyées par l’aviation russe, seuls les immeubles abritant des combattants étaient visés.

    Alors bien sûr, ce petit réduit va finir par tomber. Mais quelle victoire politique pour Daech ! Une poignée d’hommes mettant en échec l’armada de la coalition pendant des mois, voilà qui ne peut qu’alimenter l’aura de l’Etat islamique.

    bagdad.jpgPlus personne ne comprend la stratégie de l’Amérique, si elle existe d’ailleurs : après avoir longtemps soutenu en sous-main des rebelles prétendument modérés, elle les a finalement abandonnés ;  puis elle a envoyé 2000 hommes et des moyens aériens considérables pour appuyer les Kurdes contre Daech : elle annonce finalement qu’elle s’en va, avant la fin de la bataille. Et dans le même temps, elle proclame qu’elle restera en Irak pour surveiller l’Iran, ce qui a naturellement soulevé un tollé à Bagdad. (Photo)

    Tout cela révèle une confusion sidérante mais aussi de profonds désaccords entre les différents centres de pouvoirs américains.

    Le bilan américain au Proche-Orient est décidément accablant.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste parmi les articles de dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Économie • La BCE ouvre les vannes pour retarder l’explosion à venir

    Par Marc Rousset    

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    L’économie mondiale va tout droit dans le mur car elle ralentit en dépit du laxisme monétaire des banques centrales, de l’hyper-endettement et des déficits publics des États.

    Au terme de sa réunion du 7 mars 2019, la BCE vient de laisser ses taux directeurs inchangés à 0 % jusqu’à la fin de 2019, au lieu de l’été 2019, et même très probablement jusqu’à 2020. Elle s’engage également à réinvestir sur le marché obligataire l’intégralité des remboursements de titres arrivant à l’échéance déjà à l’actif de son bilan, « pendant une période prolongée après la date à laquelle elle commencera à rehausser ses taux » , ce qui, en langage clair, signifie : pas avant 2021 ! Il est même précisé : « aussi longtemps que nécessaire pour maintenir les liquidités favorables et un degré élevé de soutien monétaire », ce que l’on pourrait traduire par : « pour l’éternité ».

    Et, cerise sur le gâteau, pressentant l’explosion à venir du côté des banques et de l’État italien, la BCE va encore beaucoup plus loin que la Fed américaine. Elle s’engage à perpétuer, de septembre 2019 jusqu’à mars 2021, une série d’opérations de refinancement exceptionnels TLTRO (Targeted longer-term refinancing operations) à taux zéro, voire négatifs, pour sauver les banques européennes, et plus particulièrement italiennes, menacées de faillite immédiate. La BCE nous assure qu’elle n’est pas à court d’instruments, mais ses digues semblent bien fragiles face à l’endettement public et privé qui continue d’augmenter tandis que la croissance économique ralentit de la zone euro jusqu’à la Chine et au Japon.

    ChineCroissanceFinance.jpg.560x300_q85_box-0,0,1000,537_crop_detail.jpgEn réalité, la crise économique a déjà commencé depuis 2015, date du premier ralentissement de la Chine. La situation se dégrade lentement d’une façon inexorable, tout comme la grenouille dans la casserole d’eau froide qui ne prend pas conscience de la mort qui approche lorsque l’on augmente d’une façon faible mais continuelle la température. Suite au surendettement mondial, le cygne noir déclencheur peut apparaître n’importe où. L’OCDE vient de constater, par exemple, que la dette obligataire des entreprises dans le monde a doublé en dix ans et met en doute leur capacité à rembourser les obligations. Le ratio d’endettement mondial est de 318 % du PIB, soit 49 % de plus qu’avant le pic de la faillite de Lehman Brothers. Selon certains experts, l’épargne mondiale serait en train de s’assécher.

    Bruxelles presse Rome de redresser la barre « avec des perspectives économiques qui s’assombrissent » et « une dette publique qui ne devrait pas diminuer dans les années à venir », tandis que le revenu citoyen démagogique du Mouvement 5 étoiles est lancé. La mesure devrait profiter à 1,3 million de personnes pour un revenu de 421 euros. Le risque est de détourner du travail de nombreux bénéficiaires, d’alimenter le travail au noir et d’enrichir la mafia, très impliquée dans des activités de main-d’œuvre pas chère. Quant à la banque Carige, elle supprime un quart de ses effectifs, souhaite réaliser une augmentation de capital de 630 millions d’euros, mais a échoué à lever 400 millions.

    Les États-Unis, malgré la hausse de droits de douanes, affichent un déséquilibre commercial, en 2018, de 621 milliards de dollars tandis que le déficit commercial avec la Chine s’est aggravé à 419,2 milliards de dollars. La croissance chinoise, qui était de 14,2 % en 1992, sera de seulement 6,2 % en 2019. Le montant des prêts intérieurs chinois dépasse les 230 % du PIB. Les États-Unis ralentissent tandis que l’empire du Milieu s’essouffle et empile les dettes, avec 50 millions d’appartements inoccupés, soit 22 % du parc immobilier national. Les exportations japonaises de composants et robots vers la Chine ont diminué de 17,4 %, nonobstant les menaces douanières de Donald Trump aux États-Unis.

    021481358946_web.jpgLe monde entier est tombé dans le piège des taux bas et de l’argent gratuit. Quand l’argent n’a plus de prix, tout le monde s’endette ! La croissance ne repose plus que sur la dette et l’émission laxiste de monnaie par les banques centrales pour injecter des liquidités. Sans les banques centrales, l’épargne ne pourrait pas financer les déficits publics des États et les besoins d’investissement des entreprises. Les taux d’intérêt devraient être aujourd’hui à 20 % et non pas à 0 % ! Avec 250.000 milliards de dollars de dettes à travers la planète, 1 % d’augmentation des taux d’intérêt correspond au PIB de la France ; le remboursement devient donc impossible.

    Le monde et la zone euro sont entrés dans une période où les banques centrales ne peuvent plus remonter les taux, ce qui prendra fin par l’explosion du Système, l’hyper-inflation vénézuélienne et la perte totale de la valeur des monnaies, avec un seul survivant : l’or.    

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Zemmour a raison : « Christianisme et islam, la fausse égalité »

     

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    CHRONIQUE - L'égalité mise entre les deux sert la nouvelle stratégie des militants islamistes qui veulent s'approprier la France. (Figaro Magazine du 8.03). Mais surtout, Zemmour rappelle le rôle essentiel du Christianisme dans la formation de la France. De sorte qu'on ne peut traiter sur un pied d'égalité dans notre pays le Catholicisme et l'une quelconque des autres religions.  LFAR

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    « L'idée est de mettre sur le même plan les deux religions pour faire oublier que c'est le christianisme qui a fait la France »

    Cela devient une habitude. Un réflexe. Quand on l'interroge sur les voiles islamiques imposées à des petites filles, le député LREM Aurélien Taché les compare aux serre-tête des jeunes filles dans les familles catholiques traditionnelles.

    Un an plus tôt, Christophe Castaner, alors délégué général de La République en marche, avait lui aussi évoqué les «voiles catholiques que portaient nos mamans». Formulation qu'il avait volée (et non voilée), presque mot pour mot (lui parlait de sa grand-mère) à Alain Juppé. On arrive ainsi, cerise sur le gâteau (ou sucre sur le loukoum), à Marlène Schiappa qui, quelques jours avant Taché, voyait une « convergence idéologique » entre « la Manif pour tous » et les « terroristes islamistes ». Et quand des protestations s'élèvent contre le « hijab running » de Decathlon, les uns et bien d'autres dénoncent « l'hystérie » anti-islamique qui gagne le pays.

    Cette « convergence idéologique » entre élus macroniens, ou apparentés comme Juppé, n'est pas un hasard. Peut-être pas une stratégie concertée, mais une communion de pensée. Pour ces gens-là, l'islam n'est rien d'autre qu'un christianisme des Arabes. Par ignorance, ils veulent croire qu'une religion en vaut une autre, qu'elles sont toutes à jeter dans le même sac des « opiums du peuple » ; ils parleraient volontiers des « trois religions du Livre », sans savoir qu'ils reprendraient ainsi une formule coranique. Ils ignorent qu'ils ne parleraient pas de laïcité sans le christianisme et que pour l'islam, laïcité signifie incroyance.

    DdvE7gBVAAAUixu.jpgAurélien Taché dit tout haut ce que le gros des troupes LREM pense tout bas lorsqu'il dénonce « le républicanisme guerrier » antimusulman, sans se rendre compte qu'à une « islamophobie » prétendue, il répond par une « christianophobie » décomplexée.

    L'idée de ces « islamophiles » est de mettre sur le même plan les deux religions pour faire oublier que c'est le christianisme qui a fait la France tandis que l'islam envisage de la défaire pour mieux la refaire.

    ba97582f8b304ad431e477657f70593d.pngL'égalité mise entre les deux sert la nouvelle stratégie des militants islamistes qui veulent s'approprier la France. D'où la phrase du salafiste à Alain Finkielkraut : « La France, elle est à nous. » D'où la formule récente de la novlangue universitaire et médiatique sur les « quartiers populaires » de banlieue.

    Certaines féministes, encore trop peu nombreuses, se rendent compte - enfin - que ces femmes voilées ne sont nullement soumises à leurs maris ou à leurs pères, mais sont des militantes qui veulent marquer la présence de l'Islam dans la rue, afin de démontrer sa force, et contraindre les « sœurs » musulmanes à les imiter. Cette logique séparatiste concerne aussi les hommes qui arborent avec ostentation leur djellaba pour se rendre à la mosquée.

    Ce militantisme islamique se sert de nos libertés et de notre compassion très chrétienne (les références mielleuses à nos « mamans » pour ces mères voilées qui accompagnent les sorties scolaires, que le ministre de l'Éducation n'a pas pu interdire à cause de la révolte de sa majorité parlementaire) pour imposer leur idéologie totalitaire. La Macronie, au nom de « l'État de droit » et du « refus de l'islamophobie » est bien l'idiot utile de ce projet conquérant.   

  • Quem vult Jupiter perdere, dementat…

    Par Hilaire de Crémiers 

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    Macron se croit au centre du jeu. Son univers s’effondre sur le plan national comme sur le plan international. Il maintient le cap… Vers les élections européennes. 

    Tout est fait pour rassurer les Français.

    Les statistiques officielles, comme il se doit, se plient ingénieusement aux souhaits du gouvernement. Par exemple, il a été annoncé, fin janvier, qu’il y avait moins de demandeurs d’emplois. C’était la formule utilisée : ah, que ces choses-là sont bien dites ! Ce qui signifierait par équivalence de termes que le chômage décroît, au-dessous de 10 %, vers 9 %, les 10 % étant considérés comme la barre décisive, au-dessous de laquelle la bataille de l’emploi peut commencer à être gagnée. Macron aurait réussi là où Hollande a échoué ; ce serait le premier fruit de sa politique de réforme. Croira qui voudra.

    Des chiffres non signifiants

    Les réalités prétendument appréhendées sont tellement disparates que ces chiffres perdent toute signification. Il est des territoires – et ils sont nombreux – où une partie de la population, peut-être la moitié, voire davantage, surtout jeune, ne travaille pas selon les critères habituels ; elle est tellement sortie des champs d’investigation qu’elle ne peut être intégrée dans les calculs. Le savent bien les détenteurs de l’autorité publique qui doivent et osent affronter le problème : allez demander à un maire de banlieue dans des zones défavorisées !

    La fausseté consiste encore à éliminer du comptage non seulement ce qu’il est convenu d’appeler les faux chômeurs – ce qui se conçoit et se pratique de plus en plus drastiquement – mais aussi bien tout ce qui ne répond pas aux normes du système de triage ! Il serait à la fois scientifique et moral de ne pas tenir compte de ce qui ne mérite pas d’être compté. Concrètement, le chômage structurel est durablement installé dans les zones où les pouvoirs publics n’ont en fait plus accès et donc n’ont plus de possibilité d’action. Mais ça, qui le dira ?

    1015010337.jpgIl en est de même des chiffres de l’immigration, présentés fallacieusement, comme l’a montré encore récemment Michèle Tribalat dans le numéro du mois de février de Politique magazine.

    Cette immigration ne fait qu’aggraver le phénomène du chômage et, pire, pour les mêmes raisons signalées plus haut, du chômage non véritablement comptabilisé. Qui peut compter ? Personne, bien sûr ! Et surtout pas les commentateurs officiels qui racontent n’importe quoi.

    Ces séries d’enchaînements de fausses politiques et d’analyses mensongères se constatent en tous domaines et à tous niveaux avec les effets désastreux que les Français endurent mais qui sont dissimulés par tout l’appareil officiel pour leurrer l’opinion. C’est systématique.

    Un peuple abandonné

    Le gouvernement a beau proclamer que la situation s’améliore, le Français moyen qui essaye de vivre de son travail, éprouve le sentiment contraire. Pas seulement pour les questions de sécurité ! La vie tout simplement. Il est affirmé que le pouvoir d’achat augmente et que la prime d’activité ou de complément de salaire, décidée par Macron en décembre, devrait satisfaire le bon peuple qui n’aurait plus de raison de pester contre la vie chère. Un cadeau ? Octroyé par le chef de l’État plein de commisération ? Soit, et alors ? Quel est le statut de ceux qui y ont droit ? Celui d’obligés ? Quelle amertume !

    gilets-jaunes_4097890.jpegLa partie la plus modeste de la population française et tout aussi bien ce qu’il est convenu d’appeler la classe moyenne, celle des gens qui vivent normalement et supportent le plus de prélèvements obligatoires, vivent dans un profond désarroi. Cela fait beaucoup de monde. Ce peuple, qui est fondamentalement le nôtre – encore –, se sent dépossédé de son héritage, privé de son unité, arraché à son histoire, dépouillé de sa liberté et abandonné dans une insécurité quotidienne, politique, sociale, économique. Pour nombre de nos compatriotes, rien ne sert plus à rien. C’est un « jour le jour », sans perspective et sans charme ; le phénomène n’est pas seulement périphérique ; il touche le fond des campagnes où les suicides se multiplient, et le cœur des villes où la tristesse se lit sur les visages.

    Avez-vous jamais pris les transports en commun aux heures de pointe et dans les cohues babéliques des matins et des soirs ? Qui se sent chez soi ? Lequel des dirigeants accepterait un sort pareil ? Imaginez seulement les plus beaux représentants de la caste dominante, imaginez-les lâchés au plus profond du 9-3 vers les 10 heures du soir et obligés de rentrer chez eux sans autre moyen que leurs jambes. L’expérience ne serait-elle pas divertissante et fructueuse ?

    I00017021.jpgLe peuple français ne bénéficie plus de cette amitié nationale qui est le plus précieux des biens. Cette amitié est infiniment plus que la plate solidarité d’une technocratie sans âme. Elle se vit dans la liberté du cœur et de l’esprit. Un Pompidou, encore, avec son sens de la France, en exprimait la force et la nécessité, lui qui refusait d’aviver les querelles du passé parce qu’il fallait que les Français s’aimassent entre eux et, d’abord, commençassent par s’aimer eux-mêmes dans leur histoire et leur génie.

    Notre régime n’est plus qu’un régime de haine. Le pouvoir devient une faction. Macron s’en rend-il compte ? Le voilà lancé à corps perdu dans la reconquête de son pouvoir , alors que ses conseillers les plus proches, ceux qui l’ont accompagné dans sa prise du pouvoir, le quittent les uns près les autres et que l’étrange Benalla dont nul ne sait au juste quel était le statut, sinon qu’il était un proche des plus proches, se trouve aujourd’hui en prison, son impunité ne pouvant résister à tant de mensonges et de passe-droits éhontés. Il avait des connivences dans tout l’entourage de Macron, jusqu’au sommet des institutions ! Qu’est-ce donc que la macronie ? Qu’est-ce que l’Élysée sous Macron ? Les sénateurs ont osé poser la question. Le gouvernement, du coup, les poursuit de sa vindicte. La macronie a cassé la société française, elle a procédé par effraction. Toute l’astuce de cette bande, de ses sbires et de ses sicaires, fut de se servir du dégoût des Français pour se hisser eux-mêmes au pouvoir et mieux les rejeter ensuite, et toujours en les culpabilisant.

    edouard_philippe_en_direct_du_finist_re_le_retour_032-00_10_13_21-4093405.jpgPauvres Gilets jaunes ! Que peuvent-ils espérer sinon d’être dénigrés, associés à tous les vices et les crimes ?

    À quoi sert leur révolte ? À diviser encore plus les Français et sur ces divisions à favoriser une stratégie électorale gagnante où Macron espère rejouer au plan européen la même partie qui l’a porté au pouvoir en France. Voilà des mois que ce stratagème prétendument démocratique est décrit dans ces colonnes ! Il se réalise sous nos yeux. Et peu importe que ce ne soit qu’à 25 % des voix ! L’important est de créer des clivages : progressistes européens et nationalistes rétrogrades !

    Le philosophe et académicien Alain Finkielkraut est-il agressé dans la rue par un islamiste et lui-même précise-t-il qu’il sait fort bien le sens de cette agression et qu’il ne convient donc pas de tomber dans le piège de pareille provocation, rien n’y fait. Des partis politiques à bout de souffle, des politiciens cyniques, des journalistes sans foi ni loi qui ont laissé la gangrène de l’islamo-gauchisme dévorer la société française, en profitent pour se refaire une virginité de bon aloi et reprendre leur rôle de professeurs de morale. Avec l’idée maintenant de criminaliser l’antisionisme ! Le sionisme n’est-il pas un nationalisme ? Comme l’islam, un vecteur du nationalisme arabe ? Alors, ces nationalismes devraient donc être sacralisés ? Et seul sera voué à l’exécration par la République le nationalisme français ? Qui ne comprendrait que le problème est mal posé ? Ah, oui, pauvres Gilets jaunes !

    55996883.jpgMaintenant leur sort sera de servir de repoussoir. Le mécanisme électoral est tel qu’aucune réaction du corps national ne peut aboutir. Seulement, la société se délite. Quant à l’Europe, elle éclate. Les intérêts divergent comme partout dans le monde. Les dernières rencontres internationales ne l’ont que trop montré, que ce soit à la conférence sur la sécurité du 16 février dernier à Munich ou encore à Varsovie. Les États-Unis suivent leur ligne implacablement et l’annoncent imperturbablement. La Chine pareillement. L’Europe n’est qu’une superstructure qui ne vit que pour elle-même et pour ses stipendiés ; elle n’a pas de politique commune ; elle en aura de moins en moins. On en est aujourd’hui à se lancer des insultes par dessus les frontières entre nations-sœurs comme l’Italie et la France. Nul ne sait ce que va faire l’Angleterre ni demain l’Allemagne. Et Macron prétend jouer le dresseur de fauves dans ce cirque ? Il a tout simplement perdu le sens : « Quem vult Jupiter perdere, dementat prius ». Macron, en dépit qu’il en ait, n’est pas Jupiter. Il ferait bien de se méfier.  

    Hilaire de Crémiers

  • Humeur • Un Roi ? Pourquoi faire ?

    Par Guy Adain 

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    Quelle idée saugrenue, passéiste, extrêmement droitière que de penser restaurer la monarchie !

    Que ferait-on d’un Roi ?

    Le nôtre, nous l’avons raccourci, jeté lui et sa famille aux orties de l’Histoire, il y a déjà bien longtemps.

    LA LIBERTÉ, une de nos plus belles valeurs, était à ce prix ; nous ne voulions plus être des Sujets assujettis !

    Les Français veulent être libres et égaux.

    L’ÉGALITÉ, voilà notre seconde valeur phare, pivot de notre République. Merveilleux principe qui nous classe comme modèle mondial, et précurseur en la matière. En France, les Français sont égaux et nul ne peut se prétendre supérieur à l’autre.

    e70752a4f8a97c4b5345fcfbeae2a2ac.jpgEt face à ces deux piliers qui soutiennent notre Panthéon national, nous pouvons cultiver la troisième et immense particularité française : « LA FRATERNITÉ. »

    Libres, égaux et fraternels : le Monde nous envie, nous cite en exemple. Nous sommes : « Les Lumières du Monde ! »

    Nous avons instauré la réalité terrestre des obscurantistes de la Religion : Le Paradis en France.

    Avec la Démocratie, de loin le meilleur système de gouvernement, par le Peuple, et pour le Peuple ; Un Homme, une voix ; tout est dit : Egalité, Équité parfaite. 

    Il n’y a que des attardés, nostalgiques de régimes anciens qui regrettent, imaginent ou souhaitent  une France nationaliste, populiste ou pire encore monarchiste !

    La Droite revancharde, la Droite à réaction !

    Pas de ça chez nous ! 

    Alors gentes dames et messires royalistes allez rêver :

    Au Bon Vieux Temps des lampes à huile et de la marine à voiles dans vos châteaux hantés et poussiéreux.

    La France est tout sauf un Royaume en décrépitude, c’est La République Une et Indivisible ! 

    cyrano1.jpgEt pourtant, « Ailleurs en France », après le troisième rond-point du mimosa, il subsiste quelques vieilles âmes, quelques Belles Dames, quelques Gentilshommes armés de leur seule gentillesse, qui eux, rêveurs de beauté, espèrent voir refleurir des… Marie pleine de grâce, des Clotilde, des Jeanne d’Arc, des Grande Mademoiselle (quand ce titre existait encore), et des Bayard, des d’Artagnan, des Cyrano, des Manants du Roi, des croyants, des animés, qui espèrent tout de la Grâce ; des coeurs ouverts, des fous d’amour sans doute…

    Que peuvent-ils peser face au sérieux, à la rigueur de la science des économistes rationnels d’une République En-Marche ? 

    D’un coté, la Raison et sa Déesse… Et de l’autre :

    « La Fantaisie, la Courtoisie, le Panache, l’Honneur…

    La Foi, le Roi, la Loi ! »

    Notre Chevalerie paraît faible et inadaptée face à ces intelligences artificielles. Nous les Rois de coeur, les Dames de coeur, tous en recherche, les uns du Graal et les autres assoiffés de pouvoir d’achat.

    Y aurait-il deux France irréconciliables ?

    Bien sûr que non !

    Il n’y a qu’une France, elle est diverse, et notre temps semble révolu…Révolution oblige !

    gens-de-france.jpgA nous de reprendre notre place et de le claironner :

    « Haut et Fort » !

    Amis royalistes, l’heure est venue d’afficher nos convictions, de ne pas en avoir honte, d’être persuadés que les Gens de France seraient plus nombreux que nous le pensons à les partager…

    Alors, saturons la Toile et partageons à outrance !

    Montjoie Saint Denis !  

  • Jacques Myard : Emmanuel Macron Ier ou l’Europe médiatique

     

    Par Jacques Myard

    Un article où Jacques Myard frappe fort - mais juste, à son habitude. Il a malheureusement raison ; ses diagnostics sont exacts. [Boulevard Voltaire, 8.03]. 

    904710507.jpg

    Tous les médias européens ont publié bon gré mal gré la tribune d’Emmanuel Macron Ier, dont la lecture laisse pantois.

    On y découvre à la fois les « rêveries d’un promeneur solitaire » de Jean-Jacques Rousseau et le prêche d’Urbain II, en 1095 à Clermont, appelant aux croisades (Photo ci-dessous), le tout dans un pathos un tantinet vaniteux car l’auteur parle au nom de la vérité et de sa foi inébranlable dans sa vision eschatologique de l’Europe, bien éloignée des réalités.

    00016539_normal.jpgUn proverbe indien nous apprend à juste titre qu’il faut certainement suivre celui qui cherche à tâtons la vérité mais qu’il faut surtout fuir celui qui l’a trouvée.

    Il est vrai que cette tribune relève davantage de la rhétorique que d’un réalisme pragmatique dont l’Europe a besoin aujourd’hui pour se ressaisir.

    Parler de civilisation européenne comme d’un tout qui nous unirait, c’est employer un concept-valise qui ne décrit rien, n’explique rien car il existe d’abord des cultures nationales propres à chaque peuple.

    De plus, vouloir défendre notre liberté et la dénier à certains en les disqualifiant comme nationalistes est une singulière conception de la liberté. On ne peut que s’interroger sur son projet de créer une « Agence européenne de protection des démocraties » : voilà un beau retour des méthodes sentencieuses du « politiquement correct », qui rappelle la formule de Brecht : « Le peuple s’est trompé, changeons de peuple. »

    Évoquer la remise à plat de Schengen est un bon projet, mais que propose-t-il ? Cette réforme passe d’abord par le contrôle aux frontières nationales. Il n’en dit mot !

    350px-WEU_Map.jpgEn revanche, il souhaite un traité de défense et de sécurité propre aux Européens ; sans doute a-t-il oublié le traité de l’UEO (Union de l’Europe occidentale) des années 50 dont l’article V a été repris à l’article 42-7 du traité sur l’Union européenne (assistance mutuelle en cas d’agression), mais il passe sous silence que nos partenaires européens, britanniques, roumains, polonais, les États baltes sont des adeptes fidèles à l’OTAN avant toute autre alliance.

    Vouloir rétablir une préférence communautaire est, certes, louable, mais là encore, c’est oublier que nos partenaires, Allemagne en tête, mais aussi les pays de l’Est, ont tendance à acheter américain pour leur défense, et même australien pour les gigots de mouton, plutôt qu’à appliquer une préférence communautaire révolue à leur yeux.

    Prôner la création d’une banque communautaire du climat pour financer la transition écologique risque fort de faire doublon avec la Banque européenne d’investissement (BEI), dont la mission pourrait être élargie. C’est un effet d’annonce.

    Se tourner vers l’Afrique est une nécessité mais pour résoudre les problèmes de ce continent, il est prioritaire de maîtriser son explosion démographique. Il n’en dit mot.

    Emmanuel Macron Ier nous appelle à ne pas être les somnambules d’une Europe amollie et propose une grande conférence pour l’Europe à laquelle seront associés des panels de citoyens.

    Voilà le grand débat qui revient, avec tous les risques d’accoucher d’un projet d’une incohérence totale. C’est l’impasse assurée !

    On ne peut qu’être étonné de tels propos, de ce prêche plein de rêveries et dénué de tout pragmatisme réaliste.

    Il y manque un mot qui dénote qu’Emmanuel Macron Ier est toujours dans la fuite en avant d’une logique européenne qui mène l’Europe dans le mur : ce mot est un principe, le principe de subsidiarité, qui permettrait de redonner vie aux démocraties nationales face à la captation technocratique de Bruxelles.

    assembleenationale.jpgNos démocraties nationales sont désormais vides de sens, les Parlements nationaux sont des théâtres d’ombres. Il est temps que l’Union européenne s’en tienne à l’essentiel, en cessant de vouloir tout réglementer et contrôler, et noue des politiques de coopération dans les domaines qui affectent le continent dans son ensemble.

    Une chose est certaine : la posture de chevalier blanc d’Emmanuel Macron Ier a plus de chance de heurter nos partenaires que de relancer la nécessaire coopération entre les peuples européens.  ■ 

    Jacques Myard
    Homme politique
    Député-maire de Maisons-Laffitte
  • Paris ce 12 mars Hervé Juvin aux Mardis de Politique magazine, une conférence à ne pas manquer, !

     

    herve-juvin.jpgRendez-vous à partir de 19 h 00
    Conférence à 19 h 30 précises
    PAF : 10 € -  Etudiants et chômeurs : 5 €
    Salle Messiaen, 3 rue de la Trinité  Paris 9° 
    Métro La Trinité, Saint-Lazare
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    Politique magazine, 1 rue de Courcelles Paris 8°
    T. 01 42 57 43 22
  • La Chute de la maison Trudeau ?

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    « Certains ont voulu voir en lui l’Obama blanc, d’autres un rempart contre le populisme. » 

    Il est beau, jeune, cultivé, intelligent, pas pauvre à défaut d’être très riche. Certains ont voulu voir en lui l’Obama blanc, d’autres un rempart contre le populisme. Il ne s’agit pas de M. Macron, mais de son cousin d’outre-Atlantique, M. Trudeau, Premier ministre du Canada depuis novembre 2015. Cet héritier d’une famille « franco-anglaise » embourgeoisée est surtout l’héritier politique de son père Pierre Elliott Trudeau qui fut au vingtième siècle chef du Parti libéral, député, ministre et Premier ministre. Peut-être pour dépasser son père, Justin en fait beaucoup, même un peu trop, comme, un certain temps, alterner phrases en français et en anglais dans ses discours - posture linguistique qui prouve simplement sa fatuité. Fatuité : c’est là sans doute le trait principal du personnage, archétype du « politiquement correct », qu’il a décidé de nous jouer. 

    1309d89fa015f37fba614586e498e-1024x577.jpgJustin, donc, arbore comme il se doit la panoplie du parfait gaucho-bobo : il est multiculturaliste, féministe, libertaire, promoteur des minorités, etc. Il cherche toujours à se faire remarquer : grand admirateur de Fidel Castro, il rend à la dépouille de ce dernier un hommage outrancier ; fasciné par l’islam-isme, il se fait le défenseur de l’islamo-terroriste salafiste et « canadien » Omar Khadr. (Photo ci-dessous) Il affiche un amour inépuisable pour les autres. Surtout s’ils sont 150527_7j469_omar-khadr_sn1250.jpgafro-asiatiques (il les gratifiera alors d’un mot dans leur langue, voire de quelques pas d’une danse traditionnelle) ou « membres » de la communauté L.G.B.T.etc. (il arborera dans les Gay Pride des chaussettes ac-en-ciel) ; ou, encore mieux, s’ils sont migrants-immigrés-réfugiés (il accueillera 40 000 Syriens, se déplaçant en personne à l’aéroport pour distribuer des manteaux). Bref, un grand communicant « humaniste » qui sait soigner son image. 

    Cependant, si distiller sa petite moraline à tout le monde est chose relativement facile, faire de la politique, y compris étrangère, sur des bases morales, l’est beaucoup moins. M. Trudeau  est en train de l’apprendre à ses dépens.

    téléchargement.jpgIl y a d’abord cette affaire de vente d’armes à l’Arabie séoudite : le Canada a critiqué la situation des femmes séoudiennes et la guerre menée par Ryad au Yémen, subi en conséquence les foudres et les mesures de rétorsion de Ryad ; mais M. Trudeau se montre plutôt embarrassé et pas vraiment décidé à aller jusqu’au bout c’est-à-dire à renoncer aux quinze milliards de dollars d’un contrat d’armements, sans compter les pénalités. Puis cette autre affaire de construction d’oléoducs, à travers Alberta et Colombie britannique, pour un « pétrole lourd et visqueux » particulièrement polluant et dangereux pour les populations autochtones : celui qui s’est fait le champion nord-américain des accords de Paris sur le climat refuse pour l’instant de renoncer à ladite construction, peut-être pour des raisons stratégiques. Et puis Il y a cette affaire de corruption : l’entourage le plus proche du Premier ministre est fortement soupçonné de collusion avec le géant SNC-Lavalin, groupe d'ingénierie canadien (dont le siège au Québec se confond il est vrai avec la circonscription de M. Trudeau), groupe lui-même accusé sur des bases solides des pires malversations avec la Libye de Kadhafi. 

    7790190826_sophie-gregoire-et-justin-trudeau-a-new-york-le-20-septembre-2017.jpgVoici donc notre gentil Justin en pleine tempête médiatique et politique. Les démissions se succèdent, notamment celles des deux ministres de la Justice et du Budget, Mmes Wilson-Raybould et Philpott, deux dames donc, dont une Amérindienne, et deux démissions pour des raisons « morales » : un comble ! Sa côte est du coup en chute libre : en moins de trois mois, elle est tombée de 44% à 33%. Comme l’écrit, de façon un peu sentencieuse, M. Castonguay, journaliste canadien : « Qui est élu grâce à son image périra par son image » (L’actualité, 7 mars). Certains même pensent que le gouvernement libéral ne survivra pas aux prochaines élections, le 21 octobre. On ne s’en plaindrait pas.  

  • Mathieu Bock-Côté : « Vive la France de Luchini ! »

    Par Mathieu Bock-Côté 

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    CHRONIQUE - Qui passe par un spectacle de Luchini n'en sort pas écrasé mais au contraire avec le sentiment d'être un peu plus intelligent. C'est bien la preuve que nous sommes en compagnie d'un grand maître. [Le Figaro, 8.03]. Mais Bock-Côté va plus loin lorsqu'il dénonce « la bêtise des modernes » et plaide pour la redécouverte de la beauté. N'oublions pas qu'au fond de notre engagement politique, il y a cette motivation et cette quête. LFAR 

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    « La modernité peut abrutir l'homme, elle peut l'ensevelir sous l'insignifiance la plus toxique, mais une part de lui demeure capable d'émerveillement. »

    Fabrice Luchini est de retour au cinéma. C'est une bonne occasion de parler de lui.

    Je le confesse sans gêne: j'en suis un admirateur passionné et je tolère bien mal qu'on cherche à nuancer mon enthousiasme. Cela arrive très rarement d'ailleurs. Ceux qui n'ont pas le cœur froid aiment cette figure d'exception. Luchini rappelle que la culture ne se confond pas avec les produits engendrés par l'industrie du divertissement. Les gens qui se présentent à ses spectacles ne vont pas voir qu'un performeur, comme on le dit chez les Américains. Ils cherchent à se mettre en contact avec ce que la société contemporaine leur dérobe, c'est-à-dire la grande culture, qui a été progressivement chassée de l'espace public, au nom d'une lutte contre l'élitisme dont elle devenait l'affreux symbole. Ceux qui se présentent aux spectacles de Luchini ne sont-ils pas à la recherche d'un héritage qu'on leur a dérobé, et même du monde auquel il était associé ?

    Jean_de_La_Fontaine.jpgL'homme contemporain sent bien la sécheresse spirituelle de son époque mais, si on lui offre l'occasion de renouer avec les grandes œuvres sans que l'exercice ne soit péniblement scolaire, il peut soudainement s'animer comme un assoiffé dans le désert qui vient enfin de trouver une oasis. La modernité peut abrutir l'homme, elle peut l'ensevelir sous l'insignifiance la plus toxique, mais une part de lui demeure capable d'émerveillement, pour peu qu'on le place devant une représentation ou une autre de la beauté, et plus encore s'il s'agit de la beauté de la langue. On a beau proscrire la mélancolie et la nostalgie, en téléchargement.jpgexpliquant que rien n'était mieux avant, il n'en demeure pas moins que le sentiment de la perte hante notre temps. Arrive un jour où la chose devient intolérable même au commun des mortels. Il commence alors à chercher à tâtons. Il vient de découvrir la question du sens et devine qu'il ne trouvera pas une réponse satisfaisante en s'enfermant dans le présent.

    Il vaut la peine de méditer sur le parcours de Luchini. C'est en embrassant sans nuance son pays qu'il l'a conquis. Voilà un fils d'immigré, parti d'à peu près rien, et qui a gravi les échelons de l'ascension sociale en s'appropriant la part la plus intime et la plus universelle de la culture française. La plus intime, car la France entretient un rapport images.jpgabsolument unique à la littérature. Elle y voit une manière privilégiée d'aborder l'expérience humaine, mille fois plus riche que le savoir construit par les «sciences sociales». La France est ce pays où la littérature n'est pas qu'un divertissement sophistiqué mais une manière d'aborder l'existence. La plus universelle, car c'est ainsi que la France parle au monde. Rendu au sommet, Luchini rend à son peuple son héritage littéraire. Comme on dit platement, il démocratise un savoir essentiel, il éveille peut-être même quelques vocations littéraires. On imagine très facilement un spectateur rentrer chez lui après Poésie ? et chercher dans sa bibliothèque un grand livre qu'il regrette de ne pas avoir terminé.

    louis-ferdinand-celine-pamphlets-antisemitisme.jpgLuchini incarne la France comme patrie littéraire. Il est inimaginable ailleurs dans le monde, comme quoi les cultures ne sont pas interchangeables. La France est ce pays tout à fait singulier qui a fait de la maîtrise de la langue le plus grand des arts. Plus encore, elle a su lier ceux qui la composent par l'art de la conversation. Luchini joue avec son public. Il se moque gentiment de son inculture mais, au même moment, il lui montre que les grands textes ne sont pas inaccessibles, pour peu qu'on s'y plonge. Plus encore, il montre, sans jamais verser dans la lourdeur pédagogique, comment ces textes éclairent nos vies. C'est justement pour cela qu'il s'agit de textes classiques. Il sait incarner la part éternellement vivante des grands philippe-murray.jpgtextes. Au fil des ans, Luchini a lu devant public La Fontaine, Molière, Rimbaud, Céline, Muray, Labiche, et, dans son plus récent spectacle, il croise de nombreux auteurs pour penser notre rapport à l'argent.

    Qui passe par un spectacle de Luchini n'en sort pas écrasé mais au contraire avec le sentiment d'être un peu plus intelligent. C'est bien la preuve que nous sommes en compagnie d'un grand maître. Évidemment, à la télévision, il fait un spectacle, mais ce spectacle est admirable. Le comédien retourne à son avantage les codes 220px-Eugene_Labiche_par_Desboutin.jpgmédiatiques de l'époque. Même quand il fait le pitre, il éduque. Ce n'est pas donné à tous de délirer avec tant d'esprit. À travers cela, Luchini se permet de nommer la bêtise des Modernes en se moquant de leur instinct grégaire, qui les pousse à se rassembler en troupeau pour sentir qu'ils existent un peu. On sent bien qu'il parle un peu de nous, et pourtant, on applaudit. Comme quoi la vraie culture demeure irrésistible et sait dire aux hommes ce qu'ils doivent entendre. Luchini, plus qu'un acteur, est peut-être le dernier des moralistes.    

    Mathieu Bock-Côté 
    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
  • Cultivé Trudeau ? Il n'a pas du lire Claude Lévi-Strauss... Macron non plus. Nous leur conseillons ce qui suit !

     

    « Il n'est nullement coupable de placer une manière de vivre ou de penser au dessus de toutes les autres et d'éprouver peu d'attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, s'éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. (...) Cette incommunicabilité relative n'autorise pas à opprimer ou à détruire les valeurs qu'on rejette ou leurs représentants, mais, maintenue dans ces limites, elle n'a rien de révoltant. Elle peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement. » 

    Claude Lévi-Strauss

    Conférence à l'UNESCO, Race et culture

  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel a pour seul objet de marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

  • La prétendance au trône de France

    Visuel La Couronne 

    80338160_o.jpgJusqu’il y a peu, on appelait « prétendant » celui qui aspirait à la main d’une femme – et « soupirant » celui qui en était amoureux. En politique, prétendre à la couronne de France suppose un grand amour pour elle, tant la belle semble lointaine. Semble seulement, car la duègne républicaine qui la tient en tutelle est, aux dires éplorés de ses partisans eux-mêmes, assez mal en point.

    N’empêche, la situation de prétendant est aléatoire, incommode, compliquée. Il nous a paru utile, et instructif, de nous pencher sur ses principales caractéristiques, ses inconvénients et avantages tant psychologiques que sociaux, ses chances, ses probabilités, et ses sortes de réussite.

    Être  prétendant, c’est assumer un fait de naissance qui vous désigne roi virtuel d’un pays, d’un peuple et, de toutes façons, continuateur réel d’une lignée éminente. La virtualité est plus ou moins virtuelle selon le degré de probabilité de la résurgence de la royauté, mais pas seulement. La renommée de la lignée, principal héritage social, donne matière, plus ou moins dense, à cette virtualité. La densité exceptionnelle de l’histoire de la royauté en France, exceptionnelle au point que la désinformation systématique, scolaire et médiatique, n’est pas parvenue à la réduire complètement, confère à l’héritage virtuel un poids réel. Ainsi donc, lorsqu’elle est fondée sur l’impressionnante histoire d’une dynastie millénaire et – phénomène plus exceptionnel encore – continûment nationale, lorsqu’elle est peu ou prou soutenue par un inconscient collectif encore vivace, la prétendance est une fonction fort singulière certes, mais inéluctable, inépuisable, qui coule de source.

    Comment la définir ? D’abord par ce qu’elle n’est pas. Elle n’est ni un métier, ni un emploi professionnel  reconnu. Ce serait plutôt une activité libérale, non rémunérée, de représentation patrimoniale et de communication politique non institutionnelle, assurée par une sorte de droit coutumier. C’est une fonction de représentation patrimoniale en ce que son détenteur incarne la richesse d’un immense passé et une part de l’imaginaire français. À l’heure du devoir de mémoire et de la quête fervente des ascendants familiaux, c’est une fonction généalogique et invocatrice. Le piège serait de la confiner à celle de gardien de musée, alors que son objectif est de rendre ce passé présent, vivant, attractif et porteur d’avenir. Concrètement, cette fonction consiste, entre autres, à participer à des cérémonies, à honorer des manifestations internationales, nationales, régionales. C’est aussi une fonction de communication politique, originale de par la position de celui qui l’exerce, à la fois à l’écart des jeux politiciens et intimement concerné par la vie et le destin d’un pays auquel peu de dirigeants peuvent s’identifier autant que lui.

    Mais élevé pour le servir par son règne, comment le servir quand on ne règne pas?

    Les marges de manœuvre d’un prétendant sont à la fois considérables et très restreintes. Considérables puisque la fonction n’est définie par aucune constitution, réglementation, obligation stricte de résultats. Restreintes parce que la charge d’un legs historique sacralisé – en tout cas vécu comme très précieux -, embarrasse l’initiative. En outre ses partisans comme ses adversaires attendent de l’homme qu’il soit à la hauteur du mythe qu’il incarne ! Ce qui n’est pas une mince affaire…

    Même vis-à-vis des royalistes et royalisants, le prince ne détient qu’un certain pouvoir symbolique – et passablement énigmatique – d’influence. Sans eux, il ne peut guère agir ; avec eux seuls, il ne peut réussir. Entre ceux qui, au fond aimeraient l’enfermer dans une sorte de reliquaire et ceux qui le pressent de foncer à tout-va, sa position n’est pas aisée. Mais on n’est pas prétendant pour ses aises ! Fonction, oh combien ingrate et captivante !  Captivante en un double sens : elle tient captif tout en étant passionnante. Captivité due à un fait de naissance auquel le dynaste ne peut (presque) rien, à part se dérober avec lucidité ou embarras. Passion due au fait d’une identité incorrigible, d’une raison d’être sublime, trop peut-être, d’une image de marque exigeante, d’une position sociale bien particulière, à vrai dire tout à fait unique.

    Citoyen ordinaire en République, mais pas complètement car tenu à l’œil l’air de rien – et individu extra-ordinaire dans l’imaginaire de ses concitoyens, soient-ils hostiles ou sympathisants, le prétendant pâtit et jouit de cette ambivalence. Car, présentement, la fonction ne comporte pas que des inconvénients. Les bénéfices secondaires, psychologiques et sociaux, ne sont pas minces. Être entouré de fidélités sincères et d’animosités constantes, recevoir quantité de signes de reconnaissances positifs et négatifs, voilà qui est royal ! Son état lui ferme des portes, mais lui en ouvre d’autres, et sans doute davantage. Il est à même, pour peu qu’il le veuille, grâce à ses relations et aux connivences les plus inattendues de la part de gens en principe opposés, de visiter et connaître son pays de fond en comble, ses entreprises, ses laboratoires, ses associations, ses institutions, ses écoles et académies, ses armées…

    Quant aux ouvertures sur l’Europe et le grand large, elles sont, pour un capétien, à portée de main. Dans tous les pays où la France, par son histoire, a marqué le destin d’un peuple, ou d’une élite, ou d’une minorité, le prétendant ressent de mystérieuses et troublantes accointances, qui sont le plus souvent parfaitement perçues par les interlocuteurs qu’il y rencontre.  Enfin l’identification à une lignée et à une nation riches de drames, de réalisations, de gloires, de mémoires douloureuses ou consolantes, si elle peut être écrasante, est aussi parfaitement exaltante, transcendante. Toute promue qu’elle soit par des actifs historiques, sa fonction s’exerce en pleine actualité. Elle adresse un joyeux pied-de-nez à sa suffisance la modernité. Il faut vivre avec son temps, dit le perroquet. Nous sommes avec le temps, dit le prince.   

    Bernard Lhôte,

    « La Prétendance », aux éditions « Compagnie d’Artagnan et Planchet »