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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1190

  • Famille de France • Samedi dernier, 14 juillet, le prince Jean a accueilli à Dreux la 8e étape du Tour de France

     

    Ce samedi 14 Juillet 2018, la ville de Dreux accueillait la 8e étape du Tour de France ! Dreux-Amiens : 181km.

    Le prince Jean de France et la princesse Philoména, ainsi que leurs 4 enfants : les princes Gaston et Joseph et les princesses Antoinette et Louise-Marguerite, ont assisté dans la matinée à la cérémonie officielle marquant le départ de cette huitième étape du Tour. 

    37156556_1782200925195102_7197220441872662528_n.jpgAprès cette cérémonie, le Prince a accompagné le maire et son adjoint au sport, afin de donner le signal du début de la course, puis a suivi avec beaucoup d’émotion et de passion le départ des coureurs du Tour, comme le montre la courte vidéo qui suit.

    Ce 14 juillet, en dehors de cette étape  du Tour de France, Dreux comme toutes les villes de France, a célébré la Fête Nationale qui commémore la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790.

    37111240_1782779038470624_5739374993897160704_n-510x382.jpgÀ cette occasion, le prince Jean a fait changer les drapeaux présents sur la tour du domaine royal de Dreux.

    A l’emplacement du tricolore (qui est plus haut), le Prince exposa aux yeux de tous une magnifique bannière capétienne, ainsi que l’ancien drapeau des régiments du Dauphin de France. Tout un symbole… 

     

  • Pendant que l’armée syrienne reconquiert Deraa, Poutine multiplie les initiatives diplomatiques

     

    Par Antoine de Lacoste

     

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    Depuis que les Américains ont retiré leur soutien aux rebelles islamistes de la province de Deraa, ces derniers ont majoritairement choisi la voie de la négociation dès que l’armée syrienne a déclenché son offensive.

    Ce sont bien sûr les Russes qui organisent les discussions, mais les débuts n’ont pas été faciles. Contrairement au scénario habituel, le transfert des combattants islamistes avec familles et armes légères vers Idleb, au nord-ouest du pays, n’a pas été accepté d’emblée par les négociateurs russes. Un jour il faudra en effet reconquérir cette province et il est inutile de la renforcer lorsqu’il est possible de faire autrement.

    Ce n’était pas le cas dans la Ghouta par exemple, située en zone urbaine. La province de Deraa, à l’exception de la ville du même nom, est surtout rurale. D’ailleurs de nombreux villages se sont rendus dès le début de l’offensive, peu désireux d’affronter le pilonnage de l’aviation russe. Les islamistes les plus déterminés se sont alors retirés vers Deraa, non sans avoir assassiné en plusieurs endroits des responsables de villages qui avaient négocié avec les Russes. La presse occidentale a évidemment peu relayé cette information.

    Pressés d’en finir, les Russes ont finalement cédé et promis un transfert vers Idleb pour ceux qui refuseraient « l’accord de réconciliation » traditionnellement proposé depuis quelques mois par le pouvoir syrien.

    En échange de cette concession russe, le plus important poste-frontière avec la Jordanie, celui de Nassib, a été évacué sans combat par les islamistes. Ils l’avaient conquis en 2015.

    A l’heure actuelle, l’armée syrienne encercle totalement la ville de Deraa, et l’issue semble proche.

    Il restera ensuite une inconnue de taille : le plateau du Golan.

    Les Israéliens observent de très près la situation. Certes eux-aussi ont abandonné les insurgés qu’ils aidaient pourtant depuis longtemps, mais pas au point de laisser l’armée syrienne s’approcher trop du Golan qu’elle a conquis en 1967 et annexé en 1981 ; annexion qui n’a pas été reconnue par la communauté internationale (sans engendrer aucune sanction, rassurez-vous) et encore moins par la Syrie dont c’est le territoire.

    Bien sûr les Syriens n’ont aucunement l’intention de reconquérir le Golan, mais ils voudraient au moins reprendre aux islamistes ce qu’ils ont perdu.

    La situation syrienne a bien sûr été au cœur des discussions entre Poutine et Nétanyahu lors de leur rencontre du 11 juillet à Moscou. Le premier Ministre israélien a notamment demandé très officiellement à la Russie de faire partir les Iraniens de Syrie. Pendant leur rencontre, il est cocasse de noter que l’aviation russe a bombardé des positions islamistes près du Golan tandis que l’aviation israélienne attaquait des positions syriennes non loin de là… On s’aime, mais virilement !

    Poutine rencontrera ensuite Emmanuel Macron et surtout Donald Trump. Le dossier syrien sera on s’en doute largement évoqué. 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Soljenitsyne, le Vendéen [2]

    La Chabotterie, le logis rustique témoin de la capture du chef emblématique du soulèvement vendéen, Charette 

    par Dominique Souchet

    2293089609.14.jpgComment commémorer plus dignement qu'il n'a été fait à ce jour le centenaire du grand Soljenitsyne ? Et comment évoquer en même temps  l'écrasement de la Vendée par la fureur révolutionnaire autrement que par les indignations faciles et les formules toutes faites cent fois répétées ? Le superbe récit des relations entre Alexandre Soljenitsyne et la Vendée de Dominique Souchet que le dernier numéro de la Nouvelle Revue Universelle vient de publier répond à ce souci de façon passionnante. On a là un récit précis mais aussi une réflexion à l'altitude qui convient pour évoquer en les reliant Alexandre Soljenitsyne, la révolution russe et le massacre de la Vendée. L'horreur révolutionnaire en soi-même d'un siècle l'autre. Du XVIIIe au XXe. Nous avons entrepris hier dimanche la publication de ce récit qui s'étendra aux jours suivants. En remerciant Dominique Souchet et la N.R.U. de nous l'avoir donné.  LFAR 

     

    Le récit

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    UN ITINÉRAIRE VENDÉEN EN QUATRE ÉTAPES

    Des liens profonds unissent la Vendée et la Russie. Elles ont partagé une épreuve et un élan de même nature : une épreuve et un élan existentiels.

    C'est la force de ces liens qu'ont voulu mettre en évidence les quatre étapes de l'itinéraire suivi par Alexandre Soljenitsyne en Vendée : le Puy du Fou ; le logis de la Chabotterie ; Les Lucs-sur-Boulogne ; et la côte océanique à Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

    Au Puy du Fou, le spectacle de nuit, la Cinéscénie, sera exception­nellement représenté pour lui, hors saison, par les bénévoles. Le produit de la soirée sera remis à Natalia Soljenitsyne, pour la Fondation d'aide aux victimes du Goulag et à leurs familles qu'elle préside. Le lendemain, le couple Soljenitsyne s'attardera longuement et passion­nément auprès de tous les artisans du Grand Parc, exprimant un amour profond pour la ruralité dans lequel Vendéens et Russes reconnaissent un de leurs traits majeurs communs. Au « village XVIIIe », il empoigne le marteau du forgeron pour forger lui-même un clou. Dans ses Mémoires publiés sous le titre Esquisses d'exil, Soljenitsyne revient longuement sur son passage au Puy du Fou, qui l'a littéralement fasciné : « De Villiers nous offrit d'assister à un extraor­dinaire spectacle populaire traditionnel (mais bénéficiant de la technique la plus avancée), avec ses effets de foule, représentant en plein air, dans une immense arène, de nuit mais avec quantité d'effets de lumière, l'histoire du soulèvement vendéen. Adia [Natalia, son épouse] et moi nous n'avions jamais rien vu de semblable et n'aurions même pu l'imaginer... Ce fut une impression poignante, qui ne s'effacera jamais. Quelqu'un pourra-t-il jamais, en Russie, reconstituer des scènes équivalentes de la résistance populaire au bolchevisme, depuis les junkers et les petits étudiants de l'armée des Volon­taires jusqu'aux moujiks barbus fous de désespoir, leurs fourches à la main ? » Le projet de création d'un « Puy du Fou » en Russie, c'est donc Soljenitsyne qui en fut l'initiateur véritable, avant Vladimir Poutine...

    35199086_521290081651640_5873474442792796160_n.jpgÀ La Chabotterie, le logis rustique le séduira par son charme propre sans doute, mais surtout parce qu'il est le témoin de la capture du chef emblématique du soulèvement vendéen, Charette. Un nom qui sonne familièrement aux oreilles de Soljenitsyne, un nom que l'illustre maréchal Alexandre Souvorov a rendu familier aux oreilles russes : dans une lettre qu'il lui adressa six mois avant sa capture dans les bois de La Chabotterie, il qualifiait Charette de « héros de la Vendée et illustre défenseur de la foi et du trône, éminent représentant des immortels Vendéens, fidèles conservateurs de l'honneur des Français. »

    Quant aux Lucs-sur-Boulogne, ils sont évidemment le cœur de l'itinéraire vendéen de Soljenitsyne, le lieu du grand discours qu'il va prononcer en guise d'adieu à l'Europe, après avoir inauguré, en compagnie de Philippe de Villiers, avec une émotion qu'il peine à contenir, le nouveau Mémorial érigé sur la rive sud de la Boulogne.

    Un discours qu'il porte et qu'il a préparé depuis longtemps. Un discours, inutile de le préciser, exclusivement de sa main. Un discours qu'il a soigneusement répété, dès son arrivée à Paris, sur le balcon de son hôtel, avec son ami et interprète Nikita Struve. Il y attache une telle importance qu'il revêt, ce soir-là, le costume qu'il portait le jour de la remise du prix Nobel, en 1974, à Stockholm.

    680816130.jpgLorsqu'il parvient au pied de la tribune, la clameur qui l'accueille est inouïe : elle paraît ne jamais devoir finir. C'était comme si cette foule immense ne parvenait pas à croire à la réalité de ce qu'elle voyait et était soudain prise de vertige devant la force symbolique de l'événement auquel elle participait : Alexandre Soljenitsyne, l'homme des brèches, était en train, par sa seule présence ici, au cœur de la Vendée suppliciée, d'abattre le mur de déni obstiné qui sub­sistait depuis deux cents ans. Même si la quête de reconnaissance devrait se poursuivre après son passage, quelque chose de décisif, cependant, était en train de se jouer. Un effet cliquet, sans retour possible. Et la houle des applaudissements se mettait à exprimer une reconnaissance infinie. Alexandre Issaievitch en était comme éberlué. Il murmurait : jamais, jamais, même lors de mon arrivée à Zurich en 1974, je n'ai vu une chose pareille... Les Vendéens l'accueillaient comme une grâce.

    Добровольцы_в_Киеве._Софийская_площадь.pngDernière étape, enfin, à Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Soljenitsyne est venu marcher sur les pas de l'une des plus grandes poétesses russes, Marina Tsvetaieva. Elle avait séjourné sur la côte vendéenne en 1926, attirée elle aussi par le souvenir du soulèvement de 1793. Au lendemain de la révolution d'Octobre, alors que son mari servait dans l'Armée blanche, elle avait publié un recueil de poèmes, Le camp des cygnes, qui s'achevait par une admirable poésie réunissant la Vendée et le Don :

    Du monde d'avant, l'ultime vision :

    Jeunesse. Héroïsme. Vendée. Don.

    Sur la dune de la Garenne, où Marina aimait venir contempler l'océan, on inaugura une stèle portant ces deux vers, gravés en russe et en français. Puis on relut et on commenta les poèmes et les lettres exprimant l'amour que Marina portait à « sa » Vendée. Soljenitsyne — qu'elle inspira — dit à quel point il admirait l'étonnante musicalité et l'exceptionnelle densité de la langue de cette poétesse russe.

    De tout ce voyage, Nikita Struve tirera ce profond commentaire « Au pied de la chapelle des Lucs et sur les dunes vendéennes, se retrouvait dans une même vérité la France et la Russie, deux époques, deux pays, mais en profondeur un seul et même destin, authentifié par les souffrances des uns et des autres et porteur d'un message universel de courage et de liberté »

    Le voyage en Vendée d'Alexandre Soljenitsyne n'eut en effet rien d'une excursion touristique. « Ce projet était cher à mon cœur » écrira-t-il dans ses Mémoires. C'est une mission pleine de gravité qu'il vient accomplir. Comme la Vendée était venue se loger dans son œuvre, lui-même va venir faire irruption dans l'histoire France, sans mesurer sans doute alors la force de l'onde de choc que va produire sa venue en Vendée. Le quotidien Le Monde titre même en première page : Vendée et Goulag : Un moment d'égarement

    Mais quel rapport Alexandre Soljenitsyne lui-même entretenait-il avec la Vendée ? Il n'y était jamais venu. Comment se fait-il qu'elle lui fût apparemment si familière ? C'est ce qu'il a fait apparaître manière solaire dans le discours des Lucs, un discours d'une exceptionnelle densité qu'il faut lire, relire et méditer. ■  

    A suivre, demain mardi.

    Lire l'article précédent ... 

    Soljenitsyne, le Vendéen [1]

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  • Culture • Loisirs • Traditions

     

    Ce visuel n'est destiné qu'à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance...  LFAR

  • Famille de France • Le prince Jean : « Un grand bravo à notre équipe de France »

    Le prince Jean, le prince Gaston et la princesse Antoinette à Dreux

     

    « Un grand bravo à notre Équipe de France pour sa qualification à la finale de la Coupe du Monde. Quelles belles émotions nous vivons ensemble grâce à elle ! Nous nous sommes associés à la clameur de tout un peuple.

    Rendez-vous dimanche pour la victoire... »

    Le prince Jean de France sur sa page Facebook officielle

     

    Après la victoire de l’équipe de France de football dans le match de demi-finale de la Coupe du Monde opposant la Belgique à la France, le Prince Jean de France, Duc de Vendôme a participé avec ses enfants le Prince Gaston et la Princesse Antoinette à la liesse populaire.

    À la fin du match, le Duc de Vendôme et son fils le Prince Gaston, tous deux supporters des bleus, laissent éclater leur joie. Alors que les klaxons résonnent dans la ville de Dreux, le Prince Jean joue du cor de chasse afin de s’associer à la joie des Drouais.

    Lors des quarts de finale, Leurs Altesses Royales le Dauphin et la Dauphine de France avaient déjà montré leur soutien à l’équipe de France en déployant sur la tour du domaine royal de Dreux, le drapeaux national couronné du blason royal de France.  

    Source : La Couronne

  • Sport • Coupe du monde : pourquoi nous sommes les meilleurs

     

    Par Rémi Hugues  

     

    Photo.pngDe la finale qui l’opposera à la Croatie dimanche 15 juillet à Moscou, la France part avec le statut d’archi-favori. Il suffit de jeter un œil sur les sites des bookmakers : la cote de la France est faible, inférieure à 2.

    L’édition 2018 de la Coupe du monde marque le couronnement du système français de repérage, de sélection et de formation des talents. Il y a incontestablement un modèle à la française.

    La terre de France ne produit plus seulement que les meilleures vignes du monde : les pelouses hexagonales sont celles où les jeunes footballeurs s’épanouissent le plus. Les clubs du très haut niveau se les arrachent, comme très récemment les richissimes FC Barcelone et Arsenal FC, qui viennent d’acquérir respectivement Clément Lenglet (35 M€) et Mattéo Guendouzi (8 M€). Deux joueurs qui n’ont jamais mis les pieds en équipe de France, tant la concurrence est sévère. La France est bel et bien devenue la premier puissance footballistique mondiale.

    Chauvinisme cocardier ? Ça n’est pas seulement un jugement de valeurs. En atteste un chiffre qui souligne la domination française. Elle bat le record du nombre de joueurs nés sur son sol, cinquante, dépassant largement le Brésil. De surcroît, de Coupe du monde en Coupe de monde son avance ne fait que s’accentuer. En plus des joueurs évoluant pour l’équipe de France, on retrouve des joueurs nés en France (binationaux) dans d’autres sélections, celles du Maroc, du Sénégal et du Portugal notamment.

    Avant de regarder passionnément l’ultime duel de Russie 2018, « la coupe à Poutine », comme l’appellent ceux que le personnage fascine – en bien ou en mal –, il y a de quoi pavoiser. Même si en la matière ce n’est pas la vérité des statistiques qui s’impose, mais la vérité du terrain. Et quand les républicains vocifèrent « Allez les bleus ! », nous entonnons un « Allez les blancs ! »  

    Finale FRANCE CROATIE Russie2018.jpg

    Source : https://www.youtube.com/watch?v=P55XYp2KD2Y

  • Histoire & Révolution • Soljenitsyne, le Vendéen [1]

     

    par Dominique Souchet

    2293089609.14.jpgComment commémorer plus dignement qu'il n'a été fait à ce jour le centenaire du grand Soljenitsyne ? Et comment évoquer en même temps  l'écrasement de la Vendée par la fureur révolutionnaire autrement que par les indignations faciles et les formules toutes faites cent fois répétées ? Le superbe récit des relations entre Alexandre Soljenitsyne et la Vendée de Dominique Souchet que le dernier numéro de la Nouvelle Revue Universelle vient de publier répond à ce souci de façon passionnante. On a là un récit précis mais aussi une réflexion à l'altitude qui convient pour évoquer en les reliant Alexandre Soljenitsyne, la révolution russe et le massacre de la Vendée. L'horreur révolutionnaire en soi-même d'un siècle l'autre. Du XVIIIe au XXe. Nous entreprenons ce dimanche d'été la publication de ce récit qui s'étendra aux jours suivants. En remerciant Dominique Souchet et la N.R.U. de nous l'avoir donné.  LFAR       

     

    Présentation de la Nouvelle Revue Universelle [Extraits]

    IMG - Copie.jpgLe discours prononcé par Alexandre Soljenitsyne le 25 septembre 1993 en Vendée pour le bicentenaire du soulèvement de 1793, alors qu'il était encore en exil, fut un événement considérable : une des plus grandes autorités spirituelles du XXe siècle finissant dénonçait à la face du monde la source « vendéenne » des totalitarismes de ce siècle de fer et de sang. […]

    Le rôle joué par Alexandre Soljenitsyne dans l'écroulement du Communise fut considérable. La publication en France, en 1973, de L'Archipel du Goulag, dont le manuscrit avait pu être transmis clandestinement, eut un effet déflagrateur dans l'opinion occidentale […]. Dès l'année suivante, déchu de la citoyenneté soviétique, Soljenitsyne était expulsé d'URSS et s'exilait aux États-Unis, dans le Vermont où il dut demeurer vingt ans. Autorisé à retourner en Russie en 1994 [...] il est mort à Moscou en 2008.

    Pour célébrer le centenaire de sa naissance, l’Institut catholique d'études supérieures de Vendée (Ices), à La Roche-sur-Yon […] a consacré une nuit entière, le 1er mars dernier, à ce géant de la littérature [..]. Lors de cette « nuit de l'histoire », née d'une initiative des professeurs Eric et Emeline Picard, Dominique Souchet, organisateur du voyage de Soljenitsyne en Vendée en 1993, a évoqué la relation privilégiée qu'entretenait avec la Vendée le grand dissident. Il a bien voulu confier le texte de son intervention à notre revue.

    Le récit

    4273640-6459671.jpg25 septembre 1993, Les Lucs-sur-Boulogne, il est 21 heures. Cette petite commune de Vendée (2600 habitants) a été choisie comme haut-lieu de la commémoration du bicentenaire du soulèvement de la Vendée et de l'extermination de sa population.

    Aux Lucs fut perpétré, non pas pendant la guerre, mais bien après la défaite militaire des Vendéens, l'un des plus effroyables massacres de population civile qu'aient commis les colonnes infernales. Le martyrologe relève 564 noms, dont 110 enfants de moins de sept ans. Le plus jeune avait 15 jours.

    La nuit est tombée. Il bruine sur la Vendée. 30 000 personnes pourtant se sont massées dans le vallon de la Boulogne, face à une immense tribune, emplie de musiciens et de choristes et implantée à l'endroit même où sera édifié, quelques années plus tard, l'Historial de la Vendée.

    Qui attendent-elles ? Le président de la République, venu saisir cette occasion unique de faire enfin entrer dans l'histoire de France la page de sang et de lumière, de terreur et de résistance, qui s'est écrite ici ? Non, il n'y eut aux Lucs, ce soir-là, ni président, ni premier ministre... "Pas même un ministre !", s'exclamera, horrifié, scandalisé, l'académicien Alain Decaux qui, lui, eut le courage de venir, malgré les pressions, et de parler : « J'ai cru que la République se grandirait dès lors qu'un historien républicain viendrait publiquement affirmer que les droits de l'homme ont été bafoués en Vendée. »

    35545483_527716967675618_5253698717675945984_o.jpgCe n'est pourtant pas Alain Decaux que cette foule attend. C'est une présence apparemment hautement improbable en ces lieux et en ces circonstances. C'est un personnage hors norme, qui a souffert dans sa chair et dans son âme la réalité de la Terreur, et que la Terreur n'a pas réussi à briser. C'est un Russe dans lequel les Vendéens se reconnaissent, parce qu'il actualise ce qui fut la raison d'être de leur soulèvement, il y a deux siècles. Il est ce qu'ils furent, une « conscience rebelle à la séduction de l'idéologie » : c'est ainsi que Philippe de Villiers, alors président du Conseil général de la Vendée, parle de celui qu'il a invité à présider la commémoration de 1793 et qui a immédiatement accepté l'invitation comme « un honneur ».

    DERNIER REGARD SUR L'EUROPE AVANT LE RETOUR D'EXIL

    Dans quel cadre se place cette étonnante venue en Vendée de l'auteur de L'Archipel du Goulag ?

    À l'automne 1993, avant de rentrer définitivement en Russie après vingt ans de bannissement et d'exil, Soljenitsyne entreprend une tournée d'adieu à l'Europe. Il veut « prendre congé » des pays qui l'ont accueilli ou soutenu. Il conçoit cet adieu, comme toute chose, en stratège. Il a choisi deux hauts-lieux inattendus, où il prononcera les deux seuls discours de sa tournée : Vaduz et Les Lucs-sur-Boulogne. Ils s'inscrivent dans une géopolitique singulière : Soljenitsyne vient y rendre hommage à deux actes de courage. Au Liechtenstein, en Europe centrale : cette petite principauté, contrai­rement aux grandes puissances anglo-saxonnes, a refusé de livrer à Staline les anticommunistes russes qui y avaient trouvé refuge. Et, sur la frange occidentale de l'Europe, en Vendée : ici s'est tenu le soulèvement héroïque d'une population contre la libération totalitaire qu'on voulait lui imposer, ici eut lieu la première terreur idéologique. « C'est au cours du dernier été que je passai dans le Vermont, écrit Soljenitsyne dans Esquisses d'exil, second tome de ses Mémoires, que j'écrivis les deux discours que je devais prononcer à l'Académie inter­nationale de philosophie de Vaduz et en Vendée, et que je me préparai soigneusement à cet ultime voyage. »

    Après une promenade d'adieu dans Zurich, son premier port après son expulsion d'URSS, c'est la France, Paris puis la Vendée. « Me trouver en France, comme toujours, m'a fait chaud au cœur. Dans les rues, quantité de Parisiens me reconnaissaient et me saluaient, s'arrêtaient pour me dire un mot de reconnaissance ; depuis vingt ans, j'étais accoutumé à me sentir en France comme dans une seconde patrie tout à fait inattendue. » Un déjeuner chez Balladur, alors Premier Ministre ; une visite de Chirac, alors maire de Paris ; un passage chez Pivot, alors le roi des émissions littéraires ; un adieu à ses traducteurs et éditeurs et en route pour la Vendée !

    Après la Vendée, ce sera l'Allemagne, et la rencontre avec le président Weizsäcker, qui se déroulera à Bonn. Une audience délicate avec Jean-Paul II, le pape polonais, clôturera cette visite d'adieu à l'Europe.

    Tel fut le contexte de la visite d'Alexandre Soljenitsyne en Vendée. Quel allait y être son itinéraire ? Quatre jours, quatre lieux - là encore, rien n'a été laissé au hasard.   ■  (A suivre, demain lundi)

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  • Famille de France • Le prince Jean s’apprête à recevoir aujourd'hui à Dreux le tour de France

     

    capturetdf-3318093.pngCe samedi 14 juillet, la ville de Dreux et le prince Jean de France, recevront la huitième étape du Tour de France.

    L’héritier de la famille royale de France et sa famille assisteront dans la matinée à la cérémonie officielle marquant le départ de cette huitième étape de « la petite Reine ». Quelques minutes après le départ, à 11 h 35, la course passera au pied de la Chapelle royale. Pour marquer cet événement exceptionnel pour la ville de Dreux, un feu d’artifice sera tiré de la Chapelle royale autour de 23 h.

    Le prince Jean de France, passionné de cyclisme, a participé très activement avec la mairie de Dreux au dossier de candidature de la ville de Dreux et avait reçu en octobre 2016 au domaine royal de Dreux, Monsieur Christian Prudhomme, directeur du Tour de France.

    Sur cette photo prise au domaine royal de Dreux en octobre 2016, le prince Jean de France est entouré du Directeur du Tour de France, Monsieur Christian Prudhomme et du champion cycliste Bernard Hinault.  

    Source : La Couronne

  • Livres & Histoire • Le Roi ou l’incarnation du pouvoir

     

    Par Anne Bernet

     

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    Depuis la mort de Louis XVI, la France, en dépit des apparences républicaines, n’aura cessé de rechercher un remplaçant à la figure royale. En vain. Deux études historiques, complémentaires, permettent, en dépit de leurs défauts, de comprendre pourquoi aucun homme prétendu providentiel n’est jamais parvenu à remplacer le Très Chrétien.

    Un pouvoir sacré indépendant

    Que cela plaise ou non, à la différence de la plupart des modèles monarchiques à travers le monde et le temps, la royauté française relève héréditairement du sacré ; le pacte de Reims n’est pas un accord opportuniste conclu en 496 entre l’Église des Gaules et Clovis, puis renouvelé avec les dynasties successives, mais une réalité spirituelle unissant le royaume de la terre à Celui du Ciel. Perdre cela de vue, c’est se condamner, sous prétexte de rationalisme ou de dénonciation d’une « pensée magique » que notre époque éclairée ne saurait admettre, à ne rien comprendre à notre passé et aux façons d’être et de penser de nos ancêtres. Voilà sans doute, aujourd’hui, le pire écueil auquel se heurtent des historiens plus ou moins étrangers à la foi catholique et qui ont tendance à en parler comme ils le feraient des croyances de l’Égypte pharaonique. S’ils refusent d’admettre ce particularisme français, et que la Fille aînée de l’Église puisse avoir une place à part dans les plans d’un Dieu auquel il est de mauvais ton de se référer, toute leur vision de la longue geste royale s’en trouve d’emblée faussée. Voilà sans doute pourquoi, chacun à leur manière, Stanis Perez, qui signe Le corps du Roi (Perrin) et Marie-Claude Canova-Green, auteur de Faire le Roi ; l’autre corps de Louis XIII (Fayard), malgré d’impressionnantes recherches, restent à la surface des choses et passent à côté de l’essentiel.

    Un premier mystère, dans une société strictement matérialiste comme la nôtre, est d’admettre que le Roi « sacré », ce qui veut tout dire, entre dans une autre dimension et que, tout en restant un homme à part entière, car il ne s’agit pas, à l’instar du Pharaon, voire même du Principat romain dans certaines de ses manifestations, de diviniser le souverain, il devient cependant un lien, un intermédiaire entre ici-bas et En-haut, dimension qui comprend une part hautement sacrificielle, celle-là même que Louis XVI assumera jusqu’à l’échafaud. Faute de le comprendre – tout comme, d’ailleurs, notre époque devient incapable de saisir ce que sont les grâces du baptême ou le sacrement de l’Ordre – l’historien se focalise sur des points de détail ou pose de mauvaises questions. Vouloir réduire les rois de France à une « incarnation du pouvoir », ce que les juristes royaux au demeurant, savaient bien, c’est s’arrêter à mi-chemin de la réalité et perdre de vue ce rôle de « Lieutenant de Dieu » qui était le leur. C’est l’idée même d’un pouvoir chrétien procédant du divin, non de la volonté populaire, ou prétendue telle, qui heurte. Dès lors, les deux universitaires se perdent dans l’étude de ce qui leur semble relever de bizarreries dépassées.

    Le corps du Roi

    Qui dit pouvoir incarné dit fatalement corps. Le Roi est homme, avec ses défauts, ses faiblesses, ses passions, ses maladies, et sa condition mortelle qui, cependant, n’altère pas l’immortalité du système monarchique, ou du royaume, ou de l’État, conception plus compréhensible à nos contemporains.

    Stanis Perez scrute cet homme qui reste ancré dans son humanité, ne revendique nulle essence « divine » ; il le suit, de Philippe Auguste à Louis-Philippe, dans son quotidien le plus prosaïque. Pour lui, mais là encore, ce n’est que partiellement exact car le postulat de base de la sacralité du pouvoir reste la même à travers les siècles, l’image du Roi, ou celle du corps du Roi, se serait construite puis déconstruite au fil des siècles, de sorte que saint Louis n’aurait pas appréhendé son rôle et sa personne comme pouvaient les appréhender Henri III ou Louis XIV. Cette image renvoyée au peuple, cette propagande auraient pareillement fluctuée. Reste que le Roi demeurait le Roi, tant à ses propres yeux qu’à celui de ses peuples et que porter sur cela un regard « moderne », fausse fatalement l’objet de l’étude …

    Ce qui est intéressant, néanmoins, dans ce livre, relève du sociologique et de l’anecdotique. Si le Roi est un homme, et nul ne le nie, il naît, il grandit, il se forme, il mange, il prend soin de son corps, de son apparence, de sa santé, il engendre, et il meurt. Comment ?

    L’autre paradoxe est de parvenir à en imposer à ses sujets ou à ses ennemis tout en assumant son humanité et sa mortalité. Le cas extrême est celui de Charles VI, rongé par sa maladie mentale jusqu’à en perdre sa dignité humaine, mais jamais sa dignité royale, au point que le peuple a aimé son pauvre roi fou bien plus qu’il ne l’eût aimé sain d’esprit, dans la certitude mystique que le souverain expiait dans sa chair les péchés de la France. L’on touche là, une fois encore, à la dimension christique du pouvoir royal que nos contemporains ne savent plus appréhender. Elle est pourtant infiniment plus importante que de savoir si Louis XI jugeait indigne de se baigner en public ou que le contenu de l’assiette royale.

    Dans l’imaginaire, et dans l’idéal, il faudrait que le Roi soit toujours jeune, beau, en pleine santé, doté de toutes les vertus du corps et de l’esprit. Cela peut parfois arriver, cela ne dure jamais. Comment, sauf à imiter ces peuplades qui sacrifiaient le roi vieillissant ou malade, continuer d’en imposer ?

    Le roi est une incarnation

    Louis XIII n’était pas séduisant, il souffrait d’un sérieux défaut d’élocution, son caractère était difficile et angoissé, sa santé mauvaise depuis l’adolescence. Dans ces conditions, alors qu’il n’avait pour lui que son droit d’aînesse, comment a-t-il incarné son rôle ?

    Spécialiste du « spectacle de cour » dans l’Europe moderne, Marie-Claude Canova-Green voit, et, jusqu’à un certain point, elle a raison, Louis XIII, – mais ce serait vrai de tous les rois, – comme un acteur presque continuellement sur scène, obligé de jouer un rôle qu’il n’a pas choisi mais qui lui colle à la peau et dont il n’a pas le droit de se dépouiller.

    L’on en arrive ainsi à une vision quasi schizophrénique du monarque, pris entre son personnage royal qu’il doit assumer, et sa personne privée dans l’impossibilité de s’exprimer puisque la sphère intime lui est presque interdite. Faut-il vraiment supposer la coexistence, peu apaisée, de Louis de Bourbon et de Louis XIII dans un même corps ? Ne vaut-il pas mieux admettre que le Roi était un, même si, au siècle suivant, Louis XV, et Louis XVI plus encore, rechercheront, ce qui s’avérera une faute, les moyens d’échapper à cette épuisante et constante représentation ?

    Reste une analyse étonnante, et dure, de ce que l’historienne considère comme une sorte de dressage ou de conditionnement d’un enfant qui, né mâle et premier de sa fratrie princière, est destiné au trône, quand même ses qualités propres ne l’appelleraient pas spécialement à l’occuper.

    Les études de « genre » étant l’une des grandes préoccupations actuelles, il est beaucoup question ici, trop peut-être, d’« apprentissage de la masculinité », notion qui aurait sans doute laissé pantois nos aïeux du XVIIe siècle. Louis XIII ne s’est sûrement jamais demandé s’il devait assumer sa condition masculine, parce qu’il a toujours su et admis qu’il était un homme, et pas une femme …

    C’est parce qu’il était homme, et prématurément roi après l’assassinat de son père, qu’il s’est donné, sans pitié pour lui-même, les moyens d’assumer son destin. En toute conscience.

    Louis XIII ne s’est jamais pris pour Jupiter, pas plus que son fils ne se prendrait pour Apollon. Seulement pour ce qu’il était : l’homme, avec tous ses défauts et ses péchés, que les lois de dévolution de la couronne, et la volonté de Dieu, avaient fait roi de France et qui devait s’en rendre digne.

    Ne pas admettre cela, c’est renoncer à rien comprendre à la monarchie française.   

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    Le corps du Roi, Stanis Perez, Editions Perrin, 475 p, 25 € 

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    Faire le Roi, L’autre corps de Louis XIII, Marie-Claude Canova-Green, Editions Fayard, 372 p, 23 € 

    Anne Bernet
  • Cinéma • Le cercle littéraire de Guernesey

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    Le cercle littéraire de Guernesey, un film de Mike Newell avec Lily James (Juliet Ashton), Michiel Huisman (Dawsey) et Matthew Goode (Sidney Stark), d’après le roman Le cercle littéraire des amateurs d’épluchures de patates de Mary Ann Schaffer et Annie Barrows.

     

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    D’abord un très beau film avec des photos magnifiques, une jolie Juliet qui fait rêver d’être Roméo Dawsey, enfin une histoire d’amours et d’amour, et cette dernière, bien que téléphonée, garde toute sa fraicheur. 

    Peut-être ce long-métrage aurait-il pu s’intituler « la bague », qui tient presque le premier rôle dans cette histoire… •  

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Fausse querelle : Wauquiez / Calmels

     

    Par Yves Morel 

    Les partis ne sont que des instruments de pouvoir, de conquête ou de conservation. Macron a dû constituer le sien, fait de bric et de broc… La gauche n’arrive pas à se reconstituer. Les Républicains peuvent-ils y arriver avant les prochaines échéances ? Mais que veulent-ils ? Du rififi, pourquoi ? 

    Actu-3.jpgTempête à la tête de Les Républicains. Laurent Wauquiez, le président, vient de destituer la vice-présidente, Virginie Calmels, qui contestait sa ligne. Ce genre de prise de bec ne doit pas surprendre en un parti dépourvu d’unité et tiré à hue et à dia par ses ténors du moment.

    [Photo : Virginie Calmels, une vice-présidente qui se voyait en présidente]

    Sarko-fillonistes et juppéistes

    Les Républicains n’ont toujours pas comblé le fossé qui sépare, chez eux, les juppéistes et centristes de l’amalgame des sarkozystes et autres fillonistes. Les dévots de l’ancien président de la République et ceux du candidat torpillé de la présidentielle de 2017 se sont unis pour imposer Laurent Wauquiez, le quadra qui les représente. Mais les autres n’ont pas désarmé.

    En vérité, cette querelle au sein du parti n’est pas nouvelle. Dès juin 2017, trois jours seulement après le second tour des dernières législatives, douze députés LR, conduits par Thierry Solère et Frank Riester, constituaient, avec leurs seize collègues de l’UDI, le groupe des Républicains constructifs, devenu ensuite le groupe UDI Agir et Indépendants, actuellement présidé par Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Frank Riester (passé des LR à Agir), et qui envisage de se constituer en parti politique à part entière. Et Valérie Pécresse, la présidente de la plus importante région de France, l’Île-de-France, mène une opposition acerbe contre l’actuel président des Républicains, en fondant son propre mouvement « Libres ! ».

    La prétendue droite dure de Laurent Wauquiez

    Quelle est la raison de cette querelle ? Ce serait, de prime abord, l’opposition entre une droite dite « dure » ou authentique, incarnée par Laurent Wauquiez, Éric Ciotti et autres, et une droite dite « modérée », selon ceux qui se veulent sages, « molle » suivant le point de vue de ceux qui comprennent que le fond de l’électorat de droite est exaspéré.

    Les commentateurs de la vie politique s’accordent à penser que Laurent Wauquiez a opéré le choix d’une droite dite « décomplexée », selon un qualificatif à la mode, et intransigeante. Il entendrait ressourcer la droite à ses valeurs fondatrices. Il se présente comme socialement et moralement conservateur et plutôt traditionnaliste. Il se veut patriote, « national ». Il réclame un État fort dans le cadre démocratique, naturellement, capable d’assurer l’ordre et de sauvegarder la sécurité et la tranquillité de nos compatriotes. En économie, il est libéral et conservateur. Depuis le début du quinquennat de Macron, il a critiqué la politique économique et sociale du gouvernement, qu’il estime ne pas être assez drastique. Il s’est prononcé en faveur du plafonnement de l’ensemble des minima sociaux à hauteur de 75% du SMIC, pour l’instauration d’un jour de carence dans les congés maladie et l’obligation, pour les allocataires du RSA, d’effectuer cinq heures hebdomadaires de travail.

    Européen, il voit dans l’euro la condition de la stabilité économique de la Communauté, mais reproche tout de même aux politiques monétaires rigoureuses de Bruxelles de compromettre gravement les possibilités d’investissement des entreprises. Enfin, il se prononce en faveur d’une politique migratoire autoritaire, et des mesures exceptionnelles pour lutter contre le terrorisme.

    Le libéralisme européen de Virginie Calmels

    La faction opposée – au sein même de LR –, représentée naguère par Juppé, Copé, Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand et consorts, aujourd’hui par Virginie Calmels, campe sur une tout autre ligne : libéralisme économique soutenu étrangement par le jacobinisme administratif d’État, européisme délibéré misant tout sur la construction européenne,

    Actu-4.jpgÉtat minimal sur les prérogatives régaliennes, renoncement de fait aux fondements théoriques et aux « valeurs » morales de la droite, recherche effrénée d’un consensus éthique et politique entre droite modérée, centristes et ce qui reste de la gauche sociale-libérale ou sociale-démocrate, souplesse dans la limitation de l’immigration et la lutte contre le terrorisme. Elle pourrait reprendre à son compte le propos du non-regretté Michel Guy en son temps, lequel se disait « de droite pour l’économie, de gauche pour tout le reste ».

    [Photo : La France prisonnière des institutions européennes dans lesquelles elle s’est fourvoyée.]

    Une stratégie purement politicienne

    Les divers camps ainsi présentés, il est certain que les intérêts français sembleraient mieux représentés et mieux défendus par Laurent Wauquiez président de LR et président de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

    Sauf que les choses ne sont pas si simples, et qu’il convient d’y regarder à deux fois, voire plus. En réalité, les gesticulations, les propos véhéments, les déclarations provocantes – et même dites en catimini ou prétendument – et les professions de foi solennelles de Laurent Wauquiez ne sont que les éléments d’une stratégie politicienne visant à reconstituer autour de sa propre personne –pour laquelle il rêve d’un destin élyséen – un grand parti tory à la française capable de faire rentrer dans le rang les libéraux purs et les centristes, de mobiliser l’électorat autour d’un programme audacieux – du moins en apparence – et du sentiment d’attachement – apparent lui aussi – « aux valeurs » patriotiques, nationales et morales fondatrices de la droite, afin de reconquérir le terrain perdu au profit de Macron et de LREM lors des élections présidentielle et législatives de 2017, et de remporter celles de 2022, en récupérant une partie de l’électorat FN, maintenant RN.

    Il faut bien comprendre une spécificité française à quoi se réduit de plus en plus la Ve République : tout n’est plus que stratégie électorale autour de l’élection majeure qu’est la présidentielle. Il ne s’agit que de se constituer une base électorale en additionnant les divers courants, ce qu’a fait Macron… et ce que les futurs candidats veulent tous faire. D’où les effritements rapides et les déceptions !

    Dans notre république, plus que dans toutes les autres démocraties libérales, il en va de plus en plus ainsi : les idées ne sont que des slogans, des cris ou des formules de ralliement, des mots d’ordre, des arguments publicitaires, des éléments de propagande, au service de la conquête du pouvoir. Une fois cette conquête réalisée, elles perdent toute importance. Pire : naguère utiles, elles deviennent encombrantes et nocives à l’action et à la liberté de mouvement du ou des nouveaux maîtres du pouvoir. C’est ce qui s’est vu avec les exemples de Chirac, puis de Sarkozy et, sur le versant gauche, avec celui de Hollande.

    Wauquiez n’est que candidat

    En octobre dernier, Wauquiez a reproché à Macron de n’avoir pas « d’amour charnel pour la France ». Mais lui-même s’en montrera-t-il vraiment pourvu quand il sera le maître, s’il le devient ? Il a également reproché aux divers traités et textes européens d’ignorer délibérément « les racines judéo-chrétiennes de l’Europe » et même aux billets de banque de ne pas comporter d’effigies de quelques Européens illustres, de peur d’éveiller les sentiments patriotiques des peuples fédérés par la Communauté. Et même, une fois en fonction, pourrait-il quoi que ce soit, prisonnier qu’il serait, comme tous les autres, d’institutions dans lesquelles la France s’est fourvoyée. Au fond, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie sont plus libres que la France et ne parlons pas de Donald Trump ! Et de Poutine ! Et de la Chine !

    Wauquiez a commis un tract, jugé « inutilement anxiogène » par les centristes LR et UDI, intitulé « Pour que la France reste la France », qui se présente comme un manifeste de défense de l’identité française contre une Europe phagocyteuse et face à une dérive socio-culturelle liée à la prévalence des idées subversives, d’une part, et à la pression d’une immigration sans contrôle, d’autre part. Eh bien, ses adversaires peuvent se rassurer : devenu Président de la République, Wauquiez a toute chance de guérir bien vite de son prurit identitaire ! Et il s’accordera sur « l’essentiel » avec la classe dirigeante française qui sera bientôt la seule en Europe à maintenir cette ligne européiste. Du reste, et honnêtement, peut-on être à la fois un Européen partisan convaincu de l’euro et un patriote soucieux du développement des entreprises françaises ? Non, le temps ne montre que trop que cette gageure relève de la quadrature du cercle.

    Ces remarques valent pour les autres notables des Républicains. Ainsi, Valérie Pécresse, catholique et pratiquante, naguère très engagée dans la défense des Chrétiens d’Orient et la lutte contre le prosélytisme islamique en France, soutien de Sarkozy, dont elle fut un ministre important, s’est ralliée en 2016 à Alain Juppé au moment des primaires de la droite. Du reste, elle appartient, depuis seize ans – un bail ! – à la très libérale French-American Foundation, organisation constituée pour renforcer les liens entre la France et les États-Unis. Vigoureusement opposée, en 2013, à la loi Taubira instituant le mariage pour tous, allant jusqu’à proposer non seulement d’abroger cette mesure mais de dissoudre les mariages homosexuels conclus durant sa période d’application, elle a changé d’avis, et s’est ralliée à cette innovation qu’elle contestait ouvertement, « tout simplement parce que j’ai réfléchi » – à son plan de carrière sans doute –, affirme-t-elle à qui veut l’entendre, et parce qu’elle estime un retour en arrière, en la matière, « impensable humainement » ! Laurent Wauquiez lui-même, affiche sa bonne entente avec Sens commun, mouvement hostile au mariage homosexuel et proche des Républicains. Arrivé au pouvoir, il pourra le renvoyer à la niche.

    Ne nous laissons donc pas abuser par les rodomontades et les surenchères démagogiques des uns comme des autres ; elles relèvent de la stratégie électorale, voire de la simple tactique. L’alternance au pouvoir dans le cadre des institutions actuelles, en France plus particulièrement, n’amène que des personnes qui, malgré leurs dires, ne peuvent avoir aucune conviction forte, aucun principe intangible, aucune idée précise, aucun programme défini. Un Patrick Buisson, un Philippe de Villiers, un Éric Zemmour, une Marion Maréchal l’ont parfaitement montré. Tous ces gens, mutuellement opposés à certains moments, se réconcilient ensuite sans peine, car, précisément, rien de sérieux ne les sépare et ils ont trop besoin les uns des autres, ne serait-ce que pour faire semblant de s’opposer.   

     

    Valérie Pécresse, girouette assumée, « parce qu’elle a réfléchi ». 

     Yves Morel

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle 
  • Double victoire énergétique de Poutine en Europe et en Turquie !

     

    Par Marc Rousset

    Une analyse qui prend tout son relief après la charge frontale de Donald Trump, lors du sommet de l'OTAN, contre l'Allemagne accusée d'enrichir la Russie, d'en être prisonnière et d'être complètement contrôlée par elle. Les relations internationales ont changé de ton. Nous avons changé d'époque. Il faut le savoir.  LFAR   

     

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    Lors de la récente réélection d’Erdoğan, Poutine, adepte de la « Real Politik », a été un des premiers à le féliciter, en insistant sur le classement prioritaire des grands projets énergétiques avec la Turquie.

    La Russie aura fini de construire en 2023 la première centrale nucléaire turque d’Akkuyu, soit quatre réacteurs d’une capacité de 4.800 MW avec une durée de vie de 60 ans, d’une valeur de 20 milliards de dollars. Tout cela alors qu’elle aura avancé à la barbe des États-Unis, le déploiement, inopérable dans le cadre de l’OTAN, du redoutable système anti-missile russe S-400.

    La Russie continuera de construire également le gazoduc « Turkish Stream », lancé en juin 2017, qui livrera sous la mer Noire le gaz russe à la Turquie. Divisé en deux branches, il livrera du gaz aux consommateurs turcs, mais en acheminera aussi vers les pays du sud et du sud-est de l’Europe tels que la Bulgarie. Ce projet avait été annoncé en septembre 2014 en remplacement du gazoduc russo-européen « South Stream » sous la mer Noire, empêché par Bruxelles, qui devait alimenter le Sud-Ouest européen jusqu’en Italie et vers l’Europe Centrale.

    Bruxelles et les États-Unis étaient, en effet, fous de rage de voir que le projet européen concurrent Nabucco, qui devait relier l’Iran et l’Europe centrale en passant par la Syrie et la Turquie, avait dû être annulé suite à la guerre en Syrie ! L’itinéraire des gazoducs et des oléoducs est un facteur important de la géopolitique, une autre raison cachée de la guerre en Syrie. De plus, Poutine, habile stratège et tacticien a réussi à faire du sultan d’Ankara son obligé. Si les Américains, comme ultimes représailles, se refusent à livrer les chasseurs F-35 déjà commandés par la Turquie, Erdoğan leur a déjà fait savoir qu’il a d’autres fournisseurs intéressés pour les remplacer.

    Vainqueur en Turquie et dans le Sud-Est européen, Poutine semble aussi avoir déjà remporté la bataille pour la construction du gazoduc Nord Stream 2, qui doit relier directement, via la mer Baltique, la Russie et l’Europe. Les travaux préparatoires dans la baie de Greifswald en Allemagne ont déjà commencé. Trump, avec sa politique « Amérique d’abord » est de plus en mal placé pour donner des conseils désintéressés à l’Europe sur sa sécurité énergétique, alors qu’il veut vendre en fait égoïstement du gaz naturel liquéfié américain. Malheureusement, comme l’a rappelé Poutine, 25 % à 30 % plus cher que le gaz russe. Le projet Nord Stream 2 devrait donc aboutir en 2019 et permettre d’augmenter les capacités de livraison de gaz russe par la route baltique de 50 milliards de mètres cubes. Afin de calmer l’Ukraine, la Russie pourrait s’engager à livrer 20 à 30 milliards de m3 par les tuyaux ukrainiens, mais seulement « si c’est économiquement pertinent », a précisé Poutine.

    Les États-Unis ont même envisagé de renoncer à leurs taxes sur l’acier et l’aluminium européen contre l’abandon par l’Allemagne du projet Nord Stream 2. Le projet est, en effet, considéré par l’OTAN comme une menace pour l’Ukraine et la Pologne, cette dernière le comparant au Pacte germano-soviétique de 1939 ! Comme ultime tentative, les États-Unis ont été amenés à lancer l’ITM, l’Initiative des Trois Mers (Baltique, Mer Noire, Adriatique) qui consiste tout simplement à vendre leur gaz de schiste liquéfié à la Pologne. Ils ont ameuté tout un ensemble hétéroclite de pays : la Pologne, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie et la Croatie, qui représentent 22 % de la population de l’UE, mais seulement 10 % du PIB.

    La Pologne vient donc de signer deux gros contrats d’une durée de 20 ans, pour couvrir un quart de ses besoins en gaz, soit 5,5 milliards de m3, avec du GNL américain après 2022, date de la fin des contrats russes actuels, à partir de terminaux gaziers au Texas et en Louisiane, à destination du port polonais de Świnoujście, en mer Baltique.

    L’heureuse réalité, nonobstant les efforts de l’Amérique, c’est que la consommation de gaz russe en Europe ne cesse de croître, sa part de marché représentant, en 2017, 35 % dans l’UE et 60 % en Allemagne !  •  

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Zemmour : « L'OTAN est une association inégale, avec un seul patron, l'Amérique »

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - Le sommet de l'OTAN a débuté mercredi 11 juillet à Bruxelles. Jamais l'ambiance entre alliés américains et européens n'a été aussi détestable. [RTL 12.07]. La vérité, expose Zemmour, est que l'OTAN n'a plus de raison d'être depuis la chute du mur de Berlin et la disparition de l'Union Soviétique. Si ce n'est le renforcement de la présence américaine en Europe Centrale... En tant que telle, cette alliance militaire ne correspond plus aux intérêts français ni européens.  LFAR 

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge  

    Oyez, oyez, braves gens ! Sonnez le tocsin ! L'Occident est en danger. Le méchant Donald veut l'abattre. L'horrible nationaliste ose dire l'Amérique d'abord. Le détestable Trump a détruit le sentiment de confiance entre alliés. L'affreux macho est odieux avec Angela Merkel. L'OTAN subsiste encore en tant qu’institution, mais elle est vidée de sa substance. L'Europe doit s'unir pour se défendre seule.

    Si Donald Trump n'existait pas, les éditorialistes des grands médias et les dirigeants européens l'auraient inventé. La détestation qu'il leur inspire permet de masquer leurs non-dits et leurs faux-semblants.

    La confiance entre alliés est tellement profonde que dès les années 60, le général de Gaulle expliquait que les Américains ne risqueraient jamais de prendre une bombe atomique soviétique sur New York pour sauver Paris ou Berlin.

    Tous les présidents américains ont reproché aux alliés européens de ne pas partager le fardeau militaire. Les militaires américains considèrent même que les Européens sont un boulet plus qu'un soutien. Depuis la chute de l'URSS, ils supplient les présidents de s’en débarrasser et de dissoudre l'OTAN.   

    Éric Zemmour