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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1189

  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel a pour seul objet de marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

     

  • Société • Vers un monde sans hommes ni femmes ?

    Par Mathieu Bock-Côté 

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    Cette tribune - de celles que nous reprenons souvent pour leur pertinence - est parue dans le Journal de Montréal du 14 mars. Qu'on le lise ! Tout simplement. LFAR  

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    « Les savants fous ont pris le contrôle. » 

    Notre époque est traversée par un fantasme terrifiant : l’effacement programmé et délibéré de la différence entre l’homme et la femme. De toutes les manières possibles, il faudrait déconstruire ce qui les distingue, pour qu’advienne un jour un être humain sans aspérités, ni homme ni femme, à moins qu’il ne soit les deux à la fois, selon son choix.

    Pour peu qu’on scrute l’actualité en ayant cela en tête, on trouve mille exemples confirmant cette tendance.

    Genre

    Hier, l’hebdomadaire français L’Obs nous apprenait ainsi que des chercheurs danois en lutte contre les « stéréotypes de genre » avaient présenté dans un festival technologique texan une voix numérique absolument neutre, qu’on ne saurait dire masculine ou féminine.

    Apparemment, cette voix non genrée contribuerait à la lutte contre les discriminations, ce qui n’est peut-être qu’une confirmation parmi d’autres que ce pseudo-combat généralement célébré relève trop souvent du grand n’importe quoi.

    Car si la simple distinction entre l’homme et la femme passe désormais pour une marque de discrimination, c’est bien la preuve que nous venons de basculer dans un univers parallèle. La norme véritable de l’humanité serait-elle asexuée ?

    On le constate aussi régulièrement avec la fameuse question des trans.

    On doit naturellement faire preuve de la plus grande ouverture envers ceux et celles dont l’identité sexuelle est confuse au point de se sentir étrangers à leur propre corps. C’est une forme d’humanisme élémentaire. Mais on ne saurait faire de leur situation dramatique la nouvelle norme censée représenter l’ensemble de la population, qui n’a jamais douté un instant de son identité sexuelle, même si on cherche à la fragiliser délibérément. Il en est de même lorsqu’on parle de la fluidité de ceux ou celles qui ne se reconnaissent pas particulièrement dans un sexe et dont l’identité serait flottante et non binaire. L’importance médiatique gagnée par ces catégories idéologiques est symptomatique du fait que nous sommes sous hypnose idéologique.

     

    Autre exemple qui ne surprend plus. On a récemment débattu en France du remplacement sur les formulaires administratifs des catégories père et mère par parent 1 et parent 2. Il faut dire que cette manie est partout présente en Occident, y compris au Québec.

    Qu’il faille ajuster notre vocabulaire administratif pour l’adapter à la réalité des familles homoparentales, personne n’en disconvient. Mais fallait-il pour cela abolir le père et la mère, ou les rendre invisibles, alors qu’il s’agit de fonctions symboliques inscrites dans les profondeurs de la psyché humaine ?

    Ce qu’on voulait encore une fois renverser, c’était la différence sexuelle.

    Folie

    On pourrait en revenir à cette évidence plurimillénaire que ne peut perdre de vue qu’une civilisation décadente : le masculin n’est pas le féminin, un homme n’est pas une femme, et ces différences sont fondatrices pour l’humanité.

    Lorsque nous ne sommes plus capables de reconnaître les réalités élémentaires de la condition humaine, c’est bien la preuve que nous basculons dans un monde où les savants fous font la loi. ■   

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
  • Racines & Histoire • Le cheval dans la diplomatie [1/2]

    jeanlouis-gouraud (1) cartouche.jpgPar Jean-Louis Gouraud

    Conférence prononcée par Jean-Louis Gouraud au XIe Salon du Cheval à Mazagan-Eljadida (Maroc) en octobre 2018. Parution en 3 parties dimanche 17, lundi 18 et mardi 19 mars. 

     

    téléchargement.jpgLorsque le président Mao Tse Toung, soucieux de réchauffer les relations – jusqu’ici glaciales – entre son pays, la Chine, et les États-Unis, offrit au président américain Richard Nixon venu lui rendre visite (c’était en 1972) un couple de ces gros oursons qui ressemblent à des peluches portant des lunettes de soleil, on se mit à parler d’une « diplomatie du panda ».

    The_Qianlong_Emperor_in_Ceremonial_Armour_on_Horseback.jpgDeux siècles auparavant, se pratiquait en Chine une autre façon de témoigner sa bonne volonté et son désir de nouer de bonnes relations : en offrant non pas des nounours mais des chevaux.

    Le musée Guimet, à Paris, possède un splendide rouleau panoramique dû à un peintre de cour montrant ainsi l’empereur Quianlong [Photo], sous le règne duquel la Chine connut son apogée (c’était au XVIIIe siècle), recevant trois magnifiques chevaux des mains d’ambassadeurs kirghizes ou kazakhs venus faire allégeance.

    Ainsi, lorsque le président Macron, croyant sans doute bien faire, offrit récemment (en janvier 2018) au président Xi Jinping un cheval, certaines mauvaises langues – dont la mienne – se demandèrent si le président français avait ainsi voulu marquer son allégeance au président chinois.

    Sans doute pas, mais à cette ambiguïté s’ajouta dans cette affaire une maladresse : le cheval offert, prélevé sur les effectifs de la Garde républicaine (qui est d’environ quatre cents chevaux) en effet, était un hongre !

    1034662968.jpgOr, entre souverains et hommes de cheval, on le sait bien, on ne s’offre que des chevaux entiers. Donner un cheval qui ne peut pas reproduire équivaut à refiler une pendule qui ne marque pas l’heure : c’est presque une insulte.

    Heureusement, il semblerait que le président chinois se soit montré malgré tout très satisfait du cadeau, ce qui tendrait à prouver qu’en Chine aussi les bons usages se perdent.

    Dans le cas d’Emmanuel Macron, on avait eu déjà la preuve de son manque d’éducation en la matière lorsque, à peine élu, il avait réservé sa première visite en dehors de France au corps expéditionnaire envoyé dans le nord du Mali pour tenter d’en éradiquer la menace islamiste. Apprenant cette visite, le président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta – dit IBK – était venu à la rencontre du président français, qui avait fait poser son avion non pas à Bamako, la capitale, mais à Gao, la principale ville du nord. Pour honorer son hôte, le président malien non seulement fit l’effort de le rejoindre à Gao mais lui proposa un bel étalon gris de race locale. Ce que Macron – je ne sais pas en quels termes exactement – refusa. Gentiment, j’espère ! Autrefois, ce genre d’affront aurait provoqué une rupture des relations diplomatiques.

    gettyimages-161558892-1024x1024.jpgCette histoire me rappelle un peu celle du cheval offert au milieu du XVIIIe siècle par le bey de Tunis, Hussein Ben Ali, au roi de France, Louis XV. Une histoire bien connue, puisqu’elle a été merveilleusement racontée (et enjolivée) par deux grands écrivains populaires : Eugène Sue en 1846 et Maurice Druon [Photo] en 1957. L’animal, appelé Cham, n’avait pas eu l’heur de plaire à Louis XV, qui avait ordonné d’en débarrasser ses écuries. La pauvre bête se retrouva alors sur le pavé parisien à tirer une carriole, jusqu’à ce qu’un Anglais, de passage à Paris, discerne un formidable potentiel dans la misérable haridelle qu’était devenu ce cheval.

    Pour une poignée d’avoine, il l’achète, l’amène à Londres où, après mille péripéties, le bestiau se retrouve dans le haras d’un aristocrate passionné de courses, Lord Godolphin. L’endroit est prestigieux mais Cham y est relégué au simple rôle de souffleur. On disait, à l’époque, agaceur, ou boute-en-train. Un job assez frustrant : il s’agit pour le cheval d’aller renifler l’arrière-train d’une jument afin de déterminer si la dame est disposée, ou non, à recevoir l’hommage d’un étalon. Si c’est non, la femelle proteste vigoureusement en décochant à celui qui la renifle quelques belles ruades. Si c’est oui, on ramène le malheureux souffleur à l’écurie, pour laisser la place à un étalon de prix, auquel on ne voulait pas faire prendre le risque d’un coup de pied malencontreux.

    hqdefault.jpgUn jour, il faut le comprendre, Cham finit par se révolter. Rompant ses liens, il alla honorer une belle alezane qui passait par là. De cette union imprévue naquit onze mois plus tard un poulain extrêmement rapide à la course. Du coup, si je puis m’exprimer ainsi, le propriétaire débaptisa Cham pour lui donner son propre nom, Godolphin, qui devint le principal reproducteur de son élevage, ainsi que l’un des fondateurs d’une race appelée à un bel avenir, que les Britanniques ont le culot d’appeler le « pur-sang anglais » [Photo](À suivre, demain lundi et mardi)  

    Voir dans Lafautearousseau ...

    De Péroncel-Hugoz : JEAN-LOUIS GOURAUD, « LA PLUS BELLE CONQUÊTE DU CHEVAL »

  • Patrimoine cinématographique • Le monocle rit jaune

     

    Par Pierre Builly

    Le monocle rit jaune de Georges Lautner (1964) 

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgQue la France était belle ... 

    On réévaluera sûrement un jour le cinéma de Georges Lautner qui eut un immense succès mais qui fut vilipendé, méprisé, insulté par tout ce que la production française compte de prescripteurs et de têtes pensantes.

    On rappellera les films avec Belmondo (Flic ou voyou, Le guignolo, Le professionnel) ou avec Delon (Les seins de glace, Mort d'un pourri) et naturellement avec Mireille Darc, qui, à elle seule aura symbolisé la liberté de la fin des années Soixante (Galia, La grande sauterelle, Fleur d'oseille et bien d'autres...). 

    Mais naturellement, on devra revenir au meilleur, ce pourquoi Lautner restera : l'introduction de l'insensé dans le cinéma français de comédie ; je n'écris pas le burlesque, le terme semblant réservé à ce genre bizarre imité du muet, illustré (?) par le muet Pierre Etaix. L'insensé, c'est l'alliance entre la folie des situations et la subtilité outrancière des dialogues ; ceux de  Michel Audiard dans Les tontons flingueurs et Les barbouzes, ceux de Jacques Robert dans la série engagée avec Le monocle noir, qui s'achève, malheureusement, avec le chef-d’œuvre du genre, Le monocle rit jaune. 

    hqdefault.jpgVoir le sidérant trio composé de Paul Meurisse, Marcel Dalio et Robert Dalban chanter sur une scène de beuglant hongkongais J'irai revoir ma Normandie est déjà magnifique ; mais entendre le troisième couplet de cette romance niaise passer sur un rythme de swing est plus sidérant que toutes les audaces de la prétendue Nouvelle Vague. Lautner ne craignait rien, n'hésitait devant rien, se moquait des règles et des bien-pensances ; en trois ou quatre ans (en gros de L’œil du monocle à Galia), il a sûrement été un des cinéastes français les plus inventifs, les plus polissons et les moins conformistes. 

    03-le-monocle-rit-jaune.jpgSituations délicieuses tournées avec des bouts de ficelle (Lautner raconte assez drôlement le tournage dans le supplément du DVD) et dialogues exceptionnels, dits par un Meurisse sublime ; ainsi le propos du commandant Dromard avec cette fière allure parfaitement décalée, déjà rodée dans les deux premiers opus de la série, à l'arrivée dans la baie de Hong Kong, le propos qu'il tient à son fidèle compagnon, le sergent Poussin (Robert Dalban) : Sentez-vous le parfum des alizés qui vous apportent les douces senteurs de l'Empire du Milieu ? Entendez-vous le tintinnabulement des porcelaines Ming dans des palais verdoyants où des mandarins laissent s'écouler le temps paisible en compagnie de concubines lascives ?. Comment résister ? Et comment résister au grand moment du discours funéraire déclamé par Meurisse en imitation des vastes périodes de Bossuet ? 

    Le-Monocle-rit-jaune-1964a-DVDrip-by-Galmuchet-mkv-snapshot-00-2.jpgLe monocle rit jaune est un très très bon film, surtout si l'on passe sur l'insignifiance de l'intrigue et quelques faiblesses de distribution ; ainsi le jeune blanc-bec interprété par Olivier Despax, un de ces beaux garçons interchangeables (comme Gil Vidal ou Jean Sorel) qui tentaient alors de faire la pige à Alain Delon, et qui est particulièrement exaspérant... 

    J'ai dit tout le bien que je pensais de Paul Meurisse, séduisant, délicieux, flegmatique, lunaire, irrésistible.

    ob_3520b5_monoclejaune07.jpgUne mention à l'immortel Dalio qui, en plus, interprète un personnage merveilleux de petit Juif de ghetto polonais qui a trouvé en France sa vraie patrie, l'a libérée, a traqué le Boche jusqu'à Berlin, s'est engagé et s'est battu à Dien-Bien-Phu,  puis a servi son pays d'adoption en traficotant dans l'import-export aux portes de la vaste Chine.

    Belle émotion quand, tué dans un combat qu'on voyait bouffon, son camarade de combat Dalban le salue d'un Au revoir, petit Normand ! qui touche vraiment juste. 

    La France décide, pour sauver le monde de l'emprise de pacifistes frénétiques, d'agir seule, sans la paralysante approbation de l'O.N.U. La Chine ressemble à ce qu'elle aurait dû rester : celle de Tintin et du Lotus bleu ; entrelacs des rues, des passages ombreux et des jonques ; celle des tandems, des pousse-pousse, des fumeries d'opium. 

    Bref, nous avons beaucoup perdu à la mondialisation.                       

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    DVD autour de 9 € .

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • Culture • Loisirs • Traditions

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    Les Tambours de Bâle - voir ci-dessous -  ouvriront de belle manière nos pages weekend !

  • Racines & Tradition • Les Tambours de Bâle ...

     

    l'Europe que nous aimons, que nous souhaitons ...

    Passez donc 6'31'' époustouflantes avec eux !   

     

    Top Secret Drums Basel from Jacques-O. REUBI on Vimeo.

    l'Europe que nous aimons, que nous souhaitons ? 

    C'est l'Europe des nations, des traditions, des cultures, toutes différentes, mais issues de fondamentaux communs, jaillissant d'un même tronc solide et puissant, comme les multiples branches d'un arbre vigoureux qui élance ses branches haut vers le ciel parce qu'il pousse ses racines profondément dans la terre...  

  • Famille de France • Les records généalogiques de Monseigneur le Comte de Paris

     

    Le nouveau Comte de Paris, le prince Jean d’Orléans, est depuis le décès de son père, le 21 janvier dernier, l’héritier et le successeur légitime des quarante rois qui ont fait la France.

    Le Prince Jean d’Orléans, est né le 19 mai 1965 à Boulogne-Billancourt, fils de feu le comte de Paris, Henri VII de France et de la princesse Marie-Thérèse de Wurtemberg ; duchesse de Montpensier ; le prince est apparenté à la plupart des familles royales régnant en Europe. 

    Alors que le prince tient ses droits au trône de France de son ancêtre Louis XIII, le prince (et son père avant lui), est souvent présenté dans les médias comme « LE » descendant du Roi Louis-Philippe et dans la littérature des partisans de Don Luis Alfonso de Borbón, surtout comme le descendant du régicide Philippe Égalité. 

    Descendant en ligne directe de St Louis, d’Henri IV, de Louis XIII et bien sûr du roi Louis-Philippe, l’actuel chef de la Maison royale de France, Monseigneur le comte de Paris, possède également une impressionnante généalogie, acquise au grès des mariages de ses prédécesseurs :

    Par son père, feu le comte de Paris, Henri VII de France, l’actuel comte de Paris, descend  5 fois de Louis-Philippe, son ancêtre direct, plus de 20 fois de Louis XIV (notamment par la reine Marie-Amélie de Bourbon-Siciles, épouse de Louis-Philippe) et plus de 30 fois de Louis XIII. Et bien sûr, des milliers de fois de saint Louis.

     Du fait de son ascendance maternelle le prince bat les records généalogiques de son père. Sa mère Madame la duchesse de Montpensier, descend en effet en droite ligne d’une fille de Louis-Philippe et de la reine Marie-Amélie, Marie d’Orléans, mariée au duc de Wurtemberg. De ce fait, le nouveau Chef de la Maison royale de France, est également, par sa grand-mère maternelle, le premier prétendant au Trône de France à descendre non seulement de Louis-Philippe, mais également de Louis XV, de Charles X et de son fils le Duc de Berry. 

    Le prince compte donc, plus de 50 fois Louis XIV parmi ses ancêtres et plus de 80 fois Louis XIII et bien sûr, des milliers de fois de saint Louis. Le prince Jean d’Orléans, comte de Paris est donc non seulement en vertu des lois fondamentales, l’héritier et le successeur légitime des rois de France, mais également aujourd’hui, le seul prince français à posséder autant de sang royal de France dans sa généalogie.

    En raison de la loi d’exil votée en 1886, sous la Troisième République, visant les chefs des familles ayant régné en France et leurs héritiers directs dans l’ordre de primogéniture, loi abolie et abrogée en 1950 ; soit 17 ans après la naissance de son père, feu le comte de Paris Henri VII de France, le prince Jean de France est également le premier prétendant au trône de France depuis 1883 à pouvoir être né en France et à avoir toujours vécu sur le sol de France.  

    Source : la Couronne.

  • JEAN-LOUIS GOURAUD, « LA PLUS BELLE CONQUÊTE DU CHEVAL »

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    « ... Ça tient à un seul mot : Cheval. » 

    C’est au Maghreb que j’ai pris conscience du rayonnement de mon confrère Jean-Louis Gouraud (Le Figaro, Jeune Afrique, La Revue, etc.). Un rayonnement pan-nord-africain car, dans les cinq pays (Libye, Tunisie, Algérie, Maroc, Mauritanie), composant cet ensemble géopolitique, jadis romano-berbère puis musulman sunnite et où, malgré les points communs, chacun se déteste, s’épie, se joue des tours, se nuit (surtout depuis la décolonisation au milieu du XXème siècle) ; eh bien Gouraud, lui y a toujours eu et continue à y avoir partout des amis loyaux et efficaces. Ça tient à un seul mot : Cheval. 

    51XM4YT18SL._SX333_BO1,204,203,200_.jpgL’hippologue et hippophile français fait l’unanimité au Maghreb à cause de sa science hippologique. Les Nords-Africains ont une passion commune : le cheval. Ardente, indémentie, pas suffisante pour dépasser les clivages politiques mais permettant à Gouraud, depuis des décennies, d’être partout bien reçu au Maghreb ; chez feu le colonel Kadhafi, au temps de sa rude splendeur, chez les rugueux cactus du sérail politique algérois, à la cour policée de Sa Majesté chérifienne ou encore dans l’ancien Fort-Gouraud en Mauritanie qui reprit un jour son nom français pour honorer le journaliste hippologue en visite. 

    « Si Gouro » 

    Je me souviens des commentaires de mes confrères marocains, au fameux Salon international du cheval d’El-Jadida (Mazagan de son nom indigène historique), il y a peu d’années, lorsque « Si Gouro »[1] y fut reçu en audience particulière par le roi Mohamed VI et son frère unique, l’émir Moulay-Rachid : « Gouraud aime et connaît les chevaux ». Au Maroc, une telle remarque vous classe un homme une fois pour toutes et a le pas sur toute autre considération. De quoi causèrent le monarque chérifien, le prince et l’hippologue ? De chevaux bien sûr et en particulier du geste remarquable du Palais ayant consisté à racheter, pour les haras royaux du Maroc, les derniers percherons français, cette antique race paysanne abandonnée par une France infidèle à son héritage campagnard, contrairement à son ancien Protectorat marocain. 

    jlgouraud-equitation-blog-cheval-aventure.jpgGouraud, c’est aussi l’homme d’un fameux raid équestre à travers la Russie, en 1990, au cours duquel il franchit 3333 kilomètres en 75 jours avec la même monture, qu’il offrit ensuite au libérateur Mikhail Gorbatchev, l’ex-apparatchik qui fit sortir son pays du communisme avec le moins de casse possible. Au passage, signalons quand même, pour les curieux, que Gouraud, un vrai Arabe en ce qui concerne sa vie personnelle, est marié à une ressortissante russe qui lui a donné un fils nommé Nicolas-Timour. Les enfants Gouraud, nés auparavant d’autres unions de notre ami, portent les prénoms très évocateurs d’Hannibal (qui ne faisait pas la guerre aux Romains qu’avec des éléphants mais aussi, bien sûr, avec des chevaux) ou d’Attila (qui conquit l’Europe à cheval). 

    De Xénophon à Jeanne d’Arc 

    Véritable encyclopédie vivante du cheval à travers âges et civilisations, Gouraud a publié, comme auteur ou éditeur, des dizaines d’ouvrages sur les thèmes équins et où défilent aussi bien Xénophon que Jeanne d’Arc ou l’émir Abdelkader. 

    51iltBlOAhL.jpgUn des livres les plus captivants de Gouraud est Le Pérégrin émerveillé (Prix Renaudot 2013 du Poche) où il nous fait voyager en croupe « par monts et par chevaux ». Pas avare d’humour envers lui-même, ce qui est fort rare, notre homme a intitulé un de ses ouvrages : Hippomanie… Pour l’anecdote encore, sachez que c’est Gouraud qui révéla au monde la confiscation par le Président François Mitterrand d’un cadeau d’Etat, reçu en Kirghizie, lors d’une visite officielle, à savoir le cheval de la rarissime race Akhal-téké prénommée Gendjim et que Mitterrand avait détourné au profit de sa fille adultérine férue d’équitation… 

    Bref, rien, absolument rien de ce qui concerne les chevaux n’échappe à Gouraud et il en fait bénéficier le public avec une générosité sans faille. C’est ce que je constatais en 2018, au Salon d’El-Jadida, avec l’essayiste et vétérinaire marocain Jamal Hossaini-Hilali[2], en écoutant ensemble une conférence publique de Gouraud, riche en ironie et en notations politico-historiques, en liaison avec « La plus belle conquête de l’Homme », conférence restée inédite à notre connaissance. Voici donc ce texte plein de saveurs pour les lecteurs de lafautearousseau.  

    [1] Si : Monsieur en arabe nord-africain
    [2] Auteur entre autres d’un excellent livre sur un thème inédit : Des vétérinaires au Maroc sous le Protectorat français (1912-1956) Ed. Adrar, Rabat, 2015. Prix 2016 de l’Académie vétérinaire de France. Cet auteur s’est aussi fait connaitre pour avoir redécouvert un peintre animalier français du Maroc protectoral, Mattéo Brondy, ancien vétérinaire militaire fixé ensuite à Meknès, où il mourut en 1944. Hossaini-Hilali prépare maintenant sur Brondy un livre qui, sans doute, ne laissera pas Gouraud indifférent… Sur Brondy, voir aussi mon article « La colonisation par les vétérinaires » La Nouvelle Revue d’Histoire, Paris, janvier 2015.
  • Cinéma • Grâce à Dieu

    Par Guilhem de Tarlé 

    A l’affiche : Grâce à Dieu, un film « magistral » (selon l’affiche) de François Ozon, avec François Marthouret (Mgr Barbarin), Bernard Verley (l’abbé Bernard Preynat), Melvil Poupaud (Alexandre Guérin), Denis Ménochet (François Debord), Swann Arlaud et Josiane Balasko (Emmanuel Thomassin et Irène, sa mère), Frédéric Pierrot (Capitaine Courteau).

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    « Imagine-t-on un même film sur une autre communauté religieuse, professionnelle ou politique ? »

    Grâce à Dieu…Y aller ou ne pas y aller ? C'est une question que je me suis posée depuis la 1ère bande-annonce, bien avant la sortie du film, et avec davantage d’acuité encore au lendemain de la condamnation de Mgr Barbarin.

    Y aller, n'est-ce pas hurler avec les loups ? Ou au contraire s’informer pour participer, « en même temps » que ce film-événement, au « grand débat » sur ladite condamnation.

    Ne devient-on pas, d’ailleurs, inéluctablement l’agneau de l’Évangile quand on a l’honneur de prendre place sur le « Mur des c… » ? Et la Parole libérée ne nous permet-elle pas de relire à haute voix « Le jugement des juges » du poète fusillé ?

    Y aller, c'est surtout accepter de voir la réalité en face... N'est-ce pas le philosophe Marcel Clément – je crois - qui enseignait : L'Église est sans péché mais elle n'est pas sans pécheurs ?

    Grace-a-Dieu-la-Bande-annonce-VF.pngGrâce à Dieu est un film à charge,  totalement à charge.

    Et l’on notera que les « coupables » portent leurs vrais noms alors qu’il n’en est pas de même des autres personnages !

    En outre, selon les critiques, ce film a été « tourné dans le plus grand secret » !

    Vous avez dit « transparence » ?

    A charge, bien évidemment, quand faisant fi de la présomption d'innocence, il affirme la pédophilie du père Preynat… Mais n'y a-t-il pas désinformation à continuer d’appeler « présumé innocent » le coupable qui a avoué  ?

    A charge, quand, longuement, à plusieurs reprises, il nous submerge dans les prières - « Seigneur, je ne suis pas digne.. » - pour nous forcer à n'y voir qu'hypocrisie.

    Centre-victimes-Preynat-combat-liberer-parole-Francois-Ozon-revele-ditdes-audiences-proces-Barbarin_0_728_509.jpgA charge, - c’est l’objectif avoué -, contre le cardinal Philippe Barbarin, toujours en faisant fi de la présomption d’innocence puisque le film est sorti avant le jugement, alors que la procédure judiciaire était en cours… Mais Mgr Barbarin n’est-il pas l’homme à abattre puisque, « Primat des Gaules », il a été le fer de lance – le film le rappelle - contre « Le Mariage pour Tous » ?

    A charge donc contre l’Église catholique – « écrasons l’infâme » disait déjà Voltaire – complice par son silence, et donc coupable d’un péché par omission : Alexandre Guérin, après avoir à plusieurs reprises affirmé que son action n’était pas contre l’Église mais au contraire pour la « sauver », finit par nous dire qu’il lui suffit d’être baptisé, donc chrétien, et qu’il n’a pas besoin des autres sacrements.

    grace-a-dieu-ce-que-notre-critique-cinema-en-a-pense_4426180_497x330p.jpgA charge enfin – le but ultime (inavoué) - contre Dieu, avec cette dernière scène où ce même Alexandre s’abstient de répondre – un « silence éloquent » - à son fils qui l’interroge : « Crois-tu encore en Dieu » ?

    Un bon long-métrage, néanmoins, « magistralement » interprété, et très politiquement correct !

    Imagine-t-on, d’ailleurs, un même film sur une autre communauté religieuse, professionnelle ou politique… Cela ferait, comme l’écrivait Cohn Bendit en 1975, « Le grand bazar ».  

     PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Un faux « grand débat » qui occulte le bien commun

    Par François Reloujac 

    Le Grand Débat, dont Macron a souligné qu'il ne l'obligerait en rien, pose une série de questions techniques qui empêchent qu'on discerne le sens de la chose publique, la philosophie du bon gouvernement. 

    1156973.jpgFace à la gronde du peuple français dont la manifestation bruyante est médiatisée sous l’appellation des Gilets jaunes, le Gouvernement a cru devoir lancer un Grand Débat pour faire croire aux mécontents qu’ils étaient entendus et pour leur laisser penser qu’ainsi les choses iront mieux puisqu’ils pourront – dans une certaine mesure – peser sur les choix politiques à venir. Mais, comme il n’était pas possible non plus de laisser chacun partir sur n’importe quel sujet dans une véritable cacophonie, le Président a tout normalement fixé des limites… quitte à risquer de tout fausser.

    Il a commencé par imposer de ne pas revenir sur les « acquis » récents (ce qui concerne aussi bien la loi Taubira que la réduction de l’assiette de l’impôt sur la fortune au seul patrimoine immobilier), puis il a adressé à tous les Français un message (baptisé « lettre », mais uniquement disponible sur Internet, ce qui méprise les 20 % de la population qui n’y a pas accès), enfin il s’est lancé à travers la France dans une tournée de politique-spectacle où il tient la scène tout seul pendant plusieurs heures devant un public trié sur le volet, pour expliquer ce que les Français doivent penser. Quant au débat proprement dit – si débat il y a –, il ne peut vraiment s’engager qu’à partir des trente-trois questions, regroupées en quatre chapitres, posées dans la fausse lettre, faussement envoyée aux Français.

    B9718571051Z.1_20190213155233_000+GSRCVMP7Q.2-0.jpgCompte tenu des modalités retenues pour ces cahiers des doléances d’un nouveau genre, il n’est absolument pas possible que ce débat permette de mieux appréhender le bien commun. En effet, en se limitant à quelques conséquences secondaires mais visibles, on occulte le fond des problèmes, comme s’il n’y avait pas d’autre politique possible. Pour les hommes au pouvoir c’est tout bénéfice. Cela leur permettra de redorer leur image en faisant penser qu’ils sont à l’écoute des préoccupations de la population sans pour autant remettre en cause les options qu’ils ont choisies et qu’ils imposent à tous. De plus, si les résultats ne satisfont pas les attentes des mécontents, ils pourront se décharger sur le peuple de la responsabilité des mesures parcellaires et technocratiques qui découleront de cette fausse concertation.

    Quelques exemples tirés de chacun des quatre chapitres ouverts à la discussion suffiront à montrer pourquoi ce faux débat ne conduira pas à faire progresser la politique sur la voie de la recherche du bien commun.

    Nos impôts, nos dépenses et l’action publique

    En demandant aux Français quels sont les impôts qu’il faut « baisser en priorité » ou « comment pourrait-on rendre la fiscalité plus juste et plus efficace ? », on est sûr d’obtenir une masse impressionnante de réponses contradictoires, chacun se référant à sa situation personnelle pour répondre. Mais le bien commun n’est pas la somme des intérêts individuels ; il en est la combinaison harmonieuse. Quelle que soit la décision finalement retenue, il y aura donc des déçus et il n’est pas sûr qu’ils se contenteront, comme explication, du fait que cette décision résulte de la volonté de la majorité. Si l’on veut faire un pas dans le sens du bien commun, il faut commencer par rechercher à quoi servent les impôts, autrement dit quelle politique l’on veut suivre. Il faut ensuite tenir compte du besoin fondamental de liberté de chacun qui se traduit ici par la maîtrise d’un certain pouvoir d’achat. Or, celui-ci se mesure par la différence entre le revenu versé (pour les salariés, le montant total du salaire brut à la charge de l’entreprise, toutes charges comprises) et les dépenses contraintes, soit les prélèvements de toutes sortes et les dépenses obligatoires (assurance, chauffage, frais de transport pour aller travailler ou conduire les enfants à l’école…). Il faut encore définir ce qui, dans les missions de l’État lui appartient en propre et qu’il peut seul assumer, dans le respect du principe de subsidiarité, et à quelle cadence il peut les mener à bien, c’est-à-dire dans le respect de l’équilibre budgétaire qui n’est qu’une simple application du principe de solidarité envers les générations futures. À partir de là seulement, on peut définir le niveau de pression fiscale acceptable et discuter ensuite de la façon de la répartir au mieux en tenant compte des facultés contributives de chacun.

    L’organisation de l’État et des collectivités publiques

    Là encore les questions posées sont trop précises pour ne pas donner lieu à l’expression de souhaits particuliers. Ainsi, par exemple, on ne peut pas demander à un fonctionnaire territorial de dire que la collectivité pour laquelle il se dépense sans compter n’a pas d’utilité. Quand on sait le poids que représente, en France, la fonction publique totale, on comprend bien que les réponses ne pourront pas être exclusivement pesées à l’aune du bien commun. La seule question qui se pose ici est celle de savoir si les collectivités publiques, qu’elles soient nationales ou locales, ne sont pas plus au service de l’État qu’au service des citoyens. Car le bien commun suppose que toutes les collectivités publiques soient au service des citoyens et non de l’État qui ne peut en aucun cas être une fin sinon il « ne pourrait que nuire à la vraie et durable prospérité de la nation » (Pie XII, Summi Pontificatus, 20 octobre 1939). 

    La transition écologique

    Avec ce chapitre, on atteint des sommets dans le déni du bien commun. Les questions posées ne portent que sur des « solutions concrètes » pour mettre en œuvre des décisions non discutables. Mais ces décisions sont-elles vraiment non contestables ?

    image-20160906-6127-tjzwg4.jpgPrenons l’exemple de l’énergie éolienne qui est imposée pour le plus grand bien des industriels étrangers et qui coûtera de plus en plus cher aux Français. En effet ces éoliennes sont essentiellement produites par des sociétés allemandes à partir de matériaux dont les plus stratégiques (terres rares) sont importés de Chine. Elles nécessitent pour leur ancrage au sol des tonnes de béton qui stérilisent des terres cultivables et perturbent les nappes phréatiques, et qu’il faudra bien éliminer lorsqu’au bout de vingt ans ces éoliennes seront en fin de vie. De plus ces machines émettent des ultra-sons qui troublent dangereusement le vol des oiseaux portant ainsi atteinte à la biodiversité. Enfin, dans le meilleur des cas ces éoliennes ne fonctionnent qu’à 25 % du temps ce qui suppose de développer parallèlement des centrales suffisamment souples pour prendre le relais en tant que de besoin, c’est-à-dire aujourd’hui des centrales à charbon – puisque le nucléaire est exclu. C’est ainsi que l’Allemagne a augmenté ses émissions de gaz à effet de serre et de particules fines. Sans parler des autres nuisances provoquées par ces machines.

    Redonner plus de force à la démocratie et à la citoyenneté

    emmanuel-macron_5_0.jpgComme dans les chapitres précédents les questions posées sont parcellaires et n’abordent pas les questions de fond. La reconnaissance du vote blanc intéresse plus les politologues qui ont envahi les chaînes de télévision et sont payés grâce à la redevance, que le citoyen. « Dans quelle proportion diminuer le nombre des Parlementaires ? » n’est qu’anecdotique. Quant à savoir quel rôle faire jouer au Conseil Economique, Social et Environnemental alors que la plupart des Français ne savent même pas qu’il existe, ce n’est pas ainsi que l’on va rétablir la confiance. La seule question importante est celle de savoir quel doit être le rôle réel du chef de l’État. Il n’est pas le chef du Gouvernement ; il ne doit pas être l’homme d’un parti que celui-ci soit majoritaire ou minoritaire. Son rôle est de représenter le pays, de l’incarner. Il doit être le garant des institutions, l’arbitre de toutes les factions, le défenseur de l’identité nationale. C’est à lui qu’incombe le respect du bien commun ce pourquoi il doit fédérer tout le monde autour de sa personne. Ce n’est pas en se disputant sur les réponses à apporter à des questions de détail qu’on y arrivera.

    Ces quelques pistes de réflexion suffisent à montrer que le Grand Débat ne peut au mieux qu’accoucher d’un consensus mou, au pire séparer un peu plus les Français les uns des autres et distendre ainsi le lien national. Quel est donc le but poursuivi avec ce Grand Débat ? Favoriser la poursuite du bien commun ou diviser pour mieux « régner » ?    

    François Reloujac
    Journaliste, spécialiste des questions économiques
  • VIE D'UN HOMME ILLUSTRE

    Hélie de Saint Marc

    Par Jean-Christophe Buisson

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    C'est ce soir ...

    Un documentaire réalisé à partir des textes laissés par Hélie de Saint Marc, qui met en lumière le destin de ce grand soldat au sens de l'honneur aigu. 

    CHERS ORPHELINS DE GRANDS HOMMES, le documentaire de 52.minutes (Histoire, ce 15 mars, à 21 h 35) consacré au commandant Hélie de Saint Marc, disparu en 2013 après une vie exemplaire, ne va pas aider à vous faire admirer notre époque où les héros à chanter sont aussi nombreux que les parents donnant à leurs enfants le prénom de Marie en Seine-Saint-Denis (voir à ce sujet l'étude de Jérôme Fourquet).

    Même si Hélie de Saint Marc, témoin du siècle n'apporte pas d'éléments nouveaux sur cette figure incarnée de l'honneur et de la droiture, il a notamment pour mérite de ne donner la parole qu'à l'officier lui-même. A partir de ses écrits — nombreux et superbes —, lus par Jean Piat, Marcela Feraru et Jean-Marie Schmitz reconstituent, images d'archives parfois inédites à l'appui, la trajectoire singulière d'un homme qui, 91 ans durant, s'en tint à un principe d'airain : ne pas décevoir, ne pas déchoir.

    Enfance bordelaise où naît sa passion (méconnue) pour la nature et se développe, grâce aux « hussards noirs de la République », un haut sens de la morale et de la patrie.

    Désespoir où se mêlent dégoût et fascination pour « la force joyeuse du vainqueur allemand », en 1940. Résistance et déportation à Buchenwald avec cet apprentissage de la grandeur et de la misère de l'homme, ce « regard fixe retourné vers l'intérieur » qui devient le sien malgré lui, cette révélation de « l'absolue vérité des êtres ».

    L'engagement dans la Légion, « la grande affaire de ma vie ». L'Indochine, histoire de troquer la noirceur des camps de la mort avec la lumière du Tonkin. Le traumatisme d'avoir à abandonner au couteau viêt-minh ces milliers de supplétifs dévoués de l'armée française.

    45273.jpgPuis l'Algérie, les rêves de fraternisation sans lendemain en mai 1958, le putsch — seule manière de ne pas trahir à nouveau la parole donnée, seule réponse possible à « l'abus de confiance » du général de Gaulle —, le procès, la prison, le statut de réprouvé jusqu'à la réhabilitation des années 2000 avec le prix Femina, la grand-croix de la Légion d'honneur. Cet honneur enfin, et légitimement, retrouvé.

    Ce destin raconté et montré est exceptionnel. Il eût mérité une hagiographie. Il n'en est rien.

    Ce documentaire remarquable est une leçon de vie. Et de philosophie de la vie.  

    Source : Figaro magazine, dernière livraison. 

    Jean Christophe Buisson est écrivain et directeur adjoint du Figaro Magazine. Il présente l'émission hebdomadaire Historiquement show4 et l'émission bimestrielle L'Histoire immédiate où il reçoit pendant plus d'une heure une grande figure intellectuelle française (Régis Debray, Pierre Manent, Jean-Pierre Le Goff, Marcel Gauchet, etc.). Il est également chroniqueur dans l'émission AcTualiTy sur France 2. Son dernier livre, 1917, l'année qui a changé le monde, vient de paraître aux éditions Perrin.

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    1917, l'année qui a changé le monde de Jean-Christophe Buisson, Perrin, 320 p. et une centaine d'illustrations, 24,90 €.
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    Au sommaire du numéro de mars ...

    Éditorial : Surveiller et punir.

    Dossier - Le Grand Débat, la fabrique du consentement. 

    France - Le gouvernement hypothèque-t-il notre or ?

    Islam - Le pari de la réformation. 

    Monde -  Brexit : la mollesse de l'accord dur.

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture.

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  • Marseille, Porte d'Aix : L'Arc de Triomphe tagué après passage du « Carnaval de La Plaine » ... C'est signé ! Protestation ...

     

    Les tags dégradants sont signés Leur origine ? Ils font suite au passage du Carnaval Indépendant de La Plaine Noailles Réformés Belle de mai.

    L'orientation du dit carnaval - qui n'est en rien traditionnel à Marseille - n'est pas difficile à deviner... 

    Le Comité du Vieux-Marseille a publié la protestation qui suit. LFAR   ■ 

     

    logo-CVM.jpgCommuniqué de presse : Arc de triomphe tagué

    Le Comité du Vieux-Marseille qui oeuvre au quotidien, depuis 1911, pour la sauvegarde et la valorisation du patrimoine marseillais a constaté, avec un immense regret, la dégradation d'un élément de notre patrimoine architectural par de très nombreux tags sur l'arc de triomphe de la porte d'Aix.

    Il demande que l'édifice soit nettoyé dans les meilleurs délais.

    Comité du Vieux-Marseille
    21 boulevard Longchamp
    13001 Marseille
    Retrouvez le Comité du Vieux-Marseille sur FACEBOOK

  • Affaire Preynat ou affaire Barbarin ?

    par Gérard Leclerc

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    « Une Église qui fait face à une des plus graves crises de son histoire »

    N’ayant pas eu à commenter sur le champ la condamnation du cardinal Barbarin, j’ai pu mûrir, plusieurs jours durant, mes réflexions, sans être sûr qu’elles soient vraiment abouties, vu l’extrême difficulté du sujet.

    Au préalable, je dois à nos auditeurs l’aveu que Philippe Barbarin est pour moi un ami très cher que j’ai connu bien avant son épiscopat. Il a baptisé deux de mes enfants. Ce n’est pas une garantie de neutralité, j’en conviens. Du moins, on m’accordera de bien le connaître et d’avoir quelque idée de ses dispositions intérieures. C’est pourquoi je proteste, lorsque je le vois accusé d’avoir privilégié la défense de l’institution à l’encontre de la souffrance des victimes. C’est exactement le contraire de ses convictions qu’il communiquait un jour à une journaliste lyonnaise. Oui, il faut prévenir la police lorsqu’on a été agressé par un prêtre. « Tant pis si c’est une honte supplémentaire pour l’Église, car ça peut rendre service à tout le monde. »

    Il est vrai que l’affaire pour laquelle la justice a été saisie par l’association La parole libérée est de nature très singulière, parce que les faits épouvantables qui sont à son origine remontent à une époque où Philippe Barbarin n’était même pas évêque, et qu’elle a été révélée au grand public un quart de siècle plus tard. Ce sont les victimes, qui, brusquement, ont ranimé ce passé infiniment douloureux et demandé des comptes à l’Église de ce qu’elles avaient subi. Du coup, c’était l’archevêque de Lyon du moment qui devenait la cible des accusations, parce qu’en sa personne c’était toute l’institution qui était mise en face de ses responsabilités.

    Faut-il dire que Philippe Barbarin devenait le bouc émissaire, dont la chute seule pouvait être à la mesure de la faute commise ? C’était, en tout cas, le but clairement avoué par François Devaux, dont la stratégie a été couronnée de succès. Non, à mon sens, sans quelque paradoxe. Car le procès qui a eu lieu à Lyon était en fait un procès Preynat, puisque l’essentiel des témoignages se rapportait aux crimes de ce prêtre. Mais un procès Preynat dont l’accusé était Philippe Barbarin, en l’absence du coupable même pas jugé. Nous sommes bien dans la logique du bouc émissaire, à ceci près que l’ampleur du drame déborde la personne de l’archevêque de Lyon, lui-même solidaire d’une Église qui fait face à une des plus graves crises de son histoire.  ■ 

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    Gérard Leclerc