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Affaire Preynat ou affaire Barbarin ?

par Gérard Leclerc

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« Une Église qui fait face à une des plus graves crises de son histoire »

N’ayant pas eu à commenter sur le champ la condamnation du cardinal Barbarin, j’ai pu mûrir, plusieurs jours durant, mes réflexions, sans être sûr qu’elles soient vraiment abouties, vu l’extrême difficulté du sujet.

Au préalable, je dois à nos auditeurs l’aveu que Philippe Barbarin est pour moi un ami très cher que j’ai connu bien avant son épiscopat. Il a baptisé deux de mes enfants. Ce n’est pas une garantie de neutralité, j’en conviens. Du moins, on m’accordera de bien le connaître et d’avoir quelque idée de ses dispositions intérieures. C’est pourquoi je proteste, lorsque je le vois accusé d’avoir privilégié la défense de l’institution à l’encontre de la souffrance des victimes. C’est exactement le contraire de ses convictions qu’il communiquait un jour à une journaliste lyonnaise. Oui, il faut prévenir la police lorsqu’on a été agressé par un prêtre. « Tant pis si c’est une honte supplémentaire pour l’Église, car ça peut rendre service à tout le monde. »

Il est vrai que l’affaire pour laquelle la justice a été saisie par l’association La parole libérée est de nature très singulière, parce que les faits épouvantables qui sont à son origine remontent à une époque où Philippe Barbarin n’était même pas évêque, et qu’elle a été révélée au grand public un quart de siècle plus tard. Ce sont les victimes, qui, brusquement, ont ranimé ce passé infiniment douloureux et demandé des comptes à l’Église de ce qu’elles avaient subi. Du coup, c’était l’archevêque de Lyon du moment qui devenait la cible des accusations, parce qu’en sa personne c’était toute l’institution qui était mise en face de ses responsabilités.

Faut-il dire que Philippe Barbarin devenait le bouc émissaire, dont la chute seule pouvait être à la mesure de la faute commise ? C’était, en tout cas, le but clairement avoué par François Devaux, dont la stratégie a été couronnée de succès. Non, à mon sens, sans quelque paradoxe. Car le procès qui a eu lieu à Lyon était en fait un procès Preynat, puisque l’essentiel des témoignages se rapportait aux crimes de ce prêtre. Mais un procès Preynat dont l’accusé était Philippe Barbarin, en l’absence du coupable même pas jugé. Nous sommes bien dans la logique du bouc émissaire, à ceci près que l’ampleur du drame déborde la personne de l’archevêque de Lyon, lui-même solidaire d’une Église qui fait face à une des plus graves crises de son histoire.  ■ 

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Gérard Leclerc

Commentaires

  • Il est grand temps de dénoncer ces prêtres lorsqu’ils s'écarte du doit chemin . Dénoncer et punir.

  • j'exprime mon accord total avec le fond de la pensée de Gérard Leclerc....dont j'appréciais les articles... en un autre siècle... dans "Royaliste".

  • De fait, il est bien rare que l'on ne soit en parfait accord avec Gérard Leclerc ! Je le connais depuis le Camp MRDS de 1965 et ses conférences étaient déjà lumineuses...

  • Toutes les fautes commises par des prêtres contre la morale doivent être sanctionnées et non couvertes par la hiérarchie. On fait porter à Mgr Barbarin des fautes dont il n'avait pas la charge lorsqu'elles ont été commises. Mais peut-être qu'un certain nombres de scandales dont la presse se fait complaisamment l'écho seraient évités si l'on autorisait enfin les prêtres à se marier lorsque le voeu de célibat leur pèse trop, peut-être que l'église y trouverait enfin la possibilité de renouveler les effectifs de prêtres en voie de disparition. Les orthodoxes ont des prêtres mariés, les maronites aussi qui sont pourtant admis dans le catholicisme romain. Il serait temps de traiter la question de façon réaliste.

  • Le problème c'est qu'un pédophile n'est attiré que par les enfants, le mariage ne le satisfera pas.

  • bonjour à tous
    la douleur des victimes est estimable et nous ne pouvons que compatir, bien que cela n'enlève rien au crime commis; Mais s'en prendre à Monseigneur Barbarin est une vengeance que les victimes ont voulu exercer sur l'église à travers l'un des es plus éminent représentant en France. On s'est trompé de procès et la justice s'est trompé de coupable, mais pour la justice peut-on être certain qu'elle est juste depuis le "mur des cons".. On ne pouvait plus poursuivre le vrai coupable, on a en a trouvé un autre. Attendons la réponse du pape a la démission du Cardinal et prions. pour la pérénité de l'église..
    amitiés de Dracénie sous le soleil
    Brigitte et Christian

  • A la vérité,Gérard Leclerc a mille fois raison !
    Il existe hélas à l'heure actuelle une véritable haine primaire du catholicisme,laquelle sévit surtout dans les milieux de gauche-sous prétexte de modernisme ou même de progressisme-.
    Cette nocivité de la pensée intellectuelle-qui se prétend "libre"et, sans aucune entrave, a pour ancienne origine les fausses"Lumières",le droit -de-l'hommisme,le communisme assassin originaire de Marx,la franc-maçonnerie républicaine, et en synthèse plus proche de nous, l'incubation anglo-saxonne d'un matérialisme libérateur par sa permissivité.D'où, à l'évidence, Dieu doit être chassé pour laisser place à la jouissance.
    L'homme ainsi semble se rapprocher plus de l'animal que de l'ange.

  • Nous assistons à la mise à mort de l'Eglise catholique et celle ci fait tout ce qu'il faut pour disparaitre
    L'Eglise catholique qui n'a pas fait le ménage dans ses rangs et qui s'obstine toujours à ne pas permettre le mariage de ses prêtres.
    Evidemment la pédophilie est présente partout, au sein de l'éducation nationale , comme dans les clubs sportifs, dans le show biz, etc
    Mais ces affaires , bien montées par les médias hostiles, va permettre d'abattre définitivement ce qui reste de catholique
    Ne faisons pas d'angélisme, c'est un combat à mort, commencé il y a deux siècles
    La gauche a infiltré le Vatican et je ne suis pas sur que tous les catholiques se retrouvent dans les discours et les prises de positions du Pape
    L'islam triomphe alors que l'église catholique se meurt. Permettez moi donc d'élargir la réflexion
    Quand j'écoute les mièvres et culpabilisants discours des prêtres dans nos églises, je comprends que celles ci se vident
    J'attends une église de combat et je n'ai que des discours, des attitudes de soumis à l'ordre mondial, du vivre ensemble et de la préférence étrangère
    L'islam est une religion doublée d'une politique qui s'impose et qui conquiert, y compris par la violence : que fait donc l'église catholique à part faire son mea culpa en permanence. L'Eglise catholique ignore l'histoire tragique du Moyen Orient.
    Quelle pitié !!…………...

  • La pédophilie est une dêviance que le mariage ne résoudra pas.
    Le cardinal Barbarin est ce qu’on appellerait irrespectueusement « une grande gueule » et de plus il n’a pas les opinions conformes au politiquement correct.
    C’est une histoire qui concerne autant la justice que la politique.
    Nous sommes dans une guerre de religion oû la politique de la joue tendue nous conduit à la défaite.
    La religion catholique en a vu d’autres mais il est vrai que le mênage s’impose et que les forces liguées pour l’abattre sont plus puissantes que jamais.

  • Peut-on dire que l'Eglise catholique est ligotée dans un anachronisme ? Elle provient de temps anciens où elle était juge en dernier recours et continue aujourd'hui à juger en son sein, alors que ses branches nationales sont immergées dans des Etats de droit qui se réservent la justice.
    Quand le cardinal Vingt-Trois dit que l'Eglise est le refuge du pécheur et qu'elle doit donc protéger l'homme et sauver l'âme du pédéraste (il n'utilise pas ce déterminant), son assertion coupe à angle droit la séparation Eglise/Etat.

    Dans le cas du diocèse de Lyon, les prélats se sont satisfaits du dispositif "interne" jusqu'à ce que les victimes décident de détruire la monstruosité de l'hypocrisie. Des dégâts collatéraux sont inévitables.
    Dit en passant, les commentateurs catholiques font bon marché des souffrances subies par les jeunes victimes. Preynat est un salopard épouvantable avant que d'être prêtre et son addiction était connue de la hiérarchie. A partir de là, rien ne m'étonne de ce qui arrive au cardinal.

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