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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1188

  • Soljenitsyne, le Vendéen ... Retrouvez le superbe récit de Dominique Souchet

     

    2293089609.14.jpgNous avons publié du 15 au 19 juillet le superbe et passionnant récit des relations entre Alexandre Soljenitsyne et la Vendée donné par Dominique Souchet dans le dernier numéro de la Nouvelle Revue Universelle.  Comment commémorer plus dignement qu'il n'a été fait à ce jour le centenaire du grand Soljenitsyne ? Et comment évoquer en même temps l'écrasement de la Vendée par la fureur révolutionnaire autrement que par les indignations faciles et les formules toutes faites habituelles ? On a là un récit précis mais aussi une réflexion à l'altitude qui convient pour évoquer en les reliant, Alexandre Soljenitsyne, la révolution russe et le massacre de la Vendée. L'horreur révolutionnaire en soi-même d'un siècle l'autre.

    Il nous a paru bon que les lecteurs de Lafautearousseau puissent, s'il le souhaitent lire ou relire ce récit intégral. Il suffit de suivre les liens ci-dessous.   LFAR 

    680816130.jpgLiens ...

    Soljenitsyne, le Vendéen [1]

    Soljenitsyne, le Vendéen [2]

    Soljenitsyne, le Vendéen [3]

    Soljenitsyne, le Vendéen [4]

    Soljenitsyne, le Vendéen [5]

     

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    La nouvelle revue universelle, 1 rue de Courcelles, 75008 PARIS - 4 numéros par an.  S'abonner

  • Les casques blancs syriens exfiltrés par Israël

     

    Par Antoine de Lacoste

     

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    L’opération a été discrètement et rondement menée.

    Environ 400 casques blancs syriens repliés contre la frontière israélienne ont été exfiltrés avec leurs familles par l’armée israélienne le 22 juillet dernier puis transférés vers la Jordanie.

    Fait rare : l’armée israélienne a confirmé l’opération qui avait été annoncée par la Jordanie. Benjamin Netanyahu a gravement indiqué que « ces personnes ont sauvé des vies et la leur est maintenant en danger, c’est pourquoi j’ai accepté de les emmener via Israël vers un pays tiers. »

    Les casques blancs sont apparus après le début de la guerre, exerçant des opérations de sauvetage dans les zones occupées par les islamistes. Chacun a pu les voir déblayant des décombres, emportant des blessés ou des corps après des bombardements russes ou syriens. Couvert de leurs casques blancs, ils ont suscité l’admiration des occidentaux. Les Etats-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne (32 millions de livres a reconnu Boris Johnson) ou l’Allemagne les ont financés ; le doute subsiste quant à la France.

    1028320568.pngPoint d’orgue de leur aura médiatique : plusieurs d’entre eux sont reçus à l’Assemblée nationale le 13 février dernier (au fait comment sont-ils venus ?).

    Pourtant de nombreuses voix s’élèvent : ces secouristes sont-ils si neutres que cela ? Les vidéos les montrant en action viennent toujours d’eux. Certaines sont particulièrement troublantes, prises à côté de corps de soldats syriens exécutés.

    L’accusation la plus grave est venue de Sergueï Lavrov, Ministre russe des Affaires étrangères. Il a affirmé, à plusieurs reprises, que les casques blancs étaient des militants islamistes passés experts en désinformation et en montages divers et variés. On peut d’ailleurs penser que ce sont eux qui ont mis en scène la fameuse attaque chimique de l’armée syrienne à Douma le 7 avril dernier juste avant que le dernier groupe islamiste se rende (à ce sujet, où sont les preuves promises par Macron et Trump ?). L’armée russe, première présente sur les lieux l’a en tout cas affirmée.

    Lors de la reprise d’Alep-Est par l’armée syrienne, l’unique source d’information des médias occidentaux venaient des casques blancs qui multipliaient les communiqués alarmants sur les exécutions sommaires de l’armée syrienne, que personne n’a pu ensuite vérifier.

    Mais aujourd’hui, l’étau se resserre. L’armée syrienne a reconquis la quasi-totalité de la province de Déraa et progresse dans celle de Qouneitra, située le long du Plateau du Golan. Et compte tenu du rôle tenu par les casques blancs au cours de cette guerre, il n’est pas certain que ses militants les plus actifs aient pu être compris dans un « accord de réconciliation ».

    Israël et la Jordanie ont confirmé que c’est à la demande des Etats-Unis, du Canada, de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne que cette opération de sauvetage des casques blancs a  été organisée ; ils seront ensuite accueillis dans un de ces pays.

    Pour services rendus.   

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Affaire Benalla : une crise de régime ?

     

    Par   

    2293089609.14.jpgSi l'affaire Benalla, en soi-même, est, comme on l'a dit, une souris qui a accouché d'une montagne - médiatico-politicienne s'entend - elle n'en atteste pas moins d'une crise de régime béante, crise systémique, non pas crise circonstancielle, crise de fond, institutionnelle, dont Maxime Tandonnet décrit ici les ressorts profonds, presque avec effroi. Et l'on y sent du désarroi [Figarovox - 23.07]. Conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée de juin 2005 à août 2011, Maxime Tandonnet sait de quoi il parle. Ce qu'il remet en cause ici, c'est le système électif appliqué à la désignation du Chef de l'Etat. Son analyse renvoie aux déclarations royalistes d'Emmanuel Macron, alors qu'il n'était que ministre de l'économie, en juillet 2015.  LFAR

     

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    Nous finissons par en avoir l'habitude. En France, un président de la République est élu dans l'euphorie, nouveau sauveur providentiel attitré. Puis, dans la foulée, une assemblée nationale est élue à sa botte, parce que beaucoup de sottises font croire qu'il est essentiel de « donner une majorité au président ».

    Pendant six mois, l'enthousiasme est de règle : Unes dithyrambiques de Paris-Match, reportages qui magnifient le demi-dieu que la France s'est donné etc... Le Président se rend compte bien vite de son côté que la réalité est infiniment plus complexe que le monde virtuel qu'il a conçu pour faire rêver les Français.

    Donc, pour s'accrocher à l'image qu'il a inventée de lui-même, il communique, s'agite, gesticule devant les caméras de télévision à tout propos, lance de fausses réformes, les plus tapageuses et les moins utiles que possibles. Les présidents ne sont pas tous les mêmes, et ils le font avec plus ou moins d'habileté. Mais le syndrome de la déconnexion, du président coupé des Français, s'installe. D'ailleurs, il n'a rien d'illusoire: l'orgueil élyséen, le sentiment d'avoir accompli un prodigieux exploit et d'être devenu le « premier Français » est une sorte d'ivresse qui par définition, coupe du sens des réalités et du ressenti populaire, engendre un dangereux sentiment d'invulnérabilité et de toute-puissance factice : tout est permis, tout est possible ! Or, le peuple n'est pas complètement dupe et les sondages s'effilochent, mois après mois, dès septembre. La France d'en haut, médiatico-politique, celle qui s'exprime, commence à s'ennuyer. Alors tombe, au bout d'un an environ, l'heure de l'inévitable « scandale d'État ». Après Cahuzac et « Léonarda » vient l'affaire Benalla. Nous le savions, nous l'attendions, pas forcément de ce côté-ci mais le scandale dit d'Etat devait venir. Mon but n'est pas de réduire les responsabilités individuelles: dans les choix, dans les comportements, elles sont évidemment réelles. Mais pour autant, la perfection n'existe pas et quels que soient le président et son entourage, dans ce système qui concentre toute l'essence du pouvoir dans une image présidentielle, le scandale d'Etat est inévitable, au bout d'un an, qu'il vienne d'ici ou d'ailleurs. Mélenchon, le Pen, Hamon, ou tout autre, y compris des LR, au bout d'un an, seraient plongés dans un autre scandale d'État. Et alors, un système entièrement fondé sur l'image présidentielle s'effondre : finie la confiance, l'envie, l'enthousiasme.

    Maintenant, il faut tenir les quatre années qui viennent, malgré le rejet viscéral de la nation, dans la seule espérance d'une réélection, à la faveur du déchirement du corps électoral et du chaos politique. Et c'est ainsi que la France, dans tous les domaines (économie, emploi, social, autorité de l'État, niveau intellectuel), plonge de décennie en décennies. Par où commencer ? Par une prise de conscience de chacun d'entre nous ! Le régime politique français (pas seulement les institutions mais aussi la culture politique) est à bout de souffle et entraîne le pays comme un boulet par le fond.   

    Maxime Tandonnet           

    Ancien conseiller de Nicolas SarkozyMaxime Tandonnet décrypte chaque semaine l'exercice de l'État pour FigaroVox. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Histoire des présidents de la République, Perrin, 2013. Au coeur du Volcan, carnet de l'Élysée est paru en août 2014. Son dernier livre, Les parias de la République (Perrin) est paru en 2017. Découvrez également ses chroniques sur son blog.

  • Tout est à vendre… car tout s’achète !

    L’Aquarius : pour les passeurs, un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros. Pour les « humanitaires » aussi, un marché lucratif. 

     

    Par François Reloujac

    La société issue des principes de la Révolution touche aujourd’hui à son terme. La seule valeur qui reste est « l’argent ». Balzac l’avait bien vu. Même les bons sentiments se monnaient à prix d’or. Le bétail humain fait partie du marché ! 

    Dans la société d’aujourd’hui où les quatre libertés fondamentales sont la libre circulation des biens, des services, des hommes et des capitaux, seul compte désormais le prix à payer. Et, sous l’impulsion de l’Union européenne, l’État se voit réduit au rôle de simple agent économique qui doit privilégier soit le « moins disant » quand il s’agit d’acheter quelque chose, soit celui qui propose le prix le plus fort quand il s’agit de vendre les « bijoux de famille ». Dans ce contexte, les missions d’ordre public, l’unité nationale et la dignité des personnes ne pèsent pas lourd. Il est vrai qu’aucun système matérialiste et individualiste n’est propice à la solidarité qui doit caractériser la vie en société.

    La loi Pacte

    Actu-8-800x360.jpgComme toutes les lois depuis une trentaine d’années, il s’agit d’une loi fourre-tout dans laquelle, sous prétexte de réformer, on vient agiter dans tous les sens l’organisation du cadre économique du pays au point que plus personne n’est capable de mener une politique à long terme. Constatons que cette loi de 74 articles – l’un d’eux ayant pour but de ratifier 23 ordonnances différentes – est soumise à la procédure d’urgence. Or, le projet de loi présenté aux députés et sénateurs s’étend sur 962 pages ! On se demande quel parlementaire est capable d’avoir en aussi peu de temps un avis valable sur tous les articles du texte, encore moins sur son intérêt général.

    Parmi les multiples mesures-phares que contient ce texte indigeste, il est question de « privatiser » : privatiser les ex-Aéroports de Paris, devenus le groupe ADP et dont une partie du capital se trouve déjà entre des mains étrangères, la Française des jeux et le groupe énergétique aujourd’hui baptisé Engie. En soi, une telle mesure n’est pas choquante, car ce n’est pas le rôle de l’État que de gérer des aéroports – y compris à l’étranger – ou de se conduire en tenancier de machines à sous. Quant à l’accès à l’énergie, l’État doit plus veiller à ce que l’énergie en question soit disponible toujours et partout au moindre coût plutôt que de gérer directement la société qui la distribue. Mais le motif pour lequel ces mesures sont prises est d’obtenir – dans le respect des règles imposées par l’Union européenne – le bénéfice le plus important possible, pour « financer l’innovation de rupture ».

    L’accord sur les « prêts non performants »

    Le président Macron et la chancelière Merkel se sont mis d’accord pour relancer l’intégration bancaire européenne en limitant les « prêts non performants » à 5 % de l’encours de crédit global des banques. Cela tombe bien puisque les banques françaises et allemandes ont réussi à brader auprès de fonds de pension américains la plupart de leurs créances douteuses, se déchargeant en fait sur ces fonds du soin de les recouvrer à l’échéance. Grâce à ce subterfuge, leur ratio est ainsi passé à moins de 4 % ; les pertes générées par l’opération ayant été masquées par la spéculation financière. Mais les banques italiennes, irlandaises, portugaises, chypriotes, espagnoles et grecques ne peuvent respecter cette nouvelle obligation, compte tenu de l’état de délabrement de leur système économique. Si le projet franco-allemand est adopté, ces banques n’auront qu’à vendre – au rabais – les créances qu’elles détiennent sur leurs entreprises nationales à des fonds de pension étrangers qui, eux, ne manqueront pas de faire jouer les privilèges attachés à ces créances au moment de l’échéance finale. Et nombre d’entreprises endettées passeront ainsi sous contrôle étranger sans que personne ne s’en offusque.

    Les tribulations migratoires

    Au début de l’été, divers bateaux de « migrants » ont occupé les titres des journaux. Dans quel port allaient-ils pouvoir débarquer les passagers recueillis au milieu de la mer Méditerranée, sur de frêles esquifs où ils avaient été entassés par des passeurs sans scrupules ? On a dit à ce propos qu’un bateau comme l’Aquarius – celui qui a fini à Valence – représentait pour les passeurs qui lui avaient confié ces clandestins, un chiffre d’affaires de plusieurs millions d’euros. Mais il faut voir que ce bateau qui a ainsi pris le relais des passeurs, appartient à une société qui ne vit pas que de l’air du temps, qu’il avait été affrété pour l’occasion par des associations sans lien avec la première – il faut bien diviser les risques –, pour lesquelles cette opération est onéreuse, que le personnel à bord ne se nourrit pas uniquement du poisson pêché en mer pendant son temps libre. Or comme le nombre des bateaux qui remplissent ce type de missions « humanitaires » ne fait qu’augmenter, c’est bien qu’il y a là un nouveau marché lucratif. On constate d’ailleurs que ces bateaux savent très exactement où aller récupérer ces « migrants » ; c’est d’ailleurs la raison qui a conduit ledit Aquarius à faire une « escale technique » à Marseille fin juin : « l’escale doit être faite le plus près possible de la zone de sauvetage », comme l’a précisé son capitaine.

    Les réformes sociétales

    Dans la logique des « réformes sociétales » imposées en France, sous l’égide de l’ONU et avec le soutien de la Cour européenne des droits de l’homme (sic), après le « mariage » homosexuel (lui-même préparé par le PACS), la France se dirige vers l’adoption de ce que l’on appelle pudiquement la PMA et la GPA et qui constituent, faut-il le préciser, le pendant obligatoire de ce que l’on appelle hypocritement l’IVG. Désormais tout le monde aura le droit de « supprimer un fœtus », d’acheter un enfant ou de louer un ventre. Mais si l’enfant acquis dans le cadre de ce nouveau « droit » ne répond pas aux attentes (au cahier des charges initial) ou s’il cesse de plaire à l’acquéreur, il faudra bien organiser un « marché de l’occasion »… sinon ces « déchets » humains, pour reprendre l’expression mise en avant par le pape François mais déjà utilisée par son prédécesseur, seront abandonnés.

    Les élections présidentielles

    Le 17 juin, le journal italien Il Populista a annoncé que, pour son élection, le président Macron aurait bénéficié de divers prêts venus de la part de personnes qui ne sont pas réputées pour leur désintéressement le plus total (Crédit Agricole, David de Rothschild, George Soros et Goldman-Sachs). Au moment où ces lignes sont écrites, l’information n’est encore pas vérifiée. Mais, une plainte a été déposée contre l’ancien maire de Lyon pour avoir fait bénéficier le candidat Macron de finances obtenues auprès des citoyens pour un tout autre objectif. Et cela vient après la révélation des rabais obtenus par le même candidat pour la location de certaines salles de réunion. Quoi qu’il en soit de la réalité profonde de ces accusations, le fait même qu’il y soit fait référence et que les médias officiels y donnent un certain écho, montre bien que les démocrates français vivent avec l’idée que leurs voix peuvent être vendues et donc achetées.

    Une société de spéculation

    Ces quelques exemples, mais la liste est loin d’être exhaustive, montrent qu’aujourd’hui tout se vend car tout s’achète. Hélas, là où un gouvernement devrait exercer ses fonctions régaliennes pour protéger l’ordre public et promouvoir le bien commun, où il devrait respecter les difficultés de ses partenaires européens et s’en montrer solidaire, où il devrait, avec prudence, aider ceux qui en ont besoin et dont le premier droit est celui de pouvoir vivre dignement chez eux, où il devrait se préoccuper du droit des enfants à vivre normalement et être éduqués et aimés par un père et une mère, on constate qu’il introduit partout la spéculation. On spécule sur l’économie du pays, sur les créances internationales, sur la misère des peuples, sur la détresse affective des populations, sur les résultats des élections. Les marchandises d’aujourd’hui ne sont plus des biens de première nécessité que recherchaient les Anciens mais des personnes morales ou, pire, des personnes physiques. Les réfugiés, les enfants, les femmes sont les nouveaux produits que l’on trouve sur ces marchés « réformés » par ceux que saint Augustin désignaient comme appartenant à une « bande de brigands ».   

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    Tout se vend et s’achète, même les gosses. Ô démocratie !

     
    François Reloujac
  • Des mousquetaires du Roi aux barbouzes de la République

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

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    C'est parfois à ce qui peut sembler dérisoire de prime abord que l'on reconnaît un homme ou un régime politique, et qu'on le juge : ce n'est pas forcément juste mais c'est ainsi, et la politique, tout comme l'exercice de l’État, n'est pas un chemin de roses, même si les épines sont souvent bien là...

    L'affaire Benalla nous rappelle ces quelques vérités simples, et fournit l'occasion d'en tirer quelques leçons que la République se chargera sans doute d'oublier au prochain locataire de l'Elysée, avant l'affaire suivante : l'histoire sert-elle vraiment à quelque chose dans ce régime d'amnistie (celle qui accompagne l'amnésie) quinquennale, qui, d'une élection à l'autre, croit repartir à zéro, dans une sorte de « tabula rasa » permanente ? 

    M. Benalla révèle, à son corps défendant (sans jeu de mots au regard de sa fonction près du président Emmanuel Macron), les vices d'une République qui croit, sous la cinquième du nom, imiter la Monarchie quand elle n'en est que la caricature, parfois réussie, souvent affligeante, voire odieuse en certaines occasions. Ainsi, si l'on s'intéresse au cas des gardes du corps (ce qu'est M. Benalla, malgré la titulature de « conseiller » ou de « collaborateur du président » que la presse lui attribue) ou des serviteurs de l’État incarné, il y a une grande distance entre les mousquetaires du Roi (ou les Gardes suisses) et les barbouzes de la République qui, depuis le SAC gaulliste aux officines privées dites de sécurité, arpentent les allées du Pouvoir, voire du Parlement : le « pays légal » (qui semble avoir mieux résisté au passage du temps que le « pays réel », souvent difficile à définir ou à délimiter, et source de tous les phantasmes, élitaires ou populistes) évoque souvent de grands principes mais pratique « la petite vertu »... 

    Les oppositions à M. Macron, qui se gardent bien d'évoquer la nature même d'un État ou celle de l'esprit du temps qui autorisent un M. Bellana, oublient de préciser que ce n'est pas (ou pas seulement) l'actuel locataire de l'Elysée qui peut être considéré comme responsable d'une situation qu'il a mal gérée devant l'Opinion, prise à témoin par tous les Tartuffes d'un système dont ils ont, pour la plupart, largement profité lorsque leurs partis respectifs tenaient le Pouvoir : les précédents quinquennats ou septennats ont tous été émaillés de scandales qui, parfois, ont atteint jusqu'au sommet de l’État, et les histoires d'écoutes, de crocs-en-jambes et de règlements de comptes, de fausses factures et d'emplois fictifs, de passe-droits et de pots-de-vin, etc. emplissent les colonnes des collections du Canard enchaîné et les archives nationales. A croire que la République, née avec le très corrompu Danton, ne peut se défaire de cet héritage maudit et renouer avec l'honneur, apanage d'une Monarchie, ce que Montesquieu avait souligné en son temps... 

    Alexandre Dumas comme Paul Féval ont, en littérature, rappelé cette vérité simple d'une fidélité au Roi qui n'est pas une idolâtrie mais service d'un homme-institution, du Roi-État, qui, lui-même, se doit de respecter les règles d'un honneur qui peut l'amener jusqu'au sacrifice suprême : l'honneur de la Monarchie est aussi à ce prix, et le roi Louis XVI en a assumé toutes les conséquences, d'ailleurs. Les provinces de France elles-mêmes participaient à cette conception ancienne de l'honneur, comme la Bretagne nous le rappelle à travers sa devise latine « Potius Mori quam Foedari », c'est-à-dire « Plutôt la mort que la souillure ». 

    Quand M. d'Artagnan sortait l'épée du fourreau ou arrêtait l'homme le plus riche du royaume, Nicolas Fouquet ; quand il se lançait à la conquête des remparts de Maëstricht sous lesquels il laissera sa vie, il servait son roi et la France, et n'en profitait pas pour « se servir », ou n'agissait pas par orgueil ou individualisme : sa cause était celle de l’État et son service gratuit, non pas privé mais public au sens premier du terme. « Tant vaut l’État, tant vaut sa raison », écrivait Maurras. Mais c'est aussi valable pour les raisons d'être et d'agir des personnels de celui-ci, et la République, qui repose sur le « mérite », confond trop souvent ce dernier avec une « méritocratie » qui en oublie ses propres devoirs politiques et sociaux parce que ne voulant voir que les qualités individuelles sans les conjuguer au nécessaire service de tous. 

    M. Macron qui, depuis son élection et dans un réflexe monarchique qu'on peut lui reconnaître sans déchoir, a voulu restaurer de la verticalité dans l'exercice de la magistrature suprême de l’État, se retrouve piégé par une République qui, fondamentalement, ne sait plus où se trouvent les règles élémentaires de l'honneur parce qu'elle n'en a jamais vu autre chose, dès ses premiers pas des années 1790, qu'une valeur « d'Ancien régime » sans intérêt et que l'on devait même dénoncer comme vestige du monde d'avant-République... C'était la vertu (républicaine) contre l'honneur (monarchique). Dans l'affaire qui porte son nom, M. Benalla, faute de voir le Pouvoir autrement que comme une chasse gardée dont il tenait quelques clés (y compris celles de l'Assemblée nationale...), a nui aux deux principes, et la République se retrouve à découvert... 

    Il y a eu (et il y en a sans doute encore), en République, quelques politiques et hommes d’État persuadés que les valeurs anciennes de l'honneur et du service devaient retrouver leur place dans l'exercice de l’État, au bénéfice de la France et des Français, parfois « malgré eux ». Mais ils furent plus des exceptions que la règle, et la République, par essence, penche toujours du côté de la facilité quand la Monarchie, elle, se voulait plus exigeante et pouvait l'être, n'étant pas la proie des féodalités qui, trop souvent aujourd'hui, imposent leurs mauvaises habitudes et leur idéologie indexée sur le rapport à l'argent et à son pouvoir discrétionnaire. Quand la République, du coup, en devient arbitraire, la Monarchie, les mains déliées mais « captive » de son honneur qui est aussi l'un de ses éléments de légitimité, peut rester ce que l'autorité suprême doit être, c'est-à-dire arbitrale !       

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • « Race », un mot qu’il faut chasser de l’expression orale ou écrite

     

    Par Pierre de Meuse

     

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    Jeudi 12 juillet, la Chambre des députés a voté la proposition d’une nouvelle révision constitutionnelle, concernant l’article 1 de la Constitution qui est pour l’instant encore rédigé ainsi : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. »

    Le but de cette révision est de supprimer le mot « race » et de le remplacer par le mot « sexe ». Cette révision était demandée depuis des décennies par des députés antillais, notamment par Victorin Lurel. Elle recevra force constitutionnelle si la procédure aboutit. Il est à noter que ce texte a été approuvé à l’unanimité des votants présents. Sans vouloir être taxé de libéralisme, qu’il nous soit permis de nous inquiéter de l’unanimité qui est souvent le signe d’une forte pression, quelquefois même d’une violence cachée. Rappelons le serment du jeu de paume, en 1789, lors duquel le seul opposant assez courageux pour voter contre, a dû être exfiltré en vitesse car nombre de députés brandissaient un couteau pour jean-christophe-lagarde-reelu-a-la-presidence-de-l-udi.jpgl’assassiner.(1) D’ailleurs lors du vote du 12 juillet, un démocrate-chrétien, le président du groupe UDI-Agir, Jean-Christophe Lagarde (Photo), a mis en exergue qu’« aucun représentant de l’extrême droite n’était présent pour ce vote qui honore notre nation ». Les députés Rassemblement national (RN),  étaient en effet, selon lui « absents par volonté ». Gageons que s’ils avaient voté pour au lieu de s’abstenir, Lagarde n’aurait pas manqué de mettre en doute leur sincérité.

    Mais quel est l’intérêt d’une telle loi constitutionnelle ? Doit-on conclure que la discrimination raciale, jusque-là interdite par le Droit républicain, devient permise ? Evidemment non. L’idée sous-jacente est que le calendrier de l’émancipation par l’égalité débute une étape nouvelle ; celle de la race étant dépassée, on se tourne vers un autre chantier, celui de la différenciation sexuelle. Conséquence logique, il faut terminer le travail en jetant l’interdit sur le mot de race, un mot que les rapporteurs estiment dénué de sens, un mot qu’il faut chasser de l’expression orale ou écrite car il légitime selon le rapporteur « l’opinion selon laquelle il existerait des « races distinctes ». Cette opinion – qui est un délit dans notre droit positif – a toujours servi de support »,poursuit-il, aux discours qui préludent à l’extermination des peuples.» (2)

    Cela dit, cette décision de l’assemblée nous paraît remettre en vigueur une conception philosophique bien oubliée : celle du nominalisme, la rendant encore plus absurde en la renversant.

    Pour les lecteurs de LFAR non passionnés de philosophie, rappelons que le nominalisme est une doctrine qui considère que les concepts ne sont que des conventions humaines. Les choses et les êtres n’existent donc qu’à partir du moment où ils ont reçu un nom. Le nominalisme est issu de la scolastique médiévale dans ses marges ou dans ses développements tardifs.(3) Il s'oppose à l’idéalisme platonicien, comme au réalisme aristotélicien et thomiste.

    En l’occurrence, les rapporteurs de la loi constitutionnelle procèdent à un renversement logique des principes du nominalisme : puisqu’une chose n’existe que si elle est nommée, il suffit de supprimer le nom pour faire disparaître son objet. C’est donc à cette tâche que s’attellent les députés. Mais comment faire disparaître le nom de ce qui est innommable et qui possède plusieurs sens ? En le rayant des dictionnaires ? En caviardant les textes littéraires et les livres d’histoire ? 1316009-Couronnement_de_Philippe_Auguste.jpgFaut-il interdire la tirade d’Andromaque dans la pièce du même nom : « Fais connaître à mon fils les héros de sa race »? Ou brûler le serment du sacre des rois de France : « Règne noble race des Francs » ? (Photo) .Ou frapper d’anathème le jugement de Mauriac : « L'individu le plus singulier n'est que le moment d'une race. » ? Cela risque d’être difficile. Alors, ils décident de le rayer du vocabulaire constitutionnel, en espérant que cet effacement rituel aura pour effet de faire disparaître la notion des mentalités. En somme les députés participent inconsciemment à un retour de la pensée magique. Poursuivant les méthodes de la doctrine kantienne, ils formulent une imprécation : « la diversité humaine n’est pas car elle ne doit pas être ». Il faut remarquer que la Droite officielle et l’extrême Gauche mélenchoniste sont tombées d’accord pour approuver cette démarche, craignant d’une seule voix, celles de Philippe Gosselin et d’Éric Coquerel, que cet effacement sémantique ne « conduise à baisser la garde pour lutter contre le racisme ». Et presque personne ne met en lumière la régression de la pensée qui tire un trait sur cinq siècles d‘épistémologie européenne. Paradoxalement, c’est un député LREM,  le mathématicien Cédric Villani qui a émis, sans se rendre compte du sacrilège qu’il perpétrait, des réserves iconoclastes : « Cette suppression du mot race ne doit pas être décidée au nom de la science, « qui peut toujours évoluer », mais au nom de« l’empathie et du sens du destin commun par lesquels nous reconnaissons toute l’humanité comme nos frères et sœurs ». Ce qui revient à dire que la science n’a rien à faire dans cette loi, mais seulement les bons sentiments. Quel aveu !

    Il y a tout de même une remarque à faire à ceux d’entre nos lecteurs qui jugeraient que ce sujet est trop dangereux, que d’ailleurs le corpus législatif de l’antiracisme ne nous concerne pas, puisqu’il est destiné aux disciples du germanisme insoutenable de Houston Chamberlain ou Vacher de Lapouge, et que par conséquent il est inutile d’en parler. Nous pensons au contraire que nous sommes concernés au premier chef. Il suffit en effet de lire l’exposé des motifs de cette loi pour y trouver la preuve que l’abolition du terme de race va bien plus loin que la simple condamnation de la théorie biologique de la race : « l’utilisation du terme de race est contraire à notre tradition constitutionnelle républicaine qui vise depuis 1789 à nier le concept même de différence naturelle. » Ce terme de différence naturelle doit être compris dans toute son acception, c’est-à-dire innée, mais aussi collective et reçue, soit traditionnelle. C’est la totalité des différences humaines qui sont ainsi condamnées comme illégitimes. Il nous faut en être conscient.

    C’est ainsi que l’antiracisme développe sur tous les tons l’idée que « Le sexe n’a pas plus une réalité biologique que la race. Sexe et race sont des constructions sociales qui consistent à hiérarchiser, classer les individus selon des dispositions, des compétences et aptitudes supposées appartenir à leur nature. Enfin, la "race" permet de décrire de manière plus exhaustive l’imaginaire qui alimente - en même temps qu’il s’en nourrit – les différentes fixations du racisme : en effet, la race renvoie à la production d’une différence irréductible et hiérarchisée entre les hommes à partir de la perception fantasmée de la couleur de peau, des origines, de la confession, de la culture. En ce sens, ni l’origine ni la couleur de peau en tant que telles ne décrivent adéquatement l’ensemble des configurations racistes : il suffit de penser au racisme qui touche les Roms ou encore à l’antisémitisme. Dans ces deux cas, ce n’est pas l’origine, ni la couleur de peau ni même la confession stricto-sensu qui opère dans ces racismes spécifiques.(4) » Dans ces conditions, toutes les acceptions de la race, des plus figurées aux plus anthropologiques (5), comme toutes les expressions ou caractères de la virilité et de la féminité, sont considérées comme devant être détruites. Il faut bien comprendre que la démocratie idéologique a juré de démolir pierre par pierre tous les héritages humains pour ériger son Homme nouveau quel qu’en soit le coût. Ce serait du pur aveuglement que de détourner le regard de cette réalité.     

     

    1. Il s’agissait du député de Castelnaudary Martin Dauch - Honneur à sa mémoire.

    2. Victorin Lurel, dans l’énoncé des motifs du projet de 2004, non validé. On peut s’interroger cependant sur la fidélité de cet honorable membre du Parlement au Congressional Black Caucus de Washington, la réunion des parlementaires noirs américains. En effet, ce groupe se fonde clairement sur des bases racistes négro-africaines.

    3. Citons à ses débuts Pierre Abélard, puis Guillaume d’Occam, ou, pour les XVII° et XVIII° siècles, Gassendi, Berkeley et Condillac.

    4. Hourya Bentouhami maitresse de conférences à l’Université de Toulouse 2 auteur de « Race, cultures, identités une approche féministe et postcoloniale » (éd. Puf),

    5. C’est-à-dire : « Ensemble des personnes appartenant à une même lignée, à une même famille ». « Ensemble de personnes qui présentent des caractères communs dus à l'histoire, à une communauté, actuelle ou passée, de langue, de civilisation sans référence biologique dûment fondée ». « Population autochtone d'une région, d'une ville. », « Groupement naturel d'êtres humains, actuels ou fossiles, qui présentent un ensemble de caractères physiques communs héréditaires, indépendamment de leurs langues et nationalités ». « Subdivision de l'espèce fondée sur des caractères physiques héréditaires représentée par une population. » et bien d’autres encore. 

    Pierre de Meuse

    Docteur en droit, conférencier, sociologue et historien.

  • Pierre-André Taguieff : le mot « race » ne tue pas

     

    « Ce qui est sûr, c’est que le mot « race » ne tue pas, qu’il n’incite pas non plus à la haine, sauf dans certains contextes, tout comme bien d’autres mots, tels « Dieu », « nation », etc., que nul ne songe à interdire. ».

     

    Pierre-André Taguieff

    Philosophe, historien des idées

    et auteur de nombreux livres sur le racisme

    L'Express 29.06.2018

  • Culture • Loisirs • Traditions

     

    Ce visuel n'est destiné qu'à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance...  LFAR

  • Famille de France • Le prince Jean remet un trophée au Maire de Dreux

     

    Echo-2011.pngSamedi 14 juillet , à l’issue de la cérémonie patriotique, le prince Jean de France a assisté devant le beffroi de Dreux à la remise officielle des trophées aux « talents drouais », qui récompensent comme chaque année, les administrés méritants de la ville. 

    Dans la promotion de cette année, l’équipe municipale a souhaité rendre hommage au maire de la ville, pour son implication dans l’accueil du Tour de France. C’est donc dans une certaine émotion générale que l’Héritier du trône de France le prince Jean de France a remis au nom de la ville de Dreux, un trophée au Maire Monsieur Gérard Hamel, très surpris et très ému de cette attention à son égard.    

    Source : l’Écho Républicain / Photo Atilla Erol

  • Patrimoine • La salle dédiée aux ordres royaux rouvre ses portes au musée de la Légion d’honneur

     

    Après sept semaines de travaux et de fermeture au public, la salle des ordres royaux du musée de la Légion d’honneur a retrouvé son éclat et propose un nouveau parcours.

    Depuis le mercredi 11 juillet, les visiteurs peuvent découvrir le lieu et admirer ses richesses.

    Un bleu royal

    Dans un premier temps, les murs de la salle ont entièrement été repeints dans un bleu profond pour évoquer la couleur des rois de France. Un ton tranché qui fait écho au rouge vif de la salle de la Légion d’honneur située juste en face.

    Une nouvelle disposition

    L’installation des œuvres a été pensée pour simplifier la visite puisque la salle se divise désormais en espaces mieux définis : l’entrée est ainsi dédiée à l’ordre de Saint-Michel, la partie gauche à celui du Saint-Esprit et on retrouve enfin à droite les ordres réunis de Saint-Lazare de Jérusalem, de Notre-Dame du Mont-Carmel, de Saint-Louis, l’institution du Mérite militaire et le Médaillon de Vétérance.

    De nouvelles œuvres

    musee-de-la-legion-1.jpgJusqu’ici non exposées, certaines œuvres ont été sorties des réserves du musée pour pouvoir être admirées par tous.C’est le cas notamment d’un pastel représentant le comte de Provence, futur Louis XVIII. Plusieurs objets déjà présents dans l’ancienne salle, comme les colliers de l’ordre du Saint-Esprit ont quant à eux été nettoyés pour faire ressortir leurs couleurs et détails.

    Des insignes mis en avant

    Enfin, le musée a choisi de donner vie aux insignes des ordres du Saint-Esprit et de Saint-Louis en les accrochant dans des vitrines au milieu de la salle. Contrairement à la précédente installation, les visiteurs peuvent désormais découvrir leurs détails à l’avers et au revers.  

     

    Musée national de la Légion d'honneur et des ordres de chevalerie

    2 Rue de la Légion d'Honneur, 75007 Paris

    Source :  Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur

  • Sport & Société • Victoire de la France au Mondial et vivre ensemble : les Français ne bronchent pas

     

    2293089609.14.jpgLe site Atlantico a publié hier samedi, en titre, le résultat d'un sondage qui montre l'opinion inchangée des Français sur le vivre ensemble après la victoire de l'équipe de France au Mondial. Apparemment ils ne confondent pas les plans, le sport et la politique, l’équipe de France et la France.   LFAR 

       

    logo.pngLa douche froide : le sondage qui montre que la victoire de 2018 laisse les Français totalement de marbre sur le vivre-ensemble

    Un sondage exclusif Ifop pour Atlantico montre que l’euphorie sportive des Bleus ne semble pas contaminer l’optimisme ni la perception d’un véritable vivre-ensemble pour les Français. Ils ne sont que 24% à penser que la Coupe du Monde va améliorer les relations entre les Français non-issus de l'immigration et ceux qui le sont.   ■  

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  • Culture • Loisirs • Traditions

     

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  • Famille de France • Lancement du livre « Dreux, Cité Royale », préfacé par le prince Jean de France

     

    37020610_1702375689878259_8932588989840359424_n.jpgLe mercredi 11 juillet, le prince Jean de France, à accueilli au Domaine royal de Dreux le lancement du livre « Dreux, Cité Royale » , lors d’une cérémonie officielle sur la terrasse du logis de l’ancien château des comtes de Dreux. 

    Cet ouvrage écrit par Alexis Robin, illustré par Patrick Forget, préfacé par le prince Jean de France, duc de Vendôme, et commenté par Christophe Le Dorven, adjoint au Maire de Dreux, en charge de la culture, du patrimoine et du tourisme, est une invitation à la promenade dans la Cité des Durocasses, mais aussi une illustration concrète en quelques dates et monuments, de l’histoire de France, de l’an Mille à aujourd’hui !   

    Source La Couronne

  • AUDIOVISUEL PUBLIC • La République et sa courte honte

     

    Par Christian Tarente

     

    933807218.jpg

    Ce n’est pas d’aujourd’hui que les radios et télévisions publiques, financées par la redevance, sont sur la sellette : toujours trop coûteuses pour des audiences toujours trop piteuses. Une honte ! Donc, une seule politique, serrer la vis. Mais la question de fond demeure : à quoi sert un audiovisuel d’État ? 

    « L’audiovisuel public est la honte de la République ! » On s’est demandé quelle mouche a bien pu piquer Emmanuel Macron lorsqu’il a proféré cette imprécation. Si l’on songe à toutes les hontes que traîne notre République, ce n’est sûrement pas celle-là qui vient la première à l’esprit ! Quant à ce qui fait le plus honte à l’audiovisuel public aujourd’hui, c’est qu’il se soit fait le champion de la langue de bois, de la pensée unique et du politiquement correct réunis. Or on n’a pas beaucoup entendu le président de la République, toute honte bue, s’exprimer sur ce registre…

    Il y avait donc une autre explication, qui est vite venue. Il fallait que les médias publics prennent leur part de la cure d’amaigrissement du budget de l’État. Décision a été prise de les taxer de 500 millions d’euros d’économies sur quatre ans (pour un budget annuel global d’un peu moins de 4 milliards). Un choix drastique, impossible à tenir selon les responsables concernés, au premier chef la présidente de France-Télévisions, Delphine Ernotte, qui commença à protester vertement. C’est alors que surgit, de l’Élysée, la fameuse saillie présidentielle. Mme Ernotte se sentit aussitôt visée – de même que ses collègues des autres entités concernées, Radio-France, France-Médias Monde, TV5 Monde et l’INA. Alors tout ce petit monde, accablé par la « honte », est rentré dans le rang, applaudissant des deux mains le nouveau cap officiellement annoncé par la voix du ministre de la culture, Françoise Nyssen.

    ÉVOLUTIONS TECHNIQUES ET BOULEVERSEMENTS DES COMPORTEMENTS

    Que l’audiovisuel public doive « bouger » est une évidence, eu égard aux évolutions techniques qui bouleversent les comportements du public. D’autant plus que les appétits commerciaux attisent sans cesse, chez le citoyen consommateur, le désir d’innovations. La TNT, télévision numérique terrestre – diffusée par émetteurs hertziens – est de plus en plus concurrencée par la diffusion par satellite, par câble, par ADSL (via les lignes téléphoniques) et, de plus en plus, par la fibre optique, beaucoup plus puissante. La possibilité pour chacun de s’affranchir des grilles de programme des chaînes ne cesse ainsi de s’accroître. Cela a commencé par le replay puis le podcast, la possibilité offerte par les chaînes de choisir le moment où l’on regarde leurs programmes (snobisme et paresse aidant, le vocabulaire anglo-saxon règne ici avec une arrogance qu’on ne pense même plus à contester !). Cela va désormais, on le sait, jusqu’à la capacité pour un abonné d’accéder en permanence à des catalogues proposant des centaines voire des milliers de films de cinéma et de séries télévisées : l’entreprise californienne Netflix propose près de 6000 films et séries aux États-Unis, et déjà 2000 en France, dont beaucoup d’exclusivités. L’usage d’Internet affecte aussi énormément les comportements : il n’y a pas que les jeunes atteints de toxicomanie aux jeux vidéos, le plus large public est lui aussi concerné. S’ajoutent, bien sûr, les réseaux sociaux – Facebook, Twitter,… – ainsi que l’écoute de musique en streaming, qui ont mis fin, dans les jeunes générations, à l’usage habituel de la vieille « téloche ». Seuls les grands événements résistent à la tendance, ce qu’illustre une petite histoire qui court sur les réseaux sociaux, celle du Séoudien qui dit à un copain : – Tiens on ne t’a pas vu à la dernière lapidation ! – Non, mon vieux, c’était jour de match !… Encore notera-t-on qu’il lui eût suffi d’apporter son smartphone…

    L’audiovisuel public ne peut donc que s’adapter à ces réalités nouvelles. C’est à la faveur de ces mutations imposées, présentées comme des éléments de la marche triomphale du progrès, que le gouvernement espère faire avaler la pilule des 500 millions disparus… Prenant acte de l’impasse totale que constitue la traditionnelle course à l’audience, le gouvernement a fixé quatre nouvelles priorités : reconquérir le public des jeunes, largement perdu en route, en effet, relancer une politique éducative, intensifier la création et développer les programmes de proximité (France 3). De vieilles lunes, à vrai dire : ce furent toujours des priorités de l’audiovisuel d’État. Mais elles seront désormais proposées sur des « plateformes » numériques et thématiques : jeunes, éducation, culture, etc. Multimédias, ces plateformes proposeront des « modules » aussi bien radio que TV, et feront une place à l’interactivité.

    Tout ne s’annonce pas bien, cependant. Ainsi est-il prévu, au nom de la « proximité », de faire passer de 2 à 6 heures quotidiennes les programmes proprement régionaux de France 3. Il y a un précédent : en 1983, Mitterrand regnante, Serge Moati avait eu une ambition analogue, fondée sur un système d’échanges entre les régions plutôt astucieux. Mais très vite, faute de moyens, les programmes se révélèrent nuls, et le fiasco fut total ! Il est à craindre que cela se renouvelle…

    UN  MÉDIA « ENGAGÉ DANS LA VIE CITOYENNE » ? … AÏE, AÏE, AÏE !

    francetele_sipa.jpgLes sacrifices délibérés vont toucher les chaînes elles-mêmes. La mort annoncée de la diffusion hertzienne de France 4, spécialisée dans les spectacles et les programmes pour enfants et adolescents, fait quelques remous. Moins pour cette disparition même que pour la nouvelle guerre de l’ombre qu’elle déclenche : qui occupera désormais l’excellent canal dont France 4 disposait sur la TNT ? L’idée a d’abord été d’en faire profiter la version télévisée de France Info. Mais ses concurrents – BFM-TV, LCI (TF1) et C-news (Bolloré) – s’agitent dans les couloirs de l’Assemblée et à Matignon : leurs ressources étant exclusivement publicitaires, il y aurait inégalité de traitement. Pour mettre d’accord les belligérants, une autre voie est évoquée : affecter le canal disputé à la téléphonie mobile. La décision finale appartient au CSA, censé appliquer des critères « non-discriminants »… Le CSA tiendra d’autant plus à marquer là son territoire que sa plus prestigieuse prérogative – nommer le président de France-Télévisions – devrait lui échapper : on a fini par s’apercevoir qu’elle était peu compatible avec sa fonction judiciaire de gendarme de l’audiovisuel… Sarkozy en avait tiré les conséquences à sa manière, Hollande y était revenu sans l’ombre d’une réflexion. Aujourd’hui, pour la télévision publique, structure centralisée ou éclatée ? Macron s’interroge. De toute façon, on l’aura compris, la question présentera, à l’avenir, de moins en moins d’intérêt.

    Contrairement à une autre question qui, elle, touche à l’essentiel. Quel message l’État entend-il faire passer à travers les médias publics ? Un État entièrement voué au bien commun n’aurait pas d’autre souci que d’en rechercher sans cesse le contenu, l’audiovisuel public pouvant contribuer puissamment à l’expression de cette recherche. Mais lorsque règne en maître un ultra-libéralisme à la Luc Ferry – à qui l’idée même d’un bien commun des Français fait horreur –, on peut redouter le pire. Ainsi a-t-on entendu Françoise Nyssen, ministre de la culture, en appeler à un « média engagé dans la vie citoyenne » car, plaidait-elle, « sur le sujet de la diversité, le pays des Lumières est hautement réactionnaire… Avec une volonté politique sans ambiguïté, notre média engagé changera les mentalités sur le terrain. » On se demande pourquoi Mme Nyssen a mis ce discours au futur, tant elle décrit une réalité déjà très présente. On est pourtant presque rassuré d’entendre énoncer à haute voix ce que l’on sait être la pensée profonde de nos élites ! Nous voilà prévenus par la voie officielle que la liberté d’expression a encore du souci à se faire. 

    Christian Tarente