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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1186

  • Chiffres en vrac sur la France actuelle... Collectés par Péroncel-Hugoz [5/7]

    « L’industrie ne représente plus en France que 12,5% du produit intérieur brut »

    Par Péroncel-Hugoz

    images[3].jpgAu gré de ses lectures ou des émissions de radio-télévision qu'il a suivies, Péroncel-Hugoz a glané - c'est le mot - nombre de chiffres, significatifs de la France actuelle, classés en six catégories : Politique – Société – Civilisation – Religion – Économie - Aides sociales ou allocations. À quoi il a ajouté une Petite bibliothèque française. Cela fait sept parties - de longueur inégale. Sept jours aussi, une semaine sur lafautearousseau.  Publication de la série de lundi 25 à dimanche 31 mars. Pour servir à notre documentation, nos articles, nos commentaires, nos débats. À ne pas rater ! LFAR 

    2222227622.jpgÉconomie 

     La France, Hexagone et Outremer, représente 1% de la population mondiale, 4% de la production mondiale et elle distribue à sa population, étrangers « clandestins » compris, 15% de toutes les prestations sociales versées dans le monde, ce qui est de loin le record planétaire en la matière.

    • Selon le Fonds monétaire international (FMI), la France, en 2017, figurait à la 29ème place dans le monde pour le revenu per capita, après Qatar, Macao, le Luxembourg, Singapour, la Suisse etc.

    1920px-CR400AF-2003,_October_2017.jpg Avec 514 km/heure, le train français détient le record mondial de vitesse, avant la Chine (320 km/h). [Photo : Nouveau train Fuxing Hao, en gare de Pékin-Sud, en 2017].

    • La France est la 1ère destination touristique du monde : 90 millions de visiteurs en 2018.

     57% des foyers français ne paient pas d’impôts sur le revenu. 10% des foyers imposés assurent 70% des recettes procurées à l’Etat français par cet impôt ; la totalité dudit impôt représente moins de 80 milliards d’euros par an et ne vient qu’au troisième rang des recettes fiscales de l’Etat.

    654198-france-mineur-isole.jpg• Les « mineurs isolés » étrangers, dont le Tiers Monde s’est débarrassé en les envoyant chez nous, coûtent à la France au moins 2 milliards d’euros par an…

    • La dette publique française représente 3500 euros par tête de citoyen.

    • L’industrie ne représente plus en France que 12,5% du produit intérieur brut (18,5% en Allemagne, Autriche et Pays-Bas).

    • Après plus de 25 ans d’obéissance aveugle de Paris aux « directives » libre-échangistes de Bruxelles, l’industrie française ne représente plus que moins de 10% de notre emploi salarié total. C’est deux fois moins qu’en Allemagne où les intérêts nationaux passent toujours avant les engagements « mondialistes ».

    Evolution_empire.png• Les quelque 70 pays francophones, France en tête, représentent 20% des échanges commerciaux mondiaux.

    La France détient le record européen annuel de la fiscalité immobilière (72,7 milliards d’euros en 2018).

    • En contradiction avec son principe constitutionnel d’ « égalité », la France en 2019, compte pas moins de 42 régimes différents de retraite, soit autant que d’« aides sociales principales ».

    humanite.750.jpg• Parmi les quotidiens français les plus subventionnés par l’Etat figurent Libération, Le Monde, Le Figaro, La Croix et l’Humanité, lequel titre bat un record avec une dotation publique d’environ 4 millions d’euros par an pour un journal tirant à environ 30 000 exemplaires/jour. Le socialiste Jean Jaurès, fondateur de ce qui est le quotidien communiste national actuel, estimait qu’« un journal est libre à condition de rejeter les subventions »… Quant au quotidien communiste de Marseille, La Marseillaise, il reçoit pour sa part 700 000 euros par an. [A suivre, demain samedi 

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    Chiffres en vrac sur la France actuelle
  • Le dernier stratagème du régime algérien peut-il réussir?

    Le général Gaïd-Salah

    Par Bernard Lugan
    Historien et spécialiste de l’Afrique 

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    « La rue sera-t-elle dupe de la manœuvre ? »

    Paniqué par l’ampleur des manifestations populaires, et craignant de les voir évoluer vers un processus révolutionnaire incontrôlable, les vrais maîtres de l’Algérie viennent de tenter un coup de poker destiné à leur permettre de conserver la réalité du pouvoir. 

    En faisant jouer l’article 102 de la Constitution qui autorise à faire constater par le Conseil constitutionnel que le président Bouteflika se trouve dans l’impossibilité d’exercer ses fonctions, le régime algérien tente en effet de gagner plusieurs mois d’un précieux répit qui va lui permettre de contrôler l’organisation du futur scrutin présidentiel. Explications : 

    1. Faire constater l’incapacité du président Bouteflika permet de vider l’abcès en  donnant une satisfaction à bon compte à une grande partie des manifestants, tout en isolant les jusqu’au-boutistes qui veulent un changement de régime et la fin du système FLN. 

    2. Cette décision permet de replacer l’armée au centre du pouvoir, mais une armée qui joue la carte de la légalité et qui apparaît comme ressoudée, un voile ayant été mis sur ses profondes fractures. 

    3. Cette reconnaissance d’inaptitude  ne changera rien au fonctionnement du pouvoir puisque, quasi inconscient depuis plusieurs années, ce n’était plus Abdelaziz Bouteflika qui gouvernait. 

    4. Le parlement, sur proposition du  Conseil constitutionnel va  donc, à la majorité des 2/3, constater l’incapacité présidentielle et, comme le veut la Constitution, l’intérim va être assuré pour 45 jours par Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la Nation. Puis, si au bout de ces 45 jours, l’incapacité présidentielle est confirmée, la vacance du pouvoir sera alors constatée et Abdelkader Bensalah aura 90 jours au maximum pour organiser une élection présidentielle. Donc au total, 45 jours plus 90 jours, un vrai ballon d’oxygène pour le régime alors-que le couperet du 28 avril devait marquer la fin de la présidence Bouteflika. 

    5. Comme Tayeb Belaiz, le président du Conseil constitutionnel, et Abdelkader Bensalah, le président du Conseil de la Nation, sont deux fidèles du clan Bouteflika, il est logique de penser qu’ils vont tout faire pour gérer la période qui s’ouvre au mieux des intérêts de ce dernier puisqu’ils en sont une composante. Ils vont être aidés en cela par l’appareil du FLN, notamment par Amar Saadani,  ancien secrétaire général du mouvement qui,  le dimanche 24 mars, a allumé la mèche du processus actuel en déclarant qu’Abdelaziz Bouteflika était le jouet du Premier ministre Ahmed Ouyahia…et que c’était ce dernier qui non seulement dirigeait l’Algérie, mais encore écrivait les lettres attribuées au président. 

    6. Un bouc-émissaire commode est donc trouvé et désigné à la foule, ce qui devrait permettre de sauver la tête de Saïd Bouteflika [Photo ci-dessous], des caciques du FLN, des oligarques et des généraux qui ont gouverné l’Algérie à leur profit, en s’appuyant sur l’ « alliance des coffres forts et des baïonnettes ». 

    La rue sera-t-elle dupe de la manœuvre ? Va-t-elle se laisser confisquer sa révolution ? L’avenir le dira… Une situation à suivre !  

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    111743376.JPG

    Le blog officiel de Bernard Lugan  

    Quelques articles sur le sujet dans Lafautearousseau ... 

    Algérie : l’heure de vérité approche pour le clan Bouteflika
    Un ancien ministre algérien prédit l’effondrement de l’Algérie en 2019
    L'Algérie bientôt une urgence française ?
    Éric Zemmour : « Bouteflika, symbole du mal-être de l'Algérie »
  • Révolution française et gilets jaunes [1] : 1791, ou la victoire du libéralisme anglo-saxon contre le modèle social français

    Par Jean-Philippe Chauvin

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    Et si la Révolution française était la véritable cause de la révolte des gilets jaunes ?

    La question peut, de prime abord, sembler provocatrice et, même, iconoclaste, ne serait-ce que parce que deux siècles ont passé depuis cet événement fondateur de notre République et que les révoltés d’aujourd’hui paraissent se référer à un « mythe révolutionnaire » qui ferait de cette Révolution de 1789 un événement à reproduire : nombre de gilets jaunes comparent le président Macron au roi Louis XVI et semblent vouloir imiter la geste révolutionnaire, voire sans-culotte, même si quelques manifestants des ronds-points de l’Ouest et de l’Essonne (entre autres) affichent fièrement le sacré-cœur chouan sur leur gilet fluorescent et brandissent, jusqu’à Rennes et Paris, des drapeaux de l’Ancienne France. Mais cela n’enlève rien à la viabilité de la question, qui mérite, non seulement d’être posée, mais d’être traitée, en histoire comme en politique. 

    2142278736.jpgAprès tout, la Révolution française, largement née d’une crise de la dette publique, n’a rien été d’autre, à bien y regarder, qu’un immense transfert de pouvoir, des ordres privilégiés anciens à la classe bourgeoise urbaine, de la magistrature suprême de l’Etat royal à la domination d’une petite élite économique et sociale s’appropriant le Pouvoir tout en le renforçant pour se le garder : on était bien loin des espérances et des promesses initiales de 1789 portées par les Cahiers de doléances, alors vite abandonnés par les nouveaux maîtres se réfugiant derrière le refus du mandat impératif qui, pourtant, était à la base de la désignation des délégués aux Etats-généraux… Sans doute la Révolution était-elle viciée, dès le départ, par cette confiscation de la « représentation révolutionnaire et parlementaire » par ce que l’on nomme désormais le « bloc bourgeois »*, et sa « légalisation » par la prise du pouvoir législatif jusque là dévolu au roi et aux états provinciaux, du moins là où ils existaient encore de façon vive. Mais il y a un autre processus à évoquer, c’est celui de la « dépossession professionnelle », permise et même imposée par le décret d’Allarde et la loi Le Chapelier de l’année 1791, véritable année de naissance du Prolétariat, à la fois comme condition et comme situation. 

    medium_travail_des_enfants_lbai_01_03_2006.jpgLe décret d’Allarde et la loi Le Chapelier sont deux textes que l’on peut rattacher au libéralisme des Lumières, marqué par l’individualisme et la Liberté économique, et qu’il faut sans doute replacer dans le contexte de l’émancipation des « possédants économiques » à l’égard des corps constitués et d’une Eglise catholique qui, malgré ses défauts et ses avanies, conserve encore une certaine réserve à l’égard de « l’Argent-Seigneur ». Ces deux textes se complètent en une logique certaine et infernale, si l’on veut bien en mesurer les effets immédiats sur le plan social : le premier supprime les corporations, corps socio-professionnels qui encadrent le travail autant sur le plan de ses conditions pour les travailleurs que sur celui de la qualité de la production ; le second interdit toute possibilité pour les travailleurs de se regrouper pour défendre leurs intérêts communs, la liberté individuelle primant désormais, aux yeux des constituants, sur toute communauté autre que la Nation. Ces deux textes sont l’application rigoureuse de la fameuse « Liberté du travail », qui n’est rien d’autre que « la liberté de l’Argent sur le monde du Travail », et ils sont votés dans un contexte de fébrilité sociale, au moment où les ouvriers, parfois assemblés en « coalitions ouvrières », revendiquent des augmentations de salaires et la protection de leurs droits, de plus en plus menacés par une bourgeoisie soucieuse d’appliquer la formule de Franklin sans égards pour ceux qui travaillent dans les ateliers et fabriques. Ces deux lois sont marquées, dès l’origine, par un véritable esprit de lutte des classes imposée, dans le monde du Travail, par les « possédants » et non par les ouvriers : elles ouvrent la voie à plus d’un siècle d’oppression sociale du monde des travailleurs manuels des usines et des mines, au nom d’une Liberté qui apparaît bien comme « celle du renard libre dans le poulailler libre » selon l’expression célèbre. Mais elles légaliseront aussi toutes les répressions contre les ouvriers et artisans quand ceux-ci réclameront leur juste dû et le respect de leur dignité, bafouée par un libéralisme importé du monde anglo-saxon… 

    Cette destruction des corporations et des libertés ouvrières au profit de la « Liberté du Travail » et de la domination capitalistique est aussi la défaite d’un modèle français, certes en crise d’adaptation face aux nouvelles conditions de l’industrialisation en cours au XVIIIe siècle : ce modèle ancien, né au Moyen âge dans les villes d’Occident, devait beaucoup à l’Etat (surtout depuis la fin de la Guerre de Cent ans) autant qu’aux villes qui l’avaient vu naître et aux professions qui l’avaient suscité, et il assurait une certaine justice sociale par l’équilibre qu’il établissait au sein du monde du Travail, dans le cadre d’une hiérarchie rigoureuse mais qui n’empêchait pas l’ascension sociale et l’inventivité professionnelle. Bien sûr, ce modèle n’était pas parfait mais il restait perfectible et, surtout, il préservait les travailleurs et la qualité de leur travail « malgré la concurrence », plaçant les hommes de l’atelier et de la mine avant le seul profit de quelques uns qui maniaient plutôt les pièces d’argent que celles des métiers et des outils… De 1791 date la rupture entre le travailleur et celui qui en tire profit : et cette situation s’est bien aggravée depuis, comme on peut encore le constater avec les émoluments de quelques grands patrons peu soucieux d’autre chose que de l’intérêt des actionnaires et n’hésitant pas à sacrifier des milliers d’emplois pour engranger plus de bénéfices. 

    Il est un autre effet néfaste et souvent méconnu des lois révolutionnaires libérales de 1791 : c’est la destruction de l’apprentissage qui, pourtant, avait permis au monde du Travail d’Ancien régime d’assurer et de s’assurer une qualité particulière et reconnue du monde entier, et qui garantissait la transmission des savoir-faire d’une génération à l’autre, avec toujours l’idée de rajouter, à chacune d’entre elles, quelques éléments supplémentaires. 1791, c’est la volonté de briser cette longue suite de « maîtrise de l’art du métier », propriété et fierté des travailleurs, quelles que soient leur fonction et leur place dans la hiérarchie professionnelle. Désormais, le seul maître, c’est celui qui finance et tire profit de la production, et non plus celui qui la fait, concrètement, à la force de son poignet et de ses muscles, au gré de son intelligence, avec l’aide de ses outils et avec l’expérience des anciens et la sienne propre, avec un rythme de travail qui est d’abord le sien et qui n’est pas imposé par « l’horloge du patron ». 

    1791 a marqué la victoire du libéralisme anglosaxon et de l’idéologie franklinienne, et les luttes sociales françaises du XIXe et du XXe siècles n’ont été que la réponse, parfois maladroite et violente, à la terrible violence « légale » des lois d’Allarde et Le Chapelier. Car, si les syndicats ont constitué, à partir de 1884, des formes de substitutions aux anciennes associations corporatives, ils n’ont jamais pu, en tant que « sociétés professionnelles » se constituer un « patrimoine corporatif » qui aurait pu leur permettre, au-delà de l’Etat et des subventions, de recréer un rapport de forces durable, en particulier dans les périodes de mondialisation qui ont accéléré leur déclin et révélé leur impuissance un temps masquée par les avantages octroyés (mais parfois conquis grâce à des mobilisations d’ampleur mais trop souvent éphémères, et à une situation géopolitique qui faisait craindre aux possédants une « lutte finale » qui leur serait défavorable…) par le soutien d’un Etat qui avait encore, s’il le voulait (ce qui n’était pas toujours le cas…), la force et les moyens de s’imposer au monde des féodalités économiques et financières. 

    bourse-justice.jpgBien sûr, il est trop tard pour empêcher Le Chapelier de faire voter sa loi et pour raccompagner fermement les révolutionnaires libéraux de la fin du XVIIIe siècle à la porte de l’Assemblée constituante de 1791, et ce qui est fait, même mal, est fait : mais cela n’empêche pas de dénoncer les fondements de ce qui, aujourd’hui, fait le malheur du peuple des ronds-points et sa colère… Cette dénonciation ne doit pas non plus empêcher la proposition d’une nouvelle fondation sociale, dans laquelle les associations socio-professionnelles, les travailleurs eux-mêmes et les dirigeants d’entreprise, les communes et les régions (à travers leurs institutions propres ou une forme de Conseil économique et socio-professionnel local, plus ou moins large mais toujours enraciné dans les territoires et les populations), avec la bienveillance et sous la surveillance arbitrale de l’Etat, joueraient un rôle majeur dans la garantie de la justice sociale, « premier droit des travailleurs au travail ». 

    Que l’on ne s’étonne pas que la Monarchie sociale soit, par sa situation de grand arbitrage et de par sa légitimité qui ne doit rien aux féodalités financières et aux oukases de la « gouvernance », son régime et ses institutions politiques la mieux placée (et j’emploie ce qualificatif à dessein) pour surmonter les crises sociales que la mondialisation contemporaine et le libéralisme dominant nourrissent aux dépens de nos concitoyens et des classes moyennes… Si le Roi politique n’a pas de sceptre magique pour dissoudre les causes du malaise social, il est symboliquement porteur de cette Main de justice qui rappelle que, sans ce devoir social assumé et garanti par la magistrature suprême de l’Etat, il n’y a pas d’ordre légitime qui puisse s’affirmer et tenir dans la durée… (À suivre)    

    * Le « bloc bourgeois » est-il une réalité sociale ou une facilité de formulation ? En effet, il me semble plus correct de parler de classes ou de catégories bourgeoises et de bourgeoisies au pluriel, avec des comportements politiques parfois fort différents selon le rapport au travail et à l’argent, ou selon les origines fondatrices, urbaines ou rurales, voire portuaires ou continentales. Mais n’y a-t-il pas, dans le même temps, une certaine unité, voire identité de pensée, dont la référence à Benjamin Franklin ou, plutôt, à sa fameuse formule « Time is money », serait la matrice véritable ? En ce sens, l’on pourrait alors évoquer une « idéologie bourgeoise » que partageraient nombre de bourgeois, ouvertement ou en leur for intérieur, contre le message même de l’Eglise déniant à l’Argent d’être un maître et contre la figure du politique s’imposant à l’économique. Certains ont aussi voulu voir dans la Révolution « la revanche de Fouquet » contre une monarchie absolue qui avait valorisé le service de l’Etat plutôt que les intérêts de l’Argent…

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Les aveux de Cesare Battisti

    par Gérard Leclerc

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    « Cesare Battisti ... Des aveux cinglants et sanglants. »

    Il faudra sans doute attendre quelque temps pour que ceux qui ont pris parti en faveur de Cesare Battisti, convaincus de son innocence, réagissent à ses aveux de culpabilité.

    Il est vrai que pour les intéressés, ces aveux sont cinglants et sanglants. Déjà d’ailleurs, leurs adversaires ne manquent pas de leur jeter à la figure soit leur naïveté, soit une complicité idéologique qui couvrait les forfaits et les crimes des années de plomb. J’ai déjà évoqué le cas de ce militant révolutionnaire, au moment de son arrestation et de sa remise aux autorités italiennes, parce que cette période m’avait particulièrement marqué, même si comme journaliste je n’en ai connu que la dernière phase au début des années 80. Le souvenir que j’en ai gardé est celui d’une surchauffe idéologique qui n’était d’ailleurs pas seulement le propre de l’extrême gauche, parce qu’il y avait aussi en Italie une extrême droite violente, qui n’avait rien à envier à ses adversaires.

    Au terme de cette période de surchauffe, ce fut, évidemment, le désenchantement et la fin d’une certaine forme de militantisme. Pas seulement en Italie, en France également. Le projet d’une prise de pouvoir dans la perspective léniniste était discrédité, avec la dénonciation généralisée du totalitarisme soviétique. J’ai vécu aussi le basculement d’une partie de la jeunesse militante, avec les nouveaux philosophes. Mais que fallait-il faire de ceux qui s’étaient compromis gravement durant les années de plomb ? Repentis ou non, pouvaient-ils être réintégrés dans la vie normale ? Ce fut un peu la doctrine Mitterrand, le président français se voulant accueillant aux militants qui avaient fui la péninsule. Ils n’était pas toujours aisé de déterminer s’ils avaient participé ou non à un terrorisme sanglant.

    Cesare Battisti, lui, le niait farouchement et tout un clan de l’intelligentsia française voulait lui faire confiance, au point même de clamer son innocence avec la plus totale assurance. L’ancien militant révolutionnaire vient de leur porter un coup terrible. Mais au moins, la vérité aura-t-elle recouvré ses droits et les familles des victimes sont-elles reconnues dans leur juste révolte contre un déni absolu de justice. Cesare Battisti leur a présenté ses excuses. Mais c’est sa condamnation définitive qui soldera son aventure tragique. À défaut d’une impossible réconciliation ?  ■ 

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    Gérard Leclerc
  • Chiffres en vrac sur la France actuelle... Collectés par Péroncel-Hugoz [4/7]

    Grande Mosquée de Paris

    Par Péroncel-Hugoz

    images[3].jpgAu gré de ses lectures ou des émissions de radio-télévision qu'il a suivies, Péroncel-Hugoz a glané - c'est le mot - nombre de chiffres, significatifs de la France actuelle, classés en six catégories : Politique – Société – Civilisation – Religion – Économie - Aides sociales ou allocations. À quoi il a ajouté une Petite bibliothèque française. Cela fait sept parties - de longueur inégale. Sept jours aussi, une semaine sur lafautearousseau.  Publication de la série de lundi 25 à dimanche 31 mars. Pour servir à notre documentation, nos articles, nos commentaires, nos débats. À ne pas rater ! LFAR 

    2222227622.jpgReligion

    chretiens-persecutes.jpg• En 2018, il y a eu en France métropolitaine 15 profanations d’églises catholiques par semaine…

     En 1960, il y avait en France une seule mosquée, celle de Paris, élevée entre les 2 guerres mondiales à l’initiative du sultan Moulay-Youssef du Maroc et du maréchal Lyautey.

    En 2018, il y en avait 2 500 et 500 autres étaient projetées ou en construction…  [A suivre, demain vendredi 

    Grande-Mosquée-Eyyup-Sultan-de-Strasbourg.jpg

     Feu vert pour la grande mosquée Eyyûb Sultan de Strasbourg | Des Dômes & Des Minarets

    Pour consulter l'ensemble de la série ...
    Chiffres en vrac sur la France actuelle
  • Mathieu Bock-Côté : « Aux racines de la violence d'ultra-gauche »

    Par Mathieu Bock-Côté 

    thUKZO41O8.jpgCHRONIQUE - Une société qui prend peur devant une bande de fanatiques encagoulés fantasmant sur une utopie anarcho-communiste révèle par effet de contraste sa dévitalisation. [Le Figaro, 22.03]. Au fond, n'est-ce pas cette dévitalisation qui doit être mise en cause et le Système qui en est responsable ? Dans ce cas, les Blacks Blocs ne sont qu'un épiphénomène du désordre établi. LFAR 

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    « ... pour restaurer son autorité perdue et en finir avec sa réputation humiliée, l'État mise sur une répression démesurée, presque vengeresse, seulement rendue nécessaire par sa faiblesse ... »

    Il ne sert à rien de critiquer le mouvement des « gilets jaunes » sans rappeler que la révolte des débuts, indéniablement légitime, n'a rien à voir avec la poussée émeutière de samedi dernier. Certes, une frange des premiers insurgés s'est radicalisée et ne sait plus trop comment s'arrêter. Plus encore, une crise qui s'éternise, quelle qu'en soit l'origine, favorise la remontée à la surface de la lie de la société. Les pulsions nihilistes se désinhibent. Les personnalités extrêmes, généralement écartées de la vie sociale, croient leur chance arrivée. Si on parle encore des « gilets jaunes » aujourd'hui, c'est essentiellement parce qu'une minorité militante entretenant un rapport décomplexé à la violence est parvenue à détourner la révolte à son avantage.

    La possibilité de la violence est inscrite dans les replis intimes de la nature humaine, et à toutes les époques, elle a séduit une petite minorité qui croit s'accomplir à travers elle. Si la société démocratique parvient généralement à censurer la violence en apaisant les passions, elle n'y parvient jamais complètement. Comme l'avait noté Roger Caillois, c'est dans sa nature même de susciter la révolte des personnalités qui recherchent l'exaltation dans la vie publique, à la manière d'aventure romantique. Bien des jeunes hommes sont portés à ne voir dans la délibération démocratique qu'un vain bavardage et ne rêvent que d'action révolutionnaire. Ce sont alors les sectes politiques, idéologiques et religieuses qui les attirent, et même, qui parviennent à les hypnotiser.

    XVM39a2f9ae-bb27-11e7-9ef0-d3e21654415a2.jpgUne civilisation qui refoule le désir de violence et d'aventure sans parvenir à le canaliser vers des institutions servant le bien commun le verra se retourner contre elle. L'histoire nous le confirme, il arrive qu'une idéologie parvienne à s'approprier cette pulsion, comme on l'a vu à l'époque du fascisme. C'est l'ultra-gauche qui canalise aujourd'hui cette violence en Occident. Bien des conversions à l'islamisme relèvent aussi probablement de cette quête d'une existence héroïque accouplée avec une aspiration explicitement sacrificielle. L'ultra-gauche se présente ainsi comme une aristocratie militante, qui prétend paradoxalement se battre pour une société absolument égalitaire.

    Ses militants se croient illuminés par une vérité révolutionnaire révélée: derrière les apparences de l'ordre légal se cacherait une société fondamentalement indésirable. Un autre monde est possible à condition de mettre le feu au nôtre. À tout le moins, il faudrait jeter à terre son décor institutionnel pour qu'enfin se dévoilent les intérêts qui s'y affrontent, et que les dominants comme les dominés se voient pour ce qu'ils sont, sans fard idéologique. Mais ce grand dévoilement ne sera possible, jugent les militants d'ultra-gauche, qu'en poussant à leurs extrêmes les grandes contradictions sociales, pour qu'advienne une situation insurrectionnelle où la possibilité du compromis disparaîtra. C'est en allant jusqu'au bord du gouffre qu'on liquidera pour de bon l'illusion réformiste.

    Concrètement, il s'agit de créer une situation révolutionnaire évacuant les modérés de la scène publique pour mettre en scène un combat à finir entre l'ultra-gauche insurgée, qui s'imagine réveiller les classes populaires et autres dominés de leur sommeil politique par une violence spectaculaire, et les forces de l'ordre, ramenées au statut de gardiennes d'un système avantageant exclusivement les bourgeois et les banquiers. Cette montée aux extrêmes est théorisée à la manière d'une lutte finale entre le fascisme et l'antifascisme, où tout est permis. L'ultra-gauche conteste le monopole de la violence légitime de l'État, qu'elle réclame désormais pour elle seule.

    Stratégie du coucou

    9782246817338-001-T.jpgMais l'ultra-gauche n'a pas les moyens politiques de ses ambitions théoriques. Pour arriver à ses fins, elle entend donc profiter des crises qu'elle ne saurait provoquer. C'est ce que nous rappelle Éric Delbecque dans son excellent ouvrage Les Ingouvernables (Grasset) en disant des black blocs qu'ils pratiquent la stratégie du coucou, consistant à faire son nid dans un mouvement social pour le détourner à leur avantage. Ils guettent alors les crises sociales dans l'espoir de les détourner et de les enflammer.

    Il faut savoir tenir tête à l'ultra-gauche. Une société qui prend peur devant une bande de fanatiques encagoulés fantasmant sur une utopie anarcho-communiste révèle par effet de contraste sa dévitalisation. Mais quand pour restaurer son autorité perdue et en finir avec sa réputation humiliée, l'État mise sur une répression démesurée, presque vengeresse, seulement rendue nécessaire par sa faiblesse d'hier, qui a laissé dégénérer la situation, il risque d'enfoncer la société dans une crise encore plus grave. Rien n'est moins simple que de restaurer l'ordre dans une société où la tentation du chaos est sortie des marges et qui sent bien que bientôt encore, elle pourrait se faire sentir, sous un visage ou un autre.    

    Mathieu Bock-Côté 
    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).   
  • Un événement à faire connaître : aujourd'hui 1ère conférence de Farida Belghoul après sa révocation de l'Education nationale

    Des droits sexuels pour les enfants ?

    images.jpgCe jeudi 28 mars 2019 - 20 h - à Hinx dans les Landes, Farida Belghoul est invitée à tenir une conférence sur les droits sexuels organisée par l’association « La maison des bambins ».

    Pour ceux qui peuvent s’y rendre, merci de vous inscrire au préalable :
    Facebook : facebook.com/association.lamaisondesbambins
    Email : association.lamaisondesbambins@gmail.com
    SMS : 07 83 87 45 49
    Paf : libre

    Cette conférence sera filmée et diffusée prochainement sur la chaîne Youtube de Farida Belghoul ainsi que sur sa page Facebook officielle.

  • Après Jérusalem, maintenant le Golan, bientôt la Cisjordanie ?

    Antoine de Lacoste 

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    Depuis la création de l’Etat d’Israël, les Etats-Unis ont fait de sa sauvegarde un principe absolu et l’axe majeur de leur politique au Proche-Orient.

    Mais une prudence diplomatique habillait toujours cette politique afin de ne pas froisser les susceptibilités des pays arabes alliés. Car là comme ailleurs il y les bons (Arabie Saoudite, Qatar, Jordanie) et les méchants (Iran, Syrie). Pour ces derniers, le mieux serait de changer de régime, mais ça ne marche pas toujours…

    Trump a décidé de casser ces codes en vigueur depuis 1948. Plusieurs présidents avaient promis pendant leur campagne électorale de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem afin de satisfaire les électorats juifs et évangélistes. Une fois au pouvoir ils s’empressaient d’oublier cette promesse afin de ne pas rompre un équilibre précaire dans la région la plus instable de la planète. Trump l’a fait et a mis dans l’embarras ses alliés arabes les obligeant à condamner mollement voire à accepter l’inacceptable. On peut d’ailleurs en passant regretter la grande discrétion de l’Eglise sur une décision qui remet en cause le statut international de Jérusalem et donc les droits des catholiques.

    plateau-du-golan-1021x580-1050x600.jpgAvec le Golan, c’est un autre tournant : il s’agit d’une terre syrienne conquise en 1967 lors de la Guerre des six jours puis annexée en 1981. La communauté internationale n’a jamais accepté cette annexion, y compris les Etats-Unis qui, pour le principe, la condamnaient.

    C’est évidemment par un tweet que le président américain a annoncé le changement à venir : « Après 52 ans, il est temps pour les Etats-Unis de reconnaître pleinement la souveraineté d’Israël sur le plateau du Golan, qui a une importance stratégique pour l’Etat d’Israël et la stabilité régionale. » C’est également par un tweet que son ami Benjamin Netanyahu l’a chaleureusement remercié de ce cadeau en pleine campagne électorale où la victoire est incertaine en raison des multiples accusations de corruption qui pèsent sur le Premier ministre israélien.

    d2hejdiwsaiucku.jpgCôté arabe ce n’est évidemment pas la même musique. La Syrie a vigoureusement protesté en rappelant habilement le caractère syrien mais aussi arabe du Golan, obligeant ainsi ses voisins à se positionner. C’est ce qu’ils ont dû faire : L’Egypte, la Jordanie et toutes les monarchies du Golfe ont rappelé qu’en effet le Golan était une terre syrienne et arabe.

    Au-delà de cette nouvelle violation du droit international (mais chacun sait que les Américains ne l’utilisent que lorsque cela les arrange), cette décision aura des conséquences. Un des objectifs diplomatiques des Etats-Unis était de normaliser définitivement les relations entre Israël et leurs alliés arabes. En contraignant ces derniers à prendre la défense de la Syrie et en rejoignant l’Iran et la Turquie dans une unanimité régionale rarement vue ces derniers temps, la reconnaissance de l’annexion israélienne du Golan va retarder ce processus.

    arton51662.jpgMais c’est surtout vers la Cisjordanie que les regards se tournent maintenant. Car ce territoire palestinien destiné à être un futur Etat est progressivement rongé par des colonies israéliennes. Ce processus, contraire lui aussi à tous les traités, est encouragé par Netanyahu.

    Des voix s’élèvent maintenant en Israël pour une annexion au moins partielle de la Cisjordanie. Le précédent du Golan ne peut qu’encourager les Israéliens dans cette voie qui sonnerait le glas d’un futur Etat palestinien et jetterait ses habitants dans le désespoir. ■   

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste parmi les articles de dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Chiffres en vrac sur la France actuelle... Collectés par Péroncel-Hugoz [3/7]

    Par Péroncel-Hugoz

    images[3].jpgAu gré de ses lectures ou des émissions de radio-télévision qu'il a suivies, Péroncel-Hugoz a glané - c'est le mot - nombre de chiffres, significatifs de la France actuelle, classés en six catégories : Politique – Société – Civilisation – Religion – Économie - Aides sociales ou allocations. À quoi il a ajouté une Petite bibliothèque française. Cela fait sept parties - de longueur inégale. Sept jours aussi, une semaine sur lafautearousseau.  Publication de la série de lundi 25 à dimanche 31 mars. Pour servir à notre documentation, nos articles, nos commentaires, nos débats. À ne pas rater ! LFAR 

    2222227622.jpgCivilisation

    • Le Louvre est le plus grand musée du monde : 210 000 m².

    vignettealbertas_1510660713.jpg La France compte 43 000 monuments historiques et 6800 sites classés. [Photo : place d'Albertas, Aix-en-Provence]

    L’une des plus anciennes institutions culturelles installées jadis par la France dans son empire colonial, le Musée national des antiquités et arts islamiques d’Alger (1897), situé au parc de Galland, a été « pillé, saccagé et 1461092227877_IdF_FLa_culture_a_la_rescousse_de_leconomie_nationale_musee_national_dAr.jpgincendié » selon la presse algéroise, début mars 2019, lors d’une des manifestations contre un éventuel cinquième mandat du président Boutéflika.

    Une première tentative de pillage de ce musée, qui est donné pour le plus ancien du Maghreb et couvre 2500 ans d’histoire, avait eu lieu le 1er mars, lors d’une précédente manifestation. [A suivre, demain jeudi  

    Pour consulter l'ensemble de la série ...
    Chiffres en vrac sur la France actuelle
  • Café Histoire de Toulon ce mercredi 27 mars : une causerie de Philippe Conte à ne pas manquer

     

    Philippe Conte, auteur de l'ouvrage « Pour sortir de l'impasse écologique » et acteur de l'Observatoire SocioPolitique du diocèse Fréjus-Toulon fera le point sur l'état de la connaissance et de la controverse entre GIEC et climato-septiques. Ensuite il rappellera les bases de l'épistémologie et du fonctionnement de la science. Il démystifiera l'image du scientifique uniquement mû par la recherche de la vérité (pour cela il rappellera les grandes lignes des modalités de modification des paradigmes en science (ex : astronomie, géo-physique). Enfin il réintégrera la question du climat dans l'ensemble de la crise environnementale et fera le lien entre la « protestation de la nature » et l'ensemble des choix socio-politiques. Causerie qui s'annonce passionnante et fera la part belle au débat et peut-être à la controverse !

    Philippe Conte dédicacera ses ouvrages sur l'Ecologie et l'Afghanistan. 

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    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République, 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com
  • LE DERNIER CARRÉ DE DAECH EST (ENFIN) TOMBÉ ; ET MAINTENANT ?

    Antoine de Lacoste 

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    Cette fois ça y est ! Depuis 6 mois qu’on nous la promettait, la chute du dernier réduit de Daech est effective.

    K24MustefaBaliSDF.jpgDonald Trump en a fait l’annonce le 22 mars et Mustafa Bali, porte-parole kurde des FDS [Photo] l’a confirmée par tweet (la grande mode décidemment..) : « Les Forces Démocratiques Syriennes déclarent la totale élimination du soi-disant califat et une défaite territoriale à 100% de l’EI. »

    De nombreuses zones d’ombre planent encore sur cette étrange bataille. Elle devait être facile et a duré beaucoup plus longtemps que prévu sans donner l’impression que le maximum ait été fait pour aller plus vite. De plus les annonces d’effectifs islamistes ont été incroyablement sous-évaluées. De deux mille combattants et certaines familles, on est passé au fil des mois à des dizaines de milliers. Les Kurdes annoncent finalement 65 000 personnes évacuées de Baghouz, cette toute petite bourgade.

    Où étaient-elles, où se cachaient-elles ? Comment les innombrables drones américains n’ont pas révélé cette foule islamiste ? Et s’ils l’on fait pourquoi l’avoir caché ?

    Tout cela est bien mystérieux et révèle soit une incompétence stupéfiante soit une volonté de minimiser la force à venir d’un Etat islamique dont on entendra encore beaucoup parler. Une autre question lancinante se pose : au-delà des 65 000 personnes (pas toutes des civiles loin s’en faut) évacuées vers des camps au nord-est de la Syrie, combien de combattants se sont égaillés dans la nature ?

    Un certain nombre se sont enfuis dans les grottes alentour ou en Irak, d’autres ont fait l’objet d’échanges avec des prisonniers kurdes que Daech avait précieusement gardés dans cette éventualité. Combien ? On ne sait pas et les Kurdes sont évidemment bien discrets sur le sujet.

    Quoi qu’il en soit, il faut passer à la suite maintenant. D’abord, dans cette partie Est de l’Euphrate, les Syriens vont-ils recouvrer leur souveraineté ? C’est tout de même un territoire occupé illégalement par les Américains et les Kurdes. Les quelques incursions tentées par l’armée syrienne ou par des milices, dans lesquelles figuraient d’ailleurs des mercenaires russes, se sont soldées par des attaques massives de l’aviation américaine, faisant de nombreuses victimes. Il n’y a aucune zone de peuplement kurde au sud-est de la Syrie, et il serait temps de laisser l’armée syrienne franchir l’Euphrate.

    combattants-groupe-jihadiste-Hayat-Tahrir-Cham-entrainent-province-Idleb-dernier-bastion-insurge-Syrie-14-2018_0_729_486_635158_highres.jpgEnsuite, il reste une zone occupée par des islamistes : il s’agit de la province d’Idleb, située à l’opposé, au nord-ouest du pays. Cela n’intéresse pas les Américains car ce n’est pas Daech qui règne. Mais c’est tout de même le Front al-Nosra (devenu Hayat Tahrir al-Cham) qui n’a rien à envier à ses rivaux de l’Etat islamique en matière de sauvagerie. Les Turcs y sont implantés mais leurs milices se sont fait écraser par al-Nosra.

    Les Russes sont bien décidés à reconquérir cette province un jour ou l’autre et Lavrov, le ministre russes des Affaires étrangères, l’a clairement annoncé à plusieurs reprises. Depuis quelques jours, des bombardements ciblés ont été effectués et, parallèlement, l’armée syrienne est au contact des islamistes dans les banlieues nord d’Hama, c'est-à-dire à l’extrémité sud de la province. Cette zone de front est située près de nombreux villages, dont plusieurs chrétiens, qui subissent quotidiennement des attaques au mortier des islamistes. La reconquête de cette province est donc impérative.

    L’année dernière, les occidentaux, Américains et Français en tête, avaient menacé d’une intervention au nom du « devoir d’ingérence humanitaire » pour empêcher l’offensive russo-syrienne. Que feront-ils cette fois ? Laisseront-ils faire ou voleront-ils à nouveau au secours des islamistes ? Nous le saurons bientôt. ■   

    À lire demain mercredi : Après Jérusalem, maintenant le Golan, bientôt la Cisjordanie ?

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste parmi les articles de dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Chiffres en vrac sur la France actuelle... Collectés par Péroncel-Hugoz [2/7]

    Par Péroncel-Hugoz

    images[3].jpgAu gré de ses lectures ou des émissions de radio-télévision qu'il a suivies, Péroncel-Hugoz a glané - c'est le mot - nombre de chiffres, significatifs de la France actuelle, classés en six catégories : Politique – Société – Civilisation – Religion – Économie - Aides sociales ou allocations. À quoi il a ajouté une Petite bibliothèque française. Cela fait sept parties - de longueur inégale. Sept jours aussi, une semaine sur lafautearousseau.  Publication de la série de lundi 25 à dimanche 31 mars. Pour servir à notre documentation, nos articles, nos commentaires, nos débats. À ne pas rater ! LFAR 

    2222227622.jpgSociété

    • Tous les 2 jours un agriculteur français se suicide.

    f2e86d087961a4cf8a2476dd7b91acf45aec1a2c.jpg• 30% des agriculteurs français vivent avec moins de 300 euros par mois.

     Il y a 474 000 exploitations agricoles en France ; leur chiffre d’affaires annuel total est de 75 milliards d’euros.

     En 2018, chaque agriculteur français a nourri 60 habitants (contre 40 en 2003).

    A174014E.jpg• Avec 60% de naissances hors mariage, la France détient un record européen. A l’étranger les naissances hors mariage concernent 5% des mères tunisiennes, 9% des marocaines, 10% des turques et des algériennes, toutes de religion mahométane.

    870x489_maxnewsworldfour563602.jpg Chaque jour, en moyenne, 110 voitures sont incendiées par malveillance, en France, notamment dans le Nord, le Val-d’Oise, l’Isère et le Gard (soit 40 000 autos brûlées par an).

     Sans cesse mise sur la sellette par des écologistes, la France émet pourtant moins d’1% des émissions mondiales d’origine humaine carbonées.

     La France recycle 21% de ses déchets plastiques (97% en Norvège).

    • Une petite ville paisible et prospère de 16 500 âmes comme Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var) entretient une douzaine d’associations antiviolence : Femmes battues ; Inceste ; Suicide ; Enfants disparus ; Sos Psy ; Chèques volés ; Cartes de crédit volées ; Allo escroquerie ; Viol femme ; Maltraitance et abus sexuels ; Violence conjugale ; Jeunes violence, etc. etc .

    les-travailleuses-sexe-JUGEMENT-assurer-securite-prostitution-filles.jpg Selon le groupe de pression Osez le féminisme ! il y a un viol toutes les 7 minutes en France.

    • Selon l’Office central pour la répression de la traite humaine, en 2019, environ 30 000 personnes se prostituent en France, dont 85% de femmes parmi lesquelles 90% d’étrangères (Africaines, Maghrébines, Slaves, etc). Le chiffre d’affaires de ce « travail du sexe » est estimé à quelques 3,2 milliards d’euros. Entre avril 2016 et avril 2018, 2534 clients ont été pris sur le fait et verbalisés, dont 35 dans les Bouches-du-Rhône et un seul dans les Alpes-de-Provence …

    • Les Français sont les plus gros consommateurs d’antidépresseurs au monde.

    Haute-Loire-un-chasseur-de-17-ans-recoit-13-plombs-dans-la-cuisse.jpg Il reste un million de chasseurs actifs en France.

     La journaliste parisienne maroco-algérienne, féministe et anti-djihadiste, Zineb Rhazaoui, passe pour avoir été, en 2018, et cela depuis un lustre, la personnalité civile « la plus protégée de France », par la police, suite aux menaces de mort lancées contre elle par des islamistes. Au pays de son père, le Maroc, l’aura de Mme Rhazaoui est infiniment moindre qu’en France car on y a surtout retenu sa tentative ­– ratée – de rompre publiquement le jeûne mahométan de Ramadan, en 2009, à la gare ferroviaire de Mohamédia, entre Rabat et Casablanca. Là, la police marocaine dut la protéger, elle et ses quelques amis présents, contre la fureur de la foule…

    3228481923_1_2_4uxBzExf.jpg• Selon l’Office national de la chasse, le nombre de meutes de loups en France est passé de plus de 70 à environ 90, de 2017 à 2018. Cette année-là, l’Etat a déboursé 25 millions d’euros pour la protection du cheptel plus 3,5 millions d’euros pour l’indemnisation des bergers ayant eu du bétail dévoré par des loups. Aucun autre pays européen dépense plus pour la lutte anti-loups.  [A suivre, demain mercredi  

    Pour consulter l'ensemble de la série ...
    Chiffres en vrac sur la France actuelle
  • Économie : ces dernières nouvelles qui prouvent que rien ne va plus dans le monde

    Par Marc Rousset    

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    « La BCE en est réduite à prévoir des prêts géants à long terme »

    Emporté par la politique monétaire laxiste mondiale, le CAC 40 a doublé de valeur entre mars 2009 et mars 2019, mais il vient de décrocher de 2,02 %, ce vendredi 22 mars, en raison des indices d’activité PMI (indice des directeurs d’achat) décevants en France et en Allemagne : une valeur inférieure à 50 % impliquant une contraction de l’activité d’un secteur alors qu’une valeur supérieure à 50 % indique une expansion de celui-ci. L’indice de l’activité globale en France s’est replié de 50,4, en février, à 48,7, en mars, les indices des services et de l’activité manufacturière étant aussi en repli.

    La France ne travaille pas assez, depuis que le virus mortel de la paresse et du long fleuve tranquille de l’existence lui a été inoculé par Mitterrand, Aubry et les socialistes. Selon l’OCDE, les Français ne travaillent que 630 heures par an, contre 722 en Allemagne et 826 aux États-Unis. Le retour à la retraite à 65 ans et la suppression des régimes spéciaux s’imposent puisque les retraites pèsent 14 % du PIB français, soit près de 320 milliards d’euros par an – soit 3,4 % de plus que la moyenne européenne. La France a des dépenses publiques structurellement trop élevées, une population active avec des compétences insuffisantes ; elle a créé, selon l’INSEE, 149.600 postes en 2018, soit deux fois moins qu’en 2017.

    L’indice PMI manufacturier de la zone euro se replie, en mars 2019, à son plus faible niveau depuis avril 2013, soit 47,6. L’économie européenne est en voie de japonisation avec une politique monétaire laxiste, des taux d’intérêt ridicules, une croissance économique qui se rapproche de 1 %, une inflation faible et une population vieillissante. Personne, en Europe, n’a la capacité de rétablir la situation avec un plan cohérent proposant des mesures structurelles draconiennes, une politique monétaire conventionnelle, des budgets équilibrés et des salaires harmonisés protégés par une politique protectionniste au niveau de l’Union européenne ou de la zone euro. La BCE en est réduite à prévoir des prêts géants à long terme pour sauver les banques italiennes à partir de septembre 2019.

    medienbericht-finanzministerium-will-fusion-von-deutscher-bank-und-commerzbank-untersttzen.jpgL’indice PMI pour le secteur manufacturier allemand s’est inscrit à seulement 44,7 en mars, mais ce qui est tout aussi inquiétant, c’est de voir le taux du Bund allemand à dix ans tomber, pour la première fois, en territoire négatif ridicule depuis octobre 2016, entre -0,001 % et 0,005 %, alors que la première hausse de taux d’intérêt de la BCE depuis 2011 a été repoussée à la fin 2020, pour ne pas dire jamais. L’Allemagne va aussi essayer de fusionner deux porteurs de béquilles, le géant Deutsche Bank avec 14 milliards euros d’amendes et 1.800 milliards d’euros d’actifs, et la Commerzbank, sans en faire un « sprinter » pour autant. Au moins 10.000 emplois sont menacés.

    Aux USA, les inquiétudes liées à l’économie mondiale sont de retour. Ce vendredi 22 mars, le Dow Jones a lâché 1,77 % tandis que le NASDAQ dévissait de 2,50 % et le S&P 500 de 1,90 %, soit la pire séance depuis le 3 janvier. Autre fait marquant, le taux d’intérêt de la dette américaine à dix ans est même passé un petit moment en dessous de celui de la dette à 3 mois de 2,455 %, phénomène anormal communément appelé « inversion de la courbe des taux » qui a toujours précédé de quelques trimestres la quasi-totalité des récessions américaines des dernières décennies.

    illustration-reservoir.jpgEt comme la BCE, la Fed révise à la baisse ses prévisions de croissance, de dépenses des ménages et d’investissement des entreprises en indiquant qu’elle n’augmentera plus ses taux d’intérêt en 2019, qu’elle inversera même en septembre 2019 sa politique de « QE » à l’envers, autrement dit qu’elle cessera de réduire son portefeuille accumulé, depuis 2008, de bons du Trésor. Le déficit commercial américain se creuse malgré les droits de douane de Trump, tandis que la dette privée continue d’augmenter et que la dette publique américaine a explosé de 217 % entre 2007 et 2016. La hausse des actions, depuis le début de l’année, semble donc un simple rebond au sein d’un marché baissier, alors que les cours du pétrole retombent.    

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Yves Cochet : pour sauver la planète, il faut « limiter nos naissances » et « mieux accueillir les migrants » Ben voyons !

     

    thUKZO41O8.jpgL'article d'Ouest France [7 janvier] que l'on va pouvoir lire nous avait échappé. C'est un tort. Ce qu'Yves Cochet y déclare au grand quotidien breton - le premier quotidien français en termes de diffusion - il faut oser le penser, oser le dire, oser le soutenir devant d'autres Français. Même s'il a raison de s'inquiéter de l'explosion démographique de continents qui ne sont pas le nôtre. Considérons que cet homme-là est un homme politique et un universitaire français, qu'il a été député de la nation, ministre du gouvernement Jospin, sous la présidence de Jacques Chirac. Etc. On n'ira pas chercher plus loin pourquoi une large majorité de Français méprisent les politiciens, les parlementaires, le Système dans toutes ses composantes. c'est à lire.  LFAR 

    logo-ouest-france.jpgDans un entretien accordé à L’Obs, l’ancien ministre de l’Environnement Yves Cochet propose des mesures pour inciter à faire moins d’enfants afin de limiter le coût écologique de la population et pouvoir accueillir davantage de migrants. Une solution choc pour ce défenseur de la décroissance, qui fait réagir.

    « Renversons notre politique d’incitation à la natalité ! » Dans un entretien remarqué au magazine L’Obs daté du 3 janvier, Yves Cochet dévoile des solutions radicales pour sauver la planète face au dérèglement climatique. Il propose des mesures pour « faire moins d’enfants » et « mieux accueillir les migrants qui frappent à nos portes » afin de limiter l’impact écologique d’une population mondiale toujours plus nombreuse. 

    Concrètement, l’ancien ministre de l’Environnement sous Lionel Jospin, propose « d’inverser la logique des allocations familiales » : « Plus vous avez d’enfants, plus vos allocations diminuent jusqu’à disparaître à partir de la troisième naissance. » Et d’ajouter : « Ne pas faire d’enfant supplémentaire, c’est le premier geste écologique. »

    Réduire la pression démographique

    Yves Cochet, qui dirige le laboratoire d’idée « Momentum » consacré aux « transitions nécessaires pour amortir le choc social de l’anthropocène », assure que la croissance démographique a un impact important sur le dérèglement du climat. Cet ancien professeur de mathématiques s’appuie sur « l’équation du Kaya » (du nom d’un économiste japonais), selon laquelle notre impact environnemental peut être résumé par I = PAT. « Pour quantifier l’effet de nos activités sur la planète (I), il faut prendre en compte la richesse d’une population (A), la technologie qu’elle utilise pour produire de l’énergie et des biens (T), mais aussi sa taille (P)… On peut bien sûr agir sur les facteurs « richesse » et « technologie », mais il nous faut aussi prendre en compte la démographie. Or, c’est un truisme de le dire : pour réduire le nombre d’habitants sur Terre, il faut faire moins d’enfants. »

    Cet adepte de la théorie de l’effondrement de nos sociétés assume un « choix politique », assurant qu’il faut « arrêter de se multiplier et de remplir la Terre », contrairement à l’injonction biblique de croissance de la population humaine.

    Les pays riches doivent montrer l’exemple

    Il se défend toutefois d’être « raciste ou élitiste » et précise : « Je ne vise pas les pays les plus pauvres, qui font plus d’enfants que les autres. Au contraire. Les pays riches sont les premiers à devoir décroître démographiquement. » Et ajoute que la limitation des naissances nous permettrait de « mieux accueillir les migrants qui frappent à nos portes ».

    Une prise de position qui fait réagir dans la classe politique, à l’image du député Les Républicains Éric Ciotti, qui a fustigé sur Twitter des « propos délirants » et déploré que « cette vision d’une certaine gauche est celle du suicide organisé d’une civilisation ».  

  • Une chanson douce

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    « A rêver… » 

    « La nuit tombe sur la rive, les lumières faiblissent déjà. Bateau ivre à la dérive. Gouvernail et rames de bois. Pas grand-chose pour qu’il chavire au beau milieu du détroit. Il n’était pas fait pour dix. Ils sont trente entassés là. A rêver… » 

    474149.jpgEn écrivant les paroles de cette chanson, intitulée « Lampedusa », Mme Belkacem (son patronyme de sujette du roi du Maroc) continue donc d’œuvrer pour ce qu’elle appelle « la bonne cause » (toujours cette moraline chère à la militante et politicienne de gauche qu’elle est restée). Il se trouve qu’à peu près au même moment, un Italien d’origine sénégalaise, M. Sy, a tout fait, mais fort heureusement échoué dans sa tentative, pour immoler par le feu, dans le bus scolaire qu’il conduisait, une cinquantaine de collégiens milanais. Lors de son arrestation, M. Sy a affirmé avoir voulu « faire un geste éclatant pour attirer l’attention sur les conséquences des politiques migratoires ». Ce serait donc, selon le bel oxymore de Mme Delarue une sorte de « terrorisme humanitaire » (Boulevard Voltaire). En tout cas, malgré trente ans en Italie, mariage à la clé, rien n’y a fait et la tripe africaine est restée la même, justifiant en quelque sorte le lapsus intéressant de ceux qui ont parlé d’un « Sénégalais de nationalité italienne ». 

    Sans doute est-ce la (bonne) raison qui a poussé M. Salvini à rappeler qu’il fallait durcir l’acquisition de cette nationalité italienne : « La nationalité italienne est précieuse et pour cela La Ligue a dit non à la nationalité comme cadeau : on peut la donner mais aussi l’enlever. »

    arton3500.jpgLe pis est que, à défaut de ne pouvoir soutenir franchement M. Sy, certaines têtes de la gauche bien-pensante, comme l’ex-ministre de sensibilité communiste Mme Turco (au nom prédestiné), disent maintenant « comprendre [son] geste », allant jusqu’à mettre nommément en cause M. Salvini « qui a quelques torts en cela ». Peut-être ont-ils tout simplement, en tout cas M. Sy et Mme Turco, écouté les paroles de la chanson écrites par Mme Belkacem, devenue de facto inspiratrice de l’apprenti-assassin. 

    Après tout, cela viendrait conforter Mme Belkacem dans sa conception de la chaîne des responsabilités. C’est elle en effet qui, au lendemain du massacre de Christchurch (décidément, encore un nom évocateur), accusait en les nommant et en reproduisant titres et images, tous les organes de la presse française qui avaient utilisé les mots islam ou musulman en rapport avec le terrorisme, le jihadisme ou encore l’immigration. Elle s’est ainsi attiré une réponse en forme de volée de bois vert bien méritée mais surtout parfaitement argumentée - citons notamment Mme Polony (Marianne), MM. J.-Y. Camus et Goldnadel (Le Figaro), M. A. del Valle (Valeurs Actuelles). Nous sommes d’accord sur l’essentiel avec eux, c’est-à-dire pour dénoncer l’indignation sélective de ceux qui, comme l’écrit le dernier nommé, « refusent tout “amalgame” entre la charia islamique et les attentats jihadistes et qui, en revanche, n’hésitent pas à faire l’amalgame entre les attentats anti-musulmans et les partis ou penseurs hostiles à l’islamisation et à l’immigration incontrôlée ». 

    Elle aurait bonne mine avec sa chanson douce, Mme Belkacem, si l’indigné de Milan était parvenu à ses fins.