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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1182

  • Attaque de Cornellà :  un an après presque jour pour jour, réplique des attentats de Barcelone et Cambrils

    La galère de Don Juan d'Autriche au Musée Maritime de Barcelone

     

    soleil.jpgL'attaque, hier lundi, du commissariat de police de Cornellà est un échec pour son auteur car il n'a fait ni victimes ni  dégâts. Il ne provoque pas non plus cet intense écho médiatique et cette émotion universelle que suscitent les morts et les blessés en grand nombre. Seul le terroriste a été tué. C'est un raté.    

    Mais, un an après presque jour pour jour,  il se voulait clairement une réplique des attentats de Barcelone et Cambrils des 17 et 18 août 2017 qui, eux, avaient  été très meurtriers. (21 morts dont 5 terroristes et 130 blessés) et avaient eu un effet médiatique de grande ampleur. Qu'en avions-nous dit à l'époque ? 

    Des archives de Lafautearousseau nous extrayons cet article écrit peu après ces événements... Sont-ils déjà passés au domaine de l'Histoire  ? Sans-doute mais ils se prolongent aussi dans l'actualité et se renouvelleront probablement pendant longtemps. De l'histoire en train de s'écrire. Bonne lecture ...  LFAR 

    Barcelone : « No tinc por » [22 août 2017]

    L'attentat de Barcelone - réplique des précédents à travers le monde, sur lesquels tout a déjà été dit - a donné aux médias l'occasion de diffuser leur dispositif de propagande idéologique habituel et, en appui, les images qui correspondent. Ce ne sont que des clichés rebattus.

    Ainsi, l'on n'a pas manqué de présenter Barcelone comme capitale du tourisme, au sens postmoderne - celui de l'homme au bermuda, ainsi nommé par Philippe Murray - et du « festivisme » comme idéal et religion du temps. Barcelone, en somme, ce serait un grand Bataclan, pour fête servile.

    Pour qui est concerné, Barcelone est en effet cela - qui reçoit 8 millions de touristes / an (3 à 4 fois sa population), dans une Espagne dont 20% des ressources proviennent du tourisme. Tourisme de masse, s'entend, qui a opéré dans ce pays, au fil du temps, ses ravages d'une ampleur égale à celle que peuvent produire les armes de destruction massive.

    Mais le Barcelone des touristes et des médias n’est pas la ville réelle. Naguère, au contraire de l’autre, on lui reprochait de n'être qu'une cité populeuse et laborieuse, marquée par le sérieux sans fantaisie du peuple catalan traditionnel. Le panache, le brillant, étaient à Séville ou à Madrid, où s'allument les feux aristocratiques de l'Espagne.  Les Catalans, de leur côté, travailleurs et bourgeois, prétendaient nourrir par leur seul travail le reste de l'Espagne dite paresseuse, exception faite pour les Basques, frères de labeur.

    Cette Barcelone subsiste, bien entendu, mais son peuple a déserté les Ramblas, n'y fait plus son paseo comme au temps jadis. Les Ramblas, à vrai dire, il les a abandonnées au tourisme interlope et à ses trafics. Et, in fine, aux Marocains terroristes qui y ont tué quatorze personnes et blessé cent autres. Principalement des étrangers.

    La réaction populaire ne semble pas avoir été très différente à Barcelone de ce qu'elle est, sous formatage médiatique, partout ailleurs : fleurs, peluches, bougies, pleurs etc.

    sagrada-familia-private-tour-independent-interior-visit-3780e.jpgCependant, tout Barcelone et au-delà s’est retrouvé dimanche, pour une Messe solennelle à la Sagrada Familia, autour du roi Philippe VI, de son premier ministre Rajoy, et, nonobstant l'indépendantisme catalan, du très contestable président de la Généralité, Puigdemont. 

    A la Sagrada Familia, donc, l'emblématique et improbable basilique toujours inachevée, imaginée par Antoni Gaudi à la fin du XIXe siècle, produit de sa passion mystique, d'un évangélisme profond et savant, d'un catholicisme ardent et des canons souvent excentriques de l’Art Nouveau.

    Ainsi le terrorisme islamique a-t-il eu d’autres conséquences que prévu : montrer une certaine dissociation entre une Espagne réelle, Catalogne incluse, pas vraiment disparue et celle des inévitables festifs mondialisés, ainsi que leurs fournisseurs en plaisirs vulgaires de tous ordres ; faire apparaître Barcelone pour ce qu’elle est : une grande ville d’Espagne, à coup sûr selon la modalité catalane, mais, qu’elle le veuille ou non, indéniablement espagnole ; enfin, une population confrontée, comme en d’autres temps, à l’agression de l’Islam, dont un imam tapi loin de là, à Ripoll, au fin fond des Pyrénées catalanes, avait préparé son attaque. « No tinc por », je n’ai pas peur, a été le cri de la foule et du roi.   

    Souhaitons donc à la Catalogne, bien qu’elle n’en prenne pas le chemin, de sortir de son tropisme antiespagnol, de calmer son hubris sectaire, de conserver son vieux fond traditionaliste et de mettre un frein à ses inclinations postmodernes naïves, d’ailleurs, et à tout coup, destructrices de ses traditions.

    Souhaitons à l’Espagne de garder son unité. L’Europe d’aujourd’hui est trop affaiblie face aux autres pour se payer le luxe de l’éclatement des grandes nations historiques. Un luxe (si l’on peut dire) dont personne ne profiterait.    

    Souhaitons, enfin, aux Barcelonnais comme à toute l’Espagne, de se souvenir, pour aujourd’hui ou pour demain, qu’au Musée Maritime, sur le port de Barcelone, tout en bas des Ramblas, est magnifiquement présentée la galère de Don Juan d’Autriche, ce jeune infant de 24 ans, qui à Lépante, en 1571, à la tête d’une flotte chrétienne, vainquit les Ottomans.  

  • Un débat sur l'islamisation et le féminisme où Zemmour dit bien des vérités... A écouter !

     

    Sans commentaire. Il nous semble que ce débat (env. 25 minutes) mérite d'être écouté, médité, discuté. Du grand Zemmour !  LFAR

     

     [Janvier 2018]

  • Europe : la bombe des "migrants" va-t-elle la disloquer ?...

    Mateo Salvini, énergique ministre de l'Intérieur italien, n'y est pas allé de main morte : il a carrément déclaré son intention de renvoyer en Libye les 180 "migrants" bloqués au large de Lampedusa à cause des maltais, qui ont, d'une façon insensée et inconsidérée, laissé accoster l'Aquarius chez eux. 


    On le sait, l'Aquarius est - volens, nolens - un maillon "de fait", et un maillon indispensable, de la traite négrière. Or, après leur entrée dans les eaux territoriales maltaises, les envahisseurs rebaptisés "migrants" ont déclaré vouloir aller en Italie. Ne pas s'être rendu compte que cela ne pouvait que se passer ainsi montre la bêtise crasse - n'ayons pas peur des mots - de ceux que l'on appelle les "dirigeants" maltais.

     
    L'Italie a raison de vouloir ramener à son point de départ le bateau-négrier Aquarius. Les sans-jugeotte maltais - et les autres - qui favorisent de fait la traite négrière doivent être dénoncés pour ce qu'ils sont : soit des sots indécrottables et incurables; soit des complice des Mafias de passeurs !

  • NKM : Bons baisers de New York

     

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    Savez-vous ce qui préoccupait la gent médiatique hier, un dimanche de fin d'été ?

    De quoi étaient faits les bulletins d'information en première ou deuxième position ? Et, comme ce qui intéresse les médias est le reflet de ce qui bruit dans la classe politique - ou réciproquement - savez-vous quel était le centre d'intérêt de ce microcosme global dont le souci devrait être l'avenir de la France et du monde, un rien inquiétants ? Eh bien ! c'était le sort politique de NKM, qui vient de démissionner de son poste (?) de « conseiller de l'opposition » à la mairie de Paris. On tremble et on s'émeut parce que cette femme politique de si vif talent et de si grande importance, dont la carrière fut brillante (députée, maire, deux fois ministre, candidate - malheureuse - à la présidence de la République) part exercer un emploi à New-York chez Cap Gemini pour plusieurs années... Sa période d'essai vient de s'achever ; bien entendu, son emploi est confirmé (un CDI ...), NKM va donc l'occuper à plein temps sans doute pendant quatre ou cinq ans et voilà pourquoi elle vient de rompre les amarres avec ses amis de l'opposition à Anne Hidalgo à la marie de Paris. Voilà de quoi l'on est affligé à Paris dans le milieu que nous avons dit ... 

    Nathalie Kosciusko-Morizet n'a pourtant d'importance qu'en raison de la caste et/ou de la communauté à laquelle elle appartient par naissance et par privilège. Famille très ancrée à gauche et même à l'extrême-gauche depuis plusieurs générations, milieu cosmopolite, de la grande bourgeoisie d'argent. 

    Éric Zemmour a maintes fois montré l'inexistence de sa mouvance politique dans l'opinion française : un centrisme gauchard blotti au sein des ex-RPR et UMP. Seuls des accords électoraux de convenance apportent à ces gens-là des sièges au parlement et des ministères. Point du tout leur poids électoral. 

    Archétype de la couche supérieure argentée et influente du monde bobo, soignée, élégante, pomponnée, facétieuse, affectée et même maniérée, artificieuse, narcissique, sa parole murmurée est toujours dans l'air du temps et de la mode, si possible de l'ultra-mode, en avance d'au moins une modernité. Mais pourquoi l'écouter si tout ce qu'elle va dire est couru d'avance, fixé par la mode et les tics bobos ? La dernière présidentielle a démontré qu'elle a en fait, contrairement à ce qu'elle feint de croire, fort peu de monde autour d'elle. New-York s'imposait. NKM ne manquera à personne.  

    15536310.jpgPeut-être n'a-t-elle jamais dit en public qu'une seule chose qui soit intelligente et vraie, qui mérite d’être rappelée, et c'est pourquoi nous écrivons ces lignes. Ce fut lorsqu'elle a prononcé cette solennelle mise en garde à propos de Patrick Buisson, comme si, soudain, la Patrie était en danger : « ce n'est pas Nicolas Sarkozy que Buisson veut faire gagner, ce sont les idées de Charles Maurras »...  Ce Maurras qu'elle n'avait pas lu - mais que lui importait ? - dont elle ne savait à peu près rien, sauf, par la vieille tradition révolutionnaire de sa famille, qu'il incarnait « la réaction ». 

    Mais l'idée était vraie. Étaient-ce les idées de Charles Maurras – M le superficiellement maudit - que Patrick Buisson installé à l'Élysée voulait faire gagner - malheureusement via Sarkozy ? Disons : simplement des idées de salut national, mûrement réfléchies. Ce qui revient à peu près au même.  

    Malgré l'insignifiance de fond de sa trajectoire politique, NKM nous rappelle avec une certaine lucidité toute d’inquiétude et d’alarme que des circonstances se présentent toujours et se présenteront encore où l’on peut tenter « l'aventure » de faire triompher ses idées. Pourquoi pas les nôtres qui sont fondatrices et consubstantielles de notre nation ?

    L’Histoire regorge de tels épisodes, dont un très récent.   

    * Illustration ci-dessus (Maurras et Buisson) reprise de L'Obs

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Alain de Benoist : « L’Union européenne est en train de se casser sur la question des migrants »

     

    Par Alain de Benoist

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgCes derniers jours, Alain de Benoist a donné à Boulevard Voltaire plusieurs entretiens qui nous intéressent à l'évidence. Celui-ci [16.08] traite de l'impact de la crise des migrants sur l'Union Européenne. Une idée intéressante et positive d'Alain de Benoist, que nous avons nous-mêmes développée à plusieurs reprise ici, est que « L’Europe se disloque, mais aussi se recompose ». Même s'il ne faut pas se cacher les difficultés et les limites de cette recomposition embryonnaire, il y a là la perspective d'une Europe des Etats, des nations et des peuples, qui pourrait se construire enfin sur de bons et sains principes.     LFAR   

     

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    En s’amplifiant, la crise des migrants semble en train d’aboutir à une crise institutionnelle en Europe. Quand la fronde anti-migratoire ne concernait que des pays « mineurs » et « lointains » (Pologne ou Hongrie), la Commission européenne pouvait encore traiter cette affaire par le mépris. Mais quand c’est l’Italie, pays fondateur de l’Europe, qui tape du poing sur la table, l’affaire ne prendrait-elle pas une autre tournure ?

    Les historiens de l’avenir retiendront que l’Union européenne, qui avait survécu tant bien que mal à un élargissement hâtif, à un déficit de démocratie permanent et à la crise de l’euro, est aujourd’hui en train de se casser sur la question des migrants. C’est un tournant effectivement historique, mais peut-on s’en étonner ? Au fil des années, les pathologies sociales liées à l’immigration ont fini par occuper la première place dans les préoccupations des Européens. Les gens ne supportent tout simplement plus ce qu’ils perçoivent comme une « invasion » ou une « submersion », et ils le supportent d’autant plus mal qu’ils ont l’impression que les flux ne sont pas près de se ralentir. Plus important encore, ils ne croient plus ceux qui, depuis des années, leur expliquent doctement que l’immigration est une « chance » économique et démographique, et qu’il faut avoir le cœur singulièrement sec pour ne pas y voir aussi une « obligation morale ». Les Français sont volontiers xénophobes, mais absolument pas racistes (les Allemands, c’est le contraire). Ils savent bien que ce ne sont pas les « préjugés » qui leur gâchent la vie. Bref, ils voient ce qu’ils voient, et ils savent qu’ils le voient.

    Initiative-Trois-Mers-Europe-centrale-e1530718860778.jpgL’Europe se disloque, mais aussi se recompose. Les pays d’Europe centrale, qui ne veulent pas se transformer à leur tour en caravansérails, se retirent du jeu. On dit qu’ils se replient sur eux-mêmes, mais ils s’associent entre eux. Non seulement les pays du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) s’opposent frontalement aux consignes immigrationnistes de la Commission de Bruxelles, mais ils ont aussi rallié l’Initiative des trois mers, lancée il y a trois ans par le président polonais Andrzej Duda et la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarović, qui comprend également les trois pays baltes, l’Autriche, la Slovénie, la Croatie, la Roumanie et la Bulgarie. Ce bloc de douze pays et de 120 millions d’habitants, s’étendant de la Baltique à l’Adriatique et à la mer Noire, pourrait bien constituer l’embryon d’une autre Europe.

    Les sondages montrent que la question migratoire arrive depuis longtemps en tête des préoccupations des Français et des Européens, et que l’hostilité à l’immigration ne fait que croître. Pourquoi les gouvernements n’en tiennent-ils pas compte, alors que cela risque de leur coûter politiquement très cher ?

    D’abord parce qu’ils sont tétanisés par les lobbies associatifs et médiatiques, qui répètent soir et matin les mantras du politiquement correct. Ils ne veulent les affronter à aucun prix. Mais la raison la plus profonde est qu’ils sont eux-mêmes acquis à l’idéologie dominante. Or, du point de vue de l’idéologie dominante, l’immigration n’est pas un problème et ne peut pas en être un, puisque les cultures et les peuples comptent pratiquement pour rien. Seuls comptent les individus. Toute réglementation de l’immigration revient à violer le principe libéral selon lequel on ne peut accepter l’utilisation des aspects contingents de l’identité des individus, à commencer par leur origine ou leur appartenance socioculturelle, pour légitimer des « inégalités de traitement ».

    Le libéralisme aborde la question dans une optique purement économique : l’immigration se résume à une augmentation du volume de la main-d’œuvre et de la masse potentielle des consommateurs. Elle se justifie, en outre, par l’impératif de libre circulation des hommes, des capitaux et des marchandises. Un million d’extra-Européens venant s’installer en Europe, c’est donc seulement un million d’individus qui viennent s’ajouter à d’autres millions d’individus. Le problème, c’est que les habitants du pays d’accueil, eux, ne voient pas arriver des « individus » mais des contingents de Maliens, de Sénégalais, de Maghrébins, de Pakistanais, etc., dont ils constatent qu’ils sont porteurs de mœurs difficilement conciliables avec les leurs. C’est ce qui fait toute la différence.

    En Italie, l’union des populistes de gauche (M5S) et de droite (la Ligue) est une nouveauté par rapport à l’Autriche, par exemple, avec sa coalition droite-extrême droite. Ce phénomène est-il spécifiquement italien ou peut-il survenir dans d’autres pays, dont la France, toujours à la recherche de son éternelle « union des droites » ?

    Les phénomènes politiques de grande ampleur s’exportent rarement à l’identique d’un pays à l’autre, mais y prennent plutôt des formes différentes. Il en va ainsi des mouvements populistes, qui ne cessent aujourd’hui de monter dans toute l’Europe, mais qui s’y configurent de manière variable. Ils ont, cependant, un trait essentiel en commun. C’est que le sentiment d’insécurité culturelle suscité par la vague migratoire ne suffit pas à expliquer le populisme. Il ne commence à y avoir de populisme que là où l’insécurité économique et sociale s’ajoute à l’insécurité culturelle, essentiellement dans les couches populaires et dans une partie (grandissante) des classes moyennes. C’est pour cela que le clivage « exclus d’en bas contre nantis d’en haut » se substitue de plus en plus au clivage gauche-droite. Et c’est exactement ce qui se s’est passé en Italie, pays en première ligne face aux flux migratoires, mais qui a aussi été très gravement touché par la crise financière de 2008. N’en doutons pas, c’est ce qui va se produire de plus en plus ailleurs. 

    Intellectuel, philosophe et politologue

     
     
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier 
  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel n'est destiné qu'à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR  

     

  • Histoire & Patrimoine • Vidéo : Une chapelle pour les guerres de Vendée, un extraordinaire projet de transmission !

     

    soleil.jpgBravo à Boulevard Voltaire pour ce reportage. Et, bien-sûr, à Reynald Secher pour son projet. Sans oublier la jeunesse qui s'y consacre ! Bravo les jeunes !

     

    Boulevard Voltaire est allé en Vendée sur les lieux du chantier du Mémorial des guerres de Vendée pour rencontrer les acteurs de ce projet lancé par Reynald Secher, il y a 25 ans. L’historien revient sur l’histoire du projet et sa mise en œuvre. Les jeunes en pleine action se livrent au micro de Boulevard Voltaire sur leur engagement qui devrait susciter d’autres vocations. À ne surtout pas manquer.   

     

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    www.bvoltaire.fr

  • Idées • Maurras tel qu'en lui-même : Pour en finir avec le temps où les Français ne s'aimaient pas ...

    D'illustres admirateurs et quelques grands amis ...

     

    3717013392.jpgIl y a cent-cinquante ans - un siècle et demi ! - que Maurras est né à Martigues, en Provence [1868] « au bord des eaux de lumière fleuries » [1|

    Il y a plus d'un siècle qu'il a inauguré son royalisme militant en publiant son Enquête sur la monarchie (1900). Et il y a presque 70 ans - une vie d'homme - qu'il est mort à Saint-Symphorien les Tours [1952]. Mais les passions qu'il a si souvent suscitées de son vivant - qu'elles fussent d'admiration ou de détestation, l'une et l'autre souvent extrêmes - ne semblent pas s'être émoussées avec le temps. Prêtes toujours à s'élancer. Comme pour attester une forme paradoxale et performative de présence de sa pensée et de son action.

    On sait que la décision d'exclusion du ministre de la Culture, Mme Nyssen, a fini par susciter une vague d'indignations assez générale qui s'est retournée contre son auteur. Mme Nyssen ne savait pas ou avait oublié que depuis notre Gaule ancestrale ou le lointain Moyen-Âge, énorme et délicat, les Français détestent les interdictions. Et les Hauts Comités les démentis du Pouvoir.

    Mais cette réprobation n'empêche pas à propos de Maurras l'inévitable mention, dogmatiquement prononcée, des « zones d’ombre ». Expression d'une notable imprécision, lourde de mystérieux et inquiétants sous-entendus et le plus souvent inexpliquée ... À propos de Maurras, on réprouve l'interdit - en bref, on veut benoîtement la liberté d'expression - mais on accuse le fond. 

    « Zones d’ombre » est porteur d'opprobre. De quoi s'agit-il ? Qu'a donc fait ce Maurras qu'admiraient Proust, Péguy, Malraux et le général De Gaulle ; qui fut l'ami de Bainville et de Daniel Halévy, de Bernanos et de Joseph Kessel, de Barrès et d'Anatole France, d'Apollinaire et de Thibon, de Gaxotte et de Boutang ? Qui fut académicien français. Que consultait Poincaré au cœur de la Grande Guerre, que citait Pompidou dans une conférence demeurée célèbre à Science-Po Paris. « Zones d'ombre » ? Fût-ce brièvement, il nous faut bien tenter de dire le fond des choses, de quitter l'allusion sans courage et sans nuances.

    Quatre grands reproches sont faits à Maurras : son antirépublicanisme, son nationalisme, son antisémitisme et son soutien à Vichy. 

    LA CONTRE-REVOLUTION

    Le premier - le plus fondamental - est d'avoir été un penseur contre-révolutionnaire ; d’être le maître incontesté de la Contre-Révolution au XXe siècle ; d'avoir combattu la République et la démocratie, du moins sous sa forme révolutionnaire à la française ; enfin d'être royaliste. Options infamantes ? En France, oui. Mais en France seulement. Et pour la doxa dominante. La Révolution ni la République n'aiment qu'on rappelle leurs propres zones d'ombre. Leurs origines sanglantes, la Terreur, la rupture jamais cicatrisée avec notre passé monarchique, avec l'ancienne France, qu'elles ont imposée. « Soleil cou coupé » ... écrira Apollinaire (2). Et, à la suite, à travers de terribles épreuves et quelques drames, toute l'histoire d'un long déclin français, d'un inexorable affaissement de notre civilisation, que Zemmour a qualifié de suicide et dont nous-mêmes, aujourd'hui, vivons encore l'actualité. Faut-il rappeler qu'au début des années soixante (1960), De Gaulle, monarchiste, avait envisagé que le Comte de Paris lui succède ? Que François Mitterrand dans sa jeunesse était monarchiste et que, comme en atteste, plus tard, sa relation constante avec le comte de Paris, il l'était sans-doute resté ? Quant à l'actuel président de le Réplique, on connaît ses déclarations sur le roi qui manque à la France ... Sur sa conviction que les Français n'ont pas voulu la mort de Louis XVI, la mort du roi ... (3) Faut-il reprocher à De Gaulle, Mitterrand ou Macron telle « zone d’ombre » ? Comme à Maurras ? Ce dernier voulut simplement, à la différence de ces derniers grands-hommes, que ce qu'il savait nécessaire pour la France devînt réalité. Il y consacra sa vie et y sacrifia sa liberté. 

    LE NATIONALISME

    Le nationalisme, autre « zone d’ombre » ? Être nationaliste, un motif d'opprobre, de rejet moral ? Non, s'il s'agit d'un nationalisme quelconque à travers le monde. Oui - pour la bien-pensance - s'il s'agit du nationalisme français. Maurras l'avait défini comme « une douloureuse obligation » dont la cause et le contexte sont historiques, bien plus qu’idéologiques : l'humiliante défaite de 1870 et l'affrontement franco-allemand qui ne cessera jamais vraiment entre 1870 et 1945. « Douloureuse obligation » créée aussi par l'absence de roi, laissant la France aux mains, pour ne pas dire à la merci, d'un régime faible divisé et imprévoyant, qui la plaçait en situation d'infériorité face à l'Allemagne impériale. Plus tard, face à l'Allemagne nazie. Au cours de chacune des deux avant-guerres, Maurras avait vécu dans l'angoisse de l'impréparation où nous maintenait l'État républicain, laquelle devait rendre la guerre à la fois inévitable et terriblement meurtrière. Avant 1914, il avait eu la vision tragique de ce qui se préparait : « Au bas mot, en termes concrets, 500 000 jeunes français couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue » (4). On sait ce qu'il en fut, qui fut bien pis. Entre 1935 et 1939, l'on eut la reproduction du même scénario. La trahison de Blum refusant d'armer la France face au nazisme en même temps qu'il menait une politique étrangère belliciste irresponsable, les agissements du Parti Communiste, aux ordres de Moscou, comme Blum l'était de la IIème Internationale, allaient rendre le futur conflit mondial inévitable. « Pourquoi faut-il de tels retours ? « écrira alors Maurras. Dans la douleur, nous dit Boutang. On sait qu'il vécut cette période dans la certitude de la guerre et de la guerre perdue. Le « miracle de la Marne » qui avait sauvé la France en 1914, ne se renouvellerait pas ... Tel fut, au-delà du simple patriotisme, le nationalisme maurrassien. Nationalisme non de conquête ou d'expansion mais de défense d'un pays menacé. Menacé de l'extérieur et de l'intérieur, car le danger allemand n'était pas le seul qui pesât sur la France. Son désarmement mental, social, politique et culturel, ses divisions, étaient à l'œuvre comme elles peuvent l'être encore aujourd'hui pour diverses raisons supplémentaires dont certaines - comme l'invasion migratoire ou le mondialisme - que Maurras n'eut pas à connaître. Elles justifient, elles aussi, la persistance de la « douloureuse obligation » d’un nationalisme français.

    L'ANTISEMITISME

    L'antisémitisme est un autre des grands griefs faits à Maurras. Il n'est pas un thème central dans son œuvre et dans sa pensée - comme il le fut pour Edouard Drumont dont l'influence avait été considérable à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. C'est pourtant à l'antisémitisme que l'on réduit souvent Maurras dans les débats d'aujourd'hui. 

    Une évidence s'impose ici : on ne comprendra rien à l'antisémitisme de Maurras, celui de son temps, très répandu en tous milieux, si, par paresse d'esprit ou inculture, l'on se contente de le considérer et de le juger avec des yeux qui ont vu, des mémoires qui savent, ce que vécurent les Juifs d'Europe entre 1930 et 1945, ce qu'était devenu l'antisémitisme en une époque barbare.  Dans la jeunesse de Charles Maurras et encore longtemps après, l'antisémitisme fut une opposition politique, culturelle et si l'on veut philosophique à l'influence excessive que leur communautarisme natif - singulièrement apte à « coloniser » - conférait aux Juifs de France. À propos de cet antisémitisme politique de Maurras, Éric Zemmour propose une comparaison tirée de l'Histoire : « Son antisémitisme était un antisémitisme d'État, qui reprochait aux Juifs un pouvoir excessif en tant que groupe constitué, à la manière de Richelieu luttant contre « l'État dans l'État » huguenot. » (5) Avant la seconde guerre mondiale, il n'y avait pas là motif à rupture personnelle ou sociale, ni même un motif d'inimitié. Le jeune Maurras est lié à Anatole France. Il fréquente le salon de l'égérie de France, Madame Arman de Cavaillet, née Lippmann ; il est l'ami de Marcel Proust, plus qu'à demi Juif (sa mère est née Weil). Ils resteront amis, quoique Proust ait été dreyfusard, jusqu'à la mort de l'auteur de la Recherche. Proust l'a écrit, aussi bien que son admiration pour Maurras, Bainville et Daudet.  On se souvient que Léon Daudet, disciple de Drumont bien davantage que Maurras ne le sera jamais, fit obtenir à Proust le prix Goncourt pour A l'ombre des jeunes-filles en fleur, en 1919 ... L'un des plus vifs admirateurs de Charles Maurras et son ami jusqu'à sa mort après la Seconde Guerre mondiale (1962, dix ans après Maurras), sera l'un des Juifs les plus éminents du XXe siècle, Daniel Halévy, dont, pour la petite histoire, mais pas tout à fait, la fille épousera Louis Joxe, résistant, ministre du général De Gaulle, et père de Pierre Joxe. De Daniel Halévy, l’auteur d’Essai sur l'accélération de l'HistoireJean Guitton écrira : « Il avait un culte pour Charles Maurras qui était pour lui le type de l'athlète portant le poids d'un univers en décadence. » (6)

    L'antisémitisme politique de Maurras, au temps de sa pleine gloire, ne le sépara pas des grandes amitiés que nous avons citées et de l'admiration que lui portèrent, de Malraux à Bernanos, les plus illustres personnalités de son temps. Maurras eut-il le tort de ne pas comprendre que la persécution des Juifs au temps du nazisme rendait toute manifestation d'antisémitisme contestable ou même fautive ? Impardonnable ? On peut le penser, comme Éric Zemmour. C'est ignorer toutefois deux points essentiels : 1. ce que souffrirent les Juifs lors du conflit mondial ne fut vraiment connu dans toute son ampleur qu'après-guerre, 2. Peut-être est-il triste ou cruel de le rappeler mais le sort des Juifs ne fut pas le souci principal ni même accessoire, des alliés pendant la guerre.  Ni Staline, lui-même antisémite, ni Roosevelt, ni Churchill, ni De Gaulle, ne s'en préoccupèrent vraiment et n'engagèrent d'action pour leur venir en aide, nonobstant leurs appels au secours.  Le souci premier de Charles Maurras était la survie de la France et son avenir. S’il s’en prit nommément à des personnalités juives bien déterminées pendant l’Occupation (comme à nombre d'autres), c’est qu’elles lui semblaient conduire des actions selon lui dangereuses et contraires aux intérêts de la France en guerre. 

    L'antisémitisme moderne, sans remonter à ses sources chrétiennes, pourtant réelles, trouve de fait son origine et son fondement dans les Lumières et l'Encyclopédie. L'on aurait bien du mal à exclure de la mémoire nationale toutes les personnalités illustres, françaises et autres, qui l'ont professé. Dont, en effet, Charles Maurras qui louait Voltaire de participer du « génie antisémitique de l’Occident ». Ce génie était de résistance intellectuelle et politique. Il n'était pas exterminateur. L'évidence est que les événements du XXe siècle ont jeté une tache sans-doute indélébile sur toute forme - même fort différente - d'antisémitisme. Cela est-il une raison pour reconnaître aux communautés juives de France ou d'ailleurs plus de droits d’influence qu’au commun des mortels ? Deux des présidents de la Ve république ne l'ont pas cru et ont parfois été taxés d'antisémitisme : le général De Gaulle, après sa conférence de presse de 1965 et ses considérations à propos d'Israël ; mais aussi François Mitterrand refusant obstinément – et en quels termes ! - de céder aux pressions des organisations juives de France, qu’il trouvait tout à fait excessives, pour qu’il présente les excuses de la France à propos de la déportation des Juifs sous l'Occupation (7). Ce que feront ses successeurs …

    LE SOUTIEN A VICHY

    Dernier des grands reproches adressés à Maurras : son soutien à Vichy. Nous n'avons pas l'intention de traiter longuement de ce sujet. Est-il encore pertinent ? Vichy est sans postérité. Il ne laisse ni héritage ni héritiers et n'est qu'un épisode tragique de notre histoire, conséquence incise du plus grand désastre national que la France moderne ait connu et qui aurait pu la tuer.

    Il est absurde de définir Maurras comme « pétainiste ». Il était royaliste et contre-révolutionnaire. Qu'il ait pratiqué l'Union Sacrée en 1914-1918 ne le faisait pas républicain. Pas plus que son soutien au vieux maréchal ne fera de lui un pétainiste. Maurras ne fut pas davantage un « collabo » ; il détestait les Allemands qui le traitèrent en ennemi. Il refusa d’approuver la politique de collaboration. Il fut la cible des plus violentes attaques de la presse collaborationniste de Paris. 

    Entre la politique de Vichy - analogue à celle de la Prusse après Iéna ou de l'Allemagne de Weimar après l'autre guerre (finasser à la manière de Stresemann) - et la stratégie gaulliste de lutte contre l'occupant depuis l'étranger, l'on sait aujourd'hui laquelle des deux options l'a politiquement emporté. Ce n'était pas donné, c'était encore très incertain aux premiers jours de la Libération. Le grand historien Robert Aron, à propos de la politique de Vichy, pose cette question : « La Prusse après Iéna écrasée par un vainqueur intraitable n'a-t-elle pas su ruser elle aussi pour se relever et reprendre sa place parmi les États victorieux ? » (8). Une telle politique ne mérite ni opprobre ni infamie, fût-elle vaincue. C’est pourquoi François Mitterrand, comme nombre de ses pareils, devenu résistant, ne rompit jamais ses amitiés vichystes. Entre les deux mondes, il n’y eut de fossé infranchissable que pour les zélateurs intempérants d’après la bataille…

    Y eut-il des excès de la part de Maurras au cours de la période considérée ? Sans aucun doute. Les maurrassiens sérieux n'ont jamais prétendu qu'il fût infaillible. Excès de plume surtout en un temps de tensions extrêmes où se jouait l’avenir de la Patrie. Croit-on qu'il n'y ait pas eu d'excès dans le camp d'en face ? Sous l’occupation et plus encore à la Libération ? Passons !

    I00017021.jpgCar, pour en terminer, notre avis sur cette matière sensible, est que le président Pompidou fit une sage et bonne action lorsque, répondant aux critiques de ceux qui lui reprochaient la grâce qu'il avait accordée à l'ex-milicien Paul Touvier, il déclara ceci qui devrait servir de charte aux Français d’aujourd’hui : « Notre pays depuis un peu plus de 30 ans a été de drame national en drame national. Ce fut la guerre, la défaite et ses humiliations, l'Occupation et ses horreurs, la Libération, par contre-coup l'épuration, et ses excès, reconnaissons-le. Et puis la guerre d'Indochine. Et puis l'affreux conflit d'Algérie et ses horreurs, des deux côtés, et l'exode de millions de Français chassés de leurs foyers, et du coup l'OAS, et ses attentats et ses violences et par contre-coup la répression …  Alors je me sens en droit de dire : allons-nous éternellement maintenir saignantes les plaies de nos désaccords nationaux ? Le moment n'est-t-il pas venu de jeter le voile, d'oublier ces temps où les Français ne s’aimaient pas, s'entre-déchiraient et même s'entre-tuaient ? » (9)

    Reste alors Charles Maurras, grand penseur, écrivain, poète, félibre, académicien et patriote français qui appartient au patrimoine national.   

    1. Anatole France, poème dédicatoire pour Le Chemin de Paradis de Charles Maurras 
    2. Zone, Alcools, 1913 
    3. Emmanuel Macron, Le 1 Hebdo, 8 juillet 2015 
    4. Kiel et Tanger, 1910 (913, 1921 …) 
    5. Eric Zemmour, Figaro Magazine du 2.02.2018 
    6. Jean Guitton, Un siècle une vie, Robert Laffont, 1988, 361 pages 
    7. Jean-Pierre Elkabbach « François Mitterrand, conversation avec un Président » (1994) 
    8. Robert Aron, Histoire de Vichy, Fayard 1954, 766 pages 
    9. Conférence de presse du 21 septembre 1972.  
  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel n'est destiné qu'à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR  

     

  • Société • La cause des arbres : les arbres, nos alliés contre le réchauffement climatique. [2]

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

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    La société industrielle et de consommation est une société de fortes pollutions, que celles-ci soient atmosphériques, terrestres ou marines.

    Les villes, littorales ou continentales, sont de véritables concentrations polluantes, pollueuses et polluées, et la santé des hommes comme celles de leurs compagnons animaux s'en trouve parfois fortement compromise, quand ce n'est pas l'espérance de vie même des citadins qui se réduit ou, du moins, celle sans incapacité majeure : asthme, cancer, etc. trouvent un terrain favorable dans des ensembles urbains saturés de fumées, poussières de particules, ou autres gaz pas forcément hilarants... 

    Malgré les progrès techniques qui peuvent limiter les pollutions automobiles et les textes réglementaires qui ont éloigné les usines et leurs rejets de gaz à effet de serre des centres-villes, la qualité de l'air reste problématique dans nombre de cités françaises, et les différentes « alertes pollutions » de l'été 2018 qui émaillent le calendrier estival urbain, de Paris ou d'ailleurs, nous le rappellent à l'envi. 

    7573875_d7abef6c-17e2-11e8-b749-bdc5f46415da-1_1000x625.jpgOr, face à la pollution et à ses différentes formes urbaines, les arbres sont des alliés précieux, et les municipalités auraient bien tort de les bouder ou de les négliger : comme le souligne en quelques pages éclairantes le hors-série Sciences de La Vie de juin 2018 consacré aux arbres et à leurs secrets, les arbres sont « nos alliés » contre le carbone, les métaux lourds, les polluants de la terre et des nappes phréatiques comme les engrais chimiques ou les nitrates... 

    « Pour grandir, rappelons que les arbres ont besoin du dioxyde de carbone, qu'ils absorbent par leurs feuilles. (…) L'arbre contient et retient, tout au long de sa vie, une quantité croissante de carbone. Le phénomène est vital : la photosynthèse participe à la diminution du CO2 dans l'atmosphère, ce gaz à effet de serre en partie responsable du réchauffement climatique. » Ainsi, l'utilité des arbres est ici avérée pour limiter les effets d'une activité industrielle qui, depuis le XIXe siècle, ne cesse de se déployer sur l'ensemble de la planète, aujourd'hui sous le terme de « développement », ou celui, plus explicite encore, d'« intégration à la mondialisation » pour des pays en cours rapide de technicisation globale. Or, les arbres, qui sont plus utiles encore en phase de croissance des productions et donc des pollutions, ne serait-ce que pour « absorber » une partie de ces dernières, sont les victimes, parfois premières, de ce développement machiniste et urbanistique qui prend aussi la forme parfois terrifiante du productivisme agricole : chaque année, environ 13 millions d'hectares de forêts sont rasés pour faire place à des champs de maïs ou de soja, souvent OGM, ou à des monocultures de palmier à huile ou d'eucalyptus, que l'on retrouve respectivement dans le circuit agroalimentaire et papetier. Le même phénomène d'éradication des arbres est à l’œuvre dans les villes et sur leurs pourtours, au nom de la densification humaine et urbaine qui doit permettre une plus grande concentration des bras nécessaires aux activités industrielles ou tertiaires. Partout depuis les débuts de la grande vague d'industrialisation et d'extension de la société de consommation, le même processus s'est fait jour et se reproduit, avec des variantes, parfois des résistances ou des aménagements. 

    Dans les villes françaises, les arbres sont toujours là, mais certaines municipalités, pour des raisons plus économiques et commerciales qu'autre chose, ont tendance à réduire leur présence ou à les « enfermer » dans des grands pots, sans enracinement possible dans la terre, comme on le voit trop souvent à Rennes sur les différentes places importantes de la cité. Or, au regard des bénéfices écologiques procurés par les arbres, c'est une politique de plantation et d'entretien qu'il faudrait mettre en place et en usage. Comme le souligne Jordan Pouille, dans l'article cité plus haut, « freiner le réchauffement climatique ne passe pas exclusivement par les forêts tropicales. Un terrain urbanisé moyen peut aussi être pris en compte parmi les différents réservoirs à carbone. En étudiant tous les espaces verts de Leicester, charmante ville de 73 km2 et 300000 âmes du Royaume-Uni, des chercheurs de l'université de Kent ont compris que, malgré la multitude des gazons privés, ce sont bien les arbres qui retenaient 97 % de la quantité totale de carbone stockée dans la végétation urbaine. Et qu'augmenter de 10 % le nombre d'arbres, pour égayer, par exemple, les austères pelouses publiques, ferait grimper la capacité de stockage de carbone de Leicester de 12 %. « Mais il faut planter de nouveaux arbres pour assurer la pérennité du réservoir de carbone et sélectionner les bonnes essences », a rappelé le chercheur Zoe Davis. » 

    1929471531.jpgAinsi, à Rennes comme ailleurs, c'est une véritable stratégie arboricole urbaine qu'il faut penser et pratiquer, au-delà même des simples mandatures municipales : réduire les pollutions automobiles, et en atténuer les effets, c'est possible sans forcément toujours contraindre financièrement les automobilistes locaux. Préserver et entretenir, par un élagage raisonné et par des soins appropriés, les arbres citadins ; en planter de nouveaux pour assurer le renouvellement régulier du parc arboricole ; concevoir les rues piétonnes ou les aménager par une politique intelligente de gestion et d'implantation des arbres ; voilà qui doit permettre une réduction des pollutions atmosphériques et la limitation des nuisances des gaz à effet de serre. Les arbres, nos alliés !    

     

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

    Lire la première partie de cet article ... 

    Société • La cause des arbres : les arbres, climatiseurs des villes [1]

  • Livres • Cicero redivivus

     

    Par Hilaire de Crémiers

     

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    Jacques Trémolet de Villers a la plume aussi agile et plaisante que la parole. Et, comme sa parole, sa plume sait se faire aussi sérieuse qu’agréable.

    Dramatiquement claire aussi quand il le faut ! Ainsi de son Procès de Jeanne d’Arc, publié en 2016 aux Belles Lettres, où l’avocat n’intervenait dans la défense de son héroïne que pour mieux la comprendre, l’aimer et l’admirer.

    Marcus Tullius Cicero

    De même aujourd’hui, encore aux Belles Lettres, évoque-t-il, dans tous les sens du terme – une évocation, ce n’est pas rien ! – juridique aussi bien que magique et psychologique, la personne, l’âme vivante de Cicéron. Elle apparaît et s’exprime grâce aux charmes enchanteurs du subtil avocat qui se met à l’école de son prestigieux prédécesseur. L’homme s’explique devant le tribunal de l’histoire, celui des hommes et des dieux ; mais, au-dessus de tout, devant le Jupiter supremus, ce Deus optimus maximus, dont la présence – lumière et puissance selon l’étymologie – surplombe la philosophie et le drame antiques – même la comédie, cher Plaute ! Cicéron vient nous redire ainsi la haute raison qui guidait sa vie et, tout simplement, avec ses propres mots, il vient se dire lui-même.

    Son talent avait dominé les siècles ; la latinité chrétienne en était imprégnée. Jérôme le savant et l’ascète se confessait en gémissant plus cicéronien que chrétien et Macrobe en faisait une sorte de chrétien avant l’heure. Le XVIe siècle y puisait son phrasé ; le XVIIe se coulait dans son rythme ; nos grands-pères y cueillaient leurs humanités et savaient leur Pro Milone par cœur. Et puis ce fut une mode de le décrier ! Taisons les noms de ses contempteurs qui nous sont si familiers et qui lui reprochaient ce qu’on pourrait appeler son tempérament conservateur dont, certes, il n’était pas dupe – sa correspondance en témoigne. Par détestation des aventures personnelles – c’est de tous les temps – qui usurpent et ensanglantent la légitimité politique, celle qu’auraient dû incarner les optimates, il se refusa à envisager, à discerner, à voir – bien malgré lui – l’heureuse issue possible du principat, cette monarchie si nécessaire, si salutaire pour sortir Rome des maux de la République qui n’était plus qu’une guerre civile permanente dont d’ailleurs, il périt, fort noblement pour lui, fort ignoblement pour ses assassins.

    Pierre Grimal avec justice rétablit l’homme qui fut l’un des plus cultivés de son temps et qui rassembla dans son esprit tout l’héritage hélleno-romain, dans son statut de Romain, de plus romain des Romains.

    L’amitié romaine

    XVM825c3e2e-7609-11e8-9988-c6152e0685ac.jpgEt voici que Jacques Trémolet de Villers (photo) en refait un modèle. Pour aujourd’hui. Et c’est pourquoi il l’évoque et Marcus Tullius Cicero se rend à cette évocation avec cette bonté et cette magnanimité qui le caractérisent. L’orateur répond à l’orateur comme dans le De oratore ; la disputatio se met en forme comme dans le De Republica et le De officiis. Sommes-nous à Tusculum, dans la villa du maître ou dans celle de son ami Crassus, l’avocat, l’autre grand orateur du temps, quand ils discutaient des pensées et des paroles des hommes – à l’époque, c’est tout un : penser, parler, agir – pour en mieux cerner le divin secret ? Eh bien non, nous sommes à Vivario, dans les montagnes corses, à l’heure des soirées estivales quand le ciel favorise toutes les poésies de la terre, majoresque cadunt altis de montibus umbrae.

    Cicéron se rend au rendez-vous que lui fixe chez lui Jacques Trémolet de Villers ! Quelques grandes ombres le suivent. Scipion en est, évidemment, pour redire son songe.

    Les habitants de Vivario sont autour des tables où se boit l’apéritif ; ils ajoutent leurs remarques. Le bon sens d’un village corse rejoint la plus belle latinité.

    L’homme est fait pour l’amitié, c’est la leçon des siècles ; et, en dépit de tout, malgré les folies furieuses qui ravagent les sociétés humaines, c’est l’amitié qui constitue le fondement de toutes les unions, les plus sacrées comme les plus utiles, car l’amitié est faite pour le Bien, même si le bien est difficile à réaliser ; lui seul donne du sens à la vie, ut virtus ad beate vivendum sit se ipsa contenta – la vertu se suffit à elle-même pour réaliser la vie heureuse – ; et nous voici grâce à cette réflexion philosophique chez les Grecs, dans ce platonisme fortement teinté de stoïcisme romain, mais très humain, où se complaisaient Cicéron et les meilleurs de son temps. Cette quête du Bien conjoint heureusement les finalités de l’homme et de la cité, l’homme – et surtout l’homme politique – œuvrant pour la chose commune, cette « république » qui se doit d’être conforme à toutes les règles de la sagesse divine et humaine, au point que la cité terrestre ne saurait être – pour qui pense justement – que le palier d’une cité céleste qui en espérance ne peut manquer d’exister.

    Jacques Trémolet de Villers en faisant parler Cicéron a su exprimer la naturelle harmonie de cette raison si humaine qu’elle en est plus qu’humaine et qui est en surnaturelle attente d’immortalité et d’éternité, dans ce demi-siècle qui précéda la venue sur terre, en une incarnation charnelle et temporelle, du Logos divin, Maître de toute sagesse.

    Nous le savions : « Les pas des légions avaient marché pour lui. »

    Cicéron, aussi et à sa manière, avait parlé pour Lui !  ■   

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    En terrasse avec Cicéron, Jacques Trémolet de Villers, Les Belles Lettres, 160 p, 15,90 € 

    Hilaire de Crémiers

  • Cinéma • My Lady

     

    Par Guilhem de Tarlé

    My lady, un film anglais de Richard Eyre, avec Emma Thompson (le juge Fiona Maye), Stanley Tucci (son mari Jack) et Fionn Whitehead (Adam, le jeune leucémique), d’après le roman L’intérêt de l’enfant de Ian McEwan.

     

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    Je n’ai pas lu le livre, mais j’imagine que Richard Eyre en détourne l’histoire.

    Evacuons évidemment la fausse piste évoquée par Jack, du couple vieillissant qui vit comme « frère et sœur », pour justifier sa décision d’aller voir ailleurs.

    L’intérêt de l’enfant pose plus certainement la question du pouvoir souverain du juge, qui décide de la vie ou de la mort de l’enfant handicapé, ou malade, face à ses parents et aux autorités médicales. On pense bien évidemment à Vincent Lambert…

    My Lady, comme ce choix de titre l’indique, porte son projecteur sur la femme et s’intéresse différemment à l’enfant… Celui-ci est, probablement, seulement le fils qu’elle n’a pas eu, trop absorbée par son activité professionnelle.

    Le véritable sujet du film est donc sans doute là, celui de l’épouse qui s’investit dans son métier jusqu’à délaisser sa vocation d’épouse et de mère.

    Finalement, ces deux ou trois questions sont suffisamment importantes et intéressantes pour mériter des long-métrages distincts, mais leur juxtaposition dans un seul scénario n’a pas véritablement permis de les traiter.

    Dommage ! d’autant que la réalisation est prenante, avec une Emma Thompson qui interprète excellemment une Fiona Maye certes peu sympathique mais séduisante.

    Mon épouse garde d’ailleurs un très bon souvenir de cette actrice dans Les Vestiges du jour (1993).  ■  

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Camp Maxime Real del Sarte Université d'été 2018

     

    150 nuances de Maurras :
    des repères pour le XXIe siècle

     

    36810600_1806444036076890_2639003291651932160_n.jpgCent cinquante ans après la naissance de Charles Maurras, la France a connu de nombreuses mutations, le contexte et les enjeux auxquels notre pays est confronté ont bien évidemment changés. Pour autant, demeure le souci du bien commun et de l’homme dans toutes ses dimensions.

    Le rôle de l’Action française n’a jamais été de réciter un catéchisme, mais bien plutôt de réfléchir aux conditions d’un redressement. Face aux défis que notre époque impose (Union européenne, PMA/GPA, immigration, écologie, question sociale etc.), la pensée maurrassienne fournit un certain nombre de repères.

    Le cinquantième anniversaire de Mai 68 nous offre également l’occasion d’un regard rétrospectif sur une époque charnière dans la rupture anthropologique, qui a accouché de multiples velléités de transgression de la nature humaine (antispécisme, transhumanisme, etc.), qu’il nous importe de défendre comme condition du politique.

    Bénéficiez d'un tarif préférentiel

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    Conférences 

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    Vous ne pouvez participer à notre camp d'été ?

    Permettez à un jeune d'y prendre part !

    La génération qui vient a besoin d'un enseignement solide, d'une formation continue pour décrypter l'actualité, s'engager dans le débat et servir la cité. 
    Avec 120 euros vous permettez à l'un de nos jeunes de partager avec ses camarades une semaine de formation exigeante et complète.

      J'aide un jeune  

    CMRDS : du 19 au 26 août

    Camp de formation Maxime Real Del Sarte, pour étudiants, lycéens et jeunes travailleurs (15-35 ans)
    Conférences magistrales, cercles d'étude, ateliers pratiques, sport et camaraderie !

    Tarif préférentiel pour toute inscription avant le 31 juillet :
    - 100 euros (adhérents)
    - 130 euros

    Tarif normal pour les inscriptions à partir du 1er août :
    - 120 euros (adhérents)
    - 150 euros

    Il vous est également possible de ne venir que quelques jours : 25 euros la journée

    UDT le 25 août

    Université d’Été de l'Action française, ouverte à tous :
    25 euros 

    Informations pratiques

    - A proximité de Roanne (gare SNCF à 5 kilomètres, navettes organisées)
    - Arrivée souhaitée entre 15h et18h le dimanche 19 août
    - Départ possible entre 9h et 13h le dimanche 26 août

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    Action française

    10, rue Croix-des-Petits-Champs

    75001 Paris