En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
Les obsèques de Monseigneur le comte de Paris seront célébrées ce samedi 2 février 2019 à 15 heures, en la chapelle royale Saint-Louis de Dreux.
Une chapelle ardente avait été ouverte à la chapelle royale ces trois derniers jours, afin que le public puisse s'y recueillir pour rendre hommage à Monseigneur le Comte de Paris. ■
La chapelle royale de Dreux ou chapelle royale Saint-Louis de Dreux est la nécropole de la famille d'Orléans. Elle est située dans l'enceinte du château de Dreux, Eure-et-Loir. Adresse : 2 Square d'Aumale, 28100 Dreux
L'héritier du trône du Portugal, Dom Duarte de Bragance, dans un entretien récent publié dans L’incorrect, a exprimé la sympathie de la Maison royale du Portugal pour le nouveau chef de la Maison de France, Monseigneur le duc de Vendôme. L'entretien publié le 28 janvier avait été réalisé, quelques jours avant la disparition du comte de Paris.
« Du point de vue de la loi dynastique française la question est très claire. (...) Le prince Jean est reconnu comme héritier de la Maison royale par toutes les familles royales européennes (...).
« (Le Prince) Jean, est une personne à la moralité indiscutable, avec des opinions sur des sujets culturels et sur la politique tout à fait intéressantes. Il n’hésite pas à collaborer avec des organisations royalistes françaises, en dépit du fait que lui aussi doit exercer une activité professionnelle ». ■
Une personnalité parmi nos connaissances avait quatre poules dont deux lui avaient été royalement offertes par le Prince Gaston de France. (Chacun sait que le jeune prince aime beaucoup les animaux).
Les quatre poules vivaient des jours de bonheur paisible dans la vaste propriété de notre ami. « Parmi les oliviers, les chênes verts et les figuiers », comme jadis Racine à Uzès. Elles s'y déplaçaient de conserve, allant toujours deux par deux. Deux marchant devant, deux derrière. Le soir venu, elles rentraient d'elles-mêmes, toujours ensemble, dans leur poulailler : la poule est un animal social - qui a ses habitudes. Ce n'est pas pour rien qu'à propos des poules, on parle de basse-cour, terme qui peut apparenter leur déambulation à la promenade des courtisans d’Ancien régime dans les jardins de Versailles.
Les malheureuses poules sont mortes il y a peu. Toutes les quatre. Et elles ne sont pas mortes de main d'homme à qui elles n'étaient redevables que de leurs œufs. Le renard les a tuées si l'on peut dire une belle nuit. Et n'a pu en croquer qu'une sur les quatre. Il a eu, comme l'on dit des humains, les yeux plus gros que le ventre. Eût-il été conscient des limites de son appétit qu'il aurait pu au moins épargner les trois pauvres bêtes qu'il fut incapable d'engloutir, forme caractérisée de gaspillage. Mais, c'est ce qui apparaît ici, l'intelligence des animaux, ou, si l'on veut leur conscience, leur faculté d'anticipation, ne sont pas aussi fameuses qu'on le colporte trop souvent. Le renard a tué, déplumé, cruellement déchiqueté - sans étourdissement préalable ! - et dispersé aux quatre vents, les trois poules infortunées qu'il ne pourrait même pas manger. Les Nègres de Schweitzer, à Lambaréné, trouvaient déjà les Blancs en guerre en Europe lors du premier conflit mondial, bien cruels puisqu'ils ne se mangeaient pas. Une logique qui en vaut d’autres, après tout.
Cet apologue tragique et néanmoins cocasse nous a rappelé telle ou telle des conférences de Gustave Thibon. Il y expliquait : « On dit que la nature est maternelle. Bon. C'est entendu. Mais on oublie de dire qu'elle l'est pour tout le monde. Elle l'est pour la poule quand elle lui donne à manger des vermisseaux. (Beaucoup moins pour ces derniers). Mais elle l'est aussi pour le renard en créant des poules inoffensives qui feront sa pâture.». La vérité est que la nature est alternativement maternelle et cruelle. Les saints ont bien pu rêver d'un âge et d'un lieu où cette dualité serait abolie, où l'agneau dormirait paisiblement entre les pattes du loup et où la gazelle affectueuse lècherait la crinière d'un lion attendri, ces temps ne sont pas advenus. La dualité nature maternelle / nature cruelle semble bien la réalité existentielle et ontologique de ce bas-monde. Les Chrétiens attribuent cela à la chute et espèrent en un royaume qui n’est pas de ce monde…
Le souci de la souffrance animale est en vérité le propre exclusif de l'homme La nature y est parfaitement indifférente. À commencer par les animaux eux-mêmes. Leurs souffrances les plus anciennes - elles remontent à l'apparition du vivant sur la terre - les plus constantes, les plus cruelles, les plus inévitables, sont inter- animales. Les plus décomplexées aussi. Vous ne convaincrez pas le renard ni le lion de devenir végétariens. Les animaux vivent sans débat selon les lois de leur espèce. Qu'ils soient herbivores, carnivores ou omnivores. Leur instinct premier - c'est à dire leur nature – règle, comme le reste, leurs mœurs alimentaires. Celles-ci ne s'embarrassent pas de sentiments ni d'arguties. Elles s'accomplissent presque toujours avec une dose de violence et de férocité. Ce n'est pas rien que de se nourrir. C'est même un acte vital. Les animaux l'accomplissent comme tel. Eussent-ils survécu depuis le fond des âges s'il en avait été autrement ?
Il en est certainement largement de même de nos ancêtres les hommes. L'homme est omnivore, chasseur-cueilleur, dès le paléolithique. Nous le sommes encore 3 ou 400 000 ans ayant passé. Ce serait une révolution, une rupture anthropologique aussi destructrice que la négation des sexes, que de tenter, sans-doute en vain, de faire de l'homme un herbivore. Les végans et les antispécistes ne sont pas de doux illuminés qu'il faudrait prendre à la légère. Dans des sociétés ouvertes aux pires extravagances destinées à les atomiser, ce sont des individus dangereux. ■
Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots (113 à ce jour) en cliquant sur le lien suivant ...
Quelle belle famille royale en exercice cela nous ferait ! Tout autre chose tout de même !
Monseigneur le Duc de Vendôme, nouveau Chef de la Maison de France à la suite du décès de son père, le Comte de Paris, doit être connu des Français et, naturellement, des royalistes eux-mêmes. Y contribuer nous paraît être une action utile. Notamment dans un contexte où les Français ont le sentiment d'une absence flagrante de légitimité à la tête du Pays. Les obsèques du Comte de Paris se dérouleront à Dreux samedi 2 février. Aussi nous proposons-nous de mettre en ligne ces jours-ci des documents permettant de retrouver où découvrir la vie, la pensée, ou la personnalité même du Chef de la Maison de France. Bonne écoute !■Lafautearousseau
« Et vous allez voir que certains ne sont pas seulement là pour faire joli » : Le présentateur de Complément d'Enquête, Thomas Sotto, caractérise ainsi l'intervention du Prince, partie de cet enregistrement de 5'34". L'émission a été diffusée sur France 2 le 3 mai 2018. À regarder !
Intervention de SAR le prince Jean d'Orléans duc de Vendôme + Adélaïde de Clermont-Tonnerre (directrice de Point de vue et cousine du prince) dans Complément d'enquête sur France 2, le 3 Mai 2018.
Publié le 31 janvier 2019 - Actualisé le 1er février 2019
Le public peut se recueillir dès aujourd’hui et jusqu’à vendredi, de 13h à 17h, dans la chapelle royale Saint-Louis, à Dreux, pour rendre hommage à Monseigneur le Comte de Paris.
La chapelle royale de Dreux ou chapelle royale Saint-Louis de Dreux est la nécropole de la famille d'Orléans. Elle est située dans l'enceinte du château de Dreux, Eure-et-Loir. Adresse : 2 Square d'Aumale, 28100 Dreux
La « marche pour la vie » dimanche 20 janvier à Paris - Photo : Vincent Isore/IP3 /MAXPPP
Les héritiers de la Manif pour tous doivent choisir leur camp. Rejoindre l'alliance des bourgeoisies libérales mondialistes - libéraux-libertaires et libéraux conservateurs - nouveau « parti de l'ordre », ou suivre la révolte des classes populaires. Le capitalisme mondialisé, est l'ennemi du Pays Réel français. D'accord avec Zemmour. (Figaro Magazine du 23.01). LFAR
Ils étaient nombreux. Sans doute plusieurs dizaines de milliers de personnes. Ils défilaient dans les rues de Paris.
Mais c'était un dimanche et ils ne portaient pas de gilet jaune et ils ne cassaient rien, pas la moindre devanture de banque, ni ne guillotinaient Macron en effigie. Ils protestaient surtout contre la « PMA pour toutes », le nouveau grand projet porté par les lobbys homosexuels et la majorité présidentielle. Ils « marchaient pour la vie ». Ils étaient les derniers bataillons de la cohorte imposante quoique vaine de la Manif pour tous du printemps 2013 qui avait alors tenté d'empêcher l'instauration du mariage homosexuel. Leurs opposants les traitaient d'« homophobes » et croyaient clore le débat ainsi. Ils les traitaient aussi de « catholiques » et sans doute voulaient l'insulte encore plus infamante.
Catholiques, la plupart l'étaient. C'était une sociologie assez particulière de classes moyennes ou supérieures. Pratiquement pas d'ouvriers ni d'employés. Beaucoup de provinciaux. De jeunes gens, aussi. Les retraités de Mai 68 voulaient voir en eux l'avenir d'une revanche culturelle de la droite réactionnaire. C'était une bourgeoisie très française tout en étant favorable à l'Europe. Des catholiques mais qui n'avaient pas franchi le Rubicon de la gauche quand ce fut à la mode dans les années 1970. Sens commun fut son bras armé idéologique et politique et rejoignit Fillon pour la présidentielle.
Ce n'était guère étonnant. En 2013, le géographe Christophe Guilluy avait fait pertinemment remarquer que ce duel entre les socialistes et les lobbys LGBT, et la Manif pour tous était l'affrontement de catégories sociales qu'on pouvait classer toutes deux dans les « vainqueurs de la mondialisation ». Ils vivaient pour la plupart dans les métropoles. Ils n'avaient pas de souci de fin de mois. C'était un combat entre deux sortes de libéraux mondialistes, libéraux-libertaires et libéraux conservateurs.
Ces derniers sont des opposants au « progressisme » cher à Macron, mais ne sont pas des « gilets jaunes ». Ils sont favorables à l'Europe et à la mondialisation, mais considèrent qu'on peut arrêter « la marche du progrès » aux questions sociétales. Le philosophe Jean-Claude Michéa les traite d'« idiots » qui ne comprennent pas que le libéralisme économique entraîne inexorablement le libéralisme sociétal. Que le capitalisme est une machine révolutionnaire qui détruit toutes les structures traditionnelles, la féodalité jadis, la famille aujourd'hui.
Depuis lors, il y a eu la victoire de Macron et les « gilets jaunes ». Les héritiers de la Manif pour tous doivent choisir leur camp. Rejoindre l'alliance des bourgeoisies, nouveau « parti de l'ordre », ou suivre la révolte des classes populaires. Suivre la logique de ses intérêts économiques et y sacrifier son éthique (les progressistes feront la PMA et même la GPA pour tous!) ou « trahir sa classe » pour prendre la tête d'une rébellion populaire et nationale. Un choix vieux comme l'histoire de France. ■
Monseigneur le Duc de Vendôme, nouveau Chef de la Maison de France à la suite du décès de son père, le Comte de Paris, doit être connu des Français et, naturellement, des royalistes eux-mêmes. Y contribuer nous paraît être une action utile. Notamment dans un contexte où les Français ont le sentiment d'une absence flagrante de légitimité à la tête du Pays. Les obsèques du Comte de Paris se dérouleront à Dreux samedi 2 février. Aussi nous proposons-nous de mettre en ligne ces jours-ci des documents permettant de retrouver où découvrir la vie, la pensée, ou la personnalité même du Chef de la Maison de France. Bonne écoute !■Lafautearousseau
Cet entretien a été diffusé sur KTO le 20 juin 2009. Le prince vient alors de se marier ; il s'apprête à publier l'automne suivant son livre Un Prince français. Il expose ici les lignes de force de sa pensée personnelle et politique.
Mexique: 300 Indiens tzotzils se sont convertis à l'islam
Par Sylvie TAUSSIG
Nous proposons (...) à nos suiveurs un article fouillé de S. Taussig paru récemment dans la revue internationale en ligne The Conversation. Créée en 2011 en Australie, ce site est vite devenu le rendez-vous de la fine fleur de l’intelligentsia universitaire mondiale, et il dispose maintenant d’une version francophone, d’où nous avons ramené cet article. Bonne lecture ! Péroncel-Hugoz
Recherche du « vrai » islam
Le plus surprenant est sans conteste la recherche, pour les femmes, de l’homme musulman indépendamment de sa personnalité. Cette quête est en outre encouragée dans les milieux musulmans qui prônent voire prêchent un islam conservateur du point de vue des mœurs, sur la base de l’affirmation répétée que « le mariage est la moitié de la religion ».
Les conversions à l’islam concernant principalement les femmes, la convertitis crée chez les nouveaux croyants le zèle du néophyte et le désir d’un respect intégral de ce qui leur est présenté comme le vrai islam. (Photo : Site Facebook, sur l’homme idéal et le mariage « musulman ». Facebook, Author provided)
Comme l’islam est une nouvelle religion dans la région – bien que l’arrivée de musulmans dans les Amériques depuis Christophe Colomb soit attestée, l’islam a été à peu près oublié jusqu’à sa réactivation dans les années 1980 – sa définition est bouclée par ceux qui en font la prédication, la dawah, et qui en proposent une version essentiellement déculturée.
La communication virtuelle de l’islam est supervisée par un magistère islamique parfois autoproclamé parfois adoubé par des autorités religieuses des pays majoritairement musulmans, parfois dotées de diplômes en sciences islamiques parfois appartenant de façon plus ou moins informelle à une organisation internationale (comme l’organisation IslamInSpanish).
Tahar Ibn Ali, prédicateur d’origine marocaine ayant une certaine popularité en Amérique latine
Ce magistère singulier, pour une religion qui théoriquement n’en connaît pas, mais indispensable pour guider de nouveaux fidèles et les mettre dans la communauté – selon le principe de formatage du nouveau croyant de la part de l’institution religieuse démontré par Loïc le Pape, énonce des règles et avertissements au sujet des dangers potentiels du mariage et procède à la reconfiguration d’une figure classique, le wali, ou tuteur.
Celui-ci, qui est un acteur secondaire dans cet acte civil qu’est le mariage dans les pays musulmans, réglés le plus souvent par un code personnel musulman, crée dans les pays d’Amérique latine le mariage musulman comme un mariage religieux et a une action performative : par l’obligation d’avoir un tuteur, les femmes deviennent des mineures, de majeures qu’elles étaient suivant la définition laïque du mariage.
Le wali peu à peu n’est plus seulement le témoin du mariage ; il peut être l’entremetteur (pour une musulmane qui cherche un mari musulman et ne veut pas passer par des sites de rencontre) ; s’il ne présente pas le fiancé, il mène une enquête de moralité, c’est-à-dire de « musulmanité » sur le promis.
Quant à la cérémonie même, ce tuteur peut n’avoir une présence que virtuelle, via WhatsApp, et si ceux que j’ai interrogés affirment que leur intervention n’est pas rétribuée, l’activité doit cependant être lucrative car les wali se multiplient sur les réseaux. Il faut néanmoins noter que ce phénomène demeure ultra minoritaire à l’échelle des pays, cette activité étant invisible pour la société en général.
Cette reconfiguration du rôle du wali illustre également le paradoxe des cours d’endoctrinement via des chaînes YouTube vendant un islam rigoureux qui interdit le marivaudage, le flirt et le sexe en dehors du mariage. Le site « noviazgo y fornicación » en est un exemple.
Connaissances religieuses prémâchées
Les réseaux sociaux sont devenus le principal moyen de prédication et de diffusion du savoir, où se mêlent toutes sortes de traditions. Les nouveaux musulmans trouvent toute une gamme de doctrines dans des articles, des vidéos et des publications qui leur permettent d’obtenir leurs connaissances religieuses dont ils mesurent mal à quel point elles sont prémâchées.
Les formats numériques, qui impliquent une information simplifiée pour une lecture rapide et sont prêts au « partage », sont très largement utilisés par les initiatives de dawah à côté de la distribution des prospectus sur le modèle des religions évangéliques et postchrétiennes, et du travail social.
Ces médias sont fondamentaux pour la formation religieuse islamique en Amérique. Les stéréotypes des femmes musulmanes attachées aux traditions les plus conservatrices de l’islam sont diffusés et présentés comme des pratiques acceptables et souhaitables, voire comme une obligation pour une bonne pratique religieuse, telles que le mariage de gré à gré (mariage à la fatiha), l’utilisation de la hijab et parfois la polygamie.
Islam New Age
À l’autre extrémité de cette pratique, nous trouvons les groupes qui diffusent une version new age de l’islam, mélangée à des pratiques chamaniques, des rituels autochtones, des rites de guérison, qui proviennent principalement des États-Unis et ont trouvé un moyen idéal de diffusion sur le Web.
Ces groupes fonctionnent parfois comme des étapes initiatiques dans la conversion religieuse, car certains convertis commencent leur chemin dans des groupes de méditation, poursuivent avec un groupe du philosophe et ésotérique George Gurdjieff, puis se rapprochent de l’islam par une branche soufie plus ou moins orthodoxe, par exemple, respectivement, Yerrahi et Naqshbandi.
Certains de ces groupes tolèrent des pratiques telles que l’homosexualité, la consommation de drogue et d’alcool. Cependant, une partie des femmes qui approchent ainsi l’islam adopte par la suite des pratiques plus conservatrices telles que l’utilisation du hijab et le mariage à un musulman.
« Empowerment » des femmes
Malgré la propagande dont témoigne ces sites, certains sont parfois occupés par des femmes qui ont eu des désillusions avec des musulmans en tant que tels et qui s’emploient par leurs commentaires et récits à dissuader celles qui sont tentées de faire venir leur habibi dans leur pays.
D’autres répondent par la description idyllique de leur mariage, et rappellent que leur mari serait un excellent wali. La diffusion d’un islam orthodoxe passe par l’empowerment des femmes.
Lire ces pages demande un certain recul et une connaissance des acteurs, pour discriminer le récit sincère du propos du troll ou du prosélyte. À l’inverse, des sites créés pour l’expression de la douleur de la trahison sont parfois trollés par des acteurs qui font un travail de dawah. On pense ainsi à Isa Garcia, un prédicateur d’origine argentine célèbre, traducteur du Coran désormais installé en Colombie, et dont la moindre expression circule aussi vite que l’éclair.
L’analyse effectuée sur les paroles des femmes, prises dans cet enchevêtrement entre désirs d’islam et désirs amoureux, outils numériques et prosélytisme, montre aussi une certaine logique de la part d’acteurs précis, souvent lointains, tendant à créer des conflits de loyauté dans un pays où l’État n’est pas régi par des lois islamiques.■ [Série, suite et fin].
Europe. Le rêve d'une armée européenne est aussi ancien que la Communauté européenne du charbon et de l'acier. De Gaulle avait échoué à ranger l’Allemagne sous la tutelle française. Macron poursuit une chimère insaisissable.
Devant le Bundestag, le président de la République a récemment proclamé la nécessité de créer une « Armée européenne », expression qui va beaucoup plus loin que les formules plus fréquentes de « défense européenne » ou de « personnalité européenne de sécurité et de défense ». Car là il ne s’agit plus de simplement coordonner, mais d’ « intégrer » et même d’unifier. Mme Merkel a repris l’expression devant le Parlement européen. Cela nous ramène aux années 1950, quand on désignait par le raccourci d’« Armée européenne » ce qui était en fait le projet de Communauté européenne de défense (CED) imaginé par la France pour contrôler le réarmement allemand, que souhaitait Washington ; et que Paris pensait bien diriger. Quand il devint évident que ce ne serait pas le cas, et qu’en outre la France perdrait une large partie de sa souveraineté pour la politique extérieure et la défense, le traité de la CED échoua devant le parlement français (30 août 1954).
L’idée cependant d’une « défense européenne » à côté de l’Alliance atlantique (mais sans l’intégration et la supranationalité prévues par la CED) ne disparut pas. Elle était présente dans l’esprit du général de Gaulle quand il conclut avec la RFA le traité de l’Élysée en janvier 1963 : celui-ci était bilatéral mais il était aussi une pierre d’attente pour reprendre le projet d’union politique interétatique à six (couramment appelé « Plan Fouchet ») que nos partenaires avaient finalement repoussé en 1961. Rappelons ce que le Général avait dit à la Führungsakademie de Hambourg le 7 septembre 1962 : « La coopération organique de nos armées en vue d’une seule et même défense est donc essentielle à l’union de nos deux pays ».
Le traité de l’Élysée prévoyait, outre les réunions régulières des principaux responsables politiques et des chefs d’état-major, une coopération étendue en matière de politique extérieure, « en vue de parvenir, autant que possible, à une position analogue » sur tous les problèmes d’intérêt commun. Le traité comportait en matière de défense un volet important. Le préambule constatait « la solidarité qui unit les deux peuples […] au point de vue de leur sécurité ». L’objectif était ambitieux. Outre des échanges de personnels et un travail en commun en matière d’armements dès le stade d’élaboration des projets, il prévoyait que « sur le plan de la stratégie et de la structure, les autorités compétentes des deux pays s’attacheront à rapprocher leurs doctrines en vue d’aboutir à des conceptions communes. Des instituts franco-allemands de recherche opérationnelle seront créés. »
Tout cela allait loin, et nous verrons plus loin qu’Emmanuel Macron a repris ces objectifs. Mais tout cela était d’abord politique, et reposait sur un accord géopolitique fondamental entre de Gaulle et le chancelier Adenauer : la crise de Cuba à l’automne précédent avait prouvé la nécessité pour les Européens de reprendre en mains leur sécurité, car en cas de crise les Américains penseraient d’abord à eux. En outre de Gaulle comme Adenauer pensaient tous deux que la nouvelle stratégie américaine de « riposte flexible » rendait la garantie nucléaire de Washington beaucoup moins crédible. Il existait entre les deux hommes un profond accord politico-stratégique.
L’Allemagne choisit la souplesse et la modestie
Mais le Bundestag et les élites politiques allemandes dans leur majorité ne partageaient pas l’analyse du chancelier Adenauer et ils firent précéder le traité, lors du débat de ratification, d’un Préambule qui réaffirmait le rôle primordial de l’Alliance atlantique. Et ce non seulement parce que Washington, effectivement, avait procédé à Bonn à une reprise en mains, mais aussi parce qu’une majorité de responsables allemands n’avaient nulle envie d’être les brillants seconds de Paris.
Or nous sommes en train de rejouer la même séquence. En septembre et octobre 2017 Paris a fait une série de propositions pour relancer la « Politique de sécurité et de défense commune » évoquée par le traité de Lisbonne : établissement d’une « coopération structurée permanente » entre pays volontaires ; création d’un Fonds européen de défense ; « initiative européenne d’intervention » pour les opérations extérieures ; et appel à une « culture stratégique partagée », par des échanges d’officiers dans les états-majors et les écoles de Guerre, ce qui rappelle 1963. Mais Berlin n’accepta pas la création d’un « Quartier Général européen commun », annoncé dans le programme électoral d’Emmanuel Macron. Ce point ne fut donc pas finalement repris dans le discours du président de la République à la Sorbonne le 26 septembre. Or il est essentiel : l’Union européenne ne dispose que d’un petit état-major de planification, les opérations importantes relèvent toujours des états-majors de l’OTAN (les accords de 1996 qui devraient permettre à l’OTAN de mettre des moyens à disposition de l’Union européenne ont toujours été bloqués par la Turquie).
Certes, Paris et Berlin sont d’accord pour penser que la résurgence de la Russie et les incertitudes et la brutalité américaines doivent pousser les Européens à s’unir davantage en matière de défense. Mais l’accord s’arrête là : « la coopération structurée » a été signée par 23 pays sur 28, beaucoup plus que ne le souhaitait Paris, qui voulait un petit groupe très structuré pour des opérations « dures », alors que Berlin préférait un grand ensemble souple pour des opérations plus modestes. Avec un souci qui se comprend : ne pas paraître, aux yeux des autres partenaires, vouloir tout régenter à partir de Paris et Berlin. Mais ainsi conçue, et sans quartier général commun, l’« armée européenne » n’aurait aucune substance.
Sans même parler du siège de la France au Conseil de Sécurité de l’ONU, que l’Allemagne nous réclame ! et sans évoquer tous les problèmes que poserait une véritable armée commune (quel recrutement ? quelle organisation ? quel degré d’acceptation par les peuples?), bien des problèmes politico-stratégiques non résolus se posent. Que faire de la dissuasion nucléaire française ? Peut-on raisonnablement la partager (et plus seulement laisser entendre qu’elle peut être « étendue » à nos voisins, comme il est dit depuis le Livre blanc de 1972) ? Et peut-être, surtout : d’où vient la principale menace, de l’Est ou du Sud, sachant que Berlin est peu convaincu de la pertinence de notre politique africaine ?
D’autre part, si l’Armée fait partie des organismes de l’Union européenne elle relèvera de la juridiction de la Cour de Justice européenne de Luxembourg. Cela compliquera beaucoup la gestion d’éventuelles opérations extérieures. À l’heure actuelle, force est de constater que les avancées les plus concrètes ont lieu dans le domaine des armements, avec des programmes multinationaux et la création d’un Fonds européen de Défense qui va financer des recherches et des fabrications et qui est doté d’un important budget (13 milliards d’euros). C’est certes indispensable, mais cela correspond à l’approche et à la méthode de la construction européenne depuis la Communauté europénne du charbon et de l’acier en 1950 : la création de structures économiques et techniques communes supposée conduire à l’émergence d’un sentiment d’appartenance et d’une volonté politique partagés.
Or les armements ne peuvent jamais être compris en dehors de leur contexte politique, intérieur et extérieur, de leur environnement économique, social, voire culturel.
Faute de volonté politique commune, faute de conceptions stratégiques communes, il ne peut y avoir de Défense européenne. Et même les programmes d’armements communs trouveront vite leurs limites dans la multiplication des versions « nationales » et les hésitations doctrinales. On en a eu de nombreux exemples par le passé… ■
Jeunes femmes autochtones priant à San Cristobal de Las Casas, État du Chiapas, Mexique, 2016
Par Sylvie TAUSSIG
Nous proposons (...) à nos suiveurs un article fouillé de S. Taussig paru récemment dans la revue internationale en ligne The Conversation. Créée en 2011 en Australie, ce site est vite devenu le rendez-vous de la fine fleur de l’intelligentsia universitaire mondiale, et il dispose maintenant d’une version francophone, d’où nous avons ramené cet article. Bonne lecture ! Péroncel-Hugoz
Les réseaux sociaux jouent un rôle considérable dans tous les domaines de la mondialisation, y compris la spiritualité, la religion et la foi. Le pape s’exprime par tweet, le dalaï-lama donne des cours en ligne, et le phénomène des imams sur le web est bien étudié.
Il existe cependant une réalité musulmane encore peu étudiée pour l’Amérique latine, mais bien vivante, et qui prospère d’autant plus que la population musulmane y est clairsemée. De fait l’implantation musulmane est faible dans la plupart des pays (voir l’étude du Pew Research Center pour une estimation totale) mais structurée par les grands courants prosélytes depuis les années 1980. Nous sommes dans bien des cas dans un islam de deuxième génération, qui prétend à une certaine visibilité. Je me limite ici aux pays principalement hispanophones, le Brésil présentant un cas particulier d’islam plus local.
Documentaire de Vice sur les musulmans mexicains.
La structuration de ces musulmans en Amérique hispanophone passe le plus souvent par une connexion forte soit avec les pays d’origine, soit avec des groupes très actifs aux États-Unis (et l’un n’empêche pas l’autre), et donc par la circulation de prédicateurs et de biens symboliques. En marge de ces connexions transrégionales, il existe de façon surprenante des sites de rencontre spécifiquement musulmans, spécialement conçus pour mettre en contact des hommes vivant dans des pays musulmans avec des femmes latino-américaines, dans le but de contracter un mariage temporaire ou permanent, via l’immigration.
Dans certains cas, Internet réalise la projection de la sociologue marocaine Fatima Mernissi, à savoir que l’amour, facilité par Internet, permet de dépasser le fossé entre islam et occident ; dans d’autres cas, l’abus de confiance est caractérisé.
Habibi latino
Alors que les courants musulmans orthodoxes remettent en question le caractère haram (illicite) des relations virtuelles entre hommes et femmes non mariés, et argumentent moins sur la dimension éthique que sur des concepts de légalité islamique et de relation entre les sexes. Certains sites Web (où les usagers communiquent en espagnol et parfois en anglais) et pages Facebook, parfois des « groupes secrets » et réservés aux femmes (Musulmanas latinas por un matrimonio halal, Enamorada De Un Musulman, CUÉNTANOS TU HISTORIA (TENGO PAREJA MUSULMANA), Amor Arabe Enamorada, Casada de un Arabe o Musulman, Quien es mi habibi) ont spécifiquement ouvert un nouvel espace de réflexion sur la violence contre les femmes.
Enamorada de un musulm
Un mariage religieux plutôt que laïque
Ces pages poursuivent différents types d’objectif – soit facilitation de la rencontre en vue du mariage, soit expression de doléances, soit vérification que le « habibi » en vue n’est pas déjà le « habibi » d’une autre, soit enquête informelle sur la sincérité du galant –, et elles ont souvent une durée de vie limitée car elles sont à un moment ou un autre « trollés » et investis par des officines prosélytes ou des individus voulant vendre tel ou tel type de services.
Les pages Facebook de femmes latino-américaines – interdites aux hommes sur la base d’un questionnaire d’entrée- racontent leurs terribles histoires de tromperie et désillusion, où se font jour de nombreux éléments de la violence faite aux femmes. Les femmes racontent comment elles ont été abusées par leur habibi, qui parfois en drague plusieurs à la fois ; parfois elles leur ont envoyé de l’argent pour qu’il vienne les rejoindre et n’en ont jamais vu la couleur ; certaines se sont même rendues dans le pays du habibi, où elles se sont vu retirer leur passeport et ont vécu des choses qui relèvent du crime. Elles viennent raconter, informer, dissuader, conseiller ou simplement pleurer pour se reconstruire par l’écoute. On constate que ces hommes s’attaquent plus facilement à des personnes fragiles (par leur âge, leur physique, leur situation de famille, etc.)
C’est particulièrement le cas lorsque les mariages ne sont célébrés que par religion et non sous une forme civile. Ces sites ouvrent aussi une fenêtre sur des pratiques moralement douteuses, soit des hommes qui draguent plusieurs femmes en même temps, soit des femmes qui tâchent de s’emparer des « habibis » des autres, dont elles savent tout via l’indiscrétion virtuelle.
Dans ce cas, alors que les pays d’Amérique latine exigent, comme en France, un mariage civil, cette problématique montre comment les exigences religieuses peuvent s’opposer à la normativité juridique laïque. Ainsi certains religieux en font même un instrument prosélyte.
Le wali pakistano-péruvien que j’ai rencontré affirme que l’islam constitue une meilleure protection pour les femmes que l’État de droit qui, pour un croyant, crée une culpabilité morale intérieure et génère une loyauté divisée (tension par rapport à ce qu’on doit à Dieu). En effet, le mariage « islamique » où la femme est nécessairement accompagnée de son témoin garantirait selon lui une protection supérieure au mariage civil.
L’Arabe glamour de la télénovelas
Le vaste travail de terrain que j’ai mené, principalement au Mexique, au Pérou et au Chili met d’abord en lumière la manière dont se constitue et se véhicule une image de l’Arabe idéal, à travers les telenovelas et sur la série el clon et son succès au Brésil et les réseaux sociaux, sur la base d’un goût « oriental » déjà ancien.
Trailer de « El clon » (le clone) série diffusée depuis 2010. Met en scène une histoire d’amour entre Lucas, son clone et une belle jeune femme exotique car « arabe », Jade.
Prince sur son cheval, émir du pétrole, bellâtre caractérisé par son romantisme et sa douceur avec les femmes, par opposition au machiste latino – la violence conjugale est effectivement un thème majeur – l’arabo-musulman jouit d’une représentation favorable (à côté de formes non moins certaines de xénophobie).
Cette dernière est encouragée par les réussites spectaculaires d’un Carlos Slim et autres hommes d’affaires d’origine du Levant, que l’on retrouve d’un pays à l’autre, en politique ou dans le mécénat. Ceci est aussi répercuté par les sites musulmans.
La valorisation, qui part d’une ambivalence liée à la mise en avant d’une source arabe de l’identité espagnole des Latinos, va jusqu’à la « glamourisation ». ■ [Série suite et fin demain].
Monseigneur le Duc de Vendôme, nouveau Chef de la Maison de France à la suite du décès de son père, le Comte de Paris, survenu le 21 janvier, doit être connu des Français et, naturellement, des royalistes eux-mêmes. Y contribuer nous paraît être une action utile. Notamment dans un contexte où les Français ont le sentiment d'une absence flagrante de légitimité à la tête du Pays. Les obsèques du Comte de Paris se dérouleront à Dreux samedi 2 février. Dans les jours qui viennent, nous nous proposons de mettre en ligne des documents permettant de retrouver où découvrir la biographie, la pensée, ou la personnalité même du Chef de la Maison de France. Voici le premier de ces documents : un entretien donné à TV Libertés, fin 2017. Bonne écoute !■Lafautearousseau
Le 30 octobre 2017, le prince Jean de France, Duc de Vendôme était sur TV Libertés.
Présentation de TV Libertés
Jean d’Orléans, duc de Vendôme, a pour devise : « Je pense en prince chrétien, j’agis en prince français ». Celui qui se veut l’héritier des 40 rois de France s’exprime très rarement à la télévision. Il a choisi TV Libertés pour évoquer son parcours, la restauration de la monarchie mais aussi le président Macron ou la Vème République finissante.
Emmanuel Macron et le gouvernement d’Edouard Philippe se piquent de rétablir la vérité et de bannir les mensonges. Leurs propres paroles, leurs omissions, les angles morts de leurs politiques et même les mesures qu’ils annoncent révèlent pourtant une manière singulière de concevoir la vérité.
En présentant ses vœux aux Français, le président de la République a tellement insisté sur ce qui n’est qu’un truisme que l’on peut se demander si ce n’est pas « la poule qui a fait l’œuf qui chante ». Il s’agit là, pour lui, d’une idée récurrente qui l’a conduit, entre autres, à la fameuse loi sur les « fake news¹ ». Car, pour répondre à la lancinante question de Pilate, « qu’est-ce que la vérité ? », il faut désormais se référer au George Orwell de 1984.
Vérité et mensonge sur la responsabilité du Gouvernement
Comme chacun le sait, la révolte des Gilets jaunes a explosé avec la mise en place d’une nouvelle taxe sur les carburants. Le gouvernement ne pouvait pas faire autrement que de mettre cette taxe en vigueur puisque ce sont les Français qui, par leur mode de vie, par leur recours insensé à la voiture pour se déplacer, par leur choix d’aller habiter loin de leur lieu de travail et des écoles de leurs enfants dans des zone où les transports en commun ont été supprimés faute de rentabilité, sont responsables de la pollution qui s’ensuit et donc du réchauffement climatique.
Si les impôts ne sont pas suffisants pour couvrir les dépenses c’est parce que les grands groupes multinationaux, les artistes, les sportifs et les patrons qui gagnent en un an ce que les représentants des classes moyennes ne gagneront pas pendant toute leur vie, ne payent pas suffisamment d’impôts en France. Le Pouvoir exécutif actuel ne peut quand même pas être tenu pour responsable des lois fiscales (nationales et internationales) qu’il n’a fait qu’accentuer et dont ses représentants, les députés et les sénateurs bénéficient aussi.
Si Monsieur Philippe, à son corps défendant, a dû céder sur certaines revendications qui ont fait boule de neige et mettent à mal le budget prévisionnel, c’est parce que le mouvement de révolte, non encadré par des syndicats qui ne représentent plus grand-chose, n’a pas pourri aussi vite qu’on pouvait l’espérer. Pourtant, on n’avait pas lésiné sur les mises en garde médiatiques, l’emploi des gaz lacrymogènes, les gardes à vue et les condamnations en comparution immédiate.
Les membres du gouvernement, trop intelligents, trop subtils, ne sont pas responsables du fait que ce peuple de Gaulois est réfractaire au progrès et aux réformes, bref au changement.
Vérité ou mensonge sur l’état de l’économie
Les rentrées fiscales prévues par le Gouvernement ont été calculées avec un taux de croissance de 1,7 % en 2018 et en 2019, pour être approuvées par la Commission européenne. Que la Banque de France ait constaté, dans ses études de conjoncture que la croissance réelle, pendant les trois premiers trimestres de 2018, soit d’à peine 0,7 %, ce n’est pas grave car si l’économie française connaît un passage à vide, c’est la responsabilité des Gilets jaunes qui ont empêché les citoyens d’aller acheter des produits venus de Chine, pour fêter dignement la fin de l’année. Qu’importe que le déficit public estimé pour l’exécution du budget reste attendu à 86,7 milliards d’euros alors que celui enregistré sur les neuf premiers mois était déjà de 104,9 milliards ?
Le Pouvoir actuel ne peut quand même pas être tenu pour responsable des lois fiscales qu’il n’a fait qu’accentuer !
« Tout va très bien, Monsieur le petit marquis » : le marché de l’automobile s’est bien comporté en 2018, tiré notamment par les ventes de voitures françaises. Pensez donc, si la croissance du nombre de voitures neuves vendues s’établit à 2,97 %, c’est grâce au groupe Peugeot dont les ventes ont bondi de plus de 13,3 %. Qu’importe que cette augmentation provienne des voitures Opel/Vauxhall, qui n’y sont comptabilisées que depuis la mi-2017 ? Ne parlons donc pas de Renault qui, avant même que n’éclate l’affaire Carlos Ghosn, n’avait vu ses ventes augmenter que de 2,48% (moins bien que l’ensemble du marché). Quant aux ventes du mois de décembre, il est trop tôt pour tirer les conclusions d’une chute de près de 20% ; n’en parlons pas.
Il ne convient pas non plus d’évoquer ici la question de la réforme des retraites puisque notre régime par répartition attribue des droits en fonction des cotisations vieillesse des actifs du moment et ne permet en rien de préparer sa propre retraite future. Un euro cotisé ne peut donc pas donner en tout temps le même montant de droit à la retraite. Comme le disait Alfred Sauvy, « nous ne préparons pas nos retraites par nos cotisations mais par nos enfants ». Pas grave, dit-on, puisque les migrants viendront travailler en lieux et places des enfants que les Français n’ont pas eus. Il faudra d’ici là qu’ils deviennent plus productifs car force est de constater qu’aujourd’hui le taux de chômage est de 9,1 % pour les natifs, contre 20 % pour les néo-migrants et 23 % pour ceux de la deuxième génération.
Vérité et mensonge sur la démocratie
Comme chacun le sait, dans un système démocratique la loi est l’émanation de la volonté du peuple qui la vote par ses représentants. C’est d’ailleurs à cela que servent les élections législatives qui reviennent tous les cinq ans. Mais, outre le fait que de nombreuses lois ne sont que la transposition de règlements venant de Bruxelles, les députés ne représentent plus le peuple. Élus dans la foulée des élections présidentielles et pour la même durée de mandat que le président, ils font campagne, non pour représenter le peuple, mais pour donner une majorité au président et mettre ainsi dans ses mains, à côté du pouvoir exécutif, la réalité du pouvoir législatif. Les députés sont donc devenus les véritables missi dominici du chef de l’État et si l’un d’entre eux ose ne pas voter les lois proposées par celui-là, il est exclu du groupe parlementaire présidentiel et n’aura donc plus les moyens financiers de briguer un nouveau mandat. D’ailleurs, le président du groupe parlementaire présidentiel, en bon pédagogue, est chargé de veiller à ce que tous les députés utilisent les mêmes « éléments de langage ».
On feint de continuer à croire que, par ses représentants, le peuple consent à l’impôt. Mais c’est oublier que plus de la moitié des électeurs ne payent pas d’impôt direct et que les plus fortunés savent qu’ils peuvent compter sur la complexité des lois fiscales préparées par les hauts fonctionnaires de Bercy pour trouver, avec l’aide des cabinets d’avocats internationaux, les moyens d’éviter la spoliation. Pourtant le montant des impôts directs perçus augmentent. Mais c’est un nombre de plus en plus restreint – les plus productifs mais aussi les moins représentés – qui supportent une facture toujours plus lourde.
Il était important qu’en présentant ses vœux aux Français, le président leur dise que « l’on ne bâtit rien sur des mensonges ». Car, si l’on regarde le passé de la Cinquième République, on constate que le mensonge a été omniprésent et qu’elle s’est pourtant maintenue. Mais pour cela, avec l’aide du Conseil constitutionnel, elle a souvent changé le sens des mots : le mariage n’est plus, comme il l’a été pendant des millénaires, l’union d’un homme et d’une femme mais le contrat passé entre des individus qui s’aiment ! Il semblerait désormais que ce que l’on appelait autrefois un « régime policier » s’appelle maintenant un « État de droit »… et ainsi de suite. N’est-ce pas ce changement-là que les Français attendent ? Alexis de Tocqueville avait raison quand il disait, en regardant le fonctionnement de la démocratie en Amérique : « l’omnipotence de la majorité, en même temps qu’elle favorise le despotisme légal du législateur, favorise aussi l’arbitraire du magistrat. La majorité étant maîtresse absolue de faire la loi et d’en surveiller l’exécution, ayant un égal contrôle sur les gouvernants et les gouvernés, regarde les fonctionnaires publics comme ses agents passifs, et se repose volontiers sur eux du soin de servir leur dessein ».
Sans ce changement fondamental, on ne peut que constater avec le général de Villiers que « l’État n’est plus au service de la Nation, c’est la Nation qui est au service de l’État ». Comment, dans ces conditions rétablir la confiance nécessaire qui doit exister entre les dirigeants et les dirigés ? Cela ne peut se faire par le mensonge.■
1. Ce type de mensonge est désigné par une expression qui n’appartient pas à la langue française… ni à sa culture ?
Novembre 2018 : Sylvie Taussig à 4 500 m d'altitude dans les Andes du Pérou
Par Péroncel-Hugoz
Incroyable, indéfinissable, inclassable Sylvie Taussig, ce petit bout de femme française, cette mère de famille moderne mais rangée, et qui est bonne sur tous les sujets qu’elle aborde !
Cela, évidemment, ne lui donne pas que des amis, surtout dans le monde universitaire, incroyablement envieux envers ceux qui, en ce milieu, sortent des clous par leur singularité.
Jésus et Épicure
Sylvie Taussig a d’abord forgé sa plume avec Gassendi (Photo), ce philosophe méridional du Grand Siècle qui voulait (et pourquoi pas ?) montrer que Jésus et Épicure étaient compatibles ; elle a ensuite publié des romans oniriques à l’écriture décoiffante ; elle nous a donné un plus classique Richelieu mais débordant de vie et qui montrait également que le grand cardinal-ministre de Louis XIII, fut, en toute discrétion, un bon prêtre ; ensuite elle contribua à soulever le voile, c’est le cas de le dire, sur l’islamisation de moins en moins rampante qui avance inexorablement dans notre pays, depuis plus de 30 ans ; elle joua alors un rôle moteur dans un hors-série de la revue Cités, en 2004, l’Islam en France (une nuée de contributaires les plus divers dans un volume de 725 pages qui a fait date) ; sur cette lancée islamologique, Sylvie Taussig est partie comme chargée de mission du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), en Amérique latino-amérindienne, basée dans la province mexicaine puis à Cuzco, au cœur du Pérou inca. Elle a opéré, sous ces latitudes, des découvertes absolument inattendues sur le recul du catholicisme*, non seulement devant les évangéliques, bras armé et financé par l’hégémonie étatsunienne dans la région (cela on le savait)** mais désormais, et ça c’est la découverte de S. Taussig, l’Islam grignote aussi l’ex-monopole catholique sud-américain.
L’Islam coranisateur
Et l’Islam coranisateur, en Amérique du Sud, attire une majorité de femmes. Pourquoi, alors que la religion de Mahomet passe pour être « anti-femmes » ? Parce que les ultra-féministes latino-américaines ont massivement tapé sur le machisme latin, qui n’est en fait qu’un mot dépréciatif pour désigner cette vertu qu’est la virilité. Voulant de « vrais hommes », nombre de Sud-américaines se sont tournées vers des mâles arabes… Merci mesdames Bachelet, Kirchner, Roussef et cie !
Sur ce phénomène inédit et passablement inquiétant pour l’Eglise (que fait notre pape italo-argentin ? Il vante l’accueil des musulmans en Europe !)
Nous proposerons demain à nos suiveurs un article fouillé de S. Taussig paru récemment dans la revue internationale en ligne The Conversation. Créée en 2011 en Australie, ce site est vite devenu le rendez-vous de la fine fleur de l’intelligentsia universitaire mondiale, et il dispose maintenant d’une version francophone, d’où nous avons ramené cet article. Bonne lecture !■ [Série à suivre demain et après-demain].
* Voir l’article de S. Taussig sur « la théologie musulmane de la libération » in les Temps modernes N° 700, octobre-décembre 2018.
** Voir notamment notre Petit journal lusitan (Domens 2001, Privat-Le Rocher 2007)
Mini-glossaire arabe
Habibi: Mon chéri
Fatiha: Sourate d’ouverture du Coran servant à marier des couples musulmans; Fatiha est aussi un prénom féminin assez répondu parmi les mahométans.