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Actualité Europe - Page 47

  • Retour à Barcelone : Ce qu'en pense Mathieu Bock-Côté

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Cette tribune [24.08] est de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal. Il revient ici avec de justes réflexions et des inquiétudes, bien-sûr, fondées, sur la tragédie de Barcelone et du terrorisme en général, dont nous avons nous-mêmes traité par deux fois. [Voir liens en fin d'article].   LFAR  

     

    501680460.5.jpgOn a peu parlé, ou du moins, trop peu parlé des attentats de Barcelone.

    Quinze personnes sont mortes, plus d’une centaine sont blessées. Pourtant, une fois la nouvelle connue, nous sommes vite passés à autre chose.

    Peut-être est-ce parce que nous sommes désormais habitués à la violence islamiste ? Autour de dix morts, on ne veut y voir qu’un fait divers. À cinquante morts, on est prêt à s’y intéresser quelques jours. 

    Nous sommes blasés. Nous ne parvenons même plus à nous révolter. Certains s’en réjouissent : ce serait une manière de vaincre le terrorisme que de faire comme s’il n’existait pas.

    C’est la stratégie de l’autruche.

    Terrorisme

    Et pourtant, cet attentat marque une étape supplémentaire dans la guerre de l’islamisme contre l’Occident.

    Il nous rappelle d’abord une chose : tous les peuples sont visés. Même les Catalans le sont. Personne ne peut se croire à l’abri.

    Et les islamistes misent aussi sur le meurtre de masse. Ils sont dans une logique d’éradication. Hommes, femmes, enfants, tous peuvent crever, s’ils sont d’Occident.

    Quand une voiture fonce dans une masse humaine, elle ne fait pas de discrimination : elle écrase sans nuance.

    Mais il y avait quelque chose de plus dans cet attentat. Les terroristes avaient aussi prévu de s’en prendre à la Sagrada Familia, la cathédrale mythique de Barcelone.

    On aura beau tout faire pour relativiser les événements, il faut en convenir : dans la tête des islamistes, c’est une guerre de religion qui se mène. Il s’agit de conquérir l’Europe, de la soumettre, d’y imposer l’islam et d’éradiquer les traces du christianisme.

    Dans leur esprit, il s’agit de nous imposer leur Dieu, de nous y soumettre. Pour eux, le terrorisme n’est qu’un moyen. D’ailleurs, bien des islamistes le condamnent, mais espèrent néanmoins établir une domination globale. C’est une question de stratégie.

    Pourquoi détruire une cathédrale ? Pour humilier l’Europe, et pour faire comprendre aux Européens qu’ils ne sont plus chez eux. Pour faire comprendre qu’une civilisation doit disparaître et qu’une autre doit s’édifier sur les ruines d’un vieux monde épuisé.

    On nous dira que les islamistes ont peu de chances de réussir leur coup. Ce qui est certain, c’est qu’ils peuvent faire d’immenses dommages à notre civilisation et semer la terreur partout où ils passent.

    Je crains qu’un jour, ils ne parviennent à dynamiter la Sagrada Familia, Notre-Dame de Paris ou la cathédrale de Strasbourg. Un jour, ils détruiront un symbole sacré de notre civilisation.

    Occident

    Comment réagirons-nous ?

    La question, dès lors, semble simple, même si elle ne l’est pas.

    Au nom de quoi pouvons-nous nous battre ? Au nom des seuls droits de l’individu ? C’est terriblement insuffisant.

    Au nom de notre prospérité ? Cela manque d’âme.

    Au nom d’une religion ? Ce n’est plus possible. La foi est chose intime. Nous ne sommes plus au temps des croisades.

    Au nom d’une civilisation, de son histoire, de son héritage, des peuples qui l’habitent ? Oui. Mais encore faut-il la comprendre. Encore faut-il vraiment réapprendre à l’aimer.  

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

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  • Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [2]

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgOn sait que, sous diverses formes et une plus ou moins grande extension, la domination de l’Islam sur l’Espagne a duré presque huit siècles. Jusqu’à ce que la prise de Grenade, en 1492, achève la Reconquista. 

    Publié le 12.06.2009 - Actualisé (extraits) le 27.08.2017

    El rey.jpgL'expulsion des Morisques d'Espagne

    Cet article évoque un exemple historique : l'expulsion des Morisques d'Espagne, qui fut promulguée par Philippe III d'Espagne, le 22 septembre 1609. Plus d’un siècle après la chute de Grenade.

    Et l'on verra que, sur deux points tout à fait majeurs, parler de l'Espagne de 1609 revient, sous plusieurs aspects, à parler de la France d’aujourd'hui, tant sont grandes, au point d'en être surprenantes, les ressemblances entre les deux situations*. 

    Les Morisques d'Espagne étaient ces descendants des populations d'origine musulmane converties au Christianisme par le décret des Rois catholiques du 14 février 1502. Parmi eux, il y avait des Arabes, des Berbères, mais également une grande majorité d'Espagnols qui s'étaient convertis depuis des siècles à l'Islam.

    Plus d'un siècle après leur conversion forcée au Christianisme, et bien que devenus, à force de métissage, physiquement indiscernables des « vieux chrétiens », une grande partie des Morisques se maintenait comme un groupe social cloisonné du reste de la société espagnole en dépit de la perte de l'usage de la langue arabe au bénéfice du castillan et de sa connaissance très pauvre des rites de l'Islam, religion que beaucoup continuaient toutefois à pratiquer en secret.   

    femme morisque de Grenade 3.jpgEn 1568-1571 eut lieu la Rébellion des Alpujarras, menée par les Morisques de Grenade (le dernier territoire à avoir été reconquis par les Espagnols, en 1492, ce qui mit un terme aux presque huit siècles de Reconquista). L'opinion selon laquelle cette minorité religieuse constituait un véritable problème de sécurité nationale gagna alors, régulièrement, du terrain. [Illustration : femme morisque de Grenade]. Les morisques étaient couramment soupçonnés de complicité avec les Turcs, les pirates barbaresques qui pillaient périodiquement le littoral espagnol, ou même avec les Français. Mais surtout l'année 1604 marqua le début d'une récession économique dans la péninsule, conséquence d'une première baisse dans l'arrivée des ressources du Nouveau Monde. La dégradation des conditions de vie des Chrétiens les mena à considérer avec défiance celles des Morisques.

    C’est là un premier élément de ressemblance frappant entre les deux époques et les deux pays : la crise économique .

    La répartition des Morisques à l'intérieur de l'Espagne était assez irrégulière : si leur présence était négligeable en Castille et dans tout le nord/nord-ouest, ainsi qu'en Catalogne, ils représentaient environ le cinquième de la population de l'Aragon, le tiers de la population du royaume de Valence, et plus de 55% dans le royaume de Grenade. Selon les estimations, leur nombre pouvait s'élever - au minimum - à environ 325 000 membres et - au maximum - jusqu'à un million, sur un total d'approximativement 8,5 millions d'habitants. Mais il faut noter que leur taux de croissance démographique était nettement supérieur à celui des Chrétiens.

    Mais voici le deuxième élément de ressemblance frappante entre l'Espagne de 1609 et la France de 2017 : contrairement à ce que l'on pourrait penser, l'expulsion des Morisques ne faisait pas du tout l'unanimité dans l'opinion publique de l'époque. En clair, il y avait des partisans (et nombreux, et farouches) de la présence de ces populations en Espagne. Et pour quelle(s) raison(s) ? Tout simplement parce que - pour ne parler que d'elles - les noblesses aragonaises et valenciennes profitaient de cet état de fait, particulièrement en termes de main-d'œuvre sur leurs terres. La classe paysanne, cependant, voyait les morisques d'un mauvais œil et les considérait comme des rivaux. Ne retrouve-t-on pas là nos patrons véreux d'aujourd'hui, qui ont fait le choix de compromettre l'avenir économique du pays, dans le but d'augmenter leurs profits immédiats, grâce à une main d'œuvre bon marché (ce que nous traduisons par chair à profit…), plutôt que d'investir dans la Recherche et préparer l'avenir par les investissements ?... Et, parallèlement, le petit peuple qui voit d'un mauvais œil ces concurrents sur un marché du travail qui se rétrécit ? (Voir les récentes manifestations ouvrières en Angleterre pour le travail anglais aux anglais...) 

    Jusqu'en 1608 la politique menée envers les Morisques avait été celle de la conversion, bien qu'il y ait eu quelques tentatives de politiques plus radicales de la part de Charles Ier (c'est-à-dire Charles Quint, le même roi étant Charles Premier d'Espagne et Charles V, empereur d'Allemagne) et de son fils Philippe II, respectivement en 1526 et 1582. Ce n'est cependant qu'à partir de 1608 que le Conseil d'État commença à envisager sérieusement le choix de l'expulsion, pour la recommander au souverain l'année suivante.

    Le déroulement de l'expulsion dans l'ensemble des royaumes espagnols se prolongea jusqu'en 1614. Le nombre de personnes ainsi concernées varie, comme nous l'avons vu plus haut, entre 300 000 (fourchette basse) et 1.000.000 (fourchette haute).          

    Valence.jpgIl fut décidé de commencer par Valence (ci-contre), la zone la plus concernée par la mesure. Les préparatifs furent menés dans le plus grand secret. À partir du mois de septembre des régiments d'infanterie, les tercios, venus d'Italie prirent position dans le nord et le sud du royaume de Valence et le 22 du même mois le vice-roi ordonna la publication du décret. (Ceux gravure d'époque de Vicente Carducho, Musée du Prado..jpgdont parlera Hugo : « la redoutable infanterie espagnole » - Ci-contre, gravure d'époque de Vicente Carducho, Musée du Prado. On y voit bien la présence des troupes, à droite..

    L'aristocratie valencienne se réunit avec des représentants du gouvernement pour protester contre l'expulsion qui supposait une diminution significative de ses revenus, mais l'opposition faiblit avec la promesse de récupérer une part des propriétés terriennes des Morisques. On permit à ces derniers de prendre tout ce qu'ils pouvaient emporter, mais leurs maisons et terrains furent octroyés à leurs seigneurs, sous peine de mort en cas d'incendie ou de destruction avant le transfert des biens.         

    À partir du 30 septembre, ils furent menés aux différents ports du royaume, où on les obligea même à payer le trajet. Les premiers Morisques furent transportés vers Oran et les ports de l'Oranie, où ils furent quelquefois fort mal reçus et parfois même attaqués par les autochtones. Ceci causa de grandes craintes parmi la population morisque n'ayant pas encore été déportée, et le 20 octobre se produisit un soulèvement contre l'expulsion. Les rebelles furent vaincus en novembre et l'expulsion des Morisques valenciens fut menée à terme.

    Au début de 1610 eut lieu l'expulsion des Morisques aragonais, suivie en septembre par celle des catalans....

    On remarquera que nous nous bornons, ici, à rappeler un fait historique, et que notre but n'est pas de porter un jugement de valeur. Nous nous contentons de constater, à travers cet exemple, que si et quand un gouvernement, un Etat, un pays, décide, pour telle ou telle raison, d'expulser, il peut le faire, et que cela s'est vu dans l'histoire.... C'est une question de volonté politique. (A suivre)    •   

    * Cette comparaison presque absolue que l’on peut faire, sur deux points essentiels, entre la situation de l’Espagne d’alors et celle de la France d’aujourd’hui peut d'ailleurs s'étendre aussi, plus généralement, à l’Europe ; et, plus généralement encore, à l’ensemble du monde blanc...    

     

    Pere Oromig, Embarquement des Morisques au Grao de Valence.jpg

    Pere Oromig, Embarquement des Morisques au Grao de Valence

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    Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [1]

  • Histoire & Actualité • Regards sur les rapports Islam-Europe depuis treize siècles [1]

    Détroit de Gibraltar, vue satellite

     

    Publié le 21.06.2009 - Actualisé (extraits) le 26.08.2017

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgIl s’agit ici - l'actualité nous y invite - de réfléchir, avec un certain recul et de façon, bien-sûr, non exhaustive, sur ce que sont, au fond, les rapports entre l'Islam et l'Europe (la Chrétienté, l'Occident) depuis treize siècles. 

    Ce que nous vivons aujourd'hui n'est pas inédit

    On a souvent tendance, en effet, à s'imaginer que ce que l'on vit est inédit ; que l'on est la première génération à être confrontée à tel ou tel problème... qui se poserait pour la première fois.

    C'est, très souvent, une grossière erreur. Les générations passées ont presque toujours été confrontées aux mêmes difficultés et ce que nous vivons, d'autres l'ont vécu avant nous. La forme, les apparences extérieures, l'habillage, changent, mais, en ce qui concerne le cœur des problèmes, comme le dit le vieil adage, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.

    Ainsi en est-il des rapports entre le monde européen et l'Islam, que ces rapports soient conflictuels ou non. Certains voient une grande nouveauté dans l'irruption de l'Islam, d'un certain Islam en Europe. Et, certes, si l'on ne se réfère qu'au temps court de l'Histoire, il y a bel et bien une irruption de l'Islam dans notre quotidien et c'est bel et bien une nouveauté : nos parents et nos grands-parents n'ont jamais vu les rues que nous voyons, c'est clair. Mais, si l'on remonte plus loin dans le temps, force est de constater que l'Europe a été confrontée deux fois déjà à une invasion musulmane. Ce que nous voyons, subissons aujourd'hui n'étant, en somme, qu'une troisième tentative.

    Si nous sommes - car il faut l'être - extrêmement inquiets de ce qui se passe, de ce à quoi nous assistons, il faut bien se dire que l'Europe en a vu d'autres ! Donc, pessimistes actifs, oui (et le plus actifs possible, mieux vaut agir que geindre), découragés et battus d'avance, certainement pas...

    Voyons quelques points d’Histoire, ici aux premiers siècles de l’Islam.

    L'Europe a été conquise militairement - en partie du moins – déjà deux fois par l'Islam.

    772502352.jpgLa première invasion, par le sud-ouest et l'Espagne

    A partir de 711, ne rencontrant qu'une monarchie wisigothique très affaiblie par toutes sortes de dissensions internes, les Maures envahirent en effet sans peine la péninsule ibérique, qu'ils conquirent presque entièrement, avant de passer en France, où ils suivirent en gros deux routes très différentes : l'une vers le sud-est et la Provence, l'autre plein Nord / Nord-Ouest, vers Poitiers. 

    En Provence, leur souvenir reste dans la toponymie de certains lieux, comme La Garde Freinet, ou le Massif des Maures, et dans certaines légendes locales, comme celle de la Chèvre d'or (la Cabro d'or), dans la région des Baux-de-Provence. Mais ils ne laissèrent aucune trace durable ni profonde, d'aucune sorte.

    Leur incursion dans le Nord, dans le but de piller le riche monastère de Saint Martin de Tours, ne leur sera pas bénéfique : ils seront défaits à Poitiers par Charles Martel, en 731 ou 732. Et là non plus, ils ne laissèrent aucune trace.

    Il ne s'agissait pas d'Arabes, comme on le croit souvent, (les Arabes n'ont jamais envahi l'Espagne, encore moins la France) mais de guerriers musulmans venus des anciennes provinces romaines de l'Afrique et de la Mauritanie (en gros, l'actuel Maroc), conquises par l'Islam à partir du VII° siècle. Ce qui est vrai, par contre, c'est que ces tribus de guerriers - la masse des envahisseurs -  avaient bien à leur tête des Émirs arabes, chassés de Syrie lors d'une révolution de palais, ayant mis fin au califat de la tribu des Omeyades. Ceux-ci, pour sauver leur tête, partirent se réfugier aux extrémités de leur ex-empire, le plus loin possible de ceux qui les avaient chassés, et souhaitaient les exterminer : au Maroc, là où le soleil se couche (c'est l'origine du mot Maghreb). D'où la confusion fréquente, dans l'imaginaire collectif.  

    810507042.jpgLes troupes que commandaient ces Émirs arabes, venus donc de Syrie, étaient essentiellement les tribus des Almoravides (ci-contre) - contre lesquelles lutta le Cid - puis celles des Almohades - contre lesquels la chrétienté européenne, unie face au danger - remporta la victoire décisive de Las Navas de Tolosa, en 1212, un an avant Muret (Croisade des Albigeois), et deux ans avant Bouvines. 

    Ces troupes musulmanes firent donc chuter en moins de dix ans la monarchie wisigothique, et toute la péninsule se retrouva sous la botte musulmane. Toute, sauf précisément le « rincon sagrado » du Pays Basque et des Asturies. Protégé par ses montagnes (« Haut sont les monts, et ténébreux et grands » lit-on dans la Chanson de Roland) et par l'énergie farouche de ses guerriers (Charlemagne en fit l'expérience, à Roncevaux), le nord montagneux de l'Espagne, la Cordillère Cantabrique ne connut pas - du moins pas d'une façon durable et effective - la domination du Croissant. (A suivre)  •

  • De Barcelone à Rotterdam ...

    Turku, sur la Baltique, dans la lointaine Finlande

     

    En deux mots.jpgAinsi de Barcelone à Rotterdam, en passant par Paris, de l'Espagne aux Pays-Bas, axe historique s'il en est, de Londres à Berlin, de Nice à Birmingham ou à Turku, sur la Baltique, dans la lointaine Finlande, se dessine aujourd'hui toute une cartographie de la nouvelle offensive de l'Islam contre l'Europe, sans plus laisser beaucoup d'espaces, de peuples, d'Etats,  à l'écart de la menace, à l'abri des objectifs et des coups islamistes. C'est aujourd'hui le continent européen qui est globalement visé. 

    L'Europe doit s'y résigner, l'admettre, en prendre conscience : une guerre lui a été déclarée, lui est menée, sans-doute d'un type nouveau à l'ère contemporaine, mais une guerre tout de même, dont le front n'est pas une ligne discernable, dont les combattants ne portent pas l'uniforme d'une armée régulière, sont dissimulés, mobiles, imprévisibles, et peuvent frapper n'importe où, n'importe qui. 

    Cette guerre, on le sait, peut durer longtemps, elle oppose des adversaires inégaux, les islamistes étant plus déterminés à nous agresser, nous vaincre et nous soumettre, que nous à les mettre hors d'état de nuire, plus sûrs de leur cause que nous de la nôtre. 

    Dans ce combat, malgré la disproportion des forces en présence - qui est bien-sûr en notre faveur : les terroristes ressortent rarement vivants de leurs entreprises, les forces de l'ordre les tuent presque à tout coup - notre faiblesse pour l'essentiel est de deux ordres : 

    1. L'extrême fragilité de notre « civilisation » de type postmoderne, déracinée, décervelée, déculturée, atomisée et au sens profond démoralisée, sans fierté, sans convictions, petites ou grandes. Et la liste n'est pas close. 

    2. L'extrême débilité de nos institutions politiques et des hommes qui les incarnent. (Ce qui inclut les femmes). 

    A de rares exceptions près, toutes à l'Est, cette constatation vaut pour l'ensemble de l'Europe, à commencer par le semble-couple franco-allemand. La chancelière Merkel - à qui l'on a attribué, y compris parmi nous, bien plus de qualités politiques qu'elle n'en a vraiment - l'a amplement démontré lorsqu'elle a appelé plus d'un million de migrants à entrer en Europe. A la vérité, la médiocrité des dirigeants européens fait presque pitié.

    Ainsi, nous ne comprendrons rien à la lutte antiterroriste, nous ne la mènerons pas efficacement, tant que nous ne nous rendrons pas compte que le mal est plus en nous qu'en nos assaillants ; tant que nous continuerons à vociférer stupidement en priorité contre l'islam sans nous apercevoir que le mal principal est d'abord en nous-mêmes. 

    Cette nécessaire autocritique, nous devons l'accomplir non pas comme une repentance vulgaire, au sens de la doxa, mais au contraire pour retrouver, revivifier, notre fond vrai. Celui qui nous vient de la lointaine Histoire française et européenne, car au delà de la hideuse caricature bruxelloise, l'Europe, aujourd'hui, se retrouve d'une certaine manière unie contre un danger commun, comme il lui est déjà arrivé de l'être, en d'autres temps, sinon pareils, du moins semblables.   

    Ce n'est pas une équation simple, mais elle est vraie : sans un retournement politique et social profond, qui remette en cause jusqu'à nos démocraties sous leur forme européenne actuelle et nos sociétés version postmoderne, nos chances de sortir, rapidement ou pas, vainqueurs des islamistes sont bien faibles et sans portée.  

     Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant :

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Barcelone : « No tinc por »

    La galère de Don Juan d'Autriche au Musée Maritime de Barcelone 

     

    En deux mots.jpgL'attentat de Barcelone - réplique des précédents à travers le monde, sur lesquels tout a déjà été dit - a donné aux médias l'occasion de diffuser leur dispositif de propagande idéologique habituel et, en appui, les images qui correspondent. Ce ne sont que des clichés rebattus.

    Ainsi, l'on n'a pas manqué de présenter Barcelone comme capitale du tourisme, au sens postmoderne - celui de l'homme au bermuda, ainsi nommé par Philippe Murray - et du « festivisme » comme idéal et religion du temps. Barcelone, en somme, ce serait un grand Bataclan, pour fête servile.

    Pour qui est concerné, Barcelone est en effet cela - qui reçoit 8 millions de touristes / an (3 à 4 fois sa population), dans une Espagne dont 20% des ressources proviennent du tourisme. Tourisme de masse, s'entend, qui a opéré dans ce pays, au fil du temps, ses ravages d'une ampleur égale à celle que peuvent produire les armes de destruction massive.

    Mais le Barcelone des touristes et des médias n’est pas la ville réelle. Naguère, au contraire de l’autre, on lui reprochait de n'être qu'une cité populeuse et laborieuse, marquée par le sérieux sans fantaisie du peuple catalan traditionnel. Le panache, le brillant, étaient à Séville ou à Madrid, où s'allument les feux aristocratiques de l'Espagne.  Les Catalans, de leur côté, travailleurs et bourgeois, prétendaient nourrir par leur seul travail le reste de l'Espagne dite paresseuse, exception faite pour les Basques, frères de labeur.

    Cette Barcelone subsiste, bien entendu, mais son peuple a déserté les Ramblas, n'y fait plus son paseo comme au temps jadis. Les Ramblas, à vrai dire, il les a abandonnées au tourisme interlope et à ses trafics. Et, in fine, aux Marocains terroristes qui y ont tué quatorze personnes et blessé cent autres. Principalement des étrangers.

    La réaction populaire ne semble pas avoir été très différente à Barcelone de ce qu'elle est, sous formatage médiatique, partout ailleurs : fleurs, peluches, bougies, pleurs etc.

    sagrada-familia-private-tour-independent-interior-visit-3780e.jpgCependant, tout Barcelone et au-delà s’est retrouvé dimanche, pour une Messe solennelle à la Sagrada Familia, autour du roi Philippe VI, de son premier ministre Rajoy, et, nonobstant l'indépendantisme catalan, du très contestable président de la Généralité, Puigdemont. 

    A la Sagrada Familia, donc, l'emblématique et improbable basilique toujours inachevée, imaginée par Antoni Gaudi à la fin du XIXe siècle, produit de sa passion mystique, d'un évangélisme profond et savant, d'un catholicisme ardent et des canons souvent excentriques de l’Art Nouveau.

    Ainsi le terrorisme islamique a-t-il eu d’autres conséquences que prévu : montrer une certaine dissociation entre une Espagne réelle, Catalogne incluse, pas vraiment disparue et celle des inévitables festifs mondialisés, ainsi que leurs fournisseurs en plaisirs vulgaires de tous ordres ; faire apparaître Barcelone pour ce qu’elle est : une grande ville d’Espagne, à coup sûr selon la modalité catalane, mais, qu’elle le veuille ou non, indéniablement espagnole ; enfin, une population confrontée, comme en d’autres temps, à l’agression de l’Islam, dont un imam tapi loin de là, à Ripoll, au fin fond des Pyrénées catalanes, avait préparé son attaque. « No tinc por », je n’ai pas peur, a été le cri de la foule et du roi.   

    Souhaitons donc à la Catalogne, bien qu’elle n’en prenne pas le chemin, de sortir de son tropisme antiespagnol, de calmer son hubris sectaire, de conserver son vieux fond traditionaliste et de mettre un frein à ses inclinations postmodernes naïves, d’ailleurs, et à tout coup, destructrices de ses traditions.

    Souhaitons à l’Espagne de garder son unité. L’Europe d’aujourd’hui est trop affaiblie face aux autres pour se payer le luxe de l’éclatement des grandes nations historiques. Un luxe (si l’on peut dire) dont personne ne profiterait.    

    Souhaitons, enfin, aux Barcelonais comme à toute l’Espagne, de se souvenir, pour aujourd’hui ou pour demain, qu’au Musée Maritime, sur le port de Barcelone, tout en bas des Ramblas, est magnifiquement présentée la galère de Don Juan d’Autriche, ce jeune infant de 24 ans, qui à Lépante, en 1571, à la tête d’une flotte chrétienne, vainquit les Ottomans.  

  • Terrorisme & Société • Barcelone : que les coupables (les vrais) soient enfin dévoilés

     

    Par Javier Portella

    Il s'agit là d'une réflexion à chaud [Boulevard Voltaire, 18.08] qui renvoie la responsabilité première de la vague d'attentats islamiques actuelle vers ceux - gouvernants et prétendues élites - qui ont voulu, organisé, perpétué, l'immigration massive. Cela, nous l'avons écrit de longue date dans Lafautearousseau, notamment dès les premiers attentats qui ont frappé la France. Pour le reste - Barcelone, l'indépendantisme catalan - Javier Portella connaît manifestement son affaire.  LFAR

     

    77dae4cee53d71a6de676a118bdb1379.jpeg.jpgL’ennemi vient encore de frapper à Barcelone, où l’on compte, au moment d’écrire ces lignes, 13 morts et environ 80 blessés, dont certains très graves. Le moment est venu de dévoiler enfin les coupables – les vrais.

    Et les vrais coupables, les coupables premiers, ne sont ni l’Arabe né à Marseille (un certain Driss Oukabir, déjà arrêté), ni les deux autres tués par la police, ni tout le reste de complices… et de commanditaires. Eux ne sont rien d’autre, finalement, que l’ennemi. Et avec l’ennemi qui vous déclare la guerre, les culpabilités n’ont strictement rien à voir. Les prêchi-prêcha de la moralité non plus. Les cierges qui seront bientôt allumés et les peluches qui seront déposées par les Bisounours de toujours, encore moins. Ce n’est pas un attentat qui a été commis hier à Barcelone, c’est une action de guerre commise par un ennemi qui veut nous anéantir : l’empêcher de le faire, l’abattre avant qu’il n’y parvienne, voilà notre devoir le plus simple, le plus élémentaire. Un point, c’est tout.

    Or, ce n’est pas de combattre l’ennemi, c’est de l’accueillir qu’il s’agit pour les véritables coupables de notre déroute. Ce Carles Puigdemont, par exemple, président sécessionniste de la Generalitat de Catalunya (Généralité de Catalogne) qui, lorsque le sang des tués et des blessés est encore tout frais sur les Ramblas de Barcelone, a eu l’outrecuidance de déclarer, après avoir essuyé une larme : « La Catalogne a toujours été terre de paix et d’accueil. Nous ne permettrons pas qu’ils nous empêchent de l’être toujours. »

    Non seulement ils accueillent l’ennemi les bras ouverts, mais voilà que lorsque celui-ci frappe, ils osent encore insister sur leur complicité coupable. Pas la moindre mise en question, pas l’ombre d’une interrogation sur l’impossibilité de la société « multiculturelle » qu’ils ont eu le rêve fou de vouloir bâtir. Et le bâtir en faisant majoritairement appel, en Catalogne, à l’immigration arabe et musulmane, de préférence aux immigrés provenant de l’Amérique espagnole, qui ont, eux, le tort de parler la langue que les séparatistes haïssent et qu’ils voudraient voir disparaître de leur territoire. (C’est, d’ailleurs, peine perdue, car la plupart des « nouveaux Catalans » venus remplacer les anciens finissent, malgré les aides considérables qui leur sont allouées, par apprendre l’espagnol. Que voulez-vous ! Six millions de personnes en Catalogne, face aux 500 millions parlant l’espagnol de par le monde, ça fait quand même une petite différence !).

    C’est pour que les populations visées par les actes de guerre continuent à les considérer comme de simples attentats qu’il faut certes condamner, mais qui ne devraient nous faire tomber ni dans l’islamophobie ni dans le rejet de la fraternité multiculturelle, c’est pour cela que les autorités ont lancé ce soir des appels (inutiles, au demeurant) pour qu’on évite de faire circuler les images les plus frappantes de la tuerie. Mais les images ont circulé et circuleront. La censure n’a jamais empêché la vérité d’éclore ni les peuples de se révolter pour retrouver leur liberté et leur identité bafouées.  

    Écrivain et journaliste espagnol

  • Terrorisme • Après Barcelone & Cambrils : une sage et juste maxime à l'usage des gouvernants ...

     

    Grande conférence de presse annuelle [20.11.2015]

  • Oui, l'Europe et la Russie peuvent se réconcilier

     

    Par Laurence Daziano 

    Depuis la fin de la Guerre froide, les relations entre l'Europe et la Russie demeurent tendues. Dans cette tribune publiée par Figarovox [11.08] Laurence Daziano, montre comment dans le contexte international actuel l'intérêt de l'Europe est de retrouver le chemin de l'entente avec Moscou. Lafautearousseau partage ce point de vue. En revanche, nous n'avons pas la même confiance que Laurence Daziano dans la solidité - retrouvée grâce à l'élection d'Emmanuel Macron ? - du couple franco-allemand. Ceci en raison des disparités qui n'ont cessé de se creuser entre les deux partenaires et de fortes oppositions d'intérêt. De même la vision très européenne si ce n'est européiste de Laurence Daziano pour réaliser l'entente euro-russe à juste titre proposée ici, nous paraît irréaliste. Et pas très gaullienne, non plus, comme en témoigne la référence à Jean Monnet. Si ce rapprochement doit évidemment entraîner l'ensemble européen, à commencer par l'Allemagne, peut-être devrait-il revenir à la France d'en prendre l'initiative, d'y avoir un rôle moteur et déclenchant. Une politique euro-russe à la française, d'initiative française, que la rencontre de Versailles, au lieu de n'être qu'un symbole, aurait préfigurée et qui, alors, prendrait un vrai sens. Qu'attend Macron pour aller à Moscou ?    LFAR

     

    Depuis près de dix ans, l'accroissement des tensions géopolitiques fait peser une épée de Damoclès sur l'Union européenne : crise financière de 2008, crise migratoire, conflit ukrainien, Brexit, élection de Donald Trump à la Maison Blanche qui achève de faire diverger les vues de Washington et de Bruxelles sur de nombreux dossiers. Ce retour en force du fait géopolitique s'est également concrétisé dans une montée inédite des tensions entre les Occidentaux et la Russie depuis la fin de la Guerre froide.

    Cependant, une conjonction de trois facteurs pourrait permettre aux Européens de retrouver, positivement, le chemin d'un destin propre, en quelque sorte une « voie gaulliste » entre l'Ouest et l'Est. D'abord, les « révolutions atlantiques » de Washington et Londres redonnent aux Européens la maîtrise de leur propre destin, y compris en termes sécuritaires. Ensuite, l'élection d'Emmanuel Macron à l'Elysée, qui a stoppé la vague populiste en Europe, ainsi que la probable réélection d'Angela Merkel à la chancellerie, en septembre 2017, redonnent à l'Europe le moteur qui lui manquait : un couple franco-allemand solide. Enfin, la Russie, qui est arrivée à garantir ses objectifs stratégiques en Ukraine et en Syrie, comprend désormais qu'une politique extérieure forte doit également reposer sur une croissance économique solide, à la veille des élections présidentielles de 2018.

    En mai dernier, Angela Merkel ne disait pas autre chose en déclarant, au lendemain du sommet du G7 de Taormina : « Les temps où nous pouvions totalement nous reposer sur d'autres sont en partie révolus. Nous, les Européens, nous devons vraiment prendre en main notre propre destin ». L'élection d'Emmanuel Macron a également consacré une nouvelle impulsion en Europe, en lançant des réformes tant attendues par Berlin et en recevant Vladimir Poutine à Versailles pour discuter, à nouveau, avec notre partenaire russe.

    Inversement, la promulgation le 2 août dernier des sanctions américaines contre la Russie a convaincu les Européens qu'il fallait définir une nouvelle voie stratégique. Washington vient de prendre, contre l'avis de Bruxelles, une série de sanctions qui pourraient toucher les entreprises européennes. Ces nouvelles sanctions, contre la Russie notamment, permettraient à Washington de prononcer des amendes, des restrictions bancaires et l'exclusion des appels d'offres outre-Atlantique à l'encontre des sociétés européennes qui participeraient à la construction de pipelines russes ou qui utiliseraient le dollar comme monnaie de transaction avec la Russie. De facto, ces sanctions interdiraient aux entreprises européennes, engagées dans des projets d'infrastructures en Russie, de poursuivre leur activité aux Etats-Unis.

    La France, déjà échaudée par les sanctions contre BNP Paribas, qui avait dû payer 9 milliards d'euros au Trésor américain en 2014 pour échapper à des poursuites judiciaires, a des intérêts à défendre. Washington utilise les sanctions comme une législation extraterritoriale au détriment des entreprises européennes et au profit des intérêts américains. Ces nouvelles sanctions visent de nombreuses entreprises énergétiques européennes ainsi que les projets de gazoduc à l'instar de Nord Stream 2. Financé en partie par Engie, Nord Stream 2 doit acheminer du gaz russe en Europe via l'Allemagne, alors que les Américains projettent d'exporter leur gaz de schiste, à un coût supérieur, en Europe.

    Dans ce contexte, l'Union européenne, sous l'impulsion du couple franco-allemand, devrait retrouver le chemin d'un dialogue franc et constructif avec Moscou, avec qui nous partageons de nombreux intérêts politiques, économiques, commerciaux et énergétiques, et faciliter les initiatives en ce sens.

    Dans un premier temps, la reprise de ce dialogue pourrait se dérouler à l'occasion d'un sommet «E - Russie » qui adopterait une feuille de route autour de projets concrets pour créer, comme l'avait déclaré en son temps Jean Monnet, des solidarités de fait. Ces solidarités « de fait » concerneraient la réalisation des projets énergétiques communs, mais également les coopérations des industries agro-alimentaires et l'industrie spatiale. Dans ce cadre, l'UE devrait être favorable aux coopérations commerciales en cours, comme Nord Stream 2 et Yamal, et non subordonner leur réalisation à des considérations exclusivement politiques.

    Dans un second temps, les relations russo-européennes pourraient être approfondies à l'occasion de la tenue d'une nouvelle Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE) qui, en 1975, fut à l'origine de la détente et de la perestroïka. Cette conférence, qui pourrait se tenir à Helsinki comme la première, pourrait aborder la question d'un accord commercial de libre-échange UE - Russie, ainsi que la coopération sécuritaire. Bruxelles et Moscou pourraient signer un nouvel Acte final d'Helsinki, permettant de parachever une détente sécuritaire et l'édification de solidarités concrètes dans un espace géographique commun qui se dresserait de Brest à Vladivostok.  

    Laurence Daziano

    Maître de conférences en économie à Sciences Po, Membre du conseil scientifique de la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol).

  • Bravo, l'Italie ! Pas pour Saint-Nazaire ! Pour la Méditerranée !

     

    2910916609.3.jpgQuelles que soient les objurgations morales, les prétentions éthiques, qui surabondent, il était prévisible que face à ce qui est bien une invasion migratoire massive de l'Europe, l'emploi de la force - donc de la force armée - finirait, un jour ou l'autre, par s'imposer.

    Bien entendu, on ne tirerait pas sur les migrants mais l'on chargerait les militaires et les marins de détruire les embarcations destinées à les transporter, de neutraliser les passeurs ; et même de se confronter aux associations de bonnes âmes qui n'ayant de charité que pour l'étranger quel qu'il soit et point du tout pour les populations européennes malheureuses de ne plus se sentir chez elles, d'y perdre leur identité, prêtent assistance à la transhumance migratoire et à ceux qui se sont organisés pour en faire un très lucratif commerce.

    Il devait donc arriver un jour où les choses seraient devenues si graves, si massives et si intenables que l'on devrait y mettre un terme par la force. Il est possible que ce jour soit arrivé. Ou très prêt d'être arrivé.

    C'est ce dont témoigne la réaction italienne en Méditerranée où c'est par la force que les marins italiens refoulent les embarcations des migrants quittant les côtes libyennes; par la force aussi qu'ils bloquent les navires des ONG qui sont en mer pour - en fait - sécuriser et favoriser les passages. Tel le sulfureux Aquarius français ou le l'allemand Juventa. Quant à lui, Médecins Sans Frontières n'est pas seulement en action  pour soigner des malades parmi des populations lointaines mais, en l'occurrence, par idéologie, pour prêter la main aux migrations africaines et orientales vers l'Europe.

    Seulement, l'Italie est à bout. Migrants et ONG sont désormais considérés et traités pour ce qu'ils sont. Des adversaires, des envahisseurs et leurs complices.

    Il y a tout lieu de penser que cette évolution de l'attitude des Européens face à cette invasion tendra graduellement à s'amplifier.

    L'Italie montre la voie parce qu'elle est en première ligne, qu'il y a plusieurs années maintenant qu'elle est saturée d'arrivées massives de migrants, et qu'elle n'en veut plus.

    Le dernier recours, en pareille extrémité, est toujours la force; la force armée. L'Italie s'est décidée à y recourir. Elle ne fait que montrer la voie à l'Europe et l'on ne peut que l'en féliciter.  

  • Europe et dénatalité

    Les conjoints des chefs d'Etat au sommet de l'OTAN, le 25 mai 2017  

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Informé par des statisticiens chrétiens des Etats-Unis, notre chroniqueur s’est penché sur le phénomène de «dénatalité» constaté récemment parmi le haut personnel politique en Europe occidentale.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgL’élection cette année à la présidence française d’Emmanuel Macron (39 ans, né en 1977), le plus jeune chef d’Etat français depuis Napoléon Bonaparte (Premier consul à 30 ans, en 1799) a suscité l’attention de chercheurs catholiques nord-américains, dont le journaliste Phil Lawler, connus pour investiguer dans les affaires intimes de leurs contemporains. Ils en ont déduit, par exemple, que si le président Macron reste marié à son épouse actuelle, Brigitte Trogneux (née en 1953, 64 ans, mère de trois enfants par son mariage précédent avec un certain M. Auzière qu’on donne pour «financier»), il n'aura pas de postérité. 

    Sur cette lancée, la curiosité démographique de nos chrétiens anglo-saxons les a conduits à dresser la liste des grands dirigeants d’Europe occidentale, mariés ou « en couple » - mais sans le moindre enfant. Cette liste est longue ; en voici « les stars » : la chancelière allemande, la Première ministre britannique ainsi que les chefs de gouvernement hollandais, suédois, écossais, italien, etc. Le Grand-Duché de  Luxembourg bat, si l’on ose dire, tous les records avec le tout-puissant président en exercice de la Commission européenne, marié sans postérité, et son compatriote le Premier ministre du minuscule Etat luxembourgeois, époux…d’un autre homme. Cette union officielle entre personnes de même sexe est légale depuis 2015 dans cette monarchie catholique créée en 1867 sur une base historique plus ancienne. 

    Lors du sommet du Pacte atlantique, ce printemps, à Bruxelles, les téléspectateurs du monde entier ont pu voir, avec stupéfaction pour pas mal d’entre eux, la photo des « premières dames » dont les époux participaient à ce sommet. A côté de la reine des Belges et de la « compagne » du Premier ministre belge, on notait la présence de Mme Trump en grand décolleté, de Mme Macron en robe courte, de Mme Erdogan, empaquetée en bleu, et enfin celle du « mari » du chef du gouvernement luxembourgeois… 

    Ce que ces chrétiens américains, férus de statistiques matrimoniales européennes, n’ont pas relevé, c’est le contraste abyssal entre la dénatalité en Europe occidentale, symbolisée par cette photo qu’on n’ose plus guère appeler de « famille » et le grand nombre d’enfants animant la plupart des cours européennes (Danemark, Norvège, Suède, Angleterre, Hollande, Belgique, Luxembourg, Liechtenstein, Monaco, Espagne) mais aussi la plupart des familles royales seulement prétendantes (Portugal, Italie, Grèce, Bulgarie, Allemagne, France, etc.). 

    Un constat s’impose : les couples politiques ne voient guère plus loin que leur propre vie ou carrière tandis que les couples princiers, ayant l’habitude héréditaire de la continuité nationale, essaient, eux, de se projeter dans l’avenir.

    Rendez-vous dans 50 ou 100 ans ! 


    Lire : Philippe d’Edimbourg - Une vie au service de Sa Majesté, par Philippe Delorme, Tallandier, Paris, 2017. 300 p. avec cahier de 24 photos

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 7.07.2017

  • Politique & Société • Sympa le weekend du G20 à Hamburg ! La ville en état de siège ...

     

    Nouveaux heurts en marge du G20 à Hambourg, 70 personnes interpellées. C'est le spectacle d'une ville en état de siège qui est ainsi donné aux chefs d'Etat participant au G20. Fragilité extrême de nos démocraties ...*

      

    BBDZk8y.jpgVoitures incendiées, volutes de fumées au-dessus de la ville, manifestations multiples et police omniprésente: le centre de Hambourg est en état de siège pour l'ouverture du G20, vendredi. Des milliers de manifestants sont à nouveau sortis dans la rue avec cette fois l'objectif de bloquer l'accès de l'enceinte de la réunion aux délégations officielles.

    De nombreux véhicules ont été incendiés, dont certaines de la police, et des volutes d'une fumée noire ont recouvert une partie du centre de Hambourg, et du quartier attenant d'Altona, en début de matinée.

    Dans le Schanzenviertel, quartier au coeur des manifestations contre la réunion des principaux pays industrialisés et émergents qui secouent depuis jeudi la ville, « plusieurs personnes masquées et armées de barres de fer » se sont par ailleurs rassemblées devant le Rote Flora, un ancien théâtre occupé par des squatters en 1989 au cours de batailles de rue et haut-lieu de la contestation anti-G20, raconte également la police de Hambourg sur Twitter.

    Canons à eau

    Devant le bâtiment, près duquel des centaines de policiers anti-émeutes se sont positionnés, des manifestants jetaient des pétards et des poubelles ont été incendiées, saturant l'air d'une odeur âcre, selon des journalistes de l'AFP sur place.

    Au moins cinq canons à eau ont été actionnés pour tenter de canaliser les manifestants, dont plusieurs Black Blocs vêtus de noir, certains lançant des pierres et des bouteilles sur les forces de l'ordre, ont dit des journalistes.

    La police, à l'aide de mégaphones, intimait aux personnes présentes l'ordre de quitter le secteur.La police Hambourg a annoncé sur Twitter plusieurs interpellations à Schanzenviertel et Sankt Pauli.

    15 personnes placées en garde à vue

    Selon l'agence de presse allemande DPA, des confrontations entre forces de l'ordre et militants radicaux se sont aussi déroulées dans "plusieurs endroits" de ce quartier, l'un des bastions des radicaux d'extrême gauche où la police a là aussi engagé les canons à eau.

    196 policiers ont été blessés depuis jeudi et 70 personnes ont été interpellées pour l'instant, dont 15 placées en garde à vue, a fait savoir la police. 

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Hambourg, apparences et réalités

  • Un monarchiste à la tête des eurodéputés

    Antonio Tajani.  

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Notre chroniqueur met en relief le profil d’un citoyen sans reproche de la République italienne, quoique de conviction royaliste, et qui, depuis cette année, préside le Parlement européen.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgTout le monde connaît le tonitruant et rugueux Martin Schulz, surnommé le « gaucho-brutal » par certains de ses collègues, le social-démocrate allemand qui présida jusqu’en janvier 2017 l’assemblée européenne siégeant tour à tour à Strasbourg et à Bruxelles. En revanche, rares sont les gens, en Europe et environs, qui sont à présent en mesure de citer le nom, pourtant facile à retenir, de ce Latin avenant, à l’abondante chevelure poivre et sel, Antonio Tajani, et qui, depuis le début de cette année, est à son tour le président des eurodéputés, et cela au moins jusqu’en 2019. 

    Cet homme politique italien, né à Rome en 1953 (et ayant l’accent de la campagne romaine), parfaitement intégré aux jeux politiciens compliqués de la démocratie italienne, a même été un temps porte-parole du pittoresque Silvio Berlusconi. Eurodéputé dès 1994, vice-président du Parlement continental, un temps même commissaire européen aux Transports, il mit en pratique sa conception des économies budgétaires en renonçant à son indemnité annuelle de 468.000 euros. Il n’a pourtant pas de fortune personnelle, et a toujours travaillé, étant tour à tour officier de l’armée de l’air, juriste puis journaliste radio avant son cursus politique. 

    Souverainiste affirmé et catholique assumé, ce qui est encore à la limite accepté, en France et ailleurs, par le « politiquement correct », Antonio Tajani a été perfidement qualifié d’« ancien monarchiste » par le quotidien parisien Libération. Or, le nouveau président du Parlement européen est toujours de conviction royaliste, pour son pays l’Italie en tous cas. Il ne peut évidemment plus militer au grand jour au sein du mouvement monarchiste de la Péninsule mais il est resté notoirement fidèle à la Maison de Savoie qui a réunifié l’Italie en 1860-1870 et a été renversée en 1946 par un référendum républicain notoirement « corrigé »… 

    Saluons en tout cas la tolérance des républicains italiens maintenant au pouvoir à Rome et qui n’ont pas essayé d’entraver  l’ascension du Signor Tajani vers le « perchoir » de Bruxelles et Strasbourg! Jamais en France cela n’aurait été possible, même si le futur président Macron a, il est vrai, regretté en 2015, quand il était ministre, la décapitation du roi Louis XVI et même s’il est allé sous les caméras, pendant la campagne présidentielle, rencontrer en Vendée le monarchiste Philippe de Villiers, ancien eurodéputé, promoteur de la fameuse Cinéscénie du Puy-du-Fou. 

    Antonio Tajani vient, en tout cas, de lancer un clin d’œil aux royalistes européens, qui sont nombreux au sein des démocraties couronnées du Vieux Continent, et même dans certaines républiques. Ce clignement oculaire, il a eu lieu au monastère franciscain de Gorizia, en Slovénie (anciennement en Autriche-Hongrie) où le président Tajani est allé faire, cette année, une « visite patrimoniale» à la crypte où reposent plusieurs princes de la branche aînée des Bourbons de France, à présent éteinte, dont le roi Charles X (1821-1830).  • 

    Peroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 30.09.2016

    Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    « Vous êtes ridicules » : Juncker face à un Parlement européen vide ...

  • « Vous êtes ridicules » : Juncker face à un Parlement européen vide ...

    Le président de la Commission européenne (gauche) Jean-Claude Juncker, le président du Parlement européen Antonio Tajani et le président du conseil européen Donald Tusk à Strasbourg, le 1er juillet 2017 © REUTERS

     

    C'est l'Express qui a révélé hier [4.06] cet échange - un véritable morceau de bravoure - entre Jean-Claude Junker et Antonio Tajani, respectivement présidents de la Commission et du Parlement européens. A lire, à voir et écouter. Comment voudrait-on que les peuples respectent les dirigeants de l'Union Européenne, alors qu'eux-mêmes ne se respectent pas ? Se considèrent comme ridicules ? Nous n'avons jamais, ici, été hostiles à un projet de construction européenne, conduite aussi loin que possible sur la base des réalités nationales et des Etats. Force est de constater que les institutions mises en place à ce jour ont failli et que, si cela reste possible, c'est une complète refondation de l'Europe qui s'impose. A partir de zéro, ou presque, s'agissant des institutions existantes.  LFAR  

     

    Les propos du président de la Commission européenne ont provoqué un vif échange avec le président de l'assemblée, Antonio Tajani.

    Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a fustigé mardi les eurodéputés, peu nombreux lors d'un débat en session plénière à Strasbourg, les qualifiant plusieurs fois de « ridicules », jusqu'à déclencher un vif échange avec le président de l'assemblée, Antonio Tajani. 

    « Je salue ceux qui se sont donné la peine de se déplacer ici, mais le fait qu'une trentaine de députés seulement [sur 751] assistent à ce débat démontre à suffisance que le Parlement n'est pas sérieux, et je voulais le dire aujourd'hui », a-t-il déclaré devant un hémicycle quasiment vide.

    « Veuillez utiliser un langage différent »

    « Le Parlement européen est ridicule, très ridicule », a-t-il martelé en français. « Vous êtes ridicules », « le Parlement est totalement ridicule », a-t-il ensuite insisté en anglais, à l'ouverture d'un débat matinal consacré au bilan de la présidence maltaise de l'UE, qui s'est achevée fin juin.

    Le président du Parlement, l'Italien Antonio Tajani, l'a interrompu pour le rappeler à l'ordre. « Monsieur le Président, je vous en prie, veuillez utiliser un langage différent, nous ne sommes pas ridicules, je vous en prie », lui a-t-il lancé sur un ton ferme.

    « Ce n'est pas la Commission qui doit contrôler le Parlement »

    « Vous pouvez critiquer le Parlement, mais ce n'est pas la Commission qui doit contrôler le Parlement. C'est le Parlement qui doit contrôler la Commission », a fait valoir Antonio Tajani, membre de la même famille politique européenne que Jean-Claude Juncker, le PPE (droite), dont le groupe est majoritaire au Parlement. « Il n'y a qu'un faible nombre de députés à la plénière pour contrôler la Commission », a rétorqué Jean-Claude Juncker, ironique, affirmant qu'il n'assisterait « plus jamais à une réunion de ce type ». 

     

     

  • Deuils, hommages et célébrations ambigües

     

    En deux mots.jpgCe sont deux personnalités en réalité bien dissemblables - par la nationalité, le sexe, la vie, les fonctions exercées, l’envergure politique, la marque, enfin, qu’ils laissent sur leur époque et même sur l’Histoire - dont la disparition presque simultanée est commentée si l’on peut dire conjointement et très largement ces jours-ci. Un concert d’hommages unanimes salue leur départ. Mais nous ne trouvons pas que ces hommages soient fondés sur des considérations très justes.   

    A quoi se résument en définitive les mérites de Simone Veil, si amplement célébrés et même magnifiés ? Tout d’abord d’avoir subi la terrible épreuve de la déportation et des camps. Peut-être s’y est-elle personnellement comportée avec courage ou même un certain héroïsme, mais un héroïsme vécu dans une situation subie, du simple fait de sa naissance, non pas à raison d’un quelconque choix ou d'un engagement pouvant être qualifié d’héroïque. Comme il y en eut un certain nombre, de divers ordres, au cours de la guerre. Ensuite, d’avoir, dit-on, œuvré à l’émancipation des femmes, à la défense de leurs droits, comme on dit aujourd’hui, et, finalement, d’avoir fait voter la loi sur l’avortement. On nous excusera de ne pas y voir un mérite, mais plutôt une étape de notre décomposition sociale. Rien, en tout cas, qui pût servir la grandeur de la France. Enfin, Simone Veil est créditée d’avoir présidé le parlement européen, d’avoir œuvré pour l’unité de l’Europe. Mais que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Quelles réalités ? Si ce n’est des désillusions et des nuées ? On pourra bien faire entrer Simone Veil au Panthéon. Cela ne changera rien à l’importance de son existence pour la France. Soit négative, soit plutôt médiocre. 

    4963bcc_5562504-01-06.jpgHelmut Kohl est d’une tout autre envergure. Celle d’un homme d’Etat véritable qui a servi son pays, ce qui ne nous paraît pas être le cas de Simone Veil. Il a certes poursuivi les efforts entamés par Charles De Gaulle et Konrad Adenauer pour pacifier les relations franco-allemandes, y compris dans l’ordre de la mémoire. Sans-doute était-il aussi animé d’un certain esprit « européen », en un sens compatible avec les patriotismes des divers peuples d’Europe. A commencer par le sien. Mais c’est, à notre avis, à tort qu’on le crédite en premier lieu de cette disposition d’esprit. Le grand œuvre de Kohl, ce n’est assurément pas la construction européenne, si mal en point de nos jours, mais bien davantage la réunification allemande, qu’il a voulue, menée, décidée, d’une main ferme, d’une volonté souveraine et en patriote allemand. Là est, d’ailleurs, l’un des faits décisifs qui ont marqué l’histoire européenne des trente dernières années et la marquent encore d’un poids considérable. Considérable, même s’il ne fut pas à notre avantage et sans-doute pas non plus à l’avantage du projet de construction européenne. 

    Il n’y a, en vérité, guère de commune mesure entre la destinée politique et nationale de Simone Veil et celle d’Helmut Kohl. 

  • Zemmour : « le multiculturalisme britannique est dans la loi, le nôtre est dans les faits »

     

    BILLET - En quelques mots, quelques phrases, quelques brèves minutes, Zemmour a l'immense talent de caractériser une situation, un événement, de les comparer aux précédents, d'en marquer les filiations et les évolutions, d'en envisager avec lucidité les conséquences. Et de montrer, derrière les apparences, les réalités, qui décevront les naïfs.  En un sens, toutes proportions gardées, Zemmour aura été un peu notre Bainville, « le grand Bainville », comme il dit. Son maître, qui est aussi le nôtre. Cette analyse des deux communautarismes britannique et français, est, une fois de plus, est exemplaire  [RTL, 6.06].   LFAR

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    « Theresa May n’a jamais aussi bien porté son surnom de "Theresa Maybe" (Theresa peut-être) », fait remarquer Éric Zemmour. « Ce n'est qu'un peut-être, mais ce peut-être ira droit au cœur des Français : depuis le temps qu'on subissait les leçons de morale des Anglo-saxons lorsqu'on interdisait le voile à l’école, et leurs sarcasmes lorsqu'on s'horrifiait de voir des burkinis à la plage, et qu'on se faisait traiter de ringard liberticide parce qu'on défendait notre bon vieux système d’assimilation », poursuit Zemmour.

    « Mais notre satisfaction sera de courte durée », avertit-il. Selon lui, « le multiculturalisme britannique est dans la loi, le nôtre est dans les faits ». 

    Éric Zemmour