UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Actualité Europe - Page 48

  • Politique & Société • Sympa le weekend du G20 à Hamburg ! La ville en état de siège ...

     

    Nouveaux heurts en marge du G20 à Hambourg, 70 personnes interpellées. C'est le spectacle d'une ville en état de siège qui est ainsi donné aux chefs d'Etat participant au G20. Fragilité extrême de nos démocraties ...*

      

    BBDZk8y.jpgVoitures incendiées, volutes de fumées au-dessus de la ville, manifestations multiples et police omniprésente: le centre de Hambourg est en état de siège pour l'ouverture du G20, vendredi. Des milliers de manifestants sont à nouveau sortis dans la rue avec cette fois l'objectif de bloquer l'accès de l'enceinte de la réunion aux délégations officielles.

    De nombreux véhicules ont été incendiés, dont certaines de la police, et des volutes d'une fumée noire ont recouvert une partie du centre de Hambourg, et du quartier attenant d'Altona, en début de matinée.

    Dans le Schanzenviertel, quartier au coeur des manifestations contre la réunion des principaux pays industrialisés et émergents qui secouent depuis jeudi la ville, « plusieurs personnes masquées et armées de barres de fer » se sont par ailleurs rassemblées devant le Rote Flora, un ancien théâtre occupé par des squatters en 1989 au cours de batailles de rue et haut-lieu de la contestation anti-G20, raconte également la police de Hambourg sur Twitter.

    Canons à eau

    Devant le bâtiment, près duquel des centaines de policiers anti-émeutes se sont positionnés, des manifestants jetaient des pétards et des poubelles ont été incendiées, saturant l'air d'une odeur âcre, selon des journalistes de l'AFP sur place.

    Au moins cinq canons à eau ont été actionnés pour tenter de canaliser les manifestants, dont plusieurs Black Blocs vêtus de noir, certains lançant des pierres et des bouteilles sur les forces de l'ordre, ont dit des journalistes.

    La police, à l'aide de mégaphones, intimait aux personnes présentes l'ordre de quitter le secteur.La police Hambourg a annoncé sur Twitter plusieurs interpellations à Schanzenviertel et Sankt Pauli.

    15 personnes placées en garde à vue

    Selon l'agence de presse allemande DPA, des confrontations entre forces de l'ordre et militants radicaux se sont aussi déroulées dans "plusieurs endroits" de ce quartier, l'un des bastions des radicaux d'extrême gauche où la police a là aussi engagé les canons à eau.

    196 policiers ont été blessés depuis jeudi et 70 personnes ont été interpellées pour l'instant, dont 15 placées en garde à vue, a fait savoir la police. 

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Hambourg, apparences et réalités

  • Un monarchiste à la tête des eurodéputés

    Antonio Tajani.  

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Notre chroniqueur met en relief le profil d’un citoyen sans reproche de la République italienne, quoique de conviction royaliste, et qui, depuis cette année, préside le Parlement européen.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgTout le monde connaît le tonitruant et rugueux Martin Schulz, surnommé le « gaucho-brutal » par certains de ses collègues, le social-démocrate allemand qui présida jusqu’en janvier 2017 l’assemblée européenne siégeant tour à tour à Strasbourg et à Bruxelles. En revanche, rares sont les gens, en Europe et environs, qui sont à présent en mesure de citer le nom, pourtant facile à retenir, de ce Latin avenant, à l’abondante chevelure poivre et sel, Antonio Tajani, et qui, depuis le début de cette année, est à son tour le président des eurodéputés, et cela au moins jusqu’en 2019. 

    Cet homme politique italien, né à Rome en 1953 (et ayant l’accent de la campagne romaine), parfaitement intégré aux jeux politiciens compliqués de la démocratie italienne, a même été un temps porte-parole du pittoresque Silvio Berlusconi. Eurodéputé dès 1994, vice-président du Parlement continental, un temps même commissaire européen aux Transports, il mit en pratique sa conception des économies budgétaires en renonçant à son indemnité annuelle de 468.000 euros. Il n’a pourtant pas de fortune personnelle, et a toujours travaillé, étant tour à tour officier de l’armée de l’air, juriste puis journaliste radio avant son cursus politique. 

    Souverainiste affirmé et catholique assumé, ce qui est encore à la limite accepté, en France et ailleurs, par le « politiquement correct », Antonio Tajani a été perfidement qualifié d’« ancien monarchiste » par le quotidien parisien Libération. Or, le nouveau président du Parlement européen est toujours de conviction royaliste, pour son pays l’Italie en tous cas. Il ne peut évidemment plus militer au grand jour au sein du mouvement monarchiste de la Péninsule mais il est resté notoirement fidèle à la Maison de Savoie qui a réunifié l’Italie en 1860-1870 et a été renversée en 1946 par un référendum républicain notoirement « corrigé »… 

    Saluons en tout cas la tolérance des républicains italiens maintenant au pouvoir à Rome et qui n’ont pas essayé d’entraver  l’ascension du Signor Tajani vers le « perchoir » de Bruxelles et Strasbourg! Jamais en France cela n’aurait été possible, même si le futur président Macron a, il est vrai, regretté en 2015, quand il était ministre, la décapitation du roi Louis XVI et même s’il est allé sous les caméras, pendant la campagne présidentielle, rencontrer en Vendée le monarchiste Philippe de Villiers, ancien eurodéputé, promoteur de la fameuse Cinéscénie du Puy-du-Fou. 

    Antonio Tajani vient, en tout cas, de lancer un clin d’œil aux royalistes européens, qui sont nombreux au sein des démocraties couronnées du Vieux Continent, et même dans certaines républiques. Ce clignement oculaire, il a eu lieu au monastère franciscain de Gorizia, en Slovénie (anciennement en Autriche-Hongrie) où le président Tajani est allé faire, cette année, une « visite patrimoniale» à la crypte où reposent plusieurs princes de la branche aînée des Bourbons de France, à présent éteinte, dont le roi Charles X (1821-1830).  • 

    Peroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 30.09.2016

    Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    « Vous êtes ridicules » : Juncker face à un Parlement européen vide ...

  • « Vous êtes ridicules » : Juncker face à un Parlement européen vide ...

    Le président de la Commission européenne (gauche) Jean-Claude Juncker, le président du Parlement européen Antonio Tajani et le président du conseil européen Donald Tusk à Strasbourg, le 1er juillet 2017 © REUTERS

     

    C'est l'Express qui a révélé hier [4.06] cet échange - un véritable morceau de bravoure - entre Jean-Claude Junker et Antonio Tajani, respectivement présidents de la Commission et du Parlement européens. A lire, à voir et écouter. Comment voudrait-on que les peuples respectent les dirigeants de l'Union Européenne, alors qu'eux-mêmes ne se respectent pas ? Se considèrent comme ridicules ? Nous n'avons jamais, ici, été hostiles à un projet de construction européenne, conduite aussi loin que possible sur la base des réalités nationales et des Etats. Force est de constater que les institutions mises en place à ce jour ont failli et que, si cela reste possible, c'est une complète refondation de l'Europe qui s'impose. A partir de zéro, ou presque, s'agissant des institutions existantes.  LFAR  

     

    Les propos du président de la Commission européenne ont provoqué un vif échange avec le président de l'assemblée, Antonio Tajani.

    Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a fustigé mardi les eurodéputés, peu nombreux lors d'un débat en session plénière à Strasbourg, les qualifiant plusieurs fois de « ridicules », jusqu'à déclencher un vif échange avec le président de l'assemblée, Antonio Tajani. 

    « Je salue ceux qui se sont donné la peine de se déplacer ici, mais le fait qu'une trentaine de députés seulement [sur 751] assistent à ce débat démontre à suffisance que le Parlement n'est pas sérieux, et je voulais le dire aujourd'hui », a-t-il déclaré devant un hémicycle quasiment vide.

    « Veuillez utiliser un langage différent »

    « Le Parlement européen est ridicule, très ridicule », a-t-il martelé en français. « Vous êtes ridicules », « le Parlement est totalement ridicule », a-t-il ensuite insisté en anglais, à l'ouverture d'un débat matinal consacré au bilan de la présidence maltaise de l'UE, qui s'est achevée fin juin.

    Le président du Parlement, l'Italien Antonio Tajani, l'a interrompu pour le rappeler à l'ordre. « Monsieur le Président, je vous en prie, veuillez utiliser un langage différent, nous ne sommes pas ridicules, je vous en prie », lui a-t-il lancé sur un ton ferme.

    « Ce n'est pas la Commission qui doit contrôler le Parlement »

    « Vous pouvez critiquer le Parlement, mais ce n'est pas la Commission qui doit contrôler le Parlement. C'est le Parlement qui doit contrôler la Commission », a fait valoir Antonio Tajani, membre de la même famille politique européenne que Jean-Claude Juncker, le PPE (droite), dont le groupe est majoritaire au Parlement. « Il n'y a qu'un faible nombre de députés à la plénière pour contrôler la Commission », a rétorqué Jean-Claude Juncker, ironique, affirmant qu'il n'assisterait « plus jamais à une réunion de ce type ». 

     

     

  • Deuils, hommages et célébrations ambigües

     

    En deux mots.jpgCe sont deux personnalités en réalité bien dissemblables - par la nationalité, le sexe, la vie, les fonctions exercées, l’envergure politique, la marque, enfin, qu’ils laissent sur leur époque et même sur l’Histoire - dont la disparition presque simultanée est commentée si l’on peut dire conjointement et très largement ces jours-ci. Un concert d’hommages unanimes salue leur départ. Mais nous ne trouvons pas que ces hommages soient fondés sur des considérations très justes.   

    A quoi se résument en définitive les mérites de Simone Veil, si amplement célébrés et même magnifiés ? Tout d’abord d’avoir subi la terrible épreuve de la déportation et des camps. Peut-être s’y est-elle personnellement comportée avec courage ou même un certain héroïsme, mais un héroïsme vécu dans une situation subie, du simple fait de sa naissance, non pas à raison d’un quelconque choix ou d'un engagement pouvant être qualifié d’héroïque. Comme il y en eut un certain nombre, de divers ordres, au cours de la guerre. Ensuite, d’avoir, dit-on, œuvré à l’émancipation des femmes, à la défense de leurs droits, comme on dit aujourd’hui, et, finalement, d’avoir fait voter la loi sur l’avortement. On nous excusera de ne pas y voir un mérite, mais plutôt une étape de notre décomposition sociale. Rien, en tout cas, qui pût servir la grandeur de la France. Enfin, Simone Veil est créditée d’avoir présidé le parlement européen, d’avoir œuvré pour l’unité de l’Europe. Mais que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Quelles réalités ? Si ce n’est des désillusions et des nuées ? On pourra bien faire entrer Simone Veil au Panthéon. Cela ne changera rien à l’importance de son existence pour la France. Soit négative, soit plutôt médiocre. 

    4963bcc_5562504-01-06.jpgHelmut Kohl est d’une tout autre envergure. Celle d’un homme d’Etat véritable qui a servi son pays, ce qui ne nous paraît pas être le cas de Simone Veil. Il a certes poursuivi les efforts entamés par Charles De Gaulle et Konrad Adenauer pour pacifier les relations franco-allemandes, y compris dans l’ordre de la mémoire. Sans-doute était-il aussi animé d’un certain esprit « européen », en un sens compatible avec les patriotismes des divers peuples d’Europe. A commencer par le sien. Mais c’est, à notre avis, à tort qu’on le crédite en premier lieu de cette disposition d’esprit. Le grand œuvre de Kohl, ce n’est assurément pas la construction européenne, si mal en point de nos jours, mais bien davantage la réunification allemande, qu’il a voulue, menée, décidée, d’une main ferme, d’une volonté souveraine et en patriote allemand. Là est, d’ailleurs, l’un des faits décisifs qui ont marqué l’histoire européenne des trente dernières années et la marquent encore d’un poids considérable. Considérable, même s’il ne fut pas à notre avantage et sans-doute pas non plus à l’avantage du projet de construction européenne. 

    Il n’y a, en vérité, guère de commune mesure entre la destinée politique et nationale de Simone Veil et celle d’Helmut Kohl. 

  • Zemmour : « le multiculturalisme britannique est dans la loi, le nôtre est dans les faits »

     

    BILLET - En quelques mots, quelques phrases, quelques brèves minutes, Zemmour a l'immense talent de caractériser une situation, un événement, de les comparer aux précédents, d'en marquer les filiations et les évolutions, d'en envisager avec lucidité les conséquences. Et de montrer, derrière les apparences, les réalités, qui décevront les naïfs.  En un sens, toutes proportions gardées, Zemmour aura été un peu notre Bainville, « le grand Bainville », comme il dit. Son maître, qui est aussi le nôtre. Cette analyse des deux communautarismes britannique et français, est, une fois de plus, est exemplaire  [RTL, 6.06].   LFAR

     

     

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    « Theresa May n’a jamais aussi bien porté son surnom de "Theresa Maybe" (Theresa peut-être) », fait remarquer Éric Zemmour. « Ce n'est qu'un peut-être, mais ce peut-être ira droit au cœur des Français : depuis le temps qu'on subissait les leçons de morale des Anglo-saxons lorsqu'on interdisait le voile à l’école, et leurs sarcasmes lorsqu'on s'horrifiait de voir des burkinis à la plage, et qu'on se faisait traiter de ringard liberticide parce qu'on défendait notre bon vieux système d’assimilation », poursuit Zemmour.

    « Mais notre satisfaction sera de courte durée », avertit-il. Selon lui, « le multiculturalisme britannique est dans la loi, le nôtre est dans les faits ». 

    Éric Zemmour

  • Espagne : des députés à la mentalité de guerre civile veulent retirer la dépouille de Franco du Valle de los Caídos

    Le Valle de los Caidos dans la Sierra de Madrid

     

    Mur-bleu gds.jpgIl n'est ni dans notre vocation ni dans nos habitudes de nous ingérer dans les affaires intérieures d'un pays souverain. Nous avons du reste bien assez à faire comme cela en nous occupant seulement de notre tâche centrale : faire tout ce qui est en notre pouvoir afin de rétablir dans sa vigueur passée notre chère France, que le Système déclasse inexorablement depuis 1875.

    Pourtant, il est des moments où l'on peut - où l'on doit - ne pas rester indifférent à ce qui se passe ailleurs, et même réagir avec vigueur. Car, en l'occurrence, la France est concernée par le lamentable épisode dont vient de se souiller lui-même le parlement espagnol. Pour ceux qui l'ignoreraient, une motion est passée au parlement afin de retirer de sa sépulture du Valle de los Caidos la dépouille de Francisco Franco, qui y repose depuis sa mort, le 20 novembre 1975, selon sa volonté.

    Laissons aux Espagnols le soin de se mettre au clair avec leur histoire. Mais il se trouve qu'à un moment de la nôtre, le généralissime Franco a été intimement, et d'une façon décisive, lié à la nôtre : et pour nous, ce fut « pour le meilleur ». Rencontrant Hitler à Hendaye, le 23 octobre 1940, il lui refusa tout ce qu'Hitler demandait, notamment le passage de ses troupes par l'Espagne pour aller attaquer notre armée d'Afrique du Nord. Ce danger immédiat écarté, nos forces purent être préservées, et se préparer pour leur rôle futur.

    Mais il y a plus encore : on sait la puissance des partis communistes français et italiens, à l'époque, et combien la religion révolutionnaire - heureusement morte depuis - soulevait les foules. Il est clair que si Staline et le Komintern, maîtres absolus de cette sanglante marionnette qu'on appelait « République espagnole », s'étaient emparés de l'Espagne, ils prenaient la France et l'Europe de l'Ouest à revers. Nous, Français, nous courions alors le risque et le grand danger de devenir une « démocratie populaire » avant la lettre, comme le devinrent en 45, pour leur plus grand malheur, les pays de l'Europe de l'est, enfermés pour quarante ans dans une oppression épouvantable, et qui connurent une terrible régression, dans tous les domaines de leur existence. C'est à Franco que nous devons d'avoir échappé à cette horreur.

    Pour ce service immense rendu à la France et à la liberté, et par son attitude face à Hitler, dans toute la mesure de ses moyens, il est juste de dire que Franco évita un mal effroyable, hâta la fin des hostilités et le retour de la paix. Il agit donc bien en ami de la France, mais aussi de la Paix. Cela nous donne le droit de dire notre reconnaissance, en tant que nation, à l'attitude courageuse du généralissime Franco, et d'exprimer notre plus profonde commisération envers le ramassis de députés qui ont osé voter une motion à leur image : parfaitement méprisable !

    La France et la Paix, l'Histoire disent merci à Franco. La honte reconnaitra les siens. 

    2510882848.jpg

     

  • Terreur sur l'Europe

     

    3578948983.jpgLe 8 janvier 2015, au lendemain des tueries du 7, notamment chez Charlie Hebdo, nous écrivions ceci, qui s'applique parfaitement à ce qui vient d'arriver en Grande-Bretagne, qui, de plus, menace, aujourd'hui, toute l'Europe d'un long temps de terreur véritable :

    « Quand on laisse entrer chez soi, en un laps de temps relativement court, des millions d’immigrés venus d’un autre continent, nés d’une civilisation radicalement différente, guidés par les mirages d’un niveau de vie que leur misère originelle rend terriblement attrayants et qui n’ont que peu de sens et de respect de ce que sont les mœurs, les lois, les traditions du pays où ils arrivent, quand on en a soi-même largement perdu l’amour et la pratique, il n’y a pas de quoi être étonnés des troubles et des violences qui se produisent inéluctablement. C’est la première réflexion qui nous vient à l’esprit après les évènements tragiques d’hier, à Paris. Il y a longtemps, ici, en effet, que nous mettons en garde contre la politique d’immigration de la France, devenue plus périlleuse encore du fait de la crise économique et du laxisme de nos gouvernants. Du fait, aussi, d’un certain nombre de nos erreurs - de graves erreurs - en matière de politique étrangère. Il y a longtemps que nous signalons à quel point notre République vit sur une poudrière et qu’il peut arriver un temps où le travail de nos services de sécurité ne suffira plus à empêcher la multiplication des violences et des attentats. Ce temps est peut-être arrivé et il ne faut pas manquer d’en rechercher les causes, d’en marquer les responsabilités. Certes, tous les musulmans de France ne sont pas des terroristes. Loin de là. Nombre d’entre eux sont probablement en voie d’intégration. Et le réalisme devrait conduire, si nous en sommes capables, à les y aider, à les y encourager. Mais les risques de l’immigration massive demeurent ; elle est un terreau porteur de terribles dangers. Et, en tout cas, tous les terroristes qui menacent aujourd’hui la France le font au nom de l’Islam.   »

    Avions-nous tort ? Il nous semble au contraire avoir vu juste. Les causes profondes des attentats étaient énoncées : accueil inconsidéré, idéologique, d'une immigration massive provenant d'une civilisation qui nous est étrangère, voire opposée, souvent hostile ; abandon de notre propre héritage ; ignorance ou, pire, mépris de notre histoire ; graves erreurs et initiatives hasardeuses, en matière de politique étrangère et interventionnisme irréfléchi ; laxisme généralisé de nos gouvernants et de nos semblants d'élites ; extrême fragilité de la société française en général. De l'enfance à la vieillesse. Le problème qui se pose à la France, à la Grande-Bretagne , ou ailleurs, on le voit, est loin d'être seulement sécuritaire.

    Sur ce dernier aspect, qui n'est pas, de loin, celui où nous sommes le plus faibles, nous envisagions qu'il pourrait « arriver un temps où le travail de nos services de sécurité ne suffira plus à empêcher la multiplication des violences et des attentats. ». Les spécialistes nous disent, au lendemain de l'attentat de Londres, que ce moment est arrivé. En matière de commission d'attentats, les acteurs potentiels sont devenus trop nombreux, trop disséminés, trop autonomes, les initiatives trop spontanées, pour que les forces spécialisées puissent y suffire. Les voici virtuellement débordées par le nombre. Désormais, empêcher les drames risque de devenir prouesse, miracle, chance, etc.

    Au demeurant, ces forces de sécurité font leur travail avec professionnalisme, courage et une sévérité qui tue. Peu de terroristes survivent à leurs actions. Ils y sont supprimés. Peine de mort comme rétablie, a priori, sans tribunaux ni jugement... Les trois tueurs du London Bridge y sont morts, samedi soir.

    Qui ne voit qu'une politique antiterroriste de grande ampleur, française et si possible européenne, devrait en urgence être définie ; qu'elle devrait consister en un vaste retournement non seulement en matière d'immigration - à réduire presque à zéro - mais aussi d'enseignement, de culture, de mœurs, de médias, de politique étrangère ...

    Pour éradiquer la menace terroriste, intégrer les immigrés qui peuvent l'être, exclure de notre sol ceux qui ne le peuvent, les moyens sont avant tout - du moins en profondeur - idéologiques, politiques et moraux. Irréductibles tant au dispositif sécuritaire, pour indispensable qu'il soit, qu'au prêchi-prêcha régnant. Il faudrait que Français et Européens cessent de ne pas s'aimer en tant que tels et, comme en d'autres temps face à l'Islam, décident, non pas d'aimer la terre entière, mais de défendre et sauver intégralement leur civilisation attaquée. S'il y avait une Europe, comme il y en eut une, mais là encore en d'autres temps, s'il y avait des dirigeants européens, ils se hâteraient de proclamer cette urgence.  

  • Macron et Poutine : les enjeux de Versailles

    par Jacques Sapir-

     

    874684168.jpgLa visite que Vladimir Poutine doit faire en France le lundi 29 mai excite beaucoup l’imagination des journalistes et du personnel politique. Le fait qu’il sera reçu au château de Versailles, avec un decorum tout à fait singulier est l’une des causes de cette excitation. Elle montre surtout que les enjeux, que ce soit pour Vladimir Poutine ou pour Emmanuel Macron de cette visite ne sont pas entièrement perçus. Il est en effet hautement symbolique que Vladimir Poutine soit le premier dirigeant reçu par le nouveau Président de la République. 

    Les enjeux pour Emmanuel Macron

    Dans quel contexte cette visite aura-t-elle lieu ? À l’heure actuelle, les relations bilatérales entre la France et Russie sont sévèrement contraintes par la politique de l’Union européenne à l’égard de la Russie. Ces contraintes dépassent la simple question des sanctions, dont l’importance, hors les sanctions financières, a été plus symbolique que réel. L’Union européenne a développé depuis 2014, qu’on l’approuve ou qu’on le réprouve, une véritable politique d’hostilité vis-à-vis de la Russie. Ce sera donc un test pour savoir si le Président Macron veut alléger la contrainte de l’UE et mettre en œuvre une politique plus française, plus tournée vers les intérêts de la France, envers la Russie ou s’il place la politique étrangère française sous le cadre de l’UE.

    Le fait qu’il souhaite que cette visite ait lieu avec un décorum tout particulier à Versailles ne doit pas être considéré comme une indication quant à la réussite ou non de cette visite. Cela traduit uniquement l’importance que revêt cette visite. Elle constitue, il est vrai, pour Emmanuel Macron, son véritable baptême du feu en politique internationale. De plus, Emmanuel Macron sait très bien que cette visite sera scrutée à la fois par ses opposants comme par ses soutiens. Son action envers la Russie et Vladimir Poutine sera donc observé avec un grand intérêts à la fois par ses opposants (le parti des « Républicains », mais aussi la gauche radicale de M. Melenchon et le Front national de Marine le Pen sont tous en faveur d’une amélioration des relations franco-russes) et par ses partisans (qu’il s’agisse du MODEM de François Bayrou, du Parti socialiste ou de son propre parti maintenant appelé LREM). Si cette visite devait se conclure par une annonce dramatique quant à l’amélioration des relations bilatérales, il serait fortement critiqué par ses propres amis. Si la visite est un échec, ses adversaires cette fois le critiqueront. On peut donc penser que cette visite débouchera sur certaines améliorations dans les relations bilatérales, mais rien de particulièrement spectaculaire. Mais cela ne signifie pas qu’un processus général d’amélioration n’aura pu être lancé par cette visite, un processus qui se déroulera dans les prochains mois.

    Emmanuel Macron, en tant que nouveau président français, doit montrer d’abord qu’il a à l’esprit les intérêts français (quelque chose qui avait un peu manqué à François Hollande). Il doit, ensuite, montrer qu’il défend des principes (mais nous devons voir quel principe viendra en premier). Enfin il est clair qu’il cherchera à user de cette visite à son avantage politique. Il a été fortement attaqué lors de la campagne présidentielle pour son manque d’expérience dans le traitement des affaires internationales. Il essaiera donc de montrer que ces attaques n’étaient pas fondées. Dans une certaine mesure, les enjeux sont très élevés pour lui, car c’est sa première expérience dans la diplomatie mondiale et il a désespérément besoin de faire une impression durable ou l’image d’un «gamin inexpérimenté» lui collera à la peau.

    Emmanuel Macron a explicitement déclaré qu’il voulait des «bonnes relations» avec la Russie. Il est définitivement un homme pragmatique, et non pas quelqu’un dont la pensée internationale est profondément chargé d’idéologie, tout comme le furent M. François Hollande, l’ancien président, ou encore les ministres des Affaires étrangères de ce même François Hollande, qu’ils s’agissent de Laurent Fabius ou de Jean-Marc Ayrault. Dans ce contexte, il n’est donc pas si surprenant que le premier chef d’Etat étranger à être invité à Paris soit M. Poutine. Soit dit en passant, il existe maintenant une concurrence au sein de l’Union européenne, et plus précisément entre la France, l’Allemagne et l’Italie pour améliorer les relations avec la Russie et particulièrement les relations économiques. Cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas de divergences entre la France et la Russie, soit au Moyen-Orient, soit à l’Ukraine. Mais ces différences et divergences ne sont pas considérées comme un obstacle à l’amélioration des relations avec la Russie. 

    Les enjeux pour Vladimir Poutine

    De même, cette visite présente des enjeux importants pour Vladimir Poutine. D’une part, elle met fin à la tentative des pays de l’UE pour « isoler » la Russie. Cette politique n’avait guère de sens, et elle s’est traduit dans les fait par un resserrement des relations entre la Russie et la Chine, mais aussi par une montée en puissance de l’Organisation de Coopération et de Sécurité, ce que l’on appelle « l’organisation de Shanghai ». Le fait que l’Inde et le Pakistan aient décidé formellement de rejoindre l’OCS est bien la preuve que cette politique d’isolement était d’une grande futilité. Mais, elle a provoqué des dommages importants aux relations entre les pays de l’Union européenne et la Russie et, de ce point de vue, la visite à Versailles de Vladimir Poutine peut marquer le début d’une nouvelle période, plus empreinte de pragmatisme.

    D’autre part, Vladimir Poutine entend bien concrétiser lors de cette visite de nouvelles avancées dans le domaine économique. Il faut ici comprendre la logique des relations économiques entre la Russie et les pays de l’UE à travers deux prismes. Le premier est celui de l’évolution actuelle de l’économie russe. Cette dernière est sortie de la crise dans laquelle l’avait plongée l’effondrement des prix du pétrole. Mais, la reprise pourrait être insuffisante eu égard aux objectifs politiques du gouvernement russe. Le second est celui des développement de l’Union Eurasienne, qui s’avère chaque jour un projet de plus en plus important. Dans le développement de cette Union Eurasienne, la question de l’équilibre des relations entre la Chine et la Russie apparaît comme fondamentale. Qu’il s’agisse du projet de la « Route de la Soie » ou qu’il s’agisse des relations triangulaires entre la Russie, la Chine et le Kazakhstan, le fait que la Russie ne puisse s’adosser à de bonnes relations avec les pays de l’Union européenne est un problème.

    La Russie, en effet, a tout intérêt à se présenter comme un « pont » entre l’Union Eurasienne et les pays d’Europe occidentale. De bonnes relations avec ces derniers auront des répercussions très favorables au sein même de l’Union Eurasienne. On comprend ainsi tout l’intérêt, pour Vladimir Poutine, que cette visite se conclue, comme on l’a dit, non pas sur des résultats immédiatement spectaculaires, mais sur un processus de normalisation progressive des relations avec les pays de l’Union européenne. Tel est donc l’enjeu pour Vladimir Poutine de cette rencontre de Versailles.

    Il est peu douteux qu’il ne soit sensible à l’attention d’Emmanuel Macron qui le reçoit dans un cadre fastueux. Mais il est tout aussi peu douteux qu’il se laisse aveugler par les ors que l’on déploiera pour lui. Vladimir Poutine est avant tout un réaliste ; c’est aussi un pragmatique, une caractéristique qu’il partage donc avec Emmanuel Macron. 

    Voici donc ce que cachent les ors de Versailles. Les deux Présidents, qu’il s’agisse d’Emmanuel Macron ou de Vladimir Poutine, ont donc un intérêt commun à ce que cette visite se passe bien. Mais, Emmanuel Macron se tromperait lourdement s’il se figure recevoir un Président Russe affaibli ou en difficulté. Les problèmes actuels de l’économie russe sont parfaitement solvables avec les moyens de la politique économique russe. Quant à Vladimir Poutine, il doit lui aussi comprendre que les enjeux pour son pays d’une issue favorable de cette visite sont importants. Il prendrait un gros risque, et ferait certainement une grave erreur, en traitant Emmanuel Macron comme un « gamin inexpérimenté ». Ces deux dirigeants doivent tirer un trait sur le dogmatisme qui imprégnait les relations franco-russes du temps de François Hollande. Le fait que l’un et l’autre soient des pragmatiques est plutôt de bonne augure. 

    Le blog de Jacques Sapir RussEurope

  • Manchester : Après l’horreur radicale

    « Il faut dire que les Occidentaux sont tentés par un pacifisme démissionnaire. On les attaque? Ils répondent en allumant des bougies, en déposant des fleurs. »

     

    Par Mathieu Bock-Côté

    Billet - toujours profond et pertinent, sans détours  - paru sur son blog le 25.05. On peut, d'ailleurs, s'y reporter, lire ses livres ...  LFAR

     

    2760774407.2.jpgL’attentat de Manchester nous a rappelé, même si personne ne l’avait oublié, que le terrorisme islamiste fait désormais partie de nos vies en Occident.

    Il prend plusieurs visages.

    Un jour, on abat la rédaction d’un journal. C’est l’histoire de Charlie Hebdo. Ou alors, on mitraille en terrasse. C’est l’histoire du Bataclan. Un autre jour, on fonce avec un camion dans une foule pour faucher le maximum de personnes. C’est l’histoire de Nice, de Londres et de Berlin.

    Et tout cela sans compter les agressions multiples à plus petite échelle. Pensons à Paris en avril.

    Sadisme

    Mais ce qui s’est passé lundi à Manchester a repoussé les limites de l’horreur, histoire de frapper encore une fois notre imagination. L’islamisme a voulu nous faire comprendre qu’il fera tout pour nous abattre.

    Un islamiste fanatique a visé un concert rassemblant de jeunes ados autour de leur idole.

    Il s’agissait clairement de tuer de très jeunes personnes. En revendiquant l’attentat, l’État islamique a célébré la mise à mort de croisés rassemblés dans un lieu de débauche.

    On voit là tout l’imaginaire du fanatisme islamiste, qui assimile à la fois l’Occident à la chrétienté et à une perversion qu’il faudrait absolument châtier.

    Il mène contre le monde occidental une guerre totale pour le soumettre.

    Tout le monde peut être abattu. Le soldat en uniforme. La fillette qui assiste au spectacle de son idole. Lundi, des êtres humains revendiquaient fièrement le carnage des gamines.

    La formule rituelle, dans de telles circonstances, c’est d’affirmer qu’on luttera avec encore plus d’énergie contre le terrorisme.

    Mais le terrorisme n’est qu’un moyen, aussi détestable soit-il. Ce moyen est au service d’une cause: l’islamisme. Il faut le redire, car la tentation de nos dirigeants, trop souvent, consiste à ne pas le nommer.

    Il faut dire que les Occidentaux sont tentés par un pacifisme démissionnaire. On les attaque? Ils répondent en allumant des bougies, en déposant des fleurs.

    Ils se replient sur un slogan débile: «vous n’aurez pas ma haine». Les islamistes pourraient-ils au moins avoir droit à notre colère? Une vraie colère. Une colère juste. Une puissante colère.

    Est-ce que devant l’islamisme meurtrier, la seule vocation de l’homme occidental consiste à comprendre pourquoi on le charcute, pourquoi on le tue, ainsi que ses enfants?

    Patriotisme

    La lutte contre l’islamisme repose sur le travail des services de renseignement et des policiers. Ils sont les seuls à pouvoir attraper à temps un assassin résolu à se faire exploser dans une discothèque ou à mitrailler une garderie.

    Mais on ne pourra se contenter d’une politique sécuritaire contre l’islamisme. Il faudra aussi lutter idéologiquement contre lui.

    Cela implique de reprendre confiance dans la valeur de notre civilisation.

    Racisme, sexisme, xénophobie, homophobie, notre civilisation aime s’accuser des pires méfaits.

    Nous ne gagnerons à terme la guerre contre l’islamisme qu’en développant un vrai patriotisme occidental.

    Mais cette guerre prendra du temps. Et le sang coulera encore souvent. 

    Mathieu Bock-Côté     

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

  • Premiers nuages sur la tête de Macron, le président à la mode bobo

    Conseil sur le terrorisme autour d'Emmanuel Macron
     
     
    Mur-bleu gds.jpgSans parler de « l’affaire Ferrand », que nous évoquerons demain, deux couacs ont marqué ce début de semaine, ou cet après-Manchester, comme on voudra : Pour commencer, l'inquiétante et affligeante vacuité des réactions - tardives - du président si mal élu : dire par exemple que « les terroristes ont une cible : le monde libre et la jeunesse », est-ce que, sérieusement, quelqu'un peut penser que cela soit une réaction à la hauteur des faits, et un vocabulaire digne du Chef de l'Etat français ?
     
    1. D'abord, de quels terroristes s'agit-il ? D'êtres étranges, venus d'ailleurs, ou de nulle part ? Mystère, semble-t-il. Notre président sait qu'il y a « terrorisme », mais sans plus. Inquiétant... Et découvrir, aujourd'hui, que « le monde libre » est la cible des terroristes islamistes - parce que, nous, nous savons de qui il s'agit, à la différence du président - n'est-ce pas un peu comme... découvrir l'eau tiède ? Quant à prétendre que « la jeunesse » est leur cible, on nous pardonnera, mais c'est carrément idiot. Il y avait des jeunes à Nice, aux terrasses des cafés de Paris, au Bataclan ; il y en avait partout ailleurs dans le monde là où les lâches assassins de l'ombre ont frappé. Non, vraiment, ce « jeunisme » de mauvais aloi du président jeune sonne très, très mal...
     
    2. Ensuite, cette désastreuse image des quatre ministres devant le perron de l'Elysée, pour parler de Manchester : quatre hommes, pas de femmes (bonjour la parité !), et deux vieux (Bayrou et Collomb, bonjour le rajeunissement et le changement des visages !)∗. Attention, et qu'on nous comprenne bien : ce qui nous choque, ce n'est pas qu'il y ait ou non des femmes en un moment aussi grave, ou qu'il y ait deux ministres âgés. Ce qui nous choque c'est l'hypocrisie et la tartufferie :
     
    - nous ne sommes ni « jeunistes » ni « anti seniors » : seules les compétences doivent primer pour nommer aux plus hauts postes. Jeanne d'Arc avait achevé sa grandiose mission à 19 ans, et Léonard de Vinci a peint la Joconde a plus de soixante ans. Nous pensons donc qu'on ne doit ni privilégier ni rejeter la jeunesse, en soi ; ni faire la même chose pour l'âge mûr. Mais, justement, c'est ce que Macron a fait : il a dit, avec moi ce sera la jeunesse, et il s'est enfermé dans le piège de l'imbécile parité. Résultat : dès que les choses sont un peu sérieuses, zéro femme et deux vieux routiers de la politique, dont le dernier des Caïmans, Bayrou. Franchement, ce n'est pas sérieux. On se souvient encore du sort des ministres femmes de Juppé (les « Jupettes », virées dès le premier remaniement) ; on parlera longtemps de cette image malheureuse du perron de l'Elysée après Manchester, qui se révèlera certainement néfaste pour Macron, à terme...
     
    - et quand nous parlons d’ « imbécile parité », nous voulons simplement dire que, là aussi, ce n'est pas le sexe mais la compétence qui doit faire nommer tel ou telle. Supposons - c'est une hypothèse d'école - que l'on doive recruter dix personnes à dix postes importants. Se présentent dix femmes remarquables, et dix hommes totalement incompétents. Il faudra bien sûr nommer les dix femmes et ne retenir aucun homme. Ou l'inverse, si les choses se présentent inversées. Mais poser en principe que l'on prendra tout le temps et en toutes circonstances moitié d'hommes et moitié de femmes, voilà bien une aberration - le type même de la fausse bonne idée bobo - dans laquelle notre président s'est enfermé sottement.
     
    Nous le disons d'autant plus volontiers que, vis-à-vis des femmes et de la confiance qu'on peut leur faire, notre Royauté a presque neuf siècles d'avance sur cette pauvre république idéologique, à bout de souffle, qui en est réduite à des gadgets de gamin pour donner l'impression qu'elle a encore quelque chose à dire ! En effet, six fois, dans notre Histoire, sous la Royauté, la totalité du pouvoir, sur la totalité du pays (et pas seulement un ministère) a été confiée à des femmes ! Et, excusez du peu, quatre fois à des femmes étrangères ! Et, réexcusez du peu, la première d'entre elles, Blanche de Castille, reçut deux fois les pleins pouvoirs, une fois au début du règne de Louis IX (minorité) et l'autre lorsque le roi partit en Terre sainte.
     
    Alors, il est où le « féminisme » ? Elle est où, la « promotion de la femme » ? Royauté ou République, c'est lequel des deux régimes qui est le plus « avancé », le plus « ouvert », le plus « jeune », le plus... -  allez, disons-le ! - moderne ? 
     
    Sans compter que, quelques heures plus tard, invité de Jean-Jacques Bourdin, le premier flic de France dévoilait follement que Salman Abedi était « sans doute » passé par la Syrie et qu'il avait des liens « avérés » avec le groupe Etat islamique, qui a revendiqué l'attentat. Les enquêteurs britanniques avaient averti leurs homologues européens mais s'étaient bien gardés de divulguer l'information : ils n'ont pu que qualifier de « désespérante « (sic !) la bourde monumentale du nouveau ministre, qui commence bien mal !  
      

  • Manchester : la seule réponse à la guerre, c'est la guerre !...

     

    Mur-bleu gds.jpgIl y avait quelque chose d'irréel, ce mardi, à 13 heures, en écoutant - de bout en bout - le JT de France 2, présenté par Marie-Sophie Lacarrau.

    Et même, disons-le, quelque chose qui mettait mal à l'aise. Pas une fois, pas une seule, non, à aucun moment, ne fut employé le terme de « terrorisme islamiste ». On nous a bien dit et répété que nous étions en guerre, que la guerre continuait, que l’« horreur », que la « barbarie » avaient encore frappé »; ça, oui ! Mais, nommer l'ennemi, celui qui nous fait cette guerre : ça, non ! Dire qu'il s'agit du « terrorisme », certes, mais du « terrorisme islamiste », cela écorcherait la bouche de nos journaleux et autres adeptes du politiquement correct, pour qui l'essentiel est, avant tout, de ne pas stigmatiser, de ne pas faire d'amalgame ! 

    La chose prit un autre relief à la fin de ce journal évidemment chamboulé et exclusivement consacré à Manchester : commencé comme d'habitude à 13 heures, il s'acheva à 13h46 ; or, passant sur BFM/TV on eut, une minute après, soit à 13h47, l'annonce de la revendication du crime par Daech.

    Prenant les gens pour des imbéciles, les journaleux et autres soumis dont parle avec justesse Houellebecq pourront bien dire, pour se défendre, que jusqu'à 13h47 on n'avait, justement, pas de revendication. Or, tout, dès le début rattachait le drame de Manchester à l'islamisme radical. 

    La question est donc : comment faire une guerre - et, à fortiori, la gagner - si l'on ne nomme pas l'adversaire ? Si l'on ne sait pas, ou, pire encore, si l'on ne veut pas savoir, ne pas voir qui est l'ennemi ?

    Laissons donc là ces journaleux et soumis pitoyables et misérables, et passons à la seule question qui vaille : que faire ?

    La réponse est simple : on nous fait la guerre, on nous attaque ? Défendons-nous, et faisons la guerre, et gagnons-la ! En commençant par le commencement : créer des Cours martiales, comme cela s'est toujours fait en temps de guerre, pour juger les actes de trahison, désertion, défaitisme, propagande contre l'armée française etc. Et comme les Cours martiales, en général, condamnent à mort, fusillons sans délai les traîtres et autres agents de l'ennemi, comme ce Salah Abdeslam que nous engraissons depuis plus d'un an (incarcéré depuis le 28 avril 2016). 

    Autre mot répugnant entendu ce même jour, tenu par un journaleux : « les personnes qui reviennent ». Comment ça, « les personnes qui reviennent » ! Qu'il s'agisse de Français de souche ou d'étrangers français de plastique, à qui le Système a follement donné un petit rectangle de plastique, croyant que, par magie, cela les rendait Français, ils ont pris les armes pour l'armée qui nous fait la guerre ; ils ont trahi : Cour martiale, condamnation, fusillés !

    Et, si l'on ne veut pas faire la guerre, alors qu'on nous fiche la paix avec les petites bougies, les peluches, les petits dessins et papiers, et autres niaiseries du genre « priez pour Manchester », ou « je suis Manchester » : on n'a pas écrasé le nazisme avec des bougies, des peluches ou des dessins sur des petits bouts de papier ! Et quand ils ont compris la détermination des Kamikazes, les USA ont envoyé deux bombes atomiques sur le Japon !

    Il faut, simplement, savoir ce que l'on veut : ou on se bat, ou on se tait. Manifestement, comme Houellebecq le signale, il y a un parti de la soumission, de la collaboration avec l'Islam conquérant. Et puis il y la partie - dont nous sommes, évidemment - de ceux qui refusent cet Islam conquérant, qui veulent résister pour notre liberté à tous, de Français et d'Européens.

    Laissons donc les collabos collaborer, et posons le problème clairement, afin que les choses soient bien établies : l'Islam nous agresse, pour la troisième fois (après 711, par l'Espagne, et 1453, par Constantinople) : nous avons par deux fois relevé le défi, et fini par chasser l'envahisseur, même si ce fut long et difficile. Jamais deux sans trois ! 

  • Coralie Delaume : « Macron est fédéraliste, quand les Allemands deviennent souverainistes »

     

    Par Vianney Passot           

    Cet entretien est paru le 17.05 dans Figarovox, ainsi résumé : « Quelques jours seulement après son élection, Emmanuel Macron a rencontré Angela Merkel en début de semaine. Coralie Delaume explique pourquoi les projets du nouveau président pour l'Europe inquiètent beaucoup les Allemands. » Bien plus importante est l'affirmation reprise en titre : « Macron est fédéraliste, quand les Allemands deviennent souverainistes. » Empêchement rédhibitoire si la chose est avérée ! Et il ne nous étonnerait pas qu'elle le soit. Malgré l'affaiblissement du politique, nous restons, de facto, à l'heure des nations, et d'une certaine façon, à leur retour. Que le mot lui plaise ou non, Macron se trouvera face au nationalisme allemand. A cet égard, l'écart qui ne cesse de se creuser, depuis 1989, entre la France et l'Allemagne, notamment, bien-sûr, en matière économique, rend de plus en plus improbable la stabilité et la pérennité du couple qu'elles sont censées former, et sans lequel, d'ailleurs, toute réelle avancée européenne n'est guère réalisable. Les réalités plus fortes que l'idéologie ? C'est l'évidence.   Lafautearousseau

     

    Pour son premier déplacement à l'étranger en tant que président, Emmanuel Macron s'est rendu ce lundi à Berlin pour rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel. François Hollande, en 2012, s'était aussi rendu en Allemagne immédiatement après son élection. Comment expliquez-vous cette hâte du président fraîchement élu à traverser le Rhin ?

    C'est devenu une figure obligée pour tout président français, au nom du « couple franco-allemand ». A vrai dire, Emmanuel Macron s'était déjà rendu en Allemagne deux fois durant sa campagne, une fois en janvier, une fois en mars. La seconde fois, Angela Merkel l'avait reçu. Deux autres candidats avaient fait le voyage: François Fillon et Benoît Hamon.

    Mais c'est Macron qui avait annoncé la couleur de la façon la plus claire, en disant son projet de « faire des réformes pour regagner la confiance de l'Allemagne ». Sans jamais expliquer pourquoi ni comment nous aurions perdu ladite confiance. En ne respectant pas les critères de convergence surveillés par la Commission dans le cadre du « semestre européen » ? L'Allemagne, dont l'excédent commercial (à 8,3% du PIB !) est supérieur depuis sept ans maintenant à la norme communautaire mais qui n'est jamais sanctionnée pour cela, ne les respecte pas non plus.

    Entend-on jamais dire, pour autant, que l'Allemagne doit réaliser des réformes pour « retrouver la confiance de la France » ? Ce serait pourtant urgent. Le président de l'exécutif européen Jean-Claude Juncker a certes affirmé récemment que « les Français dépensent trop ». Mais le FMI, lui, soutient que les Allemands dépensent trop peu. Dans son dernier rapport sur l'économie germanique sorti en début de semaine, le Fonds estime que la République fédérale doit rapidement augmenter les salaires de ses travailleurs et le montant de ses investissements publics, d'une part pour relancer la demande européenne, mais également pour contribuer à relancer une demande mondiale apathique. Ça fait des années que le FMI demande cela, des années également que les États-Unis insistent là-dessus. Donald Trump s'est d'ailleurs montré particulièrement explicite à ce sujet au début de son mandat.

    Le fait que la France ait renoncé à essayer d'infléchir l'Allemagne dans ce sens montre qu'elle ne joue plus du tout son rôle en Europe, et qu'elle est totalement à la remorque de Berlin. Cela peut-il changer avec Macron ? C'est à mon avis très improbable.

    Angela Merkel et Emmanuel Macron ont-ils une vision similaire de l'Europe ? La France et l'Allemagne vont-elles travailler ensemble au projet européen plus étroitement qu'auparavant ?

    Je pense que leurs conceptions sont assez différentes. Les réformes de l'Union proposées par Macron durant sa campagne sont des réformes d'inspiration intégrationniste, presque fédéraliste. Il a proposé un ministre des Finances de la zone euro, un budget fédéral, un Parlement de l'euro.... mais les Allemands, eux, ne veulent pas de tout ça. Ils sont souverainistes ! Dans ce cadre, ils ne veulent pas d'union de transferts qui les contraindraient, selon une l'expression en vigueur, à « payer pour le Sud ». La situation, pour leur pays, est optimale. Ils bénéficient d'une monnaie sous-évaluée pour eux, au sein d'une union monétaire qui dysfonctionne mais qui, tant qu'on ne leur impose ni budget fédéral ni eurobonds, ne leur coûte pas un sou. Du moins tant que les pays surendettés auxquels ils prêtent de l'argent parviennent encore à rembourser. Pourquoi voudraient-ils qu'elle change ?

    Je me permets de citer ici l'extrait d'un article du Bild - qui est un tabloïd et qui ne fait donc pas dans la dentelle - mais qui est énormément lu et qui permet de se faire une idée de l'état d'esprit chez nos voisins. Dans un article récent intitulé « Combien va coûter Macron à l'Allemagne ? », le journal explique : « Pendant la campagne, [Macron] a défendu entre autres les eurobonds, la mutualisation des dettes au sein de l'Union européenne. Il a aussi évoqué un ministre des finances de la zone euro et une assurance chômage commune (…) ce sont des idées qui émanent d'une France très endettée et qui nous poussent, nous Allemands, à tirer la sonnette d'alarme ».

    Le président français et la chancelière allemande se sont dit prêts à refonder certains traités européens, pour faire passer un cap à l'Europe. A quoi peut-on s'attendre de leur part ? Emmanuel Macron peut-il refonder les traités européens sans passer par un référendum ?

    Merkel et Macron sont tous deux en campagne. Les législatives françaises ont lieu en juin, les législatives allemandes en septembre. La chancelière ne peut ignorer l'immense euroscepticisme qui règne en France actuellement. Il suffit d'avoir additionné les scores des candidats « souverainistes » à l'issue du premier tour de la présidentielle pour l'avoir mesuré. Or Macron était un peu le candidat idéal pour Merkel, surtout lorsqu'il s'est trouvé opposé, au second tour, à Marine Le Pen. Sans doute la chancelière est-elle soucieuse de l'aider à obtenir à l'Assemblée cette majorité qui votera les fameuses « réformes pour regagner la confiance de l'Allemagne ». Elle a donc concédé que les traités européens pourraient être modifiés « là ou c'est nécessaire », histoire de se montrer agréable et d'encourager son interlocuteur.

    A vrai dire, ça ne mange pas de pain. Elle peut toujours concéder, il faut l'unanimité pour modifier les traités, et dans certains pays, le référendum est obligatoire. Il est donc hautement improbable qu'une telle chose advienne.

    De surcroît, Angela Merkel est, au sein de l'exécutif allemand, la préposée au rôle de « good cop ». Elle arrondit les angles avec diplomatie. Mais elle a auprès d'elle un « bad cop » très efficace en la personne de Wolfgang Schäuble, son ministre des Finances. Lui a déjà fait savoir dans un entretien au journal italien La Repubblica qu'il goûtait peu les projets de Macron. Il a même formulé une contre-proposition, celle de réformer la zone euro en donnant davantage de pourvoir au MES, le mécanisme européen de stabilité dont le rôle est... de prêter de l'argent aux pays du Sud en difficulté. Et qui est dirigé par un Allemand, Klaus Regling.

    Le MES est un organisme européen ad hoc, qui n'a été créé que dans l'urgence et pour faire face à la crise. Le renforcer serait renoncer au surcroît d'intégration fédérale souhaité par Macron et faire la part belle à la méthode intergouvernementale. Ce n'est pas si étonnant de la part de Schäuble quand on se souvient qu'il disait au Financial times il y a quelques mois : « l'idée fédérale n'a pas disparu, mais actuellement elle n'a aucune chance de se réaliser. Nous devons donc améliorer ... nos méthodes intergouvernementales ».

    Au risque de me répéter, je maintiens que l'Allemagne n'est pas (plus ?) fédéraliste. Elle est souverainiste. Elle veut bien des réformes, mais des réformes de type austéritaire, et prioritairement chez ses voisins, afin d'être assurée de n'avoir jamais à payer pour les autres..... 

    Coralie Delaume est essayiste. Elle a publié Europe, les États désunis (Michalon, 2014) et, avec David Cayla, La fin de l'Union européenne (Michalon 2017). Elle anime depuis 2011 le blog L'arène nue, consacré au projet européen.

    Vianney Passot           

  • Les Echos : Le parlement espagnol vote l'exhumation du corps de Franco ...

     

    823330531.jpgPar un billet de quelques lignes manifestement assez ignorantes des affaires d'Espagne, Les Echos du 11 mai ont rendu compte d'une motion votée à Madrid, par le Congrès des députés, motion demandant au Gouvernement espagnol l'exhumation du corps du général Franco de la basilique du Valle de los Caidos où l'ex-chef de l'Etat repose depuis sa mort en novembre 1975, soit depuis 42 ans.

    valle-caidos.jpgFranco y est inhumé aux côtés de José Antonio Primo de Rivera, le fondateur de la Phalange, qui n'a pas participé à la guerre civile, ayant été arrêté quatre ou cinq mois avant qu'elle n'éclate, détenu, puis fusillé à la prison d'Alicante, en novembre 1936. Les Echos ne précisent pas si ladite motion du Congrès des députés réclame aussi le transfert du corps de José Antonio ou non. A noter que dans l'imaginaire espagnol, dans l'opinion en général il est une figure assez largement respectée.

    Une majorité de députés a voté cette motion. Ceux du parti au pouvoir, le PP [Parti populaire, de droite] se sont « courageusement »  abstenus.

    Est-ce à dire que la motion n'aura pas de suite ? Nous l'ignorons mais chacun sait que depuis longtemps une certaine gauche espagnole tente de raviver en Espagne la guerre des mémoires et de lancer une bataille judiciaire en faveur des victimes de la guerre. Lesquelles ? Il est évident qu'il s'en suivrait comme une guerre civile nouvelle forme, à la fois rétrospective et très actuelle car les objectifs matériels, financiers ou autres ne sont pas absents de l'opération. Un mauvais coup pour la paix civile en Espagne, qu'il avait été assez sagement prévu de respecter à la mort du général Franco.

    el-escorial-valle-de-los-caidos.jpgLe caudillo restera-il au Valle de los Caidos dans la sierra de Madrid ou retournera-t-il en Galice, au Ferrol, par exemple ? José Antonio sera-t-il ramené dans quelque cimetière madrilène ? Quelle suite le gouvernement Rajoy donnera-t-il à cette motion parlementaire que les députés qui le soutiennent n'ont pas votée ?

    La rancune et la vengeance vulgaires n'ôtent rien à la grandeur des hommes qui ont servi leur pays. Et, en l'occurrence, rendu service à la France, à l'Europe, à la civilisation qui nous est commune. Que Franco et José Antonio reposent dans la crypte du Valle de los Caidos ou ailleurs, selon ce que décideront des hommes, de toute manière petits, n’enlèvera rien qui nuise vraiment à leur mémoire. 

  • Le peshmerga entarté

     

    par Louis-Joseph Delanglade

    Publié le 15.05.2017 - Réactualisé le 16.05.2017 

    Qu’il est difficile d’être un philosophe militant ! M. Lévy ne le sait que trop, lui qui vient de se faire « entarter ». Cet affront, surtout répété (une dizaine de fois depuis 1985), couvre M. Lévy de chantilly et de ridicule. Aucun panache donc dans cette mésaventure : ni inquisiteur pour vouer aux flammes ni dictateur pour « engeôler » ce docteur de la bien-pensance; non, tout juste un peu de crème pâtissière sur la veste et le visage. Personne ne le plaindra : après tout, il vit confortablement de ses idées, de ses convictions, de ses certitudes ; cela vaut bien d’être payé d’une petite tarte de temps à autre.

    Sa dernière mésaventure, ce 10 mai à Belgrade, ne se ramène pourtant pas à une simple « potacherie ». Imputé à un groupuscule communiste, l’entartage avait pour but de le punir pour son engagement bosno-islamique virulent durant la guerre civile de Yougoslavie. On n’a oublié à Belgrade ni les victimes des bombardements de l’Otan ni l’amputation du Kosovo, en passe de devenir une enclave islamiste au coeur de l’Europe. A ceux qui l’assaillaient aux cris de « Assassin  ! Va-t'en de Belgrade  ! », M. Lévy, se croyant peut-être dans une assemblée révolutionnaire, a répondu par "Vive la démocratie à Belgrade ! » - de l’idéologie, encore et toujours.

    Il était pourtant venu, rempli de bonnes intentions à l’égard de lui-même, pour la présentation de son film Peshmerga, sorte de « long reportage sans nuances » (Télérama) sur la ligne de front entre soldats kurdes irakiens et combattants de l’Etat islamique. Le seul mérite de ce film de 2015 est de valoir à peine mieux que l’insupportable Serment de Tobrouk (2012), film d’autopromotion où celui qui a contribué à inspirer la calamiteuse intervention de Libye a l’outrecuidance et le ridicule de prendre la pose du héros.

    Et de s’ériger en héraut (autoproclamé) de la démocratie. On pourrait le juger pitoyable si son immixtion médiatique récurrente et son pouvoir de nuisance dans les « affaires étrangères » de la France n’étaient avérés (voir ses rapports avec MM. Hollande et Sarkozy). Satisfait du soutien de la coalition occidentale aux peshmergas du Kurdistan irakien, il doit se féliciter que M. Trump se propose aujourd’hui d’élargir ce soutien en y incluant les Kurdes de Syrie, au motif que ce sont eux qui reprendront Raqqa à l’Etat islamique. Sans doute y voit-il une opportunité, lui qui prône un Kurdistan indépendant en affirmant de façon péremptoire que les Kurdes « deviendraient, s’ils l’emportaient, un modèle pour la région ». Or, si une aide purement tactique contre l’Etat islamique est parfaitement fondée, il ne faut pas en minimiser les effets pervers qui favoriseraient l’irrédentisme kurde : la majorité des Kurdes (vingt à trente millions) se trouvent en Iran et en Turquie, deux pays nécessaires à l’équilibre régional « post-Daesh ».

    Le nationalitarisme pro-kurde de M. Lévy d’ores et déjà décrédité eu égard aux maux et problèmes engendrés par ses précédentes menées idéologiques, on attend la onzième tarte.

  • Quand la Commission européenne s'en prend au « protectionnisme » de M. Macron.

     

    1345578492.2.jpgDimanche soir, toute l'Europe (du moins les gouvernements européens de l'Union et ses institutions) était « macroniste » : l'ancien ministre de l'économie de François Hollande était celui que tous semblaient espérer et tous voyaient en lui le nouveau sauveur de la construction européenne, et le disaient, le clamaient à l'unisson.

    Mais, une fois les lampions précocement éteints, l'Union européenne, comme dégrisée, dénonce la volonté affirmée dans son programme d'une certaine régulation de la mondialisation, ce qui est tout de même fort de café au regard de la situation actuelle, en particulier de l'usine Whirlpool et de la délocalisation spéculative pratiquée par la multinationale états-unienne, opération qui laisse plus de 280 personnes sur le carreau, sans compter les intérimaires et les sous-traitants. 

    Dans son édition du mercredi 10 mai et en ses pages économiques, Le Figaro (sous la plume de Jean-Jacques Mével) évoque de quoi il retourne, sans donner tort à M. Macron dans ce qui s'annonce comme l'un des premiers bras de fer du nouveau président avec Bruxelles et, peut-être, Berlin : « Emmanuel Macron jure qu'il ne soutient ni « la mondialisation naïve », ni le libre-échange à tout va. Et c'est un projet littéralement protectionniste du président élu qui commence à semer le trouble à Bruxelles, à Berlin et dans d'autres capitales du nord de l'UE : réserver les marchés publics du Vieux Continent aux entreprises qui localisent la moitié au moins de leur production sur le sol européen. » Fichtre ! Le grand mot est lancé, celui que M. Hollande vouait l'autre jour aux gémonies : protectionnisme. 

    En fait, ce « protectionnisme » évoqué par Le Figaro n'est pas un protectionnisme national mais bien plutôt un protectionnisme européen, que le journal rebaptise, comme pour enfoncer le clou, « patriotisme économique », formule jadis utilisée par M. de Villepin, aujourd'hui soutien du nouveau président. Mais, européen ou non, c'est toujours un sacrilège économique pour les grands prêtres de la mondialisation, qui voit dans cette proposition de M. Macron « une solution de facilité d'inspiration populiste », selon la formule lâchée, à en croire le quotidien de droite, « au plus haut de la Commission » (Juncker ? Moscovici ?). « C'est surtout le credo libéral que suit rigoureusement la Commission Juncker, en publiant ce mercredi ses « Réflexions sur une reprise en main de la mondialisation » (…).

    « Le document (…) reconnaît que « le revenu réel des classes moyennes a stagné dans l'UE durant la dernière décennie », avec un risque réel que « les inégalités s'accroissent encore, en même temps que la polarisation sociale ». La mondialisation et l'accélération technologique ne sont pas des mutations de tout repos. » 

    Ainsi, la Commission, dans sa grande bonté, « reconnaît » les conséquences sociales ennuyeuses de la mondialisation mais, surtout, pas question de toucher à ce tabou des temps (et des élites, ou supposées telles ?) contemporains : le dogme avant tout, l'idéologie d'abord, et tant pis pour les nouveaux « vaincus de l'intégration mondiale », qui pourront toujours se recycler dans une profession uberisée ou numérisée... Ce cynisme fait froid dans le dos, et il prépare les colères de demain, que cette même Commission qualifiera, avec une moue dégoûtée, de « populismes ». 

    Les dirigeants des institutions de l'Union européenne affirment ainsi que les évolutions en cours, y compris dans leurs aspects les plus socialement injustes, « ne peuvent être ni stoppées, ni inversées », ce qui me semble faire preuve d'un grand fatalisme et d'une absence de volonté (et de courage) dont, pourtant et a contrario, les mêmes n'hésitent pas à faire montre quand il s'agit d'appeler les États (dont, au premier rang, la France) à mener les fameuses « réformes » qui doivent libéraliser un peu plus la vie économique et sociale, au risque de créer de nouveaux déséquilibres et de nouveaux drames sociaux sur nos territoires. 

    Le texte de la Commission poursuit : « Si nous fermons nos frontières, les autres feront de même et tout le monde se retrouvera perdant », argument désormais classique des libre-échangistes et qui semble oublier que, hors d'Europe, la plupart des pays protègent leurs industries et leurs marchés des intrusions qui leur semblent menacer leurs propres populations et souveraineté économique. C'est ce dernier point que, d'ailleurs, souligne le journaliste : « L'idée, inscrite noir sur blanc dans le programme du candidat à l’Élysée, n'est pas nouvelle. L’État chinois et d'autres géants pratiquent le patriotisme économique sans arrière-pensée. Les États-Unis appliquent leur Buy American Act depuis 1933, quand l'instauration de barrières commerciales devait accélérer la sortie de la Dépression. Lors d'un autre passage à vide, un demi-siècle plus tard, le président Reagan a élargi la préférence nationale à l'industrie du transport de masse.(...)

    « La classe politique française, à défaut de maîtriser la mondialisation, se remémore à chaque élection qu'elle pourrait user de la commande publique comme un bras armé, notamment dans les transports et les chantiers d'infrastructure. » Cette proposition, si elle ne peut assurer à elle toute seule une stratégie économique face à la mondialisation, a au moins le mérite de remettre le politique et l’État au cœur du jeu, permettant la préservation des intérêts de l'économie nationale et des salariés français, ce qui n'est tout de même pas négligeable, me semble-t-il ! 

    ecudor.jpgEn tout cas, ce qui est certain, c'est que le nouveau président va devoir batailler ferme pour tenir ce qui n'était jusqu'alors qu'une promesse de campagne : si le protectionnisme européen n'est pas la solution idéale (et les salariés de Whirlpool en sont bien conscients, puisque le pays, la Pologne, qui va accueillir leurs machines et leurs emplois délocalisés appartient à l'Union européenne...), il peut apparaître comme une première protection utile pour maintenir une part du travail en France et garantir des règles sociales un peu plus favorables aux ouvriers français qu'aujourd'hui. 

    A l'inverse, si M. Macron cède aux oukases libre-échangistes de Bruxelles (et de Berlin ?), son quinquennat ne sera que la triste continuation du précédent et il n'aura aucune excuse à mes yeux et à mon cœur de royaliste social. Le test est d'importance : au-delà du président fraîchement élu, il concerne l'avenir économique et, en particulier, industriel de la France pour les décennies à venir. 

    Mais, il faudra sans doute penser plus loin que ce protectionnisme-là, pas totalement satisfaisant, et, dans le même temps, produire et consommer plus local... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin