"Restaurer le culte de Jeanne d'Arc, l'amour de la France, nous ne nous en rendions pas forcément compte, mais c'était peut-être ce que nous faisions de mieux". Avec une merveilleuse simplicité, qui est la marque des vrais grands, voilà l'une des mille et une belles choses que Pierre Boutang nous a dites, lors de sa magnifique et inoubliable conférence de Marseille, en 1988, dans notre local de la rue Pavillon, à deux pas de la Canebière.
Comme tout le public présent ce soir-là, j'ai littéralement bu les paroles de Boutang, je l'entends encore, et je ne me lasse pas de ré-écouter ce petit chef d'oeuvre que - vous le savez mais je le redis pour les nouveaux lecteurs qui nous rejoignent chaque jour - nous mettons à votre disposition dans notre collection de 256 vidéos∗
"Restaurer l'amour de la France" : comme militant royaliste et Camelot du Roi, mais aussi comme professeur, c'est évidemment ce à quoi je me sentais appelé, avec mes camarades de l'URP. Mais cela me semblait demander, appeler quelque chose qui allait plus loin que le militantisme, qui, pour nous, culminait chaque année avec le Rassemblement royaliste des Baux, en juin.
Mais, quoi ? Et surtout comment, de quelle façon ? Il m'a fallu du temps pour comprendre et mûrir le projet (à l'époque, internet n'existait pas). Comment donner à voir, à connaître la France, dans son Histoire, dans sa réalité charnelle ? Pourquoi défendre une civilisation si on ne sait pas montrer en quoi elle est belle, en quoi elle nous mène vers les sommets ? Dans Je suis Français, je rédigeais alors une page d' "échos" (et souvent deux, qui constituaient alors les deux pages centrales du quotidien); et, avec Pierre Builly, nous interrogions chaque mois une personnalité (une bonne trentaine au total) : tout cela nous permettait de parler de l'actualité, certes, mais aussi de tourner autour de cette idée émise par Boutang : "restaurer l'amour de la France".
Finalement, il m'aura fallu attendre 2007 pour que l'intuition, longuement mûrie, puisse se concrétiser : c'est cette année-là, le mercredi 28 février, que je fondais lafautearousseau, quotidien royaliste sur le Net; et, tout naturellement, l'idée de ne pas chercher à écrire une sorte de "somme", toujours énorme et rebutante par sa longueur même, mais au contraire, d'utiliser la parution quotidienne, d'une façon beaucoup plus souple, pour parler, chaque jour, à leur date anniversaire, de ces événements, ces faits, ces savants, ingénieurs, peintres et écrivains, ces hommes et ces femmes, illustres ou méconnus, qui "font", qui "sont" la France.
Ce jour-là, les Ephémérides sont nées, peu à peu continuées et approfondies par les 20 Albums qui les prolongent.
Et voilà comment, bien longtemps après avoir entendu la belle voix et la belle parole de Boutang, j'ai pu réaliser enfin ce qu'elle avait éveillé en moi.
Je vois avec plaisir, aujourd'hui, qu'une bonne quinzaine de groupes, sites ou Blogs, Cafés Histoire et/ou Philo, reprennent mes Ephémérides : la plupart citent leur source, parlant bien des "Ephémérides de lafautearousseau". Quelques uns, plus cyniques, du genre "prédateur", font comme si elles venaient d'eux-mêmes, et se les accaparent sous leur nom, sans vergogne. Mais je ne m'en émeus pas : comme disait La Rochefoucauld, il s'agit là aussi d'un hommage que le vice rend à la vertu, et par le simple fait que ces personnes les utilisent elles prouvent qu'elles sont intéressantes, au moins à leurs yeux ! Réjouissons-nous donc d'être ainsi pillés : la malle aux trésors de lafautearousseau n'est-elle pas faite pour servir ?
Un grand merci à vous tous pour vos encouragements et vos mots d'approbation reçus sur nos messageries !
Et, bien sûr, je ne vous dis pas "à demain" mais "à tous les jours"... sur nos Ephémérides ! : http://lafautearousseau.hautetfort.com/ephemerides/
François Davin
∗ 1h46 de pur bonheur intellectuel : https://vimeo.com/showcase/3857931