UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 7

  • Thomas Flichy de la Neuville : « les manifestations en Iran n’ont rien à voir avec les printemps arabes »

    Manifestations pro et anti-régime à Téhéran
     
     
    par Thomas Flichy de la Neuville 
     
    Le spécialiste de l’Iran, Thomas Flichy de La Neuville, apporte son éclairage sur les manifestations en Iran, leurs spécificités, l’éventuelle influence saoudienne. Indispensable pour comprendre ce qui se passe en Iran [Boulevard Voltaire 3.01]LFAR
     
    59f0754f488c7b0d1d8b4568.jpg

    Thomas Flichy, la jeunesse iranienne soutient-elle les troubles que vit le pays actuellement ?

    Effectivement, il y a des manifestations en Iran aujourd’hui où la jeunesse est présente.

    Elles sont parfaitement contrôlées par le régime pour l’instant.

    Nous avons parfois du mal à comprendre ce qui se passe en Iran parce que nous avons tendance à transposer ce que nous sommes sur les Iraniens. Les Iraniens se perçoivent certes comme des cousins des Européens, mais ils sont un peu différents. Lorsqu’on pense aux revendications de la jeunesse libérale iranienne, il faut bien voir, par exemple, qu’elle souhaite une ouverture à la modernité et en même temps conserver les racines religieuses et culturelles de l’Iran.

    Parler de révolution comme on l’a fait avec les printemps arabes serait donc se méprendre sur ce qu’est l’Iran ?

    C’est peut-être une erreur de perspective de vouloir voir dans ces événements aujourd’hui un remake de ce qui s’est passé en 2009 ou bien des printemps arabes.
    Et puis, pour la population iranienne, lorsqu’il y a des troubles, ces troubles sont perçus comme venant de l’extérieur. C’est quelque chose qui nous échappe. L’histoire de l’Iran n’est pas notre histoire. L’Iran a été marqué pendant 1.000 ans par des invasions qui ont généré des réflexes psychologiques qui font que l’on attribue les troubles intérieurs à des puissances étrangères.

    Une tentative de déstabilisation de l’extérieur constitue-t-elle un scénario crédible ? 

    L’Iran est beaucoup plus présent au Moyen-Orient aujourd’hui qu’il ne l’était il y a une décennie. L’Iran s’est glissé dans le vide généré par les contradictions des différentes politiques occidentales, notamment de la politique américaine, qui s’est dissoute dans ses propres contradictions.

    Ensuite, les troubles de 2009 ont été en partie générés de l’extérieur puisqu’ils ont été financés de l’extérieur. Ils ont aussi été relayés médiatiquement de l’extérieur.

    C’est difficile d’identifier pour l’instant un cerveau organisateur de ces troubles, mais on ne peut pas négliger certaines pistes, notamment la piste saoudienne. L’Arabie saoudite est le plus grand rival de l’Iran. Elle est fragilisée aujourd’hui. Elle pâtit de la présence militaire iranienne croissante au Yémen, en Syrie et en Mésopotamie. Par conséquent, elle a intérêt à ce que le régime iranien soit affaibli.

    Sachant que les débuts de la guerre civile en Syrie avaient commencé par des manifestations éparses réclamant plus de liberté, un scénario syrien est-il envisageable en Iran ?

    Si on regarde les émeutes d’un point de vue historique, on doit garder en tête deux grands principes.

    Le premier principe est qu’une révolution n’est jamais spontanée. Elle a toujours un principe organisateur, un cerveau organisateur. Il s’agit de le localiser pour comprendre comment la révolution fonctionne.

    Ensuite, même quand il y a des troubles spontanés, des minorités actives s’emparent très rapidement des troubles ou des émeutiers pour les faire profiter à leur cause. Ce sont donc les minorités organisées qui se hissent très rapidement au sommet d’une émeute ou d’une révolution.

    On peut effectivement peut-être faire un parallèle avec la Syrie. Mais le contexte iranien est un petit peu différent.

    Il semble qu’il y ait déjà des morts depuis ce matin. Est-ce que vous confirmez cette information ?

    En fait, on est assez mal renseigné. Les correspondants étrangers présents en Iran disent que la situation est maîtrisée par le gouvernement iranien. Les journaux français ont montré des manifestations, mais les images qui ont été publiées montraient des manifestations favorables au régime. Lorsqu’on voyait les manifestants, on ne voyait qu’une dizaine de visages, en tout cas dans ce que j’ai pu voir pour l’instant.

    C’est donc très difficile de jauger de l’extérieur l’ampleur des manifestations.  

     

    Enseigne à Saint-Cyr. 
  • Provence : Annonce du prochain banquet des Camelots du Roi et autres activités. Qu'on se le dise !

     

    IMG.jpgLa date du prochain banquet des Camelots du Roi de Provence a été fixée au samedi 17 février 2018 à 20 heures.

    Ce banquet se tient dans la tradition et dans l'esprit des Camelots du Roi, anciens et à venir. Banquet privé, sur invitation, réservé aux Camelots du Roi de Provence et leurs invités.

    Fondés en 1908 pour servir l'Action Française, les Camelots du Roi ont été dissous en 1936 par le gouvernement d'alors mais leurs traditions, leur esprit ont toujours été maintenus. La participation des anciens des Camelots du Roi à ce prochain banquet du samedi 17 février 2018, est vivement souhaitée.  

    Signalons encore, s'agissant des prochaines dates à retenir :

    Decapitation-Louis-XVI.jpgLe 21 janvier 2018 tombant un dimanche, la Messe pour le roi Louis XVI et toutes les victimes de la Révolution sera célébrée à Marseille le samedi 20 janvier à 11 h. Une rencontre suivra, l'après-midi. Toutes précisions utiles seront données dans Lafautearousseau prochainement.   

     

    2433366972.jpgUn colloque d'Action Française se tiendra à Marseille le samedi 21 avril et le 150ème anniversaire de la naissance de Charles Maurras sera commémoré le lendemain, dimanche 22 avril 2018. Un programme détaillé suivra. Les deux journées seront organisées par Action Française Provence.

    Que l'on se le dise et que l'on retienne ces dates dès à présent !  

  • Comment le Hamas a aidé les islamistes en Syrie

    Troupes armées du Hamas 

    Par Antoine de Lacoste

     

    1456949215.png

    Le Hamas, mouvement islamiste palestinien, a été créé en 1987 par des militants affiliés aux Frères musulmans.

    Il est entré en conflit avec le Fatah, autre mouvement palestinien mais non islamiste, qu'il a réussi à chasser de la Bande de Gaza. Le Fatah a conservé le contrôle de la Cisjordanie et, depuis, la résistance palestinienne est coupée en deux pour le plus grand bonheur d'Israël.

    Idéologiquement proche des islamistes égyptiens, le Hamas a organisé la survie de la Bande de Gaza par le biais de multiples tunnels qui la reliait au Sinaï. Armes, nourriture et argent transitaient par là. Le système s'est perfectionné au fil des ans et, malgré de nombreux bombardements, l'armée israélienne n'est pas vraiment parvenu à détruire ce réseau dense et complexe. Les hommes du Hamas ont ainsi acquis une véritable expertise dans ce domaine.

    C'est cette expertise qu'ils vont mettre au service des islamistes syriens.

    Ce soutien n'allait pourtant pas de soi. En effet, Israël multipliant les assassinats ciblés de dirigeants du Hamas, la branche politique du mouvement s'est réfugiée à Damas il y a plusieurs années. C'est l'Iran, financeur historique du Hamas, qui a joué les intermédiaires. Assad a accepté, malgré ses réticences contre les affidés des Frères musulmans, pour trois raisons : ne pas déplaire à son allié iranien, ne pas rompre la solidarité arabe face à Israël et faire un geste symbolique en direction de sa population sunnite, majoritaire dans le pays.

    Depuis plusieurs années, Khaled Mechaal, chef de la branche politique du Hamas, avait donc ses bureaux à Damas, tout comme plusieurs de ses adjoints. Lorsque la guerre a éclaté en Syrie, c'est pourtant ce même Mechaal qui appelé le peuple sunnite syrien à la révolte contre « le tyran » Bachar.

    Ce revirement en a surpris plus d'un mais il a sa logique : le Qatar avait en effet décidé de soutenir massivement l'insurrection islamiste et, entre Frères musulmans, la solidarité est totale. Or les dirigeants du Qatar sont eux aussi issus de cette obédience (c'est d'ailleurs une des causes de leur brouille avec l'Arabie Saoudite).

    Naturellement Mechaal et ses amis ont dû déménager et se sont fort logiquement installés à Doha, capitale du Qatar.

    Quelques mois après, des insurgés islamistes syriens, notamment ceux d'Al Nosra, ont appelé au secours le Hamas : leurs réseaux de tunnels destinés à se cacher dans les grandes villes et à prendre à revers l'armée syrienne ne donnaient pas du tout satisfaction. De nombreux combattants furent même ensevelis sous les éboulements.

    Dans le plus grand secret, deux cents spécialistes du Hamas se sont donc rendus en Syrie afin d'apprendre à leurs nouveaux alliés comment construire correctement des tunnels...

    Ils y sont même allés avec du matériel iranien et c'est ce qui a permis de découvrir l'affaire, les Iraniens n'ayant pas été longs à reconnaître leurs perceuses ultra-perfectionnées après la prise de plusieurs tunnels.

    Beaucoup de militants d'Al Nosra ayant ensuite rejoint Daech, l'expertise nouvellement acquise a donc profité à tous...

    Récemment Erdogan, qui parle un peu à Bachar entre deux insultes, lui a demandé d'accueillir à nouveau le Hamas, trop loin de ses bases au Qatar. Erdogan est en effet, lui-aussi, proche des Frères musulmans, et sa réconciliation avec la Russie (feinte ou réelle, l'avenir le dira), lui permettait cette requête.

    Bachar ne pouvait évidemment accepter le retour des traîtres et a logiquement opposé une fin de non recevoir à Erdogan. Ce dernier n'a d'ailleurs pas trop insisté : l'efficacité des tunnels a coûté cher à l'armée syrienne et à ses alliés libanais et iraniens. Même l'Iran, soutien historique du Hamas, n'a pas relayé la demande turque et Bachar avait donc les mains libres pour refuser.

    Depuis, le Hamas multiplie les tentatives de réconciliation vers l'Iran mais en pure perte pour l'instant. Le Hamas a perdu deux alliés précieux et pourra ainsi méditer les conséquences de son ingratitude et de son engagement dans une guerre perdue.  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Éric Zemmour : Emmanuel Macron « fait semblant de croire que l’Europe est une démocratie »

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - Lors de la présentation de ses premiers voeux, Emmanuel Macron a livré un véritable plaidoyer européen [RTL 2.01]. En quelques mots brefs et lucides, Zemmour parvient à extraire de ce discours sans substance ce qui, toutefois s'en détache presque exclusivement : une vision européenne irréaliste, où le président de la République s'attribue le premier rôle. Un rôle illusoire.  LFAR  

     


    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    Lors de ses premiers vœux aux Français dimanche 31 décembre, Emmanuel Macron a livré un véritable plaidoyer européen. Il a servi son traditionnel « en même temps » : la France et l’Europe en même temps - la France dans l’Europe pour être pleinement la France et l’Europe avec la France pour être pleinement l’Europe. 

    Un classique facile et banal : du Macron « pur sucre ». Le balancement circonspect du techno qui se réfugie dans le « oui-mais » rhétorique. Avec l’Europe, il est en confiance, il ose tout. Il s’adresse à ses concitoyens européens comme si il était déjà tout seul à la barre, comme s'il était le dirigeant l’Europe. Il appelle ses concitoyens européens à débattre à imposer leur vue. Il fait semblant de croire que l’Europe est une démocratie comme les autres. 

    Mais il sait qu’il se leurre. L’Europe n’est pas une démocratie parce qu’elle n’est pas une nation, et l’Europe n’est pas une nation car il n’y a pas de peuple européen. 

    Éric Zemmour

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Europe : La France n'a-t-elle le choix qu'entre le statu quo et le Frexit ?

    Pourquoi le nouveau gouvernement autrichien peut changer la donne en Europe

  • Prince Jean : « J'ai la tristesse de vous annoncer le décès de mon frère S.A.R. le prince François d'Orléans survenu ce matin. Je le confie à vos prières »

     

    C'est en ces termes que le prince Jean de France, duc de Vendôme, a annoncé ce jour le décès de son frère, le prince François d'Orléans, dont nous savons à quel point il était proche. Nous prenons part à sa peine, comme à celle de toute la famille de France. 

    A cette heure, Le Figaro a déjà fait écho à cette triste nouvelle. Mais aussi L'Echo républicain, édition de Dreux, en des termes plus personnalisés que nous reprenons ci-après. 

    logo-ER.jpgLe prince François d'Orléans, décédé, aura la chapelle royale à Dreux pour dernière demeure

    Les habitants de Dreux avaient l'habitude de le croiser en ville où il venait de temps en temps. Il passait souvent ses vacances chez son frère le prince Jean de France. Il s'est éteint, samedi 30 décembre 2017.

    Comme tous les membres de la famille d'Orléans, il aura pour dernière demeure la chapelle royale, à Dreux. Le prince François d'Orléans est décédé, samedi 30 décembre 2017, il avait 56 ans. 

    Il est le fils aîné du comte de Paris et de la duchesse de Montpensier. Né avec un handicap mental, il ne pouvait être désigné comme héritier du trône de France. C'est pour cela que c'est son frère, le prince Jean de France qui a hérité de la couronne.

    Il passait ses vacances à la chapelle royale

    Le comte de Paris lui avait donné le titre de comte de Clermont en 1999 et il vivait dans un foyer dans la région parisienne. Cela ne l'empêchait pas de venir régulièrement à Dreux. Il y était accueilli par son frère pour des vacances et des weekends. Beaucoup de Drouais l'ont croisé dans les rues de la ville. Le prince Jean de France s'est toujours montré très attaché à cet accueil de ses frères et soeurs sur le site de la chapelle royale où ils partagent des souvenirs d'enfance et où reposent les membres de la famille royale.

    C'est là aussi que reposera le prince François d'Orléans.   

    VOICI LE COMMUNIQUÉ DE MONSEIGNEUR LE COMTE DE PARIS

    Monseigneur le Comte de Paris, Madame la Duchesse de Montpensier, leurs enfants les Princesses Marie et Blanche, les princes Jean, Dauphin de France, et le Prince Eudes ainsi que leurs Familles, ont accompagné par leur présence et par leurs prières le Prince François de France qui s’est éteint paisiblement en cette nuit du 30 décembre 2017.

    armes-mgr-le-comte-de-paris-h7-300x157.jpg

  • Conservatisme

    Olivier Dard, Frédéric Rouvillois et Christophe Boutin
     

    par Gérard LECLERC

     

    2435494823.jpg

    Est-il vrai que le conservatisme est à la mode ? Un certain nombre de signes pourrait plaider en ce sens. On est même allé jusqu’à prétendre que la tendance sinistrogyre (c’est-à-dire en faveur d’une pensée de gauche) établie naguère par Albert Thibaudet pour caractériser le mouvement des idées politiques en France, était désormais démentie par une nette tendance dextrogyre. On peut objecter à cela la victoire d’Emmanuel Macron, proclamant haut et fort son progressisme, mais la nature du macronisme est encore en suspens, sa prétention à dépasser le clivage gauche-droite attendant une véritable confirmation. Le débat intellectuel demeure largement ouvert, et il l’est d’autant plus que la notion même de conservatisme a toujours eu beaucoup de mal à être définie et à trouver droit de cité dans ce pays. Thierry Maulnier n’aimait-il pas rappeler la formule du duc d’Orléans pour qui « le mot commençait vraiment trop mal ». Beaucoup de réactionnaires se sont moqués, tel Bernanos, de ces braves gens qui « se sont appelés eux-mêmes, tour à tour, conservateurs, libéraux ou modérés, dans l’espoir que ces sobriquets, qui suaient la paresse et la peur, allaient leur assurer infailliblement l’estime et l’amour du peuple français ». Il y a donc beaucoup de travail pour assurer au conservatisme un statut à la fois honorable et crédible. C’est pourquoi Frédéric Rouvillois, Olivier Dard et Christophe Boutin ont préféré la formule du dictionnaire à celle du manifeste pour faire un peu plus de clarté et apporter un peu de rigueur à ce qui pourrait être autre chose qu’« un simple ramassis de préjugés bourgeois agités comme des épouvantails contre ceux qui se réclament de la Justice et du Progrès, mais un ensemble extrêmement riche ».

    La preuve en est faite grâce à cette publication d’un bon millier de pages, dont la fonction est plutôt de donner infiniment à penser quant à une tradition qui pourrait bien trouver aujourd’hui le terrain propice à une refondation « qui reprendrait l’héritage des conservatismes anciens, mais qui implique aussi de prendre en compte des éléments qui n’avaient pas été intégrés aux programmes conservateurs des XIXe ou XXe siècles tant qu’ils semblaient ne jamais devoir être menacés, alors que la démesure moderne risque de les faire disparaître eux aussi ». Les trois responsables du dictionnaire soulignent ainsi d’emblée en quoi le conservatisme pourrait trouver une actualité bien supérieure aux modes éphémères, dès lors qu’il affronterait non pas une menace contre un ordre bourgeoisement établi mais une atteinte à la substance de notre humanité, en ce qu’elle a de plus exposée. Mais avant d’en arriver à cette ultime conclusion, il était nécessaire de refaire tout un parcours historique, afin de saisir à travers quelles étapes, quelles difficultés s’était constitué un courant conservateur aux multiples déclinaisons, toujours confronté à des difficultés tenant à la complexité d’une réalité rebelle aux réductions idéologiques.

    Il fallait bien partir d’une définition minimale. Celle-ci semble correctement formulée par Philippe Bénéton : « Le conservatisme est un mouvement intellectuel (et politique) de l’ère moderne qui naît avec elle puisque contre elle ; la doctrine conservatrice s’est constituée pour la défense de l’ordre politique et social traditionnel des nations européennes, elle est fondamentalement anti-moderne. Le conservatisme est donc un traditionalisme. Dans la mesure où il a une filiation qui, tout en restant fidèle aux valeurs du conservatisme, s’est détachée, histoire oblige, de la tradition pré-moderne et du modèle historique qu’elle incarne, l’on parlera alors de néo-traditionalisme. » Ce simple point de départ indique déjà la difficulté d’une pensée qui, en dépit de sa volonté d’assurer le pérenne, se trouve contrainte d’assumer la nouveauté, au risque de sérieuses contradictions. De là, par exemple, ses rapports indécis avec le libéralisme. Peut-on être à la fois conservateur et libéral ? La réponse ne va pas de soi, car s’il semble y avoir des incompatibilités doctrinales, il y aussi d’évidentes complicités. Ainsi que le remarque Lucien Jaume : « Le libéralisme peut se montrer aussi bien conservateur (contre les idéologies égalitaires ou “régénératrices” au sein de la Révolution française) que révolutionnaire. L’“appel au ciel” chez Locke, le soutien à la révolution de 1830 chez les orléanistes… » (article Libéralisme). L’ambiguïté est déjà manifeste chez Chateaubriand, qui fut le premier à se faire le porte-drapeau de la réaction à la Révolution, en figure de proue d’un journal qui s’appelait Le conservateur, mais qui, en même temps, veut comprendre une certaine inspiration de 1789, tout en ayant subi aussi le choc, avant son neveu Tocqueville, de la découverte du Nouveau monde. Autre ambiguïté : le conservatisme est très souvent accusé d’indifférence à l’égard de la question sociale, et il serait suspect, à l’instar du libéralisme, de préférer les lois du marché à une politique de justice sociale. Mais c’est oublier l’extrême sensibilité de beaucoup de conservateurs, tel Albert de Mun, à combattre une pauvreté, qui tenait aux excès du système capitaliste et industriel, provoquant « la déliquescence des liens sociaux, et, en premier lieu, l’érosion du lien familial, par l’amenuisement de l’humain et son exploitation » (Claire Araujo Da Justa, article Pauvre, pauvreté).

    9782204123587-59fb496fddd78.jpgCe n’est là qu’un faible aperçu de la richesse de ce dictionnaire qui, par ses développements, ne cesse d’inciter à toujours plus creuser et complexifier la réflexion. On prêtera, notamment, attention aux liens qu’une tradition politique entretient avec des courants philosophiques aussi caractéristiques que le thomisme et plus généralement avec le christianisme. De sa part, on ne saurait admettre nulle neutralité axiologique, ce qui l’éloigne de l’ère du vide dans toutes ses désinences, d’un libéralisme incertain (« Le libéral, disait le général de Gaulle, est celui qui pense que son adversaire a raison ») mais qui pourrait le rendre apte à affronter un des défis les plus graves, « le remplacement d’un monde par une réalité virtuelle qui dissimule mal les risques d’un nouveau totalitarisme ». Ainsi pourrait enfin se détacher « une volonté de perdurer dans l’être, ancrée aux coeurs des hommes » qui permette « de fédérer des axes et, peut-être, de rassembler une famille ». 

    Le dictionnaire du conservatisme, sous la direction de Frédéric Rouvillois, Olivier Dard et Christophe Boutin, Les Éditions du Cerf.

    Royaliste

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...*

    Idées • Progressistes et conservateurs

    Livres • « Le retour du conservatisme correspond à une aspiration profonde des Français »

  • La juste question d'Éric Zemmour : « Mais qui en veut au mâle blanc, occidental et hétérosexuel ? »

    Tex, le présentateur de l'émission de France 2 « Les Z'amours »

     

    Par Eric Zemmour

    On pourrait accuser Internet de tous les maux, mais on refuserait de voir la stratégie délibérée des groupuscules féministes, gays, antiracistes qui sont tous alliés contre leur ennemi commun : le mâle blanc hétérosexuel. Dans cette chronique [Figaro magazine, 22.12] Eric Zemmour précise quel est l'objectif : « effacer toute expression culturelle de l'Occident ». Il a raison !  LFAR

     

    XVMb1a9203c-e669-11e7-8efd-6e29e193fc07.jpgAvis aux éternels potaches. Aux rois de la blague de mauvais goût. Aux empereurs du jeu de mots débile. Ils sont sous surveillance. Leur vie est en danger. Leur destin peut basculer pour une parole de trop. C'est ce qui est arrivé au présentateur de l'émission de France 2 « Les Z'amours » : Tex. Depuis dix-sept ans, il avait eu souvent l'occasion de déployer son humour lourdingue, un peu niais, jamais subtil.

    Et puis, soudain, la vanne de trop. Qui frappe là où il ne faut pas: « Que dit-on à une femme qui a deux yeux au beurre noir ? Rien. On lui a déjà dit. » À ces mots, les réseaux sociaux s'agitent. La secrétaire d'État à l'Égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, alerte le CSA. La délation d'État est à l'œuvre dans la foulée de « #balancetonporc ». Tex finit par être renvoyé par la chaîne publique ! On pourrait multiplier à loisir les anecdotes similaires qui attestent de cette ambiance de « chasse aux sorcières » : le footballeur Antoine Griezmann qui doit s'excuser parce qu'il s'est grimé en Noir pour imiter un joueur de basket américain. Ou une Miss France insultée et traitée de raciste parce qu'elle ose parler de la « crinière de lionne » d'une autre Miss France, venue de Guadeloupe.

    On pourrait considérer tous ces micro-événements avec dédain et mépris. On pourrait accuser internet de tous les maux. On passerait à côté de l'essentiel. On refuserait de voir en face une stratégie délibérée, longuement mûrie, et qui arrive à maturité aujourd'hui. Des groupuscules féministes, gays, antiracistes, chacun suivant ses objectifs propres, mais qui sont tous alliés contre leur ennemi commun : le mâle blanc hétérosexuel. Qui ont une inspiration philosophique commune venue de la fameuse « French Theory », théorie de la déconstruction passée par les campus américains depuis les années 1960 et transformée là-bas en « politiquement correct » médiatique et judiciaire.

    Ils jouent aux faibles mais sont les vrais puissants. L'État est de leur côté. La machine judiciaire est à leur service. Les médias de gauche les soutiennent. Au nom du droit des minorités et du respect des éternelles victimes - femmes, homosexuels, minorités « racisées » -, ces militants veulent effacer toute expression culturelle de l'Occident. Leurs méthodes peuvent changer, leur objectif reste le même. Ils transforment les femmes savantes de Molière en un brûlot féministe. Ils accusent Michel Audiard d'avoir été collabo. Ils auraient censuré les chansons de Brassens ou de Brel (pour homophobie ou misogynie). Ils accusent la grammaire d'entretenir les inégalités entre hommes et femmes. Ils ne laissent rien passer, pas la moindre petite blague, pas la moindre expression. Ils ont fait leur une vulgate marxienne mâtinée de gramscisme : la culture est, pour eux, le reflet des rapports de force dans la société. La culture de l'homme blanc hétérosexuel, même dans son humour le plus anodin, est oppressive par essence ; elle doit donc être délégitimée, ostracisée, diabolisée. Pour être éradiquée. Avant d'être remplacée. « On ne détruit réellement que ce qu'on remplace », disait Danton.  

    Eric Zemmour

  • Café Actualité d'Aix-en-Provence, prochaine réunion mardi 9 janvier. A ne pas manquer !

     

    L’équipe du Café Actualité vous adresse ses meilleurs vœux pour vous, votre famille, la Provence et la France. 

    Notre prochaine réunion aura lieu mardi 9 janvier à 19 h et sera consacrée à la question sociale et ses métamorphoses.

    18 h 45 : accueil. Entrée libre.

    19 h : conférence et débat animé par Antoine de Crémiers

    20 h 30 : fin de la réunion.

    Participation sous forme de consommation.

    Consommations à commander et régler au bar en arrivant. Merci !

    La soirée s'achèvera par un dîner réunissant les participants qui le souhaitent. 

    Inscriptions et renseignements: 06 16 69 74 85

  • TOUS NOS VOEUX POUR 2018 !

    Yves Brayer - Amandiers en fleurs aux alentours des Baux de Provence

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgPour la France, notre patrie aujourd'hui menacée, pour la Famille de France qui vient de connaître un deuil cruel, et pour toutes nos familles, pour vous tous, chers amis lecteurs, pour Lafautearousseau qui vous accompagne chaque jour et pour tous ceux qui y collaborent de diverses manières, pour notre œuvre poursuivie ensemble au service du Bien commun : tous nos voeux pour 2018 ...

     

    Lafautearousseau