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  • TV Libertés • Prince Jean de France : le retour de l’idée monarchique

    Hier soir, le prince Jean de France, Duc de Vendôme était sur TV Libertés. 

    Présentation de TV Libertés

    Jean d’Orléans, duc de Vendôme, a pour devise : « Je pense en prince chrétien, j’agis en prince français ». Celui qui se veut l’héritier des 40 rois de France s’exprime très rarement à la télévision. Il a choisi TV Libertés pour évoquer son parcours, la restauration de la monarchie mais aussi le président Macron ou la Vème République finissante.  

    Une émission à regarder absolument.  •

  • La croix interdite

     

    par Gérard Leclerc

     

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    Ainsi le Conseil d’État a ordonné la modification de la statue de Jean-Paul II, qui est installée sur une place de la commune de Ploërmel dans le Morbihan. Il faudra donc retirer la croix qui surplombait cette statue représentant le Pape. La dite statue étant sauve. Cette décision intervient après tout un parcours judiciaire. C’est d’abord le tribunal administratif de Rennes qui avait enjoint le maire de Ploërmel de retirer le monument de son emplacement. Entendez le monument dans son ensemble, pas seulement la croix. Après appel auprès de la cour administrative de Nantes, l’arrêt de Rennes avait été annulé. C’est donc le Conseil d’État qui avait été saisi pour arbitrer en dernière instance, et on pourrait dire qu’il a coupé la poire en deux, ne satisfaisant personne : ni les plaignants, à savoir la fédération de la Libre Pensée et deux habitants de la commune, ni le maire solidaire de sa municipalité et d’une grande partie de la population qui n’a nul désir de voir mutiler un monument qui s’est inscrit dans le paysage local.

    Et voilà que cette affaire prend une dimension internationale : la Pologne, patrie natale de saint Jean-Paul II s’est émue en apprenant la nouvelle. Mme Szydlo, Premier ministre, a déclaré que « le gouvernement polonais tentera de sauver de la censure le monument de notre compatriote, et nous proposerons de le transférer en Pologne, en cas d’accord des autorités françaises et de la communauté locale ». Et d’ajouter : « Notre grande compatriote, un grand européen est un symbole de l’Europe chrétienne unie. Le diktat du politiquement correct – de la laïcisation de l’État – laisse la place à des valeurs qui nous sont étrangères culturellement et qui servent à terroriser la vie quotidienne des européens. »

    Le moins qu’on puisse dire est qu’à Varsovie on n’a pas du tout la même conception de la vie publique que chez nous et que le concept de laïcité, tel qu’il est reçu en France, est incompris là-bas. Mais était-il utile de provoquer une telle querelle ? L’interdiction de la croix à Ploërmel prélude-t-elle à la suppression de toutes les croix qui se dressent un peu partout dans notre pays ? Trop de rigueur procédurale ne sert sûrement pas la paix civile que la laïcité est censée protéger.  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 30 octobre 2017

  • Sur la dangerosité sociale et politique intrinsèque de l'ultra gauche ...

     

    1417414836 - Copie.jpgLe commentaire de Gilbert Claret

    Notre article d'hier lundi « Décryptage : Le président d'Action Française Provence écrit au préfet de police des Bouches du Rhône » a donné lieu au commentaire de même date, qu'on va lire. Il nous a paru intéressant de le publier. Il révèle aussi le mal que peut faire la partialité des médias et la capacité de quelques-uns à imposer à tous la diffusion d'informations absolument fausses. En tout cas, merci à l'auteur de ce commentaire qui contribue à rétablir la vérité. L’Action française n’a jamais cautionné le terrorisme ! LFAR   

     

    J'ai lu avec attention l'article de LFAR ainsi que la lettre adressée récemment par le président de l'Action française Provence au préfet de police des Bouches du Rhône. [ndlr : nous avons simplement rétabli ici les titres des deux personnes concernées].

    Lorsque cette affaire de soupçon de préparation d'attentat terroriste à Marseille a été annoncée il y a quelques semaines à la radio et plusieurs fois répétées par les médias sur les ondes et le net, j'ai été interpellé et troublé par l'indication que les présumés terroristes seraient liés à l'extrême droite et nommément à l'Action française, pour le coup assimilée à l'extrême droite.

    Je suis bien heureux d'apprendre par votre article que l'Action française n'a rien à voir avec cette affaire dont ne sait d'ailleurs rien de précis si ce n'est qu'elle a permis un effet d'annonce à sensation. 

    Mais entre-temps, le dommage à la réputation de l'AF a été fait et a pu prospérer dans la tête des gens. Espérons que la presse sérieuse mettra les choses au clair rapidement mais il en restera toujours quelque chose de négatif dans l'esprit de nombreuses personnes. Je ne suis pas membre de l'AF mais je n'ai pas de préjugé hostile à son égard. Royaliste de cœur et de raison, je n'aime pas l'idée que cela peut faire de vous un suspect de sympathie pour l'extrémisme violent avec tout ce que cela implique comme effet répulsif aux yeux des braves gens.

    Cette affaire démontre une fois de plus la dangerosité sociale et politique intrinsèque de l'ultra gauche par sa violence avérée et son absence de scrupule à le faire savoir, et il est consternant de constater que finalement le pouvoir qu'il soit de droite ou de gauche ou en même temps les deux à la fois, semble protéger sinon tolérer les agissements délictueux et criminels de ses membres. Effarant et édifiant.  

    Lire l'article et les autres commentaires ...

    Décryptage : Le président d'Action Française Provence écrit au préfet de police des Bouches du Rhône

    Lire aussi l'article du Monde [17.10.2017] où l'A.F. est correctement distinguée de l'ultradroite.

  • Encore une marche ?

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    logo lundis.jpgCette fois, les bien-pensants de la presse, des o.n.g. et des « associations » n’ont pas obtenu gain de cause. Mis en demeure de « ne pas rester silencieux » face au maréchal Sissi sur la répression que le pouvoir égyptien exerce(rait) non seulement contre ses opposants démocrates ou islamistes mais aussi contre les homosexuels et surtout contre la sacro-sainte presse, M. Macron a déclaré : « Je n'accepte pas que d'autres dirigeants me donnent des leçons sur la manière de gouverner mon pays, je n'en donne pas aux autres ». Il avait pourtant un peu titillé, sur à peu près les mêmes sujets, la Russie de M. Poutine ou le Vénézuela de M. Maduro, mais, cette fois, les enjeux étaient trop forts. L’Egypte est pour la France tout à la fois un partenaire économique important (comme l’illustre la vente des avions Rafale) et un véritable allié politique (en cohérence avec la priorité accordée à la guerre contre le terrorisme islamiste dans le discours du 31 août devant les ambassadeurs français). On pourrait même voir dans ces propos la confirmation d’une politique étrangère enfin réaliste, façon gaullienne diront certains, dans la mesure où ils viennent après une déclaration sur la Syrie (reconnaissant que le départ de M. Assad ne constitue plus « une condition préalable »), les réceptions dignes et réussies de MM. Trump et Poutine (celui-ci à Versailles fin mai, celui-là pour le défilé militaire du 14 juillet) et l’annonce d’une très probable prochaine visite en Iran. 

    Cependant, la stratégie du chef de l’Etat reste ambiguë. On ne doit pas oublier les accents mondialistes du candidat Macron. Aujourd’hui, on croit comprendre que la mondialisation reste une bonne chose à ses yeux, qu’elle est de toute façon avérée et que l’on doit simplement se donner les moyens de la contrôler. Ainsi pourrait-il en être de l’Accord économique et commercial global, ce traité international de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada connu sous son acronyme anglais de Ceta. Voici donc le Ceta mis « sous surveillance » par le gouvernement français, ce qui suppose quand même qu’on s’en méfie un peu. Pourtant, pour paraphraser la chanson de Jean Ferrat, il faut savoir ce que l’on aime et donc accepter de manger de la viande aux hormones, du saumon transgénique et du poulet javellisé. 

    A une mondialisation sur mesure, et par là même utopique, M. Macron ajoute un européisme militant. Ses deux discours de septembre prononcés dans des lieux hautement symboliques (la Pnyx à Athènes, la Sorbonne à Paris) prônent « la refondation d'une Europe souveraine, unie et démocratique ». Si le mot « fédéralisme » en est absent, dans les faits cela passerait pourtant par une véritable « mutualisation » des politiques européennes. Certes, des alliances et des accords intra-européens sont tout à fait souhaitables et envisageables « face aux grands défis - sécurité, terrorisme, migrations, développement, changement climatique, révolution numérique, régulation de la mondialisation ». Mais il paraît bien peu réaliste de ne pas prendre en compte les réalités européennes d’aujourd’hui : une Grande-Bretagne qui s’éloigne, une Allemagne surpuissante, une Europe centrale qui rejette de plus en plus les diktats incantatoires venus de l’Ouest. 

    Ce mélange de réalisme et d’irréalisme, s’il fait aux yeux de certains le charme du personnage, suscite deux interprétations. Ceux qui apprécient M. Macron affirment, dans une pirouette intellectuelle un peu facile, qu’il est possible de surmonter la contradiction, une France qui s’affirme pouvant susciter un nouvel élan européen. A l’inverse, des esprits moins bien intentionnés suggèrent déjà que M. Macron a pour lui-même des ambitions que la France seule ne saurait satisfaire mais à laquelle elle pourrait contribuer. M. Macron serait donc toujours en marche ou, si l’on préfère, il lui reste une marche à monter. Gageons qu’elle risque d’être un peu haute.  •

  • Catalogne : La vérité c'est que les indépendantistes ne sont pas majoritaires

    Le Monde - Pages web - Hier dimanche en fin de journée

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgManifestation monstre hier dimanche à Barcelone contre l'indépendance de la Catalogne, pour son appartenance à l'Espagne et pour l'unité du pays. C'est ce dont Le Monde prenait acte (Illustration) sur son site web, hier en fin de soirée.

    La vérité c'est que, minoritaire, le parti indépendantiste de centre-droit de Carles Puigdemont et ses alliés d'extrême gauche, révolutionnaires de toujours, marxistes et anarchistes, surfant sur un traditionalisme catalan très ancien, très populaire et très partagé, ont tenté et continueront sans-doute de tenter un véritable coup de force pour imposer à la majorité qui n'en veut pas la sécession de la Catalogne et son indépendance sous la forme d'une république, comme il en fut dans les funestes années trente du siècle dernier. Résumée, telle nous apparaît la situation. 

    Malgré la tardive mais énergique reprise en main de Madrid, malgré la mobilisation désormais acquise des unionistes anti-indépendantistes, malgré le fléchissement du mouvement indépendantiste et l'annonce d'élections régionales le 21 décembre, l'issue reste incertaine.

    Des décennies de laisser-faire, de domination culturelle des séparatistes qui ont formé, éduqué, entretenu à l'école, à l'université, par la pression des médias, toute une jeunesse, toute une partie de la population, dans l'exclusion de la langue castillane et la haine de l'Espagne, ne s'aboliront pas en trois petites semaines.

    Une fois de plus, après quarante ans de paix civile, l'avenir de l'Espagne s'annonce dangereux et à tout le moins difficile. Quant à la Catalogne, quoiqu'elle dise, quoiqu'elle fasse et quoiqu'il advienne elle n'effacera pas son hispanité.  •  Lafautearousseau 

    A lire dans Lafautearousseau  ... 

    L'Histoire est-elle vouée à se répéter ?

    Lafautearousseau signale et analyse les dangers que court l'Espagne et avec elle la France et l'Europe

    L’Espagne à la croisée des chemins. Espagne, où vas-tu ?

    Catalogne ou quand le pire n’est jamais sûr

    Discours de roi et paroles de président ...

    Catalogne : Points d'Histoire et réalités d'aujourd'hui

    Toujours la Catalogne

    Au bord du précipice

    L'armée espagnole fait mouvement vers la Catalogne

    Catalogne : Mariano Rajoy deviendra-t-il Mariano Kerenski ?

    Macron dit à Rajoy son « attachement à l'unité constitutionnelle de l'Espagne ». Il a bien fait !

    Référendum catalan : « L'indépendance n'est qu'un slogan »

    Le paradoxe de la Catalogne, identitaire et ... remplaciste

    Barcelone : « No tinc por »

    Barcelone : que les coupables (les vrais) soient enfin dévoilés

  • Décryptage : Le président d'Action Française Provence écrit au préfet de police des Bouches du Rhône

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Histoire • La Régence d'Alger : « La France n’a pas colonisé l’Algérie. Elle l’a fondée »

     

    1417414836 - Copie.jpgPar Altifashi

    Cette rétrospective historique très documentée reçue dans les   commentaires  de  Lafautearousseau nous a beaucoup intéressés.  Il s'agit d'une réaction à un article publié ici : « La France n’a pas colonisé l’Algérie. Elle l’a fondée ». Et ce commentaire nous apprend ou nous rappelle beaucoup de choses peu connues ou oubliées. Bonne lecture et s'il y a lieu les historiens débattront. En tout cas, merci à l'auteur.  LFAR   

    Connaitre l'histoire de la Régence d'Alger de sa fondation en 1515 jusqu'au débarquement de 1830 est absolument indispensable pour comprendre tout ce qui se passe après ! Les pieds noirs eux mêmes (dont je fais partie avec toute ma famille) ont tendance à penser que l'histoire de l'Algérie commence avec leur histoire ; c'est faux Il est important aujourdhui de revenir sur la raison qui a motivé Charles X à prendre Alger qui était toute simple : faire chuter le régime tyrannique du Dey d'Alger qui faisait peser depuis trois siècles un joug humiliant sur les nations chrétiennes.

    Depuis leur arrivée en Afrique du nord, les arabes ont très vite pratiqué la piraterie, commerce facile et juteux qui s'est développé considérablement en 1519 avec son annexion à l'empire ottoman par Kheir-ed-din Barberousse. Le sultan ottoman Selim 1er le nomme beyglierbey (gouverneur général) et lui envoie une puissante armée de plusieurs milliers de janissaires. Les navires de la « Régence d'Alger » armés par les corsaires de Barberousse, aidés par les puissants janissaires turcs (Odjeac) vont « allègrement » piller les navires chrétiens sans défenses.

    Pendant plus de trois siècles, la Régence d’Alger va devenir le fléau de la chrétienté, attaquant sans pitié les navires marchands chrétiens s’enrichissant de leurs dépouilles. Elle vit ruisseler sur ses marchés l’or du Mexique, l’argent du Pérou, les diamants des Indes, les soies et les brocards du levant : les marchandises du monde entier ! Chaque jour des galères pavoisées rentraient dans le port traînant des navires lourdement chargés de vivres, de richesses et surtout d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards qui alimentaient cet immense marché aux esclaves : le Batistan ! C’est ainsi que s’emplissait le trésor de l’Etat et que tous, depuis le plus audacieux des corsaires jusqu’au plus modeste paysan, s’enrichissait sans peine de façon crapuleuse. Les coteaux voisins se couvraient de villas et de jardins décorés des marbres ravis aux palais et aux églises d’Italie et de Sicile. La ville elle-même où l’or si facilement gagné se dépensait plus vite encore, offrait aux aventuriers l’attrait d’une fête perpétuelle et l’appât des plaisirs faciles…

    Mais lorsque François 1er signe une alliance avec l'empire ottoman pour se protéger de l'ambition de Charles Quint, des accords sont conclus entre la Régence et la France. Ils seront violés régulièrement par les corsaires barbaresques jusqu'à Napoléon qui menaça en 1802 le dey Mustapha de débarquer 80 000 hommes et de détruire la Régence s'il ne restituait pas les navires battant pavillon français !

    Quant au consul Pierre Deval, ses détracteurs l'ont toujours présenté comme un personnage ambigu. Son père était drogman du levant à Constantinople, il fut donc élevé dans un milieu oriental dont il garda les manières. Un turc aux manières orientales ne choquait personne, alors qu’un français oui ! Lorsqu'il vient rendre visite au Dey Hussein le 30 avril 1827 pour lui présenter ses hommages à l'issue du jeûne du Ramadan, il en profite pour lui demander la restitution de plusieurs navires couverts du pavillon blanc et de la protection de la France, injustement capturés ! De très méchante humeur à cause de l'aide que portait l'Europe à la Grèce révoltée contre la Turquie, Hussein reproche à Deval de favoriser les intrigues des juifs Bacri et Busnach au sujet de la dette contractée par le directoire à son prédécesseur le Dey Hassan. Le dialogue devint très vite animé et à la suite d'une réponse un peu vive du consul, le Dey le poussa avec l'extrémité de son chasse mouche et le menaça de prison ! Il est vrai que ce coup de chasse mouche fit à Paris un effet papillon, et que le Roi de France Charles X avait du mal à assoir son autorité face au parti des ultras qui voulait la guerre et à l'opposition libérale qui la redoutait.

    Pour affirmer sa souveraineté il prend une demi-mesure en ordonnant le blocus de la Régence. Le Dey reste sur ses positions et ne veut ni restituer les navires, ni présenter d'excuses, il se contente de rappeler la créance Bacri- Busnach.

    Alors, cette créance qu'en est-il ? En bref voici les faits : au début des années 1790, la France voit presque toute l’Europe se dresser contre elle. Les anglais en particulier intriguent auprès du Dey Hassan pour empêcher la livraison d’énormes fournitures de grain, de viande salée de cuir et d'autres denrées alimentaires destinées à l'alimentation du midi et surtout à la subsistance des armées napoléoniennes. Le Dey résista aux instances des anglais et se montra fort chevaleresque en prêtant au Directoire une somme d’un million sans demander d'intérêt. Mais plutôt que de traiter l'affaire lui-même il passa par l'intermédiaire des deux fameux négociants qui géraient la fortune du Dey et avaient la main mise sur toutes les transactions de la Régence : Bacri et Busnach.

    C'est alors qu'ils imposèrent leurs conditions au Directoire : les mesures de blé étaient revendues à prix d'or, sans que le Dey n’en sache rien ! En 1797 Bacri fait monter la dette à 7 943 000 francs ! Le Directoire autorise le versement d'un acompte de 4 500 000 francs, mais le Dey ignore tout des sommes versées à son mandataire... En 1819 Bacri réclame un arriéré de 24 millions, le gouvernement de la Restauration reconnait la dette et décide que la somme de 7 millions sera payée par le trésor public.

    Duval reçut alors la délicate mission d'expliquer au Dey que la somme due avait été réglée au seul créancier officiel : Bacri. Dans cette affaire tout le monde fut dupé par ce Jacob Bacri, et le Dey en particulier qui ne verra jamais son argent !

    Le 30 juillet 1829, le navire « La Provence », mouille en rade d'Alger sous pavillon parlementaire. Le commandant De la Bretonnière propose alors au Dey une réconciliation sous condition, mais le Dey sait que s'il présente des excuses une révolution suit et sa tête tombe inévitablement, il pense aussi que l'Angleterre le protègera. En quittant le port d'Alger le vaisseau parlementaire est bombardé lamentablement par les canons des batteries du port qui le touchent onze fois. Le commandant, fier de son pavillon parlementaire, ne riposte pas ! Le gouvernement ne peut tolérer l'insulte faite au drapeau français. On prie le Sultan de Constantinople à contraindre le Dey à des réparations qui échouent. On propose au pacha d'Egypte, Mehmet Ali 28 millions, et 4 vaisseaux de ligne pour faire tomber le Dey, également de rendre la Régence à la Grande Porte : mais la Turquie ne voulait plus s'embarrasser d'un vassal ingérable !

    Charles X n'avait aucune velléité de conquête, mais il n’avait plus le choix : il ordonna l'expédition d'Alger pour laver un affront fondamental, et que l’humanité n’ait plus à gémir de la tyrannie des barbaresques, ni le commerce à souffrir de ses déprédations.

    Quant au livre de Pierre Péan, il est basé sur une rumeur qui courait dès septembre 1830 dans les rangs de l’opposition : l'armée française a pillé le trésor personnel du Dey ainsi que le trésor de la casbah !  Quand on est contre tout ce que fait le gouvernement, que les protagonistes de la prise d’Alger ne sont plus là pour répondre, et que l’action s’est déroulée de l’autre côté de la Méditerranée, il est facile d’affirmer de tels mensonges !

    Que s’est-il passé vraiment ? D’abord, dès la reddition du Dey, des pillards juifs et maures se sont introduits dans la Casbah pour dérober des objets sans grande valeur abandonnés de part et d’autre par la famille du Dey. Ses réclamations et celles de son gendre porteront uniquement sur quelques sommes d’argent : c’est ça, le pillage de la Casbah !

    Mais la rumeur sera prise très au sérieux par le gouvernement de Louis- Philippe, et le Moniteur du 21 octobre 1830 publie le résultat des enquêtes sur le trésor de la Casbah : « La prise d’Alger et de son trésor a été pendant longtemps le sujet des rapports les plus propres à flétrir la réputation d’hommes honorables employés à l’armée d’Afrique…une commission d’enquête a été nommée …tous les fruits de soustraction et d’infidélité...sont autant de fables dénuées de fondement... » .

    Le général en chef Clauzel, successeur de Bourmont, signe le 22 octobre un ordre du jour afin d’apaiser la grogne des 30 000 soldats de l’armée d’Afrique : « …La déclaration expresse de la commission est que rien n’a été détourné du trésor de la casbah et qu’il a bien été, après inventaire, envoyé à Paris pour intégrer les caisses de l’état ».

    Ce fameux trésor, butin de l’infamie barbaresque, a constitué le butin de guerre qui servira à rembourser les frais d’expédition. Il n’y a pas eu de pillage. 

    Sources

    Henri Delmas de Grammont » Histoire d'Alger sous la domination turque » (1887 éditions Bouchène)

    Daniel Panzac « Les corsaires barbaresques, la fin d'une épopée » (1999)

    Alfred Nettement « Histoire de la conquête d’Alger » (1867)

    Léon Godard « Soirée algériennes, corsaires esclaves et martyres de Barbarie « (1857)

    Georges Fleury « Comment l'Algérie devint française : 1830-1848 » (Perrin 2004)

    Aristide Michel Perrot « La conquête d'Alger ou relation de la campagne d’Afrique » (1830)

    Augustin Bernard « Histoire des colonies françaises, tome II » (1930)

    Pierre Serval « La ténébreuse histoire de la prise d'Alger » (La table ronde 1943)

    Ce livre existe aussi avec le même texte sous le titre « Alger fut à lui « édité par Calmann-Lévy en 1965.

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     La France n’a pas colonisé l’Algérie. Elle l’a fondée »

  • Société & Education • Professeur de lycée giflé ou la décomposition française

     

    Par   

    TRIBUNE - Une enseignante a été giflée par un élève dans un lycée professionnel de Gagny, mardi 10 octobre. La scène, filmée par un élève, a été diffusée sur les réseaux sociaux. Barbara Lefebvre, qui a enseigné en banlieue, revient sur cette agression [Figarovox, 18.10]. Et elle le fait non seulement de façon descriptive, détaillant les symptômes du mal qui ronge l'école, mais aussi en remontant aux causes structurelles, idéologiques, sociétales et finalement politiques, les plus profondes et les plus générales. Une très belle analyse qu'on ne peut qu'approuver ici et dont on doit saluer le courage intellectuel et la lucidité. Grâce à de tels auteurs, tout de même, une réaction monte peu à peu du pays et une prise de conscience. Ce ne sera pas sans effets. Bravo ! Lafautearousseau

     

    barbara-lefebvre-1_5858139.jpgIl y a quelques jours, dans un lycée professionnel de Gagny, une enseignante était molestée par un élève qui, l'ayant acculée contre le tableau, lui avait asséné une gifle, pendant qu'un autre filmait et que des rires gras résonnaient dans la classe, constituant la désolante bande-son de cette courte vidéo. 

    Cet événement aurait dû rester inconnu de tous, comme tant d'autres violences physiques et psychologiques déployées dans nos établissements de l'école élémentaire au lycée.

    Bien sûr, des experts en violences scolaires expliqueront qu'il s'agit d'un fait marginal, que les médias - et les néo réacs qui gangrènent la société - focalisent sur ces actes isolés à des fins idéologiques indignes de la noble mission de l'école de la République.

    Ces experts sont formels : il ne faut surtout pas répondre à la violence scolaire par un « discours sécuritaire ». Tout est pédagogie, médiation, travail sur soi… Il paraît en effet que l'immense majorité des élèves sont heureux d'aller à l'école. Circulez.

    Quant à ces vieux barbons de profs qui témoignent quasi unanimement, dans les enquêtes de ces mêmes experts, d'un climat scolaire de plus en plus dégradé, il faut leur faire admettre que tout cela ne relève en rien de la crise de l'éducation dont Hannah Arendt avait analysé les contours dès 1954.

    Encore et toujours, c'est la « violence institutionnelle » qui est tenue pour responsable de la crise de l'éducation, c'est la structure bureaucratique et pyramidale de notre Ecole qui génère ces dysfonctionnements créateurs de violences... Les élèves, l'éducation familiale n'y sont pour rien, ce sont des victimes du système, eux aussi. Circulez.

    Les transformations culturelles subies par l'Homo democraticus postmoderne atomisé par la mondialisation et la métropolisation n'ont rien à voir là-dedans non plus.

    Le lycéen qui se croit autorisé à frapper son enseignante (l'aurait-il fait s'il s'était agi d'un enseignant …) révèle l'état de déréliction du corps social où toutes formes d'autorité légitime et de hiérarchie ont été déconstruites avec minutie et délectation par le gauchisme de salon depuis cinquante ans.

    On ne dira jamais à quel point l'acculturation qui sévit dans notre société a été l'arme de destruction massive de nos civilités et de notre morale civique. Sur ce désert culturel ont poussé des plantes toxiques. Cette acculturation s'est traduite depuis presque trois décennies par une montée ininterrompue des violences dans l'école (et logiquement au-delà).

    Violences entre élèves, violences envers les adultes. Certaines de ces violences trouvent leur origine et leur expression dès la petite enfance. Mais le déni continue. Le réel est réduit à rien ou presque rien, il est donc le signe du Rien.

    Les enseignants démissionnent en plus grand nombre chaque année, la plupart d'entre eux n'iront plus au bout de leur carrière et se réorientent au bout de dix ou vingt ans, alors qu'ils devaient tenir presque quarante ans ; on baisse le niveau des concours pour recruter. Mais tout va bien ! C'est pourtant le déracinement de tout ce qui bâtit une culture commune qui a lentement mais sûrement conduit à une dégradation généralisée du climat scolaire dans nos écoles.

    Sans la littérature française d'abord, la rigueur d'une syntaxe et d'une grammaire appuyée sur l'enseignement des lettres classiques ensuite, sans l'histoire enfin, il n'y a pas d'identité commune sur quoi fonder une cohésion sociétale a minima.

    Les quartiers de l'éducation prioritaire sont loin d'être les seuls concernés par les ravages de l'acculturation et des violences induites. Presque partout, on cherche à y échapper en évitant telle école, tel collège, tel lycée. A Paris même, à quelques rues d'écart, une école peut être désertée au profit d'une autre.

    Les stratégies parentales sont toujours plus complexes. Ces stratégies d'évitement ne sont pas la cause du problème, comme l'ancienne ministre de l'Education le faisait croire en culpabilisant les familles, elles sont la conséquence de la dégradation de notre école publique.

    Combien ai-je entendu de parents d'élèves regretter devoir inscrire leur enfant dans le privé, ou le faire domicilier à dix kilomètres du domicile familial s'obligeant chaque jour à d'épuisants trajets. Ils estimaient que l'Education nationale n'était plus en mesure d'assurer la sécurité de leur enfant ou proposer un niveau d'instruction suffisant.

    Ce déracinement culturel a commencé sous la présidence Giscard d'Estaing, le président jeune et moderne, passionné d'Europe et d'ultralibéralisme. Avec lui, ce fut le collège unique : une massification scolaire qui ne rima jamais avec la véritable démocratisation promise. Sous Giscard, les idéologues du pédagogisme furent promus « experts de l'éducation », ils ont ainsi occupé tous les postes clés, de la formation enseignante à la rédaction des programmes et aux instructions qui les accompagnaient.

    Les décennies mitterrandienne puis chiraquienne auront été leur âge d'or, culminant avec le tunnel des ministères Jospin-Lang-Allègre-Bayrou de 1988 à 2002. La droite ne fut pas plus au rendez-vous : hier comme aujourd'hui, l'éducation est un non sujet pour elle. C'est sans doute pourquoi Xavier Darcos a dû souffrir rue de Grenelle, car pour lui c'était « le » sujet.

    La droite ne connaît qu'une solution aux problèmes de l'école : donner aveuglément toujours plus d'autonomie aux établissements, encourager l'Ecole privée, réduire les effectifs (sauf pour les ZEP qui continuent de bénéficier d'une politique de discrimination positive ruineuse pour les contribuables et sans efficacité pour les publics concernés).

    Le ministère a été contraint de s'exprimer sur l'affaire de Gagny. Cela a été fait sobrement, inutile de faire de grands discours. L'Education nationale a dû réagir depuis le sommet de la hiérarchie uniquement parce que le cas a été révélé par la mise en ligne de cette vidéo sordide sur Snapshat et Twitter, véritables poubelles de la sociabilité postmoderne.

    Mais hélas cet événement n'a rien de surprenant. Ce lycée « qu'il ne faut pas stigmatiser » comme l'institution s'évertue à le clamer, avait déjà défrayé la chronique en 2009 quand une vingtaine d'inconnus cagoulés, armés de barres de fer et de couteaux avaient fait intrusion dans l'établissement. Une douzaine d'élèves avaient été blessés lors de la rixe et une enseignante avait été légèrement blessée avec une arme blanche.

    On avait lu, déjà, que ce lycée était formidable, sans histoire, que personne ne comprenait ce qui s'était passé. Des enseignants insultés, physiquement menacés, ce n'est ni rare, ni méconnu de l'institution scolaire. Des élèves harcelés, qui vont en cours la peur au ventre car leurs agresseurs sont dans l'impunité totale, depuis longtemps voire toujours, ce n'est ni rare, ni méconnu.

    Combien d'élèves dissimulent à leur entourage qu'ils vivent un cauchemar entre ces murs ? Jusqu'au matin où ils ne peuvent plus se lever, écrasés par des douleurs psychosomatiques ou des crises de panique.

    Combien d'enseignants gardent pour eux ces violences intra-muros ? Certains de nos collègues, par discrétion, par honte, par peur du jugement de leurs pairs, ont décidé que les murs de leur classe serviraient aussi à enfermer leur secret.

    Quand un enseignant a « des problèmes pour gérer sa classe » comme on dit pudiquement, il trouve rarement du soutien auprès du chef d'établissement qui a, en général, reçu pour consigne (implicite ou non) du rectorat ou de l'inspection académique le fameux « pas de vague ».

    Le soutien est plus fréquent auprès des collègues, mais il en est toujours pour accabler l'enseignant en difficulté en lui reprochant d'en faire trop, de vouloir trop bien faire...

    Ainsi, cette enseignante qui avait confisqué le téléphone portable (raison pour laquelle le lycéen lui aurait asséné la violente gifle) a fait preuve d'autorité, elle voulait incarner le respect de la règle commune. Certains enseignants penseront qu'elle aurait dû fermer les yeux, laisser l'élève envoyer ses texto tranquillement ou supporter la sonnerie intempestive de cet objet qui devrait être interdit dans tous les établissements.

    Il y a encore une décennie, des millions d'élèves allaient à l'école sans posséder de téléphone. Des millions de parents pouvaient supporter l'idée que leur enfant ne serait pas traçable pendant les sept ou huit heures où ils l'avaient confié à l'institution scolaire ! Cet objet est devenu une obligation sociale, une addiction généralisée qui invente des sociabilités, permet les délations, encourage tout à la fois le voyeurisme et le flicage.

    Le smartphone n'a pourtant rien à faire dans l'espace scolaire. Et cette enseignante a eu raison de le confisquer à l'élève.

    C'est aussi par cet objet que son agression fut connue. Peut-être a-t-elle vécu cette publicité comme une humiliation ? Mais en cherchant à faire respecter la règle et aussi une forme de common decency, elle a osé faire ce que tant d'autres ne font plus, soit qu'ils sont accablés par la tâche, soit qu'ils sont devenus les complices des élèves qu'ils considèrent comme leurs égaux.

    Pour ces enseignants-là, l'acte d'éduquer ne relève plus d'aucune forme de verticalité, ne répond plus à aucun ordre hiérarchique.

    Cette horizontalité pédagogique qu'on a cherché à imposer depuis plusieurs décennies ce n'est pas le calme plat, la paix perpétuelle de l'illusion égalitaire. C'est au contraire la mise en équivalence de toutes les passions, de toutes les impulsivités, de toutes les revendications individuelles au nom d'un « droit à » auquel personne ne veut déroger au profit du bien commun.

    La passion de l'égalité en oubliant la transmission d'une culture exigeante pour tous aura décidément conduit l'Ecole de la République dans l'impasse.   

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    Barbara Lefebvre est enseignante et co-auteur de les territoires perdus de la République (Pluriel, 2002-2015) et Une France soumise (Albin Michel, 2017)

  • Action Française • Un nouveau site à découvrir, celui de la jeune génération royaliste en Provence

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    Action Française - Provence  [NOUVEAU SITE]

    Venez découvrir notre nouveau site internet

    https://provence.actionfrancaise.net

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Livres • Un essai entre théologie et lieux communs

     
     
    Par Axel Tisserand
     
     
    1964667714.jpgQuel rôle les catholiques sont-ils appelés à jouer dans la cité  ? Telle est la question posée par Jean-Luc Marion dans un essai publié au printemps dernier.

    Un livre du philosophe catholique Jean-Luc Marion est toujours à prendre au sérieux. Surtout lorsque cet intellectuel, réputé difficile, publie un ouvrage court, exigeant certes, mais à l’intention sinon du grand public, du moins d’un public cultivé sans être spécialiste. Signe des temps, assurément, les ouvrages, certes inégaux, se succèdent depuis la fin 2015 et l’excellent, bien que problématique, Situation de la France de Pierre Manent, sur le rôle des catholiques aujourd’hui dans la cité.

    Différentes strates de lecture

    Tel est également le sujet de celui de Jean-Luc Marion, qui se lit à différentes strates, puisque, de la situation des catholiques en France aujourd’hui, il s’oriente vers une réflexion théologique sur la nature même de l’engagement civique des catholiques  : quel rapport le peuple de la communion universelle au corps du Christ peut-il avoir avec la communauté de naissance et le bien commun temporel  ? Certes, nous n’échappons pas à la (désormais) trop célèbre lettre À Diognète, épître anonyme de la fin du IIe siècle très en vogue aujourd’hui, sur le rapport nécessairement paradoxal des chrétiens au monde, auquel ils n’appartiennent pas fondamentalement. Le blogueur Le Morhedec l’avait déjà exploitée dans son brûlot du début de l’année. L’analyse de Marion est évidemment d’une grande tenue. «  Les chrétiens font exception, qu’on le veuille ou non.  » Pourquoi  ? Parce que, comme le dit le martyr Justin, les chrétiens (christianoi) sont les citoyens les plus utiles (chrestatoi) en raison même de leur désintéressement. Et ils le seront «  parce qu’ils identifieront le danger  » et montreront ce qui sauve du nihilisme contemporain, alors qu’ «  il est plus tard que nous le pensons  ».

    Le christianisme et l’islam

    Jean-Luc Marion est d’une grande lucidité  : «  Quand le pouvoir politique apparaît comme une imposture impuissante et qu’il ne peut que faire la leçon au peuple en lui faisant payer le prix, toujours plus grand, de sa faillite, alors il ne s’agit plus d’une crise, mais d’une décadence.  » En ce sens, il aggrave le diagnostic de Pierre Manent. Il va jusqu’à se demander, mais Manent le fait aussi, en quel sens on peut qualifier semblablement de religion le christianisme et l’islam. Ce terme ne serait-il pas un piège dissimulant la spécificité (et donc le rôle dans nos sociétés) du christianisme tout autant que celle de l’islam  ? Faut-il pour autant préférer, au terme de laïcité – appartenant à l’univers religieux puisque le laïque distingue, au sein même de la communauté chrétienne, le non-consacré du consacré –, celui de séparation  ? Les chrétiens formeraient-ils le peuple de la séparation du politique et du religieux  ? Nous ne le pensons pas.

    Le champ de la distinction

    Entre la confusion musulmane et une séparation stricte, il y a le champ de la distinction que le sacre des rois de France exprimait, incarnant le paradoxe fondamental de la relation du chrétien à la cité, la «  modification chrétienne du pouvoir  » (Pierre Boutang). Mais, malheureusement, le philosophe partage avec le blogueur – fondés sur une même répugnance de l’impureté du politique et du temporel  ? – les mêmes lieux communs et contre-sens sur les relations historiques du politique et du religieux depuis Constantin, une «  France fille aînée de l’Église  » que Jean-Paul II méprisait assurément moins, ou sur le «  politique d’abord  » et le prétendu «  athéisme théorique  » de l’Action française… En la matière, on attendait mieux de Jean-Luc Marion.   

  • Histoire • 27 octobre 1873 : L’espoir d'un retour du roi s'effondre

     

    Par Georges Michel
     
    Un article intéressant et écrit dans une belle langue, ce qui devient rare. [Boulevard Voltaire, 27.10]. Des événements historiques qu'il est bon de rappeler, notamment aux royalistes. Une seule observation sur la formule finale : l'Histoire - surtout celle des occasions ratées - se ramène parfois à une loterie mais ne peut y être réduite. Sinon, ce ne serait même pas la peine de la méditer.  LFAR 

     

    865f954cd878d7db6568a7a2f493cb71.jpegRefaire l’Histoire, c’est un peu comme imaginer ce qu’on ferait si, un beau matin, on gagnait au Loto. Et l’Histoire, on le sait depuis Cléopâtre jusqu’aux ailes du papillon, tient parfois à pas grand-chose. Tenez, si le comte de Chambord, en ce 27 octobre 1873, n’avait pas signé cette lettre dans laquelle il rappelait qu’il faisait du drapeau blanc un principe non négociable – sa ligne rouge, comme on dit aujourd’hui -, qu’en serait-il devenu de la France, de l’Europe ?

    La monarchie traditionnelle aurait-elle été rétablie ? Une monarchie traditionnelle mais en même temps revisitée, pour parler moderne, si l’on en juge le manifeste que le petit-fils de Charles X publia le 5 juillet 1871, au sortir de cette guerre contre la Prusse qui avait conduit notre pays au désastre. « Dieu aidant, nous fonderons et quand vous le voudrez, sur les larges assises de la décentralisation administrative et des franchises locales, un gouvernement conforme aux besoins réels du pays. Nous donnerons pour garanties à ces libertés publiques auxquelles tout peuple chrétien a droit, le suffrage universel, honnêtement pratiqué, et le contrôle des deux chambres, et nous reprendrons en lui restituant son caractère véritable, le mouvement national de la fin du dernier siècle. »

    Et l’Europe – et nous en resterons là – aurait-elle été précipitée dans le carnage de 14-18, l’Empire austro-hongrois aurait-il été anéanti sous les coups des idéologues ? 

    Ainsi donc, en ce 27 octobre 1873, il y a 144 ans, Henri, comte de Chambord, aîné de la maison de France, alors qu’il se trouve à Salzbourg, met les choses au clair, définitivement, en écrivant une lettre à Charles Chesnelong, député d’Orthez et l’un des chefs du parti légitimiste. Une lettre publiée dans le journal L’Union qui achèvera l’espoir d’un rétablissement de la monarchie, alors même que l’Assemblée nationale était royaliste, qu’elle avait renversé Thiers au mois de mai, lequel avait déclaré « La monarchie est impossible », et alors qu’en ce mois d’octobre les chefs du parti royaliste s’affairaient pour préparer le retour du prince. 

    Le duc d’Audiffret-Pasquier, notamment, qui fut l’un des négociateurs principaux entre les différents partis royalistes, avait préparé une résolution dont l’article 3 précisait que « le drapeau tricolore est maintenu ; il ne pourra être modifié que par l’accord du roi et de la représentation nationale ». Cet article était, comme l’expliqua le duc de Castries dans son magistral ouvrage Le Grand Refus du comte de Chambord (Hachette, 1970), une solution provisoire pour assurer la rentrée du roi en France. Il ne restait à courir que le risque d’un désaccord postérieur…

    Mais dans cette lettre, le comte de Chambord réitère son refus de devenir le « roi légitime de la Révolution ». Il ne peut « consentir à inaugurer un règne réparateur et fort par un acte de faiblesse ». Et rappelle, dans une phrase qui est restée célèbre : « Ma personne n’est rien, mon principe est tout. »

    L’Assemblée nationale comptait alors 396 royalistes sur 644 députés. Quatre ans après, ils n’étaient plus que 55 sur 521 députés. Ceux qui pensent, aujourd’hui, que la droite ne peut pas disparaître devraient méditer l’Histoire qui n’est pas qu’une loterie…  •

    Le Grand Refus du comte de Chambord

    Colonel à la retraite