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Au bord du précipice

Manifestation anti-indépendantiste monstre, hier à Barcelone

 

par Louis-Joseph Delanglade

 

logo lundis.jpgL’Histoire en a décidé ainsi : mieux qu’espagnole, la Catalogne est l’Espagne elle-même, au même titre que sont l’Espagne toutes les provinces et communautés autonomes du royaume.

Elle jouit à ce titre d’une liberté et d’une marge de manoeuvre inconnues des « régions » de France. Encore un coup : elle est riche et prospère et tire l’essentiel de cette richesse et de cette prospérité de son hispanité même, car c’est bien avec le reste du pays qu’elle entretient l’essentiel de ses rapports commerciaux et financiers. 

Pourtant tout se passe comme si une clique d’endoctrinés fanatiques avait réussi à convaincre une partie importante, quoique minoritaire, de la population catalane que Madrid est l’ennemi et que tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes catalan. Le « catalanisme », folie sectaire ou dérive nationalitaire, est manifestement vécu comme une mystique et les Catalans non indépendantistes réduits au silence par des anathèmes définitives (« traîtres », fascistes »), ce qui rappelle furieusement les pratiques des révolutionnaires français ou des partis communistes. 

La faute du gouvernement de Madrid aura été de négliger cet aspect irréductible du mouvement, de penser qu’une succession de pressions suffirait à désarmer la crise et de laisser se mettre en place un processus qui semble échapper désormais à tout contrôle. D’où cette « bataille d’irresponsables » selon l’expression (pour une fois satisfaisante) de M. Guetta (France Inter, 2 octobre) entre MM. Rajoy et Puigdemont. En fait, on ne négocie pas avec des jusqu’au-boutistes radicalisés manifestement prêts à entraîner « leur » Catalogne fantasmée dans une fuite en avant suicidaire, 

Répressif ou conciliant, le gouvernement de Madrid a et aura toujours tort aux yeux des indépendantistes, ce qui « oblige » le roi d’Espagne à user de ses prérogatives. Felipe VI a donc parlé. Discours de bonne facture et ferme dans la forme, « acte fort » (LFAR, 4 octobre). Certains regretteront sans doute qu’il ait peut-être trop attendu et pu donner ainsi l’impression de simplement prendre parti : chef de l’Etat, il était de son devoir de pallier au plus tôt l’inconsistance politique de M. Rajoy, non pas pour menacer la Catalogne à travers sa minorité indépendantiste au nom du « droit », de la « démocratie » et de la « constitution » (termes déjà utilisés par M. Rajoy) mais plutôt pour exalter l’Espagne et en appeler à tous les Catalans. 

Madrid dispose de moyens de pression et d’intervention tels (d’ordre politique et économique mais aussi policier et militaire ou encore judiciaire) qu’on a du mal à imaginer que la Généralité de Catalogne puisse aller au-delà d’une simple déclaration d’indépendance qui restera lettre morte. Il n’empêche : avec la Catalogne, c’est l’Espagne qui est au bord du précipice. Les événements montreront vite si Felipe VI n’est que le rempart de la légalité ou s’il incarne la légitimité de toute l’Espagne.  •

Commentaires

  • Je souhaite très vivement que notre sœur l'Espagne reste un pays uni autour de son Roi et dans sa constitution démocratique construite par le Roi Juan Carlos et son Président du gouvernement Adolfo Suarez sans nouvelle guerre civile après la mort du dictateur: un des très rares événements politiques majeurs heureux du siècle dernier. Je ne comprends pas l'ambition de Puigdemont et de ses semblables; je hais leur idéologie destructrice.

  • Catalunya a un hymne, une langue, un drapeau qui ne sont certainement pas un hymne, une langue, un drapeau espagnols.
    La Catalogne n'est pas une région, c'est un état !!

  • Tout ce que vous dites est vrai sauf que la modalité catalane est l'une des composantes de l'Espagne. Et ne constitue pas un Etat. Sauf à en revenir à l'époque féodale.

  • Mon grand'père catalan, à Marseille depuis 1895, disait en 1953 et en français sur son lit de mort à la clinique du Prado aujourd'hui disparue, la Pergola, à la religieuse espagnole qui avait remarqué son nom : moi, Espagnol, ma sœur ,? Pas du tout , je suis catalan ! Prière de modérer votre hispanophilie simpliste. Mon grand' père vous en saura gré.

  • C'est l' affaire des Espagnols, Castillans, Andalous, Catalans,...... C'est à eux, et à eux seuls de régler ce problème avant qu'il ne dégénère .Encore une fois des politiciens ambitieux ont joué ave le feu

  • J'ai de la peine à comprendre cette forme d'irrédentisme catalan. Probablement parce que je ne suis pas catalan ou espagnol. Mais, comme français et européen, je trouve extrêmement préoccupant ce qui se passe en Catalogne. La position des indépendantistes paraît déraisonnable. L'Espagne est une démocratie et un Etat de droit. Elle respecte la large autonomie constitutionnelle dont bénéficie la Catalogne. A quoi tout cela rime-t-il ? Les catalans seraient-ils fatigués de la démocratie où les problèmes même très antagonistes peuvent se résoudre par la négociation musclée s'il le faut et les concessions réciproques ? Aspirent-ils à une nouvelle guerre civile, histoire de refaire la guerre comme au "bon vieux temps" ?

  • Mais de quoi vivra donc cette Catalogne ? Des subventions de l'UE ? Ce "territoire" n'est pas viable économiquement

    la régionalisation sert le Système qui veut détruire les états nations. 1000 ans pour bâtir, aux prix de sacrifices immenses, une nation, et un demi siècle pour tout défaire ?

    La Catalogne est prisonnière des gauchistes, des immigrationistes et des utopistes. La Catalogne est aux mains d'une classe politique corrompue et opportuniste.

  • Ce que personne ne semble relever, c' est que jusqu' en 1868 les souverains espagnols s' intitulaient , "Rey de las Espanas" , "Hispaniarum Rex " Roi DES Espagnes . Et cela seul explique l' inanité de ce qui se passe actuellement en Catalogne. L' Espagne n' est pas une "puissance" occupante, mais le nom générique de l' union des différents royaumes et principautés qui s' unirent par le mariages de Ferdinand et Isabelle à la fin du XVème siècle. L' Espagne est de fait le "nom" d' une fédération ... Tout le mal trouve son origine avec l'émergence après 1833 , du libéralisme économique, enfant de la révolution française qui ne supporte aucun état autre que centralisé... Ces même "libéraux" qui de nos jours , veulent tuer leurs vieil enfant "nation" devenu gênant , pour continuer le "travail " vers une Europe fédérale , chemin expérimental vers une "nation" mondiale libérale !!! .... Le séparatisme catalan , risquerait fort d' être les prémices d' un "printemps européen" : diviser pour régner ... Voulu par qui ? ... chacun peut se faire sa petite idée ! .... Depuis 1873, les Rois d' Espagne ne s' intitulent plus "Roi des Espagnes" , mais bien "Roi d' Espagne" ... Les assassins ont engendrés leurs victimes... Les utopies n' ont pas fini de faire couler des larmes et du sang .

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