UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • A Marseille, les « hontes » sélectives de Samia Ghali et quelques autres ...

    La Grande Mosquée de Marseille : le projet ... 

     

    Mur-bleu gds.jpg

    Samia Ghali est Sénatrice des Bouches-du-Rhône et Maire du huitième secteur de Marseille (Mairie des 15e et 16e arrondissements, c'est-à-dire la moitié des tristement célèbres « Quartiers Nord », l'autre moitié, les 13e et 14e étant tenus par Stéphane Ravier, du Front National...)

    Elle a « honte » pour Marseille parce que le projet de Grande Mosquée ne verra pas le jour. Et pourquoi ne verra-t-il pas le jour ? Parce que les musulmans de la ville sont déchirés entre eux par d'inexpiables guerres « d'origine » (marocains, algériens, tunisiens...) ou de « parrains » (comme dans la Mafia ?) : Arabie, Qatar, Emirats... 

    Et ces frères ennemis, et plus qu'ultra-ennemis, ne parviennent pas à s'entendre, depuis des années, pour utiliser le très spacieux terrain que la Ville a mis à leur disposition. Aucuns travaux n'ont été effectués, et les loyers ne sont plus payés depuis belle lurette. Du coup, Gaudin « reprend » le bien municipal. Fureur - et « honte » - de la sénatrice, et aussi de Roger Ruzé, pour qui, ne pas payer les loyers, ce n'est pas si grave. Tiens donc ! « On nous dit que l'association censée monter ce projet n'a pas payé ses loyers. Qu'est-ce que cela veut dire ? » (Sic !) 

    1849394_7_ad7b_samia-ghali-au-centre-avec-des-femmes-du_31e9a0e2ba377ab713f34e73c1bf9805.jpgNous laisserons ces élus à leur « honte », qui n'est honteuse que pour eux : car, par exemple, ni l'un ni l'autre n'ont honte que Samia Ghali, maire de quartiers paupérisés à l'extrême, vive dans une très belle villa, sur la superbe Corniche, qui est - pour ceux qui l'ignorent - un peu « le seizième arrondissement » de Marseille - bien loin de la misère de ses quartiers nord. Ils doivent sentir trop mauvais à son goût, sans doute ; elle doit leur préférer l'air iodé. Mais, de cela, elle n'a pas honte ; mais, alors, absolument pas. Et Roger Rozé, lui, trouve cela normal... 

    Que voulez-vous ? De même qu'on ne peut pas tout faire à la fois, on ne peut pas « avoir honte » de tout à la fois : alors, on fait des choix... 

  • PROVIDENCE, par Guy Adain

    1A.jpg

    C’est reparti pour cinq ans, une renaissance paraît-il !

    Quel renouveau pourrait nous apporter cette nouvelle équipe choisie et dirigée par la même main ?

    N’en doutons pas, ce sera pareil !

    « Il faut que tout change pour que rien ne change » (Sic) Giuseppe Tomasi di Lampedusa.

    Si seulement l’on voulait bien renaître pour être en osmose avec cette renaissance proposée : renaître à l’amour, à l’honneur, à la spiritualité… Abandonner la culture du profit, du toujours plus, du consommateur insatiable. Cesser de considérer les Français comme des veaux à engraisser à moindre coût !

    Leur renaissance n’annonce rien de bon, car à priori, c’est recommencer ce qui était déjà.

    Les cinq années républicaines « En-marche » que nous venons de subir vont renaître à nouveau : et cinq de plus !

    Non, surtout pas de renaissance ! Revoir les mêmes faire les mêmes choses : non merci, on a déjà donné !

    Ce qu’il nous faut, c’est du nouveau, pas de l’ancien retapé, ni du rafistolage !

    La République En-marche nous a mené sur une voie sans issue. Déjà à l’arrêt la république n’apporte rien de bon… En marche, c’est pire !

    Renaissance, ça sonne bien à l’oreille, incontestablement, ça fait moins gueux, plus riche… Pas sûr que cela plaise aux « Gilets » quelque soit leur couleur, jaunes, verts ou… insoumis !

    Un autre nom, moins nanti, moins aristocrate aurait plus attiré l’affection des Français, mais il fallait l’oser :

    « LA PROVIDENCE » !

    Mais pour cela, il fallait un certain panache !

    Celui du Roi de la Renaissance qui a pu dire :

    « Tout est perdu fors l’honneur ! »

    Mais aujourd’hui, l’honneur n’existe même plus dans le bras, il s’est réfugié dans le doigt !

    Remettre la France sous tutelle Providentielle, voilà qui aurait mieux rassemblé les Gens de France.

    La Providence veillera sur la France et nous couvrira de sa grâce comme elle l’a toujours fait. À nous d’y croire, d’en être persuadé et de l’appeler par nos prières. Elle viendra et s’étendra sur tous ;

    parce qu’elle est Amour !

  • Au cinéma : Priscilla, par Guilhem de Tarlé

    Priscilla - film 2023 - AlloCiné

     

    Mostra de Venise 2023 : Priscilla,  un film américain de Sofia Coppola, avec Priscilla Beaulieu-Presley comme producteur associé, Cailee Spaeny (dans le rôle-titre), Jacob Erlodi (Elvis Presley), Ari Cohen et Dagmara Dominczyk (le Capitaine et Anne Beaulieu, le beau-père et la mère de Priscilla),
    d’après l’œuvre, Elvis et moi  de Priscilla Beaulieu-Presley (1985).


    Priscilla… Ma méconnaissance de l’anglais ne m’a jamais permis de m’approprier et d’apprécier les chanteurs et groupes anglais ou américains qui ont « rock and rollé » ma jeunesse. Je n’étais donc pas « fan » du chanteur Elvis Presley, et je ressens aujourd’hui une aversion pour l’homme qui apparaît comme un manipulateur et un prédateur.

    Je n’ai, pour autant, ni compassion ni empathie pour Priscilla et la bêtise de son adolescence qui la persuade qu’elle est amoureuse – et qu’elle aimée – alors qu’elle n’est qu’un jouet dans les mains d’un malade pervers.

    Mais finalement les plus condamnables, (ir)responsables et coupables, ce sont les parents de Priscilla qui, tout en s’étonnant qu’Elvis ne sorte pas avec des jeunes filles de son âge (24 ans), lui « abandonnent » leur collégienne de 14 ans ! Je me suis réellement demandé s’ils ne se faisaient pas payer en retour.

     

    Bref, tout en considérant la probable impuissance relative d’Elvis avant son mariage, qui rend ce film « tout public », j’ai éprouvé un certain malaise devant ces êtres malsains.
    Heureusement, il y a les voitures américaines de ces années là qui  nous « enchantent », mon épouse et moi-même !

    guilhem de tarlé.jpg

  • Au cinéma : Bob Marley, par Guilhem de Tarlé

    Bob Marley: One Love" : un biopic hollywoodien désespérément lisse sur  l'icône du reggae

     

    A l’affiche : Bob Marley – One love,  Un film américain de Reinaldo Marcus Green, avec Kingsley Ben-Adir et Lashana Lynch (Bob Marley et son épouse Rita Marley), son fils Stephen comme Superviseur musical, et à la Production, outre Brad Pitt, son épouse Rita Marley et encore 3 enfants, Orly, Ziggy et Cedella Marley.

    Bob Marley – One love… C’est mon épouse qui a voulu le voir alors que je ne savais rien du chanteur, que je ne connais pas le reggae, que j’ignorais l’existence d’un album Exodus et que je prenais le terme « rasta » comme un diminutif de « rastaquouère », n’ayant jamais entendu parler du mouvement messianique chrétien jamaïcain rastafari.

    Quant à la Jamaïque, je ne connaissais d'elle que le rhum « vieux de deux cent cinquante ans » dont le Capitaine Haddock a rempli les soutes du Sirius dans Le Trésor de Rackham le Rouge. 

    J'ai appris depuis que cette île des (Grandes) Antilles, découverte en 1494 par Christophe Colomb, colonie espagnole durant près de deux siècles puis conquise par les Anglais jusqu'à son indépendance en 1962, est aujourd'hui une monarchie membre du Commonwealth avec pour roi Charles III.
    Elle est malheureusement aussi un lieu de tourisme sexuel et de trafic d'armes et de drogue.

    Le film ne dit rien de tout ça, tout entier a la glorification de son "héros" des années 70, avec de nombreux flash-back qui m’ont rapidement noyé dans la Mer des Caraïbes.
    Il m'incite quand même à m'interroger sur "The King of Reggae" qui remplit les cinémas ! 
    Le spectacle est en effet dans la salle pleine de fidèles, sexa-septua et octogénaires, dont les femmes regardent, debout. en se trémoussant, le long générique de cette "hagiographie" filmée !

    guilhem de tarlé.jpg

  • Au cinéma : Si seulement je pouvais hiberner, par Guilhem de Tarlé

    Si seulement je pouvais hiberner - film 2023 - AlloCiné

     

    Cannes 2023 : Si seulement je pouvais hiberner,  Un film mongol (VOSTF) de Zoljargal Purevdash, avec Battsooj Uurtsaikh (Ulzii).

    Si seulement je pouvais hiberner…  « J’aime pas l’hiver » répète chaque année l’une de mes sœurs, de façon triviale, dès la fin de l’été de la Saint Martin, tandis que  mon épouse jalouse les animaux qui hibernent… C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle m’a traîné vers cette production, qui me donnait froid dans le dos, et partout, avec l’envie de dormir avant même d’entrer dans la salle.

    A bien regarder une carte, la Mongolie « à chevale », comme la France, le 45ème degré de latitude mais, selon Wikipédia, sous « un climat  nettement continental, avec des hivers longs, secs et froids.
    Des températures de – 20 °C sont fréquentes en janvier et février et peuvent descendre jusqu’à –40 °C  la nuit ».
    C’est là le véritable sujet du film, dans un quartier défavorisé de la capitale – Oulan-Bator -,  quand la pauvreté -  l’alcool aidant – vous empêche de vous fournir en bois, en charbon et même en électricité.

    « Il me semble que la misère
    Serait moins pénible au soleil ».
                                              ( Charles Aznavour)

    Pourtant Ulzii ne pense pas à migrer… à rechercher ailleurs un statut de « Mineur Non Accompagné ».

    guilhem de tarlé.jpg

  • Au cinéma : Tristana, par Guilhem de Tarlé

    Tristana - Film (1970) - SensCritique

     

    Retours vers le futur (festival) : Tristana, un film espagnol de Luis Buñuel, sorti en 1970, avec Catherine Deneuve (dans le rôle-titre), Fernando Rey (Don Lope, le tuteur de Tristana), Lola Gaos (Saturna),
    adapté du roman éponyme de Benito Perez Galdos (1872)

    Tristana…  Un film avec beaucoup de charme, Le Charme discret de la bourgeoisie de Don Lope, un Don Juan chic mais vieillissant, à Tolède, comme l’Arlequin

    « Hier c’était lui l’amant
    Mais cela ne dure »

    Il y a aussi, quoiqu’en dise mon épouse, le  charme de Saturna, la femme de chambre.

    Quant à Tristana elle-même… qu’elles sont loin dans ma mémoire Les Demoiselles de Rochefort de Jacques Demy (1967) !
    Elle m’a ébloui… et j’avais aussi oublié, la même année, la beauté et la fraicheur de cette Belle de jour (1967) que l’on ne voit plus maintenant  qu’en Bernadette (2023).

    « Vraiment, la reine eut près d’elle été laide
    Quand, vers le soir,
    Elle passait sur le pont de Tolède
    En corset noir »

    (Victor Hugo, Gastibelza)

    Mutatis mutandis, à voir cette jeune fille devenir l’amante de son tuteur, le fuir puis revenir vivre à ses crochets pour pouvoir mieux le haïr, j’ai pensé à Christine Angot…
    Mais contrairement au documentaire de cette dernière, la fiction de Buñuel vaut la peine d’être vue, quoiqu’on pense de l’anticatholicisme et de l’anti franquisme du cinéaste.guilhem de tarlé.jpg

     

  • Sur le Blog de Bertrand Renouvin, à propos de la royauté Belge...

    belgique albert II Philippe 1er.jpg

    Peu de temps après l'abdication de la reine de Hollande en faveur de son fils, c'est le roi des Belges, Albert II (à gauche) qui a abdiqué en faveur de son fils Philippe 1er (à droite)

     

    Samedi dernier, en commentaire à notre Navigation sélective sur le Net, DC nous a écrit :

     

      Je vous invite à publier l'article rédigé en billet invité sur le blog de Bertrand Renouvin "d'Albert II à Philippe 1er roi des Belges, la monarchie parlementaire en questions".

    Écrit par : DC | dimanche, 18 août 2013

    Nous le faisons bien volontiers, en donnant seulement le lien permettant d'accéder au Blog de Bertrand Renouvin, car la longueur de l'article excède la capacité d'accueil des notes de Hautetfort : http://www.bertrand-renouvin.fr/

    Denis Cribier termine son article par ces mots :  

    "...En conclusion, il est toujours préférable d’écouter ce que disent nos voisins belges, qu’il s’agisse des hommes politiques ou des Belges eux-mêmes, de leur monarchie parlementaire, de la famille royale et de leur Roi, plutôt que de s’égarer dans les chroniques people ou les commentaires de presse, souvent caricaturaux en France, laissant entendre que l’institution royale n’est qu’une monarchie d’opérette.

    Interrogeons-nous plutôt sur ce que pourrait apporter de positif à la France, la permanence d’une monarchie parlementaire en France, et pourquoi certains de nos voisins européens l’ont conservée, en nous donnant de beaux exemples de démocratie vivante et apaisée, avec un Chef d’Etat indépendant des partis politiques, symbole de l’unité nationale."

    Il y a peu, nous évoquions dans ces colonnes la possibilité de la fin de la Belgique, étant donné la détermination d'un nombre toujours croissant de Flamands à exiger leur indépendance; et nous posions la question : quelle serait la politique de la France, ou que devrait elle être, vis-à-vis d'une Flandre indépendante d'une part, vis-à-vis de la Wallonie, d'autre part.

     

    belgique.JPG

     

    Dans un "commentaire" DC nous avait fait le reproche - amical, du moins l'avons-nous pris ainsi... - de ne considérer le sujet que du point de vue d'une éventuelle extension territoriale de la France, au cas où la Wallonie demanderait son intégration dans l'ensemble français; et il nous conseillait déjà de voir plutôt quels bienfaits réels la monarchie apportait au peuple belge.  

    L'accord est évident sur ce point précis; Mais, en politique, il faut prévoir; et l'on doit envisager les différents scénarios possibles, afin de tâcher d'en déduire une éventuelle position, une ligne de conduite; ce qui ne signifie bien sûr pas que l'on souhaite ces scénarios, ni qu'on les répute, d'avance, inéluctables... 

    Pour trois peuples, actuellement, en Europe, la demande d'indépendance existe réellement : les Catalans, les Ecossais et les Flamands. La France ne serait pas directement "impactée" - pour reprendre l'horrible expression de nos jargonautes de l'audiovisuel... - par les indépendances éventuelles de l'Ecosse ni de la Catalogne.

    Par contre, si une République Flamande voyait le jour à sa frontière Nord-Est, il est clair que la France devrait avoir une politique d'amitié avec ce nouveau pays, qui aurait pu faire partie de l'ensemble national, qui en a fait d'ailleurs partie un temps, mais dont l'Histoire nous a finalement séparé. Pourquoi pas imaginer, même, quelque chose qui ressemblerait à ce que François premier avait signé avec les Suisses : une Paix perpétuelle, qui dura près de trois siècles, et fut rompue seulement par la folie et les atrocités révolutionnaires ?... 

    BELGIQUE WALLONIE.jpg

     

    Quant à la Wallonie, le débat reste ouvert : les Wallons souhaiteraient-ils, eux aussi, être indépendants ? Demanderaient-ils leur rattachement à la France (qui a bien "accepté" Mayotte !...) ? Les Français approuveraient-ils ce rattachement ?...

    Tout ceci n'est que prospective, tirée de la simple observation du monde qui nous entoure. Si nous sommes tout à fait d'accord avec DC pour reconnaître les services que rend la monarchie (et comment pourrions-nous ne pas l'être ?...) il ne s'agit pas non plus de ne pas voir, de ne pas savoir, ou de ne pas vouloir savoir ce qui se passe à nos portes; que ce qui se passe soit bien ou mal, c'est une autre question : le fait est que cela se passe, et que - qu'on le veuille ou non - les apparences semblent bien aller dans le sens d'une "prise de pouvoir" par les Flamands, sous forme de prise de leur indépendance.

    Nous le constatons, c'est tout; et nous ouvrons le débat : quelle position exigerait l'intérêt national si l'Histoire nous présentait, bientôt, un tel cas de figure ? Et y aurait-il une attitude commune, ou officielle, des royalistes sur le sujet ?...

  • Vers une querelle de rites ? Où est le problème?...

              Pourquoi s'inquiéter? Pourquoi avoir peur? Et pourquoi tant de critiques, de sous-entendus, voire de mauvais esprit? Le Pape, dans un souci d'apaisement d'une part, et de ré-enrichissement de la liturgie d'autre part, vient de redonner droit de cité au rite dit "de Saint Pie V": et certains s'alarment de ce qui serait une remise en cause dangereuse du Concile, un retour à "l'Église d'avant", et autres balivernes et billevesées. Mais de quoi s'agit-il au juste, et qu'est-ce qui peut justifier, ou du moins motiver, une telle réaction? Est-ce le côté pratique des choses? En réalité Benoit XVI choisit, dans les faits, de "diversifier l'offre" si l'on peut dire; et pour utiliser une comparaison triviale, il agit comme n'importe quel concessionnaire automobile, n'importe quel vendeur d'électro-ménager: plus une gamme de produits est variée, plus le Darty du coin diversifie son offre, et plus le chaland sera susceptible de se laisser attirer dans ses filets! Pense-ton sérieusement que ce soit un motif suffisant pour susciter la moindre opposition?

              Non, bien sûr, le problème vient de plus loin (dans le temps...) et de plus haut (dans le débat politico-théologique...). En fait, ceux qui s'opposent à cette libéralisation sont ceux qui ont tenté et en partie réussi -mais en partie seulement- un coup de force dans l'Église, au moment de Vatican II et à l'occasion de Vatican II. Nul ne conteste l'utilité ni même l'urgence indispensable du Concile en 1965; nul n'en rejette d'avance les conclusions; le Concile, à l'époque, est nécessaire, souhaitable et d'ailleurs convenablement préparé; mais on est alors en pleine apogée du marxisme, et certains (y compris à l'intérieur de l'Église) ne se demandent même plus s'il va triompher: persuadés qu'ils sont de sa victoire finale, leur seule obsession est de s'y adapter, et d'adapter l'Église avec eux à cette victoire finale, réputée inéluctable! L'histoire récente a montré qu'on ne saurait mieux se tromper, mais les choses se sont bien passées ainsi..... 

                 ...Influencé de l'extérieur par un courant de pensée auto-qualifié de "progressiste", le Concile va très vite tomber dans une ambiguïté regrettable, engendrant une confusion certaine, et même des conflits qui ne feront qu'aggraver et accélérer ce qu'on appelle "la crise de l'Église"; crise que certains voient, à tort, comme une conséquence du Concile alors qu'elle n'est bien sûr pas crée par lui, mais qu'elle remonte au siècle des Lumières, à la Révolution, au combat permanent, direct et insidieux que lui mène depuis cette époque l'autre religion, la religion républicaine laïque; et plus encore, en France, depuis que la république est instaurée, c'est à dire tout de même plus de 130 ans!......Pour en revenir au Concile et à ses décisions, le "parti réformateur", devint peu à peu majoritaire; et ce grâce à une opération d'intox et d'agit-prop très efficace (mais il faut bien le reconnaitre aussi, puissamment aidée et grandement facilitée par le contexte qui, comme nous venons de le voir, était très favorable à une "évolution/révolution").

              Il se passa alors cette chose inouïe, unique en vingt siècles d'histoire de l'Église: le Concile s'affranchît en quelque sorte de tout le passé de l'Église, dont il fit en bonne partie "table rase"; l'exemple le plus parlant en fut justement le domaine liturgique, où l'on "jeta" -il n'y a pas d'autres mots...--la messe traditionnelle, pour en inventer un autre, dite "rite de Paul VI"; osons une question impertinente: inventer un nouveau rite, cela s'imposait-il vraiment? Pourquoi ne pas avoir, tout simplement, introduit l'usage des langues vernaculaires -ce qui est, reconnaissons-le, une bonne chose...- en traduisant, tout simplement, la messe "de Saint Pie V"? Et pourquoi avoir brutalement, d'un coup, sans aucune raison, interdit le latin? Mieux vaut être bipède qu'unijambiste: on peut bien prier Dieu dans toutes les langues, y compris le latin! Et pourquoi faudrait-il -par quelle aberration intellectuelle?- que la permission donnée à une langue s'accompagne forcément de l'interdiction faite à une autre? Agir ainsi c'est se contredire fondamentalement: cela n'a pourtant choqué personne dans les hautes sphères...!    

               ...En traduisant simplement la "messe de Saint Pie V", on se serait évité une crise et un problème; on aurait réformé sans casser, sans tourner le dos au passé et à l'Héritage. Réformer mais en cassant; avec hostilité, sans amour et sans respect pour ce qui précédait: voilà d'ou vient le problème, voilà ce qu'a fait une assemblée devenue en quelque sorte "folle", au sens où elle s'est voulu libérée justement de ses vingt siècles d'héritage; une assemblée euphorique, portée par une sorte d'amnésie généralisée, d'ivresse de la nouveauté; des discours certes généreux, mais pensés comme si "tout le monde il était beau, tout le monde il était gentil" (rousseauisme typique...); et un certain nombre de réformes, sur des sujets majeurs -tels la Messe, ce qui n'est tout de même pas rien...- furent ainsi faites dans la plus grande ambiguïté; le Concile décréta ainsi des changements souhaitables, nécessaires et indispensables, dans un esprit très souvent détaché de la Tradition, dans le meilleur des cas, carrément hostile, dans le pire...

              Là est la nouveauté, là est le coeur du problème, qui continue toujours, cinquante ans après, à "poser problème" (comme on dit dans le "jargon"...) Or, une vraie évolution, saine et vraiment positive, ne se conçoit que dans la continuité des siècles, pas dans la rupture, germe de discordes et de divisions; il fallait reformer en s'adossant aux siècles antérieurs, en posant tout ce qui est sur tout ce qui fut, et non "réformer contre": l'ambiguïté et le drame du Concile Vatican II sont là, et l'Église en paye encore le prix aujourd'hui. Après le pontificat bienfaisant et réparateur de Jean Paul II, qui avait bien renforcé l'Église mais sans s'attaquer "à fond" à ce problème "de fond", Benoit XVI est au pied du mur: ne dit-on pas que c'est au pied du mur que l'on voit le maçon?

              La "messe en latin" ne sera-telle que l'Acte I de la grande restauration de l'Église? C'est tout le mal qu'on lui souhaite....et là on comprend mieux les cris d'orfraie poussés par certains...    

  • La Dizaine de MAGISTRO...

    * MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008 : Présentation de Magistro par François Georges Dreyfus.pdf

    * Liens : - http://www.democratiedirecte.fr/  (Yvan Blot) 

                 - http://www.henrihude.fr/ (le Blog de Henri Hude)   

     

    * Ivan RIOUFOL, Journaliste : Le Net, incontournable acteur de la politique
    * Chantal DELSOL, Membre de l'Institut : Des histoires sans Histoire
    * François JOURDIER, Officier, Contre amiral (2S) : Bien-être
    * Eric ZEMMOUR, Journaliste : Les imams et la campagne
    * Maxime TANDONNET, Haut fonctionnaire : Le syndrome du permis de conduire
    * François JOURDIER  Officier, Contre amiral (2S) : Grosse indignation
    * Basile de KOCH, Journaliste : Défense de rire !
    * Jacques BICHOT, Economiste, Professeur émérite à l'université Lyon III : Oui, des économies sont possibles !
    * Denis TILLINAC, Ecrivain, chroniqueur : Nos "élites" devraient se méfier
    * Malika SOREL-SUTTER, Essayiste : Les Orientales de Victor Hugo
    * Ivan RIOUFOL, Journaliste : État des lieux à une semaine du premier tour pour l'Élysée
    * Jean SALVAN, Officier, Général de corps d'armée (2S) : Et si nous parlions du Mali ?

    Texte (intégral) du Basile de Koch, Défense de rire ! (où Audrey Pulvar et le moralisme mielleux de gauche reçoivent la volée de bois vert qu'ils méritent...):

            Amusant accrochage, l’autre samedi à On n’est pas couché, entre Audrey Pulvar et un humoriste répondant au nom de "comte de Bouderbala", alias Sami Ameziane.
            Dame Pulvar a cru débusquer, dans le spectacle de l’intéressé, un sketch "stigmatisant les Roms" qu’elle ne saurait laisser passer.

            Entendez-la bien : Audrey n’a rien contre l’humour a priori ; mais en l’espèce, le "manque de bienveillance" manifesté par ce comte-là envers les Roms passe les bornes qui séparent le rire de bon aloi de la gaudriole "nauséabonde".
            Face à ce réquisitoire, l’ami Sami reste scotché. De fait, la situation est piquante : lui, le comique "issu de la diversité", fils d’Algériens élevé en Seine-Saint-Denis, se voit taxer de discrimination raciale, et par qui ? Une journaliste en vue, issue de la meilleure bourgeoisie martiniquaise, qui a moins souffert du racisme dans toute sa vie que, depuis deux ans, de sa fréquentation d’un homme politique également en vue.
            Déstabilisé, le pauvre comte se défend comme il peut : "Quand même on peut en dire plus sur scène, devant un public averti, qu’à la télé" plaide-t-il. Argutie rejetée par son impitoyable procureur(e) : c’est une question de principe ! "Mais dans mes spectacles, tente encore l’accusé, tout le monde en prend pour son grade, Arabes et Noirs, Gaulois et Chinois ; pourquoi vous ne retenez que les Roms ?" Eh bien, ça a heurté la conscience de Mme Pulvar, voilà tout.
            Est-elle vraiment sincère sur ce coup, ou fait-elle juste un peu de zèle dans son rôle de "conscience" du Ruquier show ? ou les deux ? Elle-même, le sait-elle ? Allez savoir.
            C’est un peu ça le problème avec la "gauche morale", qu’Audrey Pulvar incarne plutôt pas mal. On n’est jamais sûr si ces gens-là plaisantent, ou s’ils "s’indignent" vraiment pour tout et n’importe quoi.
    Ce soir-là en tout cas, sur le plateau d’On est pas couché, personne ne semble prendre la philippique antiraciste d’Audrey au sérieux. Ni sa collègue Natacha, ni son chef Laurent, ni aucun des autres invités présents – pourtant variés à souhait.
            De fait, il suffit de voir la tête de ce Bouderbala-là, qui pose sur ses affiches avec un chapeau de bouffon à grelots, pour deviner aussi son profil : un serial  blagueur qui, loin de choisir ses cibles, tire dans le tas !
            Seule contre tous, Audrey Pulvar persiste à parler sérieusement de ce qui manifestement ne l’est pas : "Il n’est pas interdit de rire, insiste-t-elle sans rire, pourvu que le rire soit citoyen".
    Autant dire qu’il vaudrait mieux l’encadrer, ce rire ! Et pourquoi pas un ministère "de la Rigolade", comme dans la chanson de Gérard Lenorman – dont on confierait bien sûr la responsabilité à Mme Pulvar ?

  • ”Valeurs”, par Jean-Baptiste d'Albaret.....

    emmanuelle mignon.jpg        On prend les mêmes et on recommence ? S’entourant à nouveau de l’équipe qui le fit gagner en 2007 – les Emmanuelle Mignon, les Patrick Buisson –, le président-candidat Sarkozy est persuadé que l’élection présidentielle se jouera cette fois encore sur les questions « sociétales ». La crise économique nous l’a fait oublier,  mais 2007 ne fut pas seulement une campagne sur le pouvoir d’achat. L’élection de Sarkozy fut d’abord une victoire culturelle obtenue contre la gauche sur le terrain des idées. 

            Travail, autorité, mérite, identité… Le candidat de 2012 veut renouer le fil de ses promesses. Et regagner la confiance des catégories populaires retournées du côté du Front national de Marine Le Pen. 

            En période électorale, les électeurs sont invités à y voir clair et la « droitisation » du président en campagne a le mérite de « cliver » les forces en présence. C’est la loi du genre avant le premier tour. Sur les questions du mariage homosexuel et du « droit à l’adoption » qui s’ensuivrait, de la famille, de l’euthanasie, de l’immigration, du vote des étrangers, les deux principaux candidats – ou présentés comme tels – s’opposent. 

            Si François Bayrou, hésite, empruntant à la droite comme à la gauche, Marine Le Pen dévie peu de la ligne traditionnelle du Front national malgré quelques concessions à la « doxa » dominante. Les Français « préféreront l’original à la copie », pense-t-elle. 

            Toute la question est en effet de savoir si le candidat Sarkozy peut rejouer aujourd’hui la « rupture », comme s’il n’avait pas gouverné depuis cinq ans. La volonté de l’UMP d’exclure le député du nord, Christian Vanneste, pour des propos historiquement justes mais « moralement » incorrects, prouve assez à quel point l’esprit « soixantehuitard » demeure, jusqu’au sein de la majorité où deux lignes s’affrontent avec des considérations politiciennes en arrière-plan. Exit, donc, l’affreux député homophobe et place à la juste opposition du candidat Sarkozy aux revendications du lobby gay ! 

            Pour faire mentir les sondages qui annoncent sa défaite en mai prochain, le chef de l’État veut donc tenir à nouveau ce langage des « valeurs » qui mobilisa en 2007 les classes moyennes et ouvrières. Car ces mêmes sondages rappellent que « la France silencieuse » – comme l’appelle Ivan Rioufol – n’est pas seulement préoccupée par le prix de l’essence. Elle l’est aussi par sa propre place dans son propre pays. Contrairement à ce que racontent les élites médiatiques qui la méprisent, l’avenir de son héritage culturel lui importe, autant que celui de ses enfants. 

            Ce qui rend d’autant plus dérisoire la bipolarisation qui oppose l’UMP et le PS sur fond de courbes, de taxes et d’avis d’experts. Les équipes qui entourent le président-candidat l’ont bien compris : comme en 2007, il apparaît que la famille, l’entreprise familiale, la nation, l’État régalien, l’éducation sont des « valeurs » plus sûres que tout le reste sur lequel les « experts » ont tout misé. Dans l’industrie aussi ou le « patriotisme économique » n’est plus un vain mot, même à gauche… même dans la bouche de François Bayrou. Tous « patriotes », au moins le temps de la campagne électorale ! Après ? 

            Bien sûr, François Hollande lui aussi défend des « valeurs ». 

            Ses « valeurs ». Et les deux candidats rivaliseront dans la défense de leurs « valeurs ». L’autorité, le mérite, d’un côté ; la générosité et le « droit des minorités » de l’autre. Le tout, au nom de la République, cette République une et indivisible dans son principe, mais de plus en plus plurielle dans les faits. Chacun son histoire qui n’est pas celle de l’autre. Le parti, la communauté, « ma conception à moi », comme ils disent, sont la règle, elle-même identifiée à la République ! 

            Mais les « valeurs » qui fondent l’unité d’un pays ne se décrètent pas. Elles se vivent. Et, contrairement à ce que pense Claude Guéant, elles ne peuvent se vivre que dans le vrai sens de son histoire. 

            C’est précisément ce qui se passe aujourd’hui en Hongrie. Voilà un pays qui entend sortir de la crise économique et morale qui le frappe, en fondant sa nouvelle constitution sur ses « valeurs » historiques : affirmation de ses racines chrétiennes – et royales –, défense de la famille et de l’enfant à naître, souveraineté économique et financière. Comme le montrent les articles qui lui sont consacrés dans ce numéro de Politique magazine, la Hongrie ne peut gagner qu’en se retrouvant elle-même. 

            Ce n’est pas le seul pays d’Europe de l’Est à avoir ce réflexe de survie. Il peut devenir général. Les élites – et particulièrement celles qui distribuent les bons et les mauvais points depuis Bruxelles – ont trop abusé des peuples pour qu’elles aient encore l’ombre d’un crédit. Tiens, même Nicolas Sarkozy le dit ! ■

     

    Cet article constitue l'Editorial du n° 105 de Politique magazine de mars 2012 (Politique magazine)

  • La Dizaine de MAGISTRO...

              MAGISTRO ... Droite ? ... Gauche ? ... Au milieu ?  ... l'important, ce sont les fondamentaux !

            MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008

    ( Liens : -  http://www.henrihude.fr/ )     

    Henri HUDE  Professeur de philosophie  Ethique et finance (1)  Pour retrouver l’éthique et son sérieux, ...
    Henri HUDE Philosophe  Ethique et finance (2)  Un monde à économie libérale mondialisée est-il stable et durable ?
    Roland HUREAUX  Essayiste  Pourquoi l'euro ?  Une expérience sur fond d’ignorance économique et d’inculture.
    Gérard-François DUMONT Recteur d'académie, géographe  La Turquie coupée en deux ?  Forte de 74 millions d’habitants ...
    Philippe BILGER  Avocat général  Le populisme contre le peuple ?  Le populisme vient régulièrement nourrir ...

            Extrait du Hureaux, Pourquoi l'euro ?....

    Une expérience sur fond d’ignorance économique et d’inculture.


    Le jour, sans doute proche, où l’euro aura explosé, on se demandera longtemps comment, pendant presque une génération, l’immense majorité de la classe dirigeante des pays d’Europe de l’Ouest – Royaume Uni excepté - a pu croire dur comme du fer que la monnaie unique européenne pouvait  réussir !
    Dès le départ, plusieurs prix Nobel d’économie, dont le français Maurice Allais, avaient averti que cette entreprise ne durerait pas plus de dix ans. De nombreux économistes, des deux côtés du Rhin avaient  donné le même avertissement.
            On ne reviendra pas sur les raisons qui plombaient dès le départ une telle entreprise. Dire que l’Europe n’est pas une zone monétaire optimale est un résumé un peu abscons, réservé aux spécialistes. Il est plus précis de rappeler que, aussi longtemps que les populations européennes n’auront pas été brassées, la propension à l’inflation n’est pas la même dans les différents pays d’Europe, comme l’a montré l’histoire économique du demi-siècle précédent.

            Mais il faut compléter le raisonnement : les prix évoluant de manière divergente, les balances commerciales entre les pays à forte inflation et ceux à faible inflation (essentiellement l’Allemagne) ne pouvaient que se déséquilibrer de plus en plus, et cela indéfiniment, le mécanisme correcteur de changements de parité monétaires ne jouant plus.
    A cela, les plus lucides des partisans de l’euro répondaient que la monnaie unique était une entreprise volontariste, qu'en plongeant les différents pays dans la piscine de la monnaie unique, on les obligerait à s’adapter, comme les baigneurs débutants sont obligés d’apprendre à nager ; les comportements entre les pays s’harmoniseraient ; en outre les gouvernements prendraient conscience de la nécessité de se doter, pour réussir l’expérience, d’un vrai gouvernement économique, comportant des transferts budgétaires importantes des forts aux faibles.
    Comme il était prévisible, rien de tout cela n’est arrivé : la mobilité entre les pays d’Europe n’existe presque plus (il faudrait voir si l’appel, plus facile, à la main d’œuvre immigrée extra-européenne n’en est pas une des causes), la solidarité budgétaire européenne est peu de choses à coté de celle qui existe par exemple entre la France métropolitaine et son outre-mer ou, en Allemagne, entre les länder de l’ouest et ceux de l'est. Or plus un espace économique est hétérogène, plus cette solidarité doit être forte : Rousseau disait justement que plus le royaume était étendu, plus il devait être centralisé. Pour que l’expérience de l’euro marche, ce n’est pas autant de solidarité et de centralisation que dans les Etats nationaux qu’il fallait, mais encore plus !

     








    Roland HUREAUX
    Essayiste
    28 juillet 2011
    Une expérience sur fond d’ignorance économique et d’inculture.


    Le jour, sans doute proche, où l’euro aura explosé, on se demandera longtemps comment, pendant presque une génération, l’immense majorité de la classe dirigeante des pays d’Europe de l’Ouest – Royaume Uni excepté - a pu croire dur comme du fer que la monnaie unique européenne pouvait  réussir !
    Dès le départ, plusieurs prix Nobel d’économie, dont le français Maurice Allais, avaient averti que cette entreprise ne durerait pas plus de dix ans. De nombreux économistes, des deux côtés du Rhin avaient  donné le même avertissement.
    On ne reviendra pas sur les raisons qui plombaient dès le départ une telle entreprise. Dire que l’Europe n’est pas une zone monétaire optimale est un résumé un peu abscons, réservé aux spécialistes. Il est plus précis de rappeler que, aussi longtemps que les populations européennes n’auront pas été brassées, la propension à l’inflation n’est pas la même dans les différents pays d’Europe, comme l’a montré l’histoire économique du demi-siècle précédent. Mais il faut compléter le raisonnement : les prix évoluant de manière divergente, les balances commerciales entre les pays à forte inflation et ceux à faible inflation (essentiellement l’Allemagne) ne pouvaient que se déséquilibrer de plus en plus, et cela indéfiniment, le mécanisme correcteur de changements de parité monétaires ne jouant plus.
    A cela, les plus lucides des partisans de l’euro répondaient que la monnaie unique était une entreprise volontariste, qu'en plongeant les différents pays dans la piscine de la monnaie unique, on les obligerait à s’adapter, comme les baigneurs débutants sont obligés d’apprendre à nager ; les comportements entre les pays s’harmoniseraient ; en outre les gouvernements prendraient conscience de la nécessité de se doter, pour réussir l’expérience, d’un vrai gouvernement économique, comportant des transferts budgétaires importantes des forts aux faibles.
    Comme il était prévisible, rien de tout cela n’est arrivé : la mobilité entre les pays d’Europe n’existe presque plus (il faudrait voir si l’appel, plus facile, à la main d’œuvre immigrée extra-européenne n’en est pas une des causes), la solidarité budgétaire européenne est peu de choses à coté de celle qui existe par exemple entre la France métropolitaine et son outre-mer ou, en Allemagne, entre les länder de l’ouest et ceux de l'est. Or plus un espace économique est hétérogène, plus cette solidarité doit être forte : Rousseau disait justement que plus le royaume était étendu, plus il devait être centralisé. Pour que l’expérience de l’euro marche, ce n’est pas autant de solidarité et de centralisation que dans les Etats nationaux qu’il fallait, mais encore plus !

     

  • Quand Le Point, en parlant de Jules César, répond aussi, à sa façon, aux élucubrations d'Eric Besson.....(1/2).

                Il est excellent, ce numéro du Point du 15 juillet (n° 1794). 

                Il n'y a rien à redire aux 17 pages du dossier de l'Enquête sur Jules César qu'il comporte (pages 66 à 83), sauf à adresser un grand bravo à François-Guillaume Lorrain, qui a dirigé le dossier; à Jean-Claude Golvin qui l'a - intelligemment... - illustré; à Jean-Louis Bruneaux, archéologue, chercheur au CNRS, qui parle avec des accents de Grimal et de Bainville; et à ceux qui les accompagnent : François Giron (Ce que Rome nous a légué, Et la Gaule découvrit l'urbanisme), Christian Goudineau (Impossible n'est pas César, Vercingétorix, loser magnifique), Jean Malye (César, reporter en Gaule), Romain Brèthes (Astérix et les collabos), et Jacques Dupont (Bibere humanum est).

    CESAR LE POINT.jpg
    La Une, qui annonce le dossier, représente le magnifique buste de César,
    retrouvé 2000 ans après dans le Rhône, le 27 août 2007.
    César, à qui nous devons tant.....

                Il se lit donc avec plaisir, et intérêt, ce numéro d'été, à conserver dans ses archives.

                Il y a, cependant, quelque chose de plus, qui vient s'ajouter à la qualité des articles et à l'intérêt du sujet. Quelque chose qui s'impose de soi même, et d'évidence, lorsqu'on le lit avec une grille de lecture, comme on dit parfois. Voici, alors, ce qu'on y trouve, entre les lignes, ou au second degré, comme on voudra.....  Et l'on verra que, du coup, on quitte l'Histoire, les Racines, aussi interéssantes soient-elles, pour retrouver le politique.

                Et même, le politique tout à fait immédiat, même si c'est, probablement, tout à fait involontaire de la part du Point.....

                Car, enfin, dès la page de couverture, on lit : "Les secrets de l'homme qui a fait la France" et "Comment il a sauvé la civilisation gauloise". Il y a donc bien une France, une civilisation gauloise, et, les choses n'étant pas de purs esprits qui planeraient sur les eaux, cette France et cette civilisation gauloise s'incarnent forcément dans un peuple. Un peuple qui n'est ni jaune, ni noir; ni asiatique, ni océanien, ni américain, ni africain. Ce qui ne veut bien sûr pas dire - prévenons la perfidie... - qu'ils soit supérieur, ou quoi que ce soit de ce genre; ce qui veut simplement dire qu'il y a bien un peuple, qui est un peuple européen, et blanc, et qui s'appelle les Celtes. Et dont nous sommes issus. Rien d'autre, mais cela suffit....

                Voici le texte d'ouverture du dossier, son chapeau en quelque sorte :

                 Rendons à César.....

                ...ce que la Gaule lui doit. Ce printemps, un ouvrage ("1940", Ed. Tallandier) imaginait le sort de la France si elle avait continué à se battre en 1940. Qu'en serait-il de notre pays si, à l'âge de 42 ans, le proconsul Caius Julius Caesar n'avait pas, en 58 avant J.C., mis le pied avec ses légions en Gaule chevelue ? César, sans la Gaule, ne serait sans doute pas devenu César, mais la Gaule, sans César, aurait à coup sûr raté le coche d'une première unification et d'une révolution culturelle, politique, urbaine et religieuse. Elle aurait surtout été, et c'est la thèse passionnante défendue ici par Jean-Louis Brunaux, balayée par les envahisseurs germains.

                Le rôle de César, involontaire et indirect, aura donc été celui d'un conservateur, qui accéléra une romanisation déjà en cours de la Gaule et la fit basculer à tout jamais dans la sphère méditeranéenne. Comme pour nous rappeler cette dette, son buste repêché par Luc Long a resurgi, tel un fantôme, des tréfonds du Rhône. Les traits marqués d'une noble énergie.
                Ave Caesar !
     
                 Tout n'est-il pas dit, de nos Racines, de notre Histoire, de nos ancêtres les Celtes qui ont eu la chance de rencontrer les Romains, et réciproquement... ? Balayées les billevesées de ceux qui nient nos origines pour mieux nous déraciner !.....
                 "César a sauvé des pans entiers de la civilisation gauloise", tel est le titre choisi pour le très interéssant entretien entre François-Guillaume Lorrain - qui pilotele dossier - et l'érchéologue/chercheur au CNRS Jean-Louis Brunaux, qui, nous l'avons dit, parle avec des accents bainvilliens et grimaliens, dans un texte illustré par Ce que Rome nous a légué.
                 Jean Malye enfonce le clou, juste après : "L'auteur de "La guerre des Gaules" est le premier historien de notre pays". Dans son article au sous-titre éloquent "C'est César le premier qui décrit nos ancêtres : ils sont belliqueux, querelleurs, susceptibles, courageux." il écrit :
                "Mais pour nous, Français, l'essentiel est ailleurs : c'est César le premier qui décrit au physique et au moral nos ancêtres : ils sont belliqueux, querelleurs, suceptibles, sauvages, sanguinaires mais aussi courageux. Il a pu le constater par lui-même. Il brosse aussi une première galerie de portraits, Vercingétorix, Critognatos, Commios, des héros qui préfigurent les du Guesclin et Jeanne d'Arc. Tous les détails ethnographiques proviennent par contre du grec Poseidonios, qui visita la gaule cinquante ans avant César et dont les écrits ont disparu : division des peuples, modes de vie, croyances, rôle des druides et des coutumes, comme le sacrifice d'humains qu'on brûle dans des mannequins géants d'osier ou l'incinération des défunts avec leurs animaux préférés, leurs clients et leurs esclaves...." (à suivre...)
  • La lourde faute des tenants bornés des Lumières...

                 On ne tombera pas, ici, dans le travers qui consisterait à rejeter, en bloc, la totalité des Lumières, ni même -au risque d'en surprendre quelques uns...- de la Révolution. Nous ne sommes pas des idéologues, répondant à une idéologie par une autre idéologie, inversée. Bien sûr, nous rejetons la plus grande partie des Lumières et de la Révolution, telles qu'elles se sont inscrites dans notre Histoire, parce que -et pour toujours, maintenant...- elles ont voulu s'inscrire en rupture avec nos Racines et notre Héritage, notre Histoire. Elle se sont pensées en dehors de ces Racines profondes, sans elles et même contre elles. Et, dans leur fanatisme, elles ont généré les Totalitarismes et les Génocides modernes (1), toutes choses que, bien évidemment, l'on ne peut accepter.

                Il y a pourtant -dans les Lumières et même dans le Révolution...- certains éléments qui ont pu, par exemple, faire dire à Benoît XVI que la tâche de l'Église serait, in fine, de sauver ce qu'il y a de bon dans les Lumières: nous y reviendrons....puisque, de toutes façons, ce n'est pas l'objet initial de cette note.

                L'objet de cette note est de répondre à Jean-Paul Viala, ou -plutôt-  de prolonger sa réflexion. Jean-Paul Viala est ce lecteur qui a envoyé par courriel le message suivant au Figaro Magazine, qui l'a publié dans son édition du 19 décembre: "Pendant plus d'un siècle, les enseignants du public ont littéralement bouffé du curé". Ils ont ridiculisé le christianisme au nom de la rationnalité. Aujourd'hui ils s'écrasent devant l'Islam. Pourquoi cette différence d'attitude ?"

                 Certes, Jean-Paul Viala a raison de stigmatiser cette attitude. Mais il faut aller beaucoup plus loin, et formuler un reproche beaucoup plus grave encore. En agissant comme ils l'ont fait, les hussards noirs de la République, et leur idéologie, ont commis une grave faute et ont pris une lourde responsabilité: ils ont affaibli l'Europe toute entière, et pas seulement la France, en la coupant de ses racines chrétiennes, et en menant contre elles une guerre sans merci. Qui va rafler la mise, aujourd'hui, maintenant que l'Europe et la France sont déboussolées ? L'Islam ? Nous n'en croyons rien, mais c'est vrai que les Lumières ont joué un jeu dangereux, et que -alors que l'Islam en est à sa troisième tentative historique de s'implanter en Europe (2)- on peut accuser formellement la Révolution et la république idéologique -toutes deux issues des Lumières- d'avoir affaibli le continent face au totalitarisme musulman, qui ne trouve souvent devant lui, de nos jours, qu'un ventre mou, ce qui ne peut que favoriser son expansion, au détriment de tout ce qui fait que nous sommes ce que nous sommes....

    miloslav-kardinal-vlk-2.jpg

    P.S.: Au même moment où nous rédigions cette note, le cardinal Miloslav Vlk (ci dessus), archevêque de Prague et primat de Bohême, a mis en garde contre une "islamisation"de l'Europe, continent qui "renie" selon lui ses racines chrétiennes, dans un entretien publié sur son site internet ( www.kardinal.cz , avec version italienne, anglaise et allemande). Le texte du cardinal s'insère parfaitement dans note réflexion d'aujourd'hui:

           "Si les chrétiens ne se réveillent pas, il se pourrait qu'une islamisation de la vie ait lieu... Si le rapport de l'Europe envers ses propres racines ne change pas, l'Europe s'islamisera"...

           "Comme la vie des Européens est systématiquement dépourvue de contenu chrétien, un espace vide se crée que (les musulmans) remplissent très facilement",poursuit-il. Selon lui, l'Europe a "renié ses racines chrétiennes" qui pourraient, estime-t-il, donner au vieux continent une "force de braver le danger d'être conquis par les musulmans".

           Dans cet entretien, il affirme aussi que "l'islam n'a pas conquis l'Europe par le biais des armes de guerre à la fin du Moyen Âge et au début des temps modernes" mais que "le combat est aujourd'hui mené par des armes spirituelles" que "l'Europe ne possède pas". "Les musulmans, eux, en sont pourvus à la perfection",estime le cardinal Vlk selon qui il existe une "menace d'une chute de l'Europe".

    (1): Elles se trouvent également -mais oui...- à l'une des sources lointaines de certaines formes modernes du racisme, par l'appel constant à l'émeute et à l'insurrection, contre l'Autrichienne par exemple, déchaînant imprudemment -telles l'apprenti sorcier- des vagues de xénophobie et de haine qu'il est toujours dangereux de manipuler; et sur lesquelles, précisément, elles ont  fait reposer leur pouvoir, qu'elle ont confisqué puis conservé.... grâce à ces appels permanents à la haine et à la xénophobie (qui se retrouvent jusque dans le chant de guerre où l'on affirme que le sang des ennemis est impur !...)

    (2): Voir les six notes "Les expulser, oui, mais: pour où ?", " dans la Catégorie "Débat avec nos lecteurs, ou de nos lecteurs entre eux".

  • Besson est-il scandaleux ? Désolant ? Ou simplement logique, et dans le vrai ?... Du moins le vrai pour lui, son vrai à

                            Besson est-il scandaleux ? Désolant ? Ou simplement logique, et dans le vrai ?.... Du moins le vrai pour lui, son "vrai" à lui, qui n’est, bien sûr, pas le nôtre….

                       (Rappel des propos du Ministre: "la France n’est ni un peuple, ni une langue, ni un territoire, ni une religion, c’est un conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble. Il n’y a pas de Français de souche, il n’y a qu’une France de métissage".)

     

                 Oui, au risque de choquer –du moins au début- disons que si les propos de Besson sont scandaleux, et qu’il mérite lui aussi la condamnation de Molière que nous adressions récemment à Alain Duhamel (« Ignorantus, ignoranta, ignorantum… »,en prononçant bien ignorant-t-homme); s'il mérite lui aussi ce titre que nous avions donné au commentaire consternant d'un ministre suédois à propos de la Turquie: "Ces ignorants qui nous gouvernent..."; Besson a malgré tout raison.

     

                 Et il a bien parlé, et il a dit le vrai –du moins le vrai dans le sens de la révolution de 89/93- car il est bien, lui Besson, dans la droite ligne des révolutionnaires de 93.

     

    Eric-besson_pics_809.jpg
    Eric Besson cherchant à voir quelque chose que, manifestement, il n'arrive pas bien à voir....
    Il éprouve la même difficulté à voir, à rencontrer "la France",
    dont il a décrété, au fond, l'inexistence, alors qu'elle existe évidemment bel et bien.
     Mais, pour la voir, pour la trouver, encore faudrait-il qu'il abandonnât ses préjugés, son idéologie,
     et qu'il rompît avec... la Rupture de 1789/1793.....(1)

                     La Nouvelle religion républicainequi s’est révélée à ce –triste- moment-là se veut en effet le commencement de tout (1). Avant il n’y avait rien que superstitions, erreurs, ignorance(s), ténèbres. Pour les révolutionnaires de 93, les choses sont simples: c'est le contraire de la chanson de Brassens («...Tout est bon en elle, il n’y a rien à jeter…. ») : tout est mauvais en France avant nous ; « nous », les régénérateurs (à la Carrier, tout de même...), nous, la Raison ; nous, les Lumières… (Merci pour Pascal, pour les Humanistes de la Renaissance, pour les peintres, sculpteurs, architectes ; merci pour l’extra-ordinaire capital transmis par les mille ans précédents…). On ne garde rien, on jette tout, on fait du neuf partout... Sans imaginer un seul instant que ce "neuf" produira des horreurs mille fois plus terribles que celles que l'on dénonçait....

     

               Et c'est là, c'est en celaque Besson, qui a évidemment tort, a tout à fait raison: du moins raison du point de vue des idéologues. La France d'avant, ils n'en veulent pas, ils la haïssent, ils la vomissent. D'ailleurs, quelle France ? La France -on l'a vu- commence avec eux, avec leur régénération, et si vous n'êtes pas d'accord, c'est tout simple, on vous tue. Le Génocide est le premier fruit pourri du Totalitarisme pourri installé en 93. Souvenons-nous toujours du mot fameux de Frédéric II à Voltaire: "Nous avons connu, mon cher Voltaire, le fanatisme de la Foi. Un jour peut-être connaîtrons-nous celui de la Raison, et ce sera bien pire..."

     

              Il faut écouter et faire écouter sans cesse cette chronique de Philippe Val, que vous trouvez en permanence dans notre Catégorie "Vidéo / Audio / Conférences",et que nous remettons ci-dessous (et, tant qu'on y est, on vous remet aussi, en Pdf, le petit commentaire dont nous l'avons accompagné: Très intéressante chronique de Philippe Val sur France Inter.pdf): c'est très instructif, très éclairant; et c'est là que l'on comprend bien que Besson, aujourd'hui, est dans la droite ligne de Val, hier, lequel est dans la droite ligne des révolutionnaires de 93. Et que la Révolution est toujours à l'oeuvre en France, comme au premier jour, et qu'elle le sera tant qu'elle aura le pouvoir politique....

     

              Nous avons parlé de fruit pourri: "Tu jugeras de l'arbre à ses fruits...". Si le fruit est pourri, c'est que l'arbre qui le porte est mauvais. Il faut l'abattre. En militant pour la fin du cycle ouvert en 89/93..... 

                Une aide inattendue, ou quand Philippe Val "travaille" pour nous.....

                Pour écouter la chronique de Philippe VAL, cliquez sur le lien ci-dessous.

                podcast

               

     

     

    (1): Puisque Eric Besson semble ne pas connaître les termes de "fusion" ou de "mélange", et qu'il semble préférer la pratique de la libanisation/balkanisation, on lui conseillera la lecture de l'irremplaçable Histoire de France de Jacques Bainville, dont voici les premières lignes du premier chapitre (Pendant 500 ans, la Gaule partage la vie de Rome): 

    "...Ainsi, la fusion des races a commencé dès les âges préhistoriques. Le peuple français est un composé. C'est mieux qu'une race. C'est une nation. Unique en Europe, la conformation de la France se prêtait à tous les échanges de courants, ceux du sang, ceux des idées. La France est un isthme, une voie de grande communication entre le Nord et le Midi. Il y avait, avant la conquête romaine, de prodigieuses différences entre la colonie grecque de Marseille et les Cimbres d'entre Seine et Loire ou les Belges d'entre Meuse et Seine. D'autres éléments, au cours des siècles, se sont ajoutés en grand nombre à ceux-là. Le mélange s'est formé peu à peu, ne laissant qu'une heureuse diversité. De là viennent la richesse intellectuelle et morale de la France, son équilibre, son génie...."

    (2) : Il est intéressant de remarquer une chose : la Révolution est un Totalitarisme, et il y a un autre Totalitarisme qui a fait, fort logiquement, exactement la même chose qu'elle : c’est l’Islam, en Egypte. Dans ce pays, c’est simple: tout ce qui est pré-islamique est gommé. On ne le critique même pas, on ne le dénigre même pas : c’est beaucoup plus subtil que cela, on pratique la « conspiration du silence », et le tour est joué ! On n'en parle jamais, cela n'existe pas, l’histoire commence avec l’Islam, point barre…. Les totalitaires de la Révolution, héritiers des Lumières, ont fait pareil… Entre Totalitaires, on est fait pour se comprendre.....

  • ”Les expulser, oui, mais pour où ?...(4/6) : Les rapports Islam/Europe depuis treize siècles...

    Arrivés à ce stade de notre réflexion, il n'est peut-être pas inutile de marquer une pause, afin de permettre à d'autres lecteurs de réagir et donc de nourrir le débat; mais afin, aussi, de prendre du recul et de réfléchir à ce que sont, au fond, les rapports entre l'Islam et l'Europe (la Chrétienté, l'Occident....) depuis treize siècles.

     

    On a souvent tendance, en effet, à s'imaginer que ce que l'on vit est inédit; que c'est la première fois que le problème se pose, et que l'on est la première génération à être confrontée à tel ou tel problème...

    C'est, très souvent, une grossière erreur. Les générations passées ont le plus souvent été confrontées au(x) même(s) problème(s), et ce que nous vivons, d'autres l'ont vécu avant nous. La forme, les apparences extérieures, l'habillage, changent, mais, en ce qui concerne le cœur des problèmes, comme le dit le vieil adage, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.

    Ainsi en est-il des rapports entre le monde européen et l'Islam, que ces rapports soient conflictuels ou non. Certains voient une grande nouveauté dans l'irruption de l'Islam, et d'un certain Islam en Europe. Et, certes, si l'on ne se réfère qu'au temps court de l'Histoire, il y a bel et bien une irruption de l'Islam dans notre quotidien et c'est bel et bien une nouveauté : nos parents et nos grands-parents n'ont jamais vu les rues que nous voyons, c'est clair. Mais, si l'on remonte plus loin dans le temps, force est de constater que l'Europe a été confrontée deux fois déjà à une invasion musulmane. Ce que nous voyons / subissons aujourd'hui n'étant, en somme, qu'une troisième tentative...

    Si nous sommes - car il faut l'être - extrêmement inquiets de ce qui se passe et de ce à quoi nous assistons, il faut bien se dire que l'Europe en a vu d'autres ! Donc, pessimistes actifs, oui (et le plus actifs possible, mieux vaut agir que geindre...), découragés et battus d'avance, certainement pas...

    Voyons ce que nous dit l'Histoire...

    L'Europe a été conquise militairement - en partie du moins - déjà deux fois par l'Islam, disions nous.

    Commençons par étudier la première invasion, par le sud-ouest et l'Espagne.

    GIBRALTAR.jpgDétroit de Gibraltar, vue satellite

     

    A partir de 711, et ne rencontrant qu'une monarchie wisigothique très affaiblie par toutes sortes de dissensions internes, les Maures envahirent en effet sans peine la péninsule ibérique, qu'ils conquirent presque entièrement, avant de passer en France, où ils suivirent en gros deux routes très différentes : l'une vers le sud-est et la Provence, l'autre plein Nord / Nord-Ouest, vers Poitiers.

     

    En Provence, leur souvenir reste dans la toponymie de certains lieux, comme La Garde Freinet, ou le Massif des Maures, et dans certaines légendes locales, comme celle de la Chèvre d'or (la Cabro d'or), dans la région des Baux-de-Provence. Mais ils ne laissèrent aucune trace durable ni profonde, d'aucune sorte.

    Leur incursion dans le Nord, dans le but de piller le riche monastère de Saint Martin de Tours, ne leur sera pas bénéfique : ils seront défaits à Poitiers par Charles Martel, en 731 ou 732. Et là non plus, ils ne laissèrent aucune trace.

    Il ne s'agissait pas d'Arabes, comme on le croit souvent, (les Arabes n'ont jamais envahi l'Espagne, encore moins la France...) mais de guerriers musulmans venus des anciennes provinces romaines de l'Afrique et de la Mauritanie (en gros, l'actuel Maroc), conquises par l'Islam à partir du VII° siècle. Ce qui est vrai, par contre, c'est que ces tribus de guerriers - la masse des envahisseurs -  avaient bien à leur tête des Émirs arabes, chassés de Syrie lors d'une révolution de palais, ayant mis fin au califat de la tribu des Omeyades. Ceux-ci, pour sauver leur tête, partirent se réfugier aux extrémités de leur ex-empire, le plus loin possible de ceux qui les avaient chassés, et souhaitaient les exterminer : au Maroc, là où le soleil se couche (c'est l'origine du mot Maghreb..). D'où la confusion fréquente, dans l'imaginaire collectif... 

    almoravides.jpg
     
     
    Les troupes que commandaient ces Émirs arabes, venus donc de Syrie, étaient essentiellement les tribus des Almoravides (ci dessus) - contre lesquelles lutta le Cid - puis celles des Almohades - contre lesquels la chrétienté européenne, unie face au danger - remporta la victoire décisive de Las Navas de Tolosa, en 1212, un an avant Muret (Croisade des Albigeois), et deux ans avant Bouvines.

     

    almohades.gif

    Ces troupes musulmanes firent donc chuter en moins de dix ans la monarchie wisigothique, et toute la péninsule se retrouva sous la botte musulmane. Toute, sauf précisément le "rincon sagrado" du Pays Basque et des Asturies. Protégé par ses montagnes ("Haut sont les monts, et ténébreux et grands..." lit-on dans la Chanson de Roland...) et par l'énergie farouche de ses guerriers (Charlemagne en fit l'expérience, à Roncevaux...), le nord montagneux de l'Espagne, la Cordillère Cantabrique ne connut pas - du moins pas d'une façon durable et effective - la domination du Croissant.