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La Dizaine de MAGISTRO...

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Roland HUREAUX  Essayiste  Pourquoi l'euro ?  Une expérience sur fond d’ignorance économique et d’inculture.
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        Extrait du Hureaux, Pourquoi l'euro ?....

Une expérience sur fond d’ignorance économique et d’inculture.


Le jour, sans doute proche, où l’euro aura explosé, on se demandera longtemps comment, pendant presque une génération, l’immense majorité de la classe dirigeante des pays d’Europe de l’Ouest – Royaume Uni excepté - a pu croire dur comme du fer que la monnaie unique européenne pouvait  réussir !
Dès le départ, plusieurs prix Nobel d’économie, dont le français Maurice Allais, avaient averti que cette entreprise ne durerait pas plus de dix ans. De nombreux économistes, des deux côtés du Rhin avaient  donné le même avertissement.
        On ne reviendra pas sur les raisons qui plombaient dès le départ une telle entreprise. Dire que l’Europe n’est pas une zone monétaire optimale est un résumé un peu abscons, réservé aux spécialistes. Il est plus précis de rappeler que, aussi longtemps que les populations européennes n’auront pas été brassées, la propension à l’inflation n’est pas la même dans les différents pays d’Europe, comme l’a montré l’histoire économique du demi-siècle précédent.

        Mais il faut compléter le raisonnement : les prix évoluant de manière divergente, les balances commerciales entre les pays à forte inflation et ceux à faible inflation (essentiellement l’Allemagne) ne pouvaient que se déséquilibrer de plus en plus, et cela indéfiniment, le mécanisme correcteur de changements de parité monétaires ne jouant plus.
A cela, les plus lucides des partisans de l’euro répondaient que la monnaie unique était une entreprise volontariste, qu'en plongeant les différents pays dans la piscine de la monnaie unique, on les obligerait à s’adapter, comme les baigneurs débutants sont obligés d’apprendre à nager ; les comportements entre les pays s’harmoniseraient ; en outre les gouvernements prendraient conscience de la nécessité de se doter, pour réussir l’expérience, d’un vrai gouvernement économique, comportant des transferts budgétaires importantes des forts aux faibles.
Comme il était prévisible, rien de tout cela n’est arrivé : la mobilité entre les pays d’Europe n’existe presque plus (il faudrait voir si l’appel, plus facile, à la main d’œuvre immigrée extra-européenne n’en est pas une des causes), la solidarité budgétaire européenne est peu de choses à coté de celle qui existe par exemple entre la France métropolitaine et son outre-mer ou, en Allemagne, entre les länder de l’ouest et ceux de l'est. Or plus un espace économique est hétérogène, plus cette solidarité doit être forte : Rousseau disait justement que plus le royaume était étendu, plus il devait être centralisé. Pour que l’expérience de l’euro marche, ce n’est pas autant de solidarité et de centralisation que dans les Etats nationaux qu’il fallait, mais encore plus !

 








Roland HUREAUX
Essayiste
28 juillet 2011
Une expérience sur fond d’ignorance économique et d’inculture.


Le jour, sans doute proche, où l’euro aura explosé, on se demandera longtemps comment, pendant presque une génération, l’immense majorité de la classe dirigeante des pays d’Europe de l’Ouest – Royaume Uni excepté - a pu croire dur comme du fer que la monnaie unique européenne pouvait  réussir !
Dès le départ, plusieurs prix Nobel d’économie, dont le français Maurice Allais, avaient averti que cette entreprise ne durerait pas plus de dix ans. De nombreux économistes, des deux côtés du Rhin avaient  donné le même avertissement.
On ne reviendra pas sur les raisons qui plombaient dès le départ une telle entreprise. Dire que l’Europe n’est pas une zone monétaire optimale est un résumé un peu abscons, réservé aux spécialistes. Il est plus précis de rappeler que, aussi longtemps que les populations européennes n’auront pas été brassées, la propension à l’inflation n’est pas la même dans les différents pays d’Europe, comme l’a montré l’histoire économique du demi-siècle précédent. Mais il faut compléter le raisonnement : les prix évoluant de manière divergente, les balances commerciales entre les pays à forte inflation et ceux à faible inflation (essentiellement l’Allemagne) ne pouvaient que se déséquilibrer de plus en plus, et cela indéfiniment, le mécanisme correcteur de changements de parité monétaires ne jouant plus.
A cela, les plus lucides des partisans de l’euro répondaient que la monnaie unique était une entreprise volontariste, qu'en plongeant les différents pays dans la piscine de la monnaie unique, on les obligerait à s’adapter, comme les baigneurs débutants sont obligés d’apprendre à nager ; les comportements entre les pays s’harmoniseraient ; en outre les gouvernements prendraient conscience de la nécessité de se doter, pour réussir l’expérience, d’un vrai gouvernement économique, comportant des transferts budgétaires importantes des forts aux faibles.
Comme il était prévisible, rien de tout cela n’est arrivé : la mobilité entre les pays d’Europe n’existe presque plus (il faudrait voir si l’appel, plus facile, à la main d’œuvre immigrée extra-européenne n’en est pas une des causes), la solidarité budgétaire européenne est peu de choses à coté de celle qui existe par exemple entre la France métropolitaine et son outre-mer ou, en Allemagne, entre les länder de l’ouest et ceux de l'est. Or plus un espace économique est hétérogène, plus cette solidarité doit être forte : Rousseau disait justement que plus le royaume était étendu, plus il devait être centralisé. Pour que l’expérience de l’euro marche, ce n’est pas autant de solidarité et de centralisation que dans les Etats nationaux qu’il fallait, mais encore plus !

 

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