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  • Les femmes à travers l'histoire..., par Frédéric Winkler.

    "J'entends dire que la religion catholique est misogyne. Ce n'est pas sérieux ! Une religion qui agenouille les hommes devant une femme couronnée manifeste une misogynie suspecte." A.MALRAUX
    Droit de vote
    On retrouve les votes des femmes aux États Généraux de Tours en 1308. « On doit considérer les droits essentiels dont bénéficie la femme au Moyen Age. Dans les assemblées urbaines ou les communes rurales, les femmes, lorsqu'elles sont chefs de famille, possèdent le droit de vote. » (Jean Sévilla) Après la révolution de 1789, censée apporter la Liberté, il faudra attendre 1945 pour voir le droit de vote reconnu à la femme...

    frédéric winkler.jpgL’amour courtois
    «_les femmes étant l'origine et la cause de tout bien, et Dieu leur ayant donné une si grande prérogative, il faut bien qu'elles se montrent telles que la vertu de ceux qui font le bien incite les autres à en faire autant; si leur lumière n'éclaire personne, elle sera comme la bougie dans les ténèbres (éteinte), qui ne chasse ni n'attire personne. Ainsi il est manifeste que chacun doit s'efforcer de servir les dames afin qu'il puisse être illuminé de leur grâce; et elles doivent faire de leur mieux pour conserver les cœurs des bons dans les bonnes actions et honorer les bons pour leur mérite. Parce que tout le bien que font les êtres vivants est fait par l'amour des femmes, pour être loué par elles, et pouvoir se vanter des dons qu'elles font, sans lesquels rien n'est fait dans cette vie qui soit digne d'éloge ».
    « Cette pétition de principe est lancée dans un ouvrage bien connu, reflétant parfaitement la mentalité du XIIe siècle, le Traité de l'amour d'André le Chapelain: ouvrage savant, rédigé en latin par un clerc attaché à la comtesse Marie de Champagne, fille d'Aliénor d'Aquitaine et de son premier époux, le roi de France Louis VII… Seules les femmes qui entrent dans l'ordre de la chevalerie d'amour sont jugées dignes d'éloges par les hommes et pour leur probité sont renommées dans toutes les cours. Tout ce qu'on voit s'accomplir de grand dans le siècle est inconcevable s'il ne tire son origine de l'amour...» (R.Pernoud)
    « Qu'est-ce que la courtoisie ? Que doit-on faire pour être courtois et répondre aux exigences de l'étrange doctrine à travers laquelle s'expriment les cœurs et les coutumes de toute une société ?
    _Une première fois – et c'est tout à fait significatif – une noble dame explique à un homme du peuple, donc de condition inférieure à elle, ce qu'il doit faire, quelle conduite tenir s'il veut mériter son amour. Ici se révèle pleinement la dame éducatrice de l'Occident, et sous un jour inattendu puisque dans la société féodale, qu'on sait par ailleurs très hiérarchisée, le premier énoncé des règles de la courtoisie se trouve précisément combler la distance entre la "haute dame" et « l’homme du commun ». La première des 'œuvres de courtoisie', c'est ce que la dame appelle la largesse (la générosité):
    _Qui veut être jugé digne de militer dans l'armée d'amour, il doit d'abord n'avoir aucune trace d'avarice, mais de répandre en largesses et autant que possible étendre cette largesse à tous". Entendons, bien sûr, générosité morale autant que matérielle: celui qui veut être un amant véritable selon les règles de courtoisie doit révérer son seigneur, ne jamais blasphémer Dieu ni les saints, être humble envers tous et servir tout le monde, ne dire du mal de personne (les médisants sont exclus des châteaux de courtoisie), ne pas mentir, ne se moquer de personne, surtout pas des malheureux, éviter les querelles, et faire son possible pour réconcilier ceux qui se disputent. On lui concède, en fait de distractions, le jeu de dés, mais avec modération: qu'il lise plutôt, qu'il étudie ou se fasse raconter les hauts faits des anciens. Il lui faut aussi être courageux, hardi, ingénieux. Il ne doit pas être l'amant de plusieurs femmes, mais le serviteur dévoué d'une seule. Il doit se vêtir et se parer de façon raisonnable, être sage, aimable et doux envers tout le monde… Il est aussi question de l'avarice, de ce qu'on ne peut aimer une personne qu'on ne pourrait épouser, que celui qui aime doit en garder le secret, qu'un amour facile est méprisable, que la difficulté en augmente le prix, que "Amour ne peut rien refuser à l'amour"…
    … Il ne manque pas d'insister sur un aspect de l'amour courtois: à savoir que la noblesse véritable est celle des mœurs et des manières, et qu'elle vaut infiniment plus en courtoisie que celle de la naissance: celui ou celle qui est prié d'amour ne doit pas demander si celui qui l'aime est noble ou non de naissance, mais s'il l'emporte sur les autres en bonnes mœurs et en "probité". Ce terme qui revient maintes fois, s'applique à celui ou celle qui a fait la preuve de sa valeur. A plusieurs reprises cette noblesse de courtoisie reviendra dans les dialogues imaginaires du Traité de l'amour. C'est l'un des thèmes fondamentaux de la courtoisie que l'amour vrai affine l'homme et la femme et que les obstacles rencontrés ne font qu'exalter leur noblesse et leur valeur. Il est bien clair aux yeux du Chapelain "qu'il convient mieux à qui est noble dans ses mœurs de se choisir un amant de mœurs nobles que de chercher quelqu'un de haut placé, mais "inculte" et à l'inverse, il s'indigne contre les femmes qui se donnent le nom de dame, de demoiselle "seulement parce qu'elles sont d'origine noble ou épouses d'un gentilhomme; mais ajoute-t-il, la seule sagesse et la noblesse des mœurs rendent la femme digne d'un tel titre". Ainsi, née dans les cours, c'est-à-dire au château, la courtoisie n'est pourtant pas seulement affaire de naissance; bien plutôt de manières, d'éducation, d'une finesse acquise et que l'amour développe parce que c'est essentiellement l'amour qui l'a suscitée… A parcourir les lettres du temps, on trouve, sous les formes les plus variées, de la poésie la plus haute aux simples divertissements, le témoignage de ce qui oriente toute une société, lui donne sa teinte originale, la marque comme un sceau. C'est encore et toujours la courtoisie, ou si l'on préfère la chevalerie, qui s'exprime dans les cours d'amour.»
    Faudrait-il rappeler les consultations auprès du petit peuple pratiqué par Saint Louis, pour connaître les problèmes. Les règlements rapides de certains, évitant les attentes pénibles et la monstrueuse apathie administrative qui nous étouffe aujourd'hui. Devons-nous rappeler le droit de vote qu'elles exerçaient dans les réunions locales, sans compter les nombreuses professions qui leur étaient accessibles... En 1095, les hommes ne pouvaient partir en croisade qu'après avoir consulté leur épouse. Une certitude perdure c’est la différence en France des zones de droit romain, où la femme est en état d’infériorité à l’homme et celles de vieilles traditions celtiques, franques ou normandes, où celle-ci peut être considéré comme égale. D’autre part pour la femme, la période idéale dans son autonomie fut sans conteste du Xe siècle à 1350 selon David Herlihi (Etude sur le travail des femmes dans le textile dans l’Europe médiévale). Partant du « Livre des métiers » d’Etienne Boileau : « dans la fabrication du textile comme dans beaucoup d’autres activités, les femmes et les hommes travaillaient ensemble sans rivalité apparente. Le Moyen Âge central reste une période de libre entreprise et d’accès ouvert à l’emploi des deux sexes ». A Nantes la profession de pêcheur est autorisé aux deux sexes, faisant de celles-ci une majorité dans la profession. En 1475 le statut des tissutiers de Paris stipule : « Que les femmes ouvrant et qui besognent dudit métier de présent en ladite ville de Paris seront maîtresses audit métier si être le veulent, en payant pour leur nouvelle maîtrise et entrée 12 sols parisis, comme dit est ci-dessus des hommes [...] Les apprentisses pourront être reçues maîtresses en faisant chef-d’œuvre et en payant telle somme à appliquer en la manière comme est dit ci-dessus…Et que en effet et substance tous les points et articles ci-dessus contenus seront communs et s’étendront et appliqueront tant aux femmes que aux hommes, soit qu’il touche la maîtrise ou les ouvrages ou autre chose dudit métier »
    « L'une des fonctions du seigneur était de rendre la justice; c'était même sa fonction essentielle après la défense du domaine et de "ses hommes", ceux qui lui étaient attachés par un lien personnel. Aussi a-t-on imaginé la dame exerçant, à l'image du seigneur, une sorte de fonction judiciaire en ce domaine, attirant entre tous, de la relation amoureuse. Le jugement d'amour, la cour d'amour, sont les compléments et équivalents de la fidélité, de l'hommage vassalique, tels que les exprime aussi la poésie des troubadours; que ces jugements soient rendus par des femmes montre seulement à quel point la transformation de la femme en suzeraine était familière à la mentalité du temps.» (R.Pernoud) Dans les familles paysannes, les jeunes filles devenaient éventuellement domestiques avant le mariage où elles prenaient en main la ferme. En ville c’était l’apprentissage chez une maîtresse avant peut être de devenir ouvrière, maîtresse si elle épousait un maître. Les femmes peuvent obtenir la maîtrise, être commerçantes, considéré comme un métier dit libre. On ne peut généraliser lorsque l’on parle de l’Ancien régime, car tout pouvait être différent d’un « pays » à l’autre, métier ou province. Les professions de boucher, boulanger, passementier-boutonnier, chandelier étaient tenues principalement par les femmes à Saint Malo. La femme quelquefois « femme de maître » pouvait aussi exercer en plus le métier de blanchisseuse (beaucoup à Rennes au XVIIIe siècle), alors même qu’elle était au sein de son foyer, une mère se chargeant de l’intendance et de l’éducation. Les veuves de maître pouvaient exercer le rôle du maître défunt au sein du métier. Bernard Gallinato, parlant des femmes dans leur rôle sur les corporations pour la transmission des maîtrises : " l’élément coordinateur de deux générations d’hommes, elles assurent la permanence de dynasties d’artisans ".…
    « Il y a l'amour conjugal, un lien stable, et auquel – Marie de Champagne y insiste – ni l'un ni l'autre des époux ne doit se dérober, et il y a cette autre forme d'amour dont il est dit expressément que rien ne lui nuit plus que la volupté, et qui se somme courtoisie. En ce domaine, la femme règne, commande, exige; elle porte des ordonnances et des jugements; les uns et les autres supposent de la part de ceux qui l'entourent une forme de soumission, une observance amoureuse sans défaut, mais encore un raffinement, dans les mœurs et l'expression, qui incite à se dépasser continuellement; la courtoisie est comme un état second de l'amour; elle implique en tout cas que l'on distingue ce qui mérite le nom d'amour de ce qui, dans l'état de mariage ou dans les relations extra-conjugales, est uniquement sexualité. Car tel est le trait essentiel de la poésie courtoise: née dans la société féodale, elle en est l'émanation. L'essence même du lien féodal, liant seigneur et vassal, était un engagement de fidélité réciproque, l'un offrant son ide, l'autre sa protection. Et c'est une semblable promesse qui unit le poète à la dame. Celle-ci est pour lui "le seigneur"; il lui voue fidélité; toute sa vie, tous ses actes, tous ses poèmes lui seront offerts en hommage. Le terme "hommage" est aussi celui qui désigne le geste du vassal s'agenouillant devant le seigneur pour en recevoir le baiser qui symbolise la paix, et constitue un engagement d'amour mutuel. La dame est donc pour lui la suzeraine; il s'abandonne à sa volonté et trouvera toute sa joie à l'accomplir, dût-il en souffrir…. Cette dame si haut placée dans l'esprit du poète inspire naturellement le respect. Mieux encore: une sorte de crainte révérencielle. Elle est inaccessible; le poète s'humilie toujours devant elle, soit qu'il s'agisse effectivement d'une dame de haute noblesse. »(R.Pernoud)
    Rappelons au passage qu'Aliénor d'Aquitaine, femme politique en plein douzième siècle fut aussi mère de dix enfants. "Alix, femme de Thibaut de Blois, et Marie, femme d'Henri Ier de Champagne, étaient l'une et l'autre, filles d'Aliénor d'Aquitaine; de leur mère elles avaient hérité le goût des lettres, et c'est toute une vie culturelle qui s'épanouit avec elles… Elles diffusèrent dans les régions septentrionales la poésie courtoise et le roman courtois. Marie, la fille aînée d'Aliénor aurait emmené avec elle son poète, Chrétien de Troyes. » Dit Régine Pernoud dans Aliénor d'Aquitaine. Les femmes dans leurs actes, montraient cette liberté dont elles jouissaient : éducation, responsabilités, suivre le mari en croisade, étudier et donner des cours, ouvrir boutique : "...Au Moyen Age, la femme travaille à peu près autant que l'homme, mais non dans les mêmes opérations. D'après les comptes de drapiers, on s'aperçoit que, par exemple, sur quarante et un ouvriers nommés, il y a vingt femmes pour vingt et un hommes…Ce que l'on interdit, ce sont les métiers jugés trop fatigants pour elles. Ainsi du tissage: tant qu'il a été pratiqué de façon artisanale, il a été œuvre de femme, notamment dans l'Antiquité; au moyen Age, il est ouvrage d'homme. De même, dans la tapisserie, défendait-on aux femmes la tapisserie de haute lisse, jugée trop fatigante pour elles puisqu'elle oblige à tenir les bras étendus. Les règlements précisent qu'elles doivent être munies d'un tablier de cuir, cela afin de protéger leurs vêtements et de garantir aussi la netteté de leur travail. » (Georges et Régine Pernoud, Le tour de France médiévale, L'histoire buissonnière, Stock, Évreux 1982, p. 278). Nous pourrions citer encore de nombreux exemples : « Chez les paysans, les artisans ou les commerçants, il n'est pas rare que la femme dirige l'exploitation, l'atelier ou la boutique. A la fin du XIIIe siècle, à Paris, on trouve des femmes médecins, maîtresses d'école, apothicaires, teinturières ou religieuses » (Jean Sévillia). « D'Héloïse à Hildegarde de Bingen, on ne compte pas les hautes figures féminines de la chrétienté médiévale. Au XIIe siècle, la première abbesse de Fontevraud, Pétronille de Chemillé, nommée à vingt-deux ans, commande un monastère regroupant une communauté d'hommes et une communauté de femmes. Les moines ne se sont jamais plaints d'être dirigés par une femme... On se rappellera la réplique du roi Saint Louis prisonnier des Musulmans en Egypte lui demandant combien il voudrait donner d'argent au sultan pour sa libération: Le roi répondit que si le sultan voulait prendre de lui une somme raisonnable de deniers, il demanderait à la reine qu'elle les payât pour leur délivrance.
    _Et ils dirent: "Pourquoi ne voulez-vous pas vous y engager ? Le roi leur répondit qu'il ne savait si la reine (Marguerite de Provence) le voudrait faire, parce qu'elle était la maîtresse.» (R.Pernoud)
    Que Blanche de Castille gouverna le royaume pendant 25 ans. Jeanne D'Arc entraînant le peuple de France, les armées et les grands Seigneurs, pourtant si rudes en ces temps : « De même chez Jeanne d'Arc trouve-t-on, en même temps que l'élan au combat, la tendresse de la femme quand elle se penche sur un Anglais blessé, et un bon sens quasi maternel devant une armée qui se bat depuis l'aube: "Reposez-vous, mangez et buvez"; après quoi, ce 7 mai 1429, ses compagnons enlèvent la bastille des Tourelles, objet de leurs assauts. Plus subtilement, c'est toute une atmosphère correspondant à la vie courtoise qui entoure ces comtesses, ces reines dont l'action politique a été si prudente, si tenace parfois. Elles ne sacrifient rien de ce qui fait l'originalité de la femme. La personne d'Aliénor d'Aquitaine suffirait à le prouver, mais, les exemples abondent en ce domaine…» (R.Pernoud). L'éducation des enfants était affaire de famille et on vivait souvent nombreux sous le toit d'une maison, il n'était pas alors question de se débarrasser d'eux ? On n’aurait même pas imaginé envoyer des vieux dans des mouroirs, dont les chambres aux murs si blancs ne résonnent plus aux rythmes de la vie passée. « Blanche de Castille arrivant au siège du château de Bellême en 1229 et constatant que l'armée est littéralement paralysée par le froid; elle fait aussitôt tailler du bois dans les forêts alentour, et réchauffe ses gens qui retrouvent du même coup leur ardeur pour terminer un siège traînant depuis plusieurs semaines. »(R.Pernoud)
    Les femmes n’étaient donc pas cantonnées au foyer. Nous pourrions indéfiniment citer des exemples de femmes illustres qui marquèrent leur époque, malheureusement souvent inconnues de nos manuels d'histoire. Ecoutons l’historien Henri Hauser, montrant l’importance des femmes dans la vie économique d’alors : «C’est une opinion assez généralement répandue que l’emploi des femmes dans l’industrie est une invention des temps modernes. On se figure volontiers que les siècles passés ont laissé exclusivement la femme à son rôle d’épouse et de mère. [...] Mais l’historien constate qu’elle n’est en accord ni avec les faits, ni avec les textes. [...] la femme apparaît déjà dans l’industrie du XIIIe siècle ; elle joue un rôle considérable dans l’industrie du XVe et du XVIe siècle »
    Sous l'Ancien Régime, les rapports humains avaient beaucoup plus d'importance que dans notre monde matérialisé. Le peuple bénéficiait de privilèges comme les nobles. Rappelons à la mémoire, les dames de la Halle qui pouvaient rencontrer le roi ou ses ministres n'importe quand. A la Saint-Louis la représentante était embrassée par le roi. L'enfant royal est malade et elles accourent à son chevet pour le couvrir de baisers et d'affections, une naissance et voilà les fêtes et festins où l'on banquète tous ensemble.
    L'histoire continua ainsi, Henri IV était leur compère et compagnon, Louis XV sera leur "Bien-aimé". En 1725, au mariage du prince, elles accoururent au-devant du couple royal, devant une foule en liesse, car les événements royaux étaient vécus comme des fêtes de famille, à la reine, Marie Leszczynska "Madame, j'apportons nos plus belles truffes à Votre Majesté. Mangez-en beaucoup et faites-en manger au roi ; cela est fort bon pour la génération. Nous vous souhaitons une bonne santé et j'espérons que vous nous rendrez tous heureux."
    Il serait trop long d'exprimer ici toutes les marques d'affections réciproques entre peuple et roi. Il suffit juste de qualifier ce régime de Monarchie populaire tant les rapports sont familiers et cela jusqu'à la Révolution. Les reines étaient couronnées comme les rois et possédaient aussi le pouvoir pour seconder ceux-ci en cas d'absence comme les croisades ou divers autres raisons, comme la mort du roi...
    Nous sommes à des lieux de la représentation présidentielle ou ministérielle. Les charges étaient souvent assumées par les femmes lors d'une défaillance maritale, celles-ci se retrouvent donc gouverneurs de places for

  • Si le cardinal Primat des Gaules proférait une telle absurdité : ”il est nécessaire de détruire toutes les mosquées de l

                ...combien y aurait-il de boutiques brûlées sur les Champs-Elysées ? D'émeutes plus ou moins spontanées dans des centaines de "zones de non-droit" où ni police ni gendarmerie n'entrent plus depuis longtemps ? de journalistes aux propos incendiaires a la télé et à la radio ? de critiques plus qu'archi-véhémentes contre le-dit cardinal mais, aussi, contre le Pape, contre l'Eglise et tout le toutim ?....,

             Par contre, on attend la réaction de "la race des signeurs", pétitionnaires de tous poils et grand esprits largement ouverts pour s' "indigner" (tiens, où est donc Stéphane Hessel ?...) de ce qu'a dit le Grand Mufti d’Arabie Saoudite : "Il est nécessaire de détruire toutes les églises de la région."

            Pour l'instant, c'est silence radio sur toute la ligne... Pour les chrétiens martyrisés (il en meurt un toutes les cinq minutes sur terre...) "il n'y a pas de belles âmes au numéro que vous avez demandé" : elles sont trop ocuppées avec les "sans-papiers" (!!!), sans doute....

            Ah, ces indignations à géométrie variable ! Ces consciences souples, et ces morales élastiques ! Ces belles âmes qui hurlent, mais seulement avec les loups, seulement dans le sens du vent, et caressent les belles protestations, mais toujours dans le sens du poil.... 

  • Samedi à Marseille, premier Café actualité de la saison 2011/2012 : Gérard Leclerc, et la théorie du Genre....

    Gérard LECLERC, sera à Marseille, ce samedi   8 octobre, dans le cadre de notre Café Actualité, où il parlera de La théorie du genre, Destruction morale, sociale et politique.

     

    Il s’agit, bien-sûr, d’un sujet capital, le GENDER ou THéORIE DU GENRE remettant en cause la nature même de la  personne humaine et, par là, les fondements de toute société. A l’heure où les Pouvoirs Publics prétendent intégrer cette théorie aux programmes scolaires et en imposer l’étude aux enfants, il est important d’en débattre et d’affirmer notre   opposition.    

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    Gérard Leclerc est journaliste, philosophe, essayiste catholique. C'est également un militant royaliste. Il tient la rubrique "Idées" du bimensuel Royaliste. Il est éditorialiste de France catholique et de Radio Notre-Dame.

     

    Gérard LECLERC collabore à de nombreuses publications et médias dont Le Figaro, Le Spectacle du Monde, KTO et surtout à l'hebdomadaire France catholique et à Radio Notre-Dame où il est éditorialiste.

     

    Il est, naturellement, très engagé parmi ceux qui s’opposent à la théorie du genre et à sa diffusion, notamment en milieu scolaire.

     

    Si vous habitez Marseille ou la proche région, nous vous invitons donc à participer à ce Café Actualité, qui sera, aussi, le premier de nos Cafés Actualités de cette rentrée.

     

    Bien cordialement.

     

    Café Simon 28, cours Honoré d’Estienne d’Orves, 13001 Marseille

    Accueil à partir de 18 H. Entrée libre. Participation sous forme d'une consommation

    Renseignements : 06 08 31 54 97  

  • Nantes : l'oeuvre de la ”femme fontaine” vandalisée, par Pascal Roche, Grégory Jullian.

    La sculpture "Fontaine" de l'artiste Elsa Sahal dégradée dans la nuit de jeudi à vendredi place Royale - Le Voyage à Nantes

    Source : https://www.francebleu.fr/

    Une oeuvre représentant les jambes et le sexe d'une femme qui urine sur la voie publique a été vandalisée dans la nuit de jeudi à vendredi place Royale à Nantes. La sculpture installée dans le cadre du Voyage à Nantes a été recouverte de peinture.

    5.jpgUne oeuvre d'art contemporain installée dans le cadre du Voyage à Nantes a été vandalisée dans la nuit de jeudi à vendredi place Royale, il s'agit de "Fontaine", une sculpture de l'artiste Elsa Sahal. Elle représente les jambes et le sexe d'une femme urinant sur la voie publique, en l'occurrence dans un des bassins de la fontaine de la place Royale.

    De la peinture verte

    Dans la nuit, trois personnes se sont approchées de l'oeuvre à vélo et ont fait mine de la photographier. Ils l'ont ensuite badigeonnée de peinture verte. Le vigile chargé de la surveillance de l'oeuvre est intervenue mais les trois personnes ont pris la fuite.

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    Nettoyage de la sculpture dégradée dans la nuit de jeudi à vendredi place Royale à Nantes © Radio France - Grégory Jullian

    Vendredi matin, deux agents procédaient au nettoyage de la sculpture "Fontaine". Elle devrait reprendre un fonctionnement normal en fin de matinée.

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    Le nettoyage de l'oeuvre était en cours vendredi matin place Royale à Nantes © Radio France - Grégory Jullian

  • ”Maghrébins” : Fabienne Sintès met un « zéro » à Goasguen, et nous, nous lui mettons un zéro pointé, à elle et sa compar

     

    Mur-bleu gds.jpgDepuis le mois d'août dernier, c'est Fabienne Sintès, et son équipe, qui anime le 7/9 de France info. C'est intéressant, vivant, instructif, varié; de la bonne radio, qui ne mérite qu'un seul reproche, mais il est de taille : faire passer la carte de « parti » avant la carte de journaliste, c'est-à-dire être, mais alors sans aucune gêne ni aucun complexe, d'extrême-extrême gauche, alors que le fait d'être un service public, payé par l'argent public impose une stricte neutralité dans les commentaires.

    Durant ce 7/9, notre fine équipe décerne une note par jour, à une personnalité X qui s'est exprimée sur un sujet X : ce jeudi 15 septembre, c'est Claude Goasguen qui est noté : 0 !

    Mais qu'a-t-il donc fait, ou dit, le malheureux, pour avoir son O ? C'est tout simple, il a osé transgresser l'interdit, le politiquement correct, et tweeter : « Nous avons un problème avec les maghrébins. Il faut avoir le courage d'aborder le problème. Non pas dans la discrimination mais franchement ! »

    Tissot-Panafieu_gymnase_Japy_2008_02_27_n8.jpgOn s'étouffe dans le studio, on va composer le 112, l'infarctus semble imminent, en tout cas l'hystérie est à son comble : il a osé ? Eh bien, on va le punir en lui mettant zéro, na ! Ca, c'est de la radio !

    Franchement, le seul tort de Claude Goasguen est d'avoir parlé d' « un problème » : c'est mille, dix mille, cent mille, un million de problèmes que nous avons avec les maghrébins, même si Fabienne Sintès et les siens les appellent « Français » : Français, Mohammed Merah, les frères Kouachi, Larossi Abdallah, l'assassin de Nice ? 

  • A lilou, sur ”de Gaulle au bac”.....

                Dans un commentaire de lilou, reçu hier, celui-ci nous demande de vérifier nos sources et s'inquiéte pour la "déontologie de l'information". Nous avons annoncé nos sources dans notre note: il s'agit du billet de Patrice de Plunkett (dans son Blog) et du billet de Philippe Reinhard dans La Provence. Mais nous avions lu aussi Marianne et Le Nouvel Obs, avant de publier notre note le 9 juin. Nous mettons ces deux articles ci-après : le Nouvel Obs renvoie bien à un article de Valérie Sultan, du 9 mars, sur un bulletin officiel du SNES. Article clairement hostile à ce que l'oeuvre de de Gaulle fIgure au programme, et demandant son retrait.

                Extrait : "Le nouveau programme de lettres en Terminale L (BO du 14 janvier 2010) a suscité de vives réactions : en effet, le choix des Mémoires du Général de Gaulle, qui ne sont pas un texte littéraire, semble totalement incongru.... nous avons notre mot à dire et le SNES demande que cette oeuvre soit retirée du programme."

                Alors, le SNES peut-être dépassé par une partie des siens ou de sa mouvance ? Ou désireux, vu le tollé, de se désolidariser d'une action née -au moins en partie...- dans son sein, ou sa mouvance ? Tout est possible....

                Aujourd'hui, le Snes-FSU, premier syndicat des professeurs de collèges et lycées, dit qu'il "n'est pas à l'initiative de cette pétition et n'en est pas signataire" (c'est ce qu'a affirmé à l'AFP Roland Hubert, co-secrétaire général). Mais le Snes avait aussi "contesté" ce choix auprès "du ministère et de l'inspection générale". Dans un communiqué du 5 février consacré surtout aux projets de programmes de seconde dans le cadre de la réforme du lycée, le Snes écrivait que "de nombreux collègues s'interrogent sur le choix" de l'oeuvre de De Gaulle. "Quelle est la pertinence d'un tel choix pour le domaine "littérature et débat d'idée" ? Devant la difficulté de l'étudier comme un ouvrage "littéraire", ne peut-on pas voir dans ce choix une nouvelle orientation de la discipline qui semble confondre littérature et histoire, comme c'est le cas pour l'enseignement "littérature et société" en seconde ? ", se demandait-il. "Le ministère instaure une confusion entre ces disciplines, particulièrement dommageable dans une série qui se veut littéraire", concluait-il à ce sujet.

                 Le 4 juin Marianne et Le Nouvel Obs (en plus du Figaro et d'autres, et des radios) reprenaient l'info:

                                                            I : sur MARIANNE

    Le SNES, antigaulliste primaire... et sarkozyste secondaire

    Eric Conan - Marianne | Vendredi 4 Juin 2010

    Marianne s'engage avec Eric Conan. Qui désapprouve la pétition du SNES exigeant la suppression des mémoires du Général de Gaulle du programme du bac de français.


    Au moment ou l’école fait l’objet d’une attaque en règle du consternant Ministre de l’Education, Luc Chatel -  qui la traite comme une filiale de l’Oréal, où il a exercé les talents de directeur du personnel et de responsable du marketing - l’ahurissante pétition lancée par le SNES (Syndicat national des enseignants du second degré) contre l’inscription des Mémoires de guerre du Général De Gaulle au programme du bac de français littéraire (aux côtés d’Homère, de Beckett et de Pascal Quignard) a le mérite de nous rappeler une douloureuse réalité : le désastre scolaire ne s’explique pas seulement par les offensives régulières que l’école subit de l’extérieur, par tous ceux qui cherchent à réduire les moyens qui lui sont consacrés, qui se réjouissent de voir son rôle dans la lutte des inégalités se réduire et qui ne lui demandent que de préparer au plus vite la jeunesse à plonger dans le grand marché de la consommation généralisée.

    Non, le système scolaire français s’est aussi effondré de l’intérieur, une partie des enseignants ayant souhaité et favorisé au cours des trois dernières décennies beaucoup de ces réformes - pour la plupart de gauche - qui, de renoncements successifs en initiatives pédagogiques dé-coiffantes, ont participé à la déroute de l’instruction, en particulier dans l’enseignement du Français, domaine dans lequel la baisse du niveau est la plus spectaculaire. C’est d’ailleurs l’aspect tragique du sentiment actuel de beaucoup d’enseignants : ils savent plus ou moins consciemment que leur corps n’est historiquement pas étranger à l’état de l’école dont ils sont les victimes quotidiennes. Beaucoup, ces dernières années, ont pris conscience de cette contradiction. D’autres n’en sont malheureusement pas encore là comme l’initiative du SNES en constitue une triste démonstration.

    Car que nous disent ces pétitionnaires ? Que « proposer De Gaulle aux élèves est tout bonnement une négation de notre discipline ». Ce sont les mêmes qui expliquaient il n’y a pas si longtemps qu’il valait mieux apprendre le français à partir du mode d’emploi d’un presse-purée ou d’une affiche publicitaire plutôt que dans les œuvres de La Fontaine ou de Victor Hugo, trop éloignées des réalités quotidiennes des élèves. Comme ils n’étaient pas gênés que des manuels de Français proposent d’approfondir « la culture du verlan », on comprend aisément que le style littéraire de De Gaulle, qui a fait son entrée dans la collection de La Pléiade, leur semble d’un piètre intérêt pédagogique. Autre objection invoquée : « Nous sommes professeurs de lettres. Avons-nous les moyens, est-ce notre métier, de discuter une source historique ? ». De Gaulle, la Seconde guerre mondiale, la Résistance, la Libération, cela semble effectivement trop compliqué quand l’objectif pédagogique premier est de ne pas bousculer l’élève avec ces vieilles histoires dépassant l’horizon de son univers quotidien. Déjà, Guy Mocquet leur semblait trop exotique.

     Dernier argument : De Gaulle, ce serait de la politique et de la propagande. Et oui, comme toute grande œuvre politique, mais c’est précisément dans la catégorie « littérature et débat d’idées » que l’Inspection a retenu les Mémoires de guerre. L’argument du SNES impliquerait de rayer des programmes Chateaubriand, Saint-Simon, Péguy, Sartre, Malraux, Césaire, etc. Mais quand il parle de politique, le SNES ne voit même pas si loin : il pense que De Gaulle a été choisi « pour flatter la couleur politique du pouvoir en place ».
    On se dit alors que l’inculture a vraiment progressé au point de faire des ravages dans certaines têtes enseignantes qui ne perçoivent aucune différence entre Sarkozy et De Gaulle. Inculture de ne pas voir pas que le large consensus actuel autour du gaullisme de guerre s’explique beaucoup par la nostalgie d’une conception de la politique qui ne bradait pas les idéaux et le souci de l’avenir collectif pour l’empire de l’argent et de la réussite matérielle. Inculture à laquelle s’ajoute l’inconséquence de ne pas voir qu’en demandant la déprogrammation des Mémoires de guerre, ils sont en fait les vrais alliés de Nicolas Sarkozy qui avait condamné La Princesse de Clèves avec les mêmes arguments. Plutôt Titeuf ou Pennac que Villon ou Stendhal.

    S’ils s’intéressaient un peu plus à cette discipline démodée qu’est l’Histoire, les censeurs du SNES sauraient qu’au-delà des décisions tragiques de Vichy, le pétainisme exprimait d’abord un état d’esprit duquel tout le reste découla : le renoncement face aux événements, l’adaptation aux nouvelles réalités présentes, l’acceptation d’évolutions jugées irréversibles. La soumission à l’air du temps.

    Voir l'article de Joseph Macé-Scaron dans le dernier numéro de Marianne, page 85.

                                                       II : sur LE NOUVEL OBS

    Pour de Gaulle au bac. Tribune

    «Un bonnet d'âne pour le SNES» 

    Par BibliObs.com O4/06/2010

    C'est la polémique du jour, depuis que 1500 personnes ont signé la pétition lancée par des professeurs de littérature pour s'opposer à l'inscription des « Mémoires de guerre » du Général de Gaulle au programme du prochain bac littéraire. Elle a inspiré cette tribune à plusieurs écrivains (aux yeux desquels telle prise de position du SNES semble, au moins indirectement, à l'origine de la pétition en question) 

     

    « Nous soussignés, premier échantillon d'un millier de signatures actuellement rassemblées, saluons solennellement le Syndicat National des Enseignements du second degré férocement opposé à l'inscription des Mémoires de guerre du Général de Gaulle au programme du bac littéraire.

    Par son geste, cet organisme apporte à notre histoire et à notre culture une contribution si exceptionnelle, et à notre jeunesse un tel exemple d'ouverture, que nous sommes heureux, au nom du peuple français, de lui décerner le Bonnet d'âne national 2010 avec palmes (académiques), y joignant la citation légèrement modifiée d'une des plus admirables litotes de la langue francaise écrite par de Gaulle dans le Fil de l'Epée et dans laquelle nous avons simplement substitué au mot « militaires » le mot « professeurs » : il est vrai que parfois, les professeurs, s'exagérant l'impuissance relative de l'intelligence, négligent de s'en servir.

    André Brincourt, Francois Broche, Marie Berneron, Jean-Marie Borzeix, Eric Deschodt, Jean-Paul Caracalla, Jean-Sebastien de Halleux, Pascale de La Loge, Françoise Sauvage, Christian Sevestre, Mathieu Walter, Georges Walter etc etc...»

  • Patrimoine cinématographique • L'impératrice rouge

     

    Par Pierre Builly

    L'impératrice rouge de Josef von Sternberg (1934) 

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    Du sang, de la volupté et de la mort 

    1934. Au Kremlin règne Staline et on ne peut certainement pas penser que les studios hollywoodiens, pas davantage que le juif viennois Jonas Sternberg - qui s'appelle désormais Josef von Sternberg - aient une particulière sympathie pour lui. Et puis, d'ailleurs, on se demande si l'immense Russie a jamais été comprise par qui que ce soit, sinon un peu par la France, qui partage avec elle un profond ancrage monarchique. Mais la Russie c'est encore différent, c'est le pays du despotisme plus ou moins éclairé, mais absolument indissociable de ses grandes heures : rien qui soit admissible à un libéral. D'où la présentation du pays, au début de L'impératrice rouge comme une sorte d'enfer de tortures où, depuis Ivan le Terrible et Pierre le Grand des souverains buveurs de sang prennent plaisir à torturer leur peuple. Les premières images du film sont d'ailleurs assez étonnantes : scènes de supplices divers, de viols et de rapines, knout, pal, brodequins, sarcophages de bronze, décapitations et tout le toutim. Une représentation de l'Enfer ne serait pas plus terrible. 

    Il faut bien se garder de voir L'impératrice rouge au demeurant, comme un film historique. Ce n'était sûrement pas le souci de Sternberg et pas davantage celui des péquenots de l'Arkansas ou du Wyoming (qui, de toute façon ne sont pas allés le voir, le film ayant été un échec public). Indifférence complète à la véracité historique, évidemment, ne serait-ce que, dès le générique, l'arrangement musical issu d'une mélodie de Tchaïkovski, la Marche slave, écrite en 1876, alors que le film commence en 1745. Puis - et ceci est autrement important - dans l'indifférence complète à la vraisemblance chronologique. 

    Scarlet5.pngRésumons un peu cela : la jeune luthérienne saxonne Sophie d'Anhalt (Marlene Dietrich) est choisie en 1744 pour devenir l'épouse du Grand duc Pierre (Simon Jaffe), neveu de l'Impératrice Élisabeth Ière (Louise Dresser), fille de Pierre le Grand, grande souveraine cultivée et francophile, qui n'a pas d'autre héritier que cet individu brutal et inculte et qui est lui-même adulateur de la Prusse. Sophie d'Anhalt se convertit à l'orthodoxie en 1744, prend le prénom de Catherine et se marie avec son triste époux en 1745. Elle n'a pas 16 ans. 

    maxresdefault.jpgAlors que l'Impératrice régnante et toute la Russie attendent impatiemment un héritier mâle (depuis la mort de Pierre le Grand plusieurs femmes ont occupé le trône), Catherine donne jour à son fils Paul neuf ans après son mariage et il y a tout lieu de présumer que le père en est un officier noble de la Cour, Sergeï Saltikov. En 1761, Élisabeth tsarine meurt et Pierre lui succède sous le nom de Pierre III. Il y a longtemps que les époux se détestent et que Catherine, dotée, paraît-il d'un tempérament insatiable, multiplie les amants, notamment parmi les beaux militaires. C'est sur la caste des officiers qu'elle s'appuiera pour détrôner son mari, le faire assassiner et lui succéder sous le nom de Catherine II. 

    s,725-30d984.jpgC'est là-dessus que le film de Sternberg s'arrête, en 1762. Catherine régnera encore durant 34 ans. Tous les événements relatés ci-dessus figurent, il est vrai dans le film et Sternberg ne dissimule en rien, ce qui n'était pas vraiment commun dans le cinéma étasunien, les débordements sexuels de son héroïne (il est vrai que le film est sorti avant le vertueux Code Hayes). Mais le cinéaste les présente comme s'ils s'étaient déroulés en quelques mois alors qu'il y a un espace de 17 ans avant l'arrivée de Catherine en Russie et sa prise de pouvoir. Et puis, par exemple il n'y a pas un mot sur la guerre de 7 ans, conflit majeur du 18ème siècle, menée par la Russie aux côtés de la France, qui aurait permis un durable écrasement de la Prusse si, à peine couronné Pierre III ne s'était empressé de capituler alors que nos forces alliées étaient presque victorieuses.

    Toutes choses égales par ailleurs, c'est un peu comme si Harry Truman, devenu président des États-Unis le 12 avril 1945 à la suite de la mort de Franklin Roosevelt, avait offert la victoire à Adolf Hitler. 

    sjff_03_img1057.jpgAucune prétention historique dans le film, donc, mais un véritable enchantement de mise en scène, d'images et d'acteurs. Au début de ce message j'ai écrit que la Russie présentée paraissait être une image de l'Enfer ; c'est exactement la même chose dans la somptuosité baroque des palais, dans leur décoration grotesque, au sens originel du terme, surchargés de motifs étranges, d'icônes terrifiantes, de statues contrefaites menaçantes (j'ai d'ailleurs trouvé une certaine ressemblance avec la demeure des Chasses du comte Zaroff, pareillement hostile et inquiétante). Et tout autant la violence des comportements, la tension irrespirable lors de plusieurs scènes capitales (notamment celle, à la fin du film, où les deux époux s'affrontent avec une haine tangible), l'atmosphère perpétuellement sanglante et la folie qui rode. Au rebours des minimalismes, la qualité des décors, des costumes, des scènes de foule donne à ce récit une ampleur grandiose et maléfique. Et tout cela enluminé par les somptueuses liturgies orthodoxes. 

    Et les acteurs, tous de qualité. Mais essentiellement deux : Sam Jaffe est absolument inoubliable dans le rôle du Grand duc, puis Tsar Pierre III fou, malsain, purulent. Grand acteur, assurément dont je n'ai vu que deux autres interprétations en second ou troisième rôle, dans Quand la ville dort de John Huston et dans Les espions d'Henri-Georges Clouzot, où il impose sa marque à chaque fois et chaque fois dans ce registre glauque. 

    Et puis Marlene Dietrich qui est absolument étincelante, d'une beauté à couper le souffle et d'un jeu d'une infinie subtilité, sachant tout à la fois interpréter la jeune fille naïve, rêveuse, puis désenchantée des débuts et la dévoreuse d'hommes et d'ambition de la fin, sachant faire donc accepter au spectateur les ellipses de Sternberg. Actrice magistrale tout autant qu'étoile éternelle du cinéma.   

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    DVD autour de 10 €

     
    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • PROPOSITION DE RÉSOLUTION visant à la protection et à l’inscription des chiffres romains dans le patrimoine culturel et

    N° 4068

    ASSEMBLÉE  NATIONALE

    CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958

    QUINZIÈME LÉGISLATURE

    Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 7 avril 2021.

    présentée par Mesdames et Messieurs

    Philippe BENASSAYA, Guy BRICOUT, Damien ABAD, Pierre MOREL‑À‑L’HUISSIER, Julien AUBERT, Philippe CHALUMEAU, Vincent DESCOEUR, Annie CHAPELIER, Sylvie BOUCHET BELLECOURT, Laurence TRASTOUR‑ISNART, Claude de GANAY, Nicolas MEIZONNET, Laurent GARCIA, Jean‑Jacques FERRARA, Sébastien HUYGHE, Jennifer DE TEMMERMAN, Béatrice DESCAMPS, Jean‑Claude BOUCHET, Mansour KAMARDINE, Bruno BILDE, Philippe GOSSELIN, Typhanie DEGOIS, Robin REDA, Stéphane VIRY, Nathalie PORTE, Yves HEMEDINGER, Julien RAVIER, Jean‑Luc REITZER, Marc LE FUR, Philippe MEYER, Arnaud VIALA, Véronique LOUWAGIE, Jean‑Pierre PONT, Thibault BAZIN, Xavier BRETON, Bérengère POLETTI, Frédéric REISS, Yannick HAURY, Bernard PERRUT, Didier QUENTIN, Michel VIALAY, Emmanuelle MÉNARD, Stéphanie KERBARH, Michel HERBILLON, Christophe NAEGELEN, Jean‑Carles GRELIER, Jean‑François PARIGI, Bernard BROCHAND, Gérard MENUEL, Ian BOUCARD, Éric PAUGET, Valérie BEAUVAIS, Olivier MARLEIX, Emmanuel MAQUET, Marie‑France LORHO, Pierre VATIN, Jean‑Marie SERMIER, Meyer HABIB, Émilie BONNIVARD, Sandrine BOËLLE, Édith AUDIBERT, Jean‑Luc LAGLEIZE, Bernard BOULEY, Agnès THILL, Brigitte KUSTER, Stéphanie KERBARH, Constance LE GRIP, Patrice PERROT, François JOLIVET, Sébastien CHENU, Robert THERRY, Valérie BAZIN‑MALGRAS, Isabelle VALENTIN, Jean‑Jacques GAULTIER,

    députés.

     

    – 1 –

    EXPOSÉ DES MOTIFS

    Mesdames, Messieurs,

    Les récentes révélations par la presse sur l’abandon des chiffres romains au profit des chiffres arabes dans la dénomination des siècles par le musée du Louvre et celle des Rois de France par le musée Carnavalet ont choqué de nombreux Français. Pour beaucoup, elles marquent une nouvelle étape dans le déclin culturel de notre culture historique.

    La raison de cet abandon est l’accessibilité, notamment des touristes étrangers qui ne connaissent pas la numérotation romaine, à la culture transmise par ces établissements. Or le rôle des musées est bien la transmission d’une culture, et non son adaptation au profit du plus grand nombre, plus particulièrement des touristes et de ceux qui y sont imperméables dans un souci d’universalisme.

    Il ne s’agit donc pas d’un simple abandon de la numérotation romaine, qui constituerait « un obstacle à la compréhension » selon certains responsables, mais bien d’un abandon par ces musées de la mission première qui leur a été confiée : protéger et perpétuer notre héritage historique.

    Face à cet abandon, la Représentation nationale ne peut détourner le regard. Elle doit être unie pour condamner ce qui s’apparente à un reniement culturel et civilisationnel. Il nous faut également être lucide. Qui peut croire que supprimer les chiffres romains agrandira l’audience de nos musées ? Qui peut croire que l’abandon d’une part de notre héritage culturel et civilisationnel pourra recréer un lien charnel entre nos compatriotes et leur Histoire ? De telles pensées sont, au mieux, d’une naïveté confondante et, au pire, d’une véritable désertion culturelle.

    Ainsi que l’écrivait Massimo Gramellini, écrivain et vice‑directeur du Corriere della Sera, « Cette histoire des chiffres romains représente une synthèse parfaite de la catastrophe culturelle en cours : d’abord on n’enseigne pas les choses, puis on les élimine pour que ceux qui les ignorent ne se sentent pas mal à l’aise ».

    Il est en effet de la responsabilité première de nos écoles que d’apprendre la numérotation romaine à nos enfants. Sans cela, elle sera vouée à disparaitre dans l’oubli ou, pire, sera réservée aux élites et leur servira de signe de reconnaissance, alors qu’elle a pourtant une vocation universelle, vocation qu’elle a, jusque‑là, honorée. Il est donc important, par cette proposition de résolution, de rappeler le rôle fondamental de notre système éducatif dans la transmission de la base des savoirs à nos enfants que sont lire, écrire et compter, mais aussi connaitre la numérotation romaine.

    Notre legs romain est un pilier de notre identité politique, juridique, philosophique et historique. Le renier, l’oublier, l’abandonner, serait perdre une part de nous‑même en tant que civilisation.

    Cependant, il ne faut pas nier la responsabilité des politiques et des responsables publics dans ce déclin culturel : le problème ne vient pas du public, qui ne comprend pas ou qui ne comprend plus la numérotation romaine. Le véritable problème vient du manque de courage, de l’abandon de la part des responsables des musées qui se plient à la dictature universaliste dans une logique mercantile, mais aussi des politiques qui détournent le regard, au prétexte qu’il y aurait « plus grave ailleurs ».

    La ville de Paris reconnaît, pire, assume cet abandon, des mots mêmes de son adjointe à la culture. L’Assemblée nationale ne peut se résoudre à une telle renonciation. Cette proposition de résolution vient donc prendre la mesure de tout cela pour réaffirmer solennellement l’importance et l’attachement de la France à la numérotation romaine, comme étant part de son patrimoine immatériel et culturel, qu’elle se doit de protéger.

     

     

    PROPOSITION DE RESOLUTION

    Article unique

    L’Assemblée nationale,

    Vu l’article 34‑1 de la Constitution,

    Vu l’article 136 de son Règlement,

    Rappelant que la numérotation romaine précède l’invention de l’écriture et, depuis, a traversé les âges en s’inscrivant dans l’histoire de la civilisation française et européenne ;

    Considérant que l’usage de la numérotation romaine constitue l’une des bases distinctives de notre culture historique ;

    Considérant qu’il est du devoir de notre pays de transmettre l’héritage immémorial de la numérotation romaine et de l’histoire de notre civilisation qui y est affiliée ;

    Considérant que l’école et les musées sont les premiers vecteurs de transmission de cet héritage ;

    1. – Déclare la numérotation romaine comme faisant partie du patrimoine culturel et immatériel de la France ;
    2. – Invite le Gouvernement à promouvoir la numérotation romaine comme telle à l’international ;

    III. – Invite le Gouvernement à protéger l’usage subsistant de la numérotation romaine dans notre pays et à inviter ses partenaires européens à faire de même en Europe.

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    M. Philippe Benassaya

  • Le Système est l'héritier du Terrorisme révolutionnaire, négationniste/révisionniste et matrice des Totalitarismes moder

    Aujourd'hui (13) : Les Colonnes infernales...

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    L'un des plus grands "criminels de guerre" de l'Histoire : Louis-Marie Turreau de Garambouville...

    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

    Aujourd'hui, Robespierre porte costume et cravate, il affiche une apparence distinguée, et loge sans vergogne dans les appartements de la Royauté, tâchant de ressembler à ces autres Rois ou Présidents du monde.

    Mais il ne s'agit que d'un masque, d'une leurre, d'une Tartuferie institutionnalisée : c'est "le chaos figé des conservateurs du désordre" qui est en place, sous des apparences "normales" et policées; et ce chaos n'est rien d'autre que l'héritier assumé du "chaos explosif des révolutionnaires".

    Voici quelques exemples de ce que fut ce "chaos explosif" des révolutionnaires de 1789/1793, si fanatiques qu'ils ont eux-mêmes baptisé leur méthode de gouvernement (?) "la Terreur"; de ses aspects monstrueusement inhumains, d'une atroce barbarie, qui préfiguraient les épouvantables horreurs du marxisme-léninisme et du nazisme...

    Et voilà pourquoi, chaque année, nous signalons cette date du 21 janvier à nos compatriotes comme celle du début de notre décadence, comme l'origine de tous nos maux, comme la matrice et le ventre - hélas fécond - d'où sont sortis les abominations qui ensanglantent le monde depuis lors...

    Voici quelques aspects de ce que fut la Terreur révolutionnaire en Vendée, et ce qu'en ont dit quelques uns de ceux qui ont oeuvré à sa mise en œuvre "systématique", au sens premier du terme...

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    Aujourd'hui (13) : Les Colonnes infernales...

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    L'un des plus grands "criminels de guerre" de l'Histoire : Louis-Marie Turreau de Garambouville...

    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

     

     

    Le 1er août 1793, la Convention décrète :


    "Il sera envoyé en Vendée des matières combustibles de toutes sortes pour incendier les bois, les taillis et les genêts. Les forêts seront abattues, les repaires des rebelles anéantis, les récoltes coupées et les bestiaux saisis. La race rebelle sera exterminée, la Vendée détruite."

    En novembre, le général Turreau est nommé commandant en chef de l'armée de l'ouest avec la charge de faire appliquer ce décret.


    Il divise l'armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d'exterminer la population.


    Ce sont les "Colonnes infernales" qui vont se livrer au génocide des Vendéens.

    Une division à l'est commandée par Haxo doit contrôler la côte.

    Les six autres vont se déplacer d'est en ouest; leurs missions : brûler villes, villages et métairies.

    • la première division est dirigée par Duval, ses colonnes sont commandées par Daillac et Prevignaud. Les deux colonnes partent de Saint Maixent et Parthenay et doivent arriver à La Caillere et Tallud-Saint Gemme.
    • la deuxième division est dirigée par Grignon, ses colonnes sont commandées par lui-même et Lachenay : les deux colonnes partent de Bressuire et doivent arriver à La Flocelliere et Pouzauges.
    • la troisième division est dirigée par Boucret, ses colonnes sont commandées par lui-même et Caffin : les deux colonnes partent de Cholet et doivent arriver aux Epesses et à Saint-Laurent sur Sèvre.
    • la quatrième division est dirigée par Turreau, ses colonnes sont commandées par lui-même et Bonnaire : les deux colonnes partent de Doué et doivent arriver à Cholet
    • la cinquième division est dirigée par Cordellier, ses colonnes sont commandées par lui-même et Crouzat : les deux colonnes partent de Brissac et doivent arriver à Jallais et Le May.
    •la sixième division est dirigée par Moulin, elle ne comporte qu'une colonne forte de 650 hommes qui partira de Pont de Cé pour Sainte-Christine.

    L'ordre de départ est donné le 21 janvier 1794, cette première phase sera appelée "La Promenade Militaire"

    Début 1794 pourtant, la Grande Armée Catholique et Royale n'est plus qu'un nom, après la débâcle de la Loire.
    Ce ne sont plus que des bandes pourchassées et de moins en moins nombreuses. C'est donc sur la population que vont s'acharner ces "Colonnes infernales".

    Ordre du jour du général Grignon, commandant la 2ème division :



    "... Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d'être brûlé et de passer au fil de l'épée tout ce que vous rencontrerez d'habitants ..."



    Extraits de rapports des généraux républicains commandant les Colonnes :

    "... Nous en tuons près de 2000 par jour ... J'ai fais tué (sic !) ce matin 53 femmes, autant d'enfants ... J'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvé. Je préfère égorger pour économiser mes munitions ..."

    Cordellier arrive à Clisson ; il trouve dans une salle en ruines du château 300 paysans qu'il fait jeter, vivants dans une citerne qu'on comble de fagots et de planches.

    Plus tard, aux Lucs-sur-Boulogne, hommes, femmes et enfant se sont réfugiés dans la petite église ou à proximité. Sabres , baïonnettes, pics ... frappent, égorgent, éventrent, écrasent ...
    Le canon fait écrouler la modeste église sur ses occupants.
    458 noms de ces martyrs sont connus, dont 110 enfants de moins de 7 ans.

    A force de tueries, des municipalités, pourtant républicaines, et des Représentants du Comité de Salut Public finissent par s'émouvoir.
    Turreau est relevé de ses fonctions en mai 1794, puis décrété d'arrestation en septembre. Jugé en décembre 1795, il est acquitté à l'unanimité !

    Son action a fait près de 200.000 victimes.

    Inscrit sur le pilier est du monument, et ainsi offert en quelque sorte à l'admiration des foules, le nom du bourreau de la Vendée souille et dénature l'Arc de Triomphe...

     

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    C'est "çà", la Révolution !

    C'est "ça" qui fut voulu et ordonné par Robespierre et sa bande de psycopathes de la Convention; et fidèlement exécuté sur le terrain par "les Bleus", qui ont perpétré là le premier Génocide des Temps modernes, doublé d'un mémoricide puisque, deux siècles et demi après, celui-ci n'est toujours pas reconnu

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    Le visage de Robespierre reconstitué par Philippe Froesch, présenté à Barcelone en décembre 2013, par un spécialiste de la reconstruction faciale, qui dit avoir utilisé les techniques du FBI et du cinéma, et un médecin légiste, qui en a profité pour donner la liste des maladies dont souffrait le révolutionnaire... 
  • Éphéméride du 20 février

    2002 : Ouverture du Centre européen du volcanisme, Vulcania

     

     

     

     

    197 : Fin de la Bataille de Lyon  

     

    Elle a duré deux jours : les 19 et 20 février.

    Victorieux, Septime Sévère assoit définitivement son pouvoir, en mettant en déroute les 40.000 hommes de son dernier adversaire, Clodius Albinus, Légat de Bretagne, qui meurt dans l'affrontement.

    La guerre civile s'achève dans l'Empire et, pour la première fois, la famille du nouvel Empereur n'a pas d'attaches italiennes : elle vient de Leptis magna, en Libye. 

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    Buste de Septime Sévère, 204 après Jésus Christ, musée du Louvre, Paris
     
     

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    1787 : Chateaubriand quitte Versailles, après avoir été "présenté" à Louis XVI...

     

    20 fevrier,chateaubriand,napoleon,academie française,moissan,fluor,guadeloupe,bernanosLe court séjour du jeune vicomte de Chateaubriand à Versailles dura deux jours :

    • le premier jour, il fut "présenté au roi", puis courut, avec toute l'assistance, voir passer la Reine, sortant de la Chapelle;

    •  et le lendemain, il chassa avec Louis XVI, dans la forêt de Saint-Germain, avant de rentrer rapidement en Bretagne pour assister, chez lui, à Combourg, à divers inventaires et partages familiaux.

    Ce bref séjour à Versailles a été raconté par Chateaubriand dans ses Mémoires d'Outre-tombe (La Pléiade, Tome I, pages 129 à 134) : dans notre Album Écrivains royalistes (I) : Chateaubriand, voir les trois photos :

     

    Chateaubriand est "présenté" à Louis XVI"...,

    ...puis voit passer la Reine...

    ...et enfin chasse avec le Roi.

     

     

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    1800 : Louis XVIII écrit à Napoléon

     

    Le Coup d'État du 18 Brumaire (9 novembre 1799) marque la fin du Directoire, et de la Révolution française, proprement dite, par l'instauration du Consulat : Napoléon devient Premier Consul...

    Louis XVIII, dans l'espoir de voir Napoléon jouer le rôle du Général Monck, en Angleterre, lui écrit pour lui demander de lui restituer son trône.

    Napoléon ne répondra que le 7 septembre, et d'une façon hautaine :

     

    "...Vous ne devez pas souhaiter votre retour en France. Il vous faudrait marcher sur 100.000 cadavres..."

     

    Pourtant, c'est ce même Napoléon, parlant de "100.000 cadavres", qui fera, lui, tuer un million et demi de français - jeunes, pour la plupart... - : Chateaubriand dira de lui que, des morts, c'est ce qu'il savait le mieux, et le plus, faire...

    Et c'est encore ce même Napoléon qui, après son refus hautain de septembre 1800, dira en 1814 et 1815 : "...Au point où les choses en sont arrivées, il n'y a qu'un Bourbon qui me puisse succéder..."

    Et, même, lors de la cérémonie des adieux, dans la Cour du Fer à cheval de Fontainebleau - dont le compte-rendu officiel a été trafiqué et faussé... - il demanda explicitement à "ses" grognards d'être fidèles à leur nouveau souverain, c'est-à-dire à... Louis XVIII !

    C'est Chateaubriand qui a raison :

    "L'avenir doutera si cet homme a été plus coupable par le mal qu'il a fait que par le bien qu'il eût pu faire et qu'il n'a pas fait..." 

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     George Monck, duc d'Alberdale : "...le bien qu'il eût pu faire et qu'il n'a pas fait..."

    Trois ans plus tard, c'est Napoléon qui écrira à Louis XVIII, pour lui demander de renoncer à ses droits dynastiques : il s'attirera une cinglante réponse ! (voir l'Éphéméride du 26 février)...

     

    20 fevrier,chateaubriand,napoleon,academie française,moissan,fluor,guadeloupe,bernanosSur le roi tout à fait exceptionnel que fut le grand Louis XVIII, voir :
    • notre Éphéméride du 16 septembre (jour de sa mort);
    • du 4 juin (Louis XVIII établit la Charte constitutionnelle) et du 8 juillet (retour définitif du roi à Paris);
    et du 26 février sur l'échange de lettres entre le Roi et Napoléon;
    • du 21 novembre (jour où les troupes Alliées quittent définitivement la France : concrètement, jour de notre libération nationale...)
     

     

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    1811 : Chateaubriand est élu à l'Académie française

             

    Napoléon désirait que Chateaubriand fût de l'Institut. Sur son refus, l'Empereur le fit menacer par le duc de Rovigo, ministre de la Police, de l'emprisonner à Vincennes ! 

    Il fut élu le 20 février 1811, en remplacement de Marie Chénier, le frère du poète André, guillotiné sous la Révolution.

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      Chateaubriand, peint par Anne-Louis Girodet,
    (Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin).

             

    Conformément à la tradition, le jour de sa réception, Chateaubriand devait prononcer un discours dans lequel il était censé faire l'éloge de son prédécesseur, révolutionnaire et régicide. Il éreinta et sa personne et ses écrits.

    La commission chargée de lire son discours le rejeta, ainsi que l'Empereur.

    Après avoir rayé certaines phrases, mis çà et là d'un crayon rageur quelques indications, l'Empereur rendit le discours à Daru en lui précisant que Chateaubriand devrait y apporter les modifications qu'il exigeait.

    Mais n'ayant pu le faire fléchir, Napoléon interdit la lecture de son discours.

    Chateaubriand fut exilé à Dieppe, tandis que ses amies, Mme Récamier et Mme de Staël, étaient exilées de France.

    Il n'occupa son fauteuil que sous la Restauration.

     

    http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/francois-rene-de-chateaubriand

     

           Voir notre Album (95 photos) : Écrivains royalistes (I) : Chateaubriand et/ou notre Feuilleton : Chateaubriand : "l'enchanteur" royalistes...

     

     

     

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    1875 : Naissance de Marie Marvingt

  • Navigation sélective sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs...

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     1. Sur les Blogs, sur Facebook ou  ailleurs... :  

     

    1. Ceux qui voient l'Ukraine avec les lunettes de la guerre froide, par Jack Dion, dans Marianne : http://www.marianne.net/Ceux-qui-voient-l-Ukraine-avec-les-lunettes-de-la-guerre-froide_a235802.html

    2. Dans Figarovox, par William Goldnadel, "De Kiev à Nantes, comment les médias traitent les manifestations" : http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2014/02/25/31001-20140225ARTFIG00036-de-kiev-a-nantes-comment-les-medias-traitent-les-manifestations.php

    3. Dans Les Echos, "Se préparer à l'après-euro", par Jean-Marc Vitton : http://www.lesechos.fr/opinions/chroniques/0203335771066-se-preparer-a-l-apres-euro-652624.php

    4. Sur Causeur, de Mezri Haddad : Français en Syrie : terroristes islamistes ou djihadistes républicains ? Il faut d'abord combatre l'islamisme chez nous : http://www.causeur.fr/jihad-syrie-hollande,26188

    5. Face à l'islamisme, un devoir de vérité, par Aymeric Pourbaix : Face à l'islamisme un devoir de vérité.pdf

    6. Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine : "La religion est une source de liberté" : Zanotti Sorkine.pdf

    ------------------

    2. La "bourse aux liens", envoyés par des lecteurs, pour approfondir et aller plus loin... 

      

    1. (envoi de lecteurs) : POUR LA DIFFUSION DU FILM LA VALISE OU LE CERCUEIL SUR TF1 ! : 
    Chaque personne qui signe renforce la mobilisation afin que la vérité sur la guerre d'Algérie soit enfin diffusée sur un média de masse. Merci de prendre une minute pour partager ce lien avec tous vos contacts : http://www.avaaz.org/fr/petition/LA_DIRECTION_DE_TF1_LA_DIFFUSION_DU_FILM_LA_VALISE_OU_LE_CERCUEIL_1/?tSpZGdb

    3. 3 "Commentaires" (parmi d'autres...) de l'article d'Yves-Marie Laulan : Les Jeux de Sotchi. Et après ? :

    Tous ces atouts propres à la Russie que Poutine veut légitimement mettre en valeur et exploiter pour le Bien public de son pays, éveillent la jalousie des Etats-Unis et c'est pour porter un coup fatal à la Russie que la CIA essaye depuis longtemps de créer le chaos politique qui engendrerait le désordre économique dont les Américains sont friands quand il s'agit d'apporter l'enfer chez les autres.
    Mais ils n'ont pas affaire au caniche Hollande; Poutine ne soumettra pas son pays à la dictature américaine / U.E.; il a déjà, à titre d'avertissement, envoyé un déploiement de troupes en Ukraine et des marines à Sébastopol, en Crimée. A bon entendeur, salut !!

    Écrit par : lapôtre | mercredi, 26 février 2014

    On a vu hier soir sur France 2, après l'émission "Secrets d'Histoire" de Stéphane Bern sur Nicolas II, un "reportage" sur Poutine totalement à charge et scandaleusement partial, digne des organes de propagande d'une dictature idéologique. Certes Poutine n'est pas un tendre et il a beaucoup de sang sur les mains, mais il est également un patriote qui a remis d'aplomb un grand pays qui partait à vau-l'eau et auquel il redonne sa fierté. Jamais l'Union soviétique et ses dirigeants n'ont été dénigrés de cette façon-là par la TV française, alors qu'il y avait pourtant de quoi dire ! Il me semble que la Russie sortie de ce système mérite mieux de notre part et que la France en particulier, comme l'Europe en général, au lieu de rejouer une guerre froide qui n'a plus lieu d'être, aurait intérêt à adopter une position plus équilibrée envers ce pays avec lequel nous avons beaucoup d'intérêts à partager. N'oublions pas que la Russie compte encore beaucoup de francophones et de francophiles dans sa population et ses élites. Faut-il à ce point les décevoir par une approche aussi unilatérale des choses ? On peut émettre de grosses réserves sur la façon de gouverner de Poutine, on ne peut pour autant lui dénier le positif des résultats de son action dans le redressement de son pays.

    Écrit par : JM Roussignol | mercredi, 26 février 2014

    Rappelons l'état dans lequel se trouvait le pays en 1999, avant que Vladimir Poutine ne devienne premier ministre.

    Le niveau de vie de la population était des plus bas. Les employés de l'Etat touchaient des traitements et des retraites de misère, avec de fréquents retards qui plus est. L'Etat ne remplissait pas une grande partie de ses obligations sociales. Ne pouvant fonctionner normalement, la plupart des entreprises stagnaient, et les gens se retrouvaient sans travail et sans argent. Des quartiers, voire des villes entières, étaient aux mains de criminels, et la guerre nous opposant à des groupes terroristes internationaux sévissait dans le Caucase du Nord. L'intégrité même de la Russie était en péril.

    De plus, dans les années 90, la politique extérieure du pays était malheureusement telle que de nombreux Etats ne prenaient pas la Russie au sérieux et ignoraient ostensiblement les intérêts de notre pays lorsqu'il s'agissait de régler des questions de politique internationale.

    L'arrivée de Vladimir Poutine a tout d'abord permis de faire avancer la lutte contre le terrorisme dans le Caucase du Nord. Les actions décisives menées ont montré une fois pour toutes aux terroristes que la Russie ne tolérerait plus leur violence et qu'elle était capable de protéger efficacement la paix et l'ordre constitutionnel dans le Caucase du Nord. Dans le même temps, le rapport à l'armée a radicalement changé: la politique menée par Vladimir Poutine avait pour but d'apporter soutien et respect à ceux qui combattent pour défendre leur pays. Des efforts particuliers ont été déployés pour améliorer les capacités de défense russes, doter l'armée et les forces navales de systèmes d'armes modernes, offrir des salaires convenables aux officiers et leur apporter toutes les garanties sociales nécessaires.

    Par la suite, l'Etat a commencé à prendre ses distances avec les milieux d'affaires entretenant des liens trop étroits avec certains fonctionnaires; il a mené un vrai combat contre les oligarques qui croyaient pouvoir continuer à contrôler le pouvoir et à résoudre tous leurs problèmes grâce à l'argent. Dans le même temps, l'ordre a été rétabli dans le secteur financier: tous, y compris les oligarques, ont été contraints de régler leurs impôts et de s'acquitter de leurs obligations vis-à-vis de la société.

    C'est dans le domaine social que l'enjeu a été décisif: l'Etat s'est tourné vers le peuple, ce qui n'était pas le cas dans les années 90. Grâce à Vladimir Poutine - et c'est une des raisons qui lui valent le soutien non négligeable de la population - les dépenses publiques consacrées aux prestations sociales sont montées en flèche et représentent actuellement plus de la moitié des dépenses publiques totales.

    De plus, alors que la crise économique mondiale sévissait, toutes les garanties sociales octroyées par l'Etat ont été maintenues, et les salaires des employés du secteur public et les retraites ont même augmenté. Si, auparavant, les retraites en Russie étaient dérisoires, elles se rapprochent aujourd'hui progressivement de celles des pays développés européens.

    Une autre réalisation incontestable de Vladimir Poutine est la relance de l'économie russe après la crise des années 90. Les entreprises qui, pendant des années, n'étaient pas en mesure de verser de salaires, sont aujourd'hui solides et octroient une rémunération décente à leurs employés. Cela est vrai en particulier dans le secteur de la défense, dans lequel l'Etat investit des moyens considérables, crée des emplois et assure aux employés un niveau de vie élevé. La forte popularité de Vladimir Poutine au sein des grandes entreprises n'est donc guère étonnante.

    Relevons enfin que sa politique extérieure s'est métamorphosée. Il est évident que l'objectif de Vladimir Poutine dans ce domaine était de transformer la Russie en une puissance régionale à part entière et en l'un des centres de pouvoir du monde multipolaire naissant. Aujourd'hui, toutes les grandes puissances, parmi lesquelles la Russie a indiscutablement sa place, doivent compter avec elle. Cela ne plaît pas à tout le monde, particulièrement à ceux qui ont l'habitude de résoudre les problèmes dans un monde unipolaire en imposant leur point de vue aux autres pays. Néanmoins, l'époque du chaos et d'une Russie faible est révolue.

    Écrit par : Marie | jeudi, 27 février 2014

     

    capture d'ecran blog.jpg        (Cette chronique n'a pas d'autre objet que de communiquer à nos lecteurs des articles et prises de positions sur lesquels nous nous trouvons en convergence, totale ou, au moins, partielle, et sur des points d'importance; elle ne signifie évidemment pas accord total et permanent, sur tous sujets et en toute occasion, avec les Blogs ou Pages mentionnées... Même chose pour les liens envoyés par des lecteurs, pour approfondir tel ou tel sujet traité sur le Blog, pour "aller plus loin"...)  

  • Les vrais amis de l'Afrique et des Africains : Carmes de Kaolack, Sénégal...(3/3)

    Développement durable au Sénégal.

     

    L'eau vive des Carmes, par Sophie Le Pivain (2/2).

     

                           (Pour accéder au site: http://www.carmel.asso.fr/Couvent-de-Kaolack.html ou http://www.lescarmesausenegal.org/ ).

     

     

    Franche coopération avec les chefs de village et amitié avec les habitants.

     

              En attendant, le Carmel de l'Enfant-Jésus, qui abrite la petite communauté -quatre Frères français, un novice venu de Guinée, et un jeune "regardant" Sénégalais-, s'est installé dans une maison de location dans la ville de Kaolack, a quinze kilomètres de leur terrain. Frère Luc-Marie, parfois accompagné ou relayé par ses Frères, se rend là-bas régulièrement pour s'occuper du projet. Il est devenu persona grata dans les villages.

     

    kaolack fraternite vraie.jpg

              Lorsqu'ils aperçoivent son 4x4 Pajero, des grappes d'enfants rieurs courent au-devant de lui en criant: "Luc! Luc!". L'un d'eux, né depuis son arrivée, porte même son prénom. Quant aux chefs de village, ils lui donnent une franche poignée de main et devisent sérieusement avec lui. Il confie même avoir noué des liens d'amitié avec certains, comme Amadou, un jeune homme solide à la mince silhouette et aux traits fins.

     

              Grâce à lui, entre autres, il a découvert la "Teranga" sénégalaise. Pour le prieur, "au Sénégal, la fraternité, l'entraide, la solidarité sont quelque chose de particulièrement sacré. On appelle cela la Teranga, qui signifie "accueil" en wolof. Parmi les grandes richesses de l'âme africaine, la plus belle est, sans doute, ce sens de l'amitié".

              Aujourd'hui Amadou, ce tout jeune père de famille de Keur Gallo, le village le plus proche, a l'un des premiers CDI locaux que le projet ne manquera pas d'engendrer. Depuis l'avancée des travaux, il est le gardien du terrain, où il a même sa case. Il peut ainsi surveiller la croissance des jeunes arbres de trente espèces locales que les Frères ont plantés l'année dernière, dans un programme de reboisement, et qui prospèrent grâce à un ingénieux système de goutte-à-goutte pompé dans le forage.

     

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    Réseau d'irrigation pour le reboisement

     

    L'aventure est loin d'être terminée.

     

              Avec l'acheminement de l'eau, beaucoup de perspectives sont ouvertes: la communauté espère améliorer la condition des femmes, qui disposeront de plus de temps, l'éducation des enfants, la formation professionnelle des jeunes, et l'activité économique. Les habitants ne s'y sont pas trompés, eux qui ont fait cadeau du terrain au diocèse. Lorsqu'un projet de monastère a été évoqué, ils ont envoyé quelques uns des leurs au monastère bénédictin de Keur Moussa, fondé par l'abbaye de Solesmes en 1961. pour voir ce dont il s'agissait. De retour, ils étaient unanimes: "Si c'est cela, ça vaut le coup !".

              C'est aussi ce qui a séduit la Coopération française, qui a financé 75% des 16.000 euros nécessaires au forage, après avoir vérifié qu'il correspondait bien aux critères sévères qu'elle impose. L'une des plus grosses subventions accordées la même année.

              Si les travaux se passent comme prévu, le château d'eau sera solennellement inauguré en mai, en présence de l'évêque, de l'ambassadeur de France, et d'autres personnalités civiles et religieuses locales.

              Mais l'aventure est loin d'être terminée. Car si l'eau du forage est bactériologiquement pure, elle affiche un taux de fluor excessif: 4,5 mg par litre, trois fois plus que les recommandations de l'OMS pour l'eau de boisson, avec des conséquences désastreuses pour les enfants: elle teinte les dents en noir, et fragilise les os pouvant entraîner arthrose, rhumatismes articulaires, rachitisme, et parfois handicaps moteurs ou débilité mentale. Jusqu'à présent, aucun système de traitement de l'eau fluorée n'a jamais été mis en place dans les huit cents forages sénégalais concernés. Faute d'investigation technologique, faute de moyens, faute aussi, de l'aveu même d'un acteur local, de savoir regarder loin vers l'avenir.

     

    Un projet qui pourrait faire boule de neige.

     

              Les religieux, eux, ont l'éternité pour seule perspective, et ne comptent pas leurs efforts. "La santé des populations doit être une priorité absolue, quels que soient les efforts que cela suppose", estime Frère Luc-Marie. Grâce à son carnet d'adresses devenu épais depuis son arrivée au Sénégal, le prieur a franchi un pas de plus dans l'initiative technologique, jusqu'à rentrer en contact (ci dessous) avec Courfia Diawara, scientifique sénégalais, maître de conférence à l'université de Dakar, et spécialiste d'une technique de traitement des eaux.

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              Le projet des Frères pourrait bien donner corps au rêve que le scientifique caresse depuis plusieurs années: prouver que la nanofiltration, déjà utilisée partout dans le monde pour le traitement des eaux, l'électricité, l'industrie automobile, peut remédier au problème du fluor. Dès leur rencontre, Courfia, que Frère Luc-Marie appelle amicalement par son prénom, a organisé au Sénégal un grand colloque sur l'application au fluor de cette technique de pointe. Touchée par le projet des religieux, l'entreprise leader mondiale de la nanofiltration a proposé de financer la machine de filtration, avouant toutefois son scepticisme. Qu'à cela ne tienne ! Avec l'aide d'une compagnie aérienne amie, les Frères ont envoyé par avion un échantillon  de leur eau. A l'examen, en présence de Courfia, les résultats ont dépassé les espérances.....

              Assis dans son bureau de l'université qui jouxte le laboratoire, le scientifique jubile, sous son air grave, à l'idée que son pays pourrait ainsi venir à bout de la fatalité à laquelle semble s'être résolu décideurs politiques et entrepreneurs. "Nous ne sommes jamais allés aussi loin. Plus qu'une victoire, ce serait le début d'une grande aventure pour le Sénégal, explique-t-il. Si nous menons le projet à terme, il y a de fortes chances pour que cela produise un effet boule de neige." Sa plus grande fierté, s'il éradiquait ce problème de santé publique, serait de rendre service à son pays, ce qu'il a investi dans son éducation.

     

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    Filtration de l'eau
     
     

              Mais voilà, une fois filtrée, l'eau coûtera plus cher. Jamais à court d'idées, le religieux ont fait appel a Lamine Ndiaye, à la tête d'une entreprise d'installation d'éoliennes, espérant faire baisser le coût énergétique. Celui-ci a installé à un prix concurrentiel des anémomètres pour évaluer, selon la puissance du vent, l'intérêt de cette énergie renouvelable sur le terrain des Frères. Verdict dans un an. Dans sa djellaba blanche, le Sénégalais à la carrure imposante sait la raison de son geste envers les Frères de Kaolack:

     

              "J'ai été touché par l'aspect religieux du projet. Pendant que les musulmans offrent des sacrifices, les congrégations catholiques installées depuis longtemps au Sénégal œuvrent toujours beaucoup pour le développement durable. Je vous le dis en tant que musulman". (fin).

  • Éphéméride du 19 juin

    Les transports postaux, aujourd'hui

     

     

    1464 : Par l'Édit de Luxies, Louis XI institue les Postes royales 

     

    Par l'Édit de Luxies, (en Picardie, qui s'appelle aujourd'hui Lucheux), Louis XI institue les Relais de poste, aux origines directes de la Poste, aujourd'hui...

    Le roi prescrit que les Relais de postes seront établis de 4 lieues en 4 lieues (une "lieue de Poste" = 3.898 mètres) et tenues par des maîtres tenant les chevaux courants pour le service du roi.

    Louis XI fixa à 234 le nombre de "chevaucheurs". 

     
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    Timbre commémoratif de Louis XI, Créateur de la Poste d'État (ci dessous) et Journée du Timbre (ci dessus) consacrée au "Créateur de la Poste du Roi par relais" 
     
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    L'Édit de Luxies comprenait vingt six articles; en voici le début :  

     

    Institution et établissement que le roi notre sire veut et ordonne, être faits de certains coureurs et porteurs de ses dépêches en tous les lieux de son royaume, pays et terres de son obéissance, pour la commodité de ses affaires et diligence de son service et de ses dites affaires.

    Le dit seigneur et roi ayant mis en délibération avec les seigneurs de son conseil, qu'il était moult nécessaire et important à ses affaires et à son Etat, de savoir diligemment nouvelles de tous côtés, et y faire, quand bon lui semblera, savoir des siennes, d'instituer et d'établir dans toutes les villes, bourgs et bourgades, et les lieux que besoin sera jugé plus commode, un nombre de chevaux, courant de traite en traite, par le moyen desquels ses commandements puissent être promptement exécutés, et qu'il puisse avoir nouvelles de ses voisins quand il voudra, veut et ordonne ce qui suit :

    Art. 1er - Que sa volonté et plaisir est que, dès à présent et dorénavant, il soit mis et établi spécialement sur les grand chemins de son dit royaume, de quatre en quatre lieues, personnes féables et qui feront serment de bien et loyaument servir le roi, pour tenir et entretenir quatre ou cinq chevaux de légère taille, bien enharnachés et propres à tenir le galop durant le chemin de leur traite, lequel nombre se pourra augmenter s'il est besoin.

    Art II - Que l'officier chargé de l'établissement et générale observation de ladite institution, prenne le titre de Conseiller grand-mestre des coureurs de France.

    Art III - Et les autres personnes qui seront ainsi par lui établies de traite en traite, seront appelées Mestres tenant les chevaux courants pour le service du roy .

    Fait et donné à Luxies, près Doullens, le XIXème jour de juin, l'an de salut 1464.

    LOUIS

    Par le roy en son conseil,
    DELALOIERE

     

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    Relais de poste à Pierre Écrite, dans le Morvan. Sur l'ancienne route allant de Saulieu à Lyon par Autun, en son point culminant (598 mètres), ce relais de poste a été créé en 1780 et exploité jusqu'en 1851.
     
     

    Par la suite, on ne cessera, évidemment, de moderniser cet outil. Sous Richelieu, en particulier, l’intendant des Postes publie le 16 octobre 1627 un règlement par lequel "tout destinataire de lettres et de paquets doit payer sans contestation ni réplique les sommes que les agents de l’intendance leur réclament pour port desdits envois" : la taxation du courrier devient donc régulée par l’État...

    Une instruction, datée du mois d’août de l’année 1653 avertit le public :

    "On fait sçavoir à tous ceux qui voudront escrire d’un quartier de Paris en un autre, que leurs lettres, billets ou mémoires seront fidellement portés et diligemment rendus à leur adresse, et qu’ils en auront promptement réponse, pourvu que, lorsqu’ils écriront, ils mettent avec leurs lettres, un billet qui portera port payé, parce que l’on ne prendra point d’argent, lequel billet sera attaché à ladite lettre ou mis autour de la lettre ou passé dans la lettre, ou en telle autre manière qu’ils trouveront à propos, de telle sorte néanmoins que le commis le puisse voir et oster aysément.

     

    Pour en savoir plus :

    http://www.ladressemuseedelaposte.fr/La-Poste-en-quelques-dates

     

    Et, dans notre album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "À Royaume nouveau, "outils" nouveaux : la Poste" 

     

     

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    1623 : Naissance de Blaise Pascal

     

    BLAISE PASCAL.jpg

    "Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques; qui, à seize ans, avait fait le plus savant traité des coniques qu'on eût vu depuis l'antiquité; qui, à dix-neuf ans, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l'entendement; qui, à vingt-trois ans démontrera les phénomènes de la pesanteur de l'air, et détruisit une des grandes erreurs de l'ancienne physique; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s'aperçut de leur néant, et tourna ses pensées vers la religion; qui, depuis ce moment jusqu'à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie comme du raisonnement le plus fort, enfin, qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut par abstraction un des plus hauts problèmes de géométrie et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant du dieu que de l'homme : cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal"

    (Chateaubriand, Génie du christianisme, troisième partie, II, 6) 

     

    Dans la masse des choses que l'on pourrait évoquer à son propos, qu'il s'agisse de Lettres ou de Sciences : l'ancêtre de la machine à calculer, le premier système mécanique qui permet d'effectuer additions et soustractions avec report automatique des dizaines : cette machine est plus connue sous le nom de la Pascaline.

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    En 1639, Étienne Pascal - son père- avait été nommé surintendant de la généralité de Rouen, et il passait beaucoup de temps à additionner des colonnes de chiffres, à l'aide de jetons. Son fils l'aidait dans ces travaux comptables et il a imaginé cet ingénieux système pour compter plus vite.

    Les roues dentées qui la constituent comportent 10 positions (de 0 à 9). À chaque fois qu'une roue passe de la position 9 à la position 0, la roue immédiatement à sa gauche, avance d'une position.

    Cette machine a été fabriquée dans de nombreux modèles, en différents matériaux : cuivre, ébène, ivoire. Elle coûtait 100 livres (un prix très élevé pour l'époque).

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    Si on désire voir des exemplaires de la Pascaline, il faut se rendre au Conservatoire national des Arts et Métiers à Paris : voir l'Éphéméride du 29 mai...

     

    http://www.alalettre.com/pascal-bio.php

     

     

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    1767 : Jean Chastel tue "la bête du Gévaudan"...

     

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    http://www.musee-bete-gevaudan.com/histoire-de-la-bete-du-gevauda

     

     

     

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    1840 : Mort de Pierre-Joseph Redouté

     

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    Surnommé "le Raphaël des fleurs", ce peintre wallon de grand talent, né à Bruxelles et mort à Paris fut professeur de dessin de Marie-Antoinette, de Joséphine de Beauharnais, de la duchesse de Berry et de Madame Adélaïde, soeur du roi Louis-Philippe, de la reine Amélie et ses filles Marie-Christine et Louise-Marie (future épouse de Léopold 1er, roi des Belges)...

    Sa réputation lui vient d'aquarelles représentant des fleurs ou des plantes diverses, où il allie une précision scientifique à un grand raffinement des tons.

    Il a collaboré avec les plus grands botanistes et a notamment illustré la Flore antique de Desfontaines, la Flore de Navarre de Bonpland, les Plantes rares du jardin de Cels. Avec le peintre Van Spaendonck, il a collaboré au Recueil des vélins du Muséum d'histoire naturelle. Il a aussi participé à une centaine d'ouvrages, dont une Monographie des roses, qu'il publia lui-même et La Famille des liliacées.


    Le Muséum d'histoire naturelle de Paris (il avait été nommé "Maître de dessin au Museum d'Histoire Naturelle" en 1824) conserve plus de 6.000 aquarelles de lui...

     

    www.meublepeint.com/pierre-joseph-redoute.htm

     

     À Saint Hubert, en Belgique, se trouve le très intéressant Musée Redouté.

     

     

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    1867 : Exécution de l'Empereur Maximilien au Mexique (à Queretaro)

     

    Si cet épisode tragique marque la fin, pour Maximilien, elle marque aussi le commencement de la fin pour le Second Empire et pour Napoléon III, dont le prestige est déf

  • Le duc et la duchesse d'Angoulême en famille à Bordeaux

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    Newscom a publié sur son site internet une très belle série de photos de S.A.R. le Prince Eudes d'Orléans et de sa famille prises dans leurs résidence de Bordeaux.

    Le Prince Eudes d'Orléans, duc d’Angoulême, et Fils de France, est né le 18 mars 1968 à Paris. Le Prince Eudes est le troisième fils et le cinquième enfant du Chef de la Maison royale de France,  Monseigneur le comte de Paris et de la duchesse de Montpensier, née princesse Marie-Thérèse de Wurtemberg. Le prince Eudes est, par sa grand-mère maternelle, un descendant du roi Charles X et de son fils le duc de Berry. Le 19 juin 1999, il a épousé Marie-Liesse de Rohan-Chabot, fille du comte Louis-Mériadec de Rohan-Chabot et de son épouse la princesse Isabelle de Bauffremont-Courtenay. De cette union sont nés deux enfants : La Princesse Thérèse Isabelle Marie Eléonore d'Orléans (le 24 avril 2001) et le prince Pierre Jean Marie d'Orléans (le 6 août 2003). 

    Au delà de cette notice biographique, par définition un peu sèche, les lecteurs et amis de Lafautearousseau sont heureux de retrouver le prince Eudes, ne serait-ce qu'en photos, et de lui adresser, ainsi qu'à la princesse Marie-Liesse et aux jeunes princes, leur souvenir cordial et leurs sentiments d'attachement. Et tous leurs souhaits ! 

    Cliquez sur les photos pour les agrandir 

    (Source photos : Newscom)

     

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  • Histoire • « J’en appelle à toutes les mères » : Ce cri traverse les siècles !

     

    1417414836 - Copie.jpgC'est sur un article du 30 mai 2017 [lien ci-dessous] que Richard a réagi vendredi dans les commentaires de LFAR en nous envoyant un extrait du Marie-Antoinette du toujours excellent Stephan Zweig. Henri à son tour a écrit : « ce cri traverse les siècles ! » Nous l'avons repris en titre. Il s'agit, bien-sûr, de l'accusation infamante portée par Hébert contre la reine. Accusation bien connue. Merci à Richard et Henri.   LFAR  

     

    Le commentaire de Richard 

    Marie-Antoinette (Stefan Zweig )

    « Et, en effet, une effervescence profonde, une violente agitation remue la salle . Les femmes du peuple, les ouvrières, les poissardes, les tricoteuses retiennent leur souffle ; elles sentent, mystérieusement, qu'on vient de blesser leur sexe entier en lançant cette accusation contre Marie- Antoinette. Le président se tait, le juré indiscret baisse le regard : tous ont été touchés par l'accent douloureux et enflammé de la femme calomniée, Hébert quitte la barre sans ajouter un mot, peu fier de son exploit. Ils sentent tous, et lui aussi peut être, qu'à l'heure précisément la plus grave ce témoignage vaut à Marie-Antoinette un grand triomphe moral. Ce qui devait l'abaisser l'a élevée.

    Robespierre, qui apprend cet incident le soir même, ne peut maîtriser sa colère contre Hebert .  ..... il décide en lui même, ce jour - là, de supprimer cette horreur. La pierre qu'Hébert a lancée sur Marie-Antoinette retombe sur lui , et le blesse mortellement. Dans quelques mois, il fera le même trajet que sa victime, dans la même charrette, mais pas aussi vaillamment qu'elle ; il sera si peu courageux que son camarade Ronsin lui criera : " Lorsqu'il fallait agir, vous avez verbiagé ; maintenant sachez mourir . »

    « J’en appelle à toutes les mères » [Par Juliette Mondon]