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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (1)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

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    1. Cassis, janvier 1985, chez "Lavo"...

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    Photo prise en janvier 1985, à Cassis.

    "Lavo" (pour les non initiés, Jean Lavoëgie, Secrétaire Général de l'Union Royaliste Provençale) n'aimait rien tant qu'inviter les militants dans son cabanon de Cassis, Chemin des Janots. Dans son petit jardin, il y avait un beau barbecue bâti - et bien bâti - en fait plutôt une cheminée en extérieur : il nous a fait des grillades de viandes et poissons mémorables, et me chargeait souvent de faire "un bon feu" (c'était son expression) ...

    Mais sa vraie spécialité, c'était les "spaghettis bolo" : on nous voit ici faire un sort à ceux de cette magnifique journée d'hiver, qui avait tant surpris Bernard (Lugan, que l'on voit ici, à la droite de Guy Bertran de Balanda) : "personne ne va me croire, nous disait-il; à Paris, en ce moment, les radiateurs sont poussés à fond, et, ici, on a presque trop chaud en extérieur !"

    Guy et Bernard sont à droite de la photo; en face de Bernard, avec ses lunettes, vous avez Jean-Louis Hueber; je suis juste en face de Guy; et, entre Jean-Louis et moi (on la voit à peine) vous avez Sylvie Gaud; c'est Lavo qui a pris la photo...

    Je l'ai montré à Guy et Bernard, qui ne l'avaient jamais vue, lors de la venue de Bernard à Toulon, le 5 juin 2019 : tous les deux en ont été enchantés, et émus. C'était, non pas "le bon vieux temps" (expression totalement stupide) mais "les jours heureux"... et aussi la dernière fois que Bernard et "son Guy" se rencontraient...

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    François Davin

  • Documents pour servir à une Histoire de l'URP (55) : Barbentane, Dimanche 7 Juin 1914...

    (retrouvez notre sélection de "Documents..." dans notre Catégorie "Documents pour servir à une histoire de l'URP"...)

     

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    • À Barbentane, le Dimanche 7 juin 1914, eut lieu une imposante manifestation royaliste, au cours de laquelle un grand banquet fut servi dans la salle verte du château du Marquis de Barbentane et, ce jour-là, le marquis de CHAUMONT QUITRY - représentant du duc d'Orléans - et Léon DAUDET furent nommés citoyens d'honneur de Barbentane...

    Léon Daudet raconte ainsi la journée, en "Une" de L'Action française du Jeudi 11 Juin 1914 :

    (cliquez sur les images pour les agrandir)

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  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (54)...

     

    (retrouvez notre sélection de "Documents..." dans notre Catégorie "Documents pour servir à une histoire de l'URP"...)

     

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    1989 : René Sédillot vient présenter, dans notre local du 50, rue Pavillon "Le coût de la Révolution française"...

     

    1A.jpgComment mieux présenter cet exceptionnel ouvrage ? Voici un document d'archive, rare, voire exceptionnel : sa qualité technique est loin d'être fameuse, mais il date de 1989 ! C'est évidemment son fond qui en constitue l'intérêt, et nous demandons aux auditeurs de passer sur les imperfections techniques évidentes, pour aller à "la substantifique moelle...".

    Il s'agit ici d'une conférence prononcée à Marseille, au siège de la Fédération Royaliste Provençale, juste avant les célébrations du bi-centenaire de 1989, par un René Sédillot très en forme.

    On rappellera juste que René Sédillot fut, pendant de longues années, le directeur de La vie française, l'un des principaux journaux économiques de l'époque.

    Dans son Discours aux Lucs sur Boulogne (le premier de nos Grands Textes), Soljénitsyne explique la malfaisance de toute révolution, de la nôtre en particulier. Il critique ses racines idéologiques elles-mêmes, les illusions des Lumières, la devise de notre République, les "organisateurs rationalistes du bonheur du peuple"....

    Il écrit, entre autres :

    1A.jpg"...C'est le XXème siècle qui a considérablement terni, aux yeux de l'humanité, l'auréole romantique qui entourait la révolution au XVIIIème. De demi-siècles en siècles, les hommes ont fini par se convaincre, à partir de leur propre malheur, de ce que les révolutions détruisent le caractère organique de la société, qu'elles ruinent le cours naturel de la vie, qu'elles annihilent les meilleurs éléments de la population, en donnant libre champ aux pires. Aucune révolution ne peut enrichir un pays, tout juste quelques débrouillards sans scrupules sont causes de mort innombrables, d'une paupérisation étendue et, dans les cas les plus graves, d'une dégradation durable de la population.

    Le mot révolution lui-même, du latin revolvere, signifie rouler en arrière, revenir, éprouver à nouveau, rallumer. Dans le meilleur des cas, mettre sens dessus dessous. Bref, une kyrielle de significations peu enviables. De nos jours, si de par le monde on accole au mot révolution l'épithète de "grande", on ne le fait plus qu'avec circonspection et, bien souvent, avec beaucoup d'amertume.

    Désormais, nous comprenons toujours mieux que l'effet social que nous désirons si ardemment peut être obtenu par le biais d'un développement évolutif normal, avec infiniment moins de pertes, sans sauvagerie généralisée. II faut savoir améliorer avec patience ce que nous offre chaque aujourd'hui. II serait bien vain d'espérer que la révolution puisse régénérer la nature humaine...."

     

    Comme en écho à ces propos, René Sédillot se penche, lui, justement, sur le coût de la révolution.  Le mot "coût" ne devant bien évidemment pas être pris dans sa seule acception économique...

    René Sedillot est "présenté" par Pierre Chauvet, Président de l'Union Royaliste Provençale (à droite, sur l'écran) et par François Davin (à gauche)

    (Conférence tenue dans les locaux l'Action Française de Marseille en 1989, dans le contexte des célébrations du bicentetaire de la Révolution française)

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (25)...

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    25 : 11 septembre 1989, le lamentable article qui

    ne fait pas honneur au Provençal, le quotidien socialiste local !...

    En 1989, nous fêtions notre vingtième Rassemblement royaliste (dont vous avez un Album récapitulatif ici). Et c'était la huitième fois que je prononçais un discours à la Tribune, puisque Chauvet et Lavo me l'avaient demandé à partir de 1981...

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    Comme je l'ai rappelé précédemment, c'était toujours Gustave Thibon qui "ouvrait" les discours - histoire de "placer la barre" le plus haut possible !... - et Guber (Gérard de Gubernatis, voir notre livraison n° 18) qui terminait, pour soulever l'auditoire, avant La Royale. Et moi, je "passais" juste avant Guber.

    Après La Royale, en quittant donc la Tribune, je vois venir deux personnes vers moi, dont l'un se présente comme étant Robert Bouvier, journaliste au Provençal (l'autre étant son photographe) et me demande si j'accepte de répondre à ses questions pour "présenter" notre mouvement à ses lecteurs; Chauvet et Lavo, étant tout près, me font un signe d'acquiescement, et une bonne discussion s'engage : nous parlâmes plus d'une demi-heure, car le journaliste, sur le coup, était sympathique. Il me vint alors une idée : je lui proposai d'attendre un peu, et de revenir en septembre chez Maurras, à Martigues, pour notre Réunion de rentrée (qui devait avoir lieu cette année-là, le samedi 9 septembre, dans le Jardin de la Maison du Chemin de Paradis. Il aurait ainsi, lui dis-je, encore plus d'éléments pour parler de nous à ses lecteurs.

    Il accepta, et j'étais tout content de la tournure que prenait la chose : "Méfie-toi ! - me dirent Chauvet et Lavo - tu es content de ce que tu leur as dit mais, les journalistes, on leur dit ce qu'on veut, et puis ils écrivent au final ce que, eux, ils veulent..." Je dois avouer que je les trouvais un peu pessimistes : la suite des évènements me donna, hélas, tort...

    Bouvier revint donc le 9 septembre, me ré-interrogea sur plusieurs points, écouta les interventions - toujours flanqué de son photographe, que je reconnus, évidemment - et nous pondit le lamentable article que je vous communique ici.

    Juste quelques remarques concernant les deux articles :

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    • la première concerne les deux photos : je ne sais pas comment s'est débrouillé ce pauvre Camoin, ni s'il l'a fait exprès, ou s'il a trafiqué quoi que ce soit, mais heureusement que j'ai passé d'autres photos me concernant dans ces Documents. Sinon, comme disait Coluche, je lui aurais fait un procès et je l'aurais gagné du premier coup !!!! Et pour ce qui est de la seconde, Camoin a fait exprès de prendre sa photo avant que l'ensemble du public ne soit là. Chauvet - qui voulait toujours presser les choses - commençait à peine à appeler les gens à se réunir, et je me trouvais, avec plusieurs autres, de l'autre côté du jardin, devant la vasque antique, que je montrais à des amis qui ne connaissaient pas le lieu; d'autres étaient en bas, dans les deux "allées des philosophes"; d'autres encore éparpillés de ci, de là... En fait nous étions toujours une petite centaine, pour ces réunions de rentrée, ce qui n'était ni triomphal, ni "malingre", comme l'écrit Bouvier (qui avait, manifestement, changé d'état d'esprit entre nos deux rencontres...) pour une réunion "habituelle" et de ce type...

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    Se promenant un jour avec le Directeur des Salins du Midi, sur l'une des vastes propriétés de cette Entreprise, qui englobaient plusieurs sites archéologiques, Maurras tomba en admiration devant cette vasque antique.
    Quelques jours après, un camion se présentait au portail de la maison : le Directeur des Salins faisait installer dans le jardin de Maurras - mais dans sa partie droite, en entrant - cette magnifique fontaine, d'où coulent deux jets d'eau pure, fraîche et potable....

     

    • la deuxième concerne les cinq colonnes de l'article de droite : je n'essaierai pas de tout reprendre point par point, afin de corriger ce qui doit l'être, car il y a trop à dire - et à redire... - sur ce tissus de fiel, de poncifs, de mauvaise foi hargneuse et méchante; de contre-vérités dont l'évidence dispense d'y répondre... Un mot - quand même !... - des "toujours possibles accidents de parcours" de la Révolution : un accident de parcours, par exemple, le Génocide vendéen ? Et dire que Bouvier conclut son article par ce dernier mot : "scélératesse" ! Comme disait ma mère, il vaut mieux lire "ça" que d'être aveugle !

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    • par contre, je dois corriger plusieurs choses à propos des trois colonnes de gauche, dans lesquelles Bouvier me fait dire des choses que je n'ai pas dites, et/ou en déforme d'autres, presque jusqu'à la caricature...

    - Commençons par la plus simple, puisqu'il intitule son article "Bizzarerie" : Bouvier me présente comme "responsable avec d'autres de l'Union Royaliste de Provence". Notre titre traditionnel et officiel a toujours été "Union Royaliste Provençale", même si, pendant un temps relativement court, finalement, nous nous sommes appelés FRP (Fédération Royaliste Provençale) : mais ce fut pour des raisons strictement techniques, et internes, et cela ne dura que peu. Je ne vois donc pas où Bouvier est allé pêcher cette "Union Royaliste de Provence", mais bon : s'il n'y avait que cela !...

    - J'ai, certes, dit à Bouvier que Mitterrand était plus cultivé que Chirac (on sortait de la première cohabitation, de mars 1986 à mai 1988), mais de là à dire "il pense que François Mitterrand c'est mieux", il me semble qu'il y a une très légère nuance, non ?... 

    1.jpgLa photo !!!!!!!!!!!!

     

    - J'ai du le désarçonner par mon rejet clair et net, sans appel, de l'anti-sémitisme et par le rappel de cette vérité plus qu'archi-évidente : les premiers résistants furent majoritairement issus des rangs du royalisme et de l'Action française, alors que l'Humanité fut du côté de Hitler pendant de très nombreux mois. Le choc a du être trop violent pour ses certitudes, basées sur une fausse histoire apprise dès l'enfance : sa réaction allergique à mes propos explique donc, me semble-t-il, son premier paragraphe "Une ambiguïté certaine" !...

    - Passons au paragraphe suivant, "Le modèle espagnol" : je me suis demandé, dès la lecture de l'article - et je me le demande encore aujourd'hui - ce que signifie "nous nous retrouvons dans la déclaration des droits de l'homme, dans le nécessité d'une évolution de la société". Ceux qui comprennent, s'il-vous-plaît, écrivez-moi : vous mettrez fin à une angoisse métaphisico-existentielle de près de trente-cinq ans !!!!!

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    - Enfin, pour le dernier paragraphe, c'est comme lorsque je corrigeais de trop mauvaises copies de certains élèves : que faire, et que dire ? "A touché le fond, mais creuse encore" ?...

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (24)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    24 : À Martigues et Roquevaire, hauts-lieux maurrassiens... (5/5)

    (pour ces cinq livraisons, on pourra se reporter à notre Album (de 125 photos) : Une visite chez Charles Maurras...)

    Nous voici donc arrivés au terme de ces cinq "livraisons", qui vous auront permis, je pense, de savoir et comprendre l'essentiel de ce qui s'est passé, pour l'URP, "du côté du Chemin de Paradis". Vous avez pu mesurer l'importance et la fréquence des rassemblements de tous ordres que nous y avons organisés, des années durant.

    Malheureusement, et depuis la mort de Paul Lombard, cette époque heureuse est révolue et, désormais, la Mairie a entouré la bâtisse d'un invisible mais, ô combien !, réel et infranchissable Mur de Berlin, mur de la honte privant toute personne, martégale ou non, de l'accès direct à la Maison, et même au Jardin.

    Tous les prétextes sont bons, aussi mauvais soient-ils, pour justifier l'injustifiable, et c'est ce qui motive notre quotidienne manifestation, non pas muette ou silencieuse, mais pacifique et résolue, en publiant chaque jour, sur l'ensemble de nos supports notre appel "à tous" pour rejeter, refuser "l'interdit" lancé par la Mairie de Martigues sur la Maison de Maurras : 

    MARTIGUES/MAISON MAURRAS : NON ASSISTANCE A MONUMENT EN DANGER !

    Je m'en tiendrai juste, aujourd'hui, à trois sujets, pour conclure cette série de cinq livraisons :

    1. Le problème de la disparition d'une des deux plaques apposée sur le mur ouest de la Maison;

    2. Ce qui s'est passé avec Franz-Olivier Giesbert, lorsque celui-ci voulut venir visiter la Maison, et que la Mairie l'en empêcha (en août 2018);

    3. Et, enfin, puisque la Mairie empêche, jusqu'à nouvel ordre, toute visite du lieu, je donnerai le lien donnant accès à la visite fouillée et complète du Jardin et de ses symboles (visite qui dure 32 minutes, enregistrée en août 2010 : vous aurez le chant des cigales en prime !...)...

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    A la découverte de l'homme Maurras : Rajoutée par Maurras ensuite, une cinquième stèle; elle fut enlevée : par qui ?...

    Il y a quatre stèles, ou plaques, dans le jardin architecturé que Maurras fit édifier pour rendre hommage à Gérard Tenque (comme vous le découvrirez, si vous ne connaissez pas le lieu, dans la visite ci-après). Maurras, une fois le travail terminé, voulut ajouter une cinquième stèle. Ne pouvant tout "reprendre" il demanda qu'on l'apposât sur le mur ouest de la maison : elle est, sur la photo ci-dessus, à gauche de celle que je montre (qui est la plaque de la donation, toujours en place).

    Cette plaque fait suite "à l'infâme verdict du 27 Janvier 1945", et on y lit "la lettre historique écrite, à l'automne de 1944, par le Président du Conseil de nos Prud'hommes Pêcheurs" : en pleine re-Terreur de la sinistre "épuration", il fallut bien du courage aux pêcheurs de Martigues, même si le texte est bien court, pour oser envoyer cette lettre ouverte...

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     La Prud'hommie des pêcheurs de Martigues, qui fait face au théâtre



    Communauté des Patrons-Pêcheurs de Martigues.

    Martigues, le 16 Octobre 1944.

    Nous, Conseil des Prud'hommes pêcheurs des quartiers maritimes de Martigues, représentant 700 pêcheurs, attestons que notre concitoyen Charles Maurras a, depuis toujours et jusqu'à son incarcération, faisant abstraction de toute opinion politique, fait entendre sa grande voix pour la défense des intérêts de notre corporation.
    Par la presse, il a attaqué les trusts et les autres grands profiteurs, ainsi que certaines administrations qui voulaient nous brimer.

    Pour le Conseil des Prud'hommes, le Président Dimille.

     

    Alors, répétons-nous, une fois de plus : cette plaque, apposée sur le mur de la maison, tous ceux qui ont visité le jardin de Maurras l'ont vue, jusqu'à ces dernières années. Elle ne se trouve plus sur la façade : la Mairie, propriétaire des lieux, pourrait-elle nous dire où elle se trouve ?

    Et qui l'a enlevée ? Et pourquoi ?

    Certes (on l'a dit), deux amphores ont été volées sur le Mur des Fastes (du moins c'est la vérité officielle...)

    Mais voler une plaque avec un texte pareil, quel brocanteur - fût-il escroc - serait intéressé ? Revendre frauduleusement des amphores, passe encore, mais une plaque à la gloire de Maurras ?...

    Alors, osons "la" question iconoclaste : cette plaque "gênait-elle" ? Mais qui ? La Mairie ? Et pourquoi ?  Parce que des gens du petit peuple y disaient la vérité ?

    Certes, vérité et marxisme-léninisme n'ont jamais fait bon ménage...

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    On voit parfaitement, sur cette autre photo, la place des deux amphores "volées", entre les colonnes dominant le Mur des Fastes...

     

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    2. La tragi-comédie de la tentative de visite de la Maison par Franz-Olivier Giesbert, en août 2018, pour préparer sa participation à l'émission d'Ardisson Salut, les Terriens !

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    Nous étions trois à accompagner "FOG" lors de sa tentative, avortée, de visite, et je dois commencer par dire que, d'un simple point de vue personnel, FOG est quelqu'un de très attachant. "Sympa" comme disent les "djeuns"... Il ne connaissait absolument pas Martigues ("Comment appelle-t-on les habitants ? Martiguais ?" me demanda-t-il; non, lui répondis-je : on dit "un martégal" et "des martégaux"). Lorsque nous finîmes par quitter la Mairie, où l'on venait, après lui avoir fait perdre beaucoup de temps, de tout lui refuser, tout net, il demanda à aller, au moins, voir la maison de l'extérieur. Je l'emmenai donc, en tirant à droite, vers le quai, au sortir de la Mairie (qui est à deux pas de chez Maurras, dans son quartier de Ferrières). On arrive ainsi à la rue qui monte vers chez lui, et sa maison domine l'endroit : on était à la tombée du soir, et la vue était sublime. Voilà, lui dis-je, regardez comme elle est belle ! Il voulait sauter par dessus le portail et entrer malgré tout. J'eus le plus grand mal à l'en empêcher, et n'eus plus, comme dernier recours, qu'à lui demander s'il ne devait pas être à Paris le lendemain, pour une conférence de Rédaction. Oui, je dois être au journal à dix heures. Alors, lui dis-je, renoncez à entrer, sinon c'est une garde-à-vue assurée pour effraction ! Je l'emmenai par contre, côté ouest, à un endroit où les cyprès laissent entrevoir le petit temple dans lequel se trouve le coeur de Maurras (enterré, sinon, à Martigues). Et j'en profitai pour lui faire un mini-cour express sur le jardin et sa signification...

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    Furieux de la conduite de la Mairie, FOG dit qu'il faudrait tendre une immense bâche noire sur l'ensemble de la maison, "pour qu'on la voie plus" (et, accessoirement, en hommage à la liberté d'expression !). Je lui dis que l'idée était excellente, mais qu'il faudrait une bâche très, très grande ! Puis, nous rentrâmes à Marseille...

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    3. Enfin, puisque la Mairie l'interdit, voici, en 32 minutes (et avec le chant des cigales en fond sonore, s'il-vous-plaît !) la visite complète du jardin. Le lien renvoie vers deux vidéos : à gauche celle de la fête de 2012 - dont nous parlions la semaine dernière - et, à droite, celle où tout vous sera expliqué.

    Du moins, pour la jardin, pas pour la maison : pour celle-ci, je vous renvoie à l'Album Une visite chez Charles Maurras de la photo 20 à la photo 30... : bonne écoute, bon visionnage !

    https://vimeo.com/showcase/3423813

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    François Davin

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (23)...

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    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    23 : À Martigues et Roquevaire, hauts-lieux maurrassiens... (4/5)

    (pour ces cinq livraisons, on pourra se reporter à notre Album (de 125 photos) : Une visite chez Charles Maurras...)

    Comme nous l'avons vu les semaines précédentes, c'est sous le mandat de Paul Lombard que la Bastide fut donnée à la Ville de Martigues. Et, tant que Paul Lombard fut là, même après sa "démission" qu'il avait annoncée, tout se passa bien pour la Maison, et pour nous. 

    C'est en 1968, à la suite de la mort de Francis Turcan, que Paul Lombard devint maire de Martigues. Il fut constamment réélu à ce poste, à chaque fois au premier tour. Aux élections municipales de 2008, il se présenta pour la 7ème fois consécutive, mais en annonçant son départ en 2009 au profit de Gaby Charroux. La passation de pouvoir eut lieu le Paul Lombard demeurant cependant conseiller municipal, donc présent, dans la Ville et dans le Conseil municipal. Il ne mourut que le , à l'âge de 92 ans.

    Voilà pourquoi, même bien des années après la donation de 97, nous pûmes continuer d'utiliser la Bastide.

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    On voit parfaitement bien, sur cette photo, le nouveau Chemin de Paradis élargi, entre le stade et la maison de Maurras, et l'on se rend fort compte de la bonne dizaine de mètres perdus par le nouveau mur d'enceinte de celle-ci, côté "Chemin"...

     

    Je ne prendrai qu'un exemple de la loyauté des intentions de Paul Lombard. En 1965, donc sous le Maire précédent, fut édifié le stade qui porte aujourd'hui le nom de ce Maire, Francis Turcan (et dont Wikipedia mentionne l'adresse, curieusement, au "29 Chemin DU paradis", alors que c'est évidemment "Chemin DE paradis", mais, passons...). Avec le temps, le nombre de spectateurs augmentant, la Ville décida d'élargir le Chemin de Paradis. Il fallut donc "prendre" une bonne dizaine de mètres sur les propriétés situées sur le Chemin, mais de l'autre côté du stade, donc, entre autres, "chez Maurras". Or, la Bastide s'ouvre, de part et d'autre du portail d'entrée, par la double Allée des philosophes, avec ses beaux cyprès, son calme propice à la méditation - d'où le nom... - et ses deux belles tables rondes en pierre, à chacune des deux extrémités. On coupa donc les 72 antiques et "historiques" cyprès et l'on cassa le mur. Mais tout fut reconstruit à l'identique, environ dix mètres plus haut, à l'intérieur du jardin. 

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    "...Ce fut plus tard, beaucoup plus tard, que je pus construire à la bordure du Chemin de Paradis ma double "Allée des Philosophes"; 18 cyprès par ci, 18 cyprès par là, répétés de chaque côté, ce qui fit les 72...." (Charles Maurras)

    Illustration : tout de suite en entrant dans le Jardin, une fois le portail ouvert, on a, à droite et à gauche, la même "Allée des philosophes", s'achevant toutes les deux par une petite table de pierre ronde, chacune avec son banc de pierre; les deux allées sont formées de deux haies de cyprès parallèles, espacées de deux mètres environs, propices à la méditation...

     

    La première fois que je me rendis, avec Chauvet, chez Maurras, après ces travaux d'élargissement, j'exhalai mon amertume, en lui disant que la Mairie avait trouvé un bon moyen, fort mesquin, de rogner un peu sur le patrimoine de la maison. À ma grande surprise, Chauvet me répondit très "philosophiquement" - ce qui était bien la moindre des choses, dans... l'Allée des philosophes ! - et me dit, très calmement : "Tu as tort de critiquer, tu devrais plutôt te réjouir qu'ils aient conservé intact, en le respectant, l'esprit du lieu et qu'ils aient tout refait exactement à l'identique...". Je m'inclinai, et renonçai donc à mon idée selon laquelle la double allée actuelle et le nouveau mur d'enceinte n'étaient que de "faux témoins"...

    Ce fait montre bien que Paul Lombard, tant qu'il fut là, n'eut pas d'intentions hostiles envers la Bastide.

     

    RENDEZ-VOUS A NOS AMIS, CE SAMEDI 1er SEPTEMBRE, A MARTIGUES, POUR LA JOURNEE D'HOMMAGE A CHARLES MAURRAS, A L'OCCASION DU 60ème ANNIVERSAIRE DE SA MORT

     

    2. Le déroulement de la journée...

    Samedi 1er septembre, Martigues, Chemin de Paradis : mieux qu'un "devoir de mémoire", un "bonheur de mémoire"...

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    3. La vidéo des interventions... (une heure vingt minutes) 

    Devoir de mémoire, "bonheur de mémoire" : Charles Maurras célébré et honoré "chez lui", dans sa ville de Martigues et dans le jardin de sa maison du Chemin de Paradis

     

    4. Premières réflexions après la journée...

    Réflexions en guise de conclusion provisoire, après la journée d'hommage de samedi : A ceux qui ostracisent Charles Maurras : la guerre est terminée ! Delenda est injuria !...

     

    5. Petit reportage en trente photos, comme il y a "les trente beautés de Martigues"...

    Martigues, samedi 1er septembre, hommage à Charles Maurras : trente photos, comme il y a "trente beautés", de Martigues...

     

    On me permettra, pour conclure cette livraison d'aujourd'hui, un petit souvenir personnel. Cette journée, ce fut la dernière fois que je rencontrai Guber. Nous évoquâmes ensemble, avec joie, non pas "le bon vieux temps" (expression idiote", mais ces "jours heureux" des Issambres (voir le n° 18 de ces Documents), des Baux : je lui rappelai qu'il avait été mon premier "supporteur", lors de mon premier discours aux Baux : je parlais juste avant lui, qui clôturait toujours les discours, et il me murmura "Jette ton papier !". Après la Royale, il me donna de précieux conseils, lui qui parlait avec tant d'éloquence... 

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    Au premier rang, à gauche, Henri Bec et, à sa gauche, pantalon blanc : "Guber"...

     

    François Davin, Blogmestre

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (20)...

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    20 : À Martigues et Roquevaire, hauts-lieux maurrassiens... (1/5)

    (pour ces cinq livraisons, on pourra se reporter à notre Album (de 125 photos) : Une visite chez Charles Maurras...)

    L'Union Royaliste Provençale a la chance, si l'on peut dire, de "posséder" sur son territoire deux haut-lieux concernant directement Charles Maurras : son caveau familial (du côté paternel), à Roquevaire, et la maison de ses parents (du côté maternel), à Martigues.

    Bien entendu, nous avons souvent et régulièrement utilisé ces deux lieux, chargés d'histoire et d'émotion, lors de nombreuses manifestations et rencontres de tout ordre, mais surtout la maison et son jardin. Nous n'allions en effet à Roquevaire, du moins habituellement, qu'en septembre, pour les réunions de rentrée...

    Je commencerai donc, aujourd'hui, par parler de ces habituelles réunions de rentrée, qui se passaient dans les premiers jours de septembre, à Roquevaire, devant le caveau familial des Maurras (côté paternel), là où sont enterrés ses deux parents, son frère et lui-même.

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    Le rituel était assez immuable, mais il flottait toujours quelque chose de joyeux dans l'air : après les deux mois de vacances, on se retrouvait, enfin, Chauvet et Lavo "recevaient" les participants, toujours heureux de se (re)trouver là. Venaient surtout les Marseillais, Aixois et Toulonnais, car pour les Niçois, cela faisait 400km aller/retour, et pour les Avignonnais, 200. Mais il en venait malgré tout à chaque fois...

    Le 19 avril dernier, dans le numéro 10 de ces "livraisons", j'ai rappelé la belle figure de notre Président du Var, Pierre Navarranne. Après les mots de bienvenue de Pierre Chauvet (Lavo ne prenait jamais la parole en public), il y avait la récitation de La prière de la fin, assez souvent faite, justement, par le docteur Navarranne. Ce n'est qu'après plusieurs réunions que je me risquais à proposer à Chauvet/Lavo de réciter la traduction en provençal du Je vous salue Marie, faite par Maurras, ce qu'ils acceptèrent. Ainsi, nous nous répartissions un peu les rôles, avec Pierre Navarranne...

    Mais, pourquoi aller faire nos réunions de rentrée à Roquevaire ? Ou, si l'on préfère, pourquoi Maurras est-il enterré à Roquevaire ?

    Pour une raison très simple, que beaucoup ignorent : la famille Maurras n'est pas de Martigues, mais, partie des Alpes et du pays gavot il y a bien longtemps, elle a fini par s'installer à Roquevaire... où se trouve donc le caveau familial. Charles Maurras y est enterré, ainsi que son frère, Joseph, son père et sa mère. Seul son coeur se trouve à Martigues, dans le jardin de "sa" maison, qui est la sienne parce qu'elle était celle de sa mère, qui était une Garnier.

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    En Haute Provence, se trouve toujours le hameau "Les Maurras". C'est de Saint Julien le Montagnier que sont partis, il y a bien longtemps, les ancêtres des Maurras... À leur façon, en somme, ils étaient des "migrants", des précurseurs ! Bien en avance sur notre époque !

    Petite, mais charmante, commune du Haut Var, Saint Julien le Montagnier est située sur l'aire du Parc naturel régional du Verdon, à deux pas du très beau lac d'Esparron-sur-Verdon.

    Ce n'est qu'après que, fonctionnaire, le père de Charles Maurras fut muté... à Martigues, où il devait faire la connaissance de Marie-Pélagie Garnier. On connaît la suite...

    Le père de cette madame Garnier - laquelle épousa donc le futur père de Charles Maurras... - était marin, et navigua avec le Prince de Joinville, qui vint un jour visiter son ami dans sa maison, à Martigues.

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    De même, Maurras n'est pas né dans "sa" maison, mais dans une autre, très étroite, située sur l'actuel Quai Marceau (ci dessus). A l'époque ce Quai s'appelait le Quai Brescon sur toute sa longueur. Aujourd'hui, seule l'extrémité du Miroir aux oiseaux s'appelle encore Quai Brescon : l'autre partie, à l'opposé, où se trouve donc la maison natale de Maurras, s'appelle maintenant Quai Marceau. Voilà pourquoi on peut voir une ancienne photo montrant l'actuelle pointe du Quai Brescon/Miroir aux oiseaux sur laquelle Maurras a écrit de sa main : "Mon quai natal"...

    Mais nous verrons cela dans  nos prochaines livraisons...

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    Dans cette allée assez étroite, le caveau des Maurras est le troisième, en partant de la droite, après celui qui possède une bizarre ornementation métallique. Nous devions nous serrer de part et d'autre, et même descendre dans la restanque d'en dessous, pour entendre les intervenants... Comme ici (photo ci dessous, novembre 2016), lorsque je récite d'abord le "Te saludo Marío..." (en provençal) puis La prière de la fin. Il fallait parler fort !...

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    Ce n'est que beaucoup plus tard, après la disparition de nos Présidents Chauvet, puis Arnaud, que nous transformâmes radicalement nos réunions de rentrée, qui n'eurent plus lieu début septembre mais le dernier samedi de ce mois; et, surtout, qui se passèrent dans les Alpilles, là où avait lieu le Rassemblement royaliste (nous sommes allés plusieurs années à Fontvieille, par exemple, une autre fois à Maillane...)

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (21)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    21 : À Martigues et Roquevaire, hauts-lieux maurrassiens... Aujourd'hui, comment la maison du Chemin de Paradis est devenue "la maison de Maurras"... (2/5)

    (pour ces cinq livraisons, on pourra se reporter à notre Album (de 125 photos) : Une visite chez Charles Maurras...)

     

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    "...Mon Martigues, plus beau que tout !..."

    On voit parfaitement la maison de Maurras et son jardin, dans le quartier de Ferrières, juste en face du bord inférieur gauche du stade...

     

    C'est dans un "drôle" de petit livre que l'on apprend quand, comment et pourquoi est né l'amour immense de Maurras pour "sa" maison de Martigues...
    "Sans la muraille des cyprès" est le titre de ce qui, à proprement parler, n'est d'ailleurs pas un livre, mais une sorte de fourre-tout assez invraisemblable, dans lequel Mademoiselle Gibert, secrétaire de Maurras, a réuni, en 1941, plusieurs textes différents, certains n'ayant aucun rapport entre eux.
    Le titre lui-même n'en est pas un non plus, puisqu'il ne s'agit que des premiers mots du premier de ces textes, jetés là "en vrac", pourrait-on dire, ce qui n'avait, d'ailleurs, pas été du goût de Maurras...
    Pourtant, si on laisse là ces considérations, la Préface de "Sans la muraille des cyprès" va nous apporter une foule de renseignements de première main, puisqu'ils sont fournis par Maurras lui-même : les uns carrément drôles, d'autres touchants, certains surprenants : on va suivre l'évolution des goûts et des désirs, dans la tête d'un enfant; puis, l'enfant ayant grandi, l'évolution de ses choix, décisions et réalisations : ce "non livre" improbable apporte ainsi, comme le diable, sa pierre à l'édifice; bien que fort surprenant, il n'est donc pas inutile, loin de là...

    Marie Pélagie Garnier - née le 27 avril 1836 et décédée en 1922, à l'âge de 86 ans - était la fille de Pierre Étienne Garnier, maire de Martigues, et de Marie Antoinette Joséphine Boyer. Elle avait donc deux soeurs : Valérie et Mathilde. Et la famille Garnier possédait à Martigues une "maison", dans le quartier de l'Île (celle où est né Maurras, ci dessous), une "campagne", c'est-à-dire, en fait un terrain planté de vignes et d'oliviers; et un "jardin", l'actuelle "maison de Maurras" et son jardin.

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    Comme sur la maison natale de Bainville, à Vincennes, une plaque, un temps, était apposée sur la façade de cette minuscule maison (3m70 de large !) indiquant la naissance de Maurras en ce lieu. À Martigues (comme à Vincennes) les plaques ont disparu... 

     


    Maurras explique, peu après le début du texte, qu'il a commis un sacrilège, dont il se repentira toute sa vie, en faisant abattre plusieurs magnifiques cyprès dans "le jardin" ("...j'ai débuté dans ma longue carrière en offensant ces maîtres sacrés..."); et comment il se rachètera ensuite, par une sorte de frénésie de plantation de cyprès...
    Mais, revenons-en au début de "l'affaire", et voyons comment "cette offense mortelle succédait, il est vrai, au plus bel exploit de mon adolescence..."

    1A.jpg"Je n'avais pas mes quatorze ans" écrit Maurras; il y a donc huit ans qu'il a connu sa première tragédie, la mort de son père adoré, alors qu'il n'avait que six ans. Il sera frappé bientôt par la deuxième tragédie que fut sa quasi surdité, en 1882 : il aura alors ces fameux "quatorze ans" qu'il n'a pas encore quand il commence son récit...
    "Je n'avais pas mes quatorze ans. On procédait à un partage de famille qui avait tardé. Selon l'usage établi chez nos bons bourgeois de Provence, notre grand-mère avait légué à ses enfants une maison de ville, une "campagne" et un jardin. La soeur aînée de notre mère annonçait son intention de se réserver la maison. Sa cadette voulait prendre le champ de vignes, d'olives et de blé. "Prends le jardin, maman ! disais-je, prends le jardin." Elle hésitait. Cette petite propriété, deux hectares et demi de fleurs, de fruits et de légumes, était moins de rapport que d'agrément; elle avait ceci d'onéreux qu'il fallait dédommager d'autres héritiers. Mais je voulais le jardin, et le voulais bien. Jadis, quand nous étions plus jeunes, avant d'aller à Aix pour nos études secondaires, on nous conduisait au "jardin", pour le moins tous les jeudis et les dimanches, et nous en revenions armés de ces grands roseaux verts qu'on appelle chez nous des cannes, et qui tournaient, comme nos têtes, à tous les vents. Puis j'aimais au jardin, le jardinier, la jardinière qui me faisaient boire le lait de leurs brebis et manger "le pain de maison" qu'ils pétrissaient eux-mêmes. Et j'aimais plus que tout le pavillon carré assis au-dessus des parterres, et qui m'avait ri de tout temps par l'or de sa façade, la broderie de ses fenêtres et les denticules de sa corniche : n'avait-il pas été bâti au XVIIIème siècle, avec le reste des pierres de l'église de l'Île ? La tradition le disait, c'était un nouveau lien de cette vieille pierre à moi..."

    On sait maintenant, et de source sûre, comment "sa" maison et "son" jardin sont venus à Maurras : entre la maison de ville - où il était pourtant né... - et la campagne, c'est "le jardin" que ce petit garçon voulait : trop tôt orphelin de père, il y passait au moins des jours heureux; voilà pourquoi, comme il le dit, "il le voulait et le voulait bien"...
    Ce que nous connaissons tous, aujourd'hui, comme "la maison du Chemin de Paradis" ou "le jardin de Charles Maurras", c'était, pour un petit orphelin de moins de quatorze ans un "jardin" et un "bâtiment carré", havres de paix et d'amusements, de joies simples, de jeux et de bonheur...

    La chose fut d'ailleurs heureuse : "Le voeu de notre mère allait d'accord. Seulement mon désir s'exprimait tout haut avec une force d'insistance qui finirent par l'emporter. On paya ce qu'il fallut, le jardin fut à nous, et bien nous en prit.
    Lorsque, ses soixante ans sonnés, un peu meurtrie par dix années de Paris1AA.jpg brumeux, notre mère eut vu partir son second fils pour les colonies (1) et, me laissant dans la grand'ville, revint seule en Provence, cette maison rustique, ce jardin sec et chaud, cette terrasse ensoleillée et embaumée que purifient le vents qui passent, lui auront dispensé une trentaine d'années tranquilles. Nous l'aurons gardée jusqu'au bout saine, lucide, gaie, en pleine possession de ses facultés, enfin digne d'elle et de son pays. Les "prends le jardin, maman !" n'auront pas fait conclure une mauvaise affaire, ni donné un mauvais conseil. J'en triomphai, mais ce triomphe fut suivi d'une lourde chute..."

    (1) : Maurras eut deux frères : l'un, François, ou Romain, qui ne vécut quasiment pas, et, en 1872 (donc, de quatre ans son cadet) Joseph, qui partit à Saïgon, où il mourut en 1924.
    Joseph eut quatre filles de son premier mariage, et un fils, Jacques, de son second : c'est ce fils, Jacques, adopté par Charles Maurras, qui fit don de la maison de Maurras à la Ville de Martigues, conformément au vœu de son oncle et père adoptif, en 1997..

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (22)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    22 : À Martigues et Roquevaire, hauts-lieux maurrassiens... (3/5)

    (pour ces cinq livraisons, on pourra se reporter à notre Album (de 125 photos) : Une visite chez Charles Maurras...)

    Maintenant, nous pensons que les non-Provençaux ou ceux qui ne connaissaient pas, ou peu, l'histoire personnelle de Maurras et de ce très beau monument qu'est la Bastide du Chemin de Paradis, connaissent suffisamment l'une et l'autre : nous pouvons donc commencer à parler un peu de la façon dont l'Union Royaliste Provençale a utilisé, au cours des années, cette très belle demeure et son beau jardin...

    Le premier gardien que nous avons connu, et qui nous fut présenté par Pierre Chauvet, s'appelait Vázquez. Extrêmement sympathique et dévoué, il avait été installé là par Maurras lui-même, qui, de fait, ne résidait que fort peu dans sa maison, accaparé qu'il était par le "gouvernement" de l'Action française...

    Vázquez était déjà âgé lorsque nous le rencontrâmes pour la première fois mais, solide gaillard, il était encore en pleine forme et parfaite santé; il s'occupait aussi bien de la maison (travaux d'entretien intérieurs) que du jardin...

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    Cette épée d'Académicien a été, depuis, déposée à l'Institut par Nicole Maurras, l'épouse de Jacques (1), comme le raconte Hilaire de Crémiers...

     

    Lorsqu'il nous quitta, il fut remplacé par le couple Veziano, lui aussi extrêmement sympathique et dévoué. C'est avec Veziano que j'ai organisé la visite de la maison et de son jardin (ci dessus, voir notre livraison n° 3) avec les participants de nos deux camps de Capty, en 78 et 79.

    Veziano est toujours là, aujourd'hui, bon pied bon oeil, mais, évidemment, à la retraite. Et, de toutes façons, doublement "à la retraite" puisque la mairie a entouré la maison d'un invisible mais absolument infranchissable "mur de Berlin".

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    Quand on est haineux et sectaire, autant l'être à fond, non ? La Mairie, maintenant propriétaire, a même retiré l'ancien petit panneau indiquant "Maison de Charles Maurras" pour le remplacer par un anonyme "Maison du Chemin de Paradis - Bastide du XVIIème siècle" ! Plus mesquin que ça, tu meurs !...

     

    À l'époque, la maison appartenait encore à Jacques Maurras, neveu et fils adoptif de Charles. Nous y allions quand nous voulions, et pouvions y faire absolument toutes les visites, rencontres etc... que nous souhaitions. C'étaient "les jours heureux" !

    Une année, nous y organisâmes même un véritable repas en plein air (pas un pique-nique) pour une bonne centaine de personnes, qui commença en fin d'après-midi et se prolongea la nuit venue. La maison revivait un peu, nous étions tous heureux et émus. Catherine Amis (devenue par la suite "Goy", après son mariage avec Norbert) et Sylvie Gaud organisèrent la fête (car c'en fut une) de main de maître (Marlène Schiappa voudra-t-elle nous obliger à dire "de main de... maîtresses ?)... 

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    On sait que le voeu de Maurras était de donner "sa" maison à "sa" ville ("...Mon Martigues plus beau que tout !...). Comme on est on croit les autres, dit - avec justesse - le proverbe. Maurras raisonnait en terme de "patriotisme municipal", et il pensait, naïvement comme l'a montré la suite, que les maîtres communistes de la cité s'occuperaient de "la donation" comme il convenait. Jacques Maurras, plus au fait des réalités hostiles du terrain, tenta tout ce qu'il put pour maintenir la maison et son jardin libres de l'emprise d'une Mairie qui devait se révéler être... ce qu'elle était : haineuse et sectaire. Il essaya, par exemple, de réunir suffisamment de personnes qui auraient acheté suffisamment de parts pour organiser une sorte de SCI. Mais il fallut se rendre à l'évidence et, en septembre 1997, conformément au voeu de son oncle et père adoptif, Jacques Maurras remit à la Ville de Martigues les clés de la Bastide.

    Année des 150 ans de Charles Maurras • Discours de Michel Déon, de l'Académie française, à Martigues, le 27.09.1997

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    Paul Lombard eut par la suite un très bon comportement, et tant qu'il resta aux commandes de la ville,  il laissa absolument libres d'accès et la maison et le jardin. Une jeune guide fut même employée pendant un temps assez long par le Musée Ziem (le musée municipal qui gérait la Maison). Nous avions avec elle des rapports extrêmement amicaux et cordiaux et, même si nous ne parlions jamais "politique", un réel courant de sympathie s'établit entre elle et nous. 

    En 2012, par exemple, nous organisâmes une après-midi très réussie pour le 60ème anniversaire de la mort de Maurras dans son jardin, le samedi premier septembre : nous en parlerons longuement la semaine prochaine... 

    C'est lorsque Paul Lombard quitta les rênes de la ville, et qu'il fut remplacé par Gaby Charroux - le maire actuel - et sa nouvelle équipe municipale que le changement fut radical, et que la maison fut carrément interdite d'accès...

    On peut donc, pour résumer un peu, diviser la période qui s'écoule de la mort de Maurras en (52) en trois périodes :

    les deux premières, heureuses, s'écoulant de la mort de Maurras jusqu'à la donation à la ville de 97 (pour la première) et la gestion des choses par Paul Lombard (pour la deuxième);

    et la troisième (et actuelle) réellement tragique car, laissée totalement à l'abandon, jamais ouverte ni aérée, jamais entretenue, dans une ville construite, non pas "au bord de l'eau, mais dans l'eau" comme le disait joliment Alexandre Dumas, la maison - pierres et poutres centenaires - s'imprègne jusqu'au coeur de l'humidité ambiante, et court forcément le risque de s'effondrer, tout simplement...

    Peut-être est-ce ce que l'on souhaite, du côté des successeurs de Paul Lombard ?

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    (1) : Les parents de Charles Maurras eurent trois enfants (trois garçons) : le premier, Romain (appelé aussi parfois François), ne vécut quasiment pas, et Charles, non marié, n'eut pas de descendance. Seul son frère Joseph eut des enfants (cinq) : quatre filles - de son premier mariage - et un garçon, Jacques, de sa seconde union.
    A la mort de leur père - son frère Joseph - Charles Maurras adopta trois de ses enfants : Jacques, Hélène et Jeanne.
    De nièces et neveu, ces trois enfants de Joseph devinrent donc "fils adoptifs" de Charles lorsque leur père, "médecin des troupes coloniales" mourut au Viet Nam, à Saïgon, en 1924.
    A la mort de Charles Maurras, en 1952, la propriété du Chemin de Paradis couvrait toujours les deux hectares et demi de ses débuts, mais il fallut évidemment la partager en trois, entre Jacques et ses deux soeurs.
    Jacques Maurras fit en sorte d'obtenir la "partie centrale" de la propriété, ses deux soeurs recevant les terrains situés à droite et à gauche de la maison, qu'elles vendirent par la suite et qui furent urbanisés...

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (19)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    19 : Les années 74/75 : fin de première "période" pour notre groupe militant...

    J'ai rapidement évoqué, dans la livraison n° 14 de cette Chronique, où je parlais des trois locaux que nous avons occupé à Marseille, la façon dont s'est formé notre groupe militant, dans les années 63/64. A ce moment, l'un de mes frères, Jean-Marie, de quatre ans et demi mon aîné, et l'un de ses camarades de classe, décidèrent d'aller rue Saint Suffren, siège de l'URP. Bien que beaucoup plus jeune, et n'ayant évidemment pas lu une seule ligne de Maurras ou du moindre ouvrage politique, j'avais déjà lu, passionné d'Histoire, la trilogie Bainvillienne : l'Histoire de France, l'Histoire de deux peuples et le Napoléon. Je ne pouvais pas encore comprendre grand chose en politique pure, mais j'avais compris l'essentiel, avec et grâce à Bainville : la Royauté - et ses bienfaits - prouvée par l'Histoire; à l'inverse, la malfaisance de la République, elle aussi prouvée par l'Histoire. Aussi, quand mon frère me demanda si je voulais l'accompagner, j'acceptai avec plaisir, et l'accompagnai non par suivisme mais par conviction.

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    le n° 1063, du jeudi 30 janvier 69
     
     
    C'est là, rue Saint Suffren, que nous rencontrâmes Chauvet, Lavo et les autres "anciens", à l'époque dans la pleine force de l'âge. Et que nous trouvâmes un groupe de jeunes assez peu militants, avec qui le courant ne passa pas du tout, et qui du reste s'éclipsèrent assez vite. Ils furent heureusement remplacés par les Balanda, Lapeyrouse, Mondoloni et beaucoup d'autres jeunes motivés, eux, car nous avions initié tout de suite une dynamique autour de la vente du journal (Aspects de la France, ci dessus), ainsi que de notre mensuel étudiant AF Université, que nous appelions entre nous "A.F.U" (ci dessous):

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    Nous organisions aussi des affichages réguliers et longs (on finissait couramment à 3h/3h30 !...) avec cette affiche que nous avions trouvé au local, en très grande quantité !....

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    Mais aussi, et surtout, nous sortions des tracts sur un peu tous les sujets, ce qui nous permettait d'aller distribuer devant pas mal de lycées. Car, entretemps, mon frère Jean-Marie fut remplacé, si je puis employer l'expression, par un autre de mes frères, Jacques, qui lui n'a que quinze mois de plus que moi. Il était d'abord, lui, à la FEN, dans cette mouvance d'extrême-droite, qui devait donner, par exemple, le G.R.E.C.E. un peu plus tard, avec "l'ancien" Alain de Benoist. Je dis à dessein "l'ancien", en me référant au profond changement de sa personnalité, de ses positions, aujourd'hui, par rapport à cette époque; mais c'est évidemment bien du même Alain de Benoist qu'il s'agit. Mon frère Jacques était à la FEN avec un autre de mes frères, Philippe, et nous étions ainsi une famille bien partagée et même séparée, sans hostilité cependant, entre les deux royalistes et les deux FEN... Il faut bien reconnaître qu'à l'époque la FEN était très dynamique, et mon frère Jacques y avait appris pas mal de choses, d'un strict point de vue militant, qui devaient nous servir par la suite : notamment en ce qui concernait la conception et réalisation de tracts, avec photos intégrées (on appelait cela "stencil électronique"...). Cette "prise de guerre" nous permit à la fois de renforcer notre groupe mais, surtout, de prendre peu à peu le dessus sur la FEN, et de devenir le groupe le plus actif sur Marseille. D'où l'arrivée assez rapide de nombreux nouveaux, comme je l'ai dit plus haut, et la constitution d'un vrai groupe, nombreux parce qu'actif, et réciproquement...
    A de rares exceptions près, nous nous rencontrions tous, tous les soirs au local (rue Saint Suffren, puis rue Dieudé, puis rue Pavillon). Le local ouvrait tous les jours, de 18h à 20h, et le samedi de 15h à 20h. Mais, bien sûr, nous restions très souvent bien après 20h !... A partir de la rue Dieudé, puis rue Pavillon, Lavo me confia les clés, et c'était moi qui ouvrais (et, la plupart du temps, à 17h30 plutôt qu'à 18h !...).
    Cet heureux temps devait durer dix ans, jusqu'en 74/75. Il est clair que se voir aussi souvent, tous ensemble - du moins ceux qui étaient réellement impliqués dans la marche concrète des choses... - et pouvoir sans cesse proposer des idées nouvelles à Chauvet et Lavo, c'étaient les conditions idéales pour faire tourner une bonne équipe. 
    C'est pendant cette dizaine d'années, heureuse, que nous avons :
    - changé trois fois de local; 
    - passé Mai 68 à la rue Dieudé (en vendant 300 exemplaires du n° de Mai 68 d'AFU, dont 50 dans le seul Lycée "Saint Charles Maurras" : j'en reparlerai bientôt, car si nous faisions toujours tout tous ensemble, nous moquant éperdument des "titres" et autres organigrammes, il y avait quand même de l'organisation, et c'est moi-même qui m'occupait plus spécialement d'AFU : au Congrès de la RN de décembre 68, Michel Giraud, qui me logeait chaque année, à la Plaine Saint Denis (car nous montions au Congrès chaque année !...) parla à la tribune de "Marseille, qui a commandé, puis recommandé et encore recommandé, jusqu'à arriver à diffuser 300 n° du mois de Mai..." : dans la salle nous n'étions pas peu fiers !...

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    Couverture du n° d'Aspects spécial Mai 68
     
     
    - et, surtout, inventé et commencé à réaliser les Rassemblements royalistes : les trois premiers eurent lieu à Montmajour (69, 70 et 71), le quatrième à Saint Martin de Crau (là où avait eu lieu le Camp, dirigé par Hilaire de Crémiers, auquel j'ai participé - avec celui d'Etrie, en Vendée...) puis aux Baux, dans le Val d'Enfer, sur le terrain prêté gracieusement par notre ami François Cornille...

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    Malheureusement, cette mécanique bien huilée connut sa première sérieuse "ratée" en 74/75. Mon frère Jacques, puis moi, passâmes notre C.A.P.E.S. (lui de Lettres modernes, moi d'Espagnol). C'est connu, les jeunes professeurs, débutants, ont un "barème" de O points, et sont donc nommés "là-haut", dans le nord; alors que les professeurs âgés, au barème impressionnant, raflent les postes dans le Sud (Nice, Perpignan...). Mon frère fut muté à Longwy, dans l'Académie de Nancy-Metz, et moi à Amiens (où je réussis malgré tout à me faire transférer à Beauvais). Mon frère effectua bien sa première année de Capesien à Longwy, où il partit en septembre 74, mais il pensa que, s'il passait l'Agrégation, cela lui vaudrait, sinon une mutation dans l'Académie d'Aix, du moins une plus proche de Marseille. Je l'accompagnai à Paris, pour un mois de juin/juillet de révision vraiment très sérieuse avant son oral, m'occupant de tout le "matériel" (repas, courses...) afin qu'il puisse ne faire que réviser. Nous nous autorisâmes à peine deux sorties : une après-midi dans l'Île Saint Louis, le défilé du 14 juillet (deux excellents souvenirs...). J'étais persuadé qu'il réussirait, et pourtant, malgré tout son sérieux, une année de vrai travail et un mois de révision acharnée, il échoua. Mortellement déçu, et ne voulant pas repartir pour Longwy, il opta pour la Coopération, et partit - en septembre 75 - faire la plus grande partie de sa carrière au Maroc (avec quelques essais de retour, jamais concrétisés). 
    Quant à moi, ayant effectué mes deux ans de PMS, je partis le premier août 75 intégrer l'Ecole de l'EAABC à Saumur, pour quatre mois, après lesquels j'intégrais le 5ème régiment de Hussards, à Stetten, en Allemagne (RFA, à l'époque), devenu très vite le 3ème Régiment de Dragons (Colonel Albert Royer). C'est là que je devais rencontrer celui que je ne peux qu'appeler "Mon Lieutenant", même aujourd'hui, et dont vous avez découvert le nom sur la photo ouvrant cette note : on y voit mes Brigadiers et Maréchaux des Logis devant l'entrée de l'Escadron d'Instruction Wallaert (inutile de présenter !...), dans lequel j'eus la joie et le bonheur de servir, pendant mes huit mois. C'est juste dans le très court intervalle entre la fin des quatre mois d'Ecole et le départ pour le Régiment que nous allâmes à Madrid, pour les obsèques de Franco, avec Jean-Charles Masson, entre autres...

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    Je quittai donc Marseille moi aussi, puisque, après mon année de Régiment, j'intégrais le Collège Nord (vite devenu "Georges Sand) et le Lycée Félix Faure de Beauvais...
    Mais au moins, ayant préféré rester en France, je pouvais revenir à Marseille, dans ma famille et "mon" local, avec les amis d'AF, à chaque vacances (Toussaint, Noël, Mardi-Gras, Pâques...). Et, surtout, venir aux Baux chaque année puisque, très vite, dans les années 80, Chauvet et Lavo me demanderont de devenir "le régional de l'étape" en montant à la Tribune chaque année, pour un discours.
    Mais c'est une autre affaire, et nous en parlerons dans une autre livraison...
    En attendant, voilà pourquoi je propose cette date de 74/75 comme celle de la fin de la première partie de notre histoire commune : c'était fini, ces soirées parfois interminables, ou nous nous réunissions tous, tous les soirs, "au local", comme nous disions.
    Mais, bien sûr, ce n'était pas fini, ni pour l'URP ni même pour le groupe, qui, s'il dut s'adapter à la situation nouvelle, sut parfaitement continuer - en partie grâce à la très réelle dynamique des Baux - à faire ce pourquoi il s'était créé : diffuser, par tous les moyens, même légaux, les idées de Salut public...
  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (18)...

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    18 : Aux Séminaires de formation des Issambres, avec Gérard de Gubernatis, Vice-Président de l'URP...

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    Dans les toutes premières années de la formation de notre groupe militant "jeunes", Pierre Chauvet (Président) et Gérard de Gubernatis (Vice-Président, que nous appelions tous, entre nous, "Guber" ou, plus simplement encore "Gérard"...) avaient eu une bonne idée : les échanges entre les jeunes de Nice et de Marseille étaient forcément gênés par la distance entre les deux villes. Pour le groupe qui se déplaçait chez les autres, c'étaient 400 kilomètres aller-retour, ce qui est évidemment beaucoup...

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    Chauvet et Guber décidèrent donc d'organiser, une fois l'an, un Séminaire de formation à égale distance de Nice et de Marseille : le lieu retenu fut Sainte-Maxime, plus exactement, Les Issambres. Chauvet et Lavo venaient, bien sûr, avec d'autres, comme "André" : André Joannon, le Trésorier qui succéda à notre cher Louis Ducret, qui fut la première personne que je vis lors de ma première venue au local de la rue Saint Suffren...

    L'essentiel des cours et interventions de ces deux jours reposait sur Guber, qui avait "une pêche" (si vous me passez la familiarité) qui en étonnait plus d'un, notamment le tout jeune pré-ado que j'étais. Ses "moments" favoris, ou alors ceux qui m'ont le plus marqué, étaient ses développements sur "Aristote, Saint Thomas, Maurras..." et sur "l'équilibre et l'harmonie", où il nous expliquait la lumineuse pensée de Gustave Thibon et, tirée de lui, "l'harmonie supérieure des contraires dans leur complémentarité"...

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    Je ne sais pas ce qui me plaisait le plus, à l'époque : la clarté des explications de Guber et l'adhésion immédiate qu'elle suscitait chez moi (et chez les autres) ou alors la fougue et, je dirais même plus, le bonheur de Guber de nous enseigner, de nous expliquer, de partager avec nous, en nous élevant. On voyait Guber heureux, on le savait joyeux d'être là, en train de nous dire ce qu'il nous disait; son bonheur d'enseigner était évident, sa joie, même...

    Vous aurez une petite idée de cette fougue et de cette éloquence en écoutant cette vidéo (malheureusement, pas toujours de très bonne qualité...) dans laquelle vous retrouvez trois discours aux Baux : celui de Raspail (qui parle jusqu'à la minute 12'50; puis celui de Thibon, plus long (il parle jusqu'à la minute 49; et, enfin, Guber, malheureusement un peu haché deux ou trois fois, qui parle jusqu'à la fin, à 1h10'45) : ensuite pour La Royale, vous retrouvez Franck Lesteven (dont je vous ai parlé dans les livraisons 5, 6 et 17 de ces documents) à droite de Pierre Chauvet, moi-même étant à sa gauche...) :

    https://vimeo.com/9318705

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    Une photo de ce Rassemblement : Gérard au premier plan (et, pour une fois, à l'extrême-gauche !); à sa droite, Pujo écrivant quelque chose et, à droite de Pujo, notre Président, Pierre Chauvet. En train de parler, évidemment, Raspail...

    Une anecdote, amusante et touchante, concernant Guber et Raspail, venu ce jour-là aux Baux : bien des années plus tard, nous étions montés à Paris pour le Congrès de la RN et, au repas du samedi soir, nous y rencontrâmes Raspail. Le hasard, un peu plus tard, nous plaça à la même table que lui... La conversation étant venue sur les Rassemblements des Baux, Raspail commença à raconter que, l'année où il y était venu, il y avait quelqu'un qui, littéralement disait-il, sautait sur l'estrade, la faisait trembler, parlant avec une voix de stentor : évidemment, il parlait de Guber, dont il avait oublié le nom. Nous nous chargeâmes, avec joie, de le suivre sur le terrain des souvenirs et de rappeler, avec lui, ces jours heureux...

     

    François Davin

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    "Gérard", "Guber", nous a quitté le 10 mars 2016; voici les articles que lafautearousseau lui a consacré :

    • 11 mars 2016 : Gérard de Gubernatis, c'était un Camelot du Roi : il vient de nous quitter

    • 12 mars 2016 : Obsèques de Gérard de Gubernatis, ce lundi à Nice

    • 15 mars 2016 : Gérard de Gubernatis : les obsèques d'un gentilhomme et d'un patriote hier à Nice

    • 26 mars 2016 : Action française • Présence de Gérard de Gubernatis, gentilhomme et patriote

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (17)...

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    17 : Deux documents concernant Franck Lesteven : sa réponse à Sarkozy, dans le Courrier des Lecteurs du Figaro, et l'article d'hommage que lui a consacré lafautearousseau à l'occasion de son décès...

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    Franck est ici au centre, regardant le photographe; à sa droite, Jean-Marc de Montoya, et sa quasi éternelle bouffarde, et tenant un drapeau; juste à la gauche de Franck, Sylvie Gaud et Dominique, l'épouse de Franck, tenant, elle aussi un drapeau; de dos, probablement, Catherine Amis...

    Dans les numéros 5 et 6 de ces Documents, j'ai évoqué la belle figure de notre camarade Franck (Lesteven), à propos, essentiellement, des inoubliables veillées des Baux... :

    Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (5)...

    Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (6)...

     

    Franck nous quitta précocement, dans la nuit du lundi 13 au mardi 14 Mai 2013. Il était né en Algérie - à Philippeville - en février 1955, et se fixa, lorsqu'il quitta sa petite Patrie, à Aix-en-Provence.

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    Voici deux nouveaux documents le concernant :
     
    1. En 2007, le 5 décembre, Nicolas Sarkozy prononça un discours dans la ville d'Alger. Ulcéré - nous l'étions tous, mais avec encore plus de raisons que nous, comme tous nos compatriotes de "là-bas"... - Franck envoya une courte réponse au Figaro magazine, qui la publia dans le Courrier des lecteurs du samedi 15 décembre 2007:

    MON PÈRE, CE COUPABLE...
    Si le système colonial, selon M. Sarkozy, est condamnable, alors tous ses acteurs le sont, et sont à mettre au banc des accusés. Coupable, le petit agriculteur qui a défriché, planté et récolté; coupable, le missionnaire qui, avec la parole du Christ, a aidé et tendu la main; coupable, le médecin qui a soigné et vacciné; coupables, l'ingénieur et l'ouvrier qui ont bâti; coupables, les enseignants qui ont choisi cette terre; et enfin coupable mon père, instituteur qui apprenait notre langue aux enfants de toutes les communautés ! Vos paroles, M. le Président, rejoignent celles qui nous blessent depuis quarante-cinq ans.
    FRANCK LESTEVEN

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    La Provence royaliste est en deuil

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (16)...

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    16 : 24 février 1968, les gauchistes - emmenés par Samuel Johsua  - attaquent notre réunion de la Salle Mazenod, avec Pierre Debray... (3/3)

    Voilà : maintenant que nous avons suffisamment rappelé le contexte général, je vais vous relater - comme acteur, au premier rang - la façon dont j'ai vécu cet évènement, qui nous a vraiment marqué et qui a eu, pour nous, pas mal de répercussions heureuses, par la suite...

    Comme je l'ai dit dans les deux notes précédentes, ni nous ni personne ne savait que, en réalité, cette montée de fièvre, qui culmina "Salle Mazenod", n'était que l'un des prémices de ce qui allait s'achever en... "Mai 68".

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    Ah, cette affiche ! On a écoulé le stock, et pourtant, il y en avait !

     

    Nous, nous cherchions seulement à développer notre "groupe jeunes", qui n'avait pas cinq ans, à l'époque. Très favorablement accueillis par "les anciens" (Chauvet, Lavo, Ducret, Motte, Joannon...), "anciens" mais, alors, dans la force de l'âge, notre noyau initial (de trois) commença d'abord par remplacer/dégager un groupe assez mondain, qui n'avait pour nous de "royaliste" que le nom. Je me souviens d'un certain Sylvie, de Bourlotton, qui n'avait qu'une envie : parler de tout ce dont on voudrait, pourvu que ce soit "autour d'un bon gueuleton" (vous voyez le genre... il n'était pas méchant, mais bon...); le seul assez sympa était Philippe Huguier : le dernier souvenir de lui, du peu qu'il m'en reste, est ce jour où il vint à la maison. Mon frère Jean-Marie - de quatre ans et demi mon aîné, qui m'emmena au local - était absent, et Philippe Huguier déposa une quinzaine d'Aspects pour la vente. Maman était furieuse, demandant pourquoi il ne venait pas les vendre lui-même avec nous...

    Après avoir donc remplacé/dégagé ces "mondains", nous reçûmes les premiers "nouveaux" : je me souviens très bien de la grande timidité d'Hubert (de Lapeyrouse) à qui j'ouvris la porte, un samedi après-midi, rue Saint Suffren, et qui me bafouilla quelque chose comme "c'est bien ici le local des royalistes"... et, bien sûr, de cet autre après-midi où j'ouvris à Guy (de Balanda), qui, dès le début, se révéla être ce qu'il était : un personnage ! C'est avec eux, et d'autres encore, que nous partîmes vendre, afficher, tracter... et étoffer notre groupe, qui commença à devenir important.

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    Dès la réunion de rentrée de "Roquevaire 67", mais pensant entrer dans une nouvelle année normale, alors que tout allait être chamboulé, nous pensions donc à la façon dont nous pourrions dynamiser notre action, notre année, et l'idée nous vint d'utiliser le slogan "Défendez-vous", faisant référence à la guerre du Viet-Nam, puis d'organiser une réunion publique, avec Pierre Debray, qui tenait - dans Aspects de la France - la rubrique "Le combat des idées".

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    Le numéro 949, du premier décembre 1966. Au moment où nous vendions le plus, nous organisions trois ventes hebdomadaires : le jeudi (puis mercredi) après-midi, jour de congé scolaire, le samedi après-midi et, le dimanche matin, devant six ou sept églises du centre-ville...

     

    Nous voulions aussi nous implanter et recruter là où nous étions absents. Une première distribution dans des "terra incognita", au Lycée Nord (maintenant, Saint Exupéry) fut un échec, mais sans plus : nous vîmes tout de suite que le milieu était hostile, aucun lycéen ne venait vers nous et même certains montraient une animosité réelle; nous jugeâmes préférables d'en rester là et de partir...

    C'est notre seconde tentative, à la Fac Saint Charles, qui se révéla désastreuse pour nous, comme je l'ai raconté dans la partie 2 de ce récit. La meilleure preuve que nous n'étions pas des bagarreurs et que la seule chose qui nous intéressait était de développer notre groupe pour, surtout, faire partager nos idées, est que nous partîmes, ce jour-là, complètement inconscients, à seulement cinq ou six, sans rien d'autre que nos tracts et... nos jambes ! Les gauchistes de Josuah nous reçurent comme je vous l'ai dit...

    Mais cette piteuse déconvenue, et notre fuite éperdue et sans gloire, devait finalement les tromper, et se retourner contre eux : à partir de cet évènement, ils se sur-estimèrent, et nous sous-estimèrent. Quel mérite y avait-il, eux étant chez eux, et nombreux, à faire déguerpir cinq ou six jeunes venus sans rien, uniquement pour tracter ? La "bande à Samy" dut s'imaginer que nous n'étions que quelques ramollos : et, là, mal leur en prit, et ce fut à eux de se tromper lourdement. Car, attaquer une réunion, lorsque on vous attend, cela n'est plus du tout la même chose...

     

    1. Je vous laisse d'abord lire ce compte-rendu :

    L'article paru dès le lendemain de l'agression, le dimanche 25 février, dans le quotidien local Le Méridional 

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    (sa lecture étant malaisée, en voici la retranscription)

    À LA SALLE MAZENOD

    Une réunion royaliste perturbée

    par les communistes

    Cinq blessés à l'arrivée de la police

     

    Une véritable bataille rangée a opposé hier soir, de 18h à 18h45, un groupe de jeunes communistes aux royalistes assistant, Salle Mazenod, à la conférence tenue par M. Pierre Debray, journaliste à "Aspects de la France". La réunion, organisée sur le thème "Défense de l'Occident", par la section marseillaise des étudiants de la Restauration nationale, avait débuté depuis environ une demi-heure, quand plus de cinquante communistes, faisant irruption dans le hall, tentèrent de bloquer le déroulement de la séance.

    Armés de gourdins, matraques et bouteilles, les attaquants, qui s'aidaient volontiers du matériel hétéroclite leur tombant sous la main, ne bénéficièrent pas longtemps de l'effet de surprise et durent se retirer à l'issue d'une bagarre sans concessions. Refluant petit à petit sous la pression des royalistes. Ils furent finalement repoussés jusqu'à la rue d'Aubagne où s'était rassemblée une grande foule attirée par le vacarme.

    Bancs, chaises, tout y passa. Quand le calme fut revenu, le hall de la Salle Mazenod, si paisible à l'accoutumée, ressemblait à un "Olympia" des jours de "casse", le sang et les tracts politiques en plus. Les agresseurs, où l'on remarquait plusieurs jeunes Asiatiques et Africains, parvinrent à se disperser avant l'arrivée de la police. Sauf les blessés, parmi lesquels figurait un certain Samuel Josuah, qui serait le chef de file du commando perturbateur et appartiendrait aux JCR (Jeunesses Communistes Révolutionnaires).

    En effet, atteint au visage et aux yeux, Samuel Josuah dut aller se faire soigner dans une pharmacie du quartier, avant d'être évacué par "Police-Secours". Au total, on déplorerait cinq blessés, dont trois du côté royaliste.

    Après cet intermède pour le moins animé, M. Pierre Debray qui fit le coup de poing avec les siens, reprit le cours de son exposé, tendant à rendre "la duplicité aveugle de l'Occident, principale responsable de notre décadence, donc des progrès de la subversion marxiste". L'orateur sait de quoi il parle. Ancien secrétaire national du Comité France-URSS et collaborateur de "Témoignage chrétien" et de la revue "Esprit", il  s'est rallié aux thèses de Charles Maurras, qu'il défend vigoureusement dans "Aspects de la France", dont il est incontestablement l'une des meilleurs plumes.

    En homme d'Action française, "habitué à regarder les choses en face", il a rappelé la longue accumulation d'erreurs qui nous a amenés à l'actuel "climat de dépravation et de mollesse généralisée", faisant le procès du jacobinisme, fourrier du communisme. Il ne voit qu'un remède à tant de maux : l'abandon des idéologies nous ayant porté tort et le recours "aux conclusions maurrassiennes, donc royalistes".

    (fin de la transcription de l'article)

     

    2. Et je vous raconte, maintenant, l'attaque, comme je l'ai vécue... 

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    Je l'ai dit : nous étions partagés (cinquante/cinquante, comme on dit) et nous pensions qu'il était très possible qu' "ils" reviennent, mais nous ne pouvions en être certains non plus. Nous nous préparâmes donc au pire, achetant trente manches de pioche et demandant à chacun d'être là. Dès la mi-journée, ce samedi 24, nous effectuâmes quelques repérages, dans la rue d'Aubagne et aux alentours (à la Plaine) : rien. La réunion étant prévue pour 17h, encore une ou deux tournées d'inspection/vérification : toujours rien. Bien sûr, nous arrivâmes très en avance, nous installant comme il fallait, dans la salle et dans la rue, devant l'entrée du Théâtre; et le temps passa : 15h, 15h30, 16h : toujours rien. À partir de 16h30 environ, les premières personnes du public commencèrent à arriver, et, surtout, les derniers amis qui n'avaient pu se libérer avant, et qui étaient prévus au S.O. Puis c'est Debray qui arrive, et toujours rien. Finalement, on laisse passer un peu de temps, puis la réunion commence. Nous restons vigilants, et restons surtout dehors. Mais, rien, toujours rien. Nous commençons à nous dire qu'une partie du S.O. peut rentrer, écouter Debray, et ne restons que quelques uns dehors. Et toujours rien, et le temps qui passe, et le discours de Debray qui, finalement, va bien finir par finir.

    C'est là que nous commettons notre grossière erreur : nous nous disons que, maintenant "ils" ne viendront plus et, finalement, tout le monde rentre dans la salle, laissant la rue et le vestibule du théâtre vides. Mais, tout de même, nous sommes tous derrière les portes battantes qui donnent entrée à la salle. Quand même...

    Tout à coup - nous comprenons au quart de tour - une sorte de grand bruit, un peu comparable à une explosion, et des hurlements : pas besoin de donner d'ordres, tout le monde est dans le vestibule en un clin d'oeil, chacun avec son manche. Et, là, nous retrouvons cette grande échasse de Josuah avec une meute vociférante et haineuse, telle que nous l'avons laissée à la Fac Saint Charles. Nos deux groupes sont sensiblement égaux, mais, poussés par leur élan et grâce à l'effet de  surprise, les autres occupent déjà une grande part du vestibule, et nous sommes, pour ainsi dire, déjà coincés contre les portes battantes.

    Mais nous voyons bien, malgré tout, que Josuah et les siens sont surpris de nous voir si méchants, cette fois. Ils n'ont plus devant eux, maintenant, cinq ou six inconscient désarmés, mais bien un groupe égal au leur et qui, manifestement, ne va pas se laisse faire, cette fois. La seule différence entre eux et nous c'est l'âge des combattants, car il s'agit d'un vrai combat : Salluste disait des légionnaires de Caius Marius, affrontant - pour les exterminer - les Cimbres et les Teutons, qu'ils venaient "pro salute, non pro gloria, certari"; c'est-à-dire qu'ils ne se battaient pas pour la gloire, mais bien pour sauver leurs peaux, face aux barbares. C'était exactement cela, pour nous : Samy était bien venu, finalement, comme nous l'imaginions possible, pour "finir le travail" et, sinon pour nous tuer vraiment, du moins pour nous faire assez mal et assez de mal pour nous enlever l'envie de continuer à militer...

    Je parle d'âge car, en face de la bande de nervis gauchistes, exclusivement constituée d'étudiants et de jeunes (lycéens, travailleurs), de notre côté il y a nous, bien sûr, les jeunes de l'époque, mais les anciens sont là aussi et se battent avec nous : Lavo est là, André (le trésorier qui succéda à Ducret) lance à tour de bras tous les gros cendriers en céramique "Cinzano" qu'il peut trouver (et il y en a ! : tout le monde fume, et partout, à l'époque...). Et cela fait rudement mal, un Cinzano lancé à toute volée, pris en pleine poire !

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    Papa est là, avec son nerf de boeuf... Et, bien sûr, Debray est là, comme un tribun à qui il ne manque que le cheval, mais qui nous harangue en même temps qu'il insulte ces "salauds" de "fascistes" et qu'il les agonit d'injures et insultes bien senties, ce qui nous galvanise évidemment et déstabilise un peu les autres, c'est évident...

    Pendant ce temps, dans la salle, Maman et Madame Orsini (une amie d'AF qui ne manquait jamais ni une réunion ni une Jeanne ni, plus tard, un Rassemblement) m'ont raconté comment ceux qui ne pouvaient se battre étaient partagés entre l'indignation face à ces barbares, les encouragements qu'ils nous prodiguaient malgré tout et, quand même, il faut bien le dire, une certaine inquiétude; ou une inquiétude certaine...

    Et dans le vestibule ?

    Premier temps : nous nous sommes donc fait surprendre comme des bleus, bien qu'un peu préparés quand même. Sur leur lancée, par un simple effet mécanique d'entraînement, les gauchos gagnent quelques mètres de terrain, d'abord, même s'ils ne s'attendaient pas à ce que l'on résiste et, à fortiori, à une telle résistance...

    Les choses se figent un peu alors, l'affaire commence à durer, et les coups pleuvent, mais vraiment (et pas des caresses !) de part et d'autre. Si l'on se figure deux rectangles se faisant face (comme dans les plans de batailles) je me suis trouvé, en sortant précipitamment de la salle, à l'extrême-gauche de notre rectangle (à l'extrême-gauche ! moi !), au

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (15)...

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    15 : 24 février 1968, les gauchistes - emmenés par Samuel Johsua  - attaquent notre réunion de la Salle Mazenod, avec Pierre Debray... (2/3)

    Pour "raconter" l'affaire de la Salle Mazenod, nous avons commencé, la semaine dernière, par faire une rapide entorse à la chronologie, en parlant des trois locaux successifs que nous avons connus, à l'Union Royaliste Provençale; la bagarre de la salle Mazenod eut lieu lorsque nous étions dans le premier de ces locaux : au 9 rue Saint Suffren...

    Aujourd'hui, nous n'allons pas faire une deuxième entorse à la chronologie, mais vous devrez cependant attendre encore une semaine avant de lire le récit de la bagarre proprement dit. Celle-ci étant le fruit et l'effet d'un contexte, il est impératif de commencer par présenter et rappeler ce contexte, sans lequel la compréhension du "pourquoi" de cette bagarre serait impossible; et sans lequel, d'ailleurs, cette bagarre n'aurait probablement pas eu lieu, tout simplement...

    Revenons donc au commencement... Nous sommes en septembre 1967 et, comme chaque année, nous reprenons nos activités militantes en nous retrouvant à Roquevaire, devant le caveau de famille des Maurras (j'ai rapidement expliqué le pourquoi et le comment de ce rendez-vous annuel dans le numéro 10 de ces Documents). Ce jour-là, aucun d'entre nous, comme du reste aucun Français et personne dans le monde ne se doute un seul instant que l'année scolaire qui s'ouvre ne s'achèvera pas, ou plutôt, qu'elle s'achèvera sous la forme de... "Mai 68" !

    En France, apparemment, tout est calme, mais, à l'international, ce qui domine, de toute évidence, c'est la guerre du Viet-Nam (l'offensive du Tết est de janvier 68, donc dans quatre mois, mais, là aussi, personne ne s'en doute...).

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    Pour les révolutionnaires, cette guerre est du pain béni, car elle leur donne l'occasion de se présenter en farouches défenseurs de la volonté d'indépendance d'un petit peuple contre les odieux capitalistes représentés par les USA et le monstre Dollar (alors que, c'est bien connu, l'argent est bien plus souvent et bien plus volontiers "à gauche" et du côté de la Révolution qu'ailleurs...) :

    •  le PCF est tout puissant à l'époque, il est une sorte de "krach des chevaliers" du point de vue de l'organisation : son candidat, Jacques Duclos arrivera en troisième position à la Présidentielle de 1969, en recueillant 4,8 millions de voix, soit 21,3 % des suffrages exprimés. Dans les Quartiers nord de Marseille, François Billoux, de 45 à 78, est élu au premier tour, sans besoin d'alliance, avec parfois 80% des voix. Et, en France, c'est par milliers que l'on compte les élus PCF (Députés, Sénateurs, Maires, Présidents de Départements... : l'intégralité des Maires du Département de la Seine Saint Denis est "PCF"...). Et, intellectuellement, le PCF régente tout : c'est l'époque où la "semaine de la pensée marxiste" est le nec plus ultra de l'année...

    mais, à côté de ce PCF énorme, une mouvance vient d'émerger : les "gauchistes". Eux aussi recrutent en masse grâce à l'opposition à la guerre du Viet-Nam. Et c'est à eux que nous allons avoir affaire. Voici comment, et pourquoi...

    Nous, royalistes, étions pris en tenaille dans ce sujet du Viet Nam : évidemment, nous étions anti-marxistes, forcément, mais nous ne tombions pas dans le piège grossier d'un soutien aux États-Unis, qui s'étaient crus malins en nous chassant de là-bas pour prendre notre place, puis en faisant tomber tout ce qui - à l'image de Ngo Dinh Diem - s'opposait réellement à la Révolution. Le matérialisme idéologique des marxistes s'opposait au matérialisme économique et "de fait" des USA dans une sorte d'affrontement fratricide. Trouver notre positionnement là-dedans, entre ces deux formes adverses mais consanguines du matérialisme, n'était pas chose aisée, et la tâche était beaucoup plus simple pour nos adversaires que pour nous...

    Cependant, en Provence et à Marseille, comme en France, le mouvement royaliste prenait et reprenait de l'ampleur, et progressait ("Il y a du vent dans les voiles du vaisseau royal", dit un jour Bernard Mallet, le Président du Comité directeur, dans ces années-là). Et nous cherchions - très banalement, comme toutes les sections de France - à grandir toujours plus, donc à recruter toujours plus afin de créer dans toujours plus de lieux toujours plus de sous-groupes royalistes.

    Nous eûmes donc l'idée de ce tract :

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    Il s'agissait tout simplement pour nous de "défendre l'Occident", ou ce qu'il en restait, contre les deux faces de la même barbarie matérialiste (URSS/USA). En aucun cas de nous mesurer frontalement au PCF (hypothèse absolument farfelue et inenvisageable) ni même à ces gauchistes que nous ne connaissions, finalement, que de nom et de renom. Le soldat Sud vietnamien que nous avions pris en exemple, était le symbole de la résistance au marxisme et à la Révolution, puisque nous voulions partir de quelque chose qui "parlait" au public, à l'époque; rien de plus. Mais il faut croire que ce n'est pas comme cela que les gauchistes l'ont compris...

    À côté de nos ventes régulières d'Aspects de la France (les jeudi puis mercredi après-midi, samedi après-midi et dimanche matin, aux Messes) et de nos affichages, nous commençâmes donc à distribuer ce tract un peu partout. Il reçut l'accueil habituel : une petite minorité intéressée et favorable; une autre minorité hostile, voire agressive, mais sans plus; et une majorité d'indifférents. Il n'y eut qu'au Lycée Saint Charles que l'accueil fut vraiment bon, mais nous y avions un  groupe nombreux, actif et dynamique (nous l'avions d'ailleurs baptisé, entre nous, pour nous amuser, le "lycée Saint Charles Maurras" !).

    Puis nous eûmes l'idée de tenter, avec ce tract, de lancer un groupe à la Fac des Sciences de Saint Charles (près de la Gare du même nom). Nous n'y comptions aucun adhérent ni même sympathisant affiché, alors que ladite Fac était notoirement truffée de gauchistes. Mal nous en prit : bien qu'assez nombreux, et décidés, nous tombâmes sur très largement plus fort que nous (car nous manquions d'informations sur cette Fac, n'y ayant personne "à nous"). Samuel Johsua, dont nous fîmes la connaissance à cette occasion, rameuta en un rien de temps une troupe de militants haineux et décidés à nous faire la peau, au sens propre. Nous eûmes la sagesse de comprendre au quart de tour que nous allions à l'abattoir, et ne dûmes notre salut qu'au fait que, ce jour-là, nous courûmes plus vite qu'eux; mais, vraiment, beaucoup plus vite... Ce n'est pas très glorieux à raconter, mais c'est ainsi...

    En fait, nous l'avons compris après : ces gauchistes de "la bande à Johsua" (il y avait aussi un certain Sanson, mais je ne sais plus s'il était de Saint Charles ou d'ailleurs...) avaient en quelque sorte "pris pour eux" ce soldat vietnamien du Sud, ils avaient vu là une sorte d'attaque contre eux. À tort, évidemment, car "la bagarre pour la bagarre" ne nous a jamais intéressée et la seule chose que nous voulions était de faire progresser notre section militante, de recruter et de nous implanter dans le plus d'endroits possibles, mais certainement pas de chercher à nous battre contre qui que ce soit...

    Mais voici que, peu de temps après, nous décidions d'organiser, avec Pierre Debray comme orateur, une Réunion publique sur ce même thème : Défense de l'Occident. Nous imaginions comme très probable, sans en avoir évidemment la certitude absolue ni la moindre preuve, l'hypothèse selon laquelle notre cher "meilleur ennemi" Johsua reviendrait, avec ses sbires, pour attaquer cette réunion et "finir le travail" : car, s'ils nous avaient mis en déroute à la Fac, et si nous avions piteusement quitté les lieux à toutes jambes peu de temps avant, aucun d'entre nous n'avait été blessé; notre local n'avait pas été attaqué et nos activités (ventes, affichages, tractages) se déroulaient sans encombre, même si nous étions très prudents, en tout cas plus qu' "avant"...

    Nous distribuâmes donc - mais pas à la Fac Saint Charles !... - le tract/invitation suivant, sans encombre, nulle part... :

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    Et nous accompagnions ce tract invitation du document suivant, destiné à faire connaître Pierre Debray :

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    Rendus prudents par l'affaire de la Fac Saint Charles, nous préparâmes avec soin la réunion du 28 février, en imaginant les divers scénarios possibles. N'étant pas sûrs qu' "ils" viendraient, mais sans pouvoir ni vouloir écarter l'hypothèse, nous prîmes la précaution d'acheter trente manches de pioche (tout de même...), Chauvet nous livra des casques de chantier (mais ils étaient peu commodes, et, finalement, nous ne les employâmes jamais); et, bien sûr, l'intégralité des militants fut prié d'être là, et prêts, "au cas où"...

    Ce "au cas où" eut lieu, et je vous le raconterai la semaine prochaine... 

    François Davin

  • Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP (14)...

    (Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP : contribution, commentaires, informations, renseignements, prêt de photos etc... bienvenus; retrouvez l'ensemble de ces documents dans notre Catégorie : Documents pour servir à illustrer une histoire de l'URP)

     

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    14 : 24 février 1968, les gauchistes - emmenés par Samuel Johsua  - attaquent notre réunion de la Salle Mazenod, avec Pierre Debray... (1/3)

    "La Salle Mazenod", pour ceux qui y ont participé, c'est un vrai moment d'Histoire ! 

    Mais, avant de le raconter, et puisque l'objet de ces documents est de servir à illustrer une histoire de l'URP, il n'est pas inutile d'établir le cadre et l'ambiance générale de l'époque et, en prenant notre temps, en commençant par parler de nos trois locaux successifs...

    Le premier local de l'URP - très beau - que nous avons connus, à notre arrivée, et qui fut celui où nous vécûmes cette "bagarre de la Salle Mazenod" - était alors celui dit "de la rue Saint Suffren", mais dont les trois fenêtres donnaient sur la Place Castellane. On y accédait par l'arrière - rue Saint Suffren, donc, d'où l'adresse... - et cette entrée était déjà moche à l'époque (elle est sordide aujourd'hui !...), ainsi que la cage d'escalier pour accéder aux deux grandes salles du premier et du second : on n'utilisait que celle du second pour le local proprement dit (celle du premier servait pour des repas, gâteaux des Rois, fêtes de ce genre...) mais, une fois entré, on était dans une grande salle toute en longueur, bien éclairée par ses trois fenêtres donnant sur la Place.

    En réalité, nous étions locataires de tout l'immeuble (y compris des pièces situées au troisième : nous en louions une à un Américain très sympathique, un "personnage" : Allan Surpless...) à l'exception du rez-de-chaussée, occupé par une Banque, qui rêvait de prendre notre place, et a fini par y arriver, à cause d'une bêtise de notre part (un retard dans l'envoi d'un papier, en soi sans importance, pour le renouvellement automatique du bail : la Banque a profité de cette brèche, en proposant un loyer bien supérieur au nôtre, et nous avons ainsi perdu, bêtement, cet endroit idéal)...

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    Juste derrière la colonne, à gauche, façade blanche : le local de la formation de notre groupe militant, où nous fûmes reçus et intégrés par Chauvet, Lavo et les autres...

     

    Nous, qui étions arrivés peu d'années auparavant dans ce local, nous ne savions pas, à l'époque où s'est nouée "l'affaire de la Salle Mazenod", que nous y passions nos dernières semaines, nos derniers mois... et qu'ensuite nous allions partir pour un local beaucoup plus banal et sans intérêt : le rez-de-chaussée du 7 rue Dieudé, situé plus au centre ville, tout près de la Place de Rome et de la Préfecture. Une cave, où nous n'allions jamais et qui ne nous servait quasiment à rien; une salle donnant sur la rue que nous n'utilisions quasiment pas, non plus; et, à droite du vestibule d'entrée, deux petits bureaux : celui de Chauvet/Lavo, et le nôtre; qui donnait sur une pièce rectangulaire, couverte d'une verrière, franchement pas terrible, mais où on pouvait au moins tenir, par exemple, des Cercles d'études...

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    Le rez-de-chaussé du "7 rue Dieudé" : à gauche de la porte d'entrée de l'immeuble, les deux fenêtres de l'assez grande pièce sur rue, que nous n'utilisons pratiquement jamais; en dessous, les deux soupiraux de la cave, qui ne nous servait à rien non plus... Pourquoi avoir pris ce local, alors ? Parce que nous étions pressés, ayant perdu la rue Saint Suffren et n'ayant pas encore trouvé un local digne de ce nom...

     

    Heureusement, nous n'y sommes pas restés très longtemps et nous partîmes, toujours plus vers le Centre, pour un local lui aussi très beau, au 35 rue Pavillon. Enfin, très beau après que nous l'ayons totalement transformé et remodelé. C'était un ancien théâtre, juste en face de l'Académie de billard qui apparaît dans le film Borsalino; et la rue Pavillon est la première, parallèle à La Canebière, lorsque l'on remonte la rue Paradis depuis, justement, La Canebière. 

    Au début, c'était un second étage tout à fait banal : une entrée un peu en longueur, deux petits bureaux à gauche (le premier, moquette verte, pour nous, l'autre, moquette rouge, pour Chauvet/Lavo...; les fenêtres de ces deux bureaux donnaient sur une cour couverte, triste et moche... À droite, au milieu du vestibule d'entrée, les toilettes et un minuscule placard, où l'on rangeait quelques livres; et une assez belle pièce, donnant, elle, sur la rue Pavillon.

    Comme je venais de mettre les poutres apparentes, chez moi, les amis me demandèrent si je serais d'accord pour faire la même chose au local. Je répondis que oui, bien sûr, et Chauvet, évidemment consulté, fit placer une IPN bien costaude entre les deux murs maîtres; et je pus, comme chez moi, faire apparaître les poutres, ce qui, évidemment, donnait un cachet certain au lieu, surtout que nous abattîmes les deux cloisons des deux petits bureaux, obtenant ainsi un local à deux grandes pièces, où nous reçûmes, entre autres, Molnar, Thibon, Boutang, Sédillot...

    Entre parenthèses, je dois une fière chandelle à Jean-Louis (Hueber). En plein travail, avec mon pied de biche, pour enlever les canisses emplâtrées qui recouvraient les poutres, je dus faire un effort mal positionné, et l'échelle sur laquelle je me trouvais tomba à terre... Je m'accrochai à un morceau de cannisse et, heureusement, Jean-Louis, plus rapide que l'éclair, se précipita pour remettre l'échelle, en quelques instants à peine. Sans lui, je me serais très certainement salement blessé...

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    Le rez-de-chaussée de l'immeuble, aujourd'hui...

    François Davin