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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Vidéo • Hilaire de Crémiers commente le numéro d'été de Politique Magazine et ... l'actualité

     

    Publié le 18 juillet 2018 - Réactualisé le 3 août 2018

    Logo-PM.jpgEn quelques mots, voici la présentation du numéro d'été de Politique magazine [juillet-août] par Hilaire de Crémiers, directeur de la rédaction.

     

    Sommaire 

    Éditorial - La com' du président par Hilaire de Crémiers 

    Actualité - Divergences par Hilaire de Crémiers 

    Fausse querelle : Wauquiez / Calmels par Yves Morel 

    Retour au réel national par Mathieu Épinay 

    Tout est à vendre… car tout s’achète ! par François Reloujac 

    Dossier 

    Une prétendue loi  de confiance  dans l’information par Philippe Mesnard

    Objectivité subjective. Entretien avec Guillaume Roquette 

    Vérité et liberté par Jacques Trémolet de Villers 

    La République et sa courte honte par Christian Tarente 

    « Je fais le pari de l’intelligence ». Entretien avec Madame Emmanuelle Ménard

     L’État et le monopole de la vérité par Philippe Mesnard 

    Monde

    Improbable Europe, dans la tempête financière qui s’annonce par Olivier Pichon

    La dérive des continents par Georges-Henri Soutou 

    Un nouveau Biafra au Nigeria ?  par Frédéric de Natal 

    Quel avenir pour la Turquie  ?  par Thomas Flichy de la Neuville 

    Libre propos 

    Honte aux Français ! par Bernard Leconte 

    Civilisation 

    Chronique littéraire de Michel Bouvier 

    Livres par Ch.T., H.dC., Cl. W., A.B., L.dC, BS.C., M.G. 

    Théâtre par Madeleine Gautier et B.-S. Chambon 

    Musique par Damien Top 

    Histoire Des rois en leurs palais par Anne Bernet 

    La Chronique de Claude Wallaert 

    Ont collaboré à ce numéro : Olivier Pichon, Bernard Leconte, Damien Top, Frédéric de Natal, Philippe Mesnard, Thomas Flichy de la Neuville

    Pour s’abonner ICI

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (15)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFARNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg2ème partie : Une révolution copernicienne 

    LE TRAVAIL NE MANQUE PAS MAIS L'ARGENT POUR LE PAYER

    La grande sottise de notre temps consiste précisément à s'imaginer que l'on peut créer des emplois. Encore que le recours au vocabulaire de la théologie paraisse choquant, on peut dire des emplois qu'ils sont engendrés, non pas créés. Ils procèdent d'un processus naturel, qu'il convient seulement d'amorcer. Ce n'est pas le travail qui manque. Il suffit de considérer les besoins non satisfaits. C'est l'argent pour le payer. Nous disposons d'une pléthore de main d'œuvre inutilisée, ce qui représente un gaspillage intolérable de force de travail. Nous savons bien qu'elle ne retrouvera, que pour une petite partie, un emploi dans l'industrie, les bureaux ou le grand commerce. Par contre nous manquons de capitaux. Ainsi que l'a démontré Alfred Sauvy, il ne subsiste qu'un moyen de venir à bout du chômage, développer la consommation de produits ou de services qui incorporent beaucoup de main d'œuvre et peu de capital. Ce n'est pas, malheureusement, Alfred Sauvy que le prince de l'Etablissement désigna comme « le premier économiste de France ». L'auteur du meilleur manuel aurait suffi. Il ne s'agit pas d'un hasard. Le professeur Barre raisonne en termes de macro-économie, de grands équilibres, calculés en masse. Ce qui n'est pas faux mais insuffisant en un temps où tout se jouera au niveau de la micro-économie, par le jeu de ce que Sauvy nomme l'effet de déversement. La modernisation des entreprises supprimera sans doute plus d'emplois qu'elle n'en engendrera mais elle entraînera des gains de productivité donc des profits, dont une partie se diffusera dans tout le corps social sous forme de revenus — dont bénéficieront les actionnaires et les salariés, qu'ils investiront et dépenseront. Ces investissements et ces dépenses engendreront des emplois, et, si l'on s'y prend convenablement, plus que n'en supprimera la modernisation. Tout le problème consiste à les orienter de façon à lutter de façon efficace contre le chômage structurel.

    En réduisant l'écart entre les revenus, l'idéologie égalitaire développait le pouvoir d'achat de la masse plus vite que celui de l'élite — l'élite ouvrière comprise. Ce qui a provoqué un prodigieux essor de la consommation, donc de la production des biens quantitatifs. On peut s'en réjouir ou, à l'inverse déplorer la chute brutale de la qualité de la vie, la corrosion des valeurs morales par l'économie marchande, l'écrasement de la bourgeoisie au profit de l'Etablissement. Au-delà de ces jugements contradictoires, il convient de considérer les faits. A partir du moment où la production de masse produit plus vite et mieux avec moins de travailleurs, il devient nécessaire de renverser la tendance. De toute façon, elle se renversera toute seule et si, par aveuglement idéologique nous cherchons à freiner une évolution désormais irréversible, nous en perdrons la maîtrise. Le monde du travail se coupera en deux. Une aristocratie de techniciens, se constituera, bien payée, parfaitement intégrée à l'entreprise, jouissant de la stabilité de l'emploi tandis que se multiplieront des travailleurs occupés aux tâches subalternes, gardiennage, nettoiement ou manutention, automatisables mais qu'il semblera moins coûteux de sous-traiter à des sociétés de service, qui se livreront à une concurrence acharnée et devront, pour survivre, rogner sur les salaires. D'ores et déjà, ces sociétés de service prolifèrent. Ce sont les seules qui embauchent, puisant dans la masse des chômeurs une main d'œuvre résignée.

    Une telle situation existe déjà au Japon. Les récits des journalistes ou les commentaires des économistes occultent d'ordinaire cette réalité. Quand ils évoquent les ouvriers, munis à 90 % de l'équivalent du baccalauréat, pris en charge par l'entreprise, de l'école secondaire à la retraite, il ne s'agit que d'une minorité. Dans l'ombre, des millions de travailleurs tentent de subsister férocement exploités, livrés à l'arbitrage de petits patrons, eux-mêmes menacés de résiliation de leur contrat, donc d'élimination au premier faux pas. Cette « société duale » convient aux Japonais. Elle s'inscrit dans leurs traditions féodales. L'absence d'immigration contraint d'ailleurs le petit peuple à accepter des emplois que les Français rechigneraient à prendre. Au train où vont les choses dans deux ou trois ans, compte tenu de l'augmentation de la durée du chômage, ils se précipiteront pour les obtenir et, entrant en concurrence avec les immigrés, s'efforceront par des moyens politiques de les éliminer. La société duale conduit à l'explosion du racisme.

    Le problème ne consiste pas à empêcher la mise en place d'une société inégalitaire mais de la rendre moins inhumaine, conformément à nos propres traditions plus respectueuses de l'individu que les japonaises. C'est pourquoi il convient non de diminuer le niveau de vie de la masse, les socialistes s'en chargent, mais de rétablir la hiérarchie des revenus, en stabili­sant les plus faibles et en permettant aux revenus moyens de croître rapidement, afin de leur permettre de se procurer des biens qualitatifs, artisanaux et semi-industriels, fabriqués à l'unité ou en petites séries. Cela va d'un dîner dans un meilleur restaurant à l'achat d'un voilier, d'une voiture de sport ou d'une résidence secondaire. Sauvy remarque que dix couverts de plus dans un grand restaurant, c'est un emploi supplémentaire. Dans un fast-food ou une cantine, ce n'est rien, qu'un surcroît de fatigue pour le personnel. Le luxe est réservé aujourd'hui à une minorité de privilégiés, beaucoup trop étroite. Il importe d'élargir, autant qu'on le pourra, sa clientèle puisque c'est elle qui provoquera la création d'emplois assez nombreux pour éviter que les travailleurs qui n'accéderont pas à la classe des techniciens ne soient refoulés dans des tâches subalternes de façon automatique.

    L'on nous reprochera de revenir au passé. Il ne s'agit pas de cela mais au contraire de construire un avenir acceptable, en maîtrisant ses contraintes. Beaucoup de Français se sont laissés influencés par l'industrialisme au point de mépriser notre tradition d'artisanat d'art, de grande cuisine, de bons vins. Nous ne contestons nullement la nécessité des industries de pointe. Il faut former des informaticiens, investir dans la recherche. Il se trouve que nous avons hérité d'une réputation de goût. La France fut, au XVIIIe siècle puissante et riche parce que ses artisans, ses cuisiniers étaient recherchés par l'Europe. Il en est resté quelque chose. Nous aurions grand tort de ne pas en profiter, puisque la situation nous devient favorable dans ce domaine. Nos technocrates sont bien contents que nos ventes de champagne et de parfums corrigent partiellement le manque à gagner de la grande industrie. Les Japonais viennent en France apprendre le secret de fabrication de nos cuisiniers et de nos couturiers et déjà, ils rivalisent avec eux, en attendant de leur disputer le marché. Eux savent que c'est aussi sur ce terrain-là que la partie se jouera. D'ores et déjà, ils se rendent maîtres de la production de disques de musique classique en formant des centaines d'instrumentistes tandis que nous semblons incapables de comprendre que les « industries culturelles », au siècle prochain, occuperont plus de monde que la chimie ou la sidérurgie.    

    A suivre  (A venir : Plus de riches pour avoir moins de pauvres).

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

    (1)     (3)     (3)     (4)     (5)     (6)     (7)   (8)    (9)     (10)    (11)     (12)     (13)   (14)

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (15)

    lfar bleu.jpgNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFARNous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg2ème partie : Une révolution copernicienne 

    LE TRAVAIL NE MANQUE PAS MAIS L'ARGENT POUR LE PAYER

    La grande sottise de notre temps consiste précisément à s'imaginer que l'on peut créer des emplois. Encore que le recours au vocabulaire de la théologie paraisse choquant, on peut dire des emplois qu'ils sont engendrés, non pas créés. Ils procèdent d'un processus naturel, qu'il convient seulement d'amorcer. Ce n'est pas le travail qui manque. Il suffit de considérer les besoins non satisfaits. C'est l'argent pour le payer. Nous disposons d'une pléthore de main d'œuvre inutilisée, ce qui représente un gaspillage intolérable de force de travail. Nous savons bien qu'elle ne retrouvera, que pour une petite partie, un emploi dans l'industrie, les bureaux ou le grand commerce. Par contre nous manquons de capitaux. Ainsi que l'a démontré Alfred Sauvy, il ne subsiste qu'un moyen de venir à bout du chômage, développer la consommation de produits ou de services qui incorporent beaucoup de main d'œuvre et peu de capital. Ce n'est pas, malheureusement, Alfred Sauvy que le prince de l'Etablissement désigna comme « le premier économiste de France ». L'auteur du meilleur manuel aurait suffi. Il ne s'agit pas d'un hasard. Le professeur Barre raisonne en termes de macro-économie, de grands équilibres, calculés en masse. Ce qui n'est pas faux mais insuffisant en un temps où tout se jouera au niveau de la micro-économie, par le jeu de ce que Sauvy nomme l'effet de déversement. La modernisation des entreprises supprimera sans doute plus d'emplois qu'elle n'en engendrera mais elle entraînera des gains de productivité donc des profits, dont une partie se diffusera dans tout le corps social sous forme de revenus — dont bénéficieront les actionnaires et les salariés, qu'ils investiront et dépenseront. Ces investissements et ces dépenses engendreront des emplois, et, si l'on s'y prend convenablement, plus que n'en supprimera la modernisation. Tout le problème consiste à les orienter de façon à lutter de façon efficace contre le chômage structurel.

    En réduisant l'écart entre les revenus, l'idéologie égalitaire développait le pouvoir d'achat de la masse plus vite que celui de l'élite — l'élite ouvrière comprise. Ce qui a provoqué un prodigieux essor de la consommation, donc de la production des biens quantitatifs. On peut s'en réjouir ou, à l'inverse déplorer la chute brutale de la qualité de la vie, la corrosion des valeurs morales par l'économie marchande, l'écrasement de la bourgeoisie au profit de l'Etablissement. Au-delà de ces jugements contradictoires, il convient de considérer les faits. A partir du moment où la production de masse produit plus vite et mieux avec moins de travailleurs, il devient nécessaire de renverser la tendance. De toute façon, elle se renversera toute seule et si, par aveuglement idéologique nous cherchons à freiner une évolution désormais irréversible, nous en perdrons la maîtrise. Le monde du travail se coupera en deux. Une aristocratie de techniciens, se constituera, bien payée, parfaitement intégrée à l'entreprise, jouissant de la stabilité de l'emploi tandis que se multiplieront des travailleurs occupés aux tâches subalternes, gardiennage, nettoiement ou manutention, automatisables mais qu'il semblera moins coûteux de sous-traiter à des sociétés de service, qui se livreront à une concurrence acharnée et devront, pour survivre, rogner sur les salaires. D'ores et déjà, ces sociétés de service prolifèrent. Ce sont les seules qui embauchent, puisant dans la masse des chômeurs une main d'œuvre résignée.

    Une telle situation existe déjà au Japon. Les récits des journalistes ou les commentaires des économistes occultent d'ordinaire cette réalité. Quand ils évoquent les ouvriers, munis à 90 % de l'équivalent du baccalauréat, pris en charge par l'entreprise, de l'école secondaire à la retraite, il ne s'agit que d'une minorité. Dans l'ombre, des millions de travailleurs tentent de subsister férocement exploités, livrés à l'arbitrage de petits patrons, eux-mêmes menacés de résiliation de leur contrat, donc d'élimination au premier faux pas. Cette « société duale » convient aux Japonais. Elle s'inscrit dans leurs traditions féodales. L'absence d'immigration contraint d'ailleurs le petit peuple à accepter des emplois que les Français rechigneraient à prendre. Au train où vont les choses dans deux ou trois ans, compte tenu de l'augmentation de la durée du chômage, ils se précipiteront pour les obtenir et, entrant en concurrence avec les immigrés, s'efforceront par des moyens politiques de les éliminer. La société duale conduit à l'explosion du racisme.

    Le problème ne consiste pas à empêcher la mise en place d'une société inégalitaire mais de la rendre moins inhumaine, conformément à nos propres traditions plus respectueuses de l'individu que les japonaises. C'est pourquoi il convient non de diminuer le niveau de vie de la masse, les socialistes s'en chargent, mais de rétablir la hiérarchie des revenus, en stabili­sant les plus faibles et en permettant aux revenus moyens de croître rapidement, afin de leur permettre de se procurer des biens qualitatifs, artisanaux et semi-industriels, fabriqués à l'unité ou en petites séries. Cela va d'un dîner dans un meilleur restaurant à l'achat d'un voilier, d'une voiture de sport ou d'une résidence secondaire. Sauvy remarque que dix couverts de plus dans un grand restaurant, c'est un emploi supplémentaire. Dans un fast-food ou une cantine, ce n'est rien, qu'un surcroît de fatigue pour le personnel. Le luxe est réservé aujourd'hui à une minorité de privilégiés, beaucoup trop étroite. Il importe d'élargir, autant qu'on le pourra, sa clientèle puisque c'est elle qui provoquera la création d'emplois assez nombreux pour éviter que les travailleurs qui n'accéderont pas à la classe des techniciens ne soient refoulés dans des tâches subalternes de façon automatique.

    L'on nous reprochera de revenir au passé. Il ne s'agit pas de cela mais au contraire de construire un avenir acceptable, en maîtrisant ses contraintes. Beaucoup de Français se sont laissés influencés par l'industrialisme au point de mépriser notre tradition d'artisanat d'art, de grande cuisine, de bons vins. Nous ne contestons nullement la nécessité des industries de pointe. Il faut former des informaticiens, investir dans la recherche. Il se trouve que nous avons hérité d'une réputation de goût. La France fut, au XVIIIe siècle puissante et riche parce que ses artisans, ses cuisiniers étaient recherchés par l'Europe. Il en est resté quelque chose. Nous aurions grand tort de ne pas en profiter, puisque la situation nous devient favorable dans ce domaine. Nos technocrates sont bien contents que nos ventes de champagne et de parfums corrigent partiellement le manque à gagner de la grande industrie. Les Japonais viennent en France apprendre le secret de fabrication de nos cuisiniers et de nos couturiers et déjà, ils rivalisent avec eux, en attendant de leur disputer le marché. Eux savent que c'est aussi sur ce terrain-là que la partie se jouera. D'ores et déjà, ils se rendent maîtres de la production de disques de musique classique en formant des centaines d'instrumentistes tandis que nous semblons incapables de comprendre que les « industries culturelles », au siècle prochain, occuperont plus de monde que la chimie ou la sidérurgie.    

    A suivre  (A venir : Plus de riches pour avoir moins de pauvres).

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    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

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    lafautearousseau

  • Dernière lettre à Jean Raspail (1ere partie), par Anne Chevallier et Béatrice Challes.

    1A.jpgEn ce mois de juillet de «  post confinement  » nous avons voulu offrir à nos lecteurs ces belles pages d’hommage à Jean Raspail parues dans le dernier numéro de la revue d’Action française  : «  Le Bien Commun  ».

    Un bel antidote contre le Coronavirus et la sinistre mise en scène qui l’accompagne et une occasion de prendre de la hauteur. (Af.net)

    Nous ne savions trop comment condenser les hommages exprimés à Jean Raspail, soleil de nos imaginaires monarchistes, parti rejoindre le Père.

    Alors, nous lui avons écrit.

    Cher Jean,

    Parti au crépuscule de votre vie terrestre par la porte qui conduit au Ciel, c’est désormais d’en haut que vous nous gardez. Grâce à vos écrits, nous possédons les clefs d’un idéal à tenir et nous tâcherons de ne rien lâcher, quoiqu’il advienne.

    Certains de vos amis tenaient à vous remercier en partageant avec les lecteurs du Bien Commun quelques souvenirs, en attendant de les revivre lorsque nous nous reverrons, s’il-plaît à Dieu.

    C’est avec beaucoup d’humilité qu’ils ont couché sur le papier ces mots, et c’est avec autant d’émotion que nous avons recueilli ces tranches de vie.

    Bonne lecture, cher Jean, et à Dieu.

    Pour commencer, Bruno Gollnisch nous rapporte vous avoir rencontré lors de sa première apparition publique, en 1983. Il s’agissait d’une réunion du Front National. Discret jusqu’alors sur le plan politique, il était la seule personnalité lyonnaise à pouvoir accueillir Jean-Marie Le Pen.

    C’est donc à cette occasion que, face à face au dîner, vous avez pu discuter de quelque aventure sur les terres du Japon, que M. Gollnisch connaît très bien, et qui vous intéressait prodigieusement pour inspirer un hypothétique roman que vous n’avez finalement jamais écrit. L’ancien vice-président du Front National se souvient que, comme les japonais, vous aimiez les gens qui « mettent leur peau au bout de leurs idées », les héros malheureux et les destins pittoresques. M. Gollnisch rappelle également qu’invités à une réunion organisée par Bernard Antony à la Mutualité à Paris, vous avez dîné tous les trois, partageant « une pensée résolument réactionnaire ». Partageant avec vous un sentiment monarchiste, Jean Sévillia revient sur ces rassemblements que vous ne manquiez jamais :

    « J’avais lu le Camp des Saints à sa parution, en 1973. Dur et désespéré, ce roman montrait assez que Jean Raspail était férocement rebelle à l’esprit de l’époque, mais ne laissait pas deviner ses fidélités monarchistes. Ma génération avait découvert celles-ci quand l’écrivain prit l’habitude de répondre positivement aux invitations que lui adressaient les organisateurs des rassemblements royalistes des années 1970 et 1980, aux Baux-de-Provence, aux Essarts ou aux Landes-Génusson, en Vendée, où il prononçait des discours flamboyants qu’il faudrait retrouver. Je crois n’en avoir manqué aucun. C’est à Jean Raspail, à sa ténacité, que l’on doit d’avoir organisé sur la place de la Concorde, le 21 janvier 1993, l’inoubliable cérémonie du souvenir pour le bicentenaire de la mort de Louis XVI. J’y étais encore. » Bruno Gollnisch quant à lui vous a souvent croisé aux défilés du premier mai pour les fêtes de Jeanne d’Arc, rue de Rivoli : vous étiez toujours sur le trottoir. De même que sur le plan spirituel, vous étiez un chrétien du Narthex.

    « Je le revois, nous dit Jean Sévillia, dans la cathédrale de Senlis, le 2 mai 2009, sanglé dans son uniforme blanc d’Écrivain de marine, pour le mariage du prince Jean. Pour autant, Raspail n’était ni un partisan, ni un militant.

    C’était un écrivain, un démiurge, un créateur d’univers et de personnages. Mais si la figure du roi, du Jeu du Roi (1976) au Roi au-delà de la mer (2000), a tenu une place si importante dans son œuvre, c’est qu’elle en avait une éminente dans son cœur ». « Le Jeu du Roi n’est certainement pas un appel à la désertion donc ! », selon les propos rapportés par Agnès Marion, « mais un havre pour reprendre des forces, en rompant en bonne compagnie avec la médiocrité de notre époque, avant de repartir de plus belle prendre et donner des coups dans la bataille ! ».

    Pour autant, Raspail n’était ni un partisan, ni un militant. C’était un écrivain, un démiurge, un créateur d’univers et de personnages.

    Agnès Marion, aujourd’hui mère de six enfants et engagée en politique sur les terres lyonnaises, nous parle de votre première rencontre alors qu’elle était encore adolescente. « La première fois que j’ai rencontré Raspail, je devais avoir quinze ans. Avec Sire, la légende se mêlait à l’Histoire, et le réel au merveilleux ; je recevais seize siècles de France en héritage, l’aventure prenait une dimension politique, elle était exigeante mais surtout…

    Elle était belle. C’est peu dire que cette rencontre a compté. Avec sa fidélité inoxydable à ses idéaux de jeunesse, son souci des civilisations vacillantes, celles au-delà des mers comme la nôtre, son attachement à nos vieilles mœurs, on dit de Raspail qu’il est le chantre des causes perdues. Ce ne serait que cela que ce serait déjà quelque chose dans ce nouveau monde où un engouement chasse l’autre et où on recherche le changement sans voir qu’il est souvent errements. Mais Jean Raspail a, je crois, bien largement dépassé la posture romantique qui contemple, avec une désolation d’esthète, le monde qu’il affectionne se découdre. Il n’est pas décadent, au contraire. Car l’écrivain invite aussi à l’Aventure. Au sens propre quand il va et nous embarque à la rencontre des peuples que l’uniformisation du monde voue à la disparition. Dans un domaine plus politique parfois. Ainsi, un 21 janvier 1993. J’étais jeune, mais je me souviens d’un tour de force, laissant caresser l’espoir d’une réconciliation française quand, en forçant l’hommage à Louis XVI, Jean Raspail offrit aux Français un contrepoint historique, après les célébrations très univoques du bicentenaire de la révolution en 1989… On dit même qu’avec sa détermination élégante et cultivée, il avait titillé les vieilles amours du Président… » Mais votre vie politique ne s’arrête pas aux terres de France : elle s’étend par-delà les mers pour accoster en Patagonie. La description brossée par Agnès Marion en dessine les contours : « Et puis il y a ce royaume de Patagonie dont il fut le consul Général et dont j’ai l’honneur d’être sujet. » Elle vous cite : « La Patagonie, c’est ailleurs, c’est autre chose, c’est un coin d’âme caché, un coin de cœur inexprimé. Ce peut être un rêve, un regret, un pied de nez. Ce peut être un refuge secret, une seconde patrie pour les mauvais jours, un sourire, une insolence. Un jeu aussi. Un refus de conformité.

    Sous le sceptre brisé de Sa Majesté, il existe mille raisons de prêter hommage, et c’est ainsi qu’il y a plus de Patagons qu’on ne croit, et tant d’autres qui s’ignorent encore » et reprend : « La Patagonie n’est pas un royaume facile et idéal qui nous permettrait de nous complaire dans une épopée confortable et stérile en délaissant les enjeux français finalement ô combien plus tragiques ! En convoquant le panache, le sens du sacré, le goût du geste gratuit, le respect des traditions, l’émerveillement devant la beauté du monde ou encore la force du rêve éveillé, le “jeu de Roi” est au contraire un terreau dans lequel se fourbissent les armes nécessaires aux combats politiques plus prosaïques. Après tout, demander la victoire et ne pas se battre pour l’obtenir, selon les ressources et les talents qui sont les nôtres, quelle sorte de patagon ne trouverait pas cela mal-élevé ? » Votre plume, tantôt politique, tantôt littéraire, est toujours audacieuse. Ainsi, votre fameux Camp des Saints que beaucoup présentent comme une prophétie est évoqué en ces termes par Laurent Dandrieu : « Le propre des prophéties est hélas de n’être reconnues comme telles que lorsqu’elles ont été rattrapées, voire dépassées, par le réel… Le Camp des Saints a surtout apporté une preuve éclatante de l’incapacité de nos pseudo-élites à entendre les avertissements qui leur sont adressés. Dieu merci, il y a aussi chez les Patagons beaucoup de représentants d’élites authentiques, des “élites réelles” si l’on peut dire, qui par leur naturalisation patagonne ont bien montré qu’ils ne se reconnaissaient pas dans celles qui sont censées tenir les rênes du pays. Toute la question est de savoir si ces “élites réelles”, patagonnes et au-delà, vont trouver le moyen de prendre la main sur le pays légal, en lieu et place des imposteurs qui l’occupent. » Vous avez été l’un de ces rares écrivains qui ont su créer un monde. Votre œuvre, un monument de la littérature française, a séduit des générations de la jeunesse de France, cette jeunesse éternelle que les rides n’altèrent pas lorsque l’on en garde l’état d’esprit, pour reprendre les mots du Général Mac-Arthur : « Vous êtes aussi jeune que votre Foi ».

    « Sept cavaliers quittèrent la Ville au crépuscule face au soleil couchant par la porte de l’ouest qui n’était plus gardée ». Toute votre œuvre est dans cette phrase nous dit un officier de la Légion étrangère. « L’engagement de celui qui choisit le cheval plutôt que le moteur pour se lancer au loin dans une quête, une aventure. Tout est-il perdu ? La Ville. Urbs. Athènes, Rome ou la civilisation, Paris ou la France éternelle, la terre de nos pères. Celle pour laquelle une poignée d’hommes et de femmes est prête à donner sa vie. Le crépuscule d’une civilisation que l’on a pu croire éternelle et qui renonce à elle-même ». Que l’on défend malgré tout, pour l’Honneur.

    « Une certaine idée de soi-même et de sa place dans la création. Le soleil éperdu qui jette ses derniers feux sur une porte que l’homme moderne se refuse de garder parce qu’il a abdiqué toute dignité ». A l’instar de ses cavaliers, Raspail nous invite au contraire à garder « tête haute, sans se cacher, car ils ne fuyaient pas… » Ècrivain comme vous, Jean Sévillia confie : « Nous échangions systématiquement nos parutions. En 1998, un an après mon Zita impératrice courage, il avait publié son Hurrah Zara ! (aujourd’hui réédité sous le titre Les Pikkendorff) qu’il m’avait envoyé avec cette amicale dédicace : ” Zita, Zara, même combat ! “. » Laurent Dandrieu se remémore votre première rencontre en 1993, dans le cadre d’une interview pour la revue Réaction. Il appréhendait quelques peu votre discussion, car il venait de signer une critique de Sire, certes enthousiaste, mais il reprochait « néanmoins le côté “boy-scout” et “Signe de piste” de ce roman ». Inquiet que vous puissiez lui en tenir rigueur, vous avez au contraire salué avec fierté ce que Laurent Dandrieu prenait pour un défaut, car vous avez toujours tenu « Le Prince Éric pour un des chefs-d’œuvre de la littérature française contemporaine ».

    C’est cette jeunesse et cet imaginaire fougueux que souligne l’amoureux du cinéma et chroniqueur de Valeurs Actuelles lorsque nous lui avons demandé comment le vieil écrivain que vous êtes pouvait encore toucher autant de monde et de générations :

    « D’abord, Jean Raspail avait su, justement, ne pas devenir un “vieil écrivain”. C’était resté un enfant, fidèle aux rêves, aux jeux, aux enthousiasmes et aux dégoûts du petit garçon qu’il avait été. Cet esprit d’enfance, quand il est préservé chez un adulte qui a su créer un monde à partir de lui, exerce toujours une immense fascination : voyez Tolkien ! Et plus encore à une époque comme la nôtre où, si la puérilité abonde, l’esprit d’enfance s’est fait si rare. Et puis, alors que le roman français est si souvent engoncé dans un réalisme sinistre, l’œuvre de Raspail a l’immense mérite de faire souffler le grand vent de l’imaginaire, du rêve, des légendes immémorielles et des épopées fondatrices. » Il poursuit en disant que chacun de vos lecteurs a pu « puiser dans son imaginaire des leçons de courage, de dignité, de hauteur, de noblesse, y apprendre à se tenir droit et à rendre témoignage à la vérité au milieu des pires désastres. » Vous avez bien connu l’éditeur Christophe Parry, qui nous fait partager notamment un souvenir professionnel : « Nous travaillions dans son bureau – au milieu des livres, des mappemondes, des maquettes de bateaux, des fanions scouts et patagons, sous le regard de ses soldats de plomb vendéens qui partaient en procession bannières au vent – à l’édition d’une partie de ses œuvres dans la collection Bouquins (Là-bas, au loin, si loin…) où je travaillais alors. Je voulais pouvoir ajouter aux titres choisis pour figurer dans le volume un texte inédit, de quoi surprendre même ses lecteurs les plus anciens et les plus fidèles. Mais d’inédit, m’a-t-il répondu, catégorique, foin ! » Et pourtant… Vous avez fait l’honneur à Christophe Parry d’être le premier éditeur de Miséricorde, un livre qui « restera pour moi un ouvrage à part, une de mes plus grandes émotions d’éditeur… ». Quelle fierté pour ce monsieur, ému de parler de vous dans le monde parisien de l’édition : « Jean Raspail a toujours occupé une place à part dans le milieu de l’édition, une place que n’explique pas seule l’imposante liste de ses œuvres – depuis Terre de feu Alaska, en 1952 – ou de ses prix littéraires – le premier en 1966, pour Secouons le cocotier ; le plus important peut-être en 2003, le grand prix de littérature de l’Académie française pour l’ensemble de son œuvre ; celui sans doute dont il était le plus fier en 1997, le prix T.S. Eliot Award de Chicago pour Le Camp des Saints.

    (A suivre)

  • Frédéric Rouvillois : « La politesse est une vertu nécessaire dans notre monde nombriliste »

     

    Par Alexis Feertchak

     
    A l'occasion de la sortie de son Dictionnaire nostalgique de la politesse, Frédéric Rouvillois a accordé un long entretien à Alexis Feertchak pour FigaroVox [18.11]. Historien du savoir-vivre, il y montre que la politesse est une affaire politique qui permet à la société de tenir debout. Lafautearousseau a déjà évoqué [Cf. ci-dessous] la parution du  Dictionnaire nostalgique de la politesse et dit l'attention qu'il convient d'accorder aux travaux de Frédéric Rouvillois « qui, pierre à pierre, construit une œuvre.  Une œuvre diverse et originale, toujours en lien avec le fond de notre civilisation, nos racines nationales et notre tradition monarchique. Une œuvre qui compte désormais dans notre famille de pensée, l'actualise et la fortifie ».   Lafautearousseau 
     

    Pourquoi avoir ainsi intitulé votre ouvrage ? Y a-t-il des raisons d'être nostalgique en matière de politesse ?

     

    Il se trouve que dans la politesse elle-même, il y a quelque chose qui relève nécessairement de la nostalgie parce que celle-ci nous renvoie à des us et des coutumes qui sont ceux de notre enfance, de notre jeunesse, certains qui se sont accentués, d'autres qui ont été effacés par le temps. Parler de politesse, c'est aussi parler de soi, de ses parents, de ses grands-parents, de toute une tradition qui se trouve derrière nous et d'où nous viennent nos codes de politesse. Il y a cette forme de douceur et de tendresse dans la politesse qui me semblait renvoyer à la nostalgie. C'est l'aspect le plus personnel que j'ai essayé d'instiller dans ce Dictionnaire nostalgique.

    Votre dictionnaire est aussi un livre d'histoire et de géographie. Vous évoquez la Chine impériale, l'Allemagne, les pays arabes. En montrant combien les règles de la politesse ont évolué et sont « la mesure du temps perdu », vous restez dans la nostalgie sans jamais basculer dans le désespoir du « c'était mieux avant » ...

    Le désespoir est le contraire de la nostalgie. Il y a inscrit dans la nostalgie l'idée d'un retour ou de retrouvailles, ce que ne permet pas le désespoir. Être désespéré de l'homme, c'est ne pas voir qu'il a toujours reproduit les mêmes merveilles et les mêmes crimes, les mêmes sottises et les mêmes choses admirables. L'homme poli de l'époque d'Aristote, de Cicéron ou de Saint-Augustin ressemble au fond à l'homme poli de l'époque de Louis XV ou à l'homme poli de l'époque de François Hollande. La géographie et l'histoire nous enseignent le caractère à la fois éternel et universel de la politesse, la permanence de sa nécessité, même si ses formes évoluent. Alors, elle peut être plus ou moins sophistiquée, chatoyante, complexe, byzantine, sincère, mais elle est toujours là. Comme le langage, elle est un des éléments fondamentaux des rapports sociaux, un élément sans lequel ceux-ci seraient assez rapidement condamnés à dérailler.

    Et aujourd'hui, comment notre époque regarde-t-elle la politesse ?

    La politesse connaît des hauts et des bas, mais il faut constater que l'on est plutôt dans un haut relativement à la période des années 1960 ou 1970 quand celle-ci était considérée comme ringarde, archaïque, périmée, bourgeoise, bref, réservée aux lecteurs du Figaro (rires…). Les choses ont changé positivement à partir de la fin des années 1980 et du début des années 1990. On a assisté à une espèce de renversement, qui est lié à mon sens à l'émergence de l'univers de la crise. Il y a sans doute un rapport entre la crise économique et sociale, la montée du chômage, le sentiment que la vie devient plus difficile, le sentiment que l'on a quitté les Trente glorieuses et la prise de conscience de l'utilité de la politesse. Quand tout va bien, la politesse est juste la cerise sur le gâteau. Quand les choses deviennent plus difficiles, elle reprend toute sa force et son utilité s'impose. Les gestes quotidiens de la politesse deviennent le liant de ce fameux vivre ensemble.

    La politesse est-elle donc une affaire politique ?

    Il y a d'abord une proximité dans les mots de politesse et de politique qui paraît évidente en français et dans d'autres langues. Dans les deux cas, il y a une racine qui apparaît commune - même si en fait ce n'est pas vrai - qui est celle de polis, la cité en grec, qui signifie plus largement la société, le fait d'être ensemble, d'être en relation avec autrui. Il semblerait que l'étymologie réelle de politesse viendrait de « pulizia » qui veut dire la propreté en italien. Pour autant, je suis très amateur des fausses étymologies. En l'espèce, la proximité entre politesse, politique et polissage dit beaucoup de l'objectif de la politesse, qui est précisément de fluidifier les relations au sein de la société. En polissant les rapports sociaux, elle permet qu'il y ait le moins possible de rugosité à l'intérieur de la société. Sans elle, la polis risque de basculer dans un rapport de violence verbale voire physique.

    Que répondre à ceux qui vous diront que les règles bourgeoises de la politesse sont un éloge de l'hypocrisie, qu'elles sont une sorte de paravent de l'ordre établi ?

    Mais, déjà, un paravent, ce n'est pas rien ! Ce n'est pas intrinsèquement mauvais. Certes, la politesse est effectivement une forme d'hypocrisie, mais il s'agit - si je puis le dire ainsi - d'une forme d'hypocrisie vertueuse. Ce n'est pas nouveau et nous en avons toujours eu conscience. Molière nous a tout appris sur la nature humaine dans le Misanthrope. Il nous décrit bien les limites de la politesse, de la bienséance et du savoir-vivre quand ceux-ci tombent trop évidemment dans l'hypocrisie, mais il montre également que si nous voulons être comme Alceste dans la transparence totale, nous finirons seul, loin des autres, y compris dans notre vie amoureuse. Cette hypocrisie vertueuse permet tout simplement de mettre un peu d'huile dans les rouages sociaux. Il faut savoir ne pas tout dire, sinon c'est la guerre.

    Pour qu'une société tienne debout, faut-il que ses membres partagent une certaine ressemblance dans les codes de politesse qu'ils adoptent ? En particulier, dans le cadre d'un projet politique multiculturaliste, quand les codes de politesse des différentes communautés sont extrêmement différents et sources de possibles incompréhensions, la politesse n'est-elle pas une gageure supplémentaire ?

    Vous avez certainement raison. À partir du moment où la politesse est un moyen de vivre ensemble, il y a un risque d'incompréhension des différents systèmes de politesse qui pourraient cohabiter entre eux. Si l'on a des communautés distinctes les unes des autres, qu'il existe des codes de politesse dans une communauté qui sont tout à fait dissemblables de ceux d'une autre communauté qui vit à côté, cela signifie que nous aurions un vivre ensemble à l'intérieur des communautés, mais pas entre elles. Ceci peut poser problème pour des choses extrêmement basiques. Le fait de cracher dans la rue a longtemps été considéré comme tout à fait normal, y compris en Occident. Mais, dans nos pays, cette pratique ne l'est plus depuis belle lurette alors qu'elle reste tout à fait admise dans d'autres systèmes de politesse. Pour que la politesse se constitue comme un liant au sein de la société, il faut que celle-ci soit relativement homogène ou qu'il existe de forts rapports hiérarchiques. Au 18e siècle, il n'y avait pas un seul système de politesse. Il y avait une politesse de la ville et une politesse des champs. Mais en définitive, elles n'avaient pas tellement l'occasion de se rencontrer. Les risques de friction n'étaient pas considérables. À la campagne, on se moquait éventuellement du noble qui se comportait comme à la Cour. De même, à la ville, on se moquait du paysan qui arrivait avec ses gros sabots. Dans une société urbaine comme la nôtre, où les communautés cohabitent entre elles, le risque me semble beaucoup plus grand.

    Votre dictionnaire permet de se rendre compte que les règles de politesse sont extrêmement marquées par l'altérité des sexes et la différence des âges. Avec la rupture de mai 68, la théorie du genre, le jeunisme, ces nouvelles tendances de fond n'ont-elles pas tendance à fragiliser la politesse telle qu'on la connaissait jusque-là ?

    Je dirais qu'elles ont tendance à la rendre plus compliquée et plus incertaine. Les nouveaux surgeons du féminisme radical pour lesquels la différence des sexes est purement culturelle nous expliquent que la femme est un homme comme les autres et qu'il n'y a pas lieu de la traiter autrement. En même temps, d'autres femmes considèrent dans le métro qu'il n'est pas normal que les hommes ne cèdent pas leur place aux dames. Au fond, ce discours féministe est-il vraiment une tendance lourde en dehors de certaines élites autoproclamées et de microcosmes présents dans certains centres urbains? Je ne le crois pas. Pour la plupart d'entre nous, la différence des sexes qui fait que la femme est une femme, que l'homme est un homme, subsiste. Le plus souvent d'ailleurs, la femme est assez contente qu'on lui reconnaisse un certain nombre de privilèges galants, même si l'anthropologie inégalitaire qui se développe au 19e siècle et qui consacrait cette galanterie bourgeoise n'existe plus.

    Vous parlez aussi du culte de la performance, de la vitesse, de la rationalisation… Un tel monde permet-il d'être poli ?

    C'est le problème principal qui se pose à nous aujourd'hui. Quand je pense en particulier à ce qu'a pu écrire Françoise Mélonio sur Tocqueville et la manière dont la politesse pouvait se pratiquer aux États-Unis, je me dis que la question est moins celle du rapport entre la politesse et la démocratie que celui qui s'établit entre la politesse et la modernité technicienne. Ce monde tous azimuts fait que nous n'avons plus le temps de rien, sauf de gagner de l'argent ou de gagner en efficacité. Or, la politesse est par définition quelque chose de gratuit, ce qui est incompatible avec l'idée de performance, d'efficacité et de productivité.

    La politesse est-elle vraiment un don gratuit ? N'existe-t-il pas une forme de contre-don, même implicite ?

    Il y a effectivement un contre-don qui est le remerciement de celui envers qui l'on est poli. Il existe un autre contre-don, plus subtil, qui est simplement le plaisir que l'on éprouve soi-même à tenir la porte à quelqu'un. Mais dans un système où le seul but est d'aller au plus simple, au plus utile et au plus rentable, cette idée de gratuité compensée seulement par le remerciement ou le plaisir d'être poli devient illusoire. La première caractéristique de la politesse est en effet que l'on accepte de donner du temps à autrui. Dans la civilisation pressée de Paul Morand, le temps est la chose au monde la moins bien partagée. Il y a là une vraie raison d'éprouver de la nostalgie pour la politesse qui prenait le temps de s'exprimer. Les 18e et 19e sont des siècles où les gens avaient le temps de déposer des cartes de visite, d'écrire de longues lettres terminées par des formules de politesse plus alambiquées mais aussi plus belles les unes que les autres. Cette époque-là n'est plus. Le fait d'avoir commencé mon dictionnaire nostalgique par le mot abréviation est au fond assez significatif de ce mouvement. En même temps, je remarque que revient en force l'idée que la lenteur est quelque chose d'important et qu'il y a des « limites » aux choses - pour reprendre le titre d'une jeune revue que j'aime beaucoup. Ce sont des valeurs qui sont intrinsèquement bonnes et qu'on peut essayer de retrouver. Ce sont des éléments qui font que, encore une fois, politesse pas morte !

    Le narcissisme est-il l'autre ennemi d'une politesse qui repose d'abord sur la modestie ?

    Est poli celui qui ne se met pas systématiquement en avant, celui qui ne veut pas faire son malin, celui qui est fréquemment dans l'understatement. Se prendre pour l'illustre Gaudissart de Balzac, c'est un peu le contraire de la politesse. Je remarque que, de nos jours, la vie n'est plus qu'un immense entretien d'embauche ! Voilà pourquoi, dans notre monde prosaïque et nombriliste, obsédé par l'utilité et par la vitesse, la politesse est plus que jamais nécessaire. Elle demeure l'une de ces petites vertus qui permettent de tenir debout.

    Si vous aviez un geste de politesse auquel vous teniez particulièrement, lequel serait-ce ?

    Le baisemain m'amuse beaucoup parce qu'il a volontairement un côté un peu archaïque, une illusion rétrospective qui fait que l'on croit que c'est très ancien alors qu'en réalité, la généralisation de sa pratique ne remonte qu'au début du XXe siècle seulement. Il y a une sorte d'incongruité poétique de ce geste de déférence qui m'amuse beaucoup et que l'on perçoit aussi dans la manière dont il est ressenti par la personne qui le reçoit. En matière de baisemain comme souvent quand la politesse est en jeu, l'unique certitude est que le tact doit l'emporter sur la règle et l'esprit sur la lettre. 

    Alexis Feertchak

    Dictionnaire nostalgique de la politesse, de Frédéric Rouvillois, illustré par Emmanuel Pierre, Flammarion, 420 p., 25 C. 

    Frédéric Rouvillois est écrivain et professeur agrégé de Droit public à l'Université Paris-Descartes, spécialiste du droit de l'État et d'histoire politique. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment publié Crime et Utopie, une nouvelle enquête sur le nazisme (éd. Flammarion, 2014) ; Être (ou ne pas être) républicain (éd. Cerf, 2015) et dernièrement La Clameur de la Terre. Les leçons politiques du Pape François (éd. Jean-Cyrille Godefroy, 2016).     

    Lire aussi dans
  • Notre avant-guerre ?

    La Chine investit près de 200 milliards de dollars/an pour son armée

     

    Ce que nous écrivions il y a 6 mois (19.09.2017) sur cette sorte d'atmosphère d'avant-guerre qui s'étend sur le monde, nous n'avons aucune raison de le démentir... Il semble au contraire que grandit une certaine prise de conscience dans les diverses opinions de l'aggravation des tensions et de la dangerosité du monde. Comme si ce n'était pas suffisant, et comme ce fut le cas dans les années 30 du siècle dernier, les va-t-guerre sont bruyants. Tel François Hollande tout récemment qui plaide pour une intervention française en Syrie. Faudrait-il que nous bombardions Damas avec les Américains, et seuls au besoin ? Cette folie est prônée ici et là. Les gens sages optent pour la paix.   LFAR 

    Publié le 19 septembre 2017 - Actualisé le 19 mars 2018

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    Périodiquement, il faudrait relire Giraudoux, esprit sage et subtil, bienveillant et souriant aux misères des hommes et des peuples, à leurs insuffisances et à ces fatalités qui, à intervalles réguliers, les conduisent dans de terribles malheurs. Par exemple les guerres modernes. Giraudoux en savait quelque chose, qui en avait vécu deux. Mondiales, pour la première fois. Mais on ne lit plus Giraudoux, on l'a oublié ou presque, on ne joue plus son théâtre. A notre société il manque la culture et au théâtre un Jouvet, qui avait fait de Giraudoux l'auteur dramatique de sa vie. 

    Ce qui nous a rappelé Giraudoux ces temps derniers, ce sont les prodromes d'une guerre, qui montent de l'actualité avec leur lot de ridicules, de dérision et de sourde inquiétude. C'est ce dont Giraudoux a superbement traité dans La guerre de Troie n'aura pas lieu. Et qui finalement aura lieu comme chacun sait. 

    Entre 1870 et 1914, on avait déjà cru une nouvelle guerre impossible. On pensait que le perfectionnement des armes la rendait trop meurtrière pour qu'elle fût tentée. On le croyait encore le 2 août 1914. Mais la guerre éclata quand-même le 3. Entre les deux conflits mondiaux on recommença : la tragédie avait été trop terrible entre 1914 et 1918, elle avait fait un trop grand nombre de morts - autour de 20 millions - pour qu'une guerre pût encore se produire. Et aussi on avait créé la Société des Nations, la SDN, ancêtre de notre ONU, pour, de toute façon, l'empêcher. Dérisoire illusion ! Hubert Védrine l'a fort bien dit : les institutions internationales ne sont que des lieux de rencontre. 

    Les grands conflits sont en général précédés de guerres dites régionales. La guerre d'Espagne, où les armées européennes, sauf la nôtre, s'étaient essayées, sur terre et dans le ciel, s'est terminée le 1er avril 1939 ; la Seconde Guerre mondiale éclata le 1er septembre. Nous avons aujourd'hui la guerre de Syrie, dont Eric Zemmour a dit - peut-être avec raison - qu'elle est notre guerre d'Espagne. Mauvais présage … Les aviations russe, américaine et accessoirement française, se croisent dans le ciel syrien, au risque, d'ailleurs, de s'y affronter. Des militaires de mêmes nationalités s'affairent sur son sol.  

    Précèdent aussi les conflits majeurs, ces rencontres entre « grands » où l'on fait assaut de pacifisme et de bons sentiments. Giraudoux, toujours, a restitué cette dramaturgie singulière dans La Guerre de Troie n'aura pas lieu, avec une infinie délicatesse et une lucidité amusée. En 1938, il y avait eu Munich. Nous avons les G7, les G 20, et les conférences au « format Normandie ». Trump, Poutine et Xi Jinping se sont rencontrés à Hambourg en 2017 ; les membres, plus chanceux, du G7 se sont offerts Taormine comme jadis on se retrouvait à Locarno. 

    La politique des « sanctions » fait aussi partie de la panoplie des avant-guerres. Comme il y eut, autour de 1935-1937, les sanctions contre l'Italie, aux funestes conséquences, nous avons les sanctions américaines contre Cuba et les sanctions, d'ailleurs réciproques, des « démocraties » contre la Russie, ou contre l'Iran et, aujourd'hui, les sanctions votées à l'ONU, contre la Corée du Nord. 

    Ajoutons encore à la panoplie des avant-guerre la prolifération des régimes autoritaires. Nous les avons, à Moscou, à Pékin, à Washington et, en un sens, à Paris qui a son Jupiter ... 

    C'est maintenant dans le Pacifique que semble s'être déplacée la perspective de grands affrontements. Loin de notre Europe, et c'est tant mieux. Les missiles de Pyongyang survolent à intervalles rapprochés le Pacifique et le Japon lui-même, qui d'ailleurs, avait occupé jadis la Corée. Elle ne l'a pas oublié. Les 160 000 Américains de l'île de Guam vivent dans la peur qu’un missile nord-coréen leur tombe dessus. Mais chacun sait que derrière la Corée du Nord il y a l'immense Chine et derrière la Corée du Sud et le Japon, les Etats-Unis. Contenue, pour un temps dont on ne peut dire combien il durera, par des motivations commerciales et financières, la rivalité sino-américaine n'en est pas moins un phénomène grandissant, derrière les sourires et les poignées de main. 

    Ces motivations pacifico-pragmatiques, toutefois, n’empêchent pas la course aux armements, dont on croit qu'on ne se servira jamais, comme on avait pensé jadis que la guerre de Troie n'aurait pas lieu. Ni celle de 14-18. Ni celle de 39-45 ! La course aux armements caractérise aussi les avant-guerres et nous conseillerons aux sceptiques de considérer l’ampleur et l’accroissement, étonnants pour les optimistes, des budgets militaires des grandes puissances d’aujourd’hui : les 622 milliards de dollars américains, que Trump vient de décider d’augmenter de 7% ; les presque 200 milliards de dollars chinois ; le programme militaire indien, en passe de rejoindre la Chine sur ce terrain ; sans compter l’éventuel réarmement du Japon, d’ailleurs déjà entamé. Que pèsent, en comparaison, les 44 milliards français et les 48 milliards russes ? 

    Justement, si le pragmatisme devait être abandonné, si un conflit majeur venait à éclater un jour ou l’autre dans les régions du Pacifique que nous avons évoquées, il ne faudrait pas dénier à l’Europe, qui s’est si longtemps épuisée à se battre chez elle, notamment la France, la chance de se trouver, pour une fois fort éloignées du théâtre du conflit, ni, nonobstant toutes alliances,  le droit de s’en tenir soigneusement à l’écart. Chacun sait que la guerre de Troie n’aura pas lieu. Mais si elle avait lieu tout de même ? Nous devrions dire comme Louis XV et rester sur le mont Pagnotte.  • 

     Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien ci-dessous

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    En quinze secondes, Guillaume Bigot dit l'essentiel sur la "candidature Macron" :

    "Rien sur le bilan, rien sur la stratégie… Le problème, c’est le vide intersidéral de l’argumentaire chez Macron..."

    https://twitter.com/Bovsjo/status/1503341933980180481?s=20&t=7XspceptJoeuLUnJJjsQjw

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    1. Éric Zemmour n'a pas "loupé" Macron, non plus :

    "Dans son mot de conclusion, Macron n’a pas prononcé UNE seule fois le mot France. Notre différence est claire : je me bats pour que la France reste la France. Il se bat pour rester à son poste..."

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    2. En 34 secondes, la preuve que Pécresse/Détresse est aussi une sacrée menteuse de chez menteuse...

    https://twitter.com/DamienRieu/status/1503508113596592130?s=20&t=7XspceptJoeuLUnJJjsQjw

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    De toutes les façons, mentir comme le fait Pécresse/Détresse, ici, est particulièrement stupide puisque, pour une fois, elle dit quelque chose de raisonnable : oui, il faut aider et accueillir les réfugiés ukrainiens (femmes, enfants et personnes âgées), mais le mieux est d'aider les pays limitrophes (Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie) car ces réfugiés ne veulent pas quitter leur pays, mais y rentrer le plus vite possible, et il vaut donc mieux les accueillir au plus près de chez eux...

     

    3. "Affaire d'Ukraine" :

    • rappeler sans cesse que tout nous désigne la Russie comme amie, soeur et alliée (européenne et chrétienne) pour faire contre-poids aux deux hégémonismes de la Chine et des USA, et aussi pour résister à la troisième tentative d'invasion de l'Europe par l'Islam conquérant (après celle de 711, par Gibraltar, et celle de 1453, par Constantinople)...

    • condamner le rejet constant de la Russie depuis la chute de l'Empire du mal : politique (?) insensée et malfaisante menée par la Maison blanche, son bras armé l'Otan, et rendue possible par la vassalisation acceptée des européens depuis 45, puis des Français (à qui elle a été imposée par Sarkozy, qui nous a fait rejoindre le commandement intégré de l'Otan, duquel de Gaulle nous avait fait sortir). Ce rejet fou et constant (comme pour Mussolini avant la Seconde guerre mondiale) a fini par produire son effet : Moscou s'est rapproché de Pékin, la Maison blanche est "chez elle" en Europe, qui perd sur tous les tableaux...

    • regretter que cette erreur stratégique des européens et du Système français ait fait retomber Poutine dans ses origines staliniennes, et qu'il redevienne de plus en plus ce qu'il était "avant", renouant avec les sinistres stratégies et pratiques d'un KGB et d'un terrorisme d'état dont on pouvait penser que la grande et sainte Russie s'était enfin libérée. Malheureusement, Poutine est retombé dans le fossé du mauvais "côté de la force", mais ce sont les USA malfaisants, les "démocraties" (!) européennes et un Système français sans politique extérieure qui l'y ont poussé...

    • enfin, regretter et condamner l'action d'une armée russe qui se met à ressembler de plus en plus à celle des sinistres et monstrueuses Colonnes infernales de la non moins sinistre Convention, en 1794 : "Anéantissement de tous les biens… la Vendée doit être un cimetière national... Extermination totale des habitants…". Sans toutefois tomber dans le dénigrement général de la Russie ni du peuple russe, de sa Culture, de sa Civilisation...

    Matthieu Bock-Côté a donc mille fois raison de nous mettre en garde, et de critiquer les Tartufes :

    "Après chaque attentat, le premier réflexe des humanistes est de crier "Pas d'amalgame !". Mais aujourd'hui les mêmes souhaitent censurer tous les artistes russes. Où est le "Pas d'amalgame" ?" 

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    4. De Jean-Christophe Buisson :

    "Excellente @valerietoranian dans @Revuedes2Mondes
    avec 1 question essentielle : "Une plus grande fermeté de l'Occident lors de l'invasion de l'#Artsakh #HautKarabakh en 2020 aurait-elle fait hésiter #Poutine avant de se lancer dans l'aventure ukrainienne ?"

    Ce que Poutine a appris de la dernière guerre arménienne, par Valérie Toranian :

    https://www.revuedesdeuxmondes.fr/poutine-ukraine-armenie/

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    5. Dans quel état le Système a-t-il mis l'Hôpital,  ce Système qui a gaspillé des dizaines de milliards dans des "plans banlieues" qui n'ont strictement servi à rien !...

    https://www.huffingtonpost.fr/entry/je-suis-medecin-urgentiste-et-le-dis-aux-nom-de-la-profession-nous-ne-pouvons-plus-faire-face-blog_fr_6228b8e8e4b004e4e3890a6d

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    6. L'imbécile naïveté sans nom de la croyance en "le couple franco-allemand" : Berlin nous trompe avec Biden, mais "Les Princes des nuées" (c'est le titre d'un ouvrage de Maurras) continuent de parler de ce fameux "couple", qui n'a jamais existé ailleurs que dans leurs cerveaux enténébrées de ces "nuées", dont parle Maurras. L'Allemagne proche d'officialiser l'achat de 35 avions de combat F-35 américains...

    https://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/l-allemagne-compte-acheter-jusqu-a-35-avions-de-combat-f-35-americains_2169744.html

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    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui avec l'article de Philippe Bilger (dans Causeur), qui a été littéralement conquis par Marion Maréchal. Invitée de RTL suite à son ralliement à Éric Zemmour, Marion Maréchal est apparue complètement libérée. Elle a mis en difficulté les journalistes qui l’asticotaient sur le thème du "grand remplacement", alors qu’ils n’avaient pas lu l’ouvrage de Renaud Camus...

    https://www.causeur.fr/marion-marechal-grand-jury-grand-remplacement-226862

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    À DEMAIN !

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  • Russie/Ukraine : la réaction ”à chaud” de Matthieu Bock-Côté, et la nôtre...

    Nous accusons :

    • Jacques Chirac, carpette des États-Unis, d'avoir non seulement "laissé faire" mais aussi d'avoir participé de fait à "l'affaire du Kosovo", en envoyant des troupes au sein de l'Otan; et ainsi de s'être rendu complice de l'agression de la Serbie orthodoxe; de l'interventionnisme pirate des USA au Kosovo, et de la création d'un État mafieux musulman en arrachant une terre chrétienne à nos amis/alliés les Serbes (on rappellera juste que Hashim Thaçi président pantin mis en place par l'administration états-unienne est déféré devant le Tribunal pénal international de La Haye pour crimes de guerre...; et, comme si cela ne suffisait pas, du bombardement de la Serbie...

    • Nicolas Sarkozy, carpette des États-Unis, qui nous a fait ré-intégrer le commandement intégré de l'Otan : folie, qui - de plus est - nous a privé du rôle possible d'arbitre crédible puisque - Poutine a raison sur ce point - comment parler avec un Président (aujourd'hui Macron) qui est juge et partie ?

    • François Hollande de n'avoir pas bougé le petit doigt, de n'avoir rien fait pour tenter de remédier à la situation et d'y faire "revenir" la France, comme si le coeur de l'Europe n'existait pas, ou ne l'intéressait pas...

    • Emmanuel Macron, carpette des États-Unis, dont il est aussi le "petit télégraphiste" aujourd'hui, ayant été l'architecte du pacte de corruption offrant Alstom aux États-Unis, les rendant ainsi propriétaires des turbines de nos sous-marins nucléaires; Emmanuel Macron, donc, d'avoir avalisé ces décisions aberrantes prises -certes - avant lui, et dont il n'est pas directement responsable, mais qui le devient puisque, président, il n'a rien fait pour nous sortir de ce guêpier de l'Otan en Europe. Poutine avait prévenu, lors de l'affaire lamentable du Kosovo : cela leur reviendra à la figure - dit-il en substance - comme un boomerang. Nous y sommes...

    • Et nous accusons enfin, et surtout, le Système et la République idéologique, qui n'ont pas de politique étrangère, et qui donc ne peuvent pas servir les intérêts du Peuple français et du Pays; qui nous ont inféodé doublement aux USA - la Maison blanche a toujours "joué" contre la France, depuis le calamiteux Traité de Versailles - et à la fiction techno-bureaucratique européenne.

    Amie et alliée de la Russie, notre soeur européenne et chrétienne, la France aurait pu jouer un rôle de conseiller envers Poutine, voire même réussir à empêcher la Russie de faire telle ou telle chose. Et cette alliance aurait fait contre-poids aux deux super puissances (Chine et États-Unis) en même temps qu'elle nous aurait rendu plus fort (nous, la France et l'Europe) face à l'invasion musulmane.

    Aujourd'hui, nous voilà distraits, par une sorte de "guerre d'un autre âge", des vrais dangers mortels qui nous menacent : hégémonisme Chinois, Islamisme conquérant. Et voilà que Poutine, stupidement poussé dans les bras de la Chine par la faute d'une non-politique étrangère de la France et de l'Europe, tombe dans ce que l'on pourrait appeler "le côté obscur de sa force".

    Nous approuvons l'action de Poutine en Syrie, à laquelle il a évité de devenir un nouvel Irak ou une nouvelle Lybie, comme nous approuvons sa politique sérieuse contre le terrorisme et l'islamisme, qu'il a su mettre au pas. Mais, comme une pièce de monnaie, Poutine a deux faces : la positive - que l'on vient d'évoquer trop rapidement sans doute - et celle que l'on aurait pu éviter de voir ré-apparaître, si l'on avait été ses amis et ses alliés, au lieu d'être les caniches des USA et de l'Otan : Poutine fut formé dans et par le KGB, aux temps de la sinistre URSS. Ses vieux démons, dans la mesure où on l'exclut follement de notre alliance, amitié, fréquentation, l'obligent, en quelque sorte, à se recentrer sur ses mauvais côtés hérités de la nostalgie certaine de l'ex URSS. La République idéologique fait avec Poutine exactement ce qu'elle a fait avec Mussolini avant la Seconde Guerre mondiale : par idéologie, alors, le Système a refusé de s'allier avec lui, qui ne demandait que cela (il a arrêté une première fois Hitler en mobilisant ses troupes sur le Brenner...) et l'a poussé dans les bras d'Hitler. Bravo !

    Re-belotte, aujourd'hui : celui que tout nous désigne comme ami et allié contre la Chine et l'Islamisme, la République idéologique a réussi à le jeter dans les bras de la Chine et à le faire retomber dans des actes d'un autre âge. Re-bravo !

    Tout cela, parce que la France n'est pas indépendante : l'État français, s'il est républicain idéologique, n'est pas libre. Il est soumis, il "appartient", soit aux Partis, soit à l'Argent, soit à l'étranger, soit à toute sorte de groupe de pression... Il faut "séquestrer" l'État, comme le disait Renan; ou encore le "libérer", comme le disait Maurras; le "Reprendre", comme le disait Boutang ou "nationaliser l'État, par la Royauté"... comme le disait Léon Daudet.

    Nous sommes "désarmés", dit Bock-Côté ? Oui, certes, mais : par qui et par quoi ? Par le système, qui a matériellement et spirituellement conduit la décadence de notre pays, première puissance du monde au moment où la Révolution - dans laquelle il trouve son fondement idéologique - a éclaté. Et s'il faut lire Raymond Aron, comme le dit Bock-Côté, parce que "on y trouvera quelques leçons", il faut lire également Bainville et Maurras : on y trouvera, aussi, quelques leçons...

    Bref, il nous faut une révolution, et cette révolution ne peut être que royale...

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  • Maître du monde ?

     

    Par Hilaire de Crémiers

     

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    Il serait temps de sortir des rêves conceptualisés par des théories fumeuses pour voir la réalité en face. Oui, le monde change mais pas comme on le prétend. 

    Donald Trump est-il le maître du monde ? Une sorte de fou narcissique tel que le dépeint la presse occidentale, qui se livre à des impulsions sans cohérence et qui risque de faire exploser la planète ? Cette explication simple, et sans doute trop simpliste, ne rend pas compte, sinon du personnage, du moins de son action. L’observateur attentif et qui tient compte de ce qu’il dit et de ce qu’il fait, ne peut que constater que l’homme ne cherche pas, mais absolument pas, à être le maître du monde. À la vérité, il s’en moque, il l’a assez proclamé. Il a même affirmé le contraire. America first, l’Amérique d’abord, c’est son unique ligne de conduite ; et le reste est traité en conséquence . Les fortes personnalités qu’il a choisies et qui forment son entourage, agissent dans la même perspective. Aucune idéologie. Des choix pratico-pratiques assaisonnés de chantages, tels qu’en fait un patron d’affaires, et toujours aux limites de l’inconvenance. C’est pourquoi on s’acharne sur sa vie privée pour le faire tomber.

    Trump veut et fait

    Pour chaque dossier, il sait ce qu’il veut…et il l’obtient. Du moins, jusqu’à présent. Il dit, il fait et, pour le moment, il gagne….avec des risques qui peuvent être terribles mais qui sont toujours calculés.

    Pour la Corée du Nord, quelle que soit la rencontre du 12 juin, il est impossible de nier que par ses agitations il a fait bouger les lignes, plus que tous ses prédécesseurs qui les ont plutôt figées. C’est son pays qui en tirera profit à tout point de vue. La Chine traite : elle accepte finalement les conditions imposées par les États-Unis, pour compenser le déficit de la balance commerciale. Elle tient, certes, la dette américaine, en partie, mais cette dette la tient pareillement. Canada et Mexique devront suivre ; leurs ripostes n’auront pas d’effets véritables.

    Quant à l’Europe, elle n’a pas connu de moratoire à l’augmentation des droits de douane ; il est vrai que pour le moment – et pour ce premier essai, car il y aura des suites – c’est de peu de conséquence, mais la Commission européenne en est à imaginer quelques mesures de rétorsion sur des produits de luxe ou des produits alimentaires ciblés, de peu de conséquence aussi. Cependant l’Europe a tout à craindre, du coup, de la surproduction chinoise et mondiale en acier et en aluminium qui cherchera à s’écouler sur les pays sans défense.

    Emmanuel Macron en a appelé à l’OMC en dénonçant une illégalité internationale dont Trump « se fiche » complètement. Ce sera l’OMC qui sera obligée de réviser ses règles pour donner satisfaction à Trump qui ne veut plus voir son pays pillé par les Chinois – entre autres sur les brevets –, envahi par les produits étrangers, déstructuré par une concurrence sauvage. Qui ne lui donnerait raison ? Son action ne tend qu’à restituer tous les atouts aux États-Unis. Sa politique budgétaire, économique et commerciale a relancé avec vigueur la croissance américaine ; il n’y a pas de chômage aux USA et il est le maître du dollar, de sa monnaie qui est encore la monnaie du monde – et donc, comme disait l’autre, le problème des autres – et ce par quoi il le tient dans son étreinte. Éternelle Amérique ! Rien ne change depuis 50 ans !

    Le maître des USA

    Et donc Trump, par le moyen du dollar, dicte sa politique au Moyen-Orient. Son but est de coincer l’Iran, de forcer la République islamique à se désengager des pourtours d’Israël et de la péninsule arabique ; il n’est pas le maître du monde, mais il est le maître des sanctions. Et l’Europe et la France et l’Allemagne seront obligées de se courber devant sa décision. Peugeot, Total se retirent d’Iran. Que s’imagine Macron ? Trump s’est laissé caresser par le président français mais, en tant que président de l’Amérique, il ricanait intérieurement : il n’a pas changé sa politique d’un iota. Ce qu’il veut, c’est précisément désengager les forces américaines du Moyen-Orient et n’agir que par les ressorts dont il est sûr. Il ne veut plus de dépenses qu’il juge inutiles afin de renforcer, au contraire, les dépenses qu’il sait demain être utiles à la puissance de son pays. America first ! Ce comportement est peut-être idiot au jugement de Macron, mais il est à peu près sûr que Trump, en dépit de toutes les attaques dont il est l’objet, a rendu fierté et assurance de prospérité à ses compatriotes de toutes catégories sociales. C’est un gage pour les fameuses élections intermédiaires de l’automne 2018 et qui sait…Car s’il ne se conçoit pas comme le maître d’un monde où il ne songe qu’à faire triompher les intérêts américains, il est encore et incontestablement, en dépit de l’envie, le maître des USA. Ce n’est pas rien, président des États-Unis !

    Macron et l’Europe

    Et Macron ? Lui qui, sans doute, souriait de Trump et de Poutine tant il était sûr de sa vision du monde qu’il croyait supérieure à la leur, évidemment !

    Car il avait, il a encore une vision du monde dont il se croit le penseur et le maître. C’est un projet où il ne conçoit la France que dans l’Europe et dans une Europe de plus en plus européenne et donc intégrée, et cette Europe dans un monde de plus en plus mondialisé et donc uni.

    Tous ses discours portent depuis le début de son quinquennat la marque de cette obsession visionnaire ; ils ont été analysés dans ces colonne, un à un : homélie sur la Pnyx, cours à la Sorbonne, exhortation à Davos ; « nouveau contrat » français de société, « contrat européen », « contrat mondial » ! Ce sont ses mots.

    Et puis voilà que tout change autour de lui. L’Angleterre, contrairement à ce qu’il pense, ne reviendra jamais dans l’Union européenne ; elle en sort définitivement et vraisemblablement à son avantage. Les pays de l’Est font sécession ou pratiquement ; ils sont en conflit avec la Commission européenne dont ils refusent directives, règlements et décisions. La Slovénie vient, elle aussi, de voter « populiste ». L’Autriche prend la tête de l’Union européenne en juillet. L’Italie de Giuseppe Conte, de Matteo Salvini, de Luigi Di Maio est décidée à l’affrontement. Devant le sénat italien, le président du Conseil a défini la nouvelle politique italienne ; il n’y est pas allé de main morte ; il s’est déclaré ouvertement anti-système : « Si le populisme est la capacité d’écouter les besoins du peuple, alors nous nous en revendiquons ». Tout sera remis en cause : les budgets, la zone euro sinon la monnaie unique, les directives qui nuisent aux intérêts nationaux italiens, la politique migratoire européenne dont « le système de Dublin » qui pénalise effroyablement l’Italie et dont elle veut se libérer pour mener comme elle l’entend sa propre politique. Il n’est pas jusqu’à la politique étrangère où l’Italie ne souhaite retrouver son indépendance en annulant, quant à elles, les sanctions contre la Russie. Qui ne lui donnerait raison ?

    L’Allemagne, elle-même, maintenant, doute de l’Europe et pas seulement l’Afd. Merkel recule devant les propositions de Macron ; elle sait fort bien où en est l’opinion allemande. Toutes les contorsions de Macron qui fut le conseiller de Hollande, visent à une plus grande intégration budgétaire et financière pour, au final, davantage répartir les charges et les risques de la dette. Eh bien, l’Allemagne n’en veut pas et si FME il y a, il sera à ses ordres.

    Ce n’est pas seulement le monde qui échappe à Emmauel Macron, c’est bien l’Europe sur laquelle il a tout misé et qui ne répond plus à aucune de ses conceptions, qu’il croyait naïvement progressistes comme les lui avaient enseignées ses professeurs, et qui sont toutes dépassées. Il est probable que ses réformes en France qui chamboulent tout, en perdront leur sens.

    Les élections européennes de 2019 où il pense rebondir à la manière de la présidentielle française de 2017, seront un enjeu crucial. Il le sait. Mais la volonté ne suffit pas. C’est d’abord un jugement politique droit dont l’homme d’État doit être doté.     

    Hilaire de Crémiers

  • Marion Maréchal-Le Pen « un peu saoulée par les valeurs de la République »

    Orange avec AFP, publié le 27 avril 2016

     

    Voici ce que l'on pouvait lire hier [27.04] à la rubrique Actualités du portail Orange, repris, d'ailleurs, sur de nombreux autres sites et médias. Outre leur intérêt propre, ces propos de Marion Maréchal-Le Pen confirment sa participation - dans le camp républicain - au colloque d'Action Française « Je suis royaliste, pourquoi pas vous » du samedi 7 mai, à Paris. (Voir nos annonces, par ailleurs).  LFAR

     

    La députée FN du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen a de nouveau pris ses distances avec la "République" française. Elle a déclaré mercredi 27 avril sur iTELE appartenir à "une génération un peu saoulée par les valeurs de la République". Elle était interrogée sur des propos où elle disait ne pas "comprendre cette obsession pour la République".

    Je les "assume totalement, je suis d'une génération un peu saoulée par les valeurs de la République qu'on nous sert en permanence et dont on ne sait pas ce qu'elles recouvrent, ce qui évite d'aller sur le fond des idées", a critiqué la benjamine du Palais Bourbon, âgée de 26 ans.

    On dit 'valeurs de la République' et on exclut du pseudo-champ républicain" le Front national, a-t-elle regretté.

    - "La France a commencé avant la République" -

    Dans le trimestriel politique Charles en juin 2015, elle avait dit: "La France n'est pas que la République (...). C'est un régime politique (...). Je ne comprends pas cette obsession pour la République. Pour moi, la République ne prime pas sur la France", avait-elle dit. "Tout ce que je dis, c'est que je défends la Ve République, c'est un système auquel je suis attaché, mais la Ve République, c'est un régime politique, la France c'est mon pays, je ne confonds pas tout à fait les deux. La France a commencé avant la République", a-t-elle précisé mercredi. "J'invite nos dirigeants à dire ce que sont les valeurs de la République" a-t-elle poursuivi.

    Marion Maréchal-Le Pen était initialement interrogée sur sa participation prochaine à un colloque de l'Action française, un mouvement royaliste, le 7 mai. "C'est un débat entre républicains et royalistes, et je suis dans le camp républicain. J'aime assez le débat d'idées, même si ce n'est pas un débat brûlant aujourd'hui en France", a-t-elle reconnu en souriant. 

  • Où est passée la République ?

    Sur le site de l'Action française :
     
     
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    Après qu’un délinquant franco-algérien de 17 ans a été abattu par un policier à Nanterre, une série d’émeutes touche depuis plusieurs nuits de nombreuses villes françaises. Alimentée par des personnalités politiques et médiatiques plus soucieuses de leur image auprès de ces populations que d’apaiser une situation intolérable, la crise n’est pas sans rappeler celle de 2005, mais son intensité semble la dépasser et fait craindre un embrasement plus intense encore.

    La mort tragique du jeune Nahel est déjà hors de propos dans cette crise. Pour les émeutiers, il s’agit d’un prétexte comme hélas il y en aura d’autres, eu égard à la multiplication des refus d’obtempérer et des provocations et violences envers les forces de police, sans doute mal préparées et mal équipées, mais assurément mal dirigées ; leurs états-majors ont en effet eu beaucoup moins de scrupules pour réprimer les gilets jaunes ou pour interdire un cortège en l’honneur de Jeanne d’Arc.

    C’est que, forte avec les faibles et faible avec les forts, ou plutôt complaisamment laxiste avec les populations immigrées ou issues de l’immigration, la République n’a rien à opposer à ces personnes qui haïssent la France d’autant plus qu’elle les y encourage, à force d’auto-flagellation ou de promotion d’un progressisme déracinant.

    Nous ne sommes en effet pas certains de voir MM. Mélenchon, Plenel ou Mmes Rousseau, Autain et Diallo aller au-devant des émeutiers pour les ramener à la raison à grand coups de catéchisme woke, LGBT ou multiculturaliste. Nous ne sommes pas davantage certains de voir MM. Darmanin, Ndiaye ou Mmes Borne et Abdul-Malak aller pacifier nos banlieues en récitant la litanie des valeurs républicaines.

    Où sont-elles passées, ces valeurs républicaines sensées garantir le pacte social ? Où est-elle, cette République une et indivisible, laïque, démocratique et sociale sensée mettre fin aux injustices et aux séparatismes en tous genres ?

    L’Action française, pour l’avoir prévenu depuis trop longtemps, constate amèrement la faillite du régime, trop désincarné pour donner une réponse sérieuse à l’« incommunauté ». Elle adresse un message de soutien aux Français directement confrontés à cette violence injustifiable, et enjoint tous nos concitoyens à ne pas se résoudre à ce que la République entraîne notre pays dans sa faillite.

  • Et si l’autorité travaillait au bien commun ?, par Jacques Trémolet de Villers.

    S’il faut dégager une ligne directrice de l'année qui vient de s'écouler, la prédominance de l'action régalienne s'impose à l'évidence.

    Non seulement l’État est omniprésent mais, dans l’État, l’exécutif ne laisse aucune place au législatif. Les ordonnances et les règlements sont les moyens de gouvernement avec, en prime, les “recommandations”, dont on ignore la portée véritable mais qui entourent efficacement les prescriptions impératives.

    jacques tremolet de villers.pngLe président de la République est partout, suivi ou précédé de son Premier ministre. Sa parole est écoutée comme elle ne l’a jamais été depuis le début de la Ve République. Il annonce les mesures qui dictent notre vie quotidienne, nos déplacements, nos sorties, nos réunions familiales, nos façons de travailler ou de ne pas pouvoir travailler, notre tenue dans la rue et dans les magasins, notre attitude à l’égard de nos proches.

    Jamais dans notre histoire un pouvoir politique n’aura été aussi disciplinaire en même temps qu’autoritaire, bénéficiant d’une si large adhésion et d’une telle discipline de comportement. Richelieu disait que « les peuples ont l’esprit de suite » en ce sens qu’ils aiment faire ce qu’on leur dit de faire. La preuve est administrée que les comportements n’ont pas changé.

    Dans ce gouvernement, l’exécutif a été secondé par les forces qui dépendent directement de lui : la police, l’armée, l’administration. Le pouvoir médiatique, qui n’est pas constitutionnellement organisé, a amplifié les conditions de cette soumission. Les quelques réfractaires sont marqués d’infamie, comme “complotistes”, voire déments à enfermer. La France est sur la voie de l’unanimisme dans la lutte contre le virus.
    Parmi ces pouvoirs en voie d’augmentation, l’un a dépassé les deux autres, c’est le pouvoir judiciaire.

    Quand les observateurs de la vie politique s’interrogent sur les raisons qui dictent les ordres donnés par le pouvoir exécutif, un motif dépasse tous les autres : la crainte de la sanction pénale. Il faut dire que la comparution devant un tribunal correctionnel d’un ancien président de la République et la sévérité des réquisitions prises à son encontre montrent que cette crainte est fondée.
    La vigueur de la réaction du corps judiciaire aux velléités de réforme exprimées par le Garde des Sceaux confirme cette assurance en elle-même qui rend redoutable la plus ancienne institution de l’État.

    Car les présidents et les ministres passent tandis que les magistrats demeurent. Que sont dix ou même quinze ans d’exercice du pouvoir – trois mandats ! – à côté des trente ou quarante ans de carrière d’un juge ? De surcroît la tradition n’existe pas à l’Élysée alors que l’esprit de corps anime les hommes en robe. Les présidents sont soumis à l’élection et, donc, aux humeurs de la foule qui, après avoir obéi, veut le changement et déteste, le lendemain, qui elle admirait ou supportait hier. Les juges, eux, sont affranchis de cette servitude. Ils ne répondent de leurs décisions que devant leur conscience, ce qui est le dernier mot de la liberté et, donc, de la véritable autorité.
    Faut-il rêver d’un “gouvernement des juges” ? Notre histoire nous en a dit la malfaisance.

    Le seul rêve sérieux, en ce début d’une nouvelle année, est celui d’une autorité politique qui, étant aussi libre et aussi vénérable que l’institution judiciaire, pourrait, avec elle, travailler au bien commun. Il n’est pas certain que les sentiments de l’opinion aillent dans ce sens mais, plus forts que les incertitudes des propos nombreux et ridicules, les faits conduisent les actes avec la force de la nécessité. Armée, police, justice et administration sont des bras toujours vivants qui demandent une tête.
    Que le Ciel nous donne, en cette année nouvelle, de commencer à en apercevoir la venue ! C’est notre espérance politique !

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Après les urnes, les banlieues ?

    On se souviendra que tout un arsenal de différentes armes, dont des armes de guerre, en provenance des pays de l'Est, a été découvert à Marseille, il y a quelques temps, dans une "cité" où la police recherchait des trafiquants de drogue. Faut-il en être surpris? Pas vraiment, puisque l'on sait depuis longtemps que de tels arsenaux existent, et en quantités autrement importantes, dans les banlieues parisiennes. C'est dire que les émeutes que nous avons connues à l'automne 2005 pourraient n'être qu'une répétition de futurs troubles de grande ampleur, lorsque les circonstances politiques les susciteront. S'agira-t-il d'une révolte "des jeunes" comme les médias ont systématiquement voulu le faire accroire? Ou d'émeutes communautaristes, à composante ethnique et religieuse? C'est évidemment cette dernière définition qui correspond à la réalité, quelle que soit la volonté de la France "officielle" de camoufler sous le jeu des mots la réalité des faits. Tout le monde s'accorde à dire que le problème des banlieues n'est pas réglé et qu'il couve, toujours latent, sous les cendres de l'automne 2005 avec la perspective de déclencher un jour ou l'autre un vaste incendie social. Croit-on que l'élection présidentielle va contribuer à résoudre cette brûlante question? L'élection de Nicolas Sarkozy pourrait, tout au contraire, constituer un facteur déclenchant. Celle de Ségolène Royal aussi, d'ailleurs, car son projet de France métisse ne fait que se situer dans la continuité de la démagogie de la gauche française à l'égard du problème de l'immigration. Et si nous devions vivre un jour ou l'autre un Mai 68 des banlieues où, pour de bon, la République brûlerait, croit-on que la solution se trouverait dans les débats parlementaires, ou des législatives anticipées, ou même dans les couloirs des Préfectures et des Ministères? Mai 68 est justement un exemple historique de l'effondrement des Pouvoirs Publics face à de telles situations, comme d'ailleurs l'avaient été en leurs temps Juin 40 ou Mai 58...La France n'est (provisoirement) sortie de la chienlit de Mai 68 que par le coup d'éclat imaginé dans la solitude, hors toute action parlementaire ou gouvernementale, par Charles De Gaulle et quelques rares confidents...Comment sortirions nous d'un Mai 68 des banlieues où Paris brûlerait et où, en lieu et place des étudiants de 68, le régime trouverait face à lui -et ce serait une tout autre histoire...- les "populations" que l'on sait? Les actuels débats électoraux, les discussions polies et -à l'évidence- stupides que les télévisions ont organisées pour l'occasion, afin de présenter programmes et candidats et qui ont rabaissé le futur Chef de l'Etat au niveau du café du commerce, tout cela apparaîtrait d'un seul coup bien dérisoire. Et l'on vérifierait aussitôt que dans tous les cas où le destin du pays se trouve mis en jeu, les procédures et les structures de notre démocratie ne pèsent plus bien lourd. Ceux que la destinée politique des divers candidats ont passionnés et qui prennent encore au sérieux les jeux électoraux de ces semaines-ci auraient sans doute intérêt à y réfléchir un tant soit peu. Pour nous c'est d'un nouveau régime que nous espérons une vraie "rupture". Curieusement, cette vraie rupture passera par des retrouvailles avec tout ce que notre plus lointain passé, notre plus belle histoire commune, comporte de "transmissible et de fécond". Certes, les principaux candidats qui ont participé à l'élection présidentielle et les deux "finalistes", comme il est devenu de bon ton de le dire, ne sont dénués ni de qualités ni de compétences. Mais cette sorte de désignation du Chef de l'Etat, pour ainsi dire , à la roulette, comme au casino, est sans doute devenue, contrairement à ce que prétendaient les Institutions de la Vème République, et malgré l'engouement des français, le pire moment de la vie nationale. On compare assez souvent nos candidats à Tony Blair ou à José Luis Rodriguez Zapatero. Mais a-t-on réfléchi au fait que ces derniers ne briguent pas le poste suprême, parce que celui-ci se trouve placé hors compétition, parce qu'il garantit la permanence de la Nation et de l'État à travers les fluctuations de la vie politique, parce qu'il donne une limite aux ambitions politiciennes et qu'en quelque sorte il régule et pacifie la vie politique? Le premier ministre britannique et le premier ministre espagnol ont une position autrement confortable et notoirement plus efficace qu'un premier ministre français. Quant aux souverains qui incarnent leur Nation, et garantissent la permanence de leur État, 30, 40, 50 ans de règne non seulement n'érodent pas leur popularité mais au contraire la confortent! Ils sont bien l'homme (ou la femme) de la Nation...La fragilisation de la société française, les dangers qu'elle court et dont il ne faut pas se dissimuler qu'ils sont gravissimes, devraient inciter les élites françaises à envisager sérieusement de restaurer, de conforter autant qu'il est possible nos Institutions. Et quand nous entendons le Prince Jean de France déclarer très tranquillement à une grande chaîne de télévision: "Si les circonstances étaient réunies, et si les Français le souhaitent, je gouvernerai...", nous pensons que le Prince maintient ainsi vivant et disponible ce "recours", cette voie de salut national dont il ne faut pas priver la France. Ce serait autrement sérieux que les jeux présidentiels de ces jours-ci, et les hommes et les femmes qui s'y usent y trouveraient sûrement, eux aussi, une dimension nouvelle, d'un tout autre intérêt pour le Bien Commun. Peut être serait-il temps d'y réfléchir et de garder, en quelque sorte, l'idée en tête, y compris au plus haut niveau, pour le cas -malheureusement assez probable- où des circonstances particulières feraient tout à coup apparaitre  dans toute son évidence ce grand besoin national d'un État redevenu respectable. C'est aussi, c'est un autre rêve français. Il n'est pas sûr que, des deux, ce soit le moins réaliste...  

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : aux origines de la Maison du Roi...

    1424 : Mort de John Stuart de Buchan. Aux origines de la Maison du Roi...  

     

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    John Stuart (ou Stewart), 3ème Comte de Bucham, illustre parfaitement cette Auld Alliance conclue en 1295 entre Français et Écossais, réunis par une même opposition à l'Angleterre et, donc, alliés naturels qui, depuis presque un siècle étaient en relation diplomatiques et militaires (voir l'Éphéméride du 23 octobre).

    John Stuart fut fait Connétable (c'est-à-dire Chef des armées) et général français durant la Guerre de Cent Ans; il fut le premier commandant de la Garde du corps du roi.

    C'est lui qui, à la tête d'un corps de troupe d'Écossais, vint au secours de Charles VII et l'aida à battre l'armée anglaise à la bataille de Baugé, en 1421 (voir l'Éphéméride du 22 mars).

    Fait prisonnier par les Anglais, échangé, il mourut durant la défaite de Verneuil, le 17 août 1424.

    La première unité de Gardes du corps du Roi de France fut, ainsi, la Garde écossaise, créé par Charles VII, en 1423 : cette unité était composée de soldats écossais portant le titre d’Archers du corps du roi. Le terme d'archer désigne à l'époque un cavalier légèrement armé, à la différence des Gens d'armes ou cavaliers, bien cuirassés.

    Louis XI ajouta à cette première Garde deux compagnies d'archers français. Une quatrième compagnie fut créée par François 1er, en 1515.

    Ces quatre Com17 aout,la bruyère,louis xiv,vaux le vicomte,fouquet,colbert,d'artagnan,emile cohl,parmentier,daumesnil,hachette,craponnepagnies de Gardes du corps n'avaient, au début, aucun lien entre elles, chacune étant dirigée par son Capitaine. C'est Louis XIV qui, en 1664, institua un État-major commun aux quatre compagnies, afin de gagner en efficacité.

    Entre le règne de François 1er et celui de Louis XIV, le nombre de Gardes du Corps passa de 400 à 1.600 hommes, se stabilisant autour de 1.500 hommes sous Louis XV : en 1737, chaque compagnie comptait 320 hommes, organisés en deux escadrons et six brigades.

    C'est sous Louis XV, en 1745, que la Maison du Roi accomplit probablement son plus grand exploit, lors de la bataille de Fontenoy (voir l'Éphéméride du 11 mai) : alors que la bataille, mal engagée semblait perdue, et que le Maréchal de Saxe lui-même conseillait au roi de quitter le champ de bataille, Louis XV, se mettant lui-même à la tête de ses troupes, chargea fougueusement, avec toute la Maison du roi (ci dessous), culbuta les Anglais qui se pensaient déjà victorieux, et remporta la victoire...

     

    17 aout,la bruyère,louis xiv,vaux le vicomte,fouquet,colbert,d'artagnan,emile cohl,parmentier,daumesnil,hachette,craponne

     

    Follement supprimés en 1791 par un Louis XVI trop confiant, trop acquis à la théorie rousseauiste insensée de la bonté naturelle des hommes, les Gardes du corps du Roi manquèrent, évidemment, cruellement à ce même Louis XVI lorsque la Révolution prit le tour que l'on connaît.

    Le corps fut rétabli en 1814 par Louis XVIII, qui nomma de nombreux chefs vendéens aux postes de commandement; mais il fut définitivement supprimé en 1830.

     

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    Avec les Cent-Suisses, les Gardes du corps veillent sur le roi à l'intérieur de son palais. Ils assurent la garde des portes du palais la nuit. Dans un déplacement ou une bataille, ils se tiennent à la droite du souverain.

    Dans la Compagnie écossaise sont choisis vingt-quatre gardes parmi les plus anciens, qui portent le titre de Gardes de la manche, chargés d'escorter la personne du roi en permanence. Parmi ces Gardes de la manche, six ont la prééminence lors de cérémonies exceptionnelles, comme le sacre ou le mariage du roi.

    Les gardes de la manche se distinguent par le port d'un hoqueton (casaque blanche brodée d'or portée par-dessus leur uniforme). Ils assurent également la garde du corps du souverain défunt et sa mise en bière.

    La première devise des Gardes du Corps du Roi était :

    Erit haec quoque cognita monstris (On les reconnaîtra, eux aussi, à leurs actions d'éclat)

     Sous Louis XIV, elle devint celle du roi lui-même :

    Nec pluribus impar (supérieur à tous).

    Sur leurs épées était gravé Vive le Roy.

     

    Ci dessous, les drapeaux des quatre Compagnies de Gardes du Corps, sous Louis XIV :

    I : Première compagnie (compagnie écossaise) :

    Image illustrative de l'article Garde du corps du roi

    II : Deuxième compagnie (compagnie française) :

    Image illustrative de l'article Garde du corps du roi

    III : Troisième compagnie (deuxième compagnie française) :

    Image illustrative de l'article Garde du corps du roi

    IV : Quatrième compagnie (troisième compagnie française) :

    Image illustrative de l'article Garde du corps du roi

     

    Pour en "voir" davantage, consultez notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de  France; et plus particulièrement les six premières photos de la partie 6 ("Les régiments de cavalerie..."), à partir de "La cavalerie, les cavaleries..."...

     

    Et, pour en savoir plus :

    https://rha.revues.org/6764 
    http://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/4447-la-garde-ecossaise-du-roi-de-france.html 
  • Éphéméride du 17 août

    1661 : Fouquet reçoit Louis XIV à Vaux-le-Vicomte

     

     

     

     

     

    1424 : Mort de John Stuart de Buchan. Aux origines de la Maison du Roi...  

     

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    John Stuart (ou Stewart), 3ème Comte de Bucham, illustre parfaitement cette Auld Alliance conclue en 1295 entre Français et Écossais, réunis par une même opposition à l'Angleterre et, donc, alliés naturels qui, depuis presque un siècle étaient en relation diplomatiques et militaires (voir l'Éphéméride du 23 octobre).

    John Stuart fut fait Connétable (c'est-à-dire chef des armées) et général français durant la Guerre de Cent Ans; il fut le premier commandant de la Garde du corps du roi.

    C'est lui qui, à la tête d'un corps de troupe d'Écossais, vint au secours de Charles VII et l'aida à battre l'armée anglaise à la bataille de Baugé, en 1421 (voir l'Éphéméride du 22 mars).

    Fait prisonnier par les Anglais, échangé, il mourut durant la défaite de Verneuil, le 17 août 1424.

    La première unité de Gardes du corps du Roi de France fut, ainsi, la Garde écossaise, créé par Charles VII, en 1423 : cette unité était composée de soldats écossais portant le titre d’Archers du corps du roi. Le terme d'archer désigne à l'époque un cavalier légèrement armé, à la différence des Gens d'armes ou cavaliers, bien cuirassés.

    Louis XI ajouta à cette première Garde deux compagnies d'archers français. Une quatrième compagnie fut créée par François 1er, en 1515.

    Ces quatre Com17 aout,la bruyère,louis xiv,vaux le vicomte,fouquet,colbert,d'artagnan,emile cohl,parmentier,daumesnil,hachette,craponnepagnies de Gardes du corps n'avaient, au début, aucun lien entre elles, chacune étant dirigée par son Capitaine. C'est Louis XIV qui, en 1664, institua un État-major commun aux quatre compagnies, afin de gagner en efficacité.

    Entre le règne de François 1er et celui de Louis XIV, le nombre de Gardes du Corps passa de 400 à 1.600 hommes, se stabilisant autour de 1.500 hommes sous Louis XV : en 1737, chaque compagnie comptait 320 hommes, organisés en deux escadrons et six brigades.

    C'est sous Louis XV, en 1745, que la Maison du Roi accomplit probablement son plus grand exploit, lors de la bataille de Fontenoy (voir l'Éphéméride du 11 mai) : alors que la bataille, mal engagée, semblait perdue, et que le Maréchal de Saxe lui-même conseillait au roi de quitter le champ de bataille, Louis XV, se mettant lui-même à la tête de ses troupes, chargea fougueusement, avec toute la Maison du roi (ci dessous), culbuta les Anglais qui se pensaient déjà victorieux, et remporta la victoire...

     

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    Follement supprimés en 1791 par un Louis XVI trop confiant, trop acquis à la théorie rousseauiste insensée de la bonté naturelle des hommes, les Gardes du corps du Roi manquèrent, évidemment, cruellement à ce même Louis XVI lorsque la Révolution prit le tour que l'on connaît.

    Le corps fut rétabli en 1814 par Louis XVIII, qui nomma de nombreux chefs vendéens aux postes de commandement; mais il fut définitivement supprimé en 1830.

     

    17 aout,la bruyère,louis xiv,vaux le vicomte,fouquet,colbert,d'artagnan,emile cohl,parmentier,daumesnil,hachette,craponne

    Avec les Cent-Suisses, les Gardes du corps veillent sur le roi à l'intérieur de son palais. Ils assurent la garde des portes du palais la nuit. Dans un déplacement ou une bataille, ils se tiennent à la droite du souverain.

    Dans la compagnie écossaise sont choisis vingt-quatre gardes parmi les plus anciens, qui portent le titre de Gardes de la manche, chargés d'escorter la personne du roi en permanence. Parmi ces Gardes de la manche, six ont la prééminence lors de cérémonies exceptionnelles, comme le sacre ou le mariage du roi.

    Les gardes de la manche se distinguent par le port d'un hoqueton (casaque blanche brodée d'or portée par-dessus leur uniforme). Ils assurent également la garde du corps du souverain défunt et sa mise en bière.

    La première devise des Gardes du Corps du Roi était :

    Erit haec quoque cognita monstris (On les reconnaîtra, eux aussi, à leurs actions d'éclat)

     Sous Louis XIV, elle devint celle du roi lui-même :

    Nec pluribus impar (supérieur à tous).

    Sur leurs épées était gravé Vive le Roy.

     

    Ci dessous, les drapeaux des quatre Compagnies de Gardes du Corps, sous Louis XIV :

    I : Première compagnie (compagnie écossaise) :

    Image illustrative de l'article Garde du corps du roi

    II : Deuxième compagnie (compagnie française) :

    Image illustrative de l'article Garde du corps du roi

    III : Troisième compagnie (deuxième compagnie française) :

    Image illustrative de l'article Garde du corps du roi

    IV : Quatrième compagnie (troisième compagnie française) :

    Image illustrative de l'article Garde du corps du roi

     

    Pour en "voir" davantage, consultez notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de  France; et plus particulièrement les six premières photos de la partie 6 ("Les régiments de cavalerie..."), à partir de "La cavalerie, les cavaleries..."...

     

    Et, pour en savoir plus :

    https://rha.revues.org/6764 
    http://www.histoire-pour-tous.fr/histoire-de-france/4447-la-garde-ecossaise-du-roi-de-france.html 

     

     

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    1544 : Aux origines du Canal de Craponne 

     

    17 aout,la bruyère,louis xiv,vaux le vicomte,fouquet,colbert,d'artagnan,emile cohl,parmentier,daumesnil,hachette,craponneC’est le 17 Août 1554 qu’Adam de Craponne (ci contre), Ingénieur du Roi Henri II, obtint des Présidents et Maîtres rationaux de la chambre des comptes et archives du Roi en Provence, "permission et licence de dériver les eaux de la Durance à son profit et pour en jouir, user et disposer par les terroirs de la Roque, Lamanon, Salon et autres lieux où bon lui semblera et où lesdites eaux pourront être conduites..."

    Comme Pierre-Paul Riquet - pour le Canal du Midi (voir l'Éphéméride du 21 mai)… - Adam de Craponne (1526/1576) finança personnellement les travaux, mais dut également faire des emprunts, notamment auprès de Nostradamus.

    Il construisit ainsi - entre 1557 et 1558 - le canal qui porte son nom, situé dans le département des Bouches-du-Rhône, et qui relie la Durance au Rhône, amenant de l'eau à Salon-de-Provence et à la plaine de la Crau : l’eau y fut mise pour la première fois le 13 mai 1557.

    Le canal a été ensuite prolongé pour aller jusqu'en Arles. Un embranchement le fait communiquer avec l'étang de Berre. 

     

    http://www.asainfo.fr/doc/doc/Res-these_MBonfillon.pdf       

      

    http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/celebrations2004/durance.htm 

     

    http://contratdecanalcrausudalpilles.over-blog.com/article-les-origines-du-canal-de-craponne-partie-1-sur-4-55645598.html 

     

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    Le Canal de Craponne, dans les environs de Salon...

    Sur les 52.000 ha de la Crau, 12.000 ha sont des prairies, grâce à l'irrigation des terres : Adam de Craponne capta d’abord les eaux de la Durance pour les acheminer jusqu’en Crau, premièrement vers Salon de Provence (en passant par Saint-Martin-de-Crau) puis vers Arles; par la suite, des canaux secondaires sont apparus et constituent aujourd’hui un réseau de plusieurs centaines de kilomètres agrandissant ainsi la surface de la Crau irriguée : celle-ci produit maintenant, grâce au travail d’Adam de Craponne, au XVIème siècle, le "foin de Crau", qui bénéficie depuis 1997 d'une appellation d'origine contrôlée (AOC) : c'est le premier aliment pour animaux à bénéficier d'une telle distinction.

     

     

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    1645 : Naissance de La Bruyère