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  • Amazon et le syndicat. Partie 2 : Nécessité et limites des syndicats d'aujourd'hui : le cas français, par Jean-Philippe

    Les Etats-Unis n’ont pas exactement la même législation sociale que la France même si le taux de syndicalisation dans l’un et l’autre de ces pays est très faible, beaucoup plus que la visibilité syndicale ne peut le laisser supposer. Faut-il s’en réjouir ?

     jean philippe chauvin.jpgJe ne le pense pas : dans une société de plus en plus individualiste et dominée par le règne de l’argent, il importe d’avoir des garde-fous les plus efficaces possibles, non pour gêner l’activité industrielle mais l’immoralité capitalistique et la démesure financière ou actionnariale. En somme, défendre les intérêts des salariés sans pour autant oublier le contexte économique… Dans le cas de l’entrepôt d’Amazon, les conditions économiques étaient favorables à l’implantation d’un syndicat, au regard des énormes profits réalisés par l’entreprise renforcée par plus d’un an de crise sanitaire, de confinements multiples et de basculement numérique et vers les achats électroniques plutôt que « physiques ». En effet, si l’on en croit The Wall Street Journal (traduction française dans L’Opinion du mardi 13 avril 2021), « Amazon (…) vient de connaître, dans le contexte porteur de la pandémie, une année de croissance et de succès spectaculaires. En 2020, son chiffre d’affaires a progressé de 38 % pour atteindre 386 milliards de dollars et ses bénéfices ont presque doublé », ce qui prouve une bonne santé insolente dont il ne serait pas scandaleux que les salariés, petites mains de ce système de distribution géant et mondialisé, touchent aussi les dividendes, au moins par une amélioration de leurs conditions de travail…

     

    Mais Jeff Bezos, grand progressiste devant l’éternel, ne veut pas de syndicats qui pourraient le rappeler, de l’intérieur, à ses devoirs sociaux et il a tout fait pour empêcher un vote positif en faveur de la création d’un syndicat, avec un succès notable mais qui, pour autant, pourrait ne pas être définitif : puisque la firme Amazon ne veut pas être « embêtée » par un syndicat, c’est le Congrès qui pourrait décider une forme de démantèlement de la multinationale au nom de la lutte contre les monopoles. Mais cela ne résoudrait pas vraiment (ou pas directement) la question sociale dans l’entreprise, et c’est de cela dont il s’agit. Car les différentes alertes sur les pitoyables conditions de travail (malgré des salaires alléchants, mais la dignité du travail et des travailleurs doit-elle être négligée parce que ceux-ci seraient considérés comme « bien payés » ?) montrent, a contrario, la nécessité d’une protection syndicale pour les salariés, et la possibilité pour eux de pouvoir se regrouper pour pouvoir porter une « parole ouvrière » capable de peser dans les échanges entre salariés, cadres et direction, sans négliger le nécessaire dialogue avec le siège central de la firme, en particulier quand les emplois et les conditions générales de travail et de partage des bénéfices peuvent être en jeu.

     

    Ce qui est vrai dans les finalités de l’action syndicale aux Etats-Unis ne l’est pas moins en France. C’est en s’inspirant du modèle anglo-saxon que les révolutionnaires bourgeois de 1791 avaient aboli les corporations et, en plus de cela, interdit toute possibilité d’association et de grève aux ouvriers pour les livrer à la « liberté du travail » chère à Benjamin Franklin et à ses épigones hexagonaux : le résultat social fut catastrophique, au point que les historiens datèrent de ces lois libérales de 1791 la naissance du prolétariat français, rompant avec un modèle social ancien qui, malgré ses archaïsmes et ses blocages, évitait au moins une exploitation trop brutale et sans contrepartie de ceux qui n’avaient que leurs bras à louer. Même le maoïste Alain Badiou avait, il y a quelques années, repéré ce moment ultralibéral de la Révolution française… Dans son ouvrage sur celle-ci, l’historien maurrassien Pierre Gaxotte en venait à dire, logiquement, que « tout le syndicalisme contemporain est une insurrection contre la loi Le Chapelier », celle-là même qui, votée en 1791 après la loi d’Allarde, interdisait légalement toute possibilité de réaction ou de résistance ouvrière et donnait tout droit et tout pouvoir à l’Etat pour écraser, y compris par la plus extrême violence, les « séditions » des classes considérées bientôt par la bourgeoisie du XIXe siècle comme « dangereuses »…

    Heureusement, nous n’en sommes plus là, et le syndicalisme a une place reconnue aujourd’hui dans le Droit français et dans le paysage social de nos entreprises, et cela même si le taux de syndicalisation en France est inférieur à 8 % des salariés, pourcentage dérisoire et pas forcément rassurant dans le cadre d’une mondialisation de plus en plus brutale et sans frein véritable. Bien sûr, les syndicats n’ont pas bonne réputation aujourd’hui, et cela pour quelques raisons simples : 1. leur incapacité depuis quatre décennies à empêcher la désindustrialisation et les délocalisations, malgré manifestations, grèves et, parfois, émeutes ; 2. leur politisation (mais est-ce vrai pour toutes les centrales syndicales ?), et trop souvent d’un seul côté de l’échiquier politique sans, pour autant, parvenir à s’imposer aux gouvernements de gauche comme l’ont montré les épisodes de 1983 (« le tournant de la rigueur ») mais surtout de 1984 quand François Mitterrand décide de sacrifier les grandes populations ouvrières du Nord et de l’Est sur l’autel de la construction européenne et du « pragmatisme », et, au-delà, les autres quinquennats de renoncement industriel (Jospin, 1997-2002 ; Hollande, 2012-2017) qui ont véritablement « désarmé » l’économie française ; 3. leur « fonctionnarisation » au double sens du terme, en privilégiant le public des fonctionnaires (pourtant mieux protégés que les ouvriers du secteur industriel, ils constituent désormais les gros bataillons syndicaux, en particulier dans la Fonction publique et dans les Transports), et en adoptant un mode de fonctionnement de moins en moins relié au « pays réel » des secteurs qu’ils sont censés représenter ou défendre : le cas de l’Education nationale est, à cet égard, particulièrement significatif, voire caricatural, d’une « caste syndicale » (FSU, SNES) monopolisant la parole des enseignants sans, pour autant, les représenter dans leur diversité et leurs doléances… Bien sûr, il y a de notables exceptions, de la CFTC au SNALC par exemple, qui rompent avec le « Yalta idéologique » évoqué (sans doute à raison plus qu’à tort) depuis les années 1950, mais sans pouvoir peser suffisamment pour apparaître comme efficaces ou redoutables aux yeux des pouvoirs publics comme des salariés eux-mêmes… ; 4. leurs méthodes d’action, de moins en moins efficaces tout en étant gênantes, non pour le Pouvoir, mais pour les usagers eux-mêmes comme dans le cas des grèves de train ou de métro, ou celles dans l’enseignement, ce qui accroît l’agacement à leur encontre et dessert les causes que ces syndicats étaient censés défendre… ; 5. leur opposition aux « insurrections » venues des catégories du travail indépendant (artisans, petits commerçants, métiers « libres » ou enracinés, etc.), de la révolte poujadiste des années 1950 aux Gilets jaunes de 2018, en passant par des soulèvements plus « corporatistes » ou celui des Bonnets rouges en 2013…

     

    Se contenter de ce constat qui paraît d’échec ne peut satisfaire ceux qui souhaitent que l’économique ne soit pas distancié du social. Car les syndicats sont nécessaires et leur situation d’aujourd’hui ne doit pas occulter leurs qualités et leurs fonctions premières qui sont de préserver les intérêts des salariés, qualités et fonctions parfois bien oubliées par ceux-là mêmes qui devraient les cultiver, encore et toujours. L’utilité qu’ils ont pu avoir en d’autres temps et qu’ils ont encore en de multiples occasions avec quelques succès trop souvent peu valorisés par des médias qui se repaissent plus du malheur que des bonheurs possibles, doit être rappelée, mais elle doit aussi être actualisée et repensée : car, répétons-le, le syndicalisme est un garde-fou nécessaire dans un monde contemporain qui ne prône l’individualisme (donc « l’anti-association ») que pour imposer sans conteste les grandes féodalités mondialisées de la Finance et de l’Economique qui n’aiment guère que l’on résiste à leur ordre terrible qui, aux yeux des royalistes sociaux, n’est rien d’autre qu’un « désordre établi » et cruellement injuste.

     

    Mais alors, quel syndicalisme ou quelle stratégie syndicale face aux enjeux et aux défis contemporains ?

     

     

    (à suivre.)

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • Jacques Sapir : « La contribution de l’immigration au budget est de plus en plus négative ».

    L'économiste Jacques Sapir estime que si l'immigration a pu avoir un effet positif sur la croissance économique, elle est de plus en plus coûteuse sur le plan budgétaire.
    © KENZO TRIBOUILLARD / AFP 

    Contrairement à Jamal Bouoiyour, l'économiste Jacques Sapir estime que si l'immigration a pu avoir un effet positif sur la croissance économique, elle est de plus en plus coûteuse sur le plan budgétaire.

    2.jpgLa question du « coût » de l’immigration est régulièrement posée. Outre des difficultés statistiques indéniables, elle impose de séparer les effets de l’immigration sur la croissance et la compétitivité de l’économie du coût fiscal à proprement parler. Elle implique aussi de préciser de quoi on parle.

    La population française atteignait 67,14 millions au 1er janvier 2019 dont 64,99 millions en France métropolitaine. Sur ce total, 6,6 millions étaient des immigrés en situation régulière, et le nombre d’immigrés en situation irrégulière était estimé en 400 000 et 600 000 personnes. Mais, si l’on veut faire des calculs économiques réalistes, il convient de tenir compte des enfants nés au moins d’un parent immigré soit 7,65 millions de personnes.

     

    L’immigration stimule mécaniquement la consommation et l’investissement.

     

    C’est donc ce total de 14,65 millions (avec les personnes et situation irrégulière) qu’il convient de rapporter à la population (en y incluant les personnes en situation irrégulière). Ils représentent, comme le rappelle Michèle Tribalat, 21,7 % du total. Sur ce total, 8 % sont en provenance d’autres pays d’Europe, 9,7 % des pays d’Afrique (incluant l’Afrique du Nord) et 0,8 % de Turquie.

    À court terme par contre, l’immigration augmente le PIB en niveau par la hausse induite de la population totale du pays d’accueil et par ses effets positifs notamment sur la consommation et l’investissement public. On parle alors d’un simple effet « quantité » ou encore d’un impact sur la croissance dans sa « forme extensive ». La contribution générale de l’immigration à la croissance est aussi positive à long terme mais demande à être précisément estimée.

    La plupart des études empiriques concluent alors à un effet positif de l’immigration sur la croissance par habitant à long terme, certes moins net dans les pays les plus développés. Dans une approche de court terme, l’effet d’accroissement de la demande joue à plein. L’immigration stimule mécaniquement la consommation et l’investissement.

    Les études, et en particulier celle de l’OCDE, estiment que le surcroît de population que constitue l’immigration est en général sans conséquences notables à long terme sur les salaires et l’emploi des non-immigrés, et donc sur leur demande, à laquelle s’ajoutera la demande des immigrés. Cela n’est cependant vrai que si l’emploi des immigrés est déclaré et donc soumis aux règles générales.

    Tendance à la baisse des salaires

    Dans le cas d’emplois clandestins, il est probable que cela pèse à la baisse, soit par un effet de concurrence, soit par un effet de substitution. Des études locales menées sur des secteurs où cet emploi est important (la restauration en particulier) montrent qu’il y a bien une tendance à la baisse des salaires. Plusieurs études confirment notamment, au passage, les enjeux du niveau de qualification et de la complémentarité des profils vis-à-vis des non-immigrés, autant d’arguments pour une « immigration choisie ». L’investissement tendra mécaniquement à augmenter, tiré à la hausse aussi bien par un besoin supplémentaire d’investissement public que par un surcroît d’investissement privé.

    Les études tendent également à confirmer que les effets positifs à long terme de l’immigration transitent par la productivité globale des facteurs, mettant en avant des gains liés à la diversité et à l’innovation. Mais ces gains ne sont constatés que dans les pays qui ont privilégié une « immigration de travail », en particulier par l’application de quotas par niveau de diplôme. Cela reste non prouvé dans le cas de la France. Globalement, la contribution de l’immigration à la croissance pourrait être de 0,1 % à 0,2 % par an.

    Coût budgétaire de l’immigration

    Par contre, la contribution de l’immigration au budget et à la fiscalité apparaît de plus en plus négative*, surtout depuis que la France privilégie une immigration « familiale » sur une immigration « de travail », c’est-à-dire depuis les années 1990.

    Le coût annuel estimé par l’OCDE est de -0,52 % du PIB. Une autre étude, qui privilégie un point de vue « statique », celle du CEPII, estime que la contribution des immigrés en pourcentage du PIB oscille au fil du temps. Mais, dans le scénario de référence envisagé, elle atteignait en 2011 -0,49 % du PIB. Ces deux estimations sont donc proches. Le chiffre de -0,49 % du PIB se compare à celui de -0,52 % du PIB obtenu par l’OCDE pour la France à la fin des années 2000. On pourrait dès lors souligner que quelques dixièmes de points de PIB en plus ou en moins du solde public chaque année ne sont pas, dans l’absolu, si négligeables. De plus, on peut penser que ces études ont tendance à sous-estimer certains facteurs.

    Ainsi, l’étude du CEPII exclut, contrairement à celle de l’OCDE, les coûts d’éducation des enfants d’immigrés (nés en France) dans son scénario de référence. Dans le cas de l’étude de l’OCDE, il existe un surcoût d’environ 0,1 point de PIB qui est lié au plus grand nombre d’enfants chez les immigrés (même si les enfants des couples mixtes ne sont pris en compte que pour moitié). Notons que ni le CEPII ni l’OCDE ne calculent le coût des systèmes dits d’éducation prioritaire dans leurs calculs, coûts qui sont largement liés à la mauvaise maîtrise de la langue française pour une partie des enfants issus de l’immigration.

    Faible niveau d'instruction des immigrés

    D’autres point sont aussi négligés dans ces études, comme le fait que l’OCDE ne réintègre pas les pensions versées à l’étranger (estimé à 0,2 % du PIB par le CEPII). Si l’on tente une évaluation globale, incluant les divers oublis des différentes études, on arrive alors à des niveaux qui sont proches de -0,7 %/-0,8 % du PIB par an.

    Si l’on défalque les gains en croissance, moyennant le taux d’imposition global (car on rappelle que ces chiffres concernent le budget), on peut estimer le coût net de l’immigration en moyenne sur les vingt dernières années à -0,6 % du PIB par an, soit 248 milliards d’euros (aux prix de 2014) cumulés depuis 2000. Il est probable qu’il était inférieur à cela au début des années 2000 et qu’il se rapproche de -0,8 % actuellement. Ce coût est donc faible, mais non négligeable.

    Il convient, enfin, de préciser que certaines populations, du fait de leur faible niveau d’instruction, de leur mauvaise maîtrise de la langue française, présentent un coût individuel plus élevé que d’autres. Ainsi, pour l’ensemble de la population immigrée, la population ayant un niveau d’éducation égal ou supérieur au bac était de 38,1 % mais, pour les immigrés en provenance d’Afrique, ce chiffre tombait à 35,9 % et il était de 41,8 % pour les immigrés d’origine européenne qui représentent un tiers de la population immigrée (Insee, enquête Emploi 2018).

    Chojnicki X., Ragot L. et Sokhna N. P., « L’impact budgétaire de 30 ans d’immigration en France : une approche comptable » document de travail du CEPII, n° 2018-04, avril et Edo A., Ragot L., Rapoport H., Sardoschau S. et Steinmayr A. (2018), « The effects of immigration in developed countries : insights from recent economic research » CEPII Policy Brief, n° 2018-22, avril.

    Source : https://www.marianne.net/

  • LE LIBAN PEUT-IL SE RELEVER ? par Annie Laurent

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    Épuisé par ses divisions internes, la crise économique aggravée par la pandémie, la corruption endémique, le Liban, sans gouvernement, est à terre. Le cardinal Béchara Raï a proposé une solution.

    (Article paru dans La Nef n° 336 – Mai 2021)

     

     

    Depuis l’été 2020, le pape François manifeste une vive préoccupation pour l’avenir du Liban. La crise existentielle dans laquelle s’enfonce le pays du Cèdre, déclenchée en octobre 2019 (1), ne cesse de s’aggraver, menaçant même la survie de ce petit État du Levant auquel le Saint-Siège a, dès 1946, trois ans après son indépendance, reconnu une vocation unique, ce qui inspirera à saint Jean-Paul II la formule de « pays-message » (2).

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    Parmi les diverses interventions du Souverain pontife, celle du 9 février dernier est significative par le choix de sa date et par son contenu. Publiée à l’occasion de la fête de saint Maron, patron de l’Église maronite, la plus nombreuse au sein de la chrétienté locale et la plus influente puisque c’est à l’un de ses patriarches, Élias Hoayek (1843-1931), dont le procès en béatification est en cours, que les Libanais doivent la création de leur État en 1920, raison pour laquelle le 9 février est une fête nationale chômée.

    Dans son message, le pape a insisté sur le rôle et la responsabilité des chrétiens. « Il est plus que jamais nécessaire que le pays garde son identité unique, pour assurer l’existence d’un Moyen-Orient pluriel, tolérant et divers, où la présence chrétienne peut offrir sa contribution et n’est pas réduite à une minorité qu’il faut protéger ». Affirmant que « les chrétiens constituent le tissu conjonctif historique et social du Liban et, à travers les multiples œuvres éducatives, sanitaires et caritatives, la possibilité de continuer à œuvrer pour le bien du pays, dont ils ont été les fondateurs, doit leur être assurée ». Or, a-t-il ajouté, « affaiblir la communauté chrétienne risque de détruire l’équilibre interne du Liban et la réalité libanaise elle-même » (3).

    Le Saint-Père a également demandé à ce que la présence des réfugiés, syriens et palestiniens, majoritairement musulmans, soit abordée dans cette optique. Les premiers, qui ont quitté leur pays en guerre depuis 2011, sont au nombre d’un million et demi ; les seconds, environ 400 000, sont les descendants de ceux qui avaient été chassés de Palestine lors de la création de l’État d’Israël en 1948. C’est donc une charge bien lourde que supportent les cinq millions de Libanais dont le territoire est à peine plus étendu que la Gironde. François a aussi émis la crainte qu’« en l’absence d’un processus urgent de reprise économique et de reconstruction, on risque la faillite du pays, avec la conséquence possible de dangereuses dérives fondamentalistes ». Appelant tous les responsables politiques et religieux libanais à renoncer à leurs intérêts particuliers, il les a engagés « à poursuivre la justice et à mettre en œuvre de vraies réformes pour le bien des citoyens, en agissant de manière transparente ». Il a enfin plaidé pour un engagement politique international aux côtés du Liban (4), pays où il se sait attendu et où il espère se rendre, comme il l’a confié début mars à son retour d’Irak.

    Mais une telle visite semble irréalisable en l’absence de gouvernement. Or, depuis la démission de l’ancien Premier ministre, Hassan Diab, suite à l’explosion d’un stock de nitrate d’ammonium survenue dans le port de Beyrouth le 4 août 2020 pour une cause inconnue faute d’enquête, terrible catastrophe qui a détruit une large partie des quartiers chrétiens limitrophes, avec leurs églises, musées, écoles et hôpitaux (200 morts, 6 500 blessés, 300 000 sans abris, privés de tout secours étatique), l’impasse est totale. Désigné à cette charge en octobre dernier, Saad Hariri n’a pas réussi à constituer l’équipe d’experts capables d’effectuer les réformes structurelles aptes à corriger les dysfonctionnements qui affectent le système bancaire, l’économie et tous les secteurs de la vie publique, entraînant de graves retombées sociales (chômage, pauvreté, émigration des jeunes). L’aide du Fonds monétaire international et des gouvernements amis, dont la France, est conditionnée par ces réformes. Des obstacles internes et externes sont la cause de ce blocage.

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    Au niveau interne, il faut retenir la corruption au sein de l’État et même de la société, explique Joseph Maïla (ci dessus, ndlr), professeur de relations internationales à Paris. « Au fil des années, le vol de l’État a été érigé en règle de gouvernement. L’État est une chose, un trésor à piller, un bien à exploiter, un butin à s’accaparer, des prébendes à distribuer. En somme une aubaine et une occasion de s’enrichir et d’enrichir les siens » (5). Le communautarisme en tant que mode de gouvernance, impliquant la répartition des charges publiques en fonction des appartenances confessionnelles, est souvent incompris en France, mais il se justifie. Libre de toute religion officielle, la République libanaise n’est pas pour autant laïque. Seul ce compromis permet aux chrétiens d’être pleinement citoyens et donc de participer au pouvoir. Les dérives visées par Maïla découlent du « lien clientéliste basé sur la relation entre un dirigeant local ou national et des hommes inféodés à lui en échange de leur soutien » (6). Cela explique, par exemple, l’insistance des deux principaux partis chiites (Amal et Hezbollah) à ce que le portefeuille des Finances soit octroyé à l’un de leurs membres plutôt qu’à un coreligionnaire indépendant. En l’état actuel, cette perspective est inenvisageable comme l’a montré l’assassinat de Loqman Slim, le 4 février dernier (ci dessous, ndlr). Cet intellectuel chiite, apprécié pour son courage et sa liberté, dénonçait la prise en otage du Liban par le Hezbollah qui l’avait menacé.

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    Du manque de véritable culture civique résulte aussi l’incapacité du pays du Cèdre à se protéger des calculs de son voisinage. « Le Liban, ce pays où la géopolitique est une maladie ». Sous ce titre, L’Orient-Le Jour édité à Beyrouth rappelle qu’il s’agit là d’un héritage historique. « L’entité libanaise a vécu, pendant des siècles, au rythme des interférences extérieures jusqu’à devenir, dans son histoire plus moderne, le théâtre d’une lutte d’influence dans laquelle chaque communauté s’appuie ou se laisse orienter, selon la perception que l’on en a, par un parrain extérieur » (7).

    Aujourd’hui, ces ingérences-allégeances concernent d’abord les deux principales communautés musulmanes (le sunnisme, client des monarchies arabes ; le chiisme, client de l’Iran), ce qui n’exclue pas pour chacune d’elles la constitution d’axes internes avec des partis chrétiens. Ainsi, le pacte conclu en 2006 entre le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, et Michel Aoun, alors chef du Courant patriotique libre, a permis à ce général maronite d’être élu à la présidence de la République en 2016. Sa mésentente avec le sunnite Hariri, qui empêche la formation du gouvernement, s’inscrit donc aussi dans la rivalité régionale.

    L’État en perdition suscite des débats sur le concept de citoyenneté, au sein de groupes indépendants ou dans les universités. Mais ce sont surtout les initiatives du cardinal Béchara Raï (ci dessous, ndlr), intronisé patriarche maronite en 2011, qui retiennent l’attention. Depuis dix mois, le prélat ponctue ses homélies dominicales d’interpellations sévères adressées aux autorités politiques tout en encourageant la contestation populaire. Cette attitude peut surprendre en Occident mais les préoccupations temporelles résultent d’une longue tradition dans les Églises orientales. Dans la lignée de son prédécesseur Hoayek, Raï remet donc Bkerké, siège du patriarcat, au centre de l’action politique.

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    « Ne vous taisez pas… », a-t-il répété le 27 février dans un discours « fondateur » devant 15 000 Libanais de toutes confessions venus soutenir sa proposition de « neutralité active » dont il a énoncé les principes dans un Mémorandum publié le 7 août 2020, et qu’il a présenté au pape lors d’une audience à Rome le 28 novembre. Un tel statut, de nature constitutionnelle et reconnu internationalement, renforcerait l’État et permettrait l’élaboration d’un nouveau pacte national à l’abri de toute ingérence, sans pour autant signifier indifférence aux causes justes telles que les droits des Palestiniens ou la réconciliation entre États du Proche-Orient, ce à quoi le prédispose son « pluralisme religieux, culturel et civilisationnel ». Là est la clé du sauvetage du Liban, comme le patriarche s’efforce d’en convaincre les élites libanaises et les diplomates étrangers qui défilent à Bkerké. Si la Ligue arabe y est favorable, les instances religieuses et partisanes du chiisme local l’ont rejeté. Le patriarche ne voit donc plus d’autre solution que d’en appeler à l’ONU, l’implorant de convoquer une conférence internationale. « Ayez pitié du Liban. Notre pays est à terre. Si vous voulez qu’il continue à être un message pour toute la région, il faut l’aider maintenant » (8).

    Annie Laurent

     

    1. Cf. A. Laurent, « Le Liban en colère », La Nef, n° 321, janvier 2020.

    2. Cf. A. Laurent, « Le Saint-Siège et le Liban », numéro d’hommage au Liban publié par la Revue Politique et parlementaire, janvier-mars 2021, p. 109-116.

    3. L’Orient-Le Jour, 9 février 2021.

    4. Id.

    5. Op. cit., 20 janvier 2021.

    6. Id.

    7. 7 octobre 2020.

    8. La Croix, 14 avril 2021.

     

    Article paru dans La Nef n° 336 – Mai 2021

  • Avenir de l’Europe: Bruxelles mise sur l’Afrique!, par Nicolas Bay.

    La députée européenne Chrysoula Zacharopoulou (LREM) a les plus hautes ambitions pour le partenariat UE-Afrique... © NICOLAS MESSYASZ/SIPA Numéro de reportage : 00908691_000032

    Pour construire le monde d’après, la solidarité et l’inclusion sont les maîtres-mots des eurobéats...

    Une tribune libre de Nicolas Bay, député français au Parlement européen (RN)

     

    2.jpgLe XIXème siècle avait assuré au monde que l’Europe, ses découvertes scientifiques, ses inventions, sa civilisation, allaient devenir, de gré ou de force, l’avenir de l’Afrique. En 2021, a contrario, l’Union européenne affirme que l’Afrique serait l’avenir de l’Europe. Dans un rapport paru en ce début d’année, intitulé « une nouvelle stratégie UE-Afrique – un partenariat pour un développement durable et inclusif », la commission Développement du Parlement européen présidée par une députée LREM proclame l’absolue « nécessité » d’unir étroitement notre continent à l’Afrique.

    Cette « nécessité » reposerait sur une prétendue « proximité géographique ». Or, s’il est vrai que Bruxelles est à 1 600 km d’Alger, elle est tout de même séparée par 9 800 km de Johannesburg. Or, Moscou, désigné à mots couverts dans ce même rapport comme une des capitales du Mal avec Pékin, n’est qu’à 2 200 km de Bruxelles. L’argument de la géographie est à l’évidence un mauvais prétexte.

    L’idée d’un vrai « partenariat », c’est-à-dire équilibré, ne résiste pas davantage à l’analyse. En effet, le rapport prévient d’entrée de jeu que « loin de vouloir promouvoir une idée européenne du partenariat, c’est bien la vision africaine qui a été le fil conducteur des consultations (…) les intérêts et priorités de l’Afrique doivent jouer un rôle central dans la refondation de notre relation ». Si ces « intérêts » et « priorités » sont « centraux » dans la relation, c’est donc que les intérêts et les priorités de l’Europe deviennent secondaires voire nuls. Et il ne faut pas chercher longtemps pour en trouver des exemples dans le rapport.

    Un néo-colonialisme inconscient

    Ainsi, celui-ci préconise qu’en cas de litige sur des investissements entre des États africains et des entreprises ou des États européens, ces derniers renoncent à porter plainte ou s’engagent à mettre un terme aux procédures déjà lancées.

    Dans le domaine agricole, le rapport plaide pour « le droit à la souveraineté alimentaire » de l’Afrique. Mais voilà… le continent est massivement dépendant des exportations alimentaires européennes. Les subventions aux paysans de notre continent sont donc dénoncées comme faisant une concurrence dangereuse aux paysans africains. Comment y remédier ? En arrêtant la mondialisation ? Non, il faut —  prière de ne pas rire — encourager entre autres : « les échanges de connaissances et de bonnes pratiques entre les agriculteurs européens et africains, en particulier les contacts entre les jeunes agriculteurs, les femmes et les représentants des communautés rurales autour des méthodes de production durables et de la protection de la biodiversité ». Pendant ce temps, les Émirats arabes, la Chine, l’Inde et bien d’autres achètent des millions d’hectares de terres, notamment au Cameroun.

    Le grand paradoxe de ce rapport qui prône la préférence africaine est qu’il décline tout au long des pages un corpus politique et philosophique progressiste typiquement occidental, celui de l’inclusivité, du multilatéralisme, des droits de l’Homme vus par Bruxelles, etc. Un néo-colonialisme inconscient, reposant sur l’absolue certitude de la supériorité morale du système européen sur tous les autres. Dans un style différent, Jules Ferry et ses « races supérieures » suivaient le même cap. À ceci près que la IIIème République voulait faire des Africains des Européens, et non l’inverse.

    Le résultat de cette schizophrénie risque d’être dramatique pour l’Europe. Le rapport ne tergiverse pas avec l’intérêt de l’Afrique : les Européens doivent se préparer à payer comme ils n’ont jamais payé car « le succès du partenariat dépendra des enveloppes financières qui lui seront consacrées; (il faut) une action de soutien massif en faveur de l’Afrique ».

    Bien naturellement, l’Europe doit accepter des « transferts de technologies » et autres « partages d’expériences » afin de se faire pardonner « le changement climatique » dont « l’Afrique n’est pas à l’origine (…) et est une des premières victimes ».

    Donc aides massives en argent, en capitaux, en nature, mais également indemnités à verser au nom de la colonisation. En effet, il faut « permettre aux deux continents de recenser les legs des régimes coloniaux dans les relations actuelles et de négocier des mesures appropriées pour y remédier ». Rappel : l’UE et ses États membres versent 20 milliards d’aide à l’Afrique par an, soit 400 milliards depuis le début du siècle. L’équivalent d’environ deux ans et demi du budget de l’Union, mais il va falloir payer pour « Tintin au Congo » ou pour « Il est minuit, docteur Schweitzer ».

    Un revenu de base vraiment… universel!

    L’immigration ?  Le rapport est clair comme un matin de printemps dans le port de Lampedusa : « la réussite du partenariat passera par un renforcement substantiel des possibilités de mobilité ». Et pour ceux qui n’auraient pas compris que le raz-de-marée est obligatoire, le texte avertit qu’il conviendra de « défendre le principe de non-refoulement » car « la migration constitue un instrument de développement durable ».

    Enfin, l’Union « devrait permettre de participer au processus décisionnel en favorisant des structures garantissant la participation aux affaires sociales et politiques de groupes issus de la diaspora » africaine dans le cadre du partenariat. Et afin que cette diaspora se sente tout à fait à l’aise pour jouer son rôle central, il conviendrait que « les pays de l’Union européenne et d’Afrique s’attellent à réduire le coût de l’envoi de fonds (vers l’Afrique) à moins de 3 % ».

    Les rédacteurs et signataires de ce rapport connaissent-ils vraiment l’Afrique, hors des ambassades et palais présidentiels ? On peut en douter. Ainsi, le rapport croit pouvoir possible de promouvoir en Afrique une « éducation sexuelle » dans le but de « transformer les normes de genre préjudiciables ». Bon courage ! Dans un autre genre, les jeunes européens, notamment les jeunes entrepreneurs, devraient pouvoir faire des stages en Afrique afin « de la comprendre » mais aussi afin de se former « aux processus d’intégration respectifs ». Sans oublier, bien sûr, l’indispensable « plan vert » commun avec l’Afrique dont l’un des éléments serait « une stratégie de la ferme à la table » (sic) !  Enfin, sommet du document dont on peut se demander s’il a été écrit par des fous ou si, au fond, tout cela ne serait pas une immense plaisanterie, la commission préconise à terme la distribution en Afrique comme en Europe d’un… revenu de base universel !

    Perdus dans cet océan de délires, surnagent les débris d’une pensée géopolitique. En choisissant de s’unir avec un continent encore largement sous-développé, le moins connecté du monde au réseau électrique, le moins alphabétisé, le plus pauvre, aux gouvernements souvent corrompus, aux nations de bric et de broc, l’Union européenne imagine faire pièce à la Chine et à la Russie. C’est écrit en toutes lettres dans le rapport : faire de la « nouvelle route de la soie » qui passe par l’Afrique, une impasse. La Chine et la Russie sont accusées de ne songer qu’à leurs intérêts. Crime absolu dans le monde multilatéral, pacifié et post-politique de l’UE prônant à tour de bras les valeurs de l’inclusivité et des nouvelles normes sociales, de genre, industrielles, commerciales, environnementales, etc.

    En outre, s’appuyer sur l’Afrique pour se fabriquer un avenir au motif que ce continent connaît une « forte croissance démographique qui devrait se poursuivre au cours des prochaines décennies » alors que nous, Européens, ne faisons presque plus d’enfants, heurte la raison la plus élémentaire.

    Ce choix idéologique et caricatural d’une certaine vision de l’Afrique est celui de Bruxelles et ne respecte d’ailleurs pas le continent africain puisqu’il consiste avant tout à vouloir y plaquer notre vision occidentale comme si elle était universelle, exportable et adaptable à toutes les civilisations. C’est finalement, encore et toujours, le choix de l’Europe de l’impuissance et de la repentance, de la sortie de l’histoire. Ce n’est pas le nôtre.

     

    Député français au Parlement européen Vice-président du groupe « Identité et Démocratie »
     
  • DEUX JOURS EN CONTRASTE : 13 - 14 MAI 2017

     

    Par Jacques Trémolet de Villers

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgDans ces deux jours, des 13 et 14 mai 2017, se sont déroulés deux événements étonnamment et absolument contraires. Comme un contraste destiné à éclairer. Y-a-t-il une leçon ?

     

    Le premier évènement est la prise de fonction du nouveau président de la République.

    Forte majorité électorale. Fort consensus, malgré les débuts de fronde. Grand espoir suscité par une allure délibérément sérieuse, presque majestueuse, pleine de respect envers la fonction. Une fonction républicaine qui s’inscrit dans l’histoire de la Ve République.

    Chef des Armées. Command-car. Visite aux soldats blessés.

    Mais aussi, invitation du « compagnon » du policier tué sur les Champs-Elysées. Le « compagnon » est comme le veuf et la veuve.

    Emmanuel Macron avait placé sa campagne sous le signe de Jeanne d’Arc « Comme une flèche, sa trajectoire est nette, Jeanne fend le système et porte un rêve fou qui finit par s’imposer comme une évidence ».

    Il saluait en elle son « intuition de l’unité », alors que la France déchirée était « coupée en deux ».

    Dans son premier discours de Chef de l’Etat – le 14 mai, jour officiel de la Fête de Jeanne d’Arc – il dit « sa volonté constante de réconcilier et de rassembler l’ensemble des Français... ».

    On ne peut qu’adhérer à l’intention… mais la question vient « les réconcilier et les rassembler sur quoi ? »

    Sur Emmanuel Macron ?

    En Marche (Emmanuel Macron) … la République En Marche (Emmanuel Macron).

    C’est dans la droite ligne du fondateur de la Ve République, qui se considérait comme « l’incarnation de la légitimité » française... et s’était toujours fait « une certaine idée de la France ».

    Emmanuel Macron, est-il ce « centre de pureté, de vérité, autour duquel les énergies latentes viennent se grouper ? » ; est-il ce « peu, mais ce peu sera tout, un souffle, une lumière, une doctrine, une direction, une voix venue du fond de la conscience de la France et qui aille au-delà du présent ? »…

    Et sera l’analogue de ce que Jeanne fut ?

    Emmanuel Macron est-il, comme il l’a laissé entendre à Orléans, une Jeanne d’Arc pour notre temps ?

    Second événement, tout en contraste.

    Dans un local de la rue de Cléry « l’espace Cléry » ... deux à trois cents personnes, de tous âges, mais avec beaucoup de jeunes gens, débattent « du bien commun ».

    Le colloque est organisé par l’Action Française.

    Un invité de marque : le Prince Jean d’Orléans, héritier des quarante rois. L’intervention du Prince, comme celle des autres d’ailleurs, est sous la forme moderne d’un entretien « questions / réponses ».

    Le Prince évoque sa famille, sa femme, ses enfants, le prince Gaston, sept ans, à qui il apprend à bien planter ses radis… car la ligne n’est pas toujours droite… mais il est obligé de composer entre la nécessité de « planter bien droit les radis et aussi le désir de voir son fils y parvenir par lui-même, et donc, accepter que la ligne ne soit pas toujours impeccable… », car l’attention et la volonté propre, comme la satisfaction – et aussi le résultat – sont plus éducatifs pour l’enfant. C’est, bien sûr, une petite parabole sur la méthode capétienne.

    Après les radis, il parlera des poules et des poussins, puis du Domaine de Dreux, puis de la ville de Dreux, avec leurs expériences quotidiennes et modestes… dans le seul désir « d’améliorer l’entente entre les habitants, et de désamorcer les possibles explosions de haine. ».

    Après deux autres interventions, je dois conclure.

    Je dis en substance que notre « bien commun », aujourd’hui, dans cet espace Cléry, c’est le Prince, et sa famille, sa descendance … que le bien commun, nous ne l’avons ni choisi, ni élu, qu’il nous est donné par la nature et par l’histoire, c’est-à-dire par Dieu, et que notre honneur est de le servir.

    Je souligne le contraste entre « la campagne Macron », tirée au cordeau du marketing le plus moderne, et le Prince qui apprend à son fils à planter des radis…

    Le royaume de France, bien sûr, est du côté des radis… Mon neveu à qui je raconte l’anecdote me fait observer que radis, c’est la racine, celle dont se nourrissaient les serfs selon l’histoire officielle, au Moyen-âge « les paysans mangeaient les racines ».

    C’est aussi la racine d’un royaume dont « labourage et pâturage sont les deux mamelles ». Le contraste est absolu entre l’élu triomphant d’un monde hors-sol et l’héritier des quarante rois qui enseigne à son fils le plant de radis.

    Je ne peux pas rester au Banquet du soir où le Prince restera, mangeant, buvant et chantant avec les militants, après avoir téléphoné à la Princesse et dit en souriant « je reste, j’ai la permission ».

    Quelque soixante nervis « anti-fa » se présentent, armés de coups de poing américain et de barres de fer pour « casser la réunion ». Ils sont vigoureusement repoussés, avec les mêmes armes. Un blessé grave chez eux.

    L’organisateur, inquiet, s’excuse auprès du Prince, de ce trouble, mais le Prince, souriant, répond... « C’est normal, je m’y attendais. ». 

    18447013_1186577194785704_644037050458448161_n.jpgLe lendemain à 10h, défilé, de la place de l’Opéra à la statue de Jeanne. Un gros millier de personnes… les organisateurs pourraient le multiplier, mais je ne pense pas qu’on puisse dépasser ce chiffre.

    Des drapeaux de l’Action française, des portraits de Maurras, Bainville, Daudet … Des slogans, brutaux, comme tous les slogans, « A bas la ruine publique… ».

    Arrivée à Jeanne – Silence – Rassemblement – Discours.

    Je dis qu’à ce moment où, dans la cour de l’Elysée, la République triomphante installe son nouveau président, nous sommes au pied de Jeanne pour lui dire notre espérance.

    Notre espérance, c’est le petit prince de Dreux, qui apprend à planter ses radis et à élever ses poules. C’est notre histoire aussi simple et aussi pure qu’elle est humble et féconde. Elle est sainte aussi. Car Jeanne, c’est la sainteté là où on ne la trouve pas, dans la politique, dans la guerre et dans les tribunaux.

    Orléans, pour la guerre, Reims pour la politique, Rouen pour la justice et le martyre.

    La sainteté de Jeanne, dans la vie politique est dans un seul geste, à genoux devant le Dauphin, à Chinon, puis à genoux devant le Roi à Reims. « L’envoyée du Ciel met un genou à terre devant le Roi désigné », sans regarder à sa qualité personnelle – à sa prestance, à sa puissance matérielle, à ses chances de l’emporter.

    La sainteté en politique, c’est de servir … non seulement le royaume, la France… l’Etat… de entités abstraites, mais de servir celui qui incarne le bien commun de ces entités, le Roi.

    A qui ne sert pas quelqu’un, on ne peut pas faire confiance, car il ne sert que lui-même.

    Je regarde mes auditeurs. Ce n’est pas l’ENA, ni Polytechnique… c’est plutôt artisans, ouvriers, employés, smicards ou étudiants…Ce n’est pas « le peuple » des discours. C’est le peuple, en vrai.

    En puissance, c’est dérisoire.

    Dans l’instant, Macron est tout. Le Prince n’est rien.

    Mais, aujourd’hui, Macron est sans descendance. Sa postérité n’est que politicienne, par l’énarchie et les autres grandes écoles.

    Le Prince a deux fils et deux filles.

    Si ce n’est pas lui, comme il me l’a dit, il y a quinze ans, ce sera mon fils, ou mon petit-fils… mais cela sera, car « nous autres les rois, nous avons le temps avec nous… ».

    Entre les deux images, l’hésitation n’est pas permise. L’honneur, la joie, la beauté et la fécondité sont du coté du Prince et de son fils, de la poule au pot et des racines.

    Si c’était, comme dans la vie mystique, la méditation sur les Deux Etendards, celui de Jésus-Christ et celui du Prince de ce Monde, on ferait un choix absolu.

    Mais c’est dans la vie temporelle, tout est mélangé. On peut voir que l’espérance temporelle est du côté du Prince de l’enfance et des jardins, mais il n’est pas interdit d’y joindre une nécessaire compromission pratique avec le monde électoraliste et technologique, tel qu’il est.

    Encore que … ça se discute.

    Macron peut compter sur la République pour le paralyser, ou, au moins le canaliser… sauf à ce qu’il devienne dictateur… Auguste. ? ou Caligula. ?

    Ou autre chose … un bon intendant en attendant le maitre de maison ?

    Ou, malheureusement, un jeune homme trop doué, trop avenant, trop chanceux … que les médiocres s’acharneront à détruire.

    De toutes les façons, la seule issue, c’est le rien ou le royaume.

    Continuons le royaume. L’avenir est dans le jardin, comme le bonheur est dans le pré. 

  • Le passe sanitaire, vers une surveillance numérique de la société, par Laurence Trochu.

    Manifestation des anti-passe sanitaire à Paris, 14 août 2021 © Florence Gallez / Medialys Image/SIPA Numéro de reportage : SIPAUSA30276222_000008

    Bienvenue dans le meilleur des mondes

    L’instauration du passe sanitaire a cristallisé le débat autour de la question de la liberté qui apparaît soudainement menacée. La technologie numérique rend désormais possible la surveillance de masse.

    2.jpgOr, les enjeux de la soumission de nos vies à la technologie n’ont jamais fait l’objet d’une réflexion politique à même d’anticiper les décisions à prendre pour garantir la préservation de la liberté. Non seulement le politique est démuni mais pire, il reste muet sur ce grand défi de  l’Intelligence Artificielle que révèle la crise sanitaire. Dans la perspective de l’élection présidentielle, le Mouvement Conservateur fait de ce sujet un critère de choix du candidat qu’il soutiendra. 

    Le passe sanitaire, un outil qui n’est pas neutre

    La crise sanitaire et les mesures de restriction qui l’accompagnent voient s’affronter les tenants de la ligne gouvernementale et leurs opposants sur la question de la liberté. Si les uns s’enfoncent dans une argumentation spécieuse selon laquelle il faut restreindre la liberté aujourd’hui pour la retrouver demain, les autres passeraient à côté du véritable problème s’ils omettaient de prendre le mal à la racine. Toute démarche critique du dispositif doit aussi être une démarche technocritique. Le passe sanitaire n’est en effet possible que parce que la technologie permet sa mise en œuvre.

    Or, les outils ne sont pas neutres ; ils portent leur propre finalité. C’est ce qu’a mis en lumière le philosophe et précurseur de l’écologie politique Ivan Illich. Dès qu’un outil s’impose comme «monopole radical», outil dont personne ne peut plus se passer, il peut détruire l’objectif qu’il était censé servir. 

    En 2014, lorsque la Chine a mis au point, grâce à l’IA, un système de surveillance des comportements, l’Occident a été saisi d’effroi mais a tenu la chose à distance. Autres lieux, autres mœurs. Aujourd’hui, cet instrument de contrôle de la société frappe à notre porte et l’a même déjà enfoncée. À cet égard, la lecture d’un récent rapport sénatorial intitulé « Crises sanitaires et outils numériques, répondre avec efficacité pour trouver nos libertés » fait l’effet d’une bombe à retardement alors même qu’il est passé inaperçu. C’est ce modèle chinois de contrôle et surveillance de la société qui y est dessiné. Dans le meilleur des cas, ce texte est descriptif. Dans le pire des scenarii, il est prescriptif. Cette dernière hypothèse n’est pas à exclure puisque se glisse, au paragraphe II-B de la première partie, un inquiétant jugement de valeur : « Il serait irresponsable de ne pas se saisir de telles possibilités. » Quelles sont-elles ? Contrôler le respect des mesures sanitaires à un niveau individuel et en temps réel, « en croisant des données d’identification, des données médicales et données de géolocalisation ». Boîtier connecté porté autour du cou ou smartphone qui sonnerait lorsque vous ne respectez pas les règles de distanciation ; bracelet électronique pour contrôler le respect de la quarantaine, détection automatique par des radars de la plaque d’immatriculation des personnes censées être confinées, contrôle des transactions bancaires pour imposer une amende automatique… La suite du texte, même si elle ne nie pas les dangers liés à ces outils, est seulement une recherche des modalités pouvant aboutir à un « consensus démocratique ». Bienvenue dans le pire des mondes !

    Un grave silence politique 

    L’Europe s’est donnée bonne conscience. De la CNIL au RGPD, puisque le corollaire de toute réflexion est que les nouveautés scientifiques sont toujours bonnes, les mesures envisagées par le politique visent uniquement à encadrer un phénomène auquel on ne saurait se soustraire. Le focus se fait depuis lors à l’unanimité sur la préservation de notre intimité et la nécessité d’inscrire la protection des données personnelles dans la Constitution. Ces indispensables protections ne vont toutefois pas jusqu’à interroger le principe même de l’IA et son ingérence dans nos vies humaines.

    Cinq ans après l’adoption de ce règlement européen, la grenouille a été plongée dans la marmite d’eau froide, le feu est allumé, le ramollissement est inéluctable. Quelle résistance trouvons-nous en face de « l’enthousiasme des masses amorphes » contre lequel nous alertait le sociologue Émile Lederer au début du siècle dernier? Les capacités offertes par les technologies de contrôle et de surveillance vont bien au-delà de la crise actuelle dans laquelle elles se développent et laissent présager l’apparition d’une tendance lourde. Même avertissement d’Hannah Arendt, « car une société de masse n’est rien de plus que cette espèce de vie organisée qui s’établit automatiquement parmi les êtres humains quand ceux-ci conservent des rapports entre eux mais ont perdu le monde autrefois commun à tous. » La réalité chinoise nous permet d’anticiper la suite et fait écho au rapport sénatorial déjà mentionné. Le dispositif de «crédit social» établit des notations à partir des comportements et choix analysés et permet de réglementer le droit aux transports, aux logements sociaux, aux services d’État ou encore à l’accès internet, selon les bons points qui auront été attribués aux citoyens. La fiction de Black Mirror devient réalité: c’est l’avènement d’une société dans laquelle chacun est soumis à une notation continue déterminant la valeur de sa propre vie.

    La société de masse, décrite par Arendt, s’est établie sur le socle communiste où l’individu n’est qu’une infime partie d’un grand tout, sous le regard d’un pouvoir autoritaire qui exerce la contrainte par la crainte qu’il suscite. Mais chez nous, en France, « pays de la liberté et des Droits de l’Homme », qu’avons-nous fait des principes qui nous fondent comme civilisation? Le préambule du Statut du Conseil de l’Europe fait pourtant référence «aux valeurs spirituelles et morales qui sont le patrimoine commun de leurs peuples et qui sont à l’origine des principes de liberté individuelle, de liberté politique et de prééminence du droit, sur lesquels se fonde toute démocratie véritable». 

    Un sujet crucial de l’élection présidentielle 

    Les prétendants de droite n’en ont pas pris la mesure ou préfèrent laisser au président sortant le soin de sortir seul de l’ornière qu’il a creusée. Sur l’IA, il faudra pourtant aller au-delà des incantations et des revendications ébahies devant l’innovation. Le nouveau, le neuf, ça ne fait pas un programme ! Dans ce monde instable qui danse sur un volcan, un projet politique innovant serait bien plutôt de savoir ce qui vaut la peine d’être conservé. La France seule ne fait pas le poids face aux deux superpuissances de l’IA que sont la Chine et les États Unis. Il y a là un défi qui se joue à l’échelle européenne et dont la France devrait être le moteur. Évidemment, notre réflexion  sur l’IA n’est pas une invitation au retour dans les cavernes ; nous n’appelons pas à passer à côté de la troisième révolution industrielle mais à y prendre toute notre place.

    La rentrée politique qui s’annonce sera marquée par le congrès LR du 25 septembre, la Journée du conservatisme le lendemain, et le choix par la droite de son candidat à l’élection présidentielle. Aussi, le Mouvement conservateur sera particulièrement attentif aux positions des candidats. Il n’apportera son soutien qu’à celui ou celle qui aura le courage d’affirmer son opposition aux mesures liberticides décidées par le gouvernement et de réaffirmer la liberté comme principe de notre société. Ironie de l’histoire, ce sont les conservateurs qui font aujourd’hui appel au libéral Hayek : « Aussi paradoxal que celui puisse paraître, il est sans doute vrai qu’une société libre qui réussit est toujours dans une large mesure une société attachée à ses traditions. »

     

    Présidente du Mouvement Conservateur Sens Commun, membre du Bureau politique Les Républicains, Conseiller départemental des Yvelines.
     
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Hier matin, à 7h34, France info a défendu la vérité historique et... Marie-Antoinette !

    Une pauvre députée LFI, bien ignorante, Élisa Martin, a cru faire son importante et "se la jouer" historienne en reprenant à son compte le mensonge mille fois démonté selon lequel la Reine aurait dit, parlant de gens affamés, que s'ils n'avaient pas de pain, ils n'avaient qu'à manger de la brioche...

    LFI, on le sait, c'est "la section des piques de 1793" revenue aujourd'hui, siéger à l'Assemblée, où elle donne le lamentable spectacle d'une pitoyable vulgarité, d'une odieuse outrance et apparaît comme une sorte de reflet de ce qu'ont du être les "tricoteuses" et autres sans-culottes de cette horrible Révolution terroriste, sanguinaire, Génocidaire : Quattenens qui bat sa femme, Obono qui dit "allez manger vos morts", Portes qui pose le pied sur un ballon portant la décalcomanie d'un ministre (certes, pas d'un très grand niveau, le ministre, mais, tout de même...), Saintoul qui traite le même ministre d'assassin (avant d'être contraint de s'excuser platement)... pour ne parler que de quelques uns des derniers en date !

    Mais les revenants de cette "section des piques" ne sont pas seulement vulgaires, brutaaux, outrancièrs : ils sont aussi ignorantissimes et, surtout, ils veulent qu'on le sache ! En l'occurrence, avec l'intervention minable de cette pauvre Élisa Martin, qui a perdu là une bonne occasion de se taire...

    Toutes les personnes un tant soit peu instruites savent que, déjà, Jean-Jacques Rousseau reprenait cette "anecdote" (?) dans ses Confessions, dès 1765, Marie-Antoinette n'étant arrivée en France qu'en...1770 ! 

    Il faut donc être bête au-delà de ce qui peut se concevoir pour oser proférer, à l'Assemblée, l'insanité que cette pauvre députée LFI a proférée, et que France info a, donc, corrigé hier matin.

    Nous critiquons assez les chaînes de "Sévice public" (pour reprendre l'expression de Goldnadel) pour ne pas saluer aujourd'hui la chronique de France info : pour une fois qu'une radio d'État rétablit la vérité et fait son travail avec honnêteté et sérieux, c'est la moindre des choses, et c'est plus agréable que d'avoir toujours à reprendre et démentir...

    Écoutez ces deux minutes de la rubrique "Le vrai du faux", sur France info (avec le scripte) :

    Le vrai du faux

    Vérité, Justice pour elle : vive Marie-Antoinette !

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    Portrait de la Reine par le grand martégal Joseph Boze, concitoyen de Maurras, qui eut le courage, convoqué devant le Tribunal révolutionnaire des terroristes, de leur jeter à la figure son "Ma tête serait sur le billot que je ne témoignerai pas contre sa Majesté !". Ainsi fut sauvé - par beaucoup - l'honneur du nom Français, pendant cette période horrible où la France fut livrée à la démence révolutionnaire...

     

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    1. Encore une victoire contre les éoliennes ! PPEEBP / #StopEolien communique :

    "A noter: Très intéressante décision de la CAA de Bordeaux, sous l'angle des mesures compensatoires exigibles dans le cadre d'un projet éolien."

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    2. Nous les citions ici-même, hier : les animateurs du comptre tweeter Le Fascisme Islamiste Dévoilé continuent à proposer leurs vidéos (en feuilleton)... et ils font bien !

    "14 siècles de traite musulmane : 7 millions de noirs ont été forcés à traverser le désert. Tous les mâles (enfants/adultes) sont castrés, opération qui fait périr 75% des esclaves. Cette traite a duré jusqu'au début du XX° siècle et ne fut jamais remise en question"
     
    (extrait vidéo 2'19)
     

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    3. "Donner la mort peut il être considéré comme un soin ?" La réponse est non ! "Donner la mort n'est pas un soin", tel est le titre de l'avis éthique publié par des organisations représentant 800.000 soignants engagés auprès des personnes en fin de vie.

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    Le cri d’alarme des soignants qui refusent l’euthanasie

    Le texte explique en quoi le métier de soignant est «incompatible avec la pratique d’une mort médicalement administrée». ROOS KOOLE/ANP via AFP

    Le cri d’alarme des soignants qui refusent l'euthanasie" , est "réservé aux abonnés". En voici cependant l'entame, qui donne le ton, et qui surtout, nous permet de le signaler au lecteur...

    EXCLUSIF - Leur démarche, confiée au Figaro, est inédite: 13 organisations, représentant 800.000 professionnels, signent un texte pour rejeter cette pratique «incompatible» avec le métier du soin. Un appel qui sonne comme un avertissement au chef de l’État.

    C’est une démarche d’une ampleur inédite. Et un avertissement de taille. Alors qu’Emmanuel Macron a ouvert le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté à la rentrée, treize organisations professionnelles et sociétés savantes, représentant 800.000 soignants de tous horizons, clament d’une seule voix leur refus de participer à une «aide active à mourir».

    Dans un appel que Le Figaro dévoile, elles expliquent en quoi leur métier est «incompatible avec la pratique d’une mort médicalement administrée». Injecter une substance létale à un patient serait «un glissement éthique majeur» qui viendrait «bouleverser la définition du soin» et «fragiliser des équipes», alertent ces soignants dans une réflexion éthique d’une vingtaine de pages. Dans ce document, plutôt que de proposer un énième débat d’idées, ils ont choisi de se confronter aux conséquences concrètes du suicide assisté et de l’euthanasie sur leur métier, pour comprendre ce qu’ils seraient susceptibles d’accepter ou non.

    «La crainte de transformer le sens de notre métier»...

     

    4. Le Système sous-arme la France et la met en danger. Hervé Juvin a raison de dénoncer ce fait : il a juste le tort d'employer des termes étrangers (ce qui n' apporte rien à la justesse de sa démonstration) et de croire naïvement qu'un Thierry Breton, qui a si souvent agi contre nos intérêts nationaux, va, d'un coup, se mettre à leur service...

    "Nous pouvons être menacés dans notre sécurité et de notre indépendance parce que nous n'aurons plus su constituer les stocks et garder sans considération de délai ce qui nous est nécessaire pour livrer une bataille de haute intensité..."

    (extrait vidéo 1'23)

    https://twitter.com/HerveJuvin/status/1626273200236646402?s=20

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    En 2020, seuls 9 pays de l'UE ont consacré plus de 2% de leur PIB à la Défense !

     

    4 BIS. Un peu dans la continuité de ce qui précède, vu sur tweeter (posté juste après la vidéo de Juvin...) :

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    SURTOUT PAS !

    PAR CONTRE, IL FAUT ARMER LA FRANCE,

    EN LA DOTANT D'UN BUDGET MILITAIRE DIGNE DE CE NOM,

    ÉGAL A 4% DU PIB :

    1% POUR CHACUNE DES TROIS ARMES (AIR, TERRE, MER)

    ET 1% POUR LE NUCLÉAIRE

    (LES TROIS ARMES CONFONDUES

     

    6. On continue d'écouter Cédric, paysan français : aujourd'hui, son "petit message du soir" aux "citadins déconnectés de la réalité"...

    (extrait vidéo 1'41)

    https://twitter.com/agric15/status/1626337204736872448?s=20

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    6 BIS. Et justement, pour nos paysans français, ce communiqué de Jacques Myard, lui aussi posté quelques secondes après le précédent : enfin une bonne nouvelle pour eux !... :

    "#MaisonsLaffitte est particulièrement fière d’avoir l’entreprise #Deleplanque fondée en 1848 qui vient de produire et développer des graines de #betterave auto immunes à la #jaunisse avec le même rendement, je salue l’aide de la Région à ce titre,félicitations aux chercheurs !"

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    À DEMAIN !

  • Des fleurs de Lys dans les escarpins de la République... par Frédéric de Natal

    Des monarchistes français rêvent toujours d’un retour de l’Ancien régime !

    Des fleurs de Lys dans les escarpins de la République

    Jean d'Orléans © Kévin Guillot

    (article paru dans Causeur, le 2 février dernier)

    Descendant direct de Louis-Philippe Ier, dernier roi des Français, le prince Jean d’Orléans est l’actuel chef de la Maison royale de France. Régulièrement interviewé par les médias, cet héritier des Capétiens se pose naturellement en alternative.

    Lors de ses vœux aux Français, il a appelé au retour «d’un modèle politique équilibré».

    Pour 17% des Français, la restauration de la monarchie est la solution aux nombreuses crises qui secouent la France.

    Le prince Jean d’Orléans a 57 ans. Il vit avec sa famille, dans l’Aude, près de la cité médiévale de Carcassonne. Dans ses veines, mille ans d’histoire capétienne, celle de la France dans ce qu’elle a eu de plus sacré et de plus triomphal. Son arbre généalogique est éloquent, constellé de personnages hauts en couleur comme Philippe d’Orléans, dit « Monsieur », frère du roi Louis XIV, le régent Philippe d’Orléans, le député de la Convention Philippe Égalité, et enfin Louis-Philippe Ier, dernier roi des Français entre 1830 et 1848. Un héritage familial qu’il assume pleinement.

    À l’écart des journaux tirant sur papier glacé

    Chef de la Maison royale de France depuis 2019, il compte encore derrière lui de nombreux partisans (au sein des mouvements de l’Action Française et de la Nouvelle Action royaliste), favorables au retour de la monarchie. Il porte le titre de comte de Paris. Un apanage repris par sa famille depuis un siècle; un titre de courtoisie que tolère la République. Loin des magazines people qu’il n’affectionne pas et de toute pression médiatique, le prince Jean d’Orléans n’oublie pas ses devoirs. Très régulièrement, il publie des éditoriaux dans des quotidiens reconnus (MarianneLe Figaro...), donne des interviews (Europe 1, France 2, CNEWS, TF1…) sur des sujets qui lui tiennent à cœur. La défense de l’environnement, de la famille, du patrimoine, de la société dans son ensemble. Jean d’Orléans a été formé à bonne école. Par son grand-père Henri d’Orléans (1908-1999). Un nom dont le destin aurait pu se mélanger avec celui du général de Gaulle si ce dernier avait décidé d’aller jusqu’au bout de son projet.

    L’épisode est peu connu des Français et a donné lieu à diverses supputations ou théories. Le plus souvent farfelues ou erronées. Mais entre 1963 et 1965, le héros de la Libération aurait pourtant songé à ce descendant d’Henri IV pour lui succéder à la tête de l’Etat. Le magazine L’Express en fera même sa principale couverture, désignant le prince Henri d’Orléans comme le dauphin du général de Gaulle. Une idée qui ne plaira pas à tout le monde et qui va faire l’objet d’un vaste rejet au sein de la baronnie gaulliste peu résolue à ployer l’échine face à ce Capétien ambitieux. La loi d’exil, qui touchait tous les princes issus de maisons ayant régné en France, a été abolie en 1951. Henri d’Orléans a son propre bulletin tiré à plusieurs milliers d’exemplaires, fait campagne, tente d’obtenir la présidence de la Croix-Rouge, est reçu fréquemment à l’Elysée par De Gaulle qui le missionne diplomatiquement pour le compte de la République. Après les espoirs, la déception. Le général de Gaulle se (re)-présentera finalement et la restauration de la monarchie est remise aux calendes grecques. De cette expérience politique, le prince Jean d’Orléans en a tiré un enseignement, une leçon qu’il entend mettre au service d’une nation déchirée et quelque peu perdue.

    Agacé par un mode de gouvernement qui se coupe des Français

    Lors de ses derniers vœux aux Français, publié sur son site et ses réseaux officiels (il est suivi par 45000 personnes sur Facebook, Instagram et Twitter), Jean d’Orléans s’est posé en alternative d’une institution fragilisée. « Depuis plusieurs années, les diverses crises qui secouent notre société ne cessent d’entamer en profondeur un modèle économique, politique et social qui s’essouffle. Il est temps de jeter sur notre monde un regard lucide pour préparer ce que nous souhaitons laisser à nos enfants et aux générations futures » écrit le prétendant au trône. Appelant à « forger un avenir commun sous le sceau de la liberté dans l’unité et de la paix dans la justice, une société au cœur de laquelle nous replaçons l’homme, afin de redonner un souffle à notre nation millénaire », le comte de Paris pointe du doigt les mauvaises décisions qui ont été votées par un parlement, par des élus dont le principal souci est leur réélection en lieu et place de la préservation du Bien commun, une pensée à court terme.  « (…) Les nombreuses réformes engagées ont profondément creusé les inégalités sociales et réduit nos rapports sociaux à minima sous l’effet de mesures de plus en plus contraignantes. Face à ces mauvais choix, souvent contraires aux aspirations des Français, une voie de vraies réformes est certainement possible qui quitte le confort des cercles restreints pour s’adresser au plus grand nombre. La voie vers un modèle social plus solidaire et juste, un modèle économique plus responsable et équitable, un modèle politique plus décentralisé et indépendant » plaide le prince Jean d’Orléans, ancien soutien des gilets jaunes.

    A lire aussi, Jean-Paul Brighelli: En ce 21 janvier…

    Sans doute, le « roi Jean IV », comme l’appellent les royalistes, s’agace-t-il de ce mode de gouvernement qui se coupe des Français. « Gouverner, c’est prévoir » rappelle le comte de Paris, paraphrasant Adolphe Thiers, célèbre homme d’État de la IIIe République. Jean d’Orléans se bat contre les sempiternels poncifs et caricatures qui accompagnent habituellement les idées reçues sur une monarchie qui a contribué à façonner la France. Lui, l’imagine volontiers parlementaire où le roi concentrerait toutefois certains pouvoirs contrebalancés par les deux chambres et le référendum à la manière du modèle suisse. Il appelle à retrouver les vraies valeurs gaulliennes de la Constitution actuelle, taillée sur mesure pour un monarque. Pour diffuser sa voix dans le grand public, que certains jugent trop discrète, il a écrit un livre :  Jean de France, un prince français, paru en 2009 aux éditions Pygmalions. Un véritable programme politique dont on peut retrouver les grandes lignes sur sa fiche Wikipedia, l’encyclopédie en ligne bien connue. Des positions que ses partisans n’hésitent pas à distiller face caméras aux médias intrigués de les voir chaque année se rassembler, le 21 janvier, dans les grandes villes de France, lorsqu’ils commémorent le décès de Louis XVI, guillotiné par la Convention en 1793.

    Les Français tentés par rappeler un roi ? Selon un sondage BVA/ Alliance Royale paru en 2016, ils sont 17% à souhaiter que l’on réinstalle un monarque à la tête de l’État. L’idée rassemble toutes les générations (notamment à droite) et se veut moderne. Parmi tous les avantages cités, celui d’un monarque au-dessus des partis politiques, dont le niveau de neutralité serait élevé et source d’une certaine continuité au sein de l’État, respectueux des valeurs traditionnelles, à la tête d’une institution qui assurerait un système d’égalité démocratique, d’un régime défenseur des libertés économiques, politiques et civiles. En 2021, les monarchies tiennent haut le pavé selon l’Heritage Foundation qui s’est penché sur ces principes démocratiques évoqués. Si on retrouve l’ensemble des royautés dans les 40 premières places du palmarès, la France (à titre de comparaison) n’est que 64ème de ce classement. De quoi faire réfléchir tout un chacun à l’heure où les Français sont appelés à se mobiliser massivement contre la réforme des retraites.

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    L'antisémitisme tranquille et assumé de LFI !

    (source : BFM/TV)

    "UNE FAUTE" : POUR BOMPARD, LES ÉLUS QUI BOYCOTTENT LES JOURNÉES D'ÉTÉ (des escolos, ndlr) À CAUSE DE MÉDINE "CÈDENT" À L'EXTRÊME DROITE !

    https://www.bfmtv.com/politique/la-france-insoumise/une-faute-pour-bompard-les-elus-qui-boycottent-les-journees-d-ete-a-cause-de-medine-cedent-a-l-extreme-droite_AV-202308230244.html#xtor=CS9-144-[twitter]-[BFMTV]

    Problème ! : on se souvient que, lorsque Maurras fut "retiré" des personnalités à commémorer (en 2018) le député LFI Alexis Corbière avait justifié ce scandale en taxant Maurras d' "antisémite" !!!!!

    Se gardant bien - lui, le soi-disant professeur d'histoire - de citer ce passage de Maurras :  "L’antisémitisme est un mal si l’on entend par là cet antisémitisme de « peau » qui aboutit au pogrom et qui refuse de considérer dans le Juif une créature humaine pétrie de bien et de mal, dans laquelle le bien peut dominer. On ne me fera pas démordre d’une amitié naturelle pour les Juifs bien nés..."

    À LFI, on n'a que faire de l'histoire, de la vérité, de l'honnêteté intellectuelle...

    Comme quand - pour ne prendre que cet exemple - les deux députées LFI Obono et Simmonet ont reçu joyeusement l'antisémite Corbyn, viré du Parti travailliste pour... anti-sémitisme !

    Législatives: deux candidates LFI critiquées pour s'afficher avec Jeremy  Corbyn

    C'est cette tartuferie, cette imposture, ce scandale que nous dénonçons chaque jour sur la page d'accueil de notre Quotidien :

    (1/2) Ce qu'on ne pardonne pas à Maurras. Ou : Tartufferie d'un reproche...

    (2/2) Maurras est ostracisé, "interdit" par le Système, pour cause d'antisémitisme. Bon, mais tous ceux-ci, qui ont écrit des propos très durs sur les Juifs, ne le sont pas : pourquoi ?

     

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    Rappel historique, pas forcément inutile...

    La veille, 23 août, le Pacte Germano-Soviétique (ou "Hitler-Staline") a été signé; et, bien entendu, les communistes français "suivent" comme un seul homme, et cela durera jusqu'au 22 juin 1941, soit un an et dix mois tout de même de "franche collaboration" avec les nazis...

    Eh, oui ! Les cocos ? Les premiers Collabos !...

     

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    1. Au fou ! En parlant de l'esclavage transatlantique un juge (?) de l'ONU a exhorté le Royaume-Uni à payer 24.011 milliards de $ de réparations pour ce qu'il considère être "le plus grand crime de l’humanité"; la France 9.288 milliards de $...

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    Juste réponse de Noir Lys à cette cinglerie de foldingue :

    "Question : combien doivent rembourser les descendants de vendeurs d’esclaves qui enlevaient leur voisins sur les marchés aux esclaves d’Afrique depuis des millénaires ?"

     

    2. Dépénaliser le cannabis ? D'accord avec Philippe Ballard (et tant d'autres :

     CERTAINEMENT PAS !

    NI AUJOURD'HUI, NI DEMAIN, NI JAMAIS !

    "...Au lieu de relancer un débat sur la dépénalisation du cannabis dont des études scientifiques montrent la dangerosité de cette substance, Sandrine Rousseau et ses camarades devraient s’occuper de la complaisance des verts avec l’#antisémitisme..."

    (extrait vidéo 1'23)

    https://twitter.com/BallardPhilippe/status/1693964642282848325?s=20

    Non à la légalisation du cannabis

     

    3. Dans Front populaire (extrait de l'article de Paul Zeppenfeld) : OPINIONS - IMMIGRATION Séparatisme des quartiers : vers deux France irréconciliables ?

    CONTRIBUTION / OPINION. Les émeutes de juin dernier ont explosé à la figure des bien-pensants, qui n’ont pu nier davantage l’ampleur du séparatisme dans les quartiers. Mais est-ce désormais trop tard ?

    Depuis les émeutes de 2005, les responsables politiques avaient simplement mis la poussière sous le tapis, priant pour que la formule d’Henri Queuille, président du Conseil sous la IVᵉ République, s’avère exacte : « Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. »

    Par ses apostrophes et sa politique pénale, Nicolas Sarkozy avait montré ses muscles. Emmanuel Macron a usé de prophéties autoréalisatrices en qualifiant la Seine–Saint-Denis de « Californie sans la mer », tout en répétant qu’il suffisait de traverser la rue pour trouver un emploi. Les banlieues cristallisent, on ne peut mieux l’échec politique des quarante dernières années. Ces territoires illustrent l’incompétence des gouvernements à résoudre les défis majeurs en termes d’immigration, d’intégration, d’insécurité et d’autorité de l’État. Peut-être faut-il y voir un lien : le débat sur les quartiers populaires est en permanence phagocyté par un affrontement idéologique outrancier et les acteurs politiques sont tétanisés devant l’immensité du chantier.

    La gauche et la droite n’ont pas la même perception du phénomène. Pour la droite, l’immigration doit être régulée avec fermeté et l’ensauvagement de la société doit trouver une solution judiciaire. À gauche domine le sentiment que la réussite de l’intégration dépend de la générosité de la politique de la ville, des aides sociales. Un sentiment mêlé à une foi inébranlable dans la capacité d’intégration des populations immigrées.

    La vulgate de gauche conduit à prendre fait et cause pour les habitants des quartiers parce qu’ils les assignent dans le camp des opprimés, réduits à leur appartenance à une minorité, victimes de discriminations et de violences policières, de racisme systémique et en situation de précarité. À droite et chez une majorité croissante de Français, un rejet plus vif de l’immigration se fait jour...

    Séparatisme des quartiers : vers deux France irréconciliables ?

     

    4. Quand Bruno Attal tacle vigoureusement Martine Aubry, et lui assène le "pan sur le bec" qu'elle a bien mérité !...

    1. La déclaration de Sa Suffisance, Martine :

    "À Lille, depuis 3 ans, nous avons fait le choix d’offrir l’intégralité des fournitures scolaires aux enfants lillois en primaire. Un soutien aux parents qui font face à une inflation encore forte, pour l’égalité de tous les enfants dans l’accès à la scolarité..."

    2. Le "pan sur le bec" de Bruno Attal :

    "Il faudrait que les politiques arrêtent ce narratif : «  Nous offrons » Vous n’offrez rien du tout, vous redistribuez l’argent des Français, en prenant au passage votre salaire et vos frais !!!"
     
    De Nombreuses Mains Différentes Avec Le Pouce Levé, Isolées Symbole  D'approbation Et De Consentement Photo stock - Image du augmenté, idée:  162426904
     

    5. (Source : Sud Radio) Nucléaire : l'ASN autorise un réacteur nucléaire à fonctionner jusqu'à 50 ans... : "Les calculs avaient été faits pour 40 ans. Après de nouvelles études, on se rend compte qu'ils pourront fonctionner bien plus longtemps. La durée de vie d'un réacteur nucléaire parfaitement entretenu peut être de 80 ans..."

    https://www.la-croix.com/Economie/Nucleaire-premier-reacteur-autorise-fonctionner-jusqua-50-ans-Tricastin-2023-08-22-1201279653

    Le réacteur numéro un de la centrale du Tricastin redémarre après sa visite  des 40 ans

    C'est une première pour le parc nucléaire français. Par une décision rendue publique le 10 août, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) autorise un premier réacteur, le réacteur numéro 1 de la centrale du Tricastin (dans la Drôme, ci-dessus), à fonctionner jusqu'à cinquante ans...

     

    6. Les 26 et 27 Août prochains...

     

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    (extrait de notre Éphéméride du 4 Août)

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable maison capétienne règne de père en fils :

    "Saint Louis représente un retour à l'idée du prêtre-roi. Il est en harmonie avec son temps, celui de saint Thomas d'Aquin, marqué par un renouveau de foi chrétienne. Toutes proportions gardées, c'est ainsi qu'après les encyclopédistes, le début du dix-neuvième siècle verra le Génie du christianisme et une renaissance religieuse.

    Mais la monarchie a grandi, Louis IX, ce n'est plus le pieux Robert qui s'enfermait dans son oratoire. La monarchie a des devoirs, des traditions, une vitesse acquise. Saint Louis continuera ses prédécesseurs. Seulement il les continuera en développant un élément que, jusqu'à lui, la dynastie capétienne n'avait qu'à peine dégagé. Les qualités de sa race, il les poussera jusqu'à la vertu, jusqu'à la sainteté.

    La royauté française était un peu terre à terre. Par lui, elle prendra un caractère de grandeur spirituelle dont elle gardera toujours le reflet. On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales d'Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d'animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs. Saint Louis a été la pureté des lis..." 

     

     

    7. LIBERTÉ POUR FLORIAN,

    EN PRISON DEPUIS DEUX MOIS,

    POUR AVOIR SAUVÉ DES VIES !

     

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (45)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Fulgurances (3/3): christianisme, avenir du monde...

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    "L'idée chrétienne est l'avenir du monde.

    En définitive, mes investigations m'amènent à conclure que l'ancienne société s'enfonce sous elle, qu'il est impossible à quiconque n'est pas chrétien de comprendre la société future poursuivant son cours et satisfaisant à la fois ou l'idée purement républicaine ou l'idée monarchique modifiée. Dans toutes les hypothèses, les améliorations que vous désirez, vous ne les pouvez tirer que de l'Évangile.

    Au fond des combinaisons des sectaires actuelles, c'est toujours le plagiat, la parodie de l'Évangile, toujours le principe apostolique qu'on retrouve: ce principe est tellement ancré en nous, que nous en usons comme nous appartenant; nous nous le présumons naturel, quoiqu'il ne nous le soit pas; il nous est venu de notre ancienne foi, à prendre celle-ci à deux ou trois degrés d'ascendance au-dessus de nous. Tel esprit indépendant qui s'occupe du perfectionnement de ses semblables n'y aurait jamais pensé si le droit des peuples n'avait été posé par le Fils de l'homme. Tout acte de philanthropie auquel nous nous livrons, tout système que nous rêvons dans l'intérêt de l'humanité, n'est que l'idée chrétienne retournée, changée de nom et trop souvent défigurée: c'est toujours le verbe qui se fait chair !

    Voulez-vous que l'idée chrétienne ne soit que l'idée humaine en progression ? J'y consens; mais ouvrez les diverses cosmogonies, vous apprendrez qu'un christianisme traditionnel a devancé sur la terre le christianisme révélé. Si le Messie n'était pas venu, et qu'il n'eût point parlé, comme il le dit de lui-même, l'idée n'aurait pas été dégagée, les vérités seraient restées confuses, telles qu'on les entrevoit dans les écrits des anciens. C'est donc, de quelque façon que vous l'interprétiez, du révélateur ou du Christ que vous tenez tout; c'est du Sauveur, Salvator, du Consolateur, paracletus, qu'il nous faut toujours partir; c'est de lui que vous avez reçu les germes de la civilisation et de la philosophie.

    Vous voyez donc que je ne trouve de solution à l'avenir que dans le christianisme et dans le christianisme catholique; la religion du Verbe est la manifestation de la vérité, comme la création est la visibilité de Dieu. Je ne prétends pas qu'une rénovation générale ait absolument lieu, car j'admets que des peuples entiers soient voués à la destruction; j'admets aussi que la foi se dessèche en certains pays: mais s'il en reste un seul grain, s'il tombe sur un peu de terre, ne fût-ce que dans les débris d'un vase, ce grain lèvera, et une seconde incarnation de l'esprit catholique ranimera la société.

    Le christianisme est l'appréciation la plus philosophique et la plus rationnelle de Dieu et de la création; il renferme les trois grandes lois de l'univers, la loi divine, la loi morale, la loi politique : la loi divine, unité de Dieu en trois essences; la loi morale, charité; la loi politique, c'est-à-dire la liberté, l'égalité, la fraternité.

    Les deux premiers principes sont développés; le troisième, la loi politique, n'a point reçu ses compléments, parce qu'il ne pouvait fleurir tandis que la croyance intelligente de l'être infini et la morale universelle n'étaient pas solidement établies. Or, le christianisme eut d'abord à déblayer les absurdités et les abominations dont l'idolâtrie et l'esclavage avaient encombré le genre humain.

    Des personnes éclairées ne comprennent pas qu'un catholique tel que moi s'entête à s'asseoir à l'ombre de ce qu'elles appellent des ruines; selon ces personnes, c'est une gageure, un parti pris. Mais, dites-le moi, par pitié, où trouverai-je une famille et un Dieu dans la société individuelle et philosophique que vous me proposez ? Dites-le moi et je vous suis; sinon ne trouvez pas mauvais que je couche dans la tombe du Christ, seul abri que vous m'avez laissé en m'abandonnant.

    Non, je n'ai point fait une gageure avec moi-même: je suis sincère; voici ce qui m'est arrivé: de mes projets, de mes études, de mes expériences, il ne m'est resté qu'un détromper complet de toutes les choses que poursuit le monde. Ma conviction religieuse, en grandissant, a dévoré mes autres convictions; il n'est ici-bas chrétien plus croyant et homme plus incrédule que moi. Loin d'être à son terme, la religion du libérateur entre à peine dans sa troisième période, la période politique, liberté, égalité, fraternité. L'Evangile, sentence d'acquittement, n'a pas été lu encore à tous; nous en sommes encore aux malédictions prononcées par le Christ : "Malheur à vous" qui chargez les hommes de fardeaux qu'ils ne sauraient porter, et qui ne voudriez pas les avoir touchés du bout du doigt.

    Le christianisme, stable dans ses dogmes, est mobile dans ses lumières; sa transformation enveloppe la transformation universelle. Quand il aura atteint son plus haut point, les ténèbres achèveront de s'éclaircir; la liberté, crucifiée sur le Calvaire avec le Messie, en descendra avec lui; elle remettra aux nations ce nouveau testament écrit en leur faveur et jusqu'ici entravé dans ses clauses. Les gouvernements passeront, le mal moral disparaîtra, la réhabilitation annoncera la consommation des siècles de mort et d'oppression nés de la chute.

    Quand viendra ce jour désiré ? Quand la société se recomposera-t-telle d'après les moyens secrets du principe générateur ? Nul ne le peut dire; on ne saurait calculer les résistances des passions.

    Plus d'une fois la mort engourdira des races, versera le silence sur les évènements comme la neige tombée pendant la nuit fait cesser le bruit des chars. Les nations ne croissent pas aussi rapidement que les individus dont elles sont composées et ne disparaissent pas aussi vite. Que de temps ne faut-il point pour arriver à une seule chose cherchée ! L'agonie du Bas-Empire pensa ne pas finir; l'ère chrétienne, déjà si étendue, n'a pas suffi à l'abolition de la servitude. Ces calculs, je le sais, ne vont pas au tempérament français; dans nos révolutions nous n'avons jamais admis l'élément du temps: c'est pourquoi nous sommes toujours ébahis des résultats contraires à nos impatiences. Pleins d'un généreux courage, des jeunes gens se précipitent; ils s'avancent tête baissée vers une haute région qu'ils entrevoient et qu'ils s'efforcent d'atteindre. Rien de plus digne d'admiration; mais ils useront leur vie dans ces efforts; arrivés au terme, de mécomptes en mécomptes, ils consigneront le poids des années déçues à d'autres générations abusées qu'ils porteront jusqu'au tombeaux voisins; ainsi de suite. Le temps du désert est revenu; le christianisme recommence dans la stérilité de la Thébaïde, au milieu d'une idolâtrie redoutable, l'idolâtrie de l'homme envers soi.

    Il y a deux conséquences dans l'histoire, l'une immédiate et qui est à l'instant connue, l'autre éloignée et qu'on n'aperçoit pas d'abord. Ces conséquences souvent se contredisent; les unes viennent de notre courte sagesse les autres de la sagesse perdurable. L'évènement providentiel apparaît après l'évènement humain. Dieu se lève derrière les hommes. Niez tant qu'il vous plaira le suprême conseil, ne consentez pas à son action, disputez sur les mots, appelez force des choses ou raison ce que le vulgaire appelle Providence, regardez à la fin d'un fait accompli, et vous verrez qu'il a toujours produit le contraire de ce qu'on en attendait, quand il n'a point été établi d'abord sur la morale et sur la justice.

    Si le ciel n'a pas prononcé son dernier arrêt; si un avenir doit être, un avenir puissant et libre, cet avenir est loin encore, loin au-delà de l'horizon visible; on n'y pourra parvenir qu'à l'aide de cette espérance chrétienne dont les ailes croissent à mesure que tout semble la trahir, espérance plus longue que le temps et plus forte que le malheur.

    (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome II, pages 030/931/932/933)

  • Rémi Brague soulève les ambiguïtés de l’islam et les méprises de l’Occident, par Annie Laurent

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    Dans son livre Sur l’islam, le philosophe Rémi brague prend à bras-le-corps les questions posées par l’islam à notre civilisation, jetant la clarté de l’analyse sur les obscurités et les contradictions d’un phénomène déroutant pour les esprits qui s’obstinent à penser qu’il est seulement une religion.

     

    Amazon.fr - Sur l'islam - Brague, Rémi - Livres

     

    Rémi BRAGUE, Sur l’islam, Gallimard, 2023, 385 p., 24 €.

     

    Conscient des ambiguïtés, des malentendus et des contradictions qui caractérisent trop souvent le discours des Européens sur l’islam, Rémi Brague, philosophe médiéviste et arabisant, entreprend dans ce livre érudit et fouillé de remettre à leur juste place les principaux concepts d’une religion-civilisation qui, malgré sa simplicité et son évidence apparente, voire sa proximité avec le christianisme, constitue un système complexe et étranger à notre foi ainsi qu’à la culture qu’elle a engendrée. Dès lors, si l’on veut comprendre l’islam en ce qu’il est réellement, il faut cesser d’en parler en utilisant avec assurance un vocabulaire chrétien alors que des mots identiques n’ont bien souvent pas du tout le même sens. Telle est la conviction de l’auteur et l’on ne peut que la partager en ces temps de confusions généralisées. C’est pourquoi son œuvre mérite la plus grande attention.

    Le livre s’ouvre sur une mise au point quant à la manière d’aborder le sujet en vérité : ne pas craindre d’être accusé d’islamophobie, celle-ci fût-elle « savante », étiquette dont Brague a déjà eu à pâtir, comme il le confie. Soulignant que le terme « islamophobe » ne peut s’appliquer qu’à des personnes, et non à une doctrine, le philosophe explique que cet amalgame revient à pratiquer l’équivalence entre « la science la plus exigeante et le racisme le plus obtus » et à confondre « une religion avec ses adeptes ». Il en souligne un autre inconvénient : « Parler d’islamophobie empêche de porter sur ce dont il s’agit un quelconque jugement de valeur ». Or, pour lui-même, il entend être respecté dans ses convictions. « Je n’ai jusqu’à présent trouvé aucune raison qui me pousse à considérer l’islam comme vrai, Mahomet comme un authentique prophète ou même comme un bon exemple, et le Coran comme un livre divin ». Saluons au passage le courage de cette déclaration.

    Pour autant, la démarche du savant n’a rien de polémique. En pédagogue assumé, R. Brague a choisi la clarté et la rigueur, un double souci qui parcourt l’ensemble du texte, en commençant par les diverses significations du mot « islam » : rapport au divin, doctrine prêchée par Mahomet, fait historique, civilisation, ensemble des peuples musulmans.

    Des parties essentielles sont consacrées aux considérations religieuses. L’auteur rappelle l’écart infranchissable qui sépare le Dieu des chrétiens et le Dieu des musulmans dans leur rapport à l’humanité : l’Incarnation. La Révélation chrétienne enseigne que Dieu s’est fait connaître tout en restant mystérieux tandis que, dans l’islam, il reste « caché ». L’apologétique supplante ainsi la théologie.

    Puis, Brague s’attarde sur des questions de bon sens. Quelles sont la cohérence textuelle et la crédibilité doctrinale de l’islam lorsque l’on découvre les contradictions qui émaillent le Coran, un livre sensé émaner de Dieu seul, donc incréé et non pas inspiré comme la Bible ? Ou lorsque l’on apprend que les versets les plus conviviaux, tels ceux qui concernent les chrétiens, datés des débuts fragiles de la prédication de Mahomet, sont abrogés, en un temps plus faste, par des prescriptions hostiles, les uns et les autresvenus du Ciel? S’ajoutent à cela les confusions entretenues par la présence dans le Coran de noms bibliques attribués à des personnages dont le parcours s’inscrit dans une perspective étrangère à celle de l’Ancien et du Nouveau Testament. Assurément, l’islam a un problème avec l’histoire ! Et puis, comment faire le tri entre les catégories de hadîths (récits d’actes et paroles attribués à Mahomet), tous réputés normatifs comme compléments du Coran, sachant que « les plus fréquemment cités ne sont pas ceux dont l’authenticité est la plus sûre » ?

    Il faut remercier l’auteur de rappeler que l’adjectif « tolérant », volontiers appliqué à l’islam, est étranger à l’idée d’égalité ou de respect qu’il suggère en Occident. En islam, la tolérance relève du droit : elle organise la supériorité d’un régime musulman sur ses ressortissants d’autres religions ; c’est pourquoi elle « ne peut admettre la légitimité des droits des incroyants ». On comprend alors pourquoi la laïcité est inconcevable dans un tel contexte politico-religieux.

    Le philosophe insiste sur la centralité de la charia (loi islamique), rappelant qu’en islam « Dieu est le seul législateur légitime » et que ses prescriptions concernent jusqu’aux actes les plus anodins. Avec raison, il explique la méfiance du Coran envers tout ce qui relève de la nature (le mot en est absent), celle-ci pouvant être perçue comme « une sorte de divinité rivale ». Une exception de taille cependant : l’islam est la « religion innée » de tout être humain, que ce dernier l’accepte ou pas ! Donc, pas de loi naturelle et pas de recours à la rationalité. Dans ces conditions, s’interroge Brague, comment peut-on envisager une entente sociale entre musulmans et non-musulmans, sachant qu’en outre le mensonge est licite lorsqu’il sert la cause de l’islam ou bien protège l’identité islamique de l’individu ou de la société ?

    Tout cela, avec d’autres principes décrits dans l’ouvrage, répond à un objectif supérieur : assurer le triomphe universel de l’islam. Telle est sa vocation. Et Dieu garantit le succès : « Il a envoyé son Apôtre [Mahomet] avec la religion vraie pour lui faire vaincre toute religion », lit-on dans le Coran (9, 33). On comprend dès lors la légitimité que l’islam confère au recours à la force sous toutes ses formes. Celui-ci ne saurait être limité à un acte de défense, son aspect offensif étant légitimé par l’exemple de Mahomet, puis validé par de célèbres juristes. « Le tour de force de l’islam apparaît ici : faire dépendre du bien le plus élevé, à savoir Dieu, lemal le plus bas, le meurtre », commente l’auteur, attirant l’attention du lecteur sur la fausseté de la formule usuelle qui tend à opposer le « grand djihad », qui serait spirituel, au « petit djihad », qui serait offensif. La palette du djihad prévoit aussi des « moyens patients »: fécondité, séduction, surveillance, chantage, intimidation, etc.

    Brague aborde enfin « l’ankylose » qui affecte le monde musulman, situation dont l’Europe porterait la responsabilité, selon des idées infondées qu’il s’applique à défaire, fournissant à ce sujet d’utiles précisions historiques. Ainsi rappelle-t-il que ce déclin a commencé au XIème siècle. Quant à la réforme tant attendue en vue de restaurer « l’islam plus vrai », il en démontre l’utopie puisque « ce sont les sources qui contiennent les éléments les plus inquiétants ».

    Certains reprochent à l’auteur de ne pas tenir compte des études actuelles qui tendent à déconstruire l’historicité traditionnelle de l’émergence de l’islam au VIIème siècle. Il se défend d’une attitude délibérée, appuyant son doute sur des éléments précis, dont il tire cette conviction, à savoir que « les origines réelles de l’islam sont obscures et ont de bonnes chances de le rester longtemps encore ». Ce qui a servi de fondement à son travail, précise-t-il, est la prise en compte de la trame islamique bâtie au fil du temps par le monde musulman. Comment pourrions-nous autrement saisir les caractéristiques d’une civilisation avec laquelle il nous faut cohabiter ?

     

    Article paru dans L’Homme nouveau n° 1785 du 3 juin 2023.

  • Éphéméride du 26 août

    1856 : Naissance de Paul Marmottan (ici, le Musée Marmottan Monet, à Paris)

     

     

     

     

     

    1346 : Désastre de Crécy 

     

    La Guerre de Cent ans commence mal...

    Et, aussi, la dynastie des  Valois : il y a  dix-huit ans, en 1328, que Philippe VI - le premier des Valois - a été désigné comme roi, à la mort - sans enfants - de Charles IV, le dernier des Capétiens directs (voir l'Éphéméride du 1er février).

    Mais, depuis cette date, Édouard III, petit-fils de Philippe le Bel par sa mère, Isabelle, conteste la nomination de Philippe, et réclame la couronne pour lui-même : assez mollement, au début, puis, de plus en plus fermement, jusqu'à ce 7 octobre 1337, lorsqu'il lança publiquement un défi à son cousin, le roi de France, dans l'abbaye de Westminster, contestant la légitimité de Philippe et revendiquant - cette fois, officiellement - la couronne de France pour lui-même.

    Au-delà du fond du problème - qui remonte donc à la mort de Charles IV, en 1328 - cette contestation formelle, proclamée depuis Westminster, signe le début de la Guerre de Cent ans...          

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    1743 : Naissance de Lavoisier
     
     
    Il est le père de la Chimie moderne :
     

    •  "La chimie est une science française: elle fut constituée par Lavoisier, d'immortelle mémoire." (Adolphe Wurtz).

     

    •  "Il ne leur a fallu qu'un moment pour faire tomber cette tête et cent années, peut-être, ne suffiront pas pour en reproduire une semblable." (Louis de Lagrange). 

     
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     Sur les expériences et la mort de Lavoisier, voir l'Éphéméride du 16 février...
     
     
     

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     1837 : La première rame de chemin de fer

     

    La première rame de chemin de fer transportant des voyageurs est inaugurée entre Paris et Saint-Germain-en-Laye, sur 18 kilomètres.

    C'est entre 1827 et 1834, sous les règnes de Charles X et Louis-Philippe, que sont mises en service les premières lignes de chemin de fer en France : de Saint-Étienne à Andrézieux (1827), de Saint-Étienne à Lyon (1830-1833), d'Andrézieux à Roanne (1834).

    La première de ces lignes n'est d'abord destinée qu'à transporter le charbon des mines de Saint-Étienne jusqu'au port fluvial le plus proche, Andrézieux, sur la Loire. Les wagonnets y sont encore tractés par des chevaux.... 

    Il faut attendre encore un petit peu pour que des voyageurs soient transportés...

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    http://roland.arzul.pagesperso-orange.fr/historique/psg.htm

     

     

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    1850 : Mort de Louis-Philippe

             

    Dans le chapitre XVIII de son Histoire de France (La Monarchie de Juillet), Jacques Bainville explique bien le dernier cadeau que la monarchie ait fait à la France :

     

    "...Louis-Philippe et Talleyrand ont réglé l'antique problème belge, cette "pierre d'achoppement de l'Europe", de la manière la plus satisfaisante pour tous. Malgré la Belgique elle-même, oubliant alors, par haine et crainte de la Hollande, qu'elle n'avait jamais tenu à devenir province française, ils lui donnèrent d'être une nation. Le Congrès national belge voulait un prince français, le duc de Nemours, ou, à son défaut, le fils d'Eugène de Beauharnais. Le duc de Nemours fut élu roi le 3 février 1831 et Louis-Philippe refusa cette couronne pour son fils. L'acceptation eût été une réunion déguisée, la guerre certaine avec les puissances. Déjà il était assez difficile de retoucher sur ce point les traités de 1815, de soustraire la Belgique à la domination hollandaise. Si une insurrection des Polonais n'eût éclaté à ce moment-là, paralysant la Russie et, avec elle la Prusse, il n'est même pas sûr que les Belges eussent été affranchis; la Pologne fut écrasée, mais sa diversion avait sauvé la Belgique comme elle avait, sous la Révolution, sauvé la France. La Belgique indépendante était fondée.

    Elle l'était, parce que la monarchie de Juillet, à la Conférence de Londres, avait joué le même rôle, suivi la même politique que la Restauration au Congrès de Vienne. Les puissances avaient voulu que la Belgique libre fût neutre, et sa neutralité garantie par l'Europe pour interdire à jamais aux Français de l'annexer. Cette neutralité était dirigée contre la France; elle devait, dans l'esprit du traité d'Utrecht, servir de "barrière" à nos ambitions. Louis-Philippe l'accepta, la signa, la respecta.

    Et, quatre-vingts ans plus tard, c'est la Prusse, signataire et garante aussi, qui l'a violée. Alors la précaution prise contre la France s'est retournée contre l'Allemagne, elle a déterminé l'Angleterre hésitante à intervenir et, en fin de compte, nous a profité. Il a fallu près d'un siècle pour que le service rendu par Louis-Philippe fût compris et apprécié..."

    LouisPhilippe.jpg
    La grande erreur des trois rois de la Restauration ? Ne pas avoir établi le suffrage universel, comme le fera Louis-Napoléon, devenu du coup, aidé par la popularité de la mesure, Napoléon III...
     
    De Jacques Bainville :
    "...Ainsi, en s’obstinant à repousser le suffrage universel, la monarchie de juillet se privait d’une base large et solide, celle qui avait déjà manqué à la Restauration. Elle se privait du concours de la partie la plus conservatrice de la population, alors que son système allait être conservateur et de la partie la plus pacifique, alors que sa politique allait être fondée sur le maintien de la paix..." 
     
     
     
     
     

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    1850 : Naissance de Charles Robert Richet

     

    Prix Nobel de Médecine 1913.

    Charles_Robert_Richet.gif

    https://gallica.bnf.fr/blog/22112013/loeuvre-de-charles-richet-prix-nobel-de-medecine-1913?mode=desktop

     
     
     
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    1856 : Naissance de Paul Marmottan

     

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    Portrait, par le Comte Rosen, Musée Marmottan...

     

    Acquis en 1882 par Jules Marmottan, l’actuel Musée Marmottan Monet sera doublé d’un pavillon de chasse par son fils Paul, qui y déposera sa riche collection d’objets d’art et de tableaux Premier Empire.

    À sa mort, en 1932, Paul Marmottan légua à l’Académie des Beaux-Arts l’ensemble de ses collections ainsi que son hôtel particulier, qui devint le Musée Marmottan en 1934.

    En 1957, le Musée s’enrichit considérablement lorsqu’il reçut en donation la collection de Victorine Donop de Monchy, héritée de son père le Docteur Georges de Bellio, médecin de Manet, Monet, Pissarro, Sisley et Renoir, et qui fut l’un des premiers amateurs de la peinture impressionniste. 

    Enfin, Michel Monet, second fils du peintre, légua en 1966 à l’Académie des Beaux-Arts sa propriété de Giverny, et déposa sa collection de tableaux - héritée de son père - au Musée Marmottan. Il dota ainsi le Musée de la plus importante collection au monde d’œuvres de Claude Monet.

    C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui, la dénomination officielle de ce très beau Musée est Musée Marmottan Monet.

     
     
     
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    1880 : Naissance de Guillaume Apollinaire

     

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  • Éphéméride du 25 octobre

    2007 : Premier vol commercial pour l’A 380

     

     

     

     

     

    732 : Charles Martel repousse les Maures 

     

    Probablement sur le territoire de la commune de Moussais (rebaptisé depuis Moussais-la-Bataille), les Francs commandés par Charles Martel ont repoussé une razzia menée par Abd el Rahman, lors de la bataille de Poitiers : 

     

    https://www.herodote.net/25_octobre_732-evenement-7321025.php 

     

    charles martel.JPG

    Partis de Pampelune, les musulmans - qui ont envahi l'Espagne en 711 - ont conquis le Sud-ouest et ravagé Bordeaux; ils ont aussi fait des incursions dans le Sud-est : des légendes locales (comme celle de la Cabro d'Or, aux Baux-de Provence) et la toponymie en gardent quelques souvenirs (le massif des Maures; la Garde-Freinet...).

    Ils remontent maintenant vers le Nord-ouest, pour y piller les riches monastères. C'est là que Charles Martel - y gagnant son surnom... - stoppera définitivement leur avancée.  

    POITIERS.JPG

    Charles Martel mourra neuf ans plus tard, en 741 : sur son importance et le rôle politique qu'il a joué, voir l'Éphéméride du 22 octobre. 

     

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    1415 : Désastre d'Azincourt

     

    La chevalerie française est écrasée par les troupes du Roi d'Angleterre Henri V.

    Après 35 ans de victoires françaises (avec Charles V et du Guesclin), les Anglais reprennent l'avantage, Azincourt ayant été précédée par les désastres de Crécy (voir l'Éphéméride du 26 août) et de Poitiers (voir l'Éphéméride du 19 septembre).

    Et pourtant, les français étaient supérieurs en nombre...

    De fait, la bataille d'Azincourt marque la fin de l'ère de la chevalerie et le début de la suprématie des armes à distance sur la mêlée (ci dessous, reconstitution historique : les archers gallois du Roi d'Angleterre).

    Suprématie qui ne fera que se renforcer par la suite grâce à l'invention des armes à feu...

    AZINCOURT.JPG
     
     

     Dans notre album L'Aventure France racontée par les Cartes, voir la photo La Guerre de Cent Ans (3/4) : deuxième effondrement...

     

     

     

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    1653 : Mort de Théophraste Renaudot

     

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    À Paris, qui se souvient...

    http://www.histoire-pour-tous.fr/biographies/3848-theophraste-renaudot-1586-1653-biographie.html

     

     

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    1685 : Début de la construction du Pont Royal

     

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    D'abord, en 1550, il y eut le Bac des Tuileries, qui reliait la rive gauche (d'où le nom de Rue du Bac) à la rive droite, à hauteur de l'actuel Pavillon de Flore. Puis, en 1632, on construisit un pont en bois, à péage, le Pont Sainte Anne (pour Anne d'Autriche), ou Pont rouge (d'après sa couleur).

    Trop fragile, constamment emporté par des crues et devant être refait à répétition, il sera finalement remplacé - entre le 25 octobre 1685 et le 13 juin 1689 - par un pont en pierre de cinq arches, entièrement financé par Louis XIV, d'où son nom de Pont Royal.

    Très élégant, avec ses cinq arches en plein cintre, c'est le troisième pont le plus ancien de Paris, après le Pont Neuf et le Pont Marie.

     

    http://paris1900.lartnouveau.com/ponts/pont_royal.htm

     

     

     

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    1722 : Sacre de Louis XV

     

    Illustration du Temps long dont disposent les monarques : il est l'arrière-petit-fils de Louis XIV, et le grand-père de Louis XVI.

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    Louis XV à six ans, par Hyacinthe Rigaud 
              
    De Jacques Bainville, Histoire de France, Chapitre XIV, La Régence et Louis XV :
     
    "...C’est cependant par un acte d’autorité que débuta Louis XV, à seize ans, lorsqu’il renvoya le duc de Bourbon, à peu près comme Louis XIII avait secoué la tutelle de Concini. Le jeune roi avait donné sa confiance à son précepteur Fleury, évêque de Fréjus. Choix heureux : ce sage vieillard dirigea les affaires avec prudence. Il y eut, pendant quinze ans, une administration intelligente, économe, qui remit les finances à flot et rétablit la prospérité dans le royaume, preuve qu’il n’était pas condamné à la banqueroute depuis la guerre de succession d’Espagne et le Système de Law.
     
    De tout temps, la France n’a eu besoin que de quelques années de travail et d’ordre pour revenir à l’aisance et à la richesse. Notre éclatante civilisation du dix-huitième siècle ne s’expliquerait pas sans cette renaissance économique qui fut singulièrement aidée par les traditions bureaucratiques que le siècle précédent avait laissées. Il ne faut pas dire trop de mal des bureaux : leurs abus ne les empêchent pas d’être indispensables. Orry, dont le nom est resté obscur, fut un digne successeur de Colbert dans la gestion des deniers publics. D’Aguesseau, qui est illustre, continua l’œuvre législative que Colbert avait commencée, et, pour une large part, ses ordonnances ont été reproduites par le Code civil, car la Révolution a continué au moins autant qu’elle a innové.

    25 octobre,louis philippe,azincourt,louis xv,a 380,concorde,obélisque,bizet,carmen,charles martel,poitiers,maures,pont royalAppliqué au relèvement de la France, Fleury (ci contre), au-dehors, évitait les aventures. Il n’avait pas de grandes vues de politique européenne mais un sens assez juste de l’utile et du nécessaire. Le point noir de l’Europe, à ce moment-là, c’était la succession d’Autriche qui se présentait d’ailleurs autrement que la succession d’Espagne. L’Empereur Charles VI, n’ayant que des filles, se préoccupait de laisser ses États héréditaires à l’archiduchesse Marie-Thérèse et il cherchait à faire signer et garantir ses dispositions testamentaires, sa "Pragmatique sanction", par toutes les puissances. En France, un parti déjà nombreux représentait que la maison d’Autriche était l’ennemie du royaume, que nous n’avions pas intérêt à la perpétuer et que l’occasion de l’abattre définitivement ne devait pas être perdue. On était antiautrichien au nom de la tradition et des principes de Richelieu. Ainsi naissait, sur une question de politique étrangère, une controverse qui devait dégénérer en conflit, un conflit qui, un jour, deviendrait fatal à la monarchie elle-même..."

     

    Pierre Gaxotte a consacré au grand règne de ce grand roi un livre majeur : Le siècle de Louis XV (voir l'Éphéméride du 21 novembre)...

     

     

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    1791 : Dernière messe à l'abbaye de Cluny

     

    Ce chef d'oeuvre absolu de l'art roman, le plus grand édifice religieux de la chrétienté jusqu'à la construction de Saint Pierre de Rome va être démoli par les vandales révolutionnaires...

    Véronique Prat raconte (Le Figaro Magazine, 24/12/2010), n° 20652) :

    "...Les objets précieux, le mobilier liturgique, les grandes tentures brodées de fil d'or de celle qui fut la maior ecclesia du Moyen-Âge ont été réquisitionnés. Tout ce qui pouvait être vendu a été bradé. Tout ce qui pouvait être arraché à la pierre a été saisi. Seule reste la colossale et majestueuse carcasse du bâtiment, toujours imposante avec ses 187 mètres de long, ses cinq nefs, son choeur multiple, ses grand et petit transepts, ses 300 chapiteaux principaux, ses sept clochers.

  • Éphéméride du 22 août

    1764 : Naissance de Charles Percier (ici, l'Arc de triomphe du Carrousel, au Louvre)

     

     

     

     

     

    1647 : Naissance de Denis Papin 

     

    22 aout,denis papin,fragonard,percier,fontaine,debussy,fardier,cugnot,vapeur,louis xv,mistralLes premières expériences convaincantes faites avec la vapeur en tant que source d'énergie de propulsion remontent à la seconde moitié du XVIIIème siècle, et font suite à la découverte de la pression atmosphérique par Torricelli en 1643 (confirmés et prouvés par Pascal cinq ans plus tard : voir l'Éphéméride du 19 septembre).
     
    Dès 1680, le Hollandais Christiaan Huygens avait eu l'idée d'un moteur fonctionnant suivant le principe du vide provoqué dans un cylindre par l'explosion de poudre à canon.
     
    Quelques années auparavant, le Français Hautefeuille avait utilisé le même procédé avec sa "machine pour aspirer l'eau".   

    L'engin de Huygens peut être considéré comme le premier moteur à combustion interne, mais, bien vite, on renonça à l'explosion pour utiliser une énergie moins violente : la vapeur. Et c'est, cette fois, à Denis Papin que l'on doit la mise en évidence des propriétés énergétiques de la vapeur.

    Lui aussi avait travaillé sur le problème du vide, puisqu'il avait été le collaborateur de Huygens. C'est au cours d'un voyage d'étude en Angleterre qu'il construisit sa fameuse "marmite", premier autoclave, pour lequel il imagine, en 1679, une soupape de sécurité (ci dessous; voir l'Éphéméride du 22 mai).

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    À la même époque, les Anglais Newcomen, Savery et Cawley construisirent eux aussi des machines à vapeur, témoignant de l'intérêt croissant porté à ce type de moteur, qui ne rencontrait pas que des admirateurs si l'on en juge, par exemple, par l'opposition acharnée des bateliers, dès les premières démonstrations de Papin. Sa machine fut rapidement perfectionnée, notamment par Newcomen, à la suite des travaux de James Watt en 1765, qui mit au point le système du double effet. 

    Il était désormais possible d'envisager l'application industrielle de la machine à vapeur, et plus particulièrement à des véhicules. Watt tira parti de ses travaux pour la production de moteurs destinés à l'industrie textile.

    La première application de la machine à vapeur à un moyen de locomotion est attribuée à Cugnot, qui mit au point son célèbre "fardier" (ci dessous) entre 1763 et 1765, véhicule capable de rouler à 3,5 km/h de moyenne, avec des pointes de 9,5 km/h, avec quatre personnes à bord (voir l'Éphéméride du 26 février).

    Le but de Cugnot n'était pas, en fait, de transporter des passagers, mais de tirer des canons, ce qui explique la lourdeur et le peu de maniabilité de l'engin qui fut à l'origine du premier accident "de la route", puisqu'un des prototypes s'écrasa contre un mur, en présence du roi Louis XV, devant qui était organisée une démonstration des capacités de l'engin... 

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    Sur "la machine de Papin" : 
     
     

     

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    1764 : Naissance de Charles Percier

     

    Il est si étroitement associé à cet autre architecte, Pierre Fontaine, qu'on ne peut démêler ce qui appartient à l'un et à l'autre dans les monuments qu'ils ont réalisé ensemble. 

    À Paris on leur doit, entre autres, les arcades de la rue de Rivoli et l'Arc de triomphe du Carrousel, en commémoration d'Austerlitz (ci-dessous)...

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    22 aout,denis papin,fragonard,percier,fontaine,debussy,fardier,cugnot,vapeur,louis xv,mistral 

     
     
     

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    1806 : Mort de Fragonard

     

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    L'Inspiration...
     
     
     
     

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    1862 : Naissance de Claude Debussy

     

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    Avec Stravinsky (assis)
     
     

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    1866 : Parution de La Coumtesso, poème politique, mais sous forme cryptée, énigmatique de prime abord, de Frédéric Mistral

     

    Un poème puissant, véritable allégorie contre l'idéologie et la centralisation jacobine, où le message politique se cache sous les symboles et sous un certain hermétisme. C'est probablement l'un des plus beaux, et en tout cas l'un des plus forts poèmes de Mistral. L'un de ceux qui a le plus de souffle.

    On le sait, Mistral n'a jamais voulu situer son action sur le plan politique stricto sensu. Une amitié personnelle très forte le liait à Charles Maurras, amitié qui ne s'est jamais démentie, pas plus que leur estime et leur admiration réciproque. Et toute la vie de Mistral se situe, de toute évidence, dans un traditionalisme de fait, à la fois culturel, religieux, spirituel et, donc, qu'on le veuille ou non - mais sur un plan autre - politique... Dans son livre célèbre Maîtres et témoins de ma vie d'esprit, Maurras place Mistral dans la catégorie des "maîtres"...

    Pourtant, Mistral n'a jamais franchi le pas, et ne s'est donc jamais engagé politiquement...

    Cependant, qu'on lise attentivement La Coumtesso, et l'on y trouvera un grand souffle épique, lié aux problèmes institutionnels et culturels de la France d'alors, qui restent ceux de la France d'aujourd'hui...

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    L'amour de la petite patrie, voie royale d'entrée vers l'amour de la grande; à l'inverse, la détestation des particularités locales... 

                

    En voici l'argument : une Comtesse riche et belle, de sang impérial, vit fière, heureuse, libre et puissante. Mais sa soeur d'un autre lit l'enferme dans un couvent où règne la tristesse de l'uniformité perpétuelle, où tout est régi communément. Le poète appelle donc ses soupirants - s'ils savaient l'entendre, s'ils voulaient le suivre... - à partir comme des trombes, pour "crever" le grand couvent, libérer la Comtesse, démolir le cloître et pendre l'abbesse !...

    Que veut dire tout ceci ?

    La Coumtesso, c'est évidemment la Provence : à la strophe III du Paragraphe I on lit : "(elle avait)... des montagnes couvertes de neige pour se rafraîchir l'été; d'un grand fleuve l'irrigation, d'un grand vent le souffle vif...". Les montagnes, ce sont, bien sûr, les Alpes; le grand fleuve, le Rhône et le vent vif, le mistral.

    La soeurâtre et le grand couvent c'est, non pas la France - car Mistral n'a jamais été séparatiste - mais la France jacobine, le Paris jacobin. Cette prison des peuples qu'est l'idéologie centralisatrice jacobine, contre laquelle Mistral appelle à la révolte. À la révolte mais, répétons-le, pas à la sécession.... Et Mistral prend à dessein l'image du couvent car il a bien compris que l'idéologie jacobine centralisatrice est l'héritière directe de cette Révolution qui s'est voulue, et pensée, comme une Nouvelle Religion: la NRR, la Nouvelle Religion Républicaine, qui veut à tout prix se substituer à la religion traditionnelle. Et qui a ses dogmes, ses temples, ses prêtres, ses commandements...

    Dans ce couvent - au sens figuré - tout le monde est - au sens propre - soumis à la même loi tatillonne: à la strophe II du Paragraphe II on lit : "là, les jeunes et les vieilles sont vêtues également... la même cloche règle tout communément".

    Comment ne pas se souvenir, ici, de la phrase fameuse : en ce moment, tous les écoliers de France sont en train de faire une version latine ?...

    Et comment ne pas voir une prémonition effrayée du politiquement correct et de l'auto-censure dans les vers suivants, toujours allégoriques : "En ce lieu, plus de chansons, mais sans cesse le missel; plus de voix joyeuse et nette, mais universel silence..." ? Ou : la tyrannie de tous les corrects possibles (historiquement, culturellement, moralement, religieusement... corrects) qui a étouffé la pensée et fait régner une désolante uniformité... 160 ans après que le poème ait été écrit, c'est bien la police de la pensée qui est croquée ici, avec son "missel", et le "silence universel" qu'elle impose à toute voix autre que la sienne...

    Cet étouffement de toute pensée, de toute liberté, ne peut aboutir qu'à la mort, tout simplement (strophe IV du Paragraphe II) : "À la noble d

  • Éphéméride du 6 août

    1970 : Première édition de La Solitaire du Figaro

     

     

     

     

     

    1223 : Couronnement de Louis VIII et Blanche de Castille  

     

    Fils de Philippe Auguste, Louis VIII est le premier roi à ne pas avoir été associé au trône, par le sacre, du vivant de son père

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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable famille capétienne règne de père en fils" :

    "...En mourant (1223), Philippe Auguste ne laissait pas seulement une France agrandie et sauvée des périls extérieurs. Il ne laissait pas seulement un trésor et de l'ordre au-dedans. Sa monarchie était devenue si solide qu'il put négliger la précaution qu'avaient observée ses prédécesseurs. Il ne prit pas la peine d'associer son fils aîné au trône avant de mourir. Louis VIII lui succéda naturellement et personne ne demanda qu'une élection eût lieu.

    À peine se rappelait-on qu'à l'origine la monarchie avait été élective. De consuls à vie, les Capétiens étaient devenus rois héréditaires. Depuis Hugues Capet, il avait fallu près de deux siècles et demi pour que l'hérédité triomphât. Évènement immense. La France avait un gouvernement régulier au moment où les empereurs d'Allemagne tombaient les uns après les autres, au moment où l'autorité du roi d'Angleterre était tenue en échec par la grande charte de ses barons..."

     

    Le nouveau roi a 36 ans. ans, et déjà une grande expérience des responsabilités. En 1214, tandis que son père affrontait à Bouvines les coalisés du nord (voir l'Éphémeride du 27 juillet), il le secondait efficacement ailleurs, en battant le roi d'Angleterre Jean sans Terre à La Roche-aux-Moines, dans le Poitou.

    L'année suivante, les barons anglais ont déposé leur roi et ont proposé la couronne à Louis : le prince a donc débarqué en Angleterre en mai 1216 - un peu plus d'un siècle après Guillaume le Conquérant !... - mais l'affaire tournera court, après la mort de Jean sans Terre et la reprise en main de la situation par le fils de celui-ci, Henri III...

    Devenu roi, Louis VIII enleva aux Plantagenêts le Poitou et une partie de la Gascogne, s'empara de Niort et La Rochelle et acheva la Croisade des Albigeois.
    À sa mort, le roi laissait un fils de seulement douze ans (le futur Louis IX, saint Louis), et ce fut donc sa femme, Blanche de Castille, qui devint régente du Royaume : elle le sera une seconde fois, à la fin de sa vie, lorsque son fils partira en Terre sainte; sa mort obligera le roi à revenir en France...

    C'était la première fois que la couronne revenait à un enfant, et celui-ci, comme son père Louis VIII, ne fut pas sacré du vivant de son père.

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     C'est donc Blanche de Castille qui inaugura la "série" des six femmes Régentes de France (dont quatre étrangères) :
    • Blanche de Castille (deux fois régente pour Saint Louis);
    • Anne de Beaujeu (pour Charles VIII);
    • Louise de Savoie (pour François 1er);
    • Catherine de Médicis (pour Charles IX);
    • Marie de Médicis (pour Louis XIII);
    • Anne d'Autriche (pour Louis XIV)...

     

     

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    1361 : Jean d'Orléans, Maître du Parement de Narbonne, devient peintre officiel de Charles V

     

    Le Parement de Narbonne, conservé au Musée du Louvre, est une grande pièce rectangulaire de soie blanche peinte en grisaille.

    Cette œuvre, qui représente la Passion du Christ, est en harmonie noire et blanche car elle était destinée à décorer l'autel en temps de carême.

    Elle fut offerte par le roi Charles V et sa femme Jeanne, que l'on voit agenouillés de part et d'autre de la croix, dans la partie centrale : il était d'usage, à l'époque, de représenter ainsi les donateurs, à côté de la figure religieuse qu'ils avaient commandée et dont ils étaient à l'origine...

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    http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/le-parement-de-narbonne

     

     

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    1656 : Naissance de Claude de Forbin

     

    Sans doute l'un des plus grands Amiraux que la France ait connu, il eut véritablement une carrière hors du commun : d'abord marin, puis mousquetaire du Roi, il revint dans la marine, et échappa de peu à une condamnation à mort pour avoir tué un rival en duel; il devint Gouverneur de Bangkok, Amiral de la flotte siamoise et Généralissime.

    Il combattit aux côtés de Jean Bart, fut prisonnier avec lui, s'évada, traversa la Manche en canot, puis guerroya aux côtés de Duguay-Trouin et inscrivit près de 70 navires à son tableau de chasse, avant de rentrer mourir paisiblement chez lui, à Marseille, en son château de Saint Marcel, à 77 ans...

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    Par Antoine Graincourt, XVIIIème siècle, Musée de la Marine

    http://www.netmarine.net/bat/ee/forbin/celebre.htm

     

     

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    1685 : Le conseil souverain de Martinique, premier en France à "enregistrer" le Code noir...

     

    Les vrais ignorants... l'ignorent, et les pseudo antiracistes et autres tenants du politiquement correct feignent de l'ignorer, mais, malgré tout ce qu'en diront les adeptes patentés du mauvais esprit, de la malhonnêteté intellectuelle et du mensonge érigé en système, le Code noir promulgué par Colbert fut un immense progrès, comme la rappelle fort opportunément Richard Hanlet :

    Le Code noir de Colbert fut un immense progrès...

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    https://www.herodote.net/Le_Code_Noir-synthese-2108.php

     

     

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    1747 : Mort de Vauvenargues

     

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      Il est faux que l'égalité soit une loi de la nature. La nature n'a rien fait d'égal; la loi souveraine est la subordination et la dépendance.

    •  La perfection d'une pendule n'est pas d'aller vite, mais d'être réglée.

      Le prétexte ordinaire de ceux qui font le malheur des autres est qu'ils veulent leur bien.

     

    De Charles-Marc Des Granges (Les Grands écrivains français des origines à nos jours) :

    "...Officier d’un rare mérite, Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues prit part à la campagne d'Italie de 1734, et à la retraite de Bohème en 1742. À la suite d'infirmités contractées pendant cette dernière campagne, il tenta vainement d'obtenir une place dans la diplomatie. C’est dans l'étude et dans la méditation qu'il chercha une consolation contre les maux physiques et contre les déceptions de son existence. Il fut lié avec Voltaire, qui éprouvait pour lui une véritable admiration, et qui a pleuré avec émotion sa mort prématurée.

    Le fond de sa philosophie et de sa morale est donc un certain stoïcisme ; mais Vauvenargues est aussi un optimiste et un enthousiaste. Il croit à la bonté de l'homme; à l'excellence des passions, qu'il suffit de savoir diriger; à la vertu, à la gloire. Il tente de réhabiliter le sentiment contre la raison, et l'homme contre La Rochefoucauld. "Ceux qui méprisent l’homme ne sont pas des grands hommes."

    Comme peintre de caractères, Vauvenargues est ingénieux et fin, mais bien au-dessous de La Bruyère, qu'il imite et dont il n'a pas la pittoresque précision. Comme critique, il est plus intéressant. Il sent, il aime, il éprouve des sympathies et des répulsions : il les exprime avec délicatesse. Vauvenargues met en pratique sa maxime : "Il faut avoir de l'âme, pour avoir du goût."

    Enfin, écrivain, Vauvenargues a des qualités précieuses. Il a dit : "La netteté est le vernis des maîtres." Et la netteté est son premier mérite. Mais il y a joint une certaine chaleur juvénile, qui va parfois jusqu'à l'enthousiasme, sans jamais monter jusqu'à l'emphase. Son éloquence est spontanée ; elle vient du cœur..."

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     Le château de Vauvenargues, à deux pas d'Aix-en-Provence :

     http://www.aixenprovencetourism.com/fr/fiche/5685/

     

    C'est dans le Régiment du Roi que servit Vauvenargues... 

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