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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (16)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Le pandémonium révolutionnaire : Marat et Danton...

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    Le pandémonium révolutionnaire : Marat.

    "D'après ces préséances de hideur, passait successivement, mêlée aux fantômes des Seize, une série de têtes de gorgones. L'ancien médecin des gardes du corps du comte d'Artois, l'embryon suisse Marat, les pieds nus dans des sabots ou des souliers ferrés, pérorait le premier en vertu de ses incontestables droits. Nanti de l'office de fou à la cour du peuple, il s'écriait, avec une physionomie plate et ce demi-sourire d'une banalité de politesse que l'ancienne éducation mettait sur toutes les faces : "Peuple, il te faut couper deux cent soixante-dix mille têtes !"...

    Quand Marat était descendu de sa planche, ce Triboulet populaire devenait le jouet de ses maîtres : ils lui donnaient des nasardes, lui marchaient sur les pieds, le bousculaient avec des huées, ce qui ne l'empêcha pas de devenir le chef de la multitude, de monter à l'horloge de l'Hôtel-de-ville, d'y sonner le tocsin d'un massacre général, et de triompher au tribunal révolutionnaire...

    On visitait dans un cénotaphe de gazon élevé sur la place du Carrousel, le buste, la baignoire, la lampe et l'écritoire de la divinité. Puis le vent tourna : l'immondice, versée de l'urne d'agathe dans un autre vase, fut vidée à l'égout."

    Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, pages 297/298.

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    Le pandémonium révolutionnaire: Danton.

    "Les scènes des Cordeliers, dont je fus trois ou quatre fois le témoin, étaient dominées et présidées par Danton, Hun à taille de Goth, à nez camus, à narines au vent, à méplats couturés, à face de gendarme mélangé de procureur lubrique et cruel. Dans la coque de son église, comme dans la carcasse des siècles, Danton, avec ses trois furies mâles, Camille Desmoulins, Marat, Fabre d'Églantine, organisa les assassinats de septembre...

    Danton, plus franc que les Anglais disait, : "Nous ne jugerons pas le Roi, nous le tuerons." Il disait aussi : "Ces prêtres, ces nobles, ne sont point coupables, mais il faut qu'ils meurent parce qu'ils sont hors de place, entravent le mouvement des choses et gênent l'avenir."

    Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome I, pages 298/299.

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (47)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Sur Pascal et sur la Suisse...

    Sur Pascal...

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    Du "Génie du christianisme", troisième partie, II, 6 :

    "Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques; qui, à seize ans, avait fait le plus savant traité des coniques qu'on eût vu depuis l'antiquité; qui, à dix-neuf ans, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l'entendement; qui, à vingt-trois ans démontrera les phénomènes de la pesanteur de l'air, et détruisit une des grandes erreurs de l'ancienne physique; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s'aperçut de leur néant, et tourna ses pensées vers la religion; qui, depuis ce moment jusqu'à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie comme du raisonnement le plus fort, enfin, qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut par abstraction un des plus hauts problèmes de géométrie et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant du dieu que de l'homme : cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal..."

     

    Sur la Suisse...

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    À Madame Récamier, 9 juin 1831 :

    "Vous savez qu'il s'est établi une secte réformée au milieu des protestants. Un des nouveaux pasteurs de cette nouvelle Église est venu me voir et m'a écrit deux lettres dignes des premiers apôtres. Il veut me convertir à sa foi, et je veux en faire un papiste. Nous joutons comme au temps de Calvin, mais en nous aimant en fraternité chrétienne et sans nous brûler. Je ne désespère pas de son salut; il est tout ébranlé de mes arguments pour les papes. Vous n'imaginez pas à quel point d'exaltation il est monté, et sa candeur est admirable. Si vous m'arrivez, accompagnée de mon vieil ami Ballanche, nous ferons des merveilles. Dans un des journaux de Genève on annonce un ouvrage de controverse protestante. On engage les auteurs à se tenir fermes parce que l'auteur du génie du Christianisme est là tout près.

    Il y a quelque chose de consolant à trouver une petite peuplade libre, administrée par les hommes les plus distingués et chez laquelle les idées religieuses sont la base de la liberté et la première occupation de la vie..."

    (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome II, page 500)

     
  • Un Prince qui ”porte le tout”...

    "Quelques grammes de douceur dans un monde de brutes...". Ce fut, il y a quelque temps, le slogan choisi pour ses produits par une marque réputée.

    Dans son domaine, et dans son genre, quelle bouffée d'oxygène et d'air pur nous a offert le Prince Jean, entre les remugles des comptes de Julien Dray et les intrigues tordues de Bayrou/Ségo préparant ce qu'ils espèrent être leur revanche en 2012 !

    Pendant quelques jours, on a comme sorti le tête de l'eau, on a respiré autre chose, on a pensé à autre chose: à la France, tout simplement. À son Histoire, à son avenir, à son Être profond.

    Et il est vrai que cela nous a changé, et que cela a fait du bien...

     
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    Lorsqu'il parlait des Papes, en général, Jean Guitton avait coutume d'employer une formule très belle. Un pape, disait-il, c'est quelqu'un qui "porte le tout". La définition est fort pertinente, en effet. Et l'on mesure le poids d'une telle charge...

    Mais ne pourrait-on, d'une certaine façon, appliquer cette manière de voir les choses au politique ? Il suffit de lire les journaux: de quoi ont parlé François et Ségolène - on aurait dit un fait exprès - la semaine précédant le mariage du Prince ? De leurs scores et de leurs pronostics pour la prochaine présidentielle. Une élection dont, soyons justes, l'actuel Président ne se désintéresse nullement, lui qui, après avoir laissé entendre qu'un seul mandat l'occuperait assez, laisse dire maintenant partout qu'il sera bien là.. en 2012 !

    Que portent-ils, tous les trois ? Le "tout", ou le simple poids de leurs ambitions ? Poser la question, c'est y répondre...

    Et c'est du reste normal, et ce n'est pas là-dessus que nous les critiquons. Il est normal que, dans leur ordre, les candidats se préparent aux échéances. Ce qui ne nous parait pas normal, et même franchement mauvais, malsain et facteur d'affaiblissement pour la France, c'est qu'il n'y ait pas d'espace a-démocratique, dans l'Etat, permettant de faire sa place au temps long.

    Notre projet royaliste n'est pas une révolution des institutions, mais leur amélioration, leur perfectionnement, leur enrichissement, par l'adjonction, à la tête de l'Etat, de cette autorité stable et durable que nous avons connue pendant mille ans, et dont nous sommes privés depuis l'instauration de la République. Alors que, pour reprendre le mot de Christine Ockrent les anglais (et, plus généralement, les pays européens qui vivent en monarchie...) ont la chance d'avoir la reine d'Angleterre, ce qui n'est pas notre cas...(1)

     

    (1) : Voir la note "Quelle chance il a eue, Tony Blair !...", dans la catégorie "République ou royauté ?...".

  • ”Lettres de prison”, de Charles Maurras (1)

    Première "Lettre de prison" de la longue série de notre album consacré à ces remarquables correspondances que le Maître entretint tantôt avec ses Camarades qu'avec "son cher Jacques" ou "sa chère petite Ninon", nous vous proposons ce jour une lettre datée du 25 mars 1950 depuis la Maison Centrale de Clairvaux à Xavier Vallat...Oui, le nom de Vallat peut inspirer le pire, à juste titre ; néanmoins, nous avons voulu publier cette lettre en ce qu'elle est particulièrement révélatrice de l'anti-germanisme de Charles Maurras et de l'Action française. 

    En d'autres termes, cette lettre est conforme à ce qu'écrivait Charles Maurras dans "Devant l'Allemagne éternelle", qui selon son auteur est "le bréviaire de sa pensée sur l'Allemagne", ouvrage dont il ne renie, ni ne retranche rien comme il l'a dit devant ses accusateurs devant la Cour de Sureté de l'Etat à Lyon.

    Voici la dite lettre...

    " À Xavier VALLAT, le 25 mars 1950.

    Segne Xavier VALLAT, 

    Gramaci en touti e le personne ! 

    Réglée par toute l'Histoire de France et d'Europe, la préséance du Royaume sur l'Empire est assurée encore par la Fontaine de Tourne et le bas-relief aux deux faces de Bourg Saint Andéol. Reste seulement à savoir de quel côté l'olivier monte (et fait ses olives) le plus haut : Si l'olivier actif le plus septentrional est sur la rive gauche, le bras de la balance se relève un peu. 

    Mais, sinon ?... 

    Ne pourrait-on pas dire à vos amis, non seulement pour le projet Adenauer, adopté d'enthousiasme par les bayeurs aux grues des deux églises  (rappelez-vous que c'était pour l'Union Franco-Britannique en 1940 !) mais pour tous les projets d'Europe - Europe, pseudonyme d'Allemagne pour tous les hitlériens de Paris, de Lyon en 1943-1944 - Ne pourrait-on pas dire que ce n'est plus de la polémique, mais de l'arithmétique ?

    Nous formons deux contenants distincts, à peu près égaux. Ils avaient même population en 1870...L'Allemagne aujourd'hui nous double pour le moins ! Tant que ça ne communique pas, va bien ! Mais sinon (s'il y a fusion, union, intégration, par la loi des vases communicants : 70 + 40 millions font 110, 10 divisés par 2, puisque les territoires sont à peu près égaux font 55) c'est une invasion pacifique forcée de 15 000 000 d'Allemands que tous ces imbéciles là nous préparent. 

    Ils réalisent le programme d'Hitler ! 

    Et au moment où nous nous montrons déjà embarrassés des quelques centaines de milliers de gosses nés depuis 1940 ! Ils sont fous, fous, fous ! La canaillerie ne suffit pas à expliquer cela.

    Folie ! Folie ! Qui le criera ? 

    N'avons-nous pas assez de boches juifs ! 15 000 000 de boches aryens !...

    Mes amitiés et encore un coup mi gramaci en touti. 

    Oumerrage a Dono Vallat, tous mes beaux souvenirs mon cher ami !"

    Charles MAURRAS
    Matricule 8321

  • Puisqu'on parle beaucoup d'Ukraine en ce moment, et d'Odessa en particulier...

    ...voici l'ajout de notre toute dernière "entrée" de nos Éphémérides, porté au 22 avril. 
     
    1828 : La ville d'Odessa inaugure la statue de son "Duc en or"...
     
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    L'établissement d'Odessa n'avait pas dix ans lorsque Armand-Emmanuel du Plessis de Richelieu se vit confier la mission de fonder une véritable ville sur la mer Noire, là où ne s'élevait alors qu'un embrion, un désir de ville...
    Il réussit tant et si bien que, aujourd'hui encore, Odessa révère toujours son "Duc en or"...
    Michel Mourre dit de lui qu'il "fut nommé gouverneur de la province d'Odessa (1803/14), qui lui dut son premier essor" (Dictionnaire encyclopédique d'Histoire, page 3883).

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    Statue en bronze du duc de Richelieu, appelée aussi "statue du duc", représenté en pied, en toge romaine. 

    Ultra royaliste, le duc de Richelieu quitta provisoirement la France aux mains des terroristes révolutionnaires, pour s'installer en Russie. Il devint maire en 1803 du tout nouvel établissement d'Odessa, fondé très peu de temps auparavant (en 1794) dans ce qui était alors la province de Nouvelle-Russie, mais n'était en rien une ville véritable; il en devint deux ans plus tard Gouverneur-général (de 1805 à 1814). Les Odessites - francophiles et francophones - l'appelaient "notre duc" et le considèrent à juste titre comme l'un des fondateurs de la ville, puisqu'il en a fait dessiner certains plans et, surtout, construire le port, qu'il imagina et voulut tout de suite "libre", affranchi de toute douane, ce qui permit immédiatement un véritable essor du commerce, le port d’Odessa s’enrichissant particulièrement dans l’exportation des céréales et du blé...

    Au retour des Bourbons, le duc de Richelieu retourna en France, où il devint Pair, puis président du Conseil des ministres et ministre des Affaires étrangères. Il mourut en 1822 à Paris à l'âge de 56 ans.

    Sur cette statue, le duc de Richelieu, en toge romaine, est représenté sur un piédestal de granite rose poli avec trois bas-reliefs de laiton figurant l'agriculture, le commerce et la justice. La plaque que l'on distingue ici porte l'inscription suivante :

    "Au duc Emmanuel de Richelieu Gouverneur de 1803 à 1814 de la Nouvelle-Russie qui fut à la base du bien-être d'Odessa, ses habitants reconnaissants de toute condition, en souvenir de ses œuvres, issus de cette ville, ainsi que des gouvernements d'Ekaterinoslav, de Chersonèse et de Tauride ont érigé ce monument en 1826, sous le gouverneur-général de Nouvelle-Russie, le comte Vorontsov"

  • Au Cinéma : Les Amandiers, par Guilhem de Tarlé

    1A.JPGA l’affiche : Les Amandiers, un film de Valeria Bruni Tedeschi, avec Sofiane Bennacer (Étienne) et Nadia Tereszkiewicz, à savoir Stella, en fait Valeria Bruni Tedeschi qui filme ses souvenirs des années 80 à Nanterre, étudiante aux Amandiers dont Pierre Romans est le directeur de l’école, et Patrice Chéreau directeur du théâtre, interprétés respectivement par Micha Lescot et Louis Garrel.

    « L’important, c’est le travail (…) et je vous le dis tout de suite, je pourrai pas être démocratique avec vous ».
    Comment ne pas applaudir à ces propos introductifs de Patrice Chéreau, qui continue « C’est pas un passe-temps de jouer, c’est pas… rien » !

    "Dessine-moi un mouton"... Aux Louveteaux, tout  d'abord, j'ai commencé par mimer Le Petit Prince, puis j'ai interprété le renard dans Les Animaux malades de la peste (...)
    "et flatteurs d'applaudir".
    Au lycée, j'ai joué notamment du Courteline, traduit devant les tribunaux pour avoir, à Notre-Dame de Lorette, "vendu du cresson pour du buis".
    Plus tard, adulte et père de famille, j'ai participé à une troupe de théâtre amateur, m'incarnant dans différents rôles, du Docteur Parpalaid, dans Knock, jusqu'à du René de Obaldia et de l'Anouilh, dans La Belle vie où j’étais un commissaire du peuple... ce qui m'a conduit,  naturellement,  comme dans la comedia del arte, à abandonner la scène pour une autre comédie, les bancs d'un Conseil Régional, à "l'extrême droite" évidemment.
    Maintenant, à ma manière, je "commente" des films.
    J'ai, au fond de moi, toujours regretté de ne pas avoir étudié l'art dramatique pour devenir acteur.
    J'en veux aujourd'hui à Valeria Bruni Tedeschi de détruire mes rêves d'une autre vie.
    Comment aurais-je pu me perdre dans cette école des Amandiers ? "Que diable (serais-je) allé faire dans cette galère" ? "Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère " pour aller me vautrer dans celle putride de ces étudiants avec lesquels je ne partage rien ?
    Sex and love, drogue, sida, tout le monde couche avec tout le monde, hétéros  etguilhem de tarlé.jpg homos... c'est le triste univers dans lequel nous immerge la réalisatrice.

    Mon épouse a davantage apprécié que moi ce long métrage d'ambiance (plus de 2 H), tout en  regrettant de ne pas voir en entier le Platonov de Tchékhov autour duquel s'exercent ces apprentis comédiens.

    Moi, j'ai la tristesse des illusions perdues... mais ça, c'est une autre histoire, un autre film sur la comédie humaine.

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (64), Le Traité de Verdun et la Lotharingie...

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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre III, Grandeur et décadence des Carolingiens :

    "...Après quatre générations de grands hommes, la vigueur des Pipinnides était épuisée. Leur bonheur aussi.

    L'empereur Louis était un faible. Les peuples sentirent ce qui manquait à l'héritier de Charlemagne pour continuer l'œuvre de ses ancêtres et Louis « le Pieux » fut encore surnommé par ironie « le Débonnaire ». Dès qu'il règne, la belle machine construite par son père se dérange. Des révoltes, des conspirations éclatent. Des partis se forment. Les évêques eux-mêmes s'en mêlent.

    La majesté impériale n'est plus respectée. À deux reprises, « le Débonnaire » est déposé après avoir subi l'humiliation des pénitences publiques. Restauré deux fois, son règne s'achève dans l'impuissance en face de ses trois fils rebelles qui, avant sa mort, se disputent son héritage les armes à la main.

    Lothaire, l'aîné, voulait maintenir l'unité de l'Empire. Charles le Chauve et Louis le Germanique se liguèrent contre lui. C'était déjà plus qu'une guerre civile, c'était une guerre de nations. La Paix, qui fut le célèbre traité de Verdun, démembra l'Empire (843). Étrange partage, puisque Louis avait l'Allemagne, Lothaire une longue bande de pays qui allait de la mer du Nord jusqu'en Italie avec le Rhône pour limite à l'ouest, tandis que Charles le Chauve recevait le reste de la Gaule.

    L'unité de l'Empire carolingien était rompue. De cette rupture il allait mourir encore plus vite que la monarchie mérovingienne n'était morte. Les partages étaient l'erreur inguérissable de ces dynasties d'origine franque. Celui de Verdun eut, en outre, un résultat désastreux : il créait entre la France et l'Allemagne un territoire contesté, et la limite du Rhin était perdue pour la Gaule. De ce jour, la vieille lutte des deux peuples prenait une forme nouvelle. La France aurait à reconquérir ses anciennes frontières, à refouler la pression germanique : après plus de mille ans et des guerres sans nombre, elle n'y a pas encore réussi.

    Nous devons un souvenir à celui des petits-fils de Charlemagne auquel la Gaule échut. De même que Louis le Germanique fut tout de suite un roi allemand, son frère, Charles le Chauve, se nationalisa et fut un roi français. Il eut à cœur de retrouver les provinces de l'Est. Le royaume de Lothaire n'était pas viable : faute d'avoir pu garder toute la Lotharingie ou Lorraine, Charles du moins écarta le roi allemand le plus loin possible.

    Malheureusement, il fut égaré par la chimère impériale et s'épuisa à vouloir reconstituer l'Empire carolingien. Mais il n'avait pas laissé de prescription s'établir contre la France. S'il n'avait pas rétabli l'unité de l'Empire, il avait affirmé l'unité française. C'était une idée nationale. Pour qu'elle vécût, il n'était pas inutile qu'elle eût été proclamée avant la disparition de l'État carolingien. Cette idée vivrait. D'autres allaient la recueillir..."

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

    lafautearousseau

  • Grandes ”Une” de L'Action française : 19 Août 1937, la genèse de ”Mes idées politiques”...

    Une fois n'est pas coutume : nous allons faire, aujourd'hui, une exception à la règle de ne publier que des "Unes", et nous vous présentons donc, pour cette fois, la... cinquième page du numéro du Jeudi 19 août 1937.

    Pourquoi ? Parce qu'elle contient la genèse d'un des livres fondamentaux de Maurras, Mes idées politiques, présentées ici par Pierre Chardon.

    Maurras n'était pas vaniteux, et il n'exigeait pas que l'on parlât de lui et de ses oeuvres en première page, loin de là !

    L'article de Pierre Chardon se trouve donc, presque intégralement, en page 5, sur la plus grande partie des deux colonnes de gauche, sous le titre Histoire de "Mes idée politiques". On croirait l'article terminé là, mais ces deux colonnes s'achèvent par un "Lire la suite en page 6", page sur laquelle, en effet, le milieu de la deuxième colonne (le tiers environ de cette colonne) est consacré aux dernières lignes de Chardon...

    Pour lire cet article, cliquez sur le lien suivant :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k766795p/f5.item

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    Et, pour les courtes dernières lignes de la page 6, au milieu de la deuxième colonne de gauche, sur le lien suivant :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k766795p/f6.item

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    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Pour le plaisir, le lien ci-après vous donnera accès à la "Une" de ce jeudi 19 Août 1937...

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    L'article de Daudet, Le zénith du Duce, occupe toute la première colonne de gauche, et les premières lignes de la deuxième colonne;

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    • La Politique, de Maurras, est en colonnes trois et quatre (quasiment les deux colonnes entières) c'est-à-dire en plein milieu des "six colonnes à la Une"...

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    Malheureusement, depuis un an et demi, déjà, il n'y a plus d'articles lumineux de Jacques Bainville, disparu trop tôt, le 6 février 1936...

    Voici le lien, pour lire la "Une" : en bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k766795p/f1.item

     

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    lafautearousseau présente, dans son Éphéméride du 19 Août, l'excellent travail réalisé sur le sujet par Stéphane Blanchonnet :

    Dans notre Éphéméride de ce jour : la genèse de "Mes idées politiques", de Maurras...

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  • Tout ce qui est Racines est bon... : Le Festival interceltique de Lorient (I : Août 2008)

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    La 38 ème édition du Festival Interceltique de Lorient s'est ouverte hier. Elle met à l'honneur, cette année, le pays de Galles.

    Des centaines de concerts et d'événements vont se succéder jusqu'au 10 août.

    C’est le plus grand festival français. L'Interceltique de Lorient accueille environ 700 000 spectateurs (dont 120 000 à 150 000 payants) et 4 500 artistes...

    L'Interceltique est né de ces années 1970 où il fallait réinventer des identités et des appartenances, en même temps que des fraternités et des réseaux. Et, aujourd'hui encore, l'essentiel n'est peut-être pas la succession de concerts dans toute la ville pendant onze jours, ni même dans les fameuses « nuits magiques » qui mettent en scène des centaines de musiciens, de choristes et de danseurs, un écran géant et des splendeurs pyrotechniques, mais le rassemblement. Rassemblement de tous les Celtes, et de tous ceux qui se retrouvent dans l'idée de celtitude.

    Le Dimanche 3 Août, au matin, 3 500 musiciens, chanteurs et danseurs s'ébranleront en une longue procession : bagadou de ­Bretagne et pipe bands d'Écosse, orchestres de cornemuses de Galice et escouades dansantes d'Irlande... : les musiques, les ­costumes et les identités de tout le monde celte en un seul défilé. Et, à l'honneur comme chaque jour jusqu'au 10 août, le pays de Galles. L'après-midi, mille danseurs célébreront la Bretagne et ses traditions...   

    Voici un court extrait de ce que l'on peut lire sur le très intéressant site internet du Festival :   

        https://www.festival-interceltique.bzh/

     

              "La France est le pays des festivals qui se répartissent dans un certain nombre de familles établies : classique, baroque, lyrique, jazz, cinéma, etc... Dans cet environnement, le concept du Festival Interceltique est unique, ouvert, international : "Le Rendez-vous des expressions contemporaines des pays celtiques".

              Le Festival Interceltique touche toutes les formes de musiques issues des pays celtiques, des chants millénaires au folk, au rock, au jazz, en passant par les oeuvres symphoniques dans un environnement de création extrêmement prolifique. A la musique se mêlent le cinéma, les arts plastiques, la danse, l’histoire, la littérature, la lutherie, etc...

              Vitrine, lieu de rencontre, le Festival Interceltique de Lorient est aussi un formidable moteur de créations, situé dans un environnement qui brille par la richesse de ses créations vivantes...."
      

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  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (4)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : La Vallée aux loups...

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    "Il y a quatre ans qu'à mon retour de la Terre-Sainte, j'achetai près du hameau d'Aulnay, dans le voisinage de Sceaux et de Chatenay, une maison de jardinier, cachée parmi des collines couvertes de bois. Le terrain inégal et sablonneux dépendant de cette maison, n'était qu'un verger sauvage au bout duquel se trouvait une ravine et un taillis de châtaigniers. Cet étroit espace me parut propre à renfermer mes longues espérances; spatio brevi spem longam reseces...

    ...Si jamais les Bourbons remontent sur le trône, je ne leur demanderai, en récompense de ma fidélité, que de me rendre assez riche pour joindre à mon héritage la lisière des bois qui l'environnent : l'ambition m'est venue; je voudrais accroître ma promenade de quelques arpents; tout chevalier errant que je suis, j'ai les gouts sédentaires d'un moine. Depuis que j'habite cette retraite, je ne crois pas avoir mis trois fois les pieds hors de mon enclos. Mes pins, mes sapins, mes mélèzes, mes cèdres tenant jamais ce qu'ils promettent, la Vallée-aux-Loups deviendra une véritable chartreuse. Lorsque Voltaire naquit à Chatenay, le 20 février 1694, quel était l'aspect du coteau où se devait retirer, en 1807, l'auteur du Génie du Christianisme ?...

    ...Les arbres que j'y ai plantés prospèrent, ils sont encore si petits que je leur donne de l'ombre quand je me place entre eux et le soleil. Un jour, en me rendant cette ombre, ils protègeront mes vieux ans comme j'ai protégé leur jeunesse. Je les ai choisi autant que je l'ai pu des divers climats où j'ai erré, ils rappellent mes voyages et nourrissent au fond de mon coeur d'autres illusions...

    ...Ce lieu me plaît : il a remplacé pour moi les champs paternels; je l'ai payé du produit de mes rêves et de mes veilles; c'est au grand désert d'Atala que je dois le petit désert d'Aulnay; et pour me créer ce refuge, je n'ai pas, comme le le colon américain, dépouillé l'indien des Florides. Je suis attaché à mes arbres; je leur ai adressé des élégies, des sonnets, des odes. Il n'y a pas un seul d'entre eux que je n'aie soigné de mes propres mains, que je n'aie délivré du ver attaché à sa racine, de la chenille collée à sa feuille; je les connais tous par leurs noms, comme mes enfants; c'est ma famille, je n'en ai pas d'autre, j'espère mourir au milieu d'elle..." (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome I, pages 5/6.)

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Scandale de l’affaire Alstom : le Canard enchaîné a révélé cette semaine que le rachat par EDF des turbines nucléaires vendues en 2015 à l'américain General Electric va coûter 1,2 milliards d'€, soit 2 fois plus cher que le prix de vente.

    Alstom était un des plus grands conglomérats industriels français, présent dans l'énergie, le nucléaire, le ferroviaire, les transports. En 2015, il a été démantelé et vendu aux états-uniens (General Elecric a, donc, pris le contrôle des activités énergie). Le gouvernement français était "au courant",  et notamment Emmanuel Macron, qui a donné son accord et qui a laissé faire...

    Valérie Pécresse va-t-elle nous éclairer sur le rôle de son mari dans ce dossier Alstom, la plus grande affaire de corruption politique de l’histoire de la Vème République ?

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    1. "Franglais", globish, massacreurs de la langue française et compagnie... dans Le Figaro, Hélène Carrère d'Encausse tire la sonnette d'alarme : "Cela montre une fracture entre une frange des élites représentant la "start-up nation" et le reste de la société..."

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    Cliquez sur l'image pour pouvoir lire le texte...

     

    2. "Folie Macron" de l'abandon de la souveraineté nationale : l'avertissement et l'analyse lucide de Michel Onfray : "...Quand vous avez été élu une deuxième fois, vous ne pouvez pas l'être une troisième. Macron va se lâcher. S'il est élu, dans les 5 années qui suivront, on va avoir le droit à tout, avec sa méthode brutale et agressive..."

    (extrait vidéo 3'08)

    https://twitter.com/Europe1/status/1493654021911068672?s=20&t=J4p3531AEb2NOE2z1mkv2g

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    3. Pascal Praud et Ivan Rioufol font justice, en 1'04", des déformations de la pensée de Zemmour à propos des "musulmans"...

    https://twitter.com/PReconquete/status/1493856739648749573?s=20&t=J4p3531AEb2NOE2z1mkv2g

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    4. Pas mieux... Trouvé, et apprécié, sur le compte tweeter de Benoit :

    "Impossible de suivre Pécresse"

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    5. Macron a encore un mois pour ré-ouvrir Fessenheim... On remarquera que les Allemands sont les "bons élèves" (et même les meilleurs !) de la classe "on pourrit allègrement la planète", avec leurs éoliennes et leurs charbon le plus gras et le lus "sale" du monde...

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    6. Didier Raoult, sur les "vaccins covid" : "Je ne connais aucun vaccin qui est commercialisé qui soit aussi mauvais..."

    (extrait vidéo 2'14)

    https://twitter.com/PhilippeMurer/status/1493674382442569728?s=20&t=J4p3531AEb2NOE2z1mkv2g

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    7. Ce Système pourri qui continue allègrement à transformer la France en pétaudière/poubelle du monde : à Lyon/Part-Dieu une mineure a été agressée sexuellement dans un train, un clandestin algérien arrêté... 

    https://www.valeursactuelles.com/regions/auvergne-rhone-alpes/rhone/lyon/faits-divers/lyon-une-mineure-agressee-sexuellement-dans-un-train-un-clandestin-algerien-arrete/

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    À DEMAIN !

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  • Bonnes idées pour d'intelligents cadeaux de Noël : reçu de SOS ÉDUCATION...

    Idées cadeaux Noël 2022

    Chère amie, Cher ami,

    Comme chaque année à l’approche de Noël, vous êtes nombreux à nous demander des idées de cadeaux ludiques et éducatifs !

    Bonne nouvelle : au cours des dernières années, avec les sympathisants de l’Association, nous avons construit une liste assez complète de beaux cadeaux pour les enfants, pour leur faire plaisir à coup sûr.

    Merci à tous ceux d’entre vous qui nous ont envoyé leurs suggestions, et nous ont permis de proposer une liste de cadeaux dense et équilibrée.

    Au total, ce sont 136 idées de jeux, jouets, livres, ateliers ... sélectionnés par l’équipe de SOS Éducation, et enrichis de vos retours d'expérience, avec des jeux et livres que vous avez testés avec vos enfants, petits-enfants, neveux ou nièces.

    Jeux ludiques et éducatifs, ateliers créatifs, livres audio, casse-têtes, jeux de société... Il y en a pour tous les goûts, et tous les budgets !

    Des jeux pour s’amuser seul et en famille, pour coopérer, développer sa motricité fine, jouer avec les nombres et avec les mots, apprendre de nouvelles choses, exercer sa mémoire, stimuler sa créativité...

    Des livres pour s’émerveiller, s’émouvoir, (re)découvrir l’histoire ou la géographie...

    Plus de 130 idées de cadeaux intelligents pour jouer, découvrir, rire et partager de bons moments en famille, loin des écrans, tablettes et consoles de jeux vidéo !

    Nous avons réparti les idées cadeaux en 7 catégories :

    • Les ateliers créatifs
    • Les jeux
    • Les livres
    • Les abonnements et magazines
    • Les bandes dessinées
    • Les livres audio
    • Les livres pédagogiques

    Bien sûr, après avoir consulté la liste des idées cadeaux, n’hésitez pas à nous envoyer vos idées, pour que nous puissions compléter la liste au fur et à mesure, et permettre à tous nos sympathisants d’en profiter.

    Dites-nous par exemple quel jeu de société, quel livre... vous appréciez, et pourquoi vous le recommanderiez comme cadeau de Noël !

    Vous pouvez accéder à la liste complète en cliquant ici ou sur l'image ci-dessous :

    Je découvre toutes les idées cadeaux !

    Vous trouverez à côté de chaque idée cadeau un lien Internet pour avoir plus d’informations.

    Si vous le pouvez, nous vous conseillons évidemment de faire vos achats auprès de vos commerçants de proximité : petites boutiques, magasins de jouets indépendants, librairies...

     

    Aperçu liste idées cadeaux

     

    Cliquez sur l’aperçu pour accéder à la liste des idées cadeaux

    À noter : ces idées cadeaux ne sont pas destinées exclusivement aux cadeaux de Noël !

    Conservez ce message électronique, il vous sera utile pour de nombreuses occasions tout au long de l’année : anniversaires, fêtes ou tout simplement pour faire plaisir à vos proches...

    Je vous souhaite une bonne découverte.

    Priorité à l'Éducation !

    Signature Sophie Audugé

    Sophie Audugé,
    Déléguée Générale de SOS Éducation

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (33)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : le Traité de Paris, calamité héritée de la calamité des Cent Jours...

    Après la fin cataclysmique et sans gloire des funestes Cent-Jours, la France payera cher "l'égoïsme féroce" (Chateaubriand) de cette entreprise insensée :

    douze communes perdues, représentant environ 500.000 habitants;
    • une occupation du territoire pendant trois ans,
    • et une "amende" (!) de 700 millions de francs !...

    Il suffit de comparer la carte de l'Europe issue des Traités de Westphalie et celle de l'Europe issue des Traités de 1815 pour tout comprendre...

    Débarrassée de tout danger immédiat sur sa frontière nord-est, après les Traités de Westphalie (voir l'Éphéméride du 24 octobre) la France allait voir s'ouvrir pour elle plus d'un siècle de prépondérance européenne. Et pouvoir continuer sa marche vers l'amélioration de ses frontières du Nord et de l'Est (le "pré carré"), en "réunissant" la Franche-Comté, la Flandre gallicante, une partie du Hainaut (Valenciennes), l'Alsace puis la Lorraine (sans oublier, au sud, le Roussillon)...

    À l'inverse, après les traités de 1815, les choses sont radicalement inversées : notre expansion territoriale vers le Rhin est bloquée, la Prusse est à nos portes, puisque les territoires rhénans de la rive gauche du Rhin lui sont attribués (Bonn et Cologne, Coblence, Mayence, Trèves...) et nous le paierons très cher...

     On mesurera la catastrophe qu'a représentée cette "évolution" en consultant les deux cartes suivantes de notre Album L'aventure France racontée par les cartes :

     "Instructif : comparer la France après Richelieu..."

    et

     • "...et après Napoléon !"

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    Si le premier Traité de Paris, en 1814, s'était contenté de ramener la France à ses frontières d'avant la révolution, ce second traité va l'amputer de territoires et de populations (environ 500.000 personnes) en lui faisant perdre (carte ci dessus) :

    • les forteresses de Philippeville et Marienbourg (cédées toutes deux à Louis XIV en 1659) ainsi que Bouillon (la ville de Godefroy !...), actuellement en Belgique.
    • les villes de la Sarre, aujourd'hui allemandes (Sarrelouis, fondée par Louis XIV en 1681 et Sarrebrück) et aussi Landau, aujourd'hui dans le Palatinat, mais qui fit longtemps partie de la décapole alsacienne (ville française depuis 1648 !).
    • Versoix, sur la rive nord du Léman, et une partie du pays de Gex, français depuis Henri IV, aujourd'hui en Suisse (les six communes de Versoix, Pregny-Chambésy, Collex-Bossy, Grand-Saconnex, Meyrin et Vernier furent cédées à Genève ).
    • Sans compter les Jurassiens français, qui demandaient leur intégration à la France, les Cent Jours étant un excellent prétexte pour le leur refuser : pour les humilier davantage, on les intégra dans le canton germanophone de Berne...

    Avec, en prime, une occupation de trois ans et une "amende" de 700 millions de francs !...

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  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (37)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : la mort de Louis XVIII...

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    Mort de Louis XVIII: 16 septembre 1824

     

    "...Appréciez maintenant les calomnies dont la Restauration a été l'objet; qu'on interroge les archives des relations extérieures, on sera convaincu de l'indépendance du langage tenu aux puissances sous le règne de Louis XVIII et de Charles X. Nos souverains avaient le sentiment de la dignité nationale; ils furent surtout rois à l'étranger, lequel ne voulut jamais avec franchise le rétablissement, et ne vit qu'à regret la résurrection de la monarchie aînée...

    Une partie de la haine des cours d'Angleterre et d'Autriche contre la légitimité vient de la fermeté du cabinet des Bourbons. Loin de précipiter cette légitimité, mieux avisé on en eût étayé les ruines; à l'abri dans l'intérieur, on eût élevé le nouvel édifice, comme on bâtit un vaisseau qui doit braver l'océan sous un bassin couvert taillé dans le roc: ainsi la liberté anglaise s'est formée au sein de la loi normande...

    ....La distante postérité reconnaîtra que la Restauration a été, historiquement parlant, une des plus heureuses phases de notre cycle révolutionnaire. Les partis dont la chaleur n'est pas éteinte peuvent à présent s'écrier: "Nous fûmes libres sous l'Empire, esclaves sous la monarchie de la Charte !".

    Les générations futures, ne s'arrêtant pas à cette contre-vérité, risible si elle n'était un sophisme, diront que les Bourbons rappelés prévinrent le démembrement de la France, qu'ils fondèrent parmi nous le gouvernement représentatif, qu'ils firent prospérer les finances, acquittèrent des dettes qu'ils n'avaient pas contractées, et payèrent religieusement jusqu'à la pension de la soeur de Robespierre. Enfin, pour remplacer nos colonies perdues, ils nous laissèrent, en Afrique, une des plus riches provinces de l'empire romain.

    Trois choses demeurent acquises à la légitimité restaurée: elle est entrée dans Cadix; elle a donné à Navarin l'indépendance à la Grèce; elle a affranchi la chrétienté en s'emparant d'Alger: entreprises dans lesquelles avaient échoué Bonaparte, la Russie, Charles Quint et l'Europe. Montrez moi un pouvoir de quelques jours (et un pouvoir si disputé), lequel ait accompli de telles choses". (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome 1, pages 704/705)

  • Au Cinéma : Revoir Paris, par Guilhem de Tarlé

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    A&C :  Revoir Paris,  un film français de Alice Winocour, avec Virginie Efira (Mia), Grégoire Colin (Vincent, son « compagnon ») et Benoît Magimel (Thomas).

    guilhem de tarlé.jpgVirginie Efira joue dans le pire et le meilleur… Ce Revoir Paris est peut-être son meilleur des meilleurs.

    Alors que jeudi soir la chaine 13, LCP Public Senat, prétendait diffuser un « documentaire : Le Grand Remplacement : histoire d’une idée mortifère », œuvre de propagande pour nier ce que l’on constate malheureusement tous les jours de nos propres yeux, et pour dénoncer les « attentats d’extrême droite », dont on notera qu’ils sont tous « déjoués »…, la réalisatrice revient sur ceux bien réels qui se sont déroulés le 13 novembre 2015.

    Certes le film ne s’y rattache pas explicitement et se garde bien d’évoquer le terrorisme islamiste, mais « L’Etoile d’or » symbolise évidemment l’un des 6 bistrots, restaurants et brasseries attaqués cette nuit-là, et l’on sait que le frère de la réalisatrice était au Bataclan.

    Le scénario, néanmoins, ne porte pas sur l’événement « proprement » dit, mais sur le syndrome post traumatique subi par les victimes qui sont ressorties de ce cauchemar, à la manière de ces opus qui racontent le même syndrome connu par les militaires revenus d’opex, ou de la guerre d’Algérie comme le dernier du genre, Des hommes, (2021).

    De façon paradoxale, ce Revoir Paris  me fait surtout penser à Notre-Dame brûle qui s’intéresse « aux ingrédients davantage qu’au cocktail »… Revoir Paris nous immerge dans la population des victimes… à quoi pensent-elles pendant ces très longues minutes, avant le tir fatal qui probablement les tuera ? Qui était à côté d’elles ?  que sont-elles devenues ?

    Un film stressant, haletant, particulièrement au début, à recommander même si l’on peut lui reprocher l’importance donnée aux sans-papiers sénégalais et maliens…. sans lesquels « il n’y aurait pas de restaurant dans Paris »… il faut, comme je l’ai déjà écrit, « avoir le courage de regarder la réalité en face ».