Au Cinéma : Les Amandiers, par Guilhem de Tarlé
A l’affiche : Les Amandiers, un film de Valeria Bruni Tedeschi, avec Sofiane Bennacer (Étienne) et Nadia Tereszkiewicz, à savoir Stella, en fait Valeria Bruni Tedeschi qui filme ses souvenirs des années 80 à Nanterre, étudiante aux Amandiers dont Pierre Romans est le directeur de l’école, et Patrice Chéreau directeur du théâtre, interprétés respectivement par Micha Lescot et Louis Garrel.
« L’important, c’est le travail (…) et je vous le dis tout de suite, je pourrai pas être démocratique avec vous ».
Comment ne pas applaudir à ces propos introductifs de Patrice Chéreau, qui continue « C’est pas un passe-temps de jouer, c’est pas… rien » !
"Dessine-moi un mouton"... Aux Louveteaux, tout d'abord, j'ai commencé par mimer Le Petit Prince, puis j'ai interprété le renard dans Les Animaux malades de la peste (...)
"et flatteurs d'applaudir".
Au lycée, j'ai joué notamment du Courteline, traduit devant les tribunaux pour avoir, à Notre-Dame de Lorette, "vendu du cresson pour du buis".
Plus tard, adulte et père de famille, j'ai participé à une troupe de théâtre amateur, m'incarnant dans différents rôles, du Docteur Parpalaid, dans Knock, jusqu'à du René de Obaldia et de l'Anouilh, dans La Belle vie où j’étais un commissaire du peuple... ce qui m'a conduit, naturellement, comme dans la comedia del arte, à abandonner la scène pour une autre comédie, les bancs d'un Conseil Régional, à "l'extrême droite" évidemment.
Maintenant, à ma manière, je "commente" des films.
J'ai, au fond de moi, toujours regretté de ne pas avoir étudié l'art dramatique pour devenir acteur.
J'en veux aujourd'hui à Valeria Bruni Tedeschi de détruire mes rêves d'une autre vie.
Comment aurais-je pu me perdre dans cette école des Amandiers ? "Que diable (serais-je) allé faire dans cette galère" ? "Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère " pour aller me vautrer dans celle putride de ces étudiants avec lesquels je ne partage rien ?
Sex and love, drogue, sida, tout le monde couche avec tout le monde, hétéros et homos... c'est le triste univers dans lequel nous immerge la réalisatrice.
Mon épouse a davantage apprécié que moi ce long métrage d'ambiance (plus de 2 H), tout en regrettant de ne pas voir en entier le Platonov de Tchékhov autour duquel s'exercent ces apprentis comédiens.
Moi, j'ai la tristesse des illusions perdues... mais ça, c'est une autre histoire, un autre film sur la comédie humaine.