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Un Prince qui "porte le tout"...

"Quelques grammes de douceur dans un monde de brutes...". Ce fut, il y a quelque temps, le slogan choisi pour ses produits par une marque réputée.

Dans son domaine, et dans son genre, quelle bouffée d'oxygène et d'air pur nous a offert le Prince Jean, entre les remugles des comptes de Julien Dray et les intrigues tordues de Bayrou/Ségo préparant ce qu'ils espèrent être leur revanche en 2012 !

Pendant quelques jours, on a comme sorti le tête de l'eau, on a respiré autre chose, on a pensé à autre chose: à la France, tout simplement. À son Histoire, à son avenir, à son Être profond.

Et il est vrai que cela nous a changé, et que cela a fait du bien...

 
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Lorsqu'il parlait des Papes, en général, Jean Guitton avait coutume d'employer une formule très belle. Un pape, disait-il, c'est quelqu'un qui "porte le tout". La définition est fort pertinente, en effet. Et l'on mesure le poids d'une telle charge...

Mais ne pourrait-on, d'une certaine façon, appliquer cette manière de voir les choses au politique ? Il suffit de lire les journaux: de quoi ont parlé François et Ségolène - on aurait dit un fait exprès - la semaine précédant le mariage du Prince ? De leurs scores et de leurs pronostics pour la prochaine présidentielle. Une élection dont, soyons justes, l'actuel Président ne se désintéresse nullement, lui qui, après avoir laissé entendre qu'un seul mandat l'occuperait assez, laisse dire maintenant partout qu'il sera bien là.. en 2012 !

Que portent-ils, tous les trois ? Le "tout", ou le simple poids de leurs ambitions ? Poser la question, c'est y répondre...

Et c'est du reste normal, et ce n'est pas là-dessus que nous les critiquons. Il est normal que, dans leur ordre, les candidats se préparent aux échéances. Ce qui ne nous parait pas normal, et même franchement mauvais, malsain et facteur d'affaiblissement pour la France, c'est qu'il n'y ait pas d'espace a-démocratique, dans l'Etat, permettant de faire sa place au temps long.

Notre projet royaliste n'est pas une révolution des institutions, mais leur amélioration, leur perfectionnement, leur enrichissement, par l'adjonction, à la tête de l'Etat, de cette autorité stable et durable que nous avons connue pendant mille ans, et dont nous sommes privés depuis l'instauration de la République. Alors que, pour reprendre le mot de Christine Ockrent les anglais (et, plus généralement, les pays européens qui vivent en monarchie...) ont la chance d'avoir la reine d'Angleterre, ce qui n'est pas notre cas...(1)

 

(1) : Voir la note "Quelle chance il a eue, Tony Blair !...", dans la catégorie "République ou royauté ?...".

Commentaires

  • Vous parlez d'or...
    Vous exprimez parfaitement mon sentiment (il est vrai que c'était déjà le cas dans toute cette admirable série de notes sur le mariage du prince) : nous avons été tirés vers le haut, très haut vers tout autre chose, très haut vers ce qui devrait être le quotidien de la sainte terre de France, la réalité du royaume, un instant émergée hors des boues de l'histoire républicaine. Avouerais-je que cette dernière m'est, depuis lors, devenue infiniment plus insupportable encore ? Que Dieu protège le Dauphin de France, afin qu'il puisse à nouveau nous hausser au-delà des contingences, pour nous restituer notre vocation.

  • Pardonnez-moi, une fois de plus, d'être le mauvais élève de la classe, mais ce que vous écrivez : "Notre projet royaliste n'est pas une révolution des institutions, mais leur amélioration, leur perfectionnement, leur enrichissement, par l'adjonction, à la tête de l'Etat, de cette autorité stable et durable que nous avons connue pendant mille ans, et dont nous sommes privés depuis l'instauration de la République." me paraît peu conforme à l'enseignement des faits. Il ne s'agirait donc que d'une adjonction! Tout nous prouve, au contraire, que chaque fois que la monarchie a procédé de la sorte, elle a été renversée. Comparons, par exemple, la Restauration de 1814-1815 avec l'instauration de la III° république. Louis XVIII ne voulut pas changer l'administration, mais au contraire la maintenir en place; "rien n'est changé en France sauf qu'il y a un français de plus!". Le résultat est que, sans récompense ni sanction de leur fidélité, les royalistes ne défendirent la monarchie en 1830 ni en 1848. Thurreau, le boucher de la Vendée (les colonnes infernales), fut fait baron et décoré de l'ordre du lys par Louis XVIII. Au contraire, la III° république procéda immédiatement à une épuration de la magistrature et de l'armée. Si l'on veut changer l'ordre ou le désordre établi, il faut en prendre les moyens. Il faut assumer nos idées et les adapter à l'état de choses actuel, dans toute leur opposition diamétrale avec le système existant, sinon, non seulement nous ne réussirons pas, car il est puéril de penser que les convives de la soupe républicaine cèdent spontanément la place la plus enviable à notre cher Prince, mais encore il n'y aura plus de royalistes.
    Comme j'aime bien mettre les points sur les i, j'en terminerai avec une autre équivoque de cet article:"les anglais ont la chance d'avoir la reine d'Angleterre, ce qui n'est pas notre cas". dites-vous. Mais toute la valeur de la monarchie britannique est justement de ne pas avoir connu de rupture, ce qui, par définition, ne peut pas être le cas en France, puisque plus de deux siècles se sont écoulés après le sacrifice rituel du Roi. Donc, quoi que nous fassions, nous ne pourrons pas bénéficier de ce bienfait, car il n'est pas possible de changer le passé. En revanche, ce que nous avons, et que n'ont pas les anglais, c'est une conception de la monarchie qui, n'étant plus qu'un idéal, n'a jamais connu les compromissions avec l'idéologie pathologique qui nous conduit à la mort en tant que collectivité. La monarchie que nous portons dans nos coeurs est un recours. La monarchie anglaise, (à moins d'une révolution de type Meiji) ne l'est pas.
    En conclusion, il me paraît vraiment dommage de mettre sous le boisseau la pensée sans laquelle il ne peut y avoir de restauration digne de ce nom: la contre-révolution.

  • Antiquus,
    Bien des royalistes, et ouvertement une chapelle comme la NAr, ne propagent l'idée d'une monarchie applicable en France que dans la République débarrassée de l'aléa électoral présidentiel.
    Je pense même que la maison d'Orléans est en phase avec cette approche "ultra-light". Du moins en donne-t-elle de nombreux signes.
    Il serait intéressant de la part des princes de creuser un peu le chapitre institutionnel.

  • En poussant plus loin encore le raisonnement de Jean-Luc, Antiqus et Catoneo,la France totalement anémiée ne peut reprendre des forces qu'en revenant au système politique qu'il lui a permis de se créer, de se développer puis de résister à deux cent dix ans de sang, massacres, tueries, coups foireux, guerres civiles, gabegies etc...La pérennité et la paix de La France ne peut se faire qu'en supprimant le système politique républicain et en rétablissant la monarchie ce qui ne veut pas dire que le roi se promènera en carrosse vêtu d'un long manteau bordé d'hermine portant une couronne comme d'autres une casquette.

  • Je ne suis pas un paroissien de la Nar, mais cela, vous vous en doutiez, je pense. Ce raisonnement que vous décrivez (je ne sais si vous le partagez) qui consiste à parler"d'une monarchie qui n'est applicable en France que dans la République débarrassée de l'aléa électoral présidentiel" me paraît passer à côté du problème principal, qui n'est pas institutionnel mais culturel. Croyez-vous sincèrement qu'à supposer que notre cher Prince soit porté à la "magistrature suprême", les vertus d'un "pouvoir indépendant" arrêteraient la décadence ? que l'immigration s'arrêterait et les immigrés deviendraient de bons français cathos-tradi ? Que la langue française reprendrait sa place (la première bien sûr) en Europe? Que la natalité reprendrait, que le nombre des mariages monterait et le taux des divorces baisserait, que les USA cesseraient de nous imposer leur diktat? que tous les problèmes civilisationnels que nous connaissons seraient effacés ? Que la religion reprendrait instantanément ses droits? Croyez-vous que les idéologues de gauche et de droite qui tiennent les rênes vont spontanément abandonner leur idéologie et qu'il suffira de leur graisser la patte pour qu'ils deviennent dociles?
    Si vous croyez cela, je ne puis rien pour vous.

  • Effectivement, l'institution monarchique, ramenée à ses formes extérieures, se combine très bien avec ce qu'il y a de plus contestable dans le monde actuel.
    La monarchie constitutionelle et parlementaire n'est qu'un simulacre de royauté. L'Espagne est devenue socialiste en même temps qu'elle rétablissait la monarchie.
    L'erreur serait de croire qu'il suffirait de changer d'institutions pour changer de régime.
    Ce qui caractérise, à mon sens, l'institution monarchique, ce n'est pas l'hérédité: les premiers rois étaient élus ou choisis. Ce n'est pas non plus le gouvernement d'un seul: tous les rois ont gouverné appuyés sur des parlements ou des conseils.
    Ce qui la caractérise en fait, c'est une trancendance et un principe, ce par quoi elle s'oppose aussi bien aux démocraties et aux dictatures modernes, qu'a un nationalisme toujours prêt à dégénérer en populisme ou en chauvinisme étroit.
    Un véritable "retour à la monarchie" impliquerait que la souveraineté politique fût à nouveau perçue comme trancendante et inséparable du sacré. Peut-il y avoir un retour de la monarchie dans un monde désenchanté et fermé au sacré ?
    Un roi de France pourquoi pas ? Mais cela impliquerait une redéfinition de sa légitimité qui, tout en préservant l'essentiel, soit acceptable pour le monde contemporain.
    La quadrature du cercle en quelque sorte.

  • Les commentaires précédents ramènent donc à l'éternel débat - hélas fort théorique - sur ce que pourrait ou devrait être la monarchie.

    Dans l'ordre pratique, s'imagine-t-on qu'une modification des institutions de la Vème république, consistant à attribuer la magistrature suprême au chef de la Maison de France, pourrait s'opérer dans le cadre d'un fonctionnement normal, paisible et continu des pouvoirs publics, d'une situation politique et sociale habituelle et, pour tout dire, en dehors de circonstances exceptionnelles, découlant de profonds bouleversements, d'une crise de première ampleur, conduisant à des remises en cause profondes des fondements même de notre société nationale ?

    C'est ici, à mon avis, que les divers points de vue émis dans la note du blog et dans les commentaires précédents trouvent tout leur intérêt, leurs limites et peut-être aussi, malgré qu'ils en aient, leur point de jonction. Une réflexion commune pour définir, en la matière, une « doctrine » juste, réaliste et équilibrée serait, me semble-t-il, œuvre utile et nécessaire.

    La réalisation de notre projet royal est, à vue humaine, du domaine de l'"improbable" comme est, d'ailleurs, du domaine de l'"improbable", dans ce monde menacé par le « Rien » plus encore que par la « Révolution », au sens historique, la simple survie - pour ne pas dire la renaissance - de tout ce à quoi nous sommes attachés, tout ce que nous aimons, dans tous les ordres.

    Improbable toutefois ne signifie pas impossible, comme le montrent tous les grands effondrements et toutes les renaissances indéfiniment opérés par l'Histoire.

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