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  • GRANDS TEXTES (15) : Le regard vide, de Jean-François Mattéi (2/3)

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    Il faut être reconnaissants à Jean-François MATTEI d’avoir écrit "Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne". 

    Il y dit, un grand nombre de choses tout à fait essentielles sur la crise qui affecte notre civilisation – et, bien-sûr, pas seulement la France – dans ce qu’elle a de plus profond.  

    Ce livre nous paraît tout à fait essentiel, car il serait illusoire et vain de tenter une quelconque restauration du Politique, en France, si la Civilisation qui est la nôtre était condamnée à s’éteindre et si ce que Jean-François MATTEI a justement nommé la barbarie du monde moderne devait l’emporter pour longtemps.

     

    Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne, de Jean-François Mattéi. Flammarion, 302 pages, 19 euros.

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    Plus ultra

    (Chapitre intégral, pages 153/154/155/156/157/158)

               

     

    Si l’Europe a réussi à s’imposer au monde, à la suite des grandes explorations des XVème et XVIème siècles, c’est parce que sa « soif infinie du savoir » l’a poussé à prendre et à unifier tout ce qui lui était extérieur. Et sa liberté de mouvement, qui se confond avec sa passion de connaissance, l’a progressivement arrachée à elle-même pour se retrouver, ou se perdre, dans ses altérités. Le drame de l’Europe, des Temps modernes au XXème siècle, tient au fond à la devise que Charles Quint avait reçue de son médecin italien, Luigi Mariliano : Plus ultra.

    C’était à vrai dire un jeu de mots qui appelait un défi. Non plus ultra était l’ordre gravé par Hercule sur les deux colonnes du détroit de Gibraltar pour interdire aux navigateurs de s’aventurer au-delà du monde connu. Le héros grec faisait ici preuve de sagesse en demandant à l’homme de rester dans ses propres limites.

    L’empereur viola l’interdit mythique en changeant la devise, qui devint celle de l’Espagne, pour affirmer sa volonté de dépasser toutes les bornes  et assurer la plus grande extension à son empire. L’impérialisme de l’action est ainsi la conséquence naturelle de l’empire de la pensée dès qu’elle cherche à connaître et à posséder, pour mieux jouir d’elle-même, tout ce qui tombe sous son regard. Et le regard de l’Europe a porté toujours plus loin dans sa conquête du monde et de l’univers. Tel un navire qui largue ses amarres, l’esprit européen n’a pas hésité à franchir les limites, grecques, romaines et chrétiennes au sein desquelles il était né tout en faisant appel à ses propres principes pour imposer à la planète son hégémonie culturelle et politique.

     
     
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    En trois ans -du 20 septembre 1519 au 6 septembre 1522- Magellan et El Cano réalisent le premier tour du monde...
     
    "L’impérialisme de l’action est ainsi la conséquence naturelle de l’empire de la pensée dès qu’elle cherche à connaître et à posséder, pour mieux jouir d’elle-même, tout ce qui tombe sous son regard..."  
     
     
     

    La liberté de conquête du monde prendra une forme militaire, avec les conquistadores, scientifique, avec les savants, religieuse avec les missionnaires, pédagogique, avec les instituteurs, économique, avec les marchands et politique, avec les juristes. L’Europe se voudra ainsi le centre du monde comme la Terre, dans le système de Ptolémée, occupait le centre de l’Univers. Déjà l’oracle de Delphes, pour le mythe archaïque, se trouvait au nombril du monde là où les deux aigles, envoyés par Zeus aux extrémités de la Terre, s’étaient croisés à l’aplomb de l’omphalos. Apollon, le dieu de lumière et de divination, prit alors possession de Delphes et, après avoir terrassé le dragon Python, installa le sanctuaire où devait officier la Pythie.

    La Grèce, puis l’Empire romain et, après sa chute, l’Europe chrétienne se pensèrent sur le même modèle géocentrique d’un monde habité par le souffle de la prophétie. Ce désir de maîtrise de la pensée, exacerbé par sa fascination pour le mouvement, ce que Peter Sloterdijk a qualifié de « mytho-motricité européenne » (1), s’il n’était plus fidèle à l’essor platonicien de l’âme ordonné par l’Idée, devenait légitime pour la translatio imperii. La vocation impériale de l’Europe, dans sa volonté farouche d’unité, s’est toujours appuyée depuis Charlemagne et l’Empire carolingien, sur la continuité de l’imperium romain, mais également sur la tradition de la philosophie grecque qui voyait dans l’orbe de l’unité la perfection du monde et celle de la cité.

    Le transfert du pouvoir, translatio imperii, a donc été en même temps un transfert du savoir, translatio studii, comme on le voit chez les théologiens médiévaux. Othon, évêque de Freising, demi-frère et oncle des empereurs allemands Conrad III et Frédéric Ier ; écrivait que « toute la puissance et la sagesse humaines nées en Orient ont commencé à s’achever en Occident », retrouvant l’idée grecque puis romaine de la perfection de la culture barbare réalisée par la culture philosophique. Hugues de Saint-Victor soulignait, de façon plus appuyée, la vocation divine de cet empire chrétien d’Occident qui ne portait pas encore à son époque le nom d’Europe :

    « La divine Providence a ordonné que le gouvernement universel qui, au début du monde, était en Orient, à mesure que le temps approche de sa fin se déplaçât vers l’Occident pour nous avertir que la fin du monde arrive, car le cours des évènements a déjà atteint le bout de l’univers» (2).

     

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    1543 : Le De revolutionnibus orbium celestium, de Nicolas Copernic, étudiant de l'Université Jagellon de Cracovie, dont la devise est Plus ratio quam vis (la raison plus que la force)

     

     

    Ce sera effectivement bientôt la fin du monde fini, en politique comme en cosmologie, pour une Europe qui va peu à peu s’aliéner d’elle-même. Je suis tenté de croire que le déclin de l’Europe, sur le plan politique comme sur le plan moral, et en dépit de son règne colonial, a suivi avec quelques siècles de retard la révolution de Copernic. Qu’a-t-elle fait d’autre, en effet, pour reprendre la question de Nietzsche dans le Gai Savoir, sinon « désenchaîner cette terre de son soleil » au point de parvenir à « effacer l’horizon tout entier ».

    Tel est le sens cosmique de la mort de Dieu qu’annonce l’insensé en allumant la lanterne de notre hubris en plein midi. En se détachant des idéaux qui la guidaient et en doutant de ses propres principes, l’Europe a perdu l’orientation solaire qui lui était naturelle pour se livrer à une errance « à travers un néant infini » où elle sent « le souffle du vide » (3). Désormais, ce n’est plus seulement notre planète qui a perdu sa situation centrale dans le concert d’un monde qui tournait autour d’elle ; ce n’est plus l’homme, perdu  entre deux infinis, qui occupe une position privilégiée dans l’ordre du cosmos ; c’est le continent européen qui n’impose plus son hégémonie culturelle aux autres peuples et aux autres civilisations. L’ironie de l’histoire tient à ce que ce sont les penseurs européens eux-mêmes, avec Copernic, Kant et Marx, qui, en s’appuyant sur leurs principes scientifiques, moraux et politiques pour en critiquer la légitimité, ont mis en péril l’hégémonie d’une culture qui se voulait universelle.                                                                           

    Carl Schmitt a longuement établi dans Le Nomos de la Terre, comment le droit des gens européens, le Jus publicum Europoeum, fondé sur l’Etat moderne au sens de Bodin et de Hobbes, a imposé ses normes politiques et juridiques au reste du monde. La justification de la prise de terre des pays étrangers au continent européen, qui fixa le nomos de l’ensemble de la terre, fut appuyée à la fois sur l’existence d’ « immenses espaces libres » et sur la supériorité d’une culture tout aussi libre qui ignorait superbement les obstacles conceptuels ou matériels.

    En ce sens, les Européens n’ont jamais considéré leurs conquêtes sur le modèle des invasions traditionnelles de territoires occupés par d’autres peuples. Comme l’écrit Schmitt dans une perspective hégélienne, la découverte et l’occupation du Nouveau Monde étaient plutôt « une performance du rationalisme occidental revenu à lui, l’œuvre d’une formation intellectuelle et scientifique telle qu’elle s’était constituée au Moyen-Âge européen, et cela essentiellement à l’aide de systèmes conceptuels qui ont joint le savoir de l’Europe antique et du monde arabe à l’énergie du christianisme européen pour en faire une force maîtresse de l’histoire » (4).  

     

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    "la supériorité intellectuelle était entièrement du côté européen, et forte à ce point que le Nouveau Monde put être simplement « pris », tandis que dans l’Ancien Monde d’Asie et de l’Afrique islamique ne s’est développé que le régime des capitulations et de l’exterritorialité des Européens..." (Carl Schmitt)
     

     

    Tout est en effet une question d’énergie et de force comme le montre l’appétit de découvertes et de connaissances que la science de l’époque tira très vite des expéditions lointaines. Les représentations cosmographiques que les savants multiplièrent dans toute l’Europe en témoignent au même titre que les progrès des sciences à la Renaissance. L’occupation politique et économique ne fut au fond que l’expression visible de l’occupation intellectuelle et culturelle du rationalisme occidental contre laquelle les indigènes ne pouvaient pas lutter avec leurs propres armes. 

    Schmitt est donc autorisé à dire, même si le propos paraît blessant pour les peuples vaincus, que « la supériorité intellectuelle était entièrement du côté européen, et forte à ce point que le Nouveau Monde put être simplement « pris », tandis que dans l’Ancien Monde d’Asie et de l’Afrique islamique ne s’est développé que le régime des capitulations et de l’exterritorialité des Européens » (5). Ce qualificatif d’ « Européens » désignait alors le statut normal de l’humanité qui prétendait être le statut déterminant pour les parties inconnues de la Terre : la civilisation mondiale se confondait avec la civilisation européenne. « En ce sens – conclut Schmitt - l’Europe était toujours encore le centre de la Terre » (6), même si le décentrement apporté par le Nouveau Monde, qui, des siècles plus tard, donnerait l’hégémonie à l’Amérique, avait relégué dans la passé « la vieille Europe ».

    Il me semble que la raison est facile à comprendre, par delà toute critique convenue du colonialisme. Si le nomos, un terme grec que l’on traduit généralement par la « loi » mais qui signifie à l’origine le partage, et même la répartition des pâturages dans le monde pastoral, est bien la mesure qui divise les terres et la configuration spatiale d’un pays, l’espace géographique est indissolublement lié à l’espace politique, à l’espace intellectuel et à l’espace spirituel ou religieux qui en sont la manifestation abstraite.

    La colonisation européenne, mise en place lors des expéditions militaires sur des mers libres de toute autorité, ce qui a entraîné l’opposition juridique de la « terre ferme » et de la « mer libre » du fait de la maîtrise maritime de l’Angleterre, a été le trait fondamental du droit des gens européens. Elle a commandé par conséquent l’ensemble de la politique mondiale jusqu’au XXème siècle et défini l’ordre spatial et juridique des Etats d’Europe par rapport aux espaces libres des océans et de l’outre-mer. La libido sciendi et la libido dominandi de la culture européenne sont demeurées fidèles à cette énergie inépuisable d’un esprit qui ne pouvait s’appréhender et se communiquer, comme le soulignait Hegel, que dans son opposition à un monde extérieur qu’il lui fallait soumettre à son principe d’universalité.

     

     

    (1)     : Peter Sloterdijk, Si l’Europe s’éveille, Paris, Mille et une nuits, 2003, page 69.  

    (2)     : Jacques Le Goff, La Civilisation de l’Occident médiéval, Paris, Arthaud, 1964,, pages 218/219.

    (3)    F. Nietzsche, Le Gai savoir (1882), livre III, § 125, « L’insensé » Œuvres philosophiques complètes, Paris, Gallimard, 1967, tome V, page 137.

    (4)     : C. Schmitt, Le Nomos de la Terre (1950), Paris, PUF, 2001, pages 133 et 141.

    (5): C. Schmitt, Le Nomos de la Terre (1950), Paris, PUF, 2001, pages 133.

    (6 ): C. Schmitt, Le Nomos de la Terre, ibid, page 88.

     

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    Le plongeur de Paestum : tombe de la Grande Grèce, en Campanie, au sud de Naples, vers 490 avant J.C. Symbole de l’au-delà des Colonnes d’Hercule. Rare représentation grecque de la mort.
     
    Retour aux premières lignes du passage :
     
     "Si l’Europe a réussi à s’imposer au monde, à la suite des grandes explorations des XVème et XVIème siècles, c’est parce que sa « soif infinie du savoir » l’a poussé à prendre et à unifier tout ce qui lui était extérieur. Et sa liberté de mouvement, qui se confond avec sa passion de connaissance, l’a progressivement arrachée à elle-même pour se retrouver, ou se perdre, dans ses altérités..."

     

     

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  • Dans votre quotidien cette semaine...

    désir promu.jpg= Premiers couacs inter ministres au gouvernement (Fabius "contre" Montebourg), premières fautes lourdes de Manuel Valls, qui invente "la prime aux incapables" en promouvant Harlem Désir  - responsable de la déroute électorale du PS et condamné pour "affaire") et en conservant à la Justice une Dame Taubira très contestée et, pour couronner le tout, qui a soit carrément menti, soit fait preuve publique de son incompétence : ça commence bien ! Et ça promet !...

    Sinon, un chiffre de régularisation de clandestins toujours en hausse (comme le chômage, la pauvreté, le nombre de mal-logés...) : plus 51% ! Mais, à quoi joue le Système ?... Et des promesses, un flot de promesses, mais pour 2015, 2017 et, même, 2021 (suppression des Départements) : pourquoi ne pas promettre pour 2050, tant qu'on y est ? Les élections européennes risquent fort de sanctionner à nouveau lourdement une équipe qui ne sait qu'opposer des "mots" creux aux "maux" bien réels qui exaspèrent l'opinion...

    Heureusement qu'il y a, malgré tout, de bonnes nouvelles, comme la brillante élection d'Alain Finkielkraut à l'Académie française, au premier tour, par 16 voix sur 28 : pour le coup, ce n'est pas une "Défaite de la pensée", mais bien au contraire une défaite du politiquement correct et un signal très positif de résistance à la pensée unique...!

    C'est de tout cela, et de bien d'autres choses encore, que nous parlerons cette semaine, après que Louis-Joseph Delanglade aura ouvert notre semaine de réflexion et de prise de position sur les grands sujets de l'heure, ceux qui préoccupent nos concitoyens. 

    Demain et vendredi, les "Grains de sel" de Scipion seront au rendez-vous, et nous arriverons au 97ème : nous marquerons le coup, simplment mais symboliquement et amicalement, pour "le" centième...LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg

    IMG_0096.jpg= Mardi, afin d'élargir les horizons et de traiter d'encore plus de sujets, nous jeterons un oeil sur les liens partagés sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste et sur les liaisons établies grâce à notre compteTwitter A.F.Royaliste (dont les tweets continuent d'être, c'est à noter et c'est bon signe de plus en plus repris et partagés, "retweetés" comme on dit !);  et sur les "commentaires" au quotidien qui, très souvent, sont de très bonne qualité...

    On pourra ainsi lire l'hommage de Philippe Granarolo à Jean-François Mattéi; l'opinion de Jean-Philippe Chauvin sur la suppression des Départements et la réduction du nombre des Régions (ainsi que le compte-rendu de l'hommage à Henri IV); un excellent article d'Alain Finkielkraut, dans Le Nouvel économiste, expliquant qu'il ne peut y avoir de Nation sasn préférence nationale...; "Ukraine, Otan et (des)info", d'Hélène Richard-Favre...

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    finkielkraut repliques.JPG=Ce n'est pas parcequ'il a été élu à l'Académie que nous parlerons de Finkielkraut mercredi : nous avions prévu de faire écho au compte-rendu de la très intéressante conférence qu'il a prononcée au Centre Charles Péguy, le jeudi 27 mars dernier, Liberté ou Identité, faut-il choisir ?

    Nous annonçons régulièrement les rencontres du Centre Charles Péguy, ce fut un réel plaisir de lire l'intervention de Finkielkraut et de voir, par les photos, le succès de cette soirée et c'est pourquoi - avant même de le savoir Académicien, et indépendamment de cette distinction, il nous avait semblé tout naturel de faire partager à nos lecteurs tout l'intérêt qu'a représenté cette soirée parisienne... 

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    BAINVILLE LE MEILLEUR.jpgJeudi, nous aurons terminé la rédaction, l'illustration et l'installation de huit nouveaux documents dans notre Album Jacques Bainville.
     
    Déjà riche de 165 photos, il en comptera dorénavant 173, avec l'ajout de ces huit nouveaux documents portant sur sa magistrale Histoire de deux peuples - publiée en 1915 (6 photos) - et reprise en 1933, s'intitulant alors Histoire de deux peuples, continuée jusqu'à Hitler (2 photos).
     
    Sans nul doute, et sans que cela enlève quoi que ce soit à ses autres ouvrages, cette Histoire de deux peuples, avec son Histoire de France et son Napoléon, classent Bainville parmi les plus grands historiens de tous les temps. Elle n'était pas encore présentée dans notre Album : il était nécessaire qu'elle le fût, et ce sera donc chose faite très bientôt...
     
    Avec notre Album sur Charles Maurras et celui sur Léon Daudet, nous assayons, ainsi, de transmettre l'héritage à tous les publics, mais spécialement aux plus jeunes, totalement desinformés et maintenus dans l'ignorance de leurs Racines et de leur Histoire par un Ministère de la des-Education nationale précisément conçu pour effacer cet héritage, ces Racines, cette Histoire nationale...
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    avril 2014.jpgEnfin, c'est finalement vendredi que nous présenterons le n° 128 (avril) de Politique magazine, et on pourra lire l'éditorial de Jean-Baptiste d'Albaret, rédacteur en chef : Pour une vraie victoire...

    "L'innovation est un domaine essentiel à la croissance économique et au bien-être social. Le potentiel français est énorme en la matière. Libérons-le !" : le journal a choisi, ce mois-ci, de prendre ce thème pour sa Une et pour son dossier central : Libérer le génie français...

    A côté de l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers (L'impossible équation d'Hollande), et de l'analyse économique de François Reloujac (SFR : une cession-feuilleton), on a, dans ce numéro, trois entretiens très intéressants : avec Frédéric Rouvillois (L'utopie enfante le crime), avec Marcel Morabito (La France peut mieux faire) et avec François Billot de Lochner (Le maire est au service du bien collectif); et les signatures de Jacques Trémolet de Villers (Que révèlent les écoutes ?); de Georges-Henri Soutou (Perplexe Albion); de Christian Traente (Innovation rime avec nation)...

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    Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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    ORDINATEUR.JPG=On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, "la France" : de la mort de Saint Léon IX à l'invention du mot "ordinateur" par Jacques Perret... en passant par : Verrazano, qui découvre pour François premier la baie où s'élèvera New-York; la publication des "Voyages", de Champlain; Henri IV, qui signe l'Edit de Nantes, et homologue la création, à Marseille, de la première Chambre de Commerce; les premières "Grandes eaux" à Versailles; le premier Te Deum chanté dans Notre-Dame de Paris, depuis sa fermeture par les révolutionnaires; Champoiseau, qui découvre la Vénus de Milo; la parution du Génie du Christianisme; l'offensive du Chemin des Dames; la naissance d'Henri Deneux, sauveteur-reconstructeur de Notre-Dame de Reims; la création de Lakmé (écouter, par Arielle Dombasle, "le duo des fleurs" : lakmé.mp3); la découverte du Trésor de Boscoreale; Roger-Marie Bricoux, violoncelliste de l'orchestre du Titanic, qui périt dans le naufrage; le premier "Paris-Roubaix"; l'expertise ADN, qui révèle que l'enfant mort dans la prison du Tem

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= Le gouvernement a senti le vent du boulet, et il y a du remaniement dans l'air : Scipion en fait le sujet de son "grain de sel de demain, toujours court, incisif, spirituel...

    Louis-Joseph Delanglade aura, au préalable, ouvert notre semaine de réflexion et de prise de position sur les grands sujets de l'heure, ceux qui préoccupent nos concitoyens. Et, dans la foulée, nous parlerons, ensuite, des 1.100 chômeurs par jour (hélas !...) du mois dernier, alors que depuis un an, le gouvernement, "autiste politique", ne cesse de promettre l'inversion de la courbe du chômage; de ce djihadiste/terroriste arrêté à Mandelieu, ce qui est très bien, mais ils sont des milliers comme lui, tapis dans l'ombre, taupes attendant l'occasion de passer à l'action ("Espion, lève-toi !..."); du chantage d'Olivier Py, directeur bobo/gaucho du Festival d'Avignon, qui, faisant comme si le dit Festival lui appartenait, menace de le délocaliser si une certaine sensibilité politique s'empare de la Mairie d'Avignon : pourtant, il n'a jamais "méprisé" des collaborateurs et artistes d'une autre sensibilité politique qui, elle, a fait plus de 120 millions de morts : ce que c'est que "l'indignation à géométrie variable" !...

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    MATTEI.jpg= Mardi, on lira le bel hommage qu'Hilaire de Crémiers a rendu à Jean-François Mattéi, dont la disparition brutale, comme nous l'avons aussitôt écrit partout (Net, Facebook, Tweeter) est d'abord et avant tout "une perte immense pour l'Intelligence, pour le goût et pour l'Esprit français..."
    Dans un "commentaire" d'hier, Jean-Louis Faure écrit : "Qu'un éditeur s'attache sans tarder à rassembler la totalité des articles de Jean - François Mattéi. Pour nous rapprocher de lui ... Nous avons tellement besoin de sa pertinence".
    C'est, en effet une tâche nécessaire. En ce qui nous concerne, nous allons très vite, dans lafautearousseau - que Jean-François Mattéi lisait et appréciait - ouvrir une "Page" dans laquelle nous regrouperons tout ce que nous proposons de lui : une bonne dizaine de vidéos, d'une heure environ chacune (ce qui est loin d'être négligeable !...); le PDF des extraits de son magistral Le Regard vide; son article - écrit avec Chantal Delsol - sur le "mariage pour tous; sa remarquable étude sur l'Ecole; et cet unique article qu'il nous a donné lorsque, ayant accepté notre demande d'écrire régulièrement dans et pour lafautearousseau, il nous avait simplement dit qu'il ne pourrait pas, avec son agenda surchargé, le faire aussi souvent qu'il le voudrait. Ce sera finalement la maladie, et non l'agenda de ministre, qui l'aura empêché de nous donner plus d'articles, mais, comme on dit familièrement, "le coeur y était"...

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    roybeck.jpg=Cette disparition brutale a, évidemment, modifié notre programmation des notes, et nous en a fait repousser trois : c'est donc mercredi que l'on visionnera la courte vidéo - six minutes... - en anglais (américain), mais sous-titrée, évidemment, que nous a envoyée une lectrice.

    Il s'agit d'une intervention de Roy Beck, L'immigration ne résoud pas la pauvreté. Au contraire. Si l'on veut être efficace, c'est chez eux qu'il faut aider les pauvres, et non les "transplanter", les "délocaliser"...

    Sans compter que "déplacer" des foules d'immigrés, comme on le fait à l'heure actuelle, participe à ce que l'on peut assimiler à un pillage des continents concernés : élevé au rang d'idéal par une certaine gauche qui a perdu la tête, quelle différence avec l'horrible colonialisme d'antan ? Qu'elle condamne avec "indignation" (mot à la mode...) évidemment !... 

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    pantheon fronton.jpg= C'est jeudi que l'on parlera un peu du Panthéon. La semaine dernière, avec Simone Weil, Franck Ferrand et Denis Tillinac, nous avons bien parlé des ridicules mythes creux du Système : en voici un qui prend l'eau de toute part. Ou, plutôt, qui sentait déjà mauvais - très mauvais... - et dans lequel, maintenant, on dirait bien qu'il y a, ou qu'il risque bien d'y avoir,  le feu...
     
    Dans son "lundi" du 24 février dernier, Mémoire sélective ?  Louis-Joseph Delanglade avait pointé l'erreur que commettait François Hollande, qui versait dans un communautarisme de mauvais aloi : "...En inaugurant à la Grande Mosquée de Paris, ce mardi 18 février, le « mémorial du soldat musulman », M. Hollande a choisi délibérément de s’inscrire dans un « mémoriel » discriminatoire..."
     
    Il s'agissait évidemment d'un geste politique envers un électorat ("noir et arabe", comme dit Louis-Geroges Tin, président du CRAN !...) qui a voté "Hollande" à 93%, mais qui se trouve fort dépité depuis que le gouvernement de ce même Hollande vient lui expliquer que le petit Mohamed pourra s'appeler Leïla, et que "Mehdi met du rouge à lèvres", théorie du genre oblige ! Hollande pensait rassurer "son" électorat. Las ! Le florentinisme a ses limites, et il arrive assez souvent à celui qui veut être machiavélique de se prendre les pieds dans le tapis. En "mettant" Jean Zay au Panthéon, les "soldats musulmans" et leurs famillens savent qu'ils sont morts pour un "torche-cul" - Jean Zay dixit, dans l'un de ses "poèmes" (!) : effet désastreux sur le-dit électorat garanti...
     
     
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    donnier martigues.jpg= Et c'est vendredi qu'on lira l'analyse de Jean-Baptiste Donnier sur l'impossible décentralisation ?... :

     « Voici une très belle chose sous un très méchant mot », écrivait Charles Maurras dans L’idée de la décentralisation en 1898. Le mot de « décentralisation » pourrait bien, en effet, contenir en lui les pièges dans lesquels la chose semble condamnée à se perdre, alors même que la nécessité n’en est plus guère contestée...

    Jean-Baptiste Donnier vient - par ailleurs - de prononcer une "intervention" sur le thème : "De la démocratie religieuse à la démocratie extrême". Espérons qu'il lui sera possible, d'ici la fin de cette année (scolaire) de la prononcer lors de l'un nos Cafés politiques  de lafautearousseau, afin que nous puissions l'enregistrer et enrichir ainsi notre vidéothèque de formation et d'information "tous publics"...

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    = Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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    tgv.JPG=On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de  la naissance de Caracalla au nouveau record de vitesse pour le TGV...;  en passant par : les Vêpres siciliennes"; Guillaume de Rubrouck, premier Européen à entrer dans Karakorum; l'avènement de Philippe VI; le Dauphiné qui devient français; la naissance du futur Henri II et la mort de son père, François premier; le début des trois jours de fête pour l'inauguration de la Place royale de Paris (aujourd'hui, Place des Vosges); les premiers "poissons d'avril"; la création du "Louis d'or"; Louis XIV, enfant, qui pose la première pierre de l'Abbaye du Val de Grâce, puis qui crée l'Académie royale de Danse, aux origines de l'Opéra de Paris;

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= Toute chose, même, bonne a une fin, hélas; mais, heureusement, les mauvaises aussi : demain, lundi, jour de l'Epiphanie  notre "période sans" s'achève, et nous retrouverons l'Editorial de Louis-Joseph Delanglade qui, sur un sujet d'actualité nationale ou internationale donnera la ligne du journal et fixera notre position...

    Nous disons "demain" mais, en fait, pour ceux qui rongent leur frein depuis trois semaines, et se contentent de relire Les Lundis de Louis-Joseph Delanglade, c'est dès ce soir, à partir de minuit que l'attente prendra fin : lafautearousseau paraît en effet tous les soirs à partir de minuit, de 5 en 5 minutes, en commençant par l'Ephéméride du jour, puis notre Rubrique "Activités partout en France" et ainsi de suite; c'est donc à 0h30 que les plus pressés, les noctambules et couche-tard, les insomniaques où les lève tôt (très tôt...!) ont accès à la dernière note du jour, qui apparaît donc en premier sur la page d'accueil... Plus qu'un peu de patience, donc...

     
    IMG_0096.jpg= Mardi, afin d'élargir les horizons et de traiter d'encore plus de sujets, nous jeterons un oeil sur les liens partagés sur notre Page Facebook Lafautearousseau Royaliste et sur les liaisons établies grâce à notre compte Twitter A.F.Royaliste : celui-ci commence à être connu, le nombre de "re-tweets" continue d'augmenter, et les messages amicaux, de sympathie et d'encouragements aussi : nous touchons ainsi des personnes que nous n'aurions peut-être jamais atteintes, ou beaucoup plus tard, et la diffusion de nos idées s'en trouve accélérée : en ouvrant ce compte, nous avons créé cette synergie/trilogie Quotidien sur le Net / Page Facebook / Compte Twitter qui démultiplie nos ouvertures vers l'extérieur...

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    2014 JANVIER.jpg= Mercredi, avant de présenter bientôt plus à fond le numéro 34 de La Nouvelle Revue universelle - dont nous avons simplement, pour l'instant, annoncé la parution... - nous présenterons le nouveau numéro (125) de Politique magazine, en donnant l'Editorial de Jean-Baptiste d'Albaret.

    On peut dire que ce numéro débute l'année brillamment, en réunissant les collaborations de Jean-François Mattéi ("Gender, la mort du sexe"), Pierre Chalvidan ("Sainte famille"), Gérard Leclerc ("Du bon usage des crises"), Georges-Henri Soutou ("L'Iran et la bombe"), Jean des Cars ("L'Histoire est de chair et de sang")Jacques Trémolet de Villers ("La marche des robes n'aura pas lieu"), et en proposant un entretien avec Mgr Marc Aillet ("Un printemps des consciences")...

    Avec, évidemment, les rubriques habituelles, dont l'analyse politique d 'Hilaire de Crémiers ("Libérer la France"), Christian Tarente ("Drogue : l'Etat défaillant ") etc...

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    APPRENTI 1.jpgJeudi, on parlera social/économie/éducation, avec l'excellent reportage diffusé juste avant Noël par France 2 , et envoyé par David Pujadas.

    En effet, sans contestation possible, le 16 décembre, c'est à France 2 qu'est revenue la palme du bon reportage : Le miracle suisse. C'est sous cet intitulé que la chaîne a consacré la 43ème édition de son émission documentaire Un oeil sur la planète.

    Cette émission montre bien comment la Suisse a un taux de chômage des jeunes extrêmement faible, grâce au recours massif à l'apprentissage; cet apprentissage méprisé chez nous, et même maintenant empêché par un Vincent Peillon qui veut absolument, à 14 ans, garder les enfants à l'école. Et, pour quoi faire ? Mais, pour les endoctriner, bien sûr, pour les "conformater", pour en faire de bons petits républicains; et, tant pis si, à la sortie, c'est direction "Pole emploi" !...

    Eh, oui, à lafautearousseau, on n'est ni ronchon ni grognon, on n'a pas mal au foie, et on tâche d'être juste : on critique assez les "prestations" souvent politisées de trop de journalistes pour ne pas prendre son bien où et quand on le trouve; et, de David Pujadas à Gilles Bouleau, à chaque fois qu'à la télé un journaliste nous offre du réel et du vrai, on s'en réjouit et on le signale...

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    bernard pascaud 1.jpgEnfin, vendredi, nous donnerons la parole à Bernard Pascaud, pour son texte Délégitimer la République : qu'on l'appelle "République", "Régime", "Système" ou comme on voudra, le "semble Etat" (pour reprendre l'expression de Boutang) qui nous régit - si mal !... - fait chaque jour un peu plus la preuve de son inefficacité, autant que de sa malfaisance; son échec est patent, total, et dans tous les domaines il abaisse la France, qui ne reste ce qu'elle est que parce qu'elle a un "incroyable talent" - pour reprendre, sous forme de boutade amusée le titre d'une émission de télévision : c'est par les Français, par leur travail, par leur ingéniosité et leur courage, et certainement pas par ses Institutions. que la France compte encore...

    Et, donc, comme le dit Bernard Pascaud, "...délégitimer la république est aujourd’hui la forme la plus nécessaire de l’action politique. J’ai conscience en écrivant cela de commettre un blasphème contre cette république du Panthéon dont les frères de Peillon voudraient réactiver le culte. Même si le régime s’en charge lui-même, il convient d’accompagner le mouvement et de l’amplifier jusqu’à  l’amener à sa conclusion politique logique..."  

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    =Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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    LE FRANCE.jpg=
     
    On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de la célébration de l'Epiphanie ("couter Lully Marche des Rois Marche pour le Régiment de Turenne.mp3 ) au lancement du France... en passant par : le sacre de Philippe le Bel; le début du procès de Jeanne d'Arc; la mort de La Hire et de Charles d'Orléans; la mort de Charles le Téméraire; le mariage de Louis XII et d'Anne de Bretagne; François de Guise qui reprend Calais aux Anglais; les origines de la Galerie du Bord de l'eau; Louis XIV, enfant, qui quitte Paris pour échapper à la Fronde; le début du grand froid de 1709; la fondation de l'Ecole des Ponts et Chaussées; les origines de la Chapelle expiatoire; l'inauguration de l'Opéra Garnier; le début des travaux du Canal de Panama; la mort de Napoléon III; la IIIème République qui vend la collection des Joyaux de la Couronne; la découverte du Cratère de Vix; la première parution des aventures de Tintin; le premier Journal parlé, la première de Cinq Colonnes à la Une et les débuts d' "Apostrophe"...

    Sans oublier les naissances de Vaugelas, Simon Vouet, Montgolfier; Cathelineau; Jean-Baptiste Say; Bernadette Soubirous; Charles Péguy; Roger Guillemin; et les décès de Philibert Delorme, Antoine Coypel, Charles Cressent, Riesener; du Baron de Batz; de Louis Braille, Verlaine et du Baron Haussmann; de Stavisky et du Maréchal de Lattre de Tassigny ...

    En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'année, 

  • Hollande, l'impasse, par Hilaire de Crémiers*

    L’impasse est maintenant institutionnelle. La malfaisance essentielle du régime des partis va se révéler dans les mois qui viennent au point de compromettre l’avenir même de la France.

     

    La République « taxatrice », tel est le qualificatif d’un français exact qu’il convient de lui accoler : elle n’est plus que ça. Elle a prétendu tout gérer, tout prendre en main, depuis l’éducation des tout-petits jusqu’aux soins et même aux non-soins des vieillards, assurer la justice sociale, redistribuer les richesses, garantir les assurances sociales et en établir les budgets, imposer les conceptions de ses sectateurs dans tous les domaines, y compris et d’abord dans l’instruction, l’information et même la morale politique. Bref, elle est censée tout faire, même la décentralisation, ce qui est un comble pour une République centralisée qui, en fait de décentralisation, n’organise que la pagaïe et ne fait prospérer que les partis, les hommes de partis qui vivent d’elle, de ses prébendes, des innombrables privilèges dont ils ont su se doter, plus nombreux, plus sûrs que les privilèges du passé qui se payaient en charges à assumer, en honneur à sauvegarder, en sang à verser. Là, rien ! 

     

    hollande l'impasse.jpg 

    Rien ! D’un côté des taxes, encore des taxes, toujours des taxes ; de l’autre de moins en moins de services rendus et de plus en plus mal rendus, une France à l’encan, des administrations pléthoriques dont nul ne connaît les innombrables arcanes, au point que le chef de l’Etat lui-même n’arrive pas à chiffrer à moins de 800 000 (!) – il est en fait largement en-dessous – le nombre de règles dont l’administration républicaine a su enserrer le citoyen français, pour l’empêcher de vivre, de respirer, de travailler, de s’épanouir, ce qui a amené François Hollande à proposer récemment avec cette incroyable impudence qui le caractérise, l’idée d’un « choc » de simplification administrative. Eh bien, tous ceux qui affrontent les difficultés de la vie quotidienne, en fait de simplification, n’ont rien vu venir ; en revanche, ils ont subi de plein fouet choc fiscal sur choc fiscal, doublé en conséquence de chocs administratifs à répétition, puisqu’à chaque fois que les impôts augmentent, que les taxes se multiplient, les systèmes de contrôles se renforcent, ce qui, après tout, est logique. Mais alors, quelle indécence d’oser parler de simplification !

     

    Des dépenses sans recettes

     

    La France est exsangue ; tous ses comptes sont dans le rouge : 2 000 milliards de dettes publiques à la fin de l’année, un déficit qui sera si loin d’être corrigé qu’il dépassera encore les prévisions au-dessus de 4% ; des déficits aggravés sur les comptes sociaux devenus irrémédiables, 350 milliards cumulés, qui sont dissimulés par des jongleries de branche à branche et de compte à compte dont les procédés relèvent de la taxes.jpgmenterie organisée ; le matraquage fiscal et aussi bien parafiscal qui frappe les contribuables et pas seulement les plus aisés, la matière et l’assiette des impositions s’élargissant au-delà même des capacités contributives ; des entreprises qui n’ont plus de marge et qui perdent leur compétitivité ; partout des arrêts d’activité, des plans sociaux, un chômage qui gangrène la France tout entière malgré les rodomontades d’un François Hollande de plus en plus coupé de la réalité et qui persiste à affirmer que la fameuse courbe va s’inverser ; enfin une agriculture bradée et toute la chaîne agroalimentaire mise en difficulté, l’Allemagne s’étant assurée la place que la France perd inéluctablement.

    Plus de 35 milliards de prélèvements obligatoires supplémentaires, une dépense publique qui loin de diminuer atteint aujourd’hui 57% du PIB et qui fait ainsi de la France le pays le plus étatisé et le plus imposé d’Europe et du monde civilisé, avec des dépenses sociales à hauteur de 600 milliards – 200 milliards de plus que le budget du seul état ! – dont nul ne contrôle plus la croissance, l’efficience ni même l’utilisation, soit 33% du PIB, 58% de la dépense publique ; cette année encore, 16 milliards de déficit et non compensés, la cadès n’y suffisant plus. Tous ces chiffres effarants sont votés, coup sur coup, budget de l’état, budget de la Sécurité sociale, par des députés et des sénateurs, la plupart inconscients et, d’ailleurs, largement absents aux séances.

     

    Des politiques ruineuses

     

    Qui peut comprendre et maîtriser cette monstrueuse machinerie alors même que la dernière loi de financement votée en novembre, contenait dans son invraisemblable mouture, la même reprise et augmentée chaque année, des prescriptions de financements dont il a été décidé qu’elles n’étaient plus valables. Alors, que valent de telles lois ?

    Ainsi le seul point de certitude, c’est toujours la dépense. Reste à trouver les recettes. D’où de tous les côtés et pour tous les motifs, des taxations pour couvrir des besoins innombrables, indéfiniment répertoriés, cependant toujours mal définis. Cette immense gabegie pèse au final sur les entreprises constamment taxées, car ce sont elles en définitive qui payent aussi les parts salariales, qui assurent les emplois et offrent le travail. Voilà ce qui tue littéralement la France.

    Des politiques d’état ruineuses mais qui fournissent matière à des discours électoraux vibrants, n’ont résolu aucun problème : ni l’éducation en échec, ni l’urbanisation ratée, ni les banlieues incontrôlées et incontrôlables, ni l’économie livrée aux deux maux conjugués d’un socialisme  niveleur et d’un libéralisme international aussi sauvage que destructeur, ni l’agriculture bradée par des technocrates incompétents, ni la culture laissée à des bandes de « gauchos » incultes et obscènes, non rien ne marche plus en France. C’est évident. Sauf la taxation, sauf la République taxatrice. Elle est toujours en action : elle s’en prend aux revenus, elle s’attaque aux patrimoines ; et voilà qu’elle veut mettre la main sur cette partie de l’épargne qu’elle a en principe garantie et qui lui échappe encore… et, comme elle est maligne, elle a fait semblant de céder sur une partie de son rapt pour mieux gagner sur l’autre, l’assurance-vie.

    Alors « l’éco-taxe » qui pouvait se concevoir dans d’autres circonstances, est apparue pour ce qu’elle était dans le pauvre quotidien de travailleurs et d’entrepreneurs harassés : le « truc » de trop d’un état qui joue à l’écologie pour mieux pressurer le peuple. Les Bretons ont donné leur réponse, eux qui, avec leur bonnet rouge, disaient déjà non aux édits bursaux royaux. Ayrault a compris que ça ne passerait pas. Il a suspendu l’application de « l’éco-taxe », en déguisant sa reculade en acte de courage. Bravo donc ! Mais il faudra dédommager l’entreprise chargée de la perception : encore des centaines de millions… pour le contribuable !

    L’état n’est plus l’état et le peuple, dans toutes ses différentes composantes, ne sait plus à qui se fier. Le consentement à l’impôt dont nul ne sait plus à quoi il sert, est remis en cause. Les institutions fondamentales sont touchées, cependant que les appareils de partis sont toujours là, qui prétendent profiter de la situation. La Ve République est aussi malade que la IVe finissante.  Aucun procédé politicien, changement ministériel, même dissolution de la Chambre, ne la sauvera de son mal endémique devenu institutionnel : elle n’est plus qu’un avatar du régime des partis, celui qui fit toujours le malheur de la France et la jeta régulièrement en guerre civile.

    Restaurer l’état avec des hommes capables, c’est la tâche que devraient s’assigner ceux qui ont encore souci de notre pauvre pays. Politique magazine se veut un organe de ce redressement français, possible et nécessaire...

     

    *Analyse politique parue dans le numéro 123 de Politique magazine

  • Un mariage virtuel, par Jean-François Mattéi*

    mattei en attente.jpgLe « mariage homosexuel », cet étrange oxymore, reste sous la dépendance du mariage hétérosexuel, ce curieux pléonasme. Loin d'assurer leur liberté aux couples homosexuels, la juridicisation de leur lien affectif sous la forme d'un mariage les soumet au modèle dominant du mariage hétérosexuel.

    Tous les arguments pro ou contra le mariage gay ont été débattus sans convaincre les opposants au projet de loi ou ses partisans. Chaque camp est resté sur ses positions et a plus pensé à déconsidérer son adversaire qu'à envisager le problème en lui-même. Dans quelle mesure peut-on en effet justifier, non pas le « mariage pour tous », puisque cette formulation trop large buterait sur l'interdit de l'inceste, mais le « mariage homosexuel », c'est-à-dire l'union civile entre deux personnes de même sexe, en grec homoion ? Dans toutes les sociétés, le mariage est une organisation rituelle d'ordre religieux ou juridique entre un homme et une femme. Il permet à un couple d'élever des enfants en se prolongeant en famille, l'ensemble des familles reproduisant à chaque génération la société concernée. L'article 16 de la Déclaration universelle des droits de l'homme en convient : « À partir de l'âge nubile, l'homme et la femme, sans aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. » Le même article précise que « l'homme et la femme » possèdent « des droits égaux au regard du mariage, durant le mariage et lors de sa dissolution ». Il n'est pas fait mention d'une autre forme d'égalité qui concernerait les personnes de même sexe. Cet article 16 lie naturellement le mariage et l'engendrement des enfants : « La famille est l'élément naturel et fondamental de la société et a droit à la protection de la société et de l'État. » Le lien matrimonial entre la femme, qui peut porter des enfants, et la famille se trouve impliqué par le mot latin matrimonium qui signifie la « maternité ». Quant au terme de « mariage », il est dérivé de maritus, le mari, qui a donné au féminin marita, la mariée ou l'épouse. On voit que le mariage, parce qu'il est lié à la rencontre d'un mari qui engendre et d'une épouse qui met au monde, implique que les deux partenaires soient de sexes différents. L'instauration du mariage homosexuel revient ainsi à faire une révolution sémantique qui se prolonge, Madame Taubira en a convenu, en « réforme de civilisation », en fait en révolution anthropologique.

    Quel habitus ?

    Toute société est fondée sur l'imitation par les générations nouvelles des façons de vivre des précédentes générations. On sait que Pierre Bourdieu a conceptualisé ce « système de dispositions réglées » sous le terme d'habitus. Mais l'imitation du mode de vie ancestral peut prendre deux formes d'habitus. D'une part, les enfants peuvent reproduire les paroles, les gestes et les actions de leurs parents, comme le fils d'un paysan, d'un ouvrier ou d'un médecin peut reproduire le métier de son père. L'imitation est ici réelle même si elle prend, à chaque génération, des formes différentes. D'autre part, les enfants peuvent simuler ces mêmes paroles, gestes ou actions des parents, comme lorsqu'ils jouent à la poupée ou au gendarme et au voleur. Toute société fait usage de ces deux formes d'imitation, en reproduisant ses mœurs dans la réalité de la vie publique ou en les simulant dans la fiction de l'œuvre artistique. Œdipe roi, Macbeth ou Tartuffe ne reproduisent pas plus la réalité politique de la Grèce, du Danemark ou de la France que Madame Bovary ne reproduit la vie sentimentale de Flaubert ou la situation de la femme de son époque. Ils la simulent exactement comme la Fête des Fous, au Moyen Âge, simulait la vie religieuse au point d'élire un Pape des Fous, ou comme les Saturnales, à Rome, simulaient la vie publique au point de permettre aux esclaves de s'égaler aux maîtres.

    Ces jeux n'avaient pourtant qu'un temps et leur simulation n'était que virtuelle, et souvent joyeuse, là où la reproduction sociale était bien réelle, et parfois cruelle. Il en va de même pour le mariage homosexuel. Quoi qu'on pense de sa forme juridique, son imitation du mariage hétérosexuel n'appartient pas au mode de la reproduction, mais au mode de la simulation. Pour une raison qui est plus biologique que sémantique : il est impossible que deux personnes de même sexe parviennent à reproduire un être humain. À défaut de réussir cette reproduction réelle, elles en sont réduites à une simulation virtuelle. De ce fait, le « mariage homosexuel », cet étrange oxymore, reste sous la dépendance du mariage hétérosexuel, ce curieux pléonasme. Loin d'assurer leur liberté aux couples homosexuels, qui ont déjà la possibilité de vivre ensemble et de s'aimer, la juridicisation de leur lien affectif sous la forme d'un mariage les soumet au modèle dominant du mariage hétérosexuel. À la différence des personnages de contes de fée qui, après bien des vicissitudes, se marient à la fin du récit et ont beaucoup d'enfants, les homosexuels qui, après bien des efforts, obtiendront le mariage gay n'auront connu qu'un simulacre d'union civile puisqu'ils ne pourront pas avoir d'enfants.

    On pervertit à la fois la nature, la logique et le droit en admettant un « mariage pour tous » qui est en réalité une « parenté pour personne ». Un homosexuel ne peut être un véritable « parent » puisque le terme de « parent », issu du verbe latin parere, désigne celui ou celle qui « enfante ». Aussi les partisans du mariage généralisé substituent-ils au terme de « parenté » le nouveau terme de « parentalité ». Mais le changement de mot ne fait rien à l'affaire. La parenté restera l'affaire des hétérosexuels qui peuvent engendrer, et la prétendue « parentalité » ne sera que l'imitation stérile de la véritable « parenté ». Le droit de se marier ne sera suivi du droit d'élever des enfants qu'à la condition qu'une union hétérosexuelle étrangère au couple homosexuel intervienne. Où se situe alors la différence sexuelle recherchée par les partisans du « mariage pour tous » sinon dans la différence sexuée que ne peuvent assumer les homosexuels ?

    La virtualité, source de droit ?

    La reconnaissance de cette caricature de mariage ouvre la porte à toutes les unions civiles possibles. Pourquoi ne pas légaliser la polygamie et l'inceste ? N'importe quel homme et n'importe quelle femme auraient le droit de se marier avec n'importe qui en bouleversant toutes les filiations. Ce mariage nouveau conviendrait à tous les êtres vivants ou non. Internet indiquait récemment qu'un Australien catholique, Joseph Guizo, s'était marié avec son labrador, Honey. Émily Mabou, au Ghana, s'était déjà mariée avec son chien de 18 mois en présence d'un prêtre en juillet 2009. Quant à Hermione Wayle, une Anglaise de 24 ans, elle a tenté sans succès de se marier, le 31 janvier 2010, avec son ordinateur MacBook nommé Alex.

    Si la réalité est source de droits, la virtualité ne l'est pas puisqu'elle emprunte les droits qu'elle réclame à la réalité. Les homosexuels mariés civilement ne pourront fonder une famille qu'en faisant usage de la Procréation médicalement assistée et de la Gestation pour autrui, à un père géniteur et à une mère porteuse. Mais ils ne pourront se passer d'une reproduction biologique pour compenser leur simulation juridique. Loin de donner des droits réels aux couples homosexuels par la simulation d'un mariage et d'une famille virtuels, le mariage entre deux personnes de même sexe les mettra sous la dépendance de personnes de sexes différents. On a beau jouer, enfant, au papa et à la maman, on n'échappe pas, adulte, à la nécessité de reproduire réellement une humanité qui ne sera pas virtuelle.

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     * Article paru dans le numéro d'été (n° 120) de Politique magazine, pages 10 et 11. 

    Dernier livre paru : La Puissance du simulacre, François Bourin éditeur, 2013.

    On nous permettra de rappeler, suite à cet article, notre "Page", disponible en permanence : DOUZE CONTRIBUTIONS POUR UNE REFLEXION DE FOND SUR LE "MARIAGE POUR TOUS"

  • Les sommets de la dernière chance

    (Voici la chronique économique de François Reloujac, parue dans le numéro 103, de janvier, de Politique magazine) 

     Il a fallu moins de temps au dernier en date des sommets de "la dernière chance" pour sauver l’euro que pour tous les précédents avant de se révéler pour ce qu’il est : un trompe-l’œil.euro sommet derniere chance.jpg 

            Les Chefs d’État et de gouvernement qui ne savent pas comment sortir de l’impasse remplacent les décisions courageuses nécessaires par des déclarations solennelles qui ne débouchent sur rien. Personne ne veut en fait prendre la responsabilité d’être le premier à reconnaître que l’on fait fausse route. Chacun cherche à gagner du temps, au moins jusqu’aux prochaines élections. Du coup, au lieu de prendre les dispositions qui permettraient, au bout d’un certain temps, de sortir de la crise, ces tergiversations ne conduisent qu’à son aggravation. L’euro est mort, mais nul ne veut l’enterrer. On attendra pour cela qu’il soit en pleine décomposition.

            La récession qui guette désormais l’ensemble des pays européens, ne fera que rendre plus précaires les populations fragiles. Mais comme nul ne veut accepter de dire que le système européen de la monnaie unique n’est pas viable dans une union de pays qui gardent chacun un certain pouvoir économique, l’on va chercher à promouvoir un peu plus de fédéralisme. Derrière ce mot fétiche, chacun met ce qu’il veut. Et aucun homme politique n’ose dire de quoi il s’agit. Il ne peut pas y avoir de monnaie unique viable entre des populations qui ne sont pas solidaires entre elles ; il faut que les plus favorisés acceptent de subventionner les plus pauvres sans exiger un « retour sur investissement », ni immédiat ni futur. La solidarité n’est pas une question d’équilibre financier mais d’équilibre social. Il faut que le régime social soit le même partout et non que certains travaillent 35 heures par semaine pendant que d’autres passent plus de 40 heures en activité, que certains prennent leur retraite à 60 ans tandis que d’autres attendent plus de 67 ans avant d’y arriver, que certains bénéficient d’un salaire minimum de plus de 1 500 euros alors que d’autres n’en ont un que de 123 euros, etc. Est-il réaliste de penser que l’on pourra rapidement niveler ces divers seuils ? Tant que l’on n’y sera pas arrivé, les transferts des plus riches vers les plus pauvres seront extrêmement importants. Même lorsque les régimes sont identiques au sein d’une même zone, des transferts existent, car toutes les régions ne bénéficient pas des mêmes climats et des mêmes ressources naturelles, car toutes les activités humaines, pour utiles qu’elles soient, ne rapportent pas les mêmes revenus. Lorsque, de plus, les régimes sociaux diffèrent, l’équilibre requiert encore plus d’efforts. Est-ce vraiment cela qu’a imaginé le « couple Merkozy » ?

     

    les états ne remboursent plus leurs dettes

            On nous dit que les pays les plus endettés ne peuvent plus trouver sur les marchés financiers des taux d’intérêt qui leur permette de supporter les remboursements nécessaires. À l’inverse, l’Allemagne – qui, quoique très endettée, bénéficie d’excédents de trésorerie provenant de ses exportations – supporte des taux artificiellement bas qui ne dureront plus très longtemps puisque ses principaux clients (ses partenaires européens et les Chinois) sont menacés de s’enfoncer dans la récession ; ils achèteront donc moins. Cette différence de taux à laquelle on assiste, est la négation même de ce pourquoi l’euro a été créé. Mais il y a plus, les États européens ne remboursent plus leurs dettes ; ils les renouvellent à l’échéance. Compte tenu de la situation actuelle, ces renouvellements se font à des taux toujours plus élevés. Les États entrent en concurrence les uns avec les autres pour essayer d’obtenir les ressources qui leur permettront de « ne pas faire défaut », comme on dit aujourd’hui, c’est-à-dire de ne pas faire faillite. Et comme cette concurrence entre États impécunieux ne peut que pousser à une augmentation encore plus importante des taux, le président activiste a proposé la création d’« eurobonds » (sic). Une seule émission à un taux unique dont on répartit ensuite le résultat entre ceux qui en ont besoin. Puisque les financiers ne veulent plus prêter à des surendettés, il suffit de les regrouper tous en une seule association. Celle-ci n’a encore jamais emprunté quoi que ce soit. 

            Comme si deux surendettés devenaient solvables par la seule magie de leur regroupement.

     

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    que deviendront les cds ?

            Aucun chef d’État n’est aujourd’hui prêt à accepter l’éclatement de l’euro, ni même la sortie d’un seul pays. En effet, si la Grèce sortait, on risquerait de voir l’euro s’apprécier aussitôt sur les marchés rendant encore plus difficile le traitement de la récession qui commence. De plus, la Grèce serait, selon toute vraisemblance gagnée par l’inflation. À l’inverse, si l’Allemagne sortait, celle-ci sombrerait dans la déflation alors que, l’euro baissant, les autres États pourraient avoir une production dont les prix deviendraient plus attractifs. 

            Mais cela signifie-t-il pour autant que ces produits trouveraient preneurs ? Plus grave, que deviendraient les fameux CDS ? Ces produits censés servir d’assurance aux créanciers mais qui ont été vendus en très grande quantité à des personnes qui n’avaient rien prêté aux États menacés. Qui les ont souscrits, à l’origine ? Pour quel montant ? Et ces souscripteurs ne les ont- ils pas revendus à d’autres qui les détiennent aujourd’hui ? 

            Quel serait dès lors l’impact d’un « défaut » d’un État de la zone euro ?

            Même lorsque les économistes ont des analyses qui convergent vers une même solution, on n’est pas à l’abri d’une nouvelle crise venant tout bouleverser. C’est que toutes leurs analyses ne portent que sur les « grandeurs » économiques et ne prennent pas en compte les relations entre les agents économiques. En évacuant ainsi toute subjectivité de l’analyse, on s’expose à être toujours démenti par les faits. C’est bien ce qui explique le constat fait par le prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, dans Les Échos du 19 décembre 2011 : « le secteur financier a échoué à évaluer la solvabilité et les risques » ; l’euro est donc menacé. La cause de cet échec est simple : la solvabilité et les risques relèvent d’abord des comportements humains, donc subjectifs ; on ne peut donc pas les maîtriser sur la base de seuls rapports de grandeurs « objectifs ». Aucune politique ne peut être conduite sur le seul fondement d’un seul calcul économique.

     

    quelle règle d’or ?

            Les chefs d’État et de gouvernement font fausse route lorsqu’ils veulent imposer des mesures rigoureuses prises à partir du seul calcul économique, fût-il juste. L’exemple le plus frappant donné par le dernier en date des sommets de la dernière chance est l’imposition de la fameuse « règle d’or ». Au-delà des mots, cette « règle d’or » n’a pas le même contenu d’un État à l’autre, étant plus ou moins rigide mais toujours difficilement applicable dans le temps. Le modèle auquel se rattachent les dirigeants européens avait été inventé en Suisse, par le seul canton de Saint Gall juste après la crise de 1929. Aucun autre gouvernement ne l’avait imité avant la chute de Lehman Brothers. 

            Mais si certains États, comme l’Allemagne, s’y sont ralliés, aucun n’a décidé de le mettre en œuvre avant 2017 au plus tôt. 

            On se raccroche donc à une règle qui n’a pas fait ses preuves et qu’aucun pays, pas même l’Allemagne, n’est en état de respecter. À quoi rime une législation que seuls les successeurs seront tenus de suivre, dans plusieurs années, alors que personne ne sait comment l’économie évoluera d’ici là ? « Merkozy » l’a voulue et, pour résoudre la crise qui sévit aujourd’hui, décide d’imposer aux successeurs de demain un carcan « renforcé et sévère » en demandant aux dirigeants d’aujourd’hui de l’inscrire dans la constitution de leur pays ! Et, pour en arriver là, on prétend qu’il s’agit d’une modification de pure technique, figurant dans une simple annexe du Traité de l’Union européenne, pour laquelle les peuples n’ont pas besoin d’être consultés.

            Enfin, le dernier en date des sommets de la dernière chance a aussi montré l’opposition farouche du Premier ministre britannique au projet proposé, ce qui a valu l’échange de propos aigres-doux avec les représentants de la France. Et, depuis, « le gamin buté » que serait, aux dires de Nicolas Sarkozy, David Cameron, a commencé à chercher des alliés pour s’opposer au projet. Or, son objectif est limité : que la place financière de Londres ne soit pas soumise à la dictature administrative de Bruxelles. Le Premier ministre britannique a donc la prétention de vouloir conserver sa souveraineté financière. Force est de constater que le seul point d’accord de tous les gouvernements européens actuels – britanniques compris – est que si la politique ne se fait plus à la corbeille, elle se fait désormais pour la corbeille. ■

  • Fin de notre feuilleton de l'été : l'aventure France racontée par les cartes. Deux-centième et dernière photo : ”Et main

            Il s'agit dans cet album de donner aux Français qui l'ont perdue, ou qui ne l'ont jamais reçue - notamment les jeunes - la fierté de leurs origines, dans toutes leurs facettes, brillantes ou sombres; mais pour avoir cette fierté de ses racines, encore faut-il les aimer; et, pour les aimer, encore faut-il, d'abord, les connaître.

            Or, notre Ministère de la des-Éducation nationale supprime maintenant l'Histoire de France - après l'avoir racontée, mais faussée, travestie, dénaturée... dans ses manuels pendant plus d'un siècle; et notre Système croit et proclame que la France commence en 1789/1792; et il s'est bâti, pensé et voulu contre nos racines profondes.

            Il ne s'agit donc pas, avec cet album, d'une encyclopédie qui prétendrait à la perfection et se proposerait de tout dire sur tout : bien au contraire, il s'agit d'un album "politique" au sens où il se propose de montrer à ceux qui en doutent, qui n'y croient pas ou plus, qui la nient ou la combattent, la réalité de cette France charnelle, héritée et venue du fond des âges. 

            C'est la défense de cet Héritage, et la volonté de le poursuivre et de le faire vivre aujourd'hui qui fonde et justifie notre combat politique.  

            Après l'Introduction, déjà présente sur la page d'accueil de l'album, on va donc tâcher donc de présenter, d'une façon correcte et juste :

    1. : "notre Préhistoire",  ou "la France" bien avant "la France" (22 photos) : le paléolithique et le néolithique, l'Homme de Tautavel, la Dame de Brassempouy, les antenéanderthaliens, l'Homme de Cro-Magnon, les Grottes de Lascaux, la Grotte Chauvet et la Grotte Cosquer, les mégalithes du Sud-Ouest et de Corse... ce qui nous amènera jusqu'au premier peuplement connu avec certitude sur le sol de ce qui deviendra "la France" : le peuple basque.

    2. : "notre Antiquité" (30 photos) : avec l'histoire des Celtes, le premier peuplement significatif, et la base démographique véritable du futur peuple français, de la future Nation française; et leur rencontre avec les Grecs, puis les Romains, puis le Christianisme : ou, bien avant que Lutèce/Paris ne devienne notre capitale, quand nos lointains ancêtres s'abreuvaient déjà aux sources intellectuelles, morales, mentales et spirituelles de nos trois autres capitales : Athènes, Rome et Jérusalem... 

    3. : "notre Moyen-Âge" (première partie, 20 photos) : de la chute de l'Empire romain aux Croisades et aux États latins d'Orient, en passant par la Peste de Justinien, Clovis, Dagobert, Charlemagne, les Wisigoths et les Normands, l'établissement des Capétiens, Aristote au Mont Saint-Michel, les Chemins de Saint Jacques...

    4. : "notre Moyen-Âge" (deuxième partie, 22 photos) : la "révolution communale", Philippe Auguste, Aliénor d'Aquitaine et les Plantagenêts, l'art roman et l'art ogival ou "français", Saint Louis, les empires de Cluny et de Cîteaux, la Croisade des Albigeois, la Guerre de Cent ans, les Papes en Avignon, la grande peste de 1348, et Louis XI qui triomphe de la Maison de Bourgogne, agrandit la France et fonde la Poste... 

    5. : de la Renaissance et François premier à Henri IV (14 photos) : Paix perpétuelle avec la Suisse après Marignan, mais une guerre de deux siècles avec la maison d'Autriche commence, contre l'Empire de Charles Quint; éclosion de la Renaissance : les châteaux de la Loire; les grands navigateurs : Verazzano, Champlain, Cartier, et les "échelles du Levant"; agrandissements territoriaux, et Guerres de religion...  

    6. : des Traités de Westphalie, l'apogée, aux Traités de 1815, le désastre (32 photos) : les Traités de Westphalie, le Canal du Midi, l'art baroque, des Versailles partout en Europe, les cartes de Cassini, le génie de Vauban, la marche vers le Rhin et les "Réunions" de Louis XIV, mais aussi deux pages "noires" : la Guerre des Camisards et le "commerce triangulaire"; les Atlas de Trudaine; les 80 départements carrés, Paris livrée à la Terreur, la France soulevée contre la Convention; la Vendée, première Résistance contre le Totalitarisme; l'Empire napoléonien, triomphe de l'hubris, s'achève dans le désastre des Traités de 1815 et la France diminuée et occupée; comparaison instructive entre la France après Richelieu et la France après Napoléon et la funeste Révolution...

    7. : le XIXème siècle, de 1814/1815 à la Guerre de 1914 (18 photos) : la Belgique, "dernier cadeau de la monarchie"; la conquête de l'Algérie; le Canal de Suez et celui de Panama; Quérétaro : désastre au Mexique; la défaite de 1870, la perte de l'Alsace-Lorraine et Strasbourg devenu un "glacis anti-français"; le premier Tour de France, Tour de la France; la Guerre de 14 : le quart Nord-Est de la France dévastée, le martyre de la cathédrale de Reims; les Dardanelles, l'autre "Front"... 

    8. : de 1939, le plus grand désastre de notre Histoire, à maintenant : après les dernières péripéties, essai d'état des lieux de la France d'aujourd'hui (21 photos) : la Ligne Maginot, ou l'illusion de la sécurité; l'effondrement de 1940; la "geste" de la 2ème D.B.; l'Empire Français en 45; l'Algérie française : essai de bilan; l''Europe des six"; depuis 1955, des "Régions", curieux mélange de retour aux Provinces et d'aberrations technocratiques; le choix du nucléaire, et le port spatial européen en France, à Kourou; avec les DOM/TOM, une présence sur les cinq continents, la France deuxième puissance maritime mondiale, et... trois Rois en France !; les langues régionales et la langue française dans le monde; la France à Rome et à Jérusalem; depuis Henri IV, le co-Principat d'Andorre...

    9. : "Rêves d'Empire" et "Aux marges du Palais" (20 photos) :

        * Pour le meilleur et/ou pour le pire, la France s'est projetée, à l'extérieur de ses frontières métropolitaines, sur les quatre autres continents; mais, à la différences des Anglais ou des Espagnols, ce qui a manqué à cette "projection" ce ne fut ni la hardiesse, ni le courage, ni l'ingéniosité, mais le nombre, la démographie. Si les Espagnols ou les Anglais ont volontiers émigré dans leurs nouvelles colonies - et, à certaines époques, massivement... - il a fallu, en France, recourir à des expédients parfois douteux (faire appel à des condamnés, voire des forçats et bagnards..) pour étoffer des troupes de "colons" toujours insuffisantes, vu l'immensité des territoires à peupler, après les avoir découvert et conquis... Il ne reste donc que des "rêves d'Empire" aux Indes, aux Amériques, en Extrême-Orient, mais ce qui aurait pu être, et n'a pas finalement pas été, fait aussi partie des pages sombres et glorieuses de notre Histoire, et doivent être connues comme en faisant partie intégrante...

         * Il restera à parler enfin de ces territoires de taille et d'importance très différentes, qui sont situés en dehors mais en marge, en lisière, du "cher et vieux pays" : ces territoires, à certaines époques, auraient pu, ou dû, devenir français, et faire partie aujourd'hui de la France. L'Histoire - du moins jusqu'à aujourd'hui... - ne l'a pas voulu, ne l'a pas "fait"; ces territoires entretiennent de ce fait malgré tout - volens nolens... - une certaine relation, particulière, avec la France : ce sont ces terres "aux marges du Palais", pour paraphraser la chanson....

    10. : 200ème et dernière photo : "Et maintenant ?...

    L'aventure France racontée par les cartes....

    Cliquer sur l'image, pour visualiser l'album...

  • La Laïcité. Le sens des mots par Champsaur (II/II)

    Pour son 30ème anniversaire, l'excellente revue Commentaire ressort un texte de fond sur la laïcité, du regretté sociologue François Bourricaud. Il y rappelle que :

    * "... la laïcité ... peut engendrer le conformisme le plus étouffant, comme celui que tentait d'imposer Robespierre avec la fête de l'Être suprême au pire moment de la terreur jacobine...

    * ... le paradoxe de la laïcité, c'est qu'elle rompt avec les dogmes des religions révélées tout en prétendant utiliser ces dogmes ... (donc rien d'autre qu'une lutte pour la prise de pouvoir)

    * ... les républicains, puis les radicaux et les socialistes verront dans le dessaisissement de l'Église catholique (de l'école), dans la fin de sa prépondérance pédagogique, la condition préalable de tout progrès..." 

    L'heure n'est certainement pas à réécrire les évènements dramatiques qui se sont déroulés pendant 30 ans jusqu'à la loi de 1905. Sinon pour rappeler que prendre le contrôle de l'école était une obsession; mais sans changer notablement le contenu de ce qui était dispensé, comme en témoigne la lettre fameuse de Jules Ferry aux instituteurs du 17 novembre 1883.

    Pour féroce qu'ait été la lutte pour arracher aux congrégations (surtout aux Jésuites) leur rôle d'enseignants, le texte de Ferry ne laisse pas d'émouvoir par sa grande sensibilité, et les sentiments quasi paternels qu'il exprime à l'égard de l'enfance et de l'adolescence. Sans minimiser son engagement sectaire anti-religieux, on n'imagine pas aujourd'hui quel responsable politique pourrait écrire l'équivalent. Il ne viendrait à l'idée de personne de mettre en cause un équilibre qui fut long à établir, et la cohabitation qui est sortie de cette crise violente, mais il faudrait être aveugle pour nier la gravité de la situation d'aujourd'hui.

    Lorsque l'on se réfère à ces évènements comme au catéchisme de la République en passant par dessus une centaine d'années, on commet toujours un oubli fâcheux: le marxisme et son matérialisme desséché a semé son poison. Proliférant entre l'époque de nos aïeux et aujourd'hui, les enfants de Lénine, Trotski, Mao et Langevin-Wallon laissent derrière eux :

    · La déchristianisation de notre vieux pays;

    · La ruine de l'école de la République,

    et sont totalement tétanisés devant la moindre décision quant à l'installation galopante d'une religion dont il ne fait aucun doute qu'elle entrera en conflit avec les racines philosophiques et religieuses de la France. 

    L’ISLAM

    Pourquoi ce retour aux sources est il indispensable ?

    Afin de cesser de psalmodier des slogans approximatifs assénés à longueur de polémiques, dangereusement pernicieux parce qu'ils nous dissimulent la nécessité d'aborder avec lucidité les deux défis fondamentaux qui nous attendent : 

    1. Quelle lecture fait l'Islam de la laïcité à la française ?

    2. Quelle laïcité l'État en France peut il imposer à l'Islam ? 

    Ce n'est pas le lieu de tenter des réponses qui prendraient plusieurs pages. Mais on peut au moins rappeler la nature profonde d'une religion (que des media immatures présentent avec une insistance lourde, comme la seconde de France), en soulignant deux de ses caractéristiques fondamentales, qui la rende difficilement assimilable aux canons de la République de Léon Gambetta : 

    · La croyance dans la prédestination;

    · L'organisation complète de la société, de la famille, de la vie quotidienne et de l'enseignement, jusqu'à avoir établi un Droit, ou le religieux et le séculier sont étroitement imbriqués.

    Soulignons des évidences que nos législateurs oublient (ou préfèrent oublier) :

    1. L'accès au Coran ne peut se faire qu'en langue arabe

    2· Cet accès est enseigné très jeune, à l'âge où il faut acquérir les bases de la langue

    3·  Utopie que de faire semblant de croire que la laïcité à la française pourra imposer sa loi, contre la loi coranique (et le crime d'apostasie)

    Faut il rappeler les incidents permanents dans les hôpitaux, ceux qui commencent à surgir dans les entreprises (cf Le Figaro du 3 avril 2008; L'entreprise face à la pratique de l'Islam; l'Association nationale des directeurs des ressources humaines s'est saisie du problème des revendications religieuses au travail). Mon activité professionnelle m'emmenait souvent en Arabie Séoudite, voyageant quelques fois sur Saudi Airlines; sitôt les portes de l'avion fermées à Roissy, un enregistrement récite un verset du Prophète sur les devoirs du voyageur et la protection qu'il reçoit d'Allah. Dans de tels contextes les gémissements du Grand Orient contre ce qui reste de foi chrétienne vivante en France, et ses assourdissants silences sur l'installation de l'Islam, sont incongrus ou délibérément malhonnêtes.

    Le journaliste Claude Imbert du Point a écrit qu'un évènement majeur du XXème siècle en France a été la déchristianisation de notre vieux pays. Beaucoup de petites communes n'ont plus les finances pour entretenir leurs églises promises à la démolition. Sujet très vaste, mais nous sommes au coeur et nous héritons de cette situation. Membre de la commission sur la nationalité dans les années 1980, l'historien protestant Pierre Chaunu avait illustré cet inquiétant héritage en citant à ses collègues le prophète Jérémie "Les pères ont mangé des raisins verts et ce sont les dents des enfants qui en sont agacées" (31,29).

    La laïcité à la française n'a aucun sens pour l'islam et l'incompatibilité est totale. La seule issue est une application intransigeante de nos lois qui aboutira fatalement à entraver le culte de cette religion, mais quels pouvoirs publics sont prêts à la confrontation et surtout sommes nous en mesure à ce jour de pouvoir prétendre exercer ce magistère? La réponse est clairement négative, car il est totalement illusoire de vouloir revenir au respect des lois si l'école ne retrouve pas un fonctionnement normal. Banalité que de redire que le bien le plus précieux d'une nation, d'une civilisation, d'une religion est ses enfants et sa jeunesse.

    Et les musulmans ont beau jeu de souligner tous les travers d’une société déboussolée. Ils ne laisseront pas enseigner à leurs filles par des pédagogues dévoyés, la procédure pour avorter. La polémique créée en décembre 2007, dans une banlieue de Lyon par un recteur ignare, à l'ouverture d'une école confessionnelle musulmane, a surtout permis à des imams de nous jeter à la face que les parents en ont assez que leurs enfants fréquentent des établissements où ils n'apprennent plus rien sinon à devenir des vauriens. Au printemps 2001 un dénommé Cohn-Bendit eut à s'expliquer sur ses "écrits de jeunesse" (Le grand bazar 1975) d'une abjection insoutenable, où se mêle pédophilie et déviance sexuelle sur mineurs. Mystère de la République si celui que la presse de mars 2001 avait surnommé "le gourou crasseux" ne fut pas renvoyé devant les tribunaux.

    Et donc si communautarisme il y a, il ne concerne pas uniquement la question de la foi. Dans une société dépravée il n'y a aucun doute que la plupart des religions cherchent à rehausser le sens du Sacré chez l'Homme.

    Il n’y a guère de doute que le sujet de la laïcité à la française, est particulièrement mal maîtrisé. Pour preuve l’opuscule de Jean Glavany, député, ex chef de cabinet de François Mitterrand, et responsable de la laïcité au PS. Son travail est pour tout dire particulièrement médiocre (Nov. 2011), empêtré dans l’islam et ses voiles, sans aborder la vraie nature de cette religion.

    Si les dogmes; les définitions et l’Histoire ne sont pas clairs pour des responsables ou des décideurs, peut-on attendre qu’ils le soient chez les exécutants ?

    Un exemple du méli-mélo intellectuel dans lequel nous pataugeons. Une jeune cervelle portant le titre de professeur de lettres et d’histoire dans un lycée de Bordeaux (lien : http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120914.OBS2461/laicite-autorite-le-prof-agresse-a-bordeaux-veut-briser-l-omerta.html ) est agressé par un élève. Ce dernier sans doute d’origine marocaine n’appréciait pas que son professeur ait émis des restrictions sur la démocratie au Maroc. Mais en lisant le nouvelobs jusqu’au bout on découvre que ce pédagogue est outré que l’Éducation nationale utilise le calendrier des fêtes chrétiennes pour calquer le déroulement de l’activité scolaire. C’est vrai, c’est très énervant … !

    Concluons en soulignant que nous serons d'autant plus fondés à être inflexibles chez nous, que l'on se sera montré infiniment respectueux envers les pays berceau de l'Islam ou ceux dont il est la religion majoritaire. Force est de constater qu'en cautionnant ou en rejoignant des opérations militaires à la justification fumeuse, et empêtrés dans un simili de politique étrangère sans colonne vertébrale, nous sortons de cette logique, en nous faisant entrainer dans un conflit entre l’Occident et l’islam, loin de l’histoire et de la tradition diplomatique française.

    Mais la loi de 1905, élaborée à son époque face à des religions où le séculier et la foi sont séparés dans leur Livre, n’est certainement le rempart que des politiciens prétendent opposer à un système socio religieux exclusif et conquérant.

     

  • Lu sur le Blog de la FRP : 21 Janvier à Marseille : Louis de France, une fois de plus, dignement honoré....

             http://federationroyalisteprovencale.hautetfort.com/

           Dire les choses le plus simplement possible, c'est toujours le mieux : nous sommes fiers, et heureux d'avoir pu organiser "ce" 21 janvier 2012, et de l'avoir réussi à ce point.....

            1. La Messe, d'abord, en la Basilique du Sacré-Coeur du Prado : c'est la troisième fois que Monseigneur Ellul célèbre cette Messe et, pour la troisième fois, il a "fait les choses" à la perfection : une Messe recueillie, authentique et fervente, avec une homélie d'une haute tenue et d'une grande et rare qualité. Deux fois, Monseigneur Ellul avait choisi pour la prononcer le Père Manzano : cette fois-ci, il avait choisi le Père Stéphan-Sciortino-Bayart, vicaire à Aubagne. Nous n'en dirons rien d'autre, ici : vous la verrez et l'entendrez dans peu de jours....

            Juste, à l'ouverture de la Messe, Monseigneur Ellul nous rapporta-t-il que le Père Stéphan lui avait rappelé, en acceptant son invitation, que le Roi Henri IV avait remercié la ville d'Aubagne de sa fidélité dans sa lutte pour reconquérir Marseille sur les partisans de l'Espagne en autorisant la cité à porter, dorénavant, dans ses armoiries deux fleurs de lys d'or.....

    aubagne.JPG 

    Le Roi Henri IV récompensa la loyauté de la ville d'Aubagne à la couronne de France en offrant deux fleurs de lys à son blason. Celui-ci fut ainsi définitivement constitué au XVIème siècle : D'azur aux lettres A et V surmontées de deux fleurs de lys d'or (Le A signifie Aubagne, Albanea, et le V, Vvelna, c'est-à-dire l'Huveaune).

            La cérémonie fut remarquablement servie par la soliste du Choeur au Diapason : l'an passé, 70 membres de cette excellente Chorale avaient fait le déplacement : pour ne pas recommencer les mêmes choses, mais innover sans cesse, le choix d'une seule soliste a été fait cette année. Et on ne l'a pas regretté ! Avec quel talent elle a fait retentir l'Ave verum, le Panis Angelicus, le Lascia Ch'io Pianga... sous les voûtes de la Basilique ! On comprenait pleinement, alors, le sens de la célèbre formule de Dostoïevski, "La beauté sauvera le monde".....  

            Un seul exemple, pour vous qui n'y étiez pas :

    Panis angelicus: 03 - Morceau 3(1).mp3

            2. Le Dîner-débat à l'Holiday Inn ensuite : 88 convives étaient réunis, autour d'une table d'honneur prestigieuse : Nicole Maurras, Gilbert Collard et Jean-François Mattéi, accompagnés de leurs épouses. Le Président de la FRP, Jean Gugliotta, était avec eux, entouré d'Antoine de Crémiers et de Jean-Louis Hueber.

            Le thème de la soirée était Après deux siècles de révolutions, retrouver le chemin qui conduit chez nous. C'est Gilbert Collard qui intervint le premier : là non plus, nous ne dirons rien de ses propos, que vous "verrez et entendrez" très bientôt, sauf qu'il a abordé le sujet - qui est le grand sujet national et européen - avec la gravité, le sérieux et la profondeur qui convenaient, comme devait le faire Jean-François Mattéi, quelques instants après lui.

             La salle se détendait, après ces deux moments "d'érudition intelligente", qui ont fait, malgré la gravité des propos et des enjeux, des "auditeurs heureux" - pour reprendre deux expressions de Jacques Bainville.

             Mais, si le sérieux et la gravité doivent être mis là où ils ont leur place, et quand ils ont leur place, cela n'empêche pas, par la suite, et une fois le message délivré, la franche drôlerie, la saine détente et le rire de bon aloi : Gilbert Collard reprit le micro, pour un excellent moment d'humour très apprécié de l'auditoire, littéralement conquis par sa simplicité, sa gentillesse, et son talent : c'était la première fois que nous le recevions parmi nous, et le souhait unanime fut que ce ne soit pas la dernière...

             Jean-François Mattei reprit, ensuite, lui aussi, la parole, pour répondre à une question portant - on résume... - sur l'Indignez-vous, de Stéphane Hessel. Avec sérieux, mais non sans humour lui aussi, il donna sa réponse et éleva de nouveau le débat et la réflexion....

            3. Et maintenant, l'envoi... : oui, l'envoi en mission, au travail, à notre tâche quotidienne qui est d'oeuvrer pour l'intérêt national, en vue du Bien commun. Face au Système qui a appauvri et dégradé la France, mettant en péril non seulement ses biens et sa puissance, mais son Être même, nous ne pouvons que mener l'action héroïque à laquelle conviait Boutang : être les serviteurs de la légitimité révolutionnaire, autour, avec et par le Prince chrétien, l'horizon politique.

            Tels le géant Antée, qui reprenait des forces à chaque fois qu'il touchait la terre, des manifestations comme celle du 21 janvier nous redonnent à chaque fois l'énergie, le dynamisme, la force de mener cette tâche contre les forces qui oeuvrent à la dissolution de la France. Elles ne sont pas une fin en soi, et, après notre Café du 7 janvier et avant notre Café du 4 février, ce "21 janvier" n'était pas un acte ponctuel, une simple rencontre de retrouvailles périodiques - aussi sympathiques soient ces retrouvailles : cette soirée s'inscrit dans un ensemble, une cohérence, une dynamique.

            C'est tout au long de l'annnée, 365 jours par an -et, cette année, bissextile, 366 !... - que nous devons être présents à cette tâche héroïque. Et, ce que nous avons fait samedi, c'est ce que nous faisons tous les mois, avec nos Cafés politiques, par lesquels nous ne cherchons pas à nous faire connaître, nous, mais à diffuser, le plus largement possible, et le plus sérieusement possible, des idées utiles à notre pays, au Bien Commun, sur les sujets cruciaux de l'heure, qui engagent réellement le destin de la France. Et c'est ce que nous faisons, tous les jours et très largement, pour le coup, dans l'esprit véritable d'une Action française pour aujourd'hui.  

             Dans ces Cafés, on débat ; les jeunes, les étudiants présents s’y informent, s’y forment, sur les sujets les plus actuels ; avec des intervenants de haut niveau ; dans la ligne de l’Action française actuelle.  

            C'est ainsi qu'à l'Action française la transmission d'une génération vers les suivantes s'est toujours faite : transmission d'un corps d'idées, d'un ensemble de doctrines, cohérents et forts, non d'un vague syncrétisme "national" qui ne mène à rien; en bref, des jeunes qui ne soient pas un jour royalistes, un autre « identitaires », un troisième autre chose encore, mais qui aient choisi et, en conséquence, allant de pair, transmission du désir d'agir, de servir, d'être utiles. 

            Si l'on examine l'ensemble des 15 Cafés politiques que nous avons tenus, à Marseille, en 2010 , 2011 et depuis le début de 2012, tous enregistrés en vidéo, tous mis en ligne sur nos blogs, tous à la disposition de ceux qui, à tout moment, veulent s'informer ou se former, notamment les plus jeunes, l'on s'apercevra que nous y avons traité, dans l'esprit véritable d'une Action française actuelle, les sujets les plus cruciaux, pour la société française et l'avenir du pays. Nos derniers Cafés ont été marqués par les interventions de Gérard LECLERC, sur la théorie du genre; Hilaire et Antoine de CREMIERS, sur la crise; Jean-Baptiste DONNIER sur le piège des Présidentielles ; Jean-François Mattéi sur le Déclin de la culture européenne….  

            C'est ainsi que, comme Maurras l'avait espéré et prévu, une Action française se revoit aujourd'hui; qu'elle réfléchit; qu'elle analyse; qu'elle propose et qu'elle transmet.  

             Le succès de notre 21 janvier n'est, ainsi, rien d'autre que la poursuite de ce travail, et une invitation à l'intensifier : continuons donc, tous ensemble, avec davantage de synergies encore entre nos diverses sections locales : et bonne année 2012 à nos Idées, au Bien Commun, à la France !.....

  • A propos d'un énième ”Crépage de chignon” - cette fois entre Fillon/Aubry - sur l'hydre fantasmatique de l'horrible et m

     (Nous ne souhaitons prendre parti "pour" personne, "contre" personne : ce serait renter dans le jeu de la division institutionnnalisée du peuple de France, sur laquelle repose, précisément, le Système idéologique qui déclasse la France et que nous combattons. Nous disons simplement qu'une représentation vraie des opinions du peuple est souhaitable, alors que la représentation actuelle est insincère : elle résulte de l'habileté florentine de Mitterand, et de la bêtise de ceux qui, après avoir commis la première erreur de tomber dans son panneau, en commettent une seconde, encore pire, et depuis des années maintenant : celle d'y rester ! Cela fausse la représentation nationale, et les pouvoirs politiques, économiques etc... qui en découlent, ce qui n'est ni sain ni bon pour la chose publique... Légale, certes, la carte politique de la France actuelle n'est pas "vraie" : tel parti gère telles communes, agglomérations de communes, départements, régions - et les pouvoirs qui vont avec - alors qu'il ne le devrait pas. C'est cela, en soi, que nous dénonçons, pas le fait que ce soit tel ou tel parti qui soit en cause....)

            Faut-il en rire ou en pleurer ?

            Faut-il partir d'un grand éclat de rire devant ceux qui, comme ce pauvre Mailly il y a peu, oubliant complètement le sens des mots et perdant carrément la raison, disait - en parlant de Marine Le Pen - que le national-socialisme n'était pas sa tasse de thé ?

            Ou, comme Guéant, déclarant que le programme de Marine Le Pen était "national et socialiste" et qui, devant l' "hénaurmité" de la chose, poussé par un vieux fond de bon sens qui lui restait, refusa quand même de tomber dans le panneau que lui tendait le journaliste : vous voulez-dire "national-socialiste ?"... 

           Ou bien faut-il être désolé du spectacle affligeant qu'offre ce pauvre Pays légal - "de droite", "du centre" ou "de gauche", toutes tendances confondues... - qui passe son temps à se jeter à la figure Le Pen et le Front national, les uns pour qui c'est l'anathème absolu, les autres se contorsionnant pour dire que, non, jamais, ils ne partageront ses valeurs ?

           Mais quand arrêtera-t-on, dans le pays de Pascal, de Descartes, de Montaigne..., de rabaisser ainsi le débat politique, qui est chose sérieuse, et de le faire descendre à un tel niveau de niaiseries, de crétinisme, d'imbécilités....

          Les deux derniers en date à avoir offert ce spectacle pitoyable et désolant de stupidité - redisons-le, au pays de Pascal, de Descartes, de Montaigne... - sont Martine Aubry et François Fillon (1)....

            Tout le monde sait bien ce qu'il en est : l'habileté florentine de Mitterand divisant la droite, et la stupidité de celle-ci tombant - et, maintenant, restant - dans le panneau. On a, d'un côté, ceux qui - avec la plus parfaite mauvaise foi - font règner la "terreur idéologique" et, de l'autre, ceux qui ont la bêtise d'y céder, et qui aggravent leur cas en continuant....

            Il ne s'agit évidemment pas, ici, de prendre la défense d'un parti politique républicain, comme les autres, ni de sa présidente, bonne républicaine, comme son père, et comme les autres. Notre originalité est de proposer la véritable alter-révolution aux Français, c'est-à-dire de leur expliquer que le salut ne peut venir que d'un changement d'Institution, et non d'un changement de personnel politique, qu'il s'agisse d'hommes ou de femme.

            Nous ne roulons donc pas plus pour Marine Le Pen que pour un autre, ou une autre, et, pour la prochaine élection, nous ne donnerons aucune consigne de vote : notre rôle nous suffit amplement, nous sommes les seuls à le tenir, et nul ne fera à notre place le travail que nous sommes les seuls à faire : nous n'avons donc aucune envie de nous en laisser distraire....

            Nous dénonçons simplement la mauvaise foi de la gauche et de l'extrême-gauche, qui ont cautionné sans jamais le condamner le marxisme-léninisme, et qui frayent très volontiers avec les révolutionnaires de tout poil, qui n'ont jamais fait amende honorable devant les monstruosités et les échecs du-dit marxisme léninisme. Et nous dénonçons à l'inverse la bêtise - à ce stade, ce n'est d'ailleurs même plus de la bêtise, c'est du crétinisme à l'état pur... - de ceux qui se laissent interdire de "jouer le jeu normal", comme dans tous les pays du monde, où toutes les tendances de la gauche comme de la droite, fussent-elle extrêmes, peuvent, si elles le souhaitent, s'allier, ou pas....

            Et nous disons qu'il n'est pas sain, et qu'on ne peut pas, vivre une vie politique normale, un débat d'idées normal, avec un jeu faussé à ce point. L'insincérité de la représentation nationale en découle directement : si la gauche gagne la Présidentielle, a-t-on entendu récemment, toute la France sera dirigée par la gauche. Oui, sauf que cela ne correspondra pas à la vérité des opinions, et qu'on aura une carte politique légale de la France qui ne sera pas celle de la verité des opinions politiques réelles de la France : l'exemple de la Provence en est un parmi tant d'autres : ayant voté à 65 % "à droite", elle est dirigée par un socialiste, Michel Vauzelle, ultra-minoritaire mais élu grâce au subterfuge d'outre-tombe que nous évoquions en commençant..... La carte politique de la France est donc faussée, et fausse. Légale, peut-être, mais, légitime, certainement pas : combien de communes, d'agglomérations de communes, de départements, de régions sont-elles gouvernées légalement par une gauche qui y est minoritaire, voire ultra-minoritaire, par ce détournement de la démocratie vraie...

            Par ailleurs, outre la déplorable image de la France que cela donne à l'étranger, est-il raisonnable, est-il sain, est-il normal qu'à tout bout de champ on entende le mot "nazi" dès qu'on dit quelque chose qui déplaît à une cléricature médiatique que Mélenchon dénonce fort bien mais dont il épouse le comportement sur ce sujet ? 40% des ouvriers voteraient Le Pen, selon plusieurs sondages concordants (et plus pour certains autres...) : y aurait-il donc 40% d'ouvriers nazis en France ? Le Parti communiste, pour qui la classe ouvrière a si longtemps voté, serait donc, dans ce cas, le plus grand parti "fascistogène" de l'histoire...

            Avec des débilités pareilles, quel débat politique de qualité, constructif et positif espère-t-on créer, en vue d'oeuvrer au Bien commun ? Le Bien commun ? Le Pays légal s'en fiche bien pas mal : il n'a en vue que la conservation de ses privilèges et le maintien de ses Bastilles

            Pour parvenir à cet objectif, tous les moyens sont bons : la reductio ad hitlerum permenante - dont ils savent très bien qu'elle est à la fois bête et méchante - n'a que cet objectif là..... Et cela est à dénoncer en permanence, à temps et à contretemps; c'est un problème, c'est un devoir, de salubrité publique, pour sauver le débat politique, et penser enfin, parler enfin, des choses sérieuses.....

    (1) :  le jeudi 2 février, sur France 2

    PS : on lira avec intérêt la réflexion suivante de Gérard Leclerc : FC LECLERC LE PEN.jpg

  • Notre 31ème PDF : sur la théorie du Genre...

          Nous réunisssons dans ce PDF deux articles et une vidéo :

          - le premier article est de Gérard Leclerc, dans France catholique;

           - le deuxième de Jean-François Mattéi, dans La Dizaine de Magistro;

           - la vidéo est celle de notre premier Café actualité (deuxième saison) : Gérard Leclerc, en une heure, y dit l'essentiel et répond aux questions du public....

    La theorie du Genre, destruction sociale, morale, politique....pdf

    1. D'accord avec... Gérard Leclerc : la théorie du Gender au lycée ? Objection de conscience !....

            "...L’Éducation nationale veut faire avaliser, sous le biais de la science, un échafaudage intellectuel qui s’oppose aux grandes traditions de l’humanité, à l’aune d’un constructivisme généralisé qui fait de l’arbitraire la clé de notre humanité....

            ...La décision du ministre de l’Éducation nationale d’imposer cette idéologie irrationnelle et inhumaine à des adolescents est un scandale considérable. Seule la mobilisation des consciences fera reculer ce qu’il faut dénoncer sans relâche comme un crime contre l’Esprit, d’autant plus odieux qu’on prend la jeunesse en otage...." :

            C'est dans France catholique de lundi (30 mai) :

           http://www.france-catholique.fr/Objection-de-conscience,7171.html

     

                                                   ------------------- 

     

    2. "Homme et femme il les créa..." : Pour y voir plus clair sur le sujet, Jean-François Mattéi et la théorie du "genre"....

              Dans la livraison de La Dizaine de Magistro du 18 juin 2011, Jean-François Mattéi a proposé le texte suivant, qui a le grand mérite d'éclairer rééllement le sujet : on appréciera la concision de bon aloi de cette réflexion, dont, par ailleurs, et ce qui ne gâche rien, l'humour n'est pas exclu...

                

               " Dieu créa l’homme à son image ... homme et femme, il les créa " (Gn 1, 27) ; " le jour où Dieu créa l’homme, à la ressemblance de Dieu il le fit, homme et femme il les créa : il les bénit et les appela du nom d’homme le jour où ils furent créés " (Gn 5, 1-2).  

            On ne comprend pas la vague de fond des gender studies américaines, qui monte à l’assaut des rives françaises, si l’on se contente d’y voir un avatar du féminisme. Il s’agit en effet moins de libérer la femme de son oppression biologique que de destituer l’homme de son piédestal ontologique dans un retournement inattendu.

            Le "genre" ne concerne pas en effet l’homme en tant que mâle, sexué selon le système hétérogamétique XY dont la biologie montre la nécessité, mais l’homme en tant qu’humanité, voué à une essence dont l’éthique affirme la dignité. Pour le dire brièvement, la théorie du genre veut en finir avec l’humanisme occidental depuis la Renaissance afin d’abolir toute forme d’universalité. Le diagnostic de Michel Foucault sera ainsi corroboré : l’ "homme" est bien, en Occident, une "invention récente" dont le visage de sable s’efface peu à peu "comme à la limite de la mer".      

            Les travaux sur le genre partent d’un postulat radical : la différence entre l’homme et la femme relève d’un genre social sans rapport avec le genre sexuel, dans la mesure où le comportement humain dépend du seul contexte culturel. S’il y a une différence biologique des sexes, elle n’a aucune incidence anthropologique, encore moins éthique, de sorte que l’hétérosexualité n’est pas une pratique orientée par la nature, mais l’effet d’un déterminisme culturel qui a imposé ses normes oppressives. On s’attaque en conséquence à la différence entre le masculin et le féminin en annulant, avec leur identité propre, leur inclusion dans la catégorie de l’humain. Monique Wittig, la "lesbienne radicale" qui refuse d’être une "femme" et qui prétend ne pas avoir de "vagin", énonce l’impératif catégorique du temps : "il faut détruire politiquement, philosophiquement et symboliquement les catégories d’ "homme" et de "femme" (La pensée straight, p. 13). Et cette destruction s’impose parce qu’ "il n’y pas de sexe", qu’il soit masculin ou féminin, car c’est "l’oppression qui crée le sexe et non l’inverse" (p. 36). Si le genre grammatical n’existait pas, le sexe biologique se réduirait à une différence physique anodine.

            On avance donc, dans un énoncé purement performatif, que les différences entre le féminin et le masculin sont les effets pervers de la construction sociale. Il faut donc déconstruire celle-ci. Mais on ne se demande à aucun moment pourquoi les sociétés humaines ont toujours distingué les hommes et les femmes, ni sur quel fond l’édifice grammatical, culturel et politique prend appui. Comment expliquer que tous les groupes sociaux se soient ordonnés selon les "oppositions binaires et hiérarchiques" de l’hétérosexualité, comme le reconnaît Judith Butler ? Loin de s’inquiéter de cette permanence, la neutralité du genre se contente de dissocier le biologique de l’anthropologique, ou, si l’on préfère, la nature de la culture, afin d’évacuer la fonction tyrannique du sexe.  

            Cette stratégie de déconstruction ne se réduit pas à la négation de l’hétérosexualité. Les gender studies, au même titre que les queer studies ou les multicultural studies, ont le souci de miner, par un travail de sape inlassable, les formes d’universel dégagées par la pensée européenne. Judith Butler n’hésite pas à soutenir que "le sexe qui n’en est pas", c’est-à-dire le genre, constitue "une critique de la représentation occidentale et de la métaphysique de la substance qui structure l’idée même de sujet" (Trouble dans le genre, p. 73). On se débarrasse, d’un coup de plume, du sexe, de l’homme, de la femme et du sujet pris dans la forme de l’humanité. Ce qui entraîne par une série de contrecoups, la destruction de l’humanisme, imposé aux autres cultures par l’impérialisme occidental, et, plus encore, la destruction de la république, de l’État et de la rationalité. La déconstruction, apportée aux USA par la French Theory avant qu’elle nous revienne comme un boomerang, a pour fin ultime de ruiner le logocentrisme identifié par Derrida à l’eurocentrisme, en d’autres termes à la raison universelle. Elle se fonde pour cela sur la confusion des genres, entre l’homme et la femme, mais aussi entre la réalité et la virtualité. C’est ce que laissait entendre la critique de l’hétérosexualité par Foucault au profit de l’homosexualité qui permettrait de "rouvrir des virtualités relationnelles et affectives" (Dits et Écrits). C’est pour sacrifier à ces virtualités qu’un couple canadien décidait récemment de ne pas révéler aux gens le sexe de leur bébé de quelques mois, prénommé Storm, afin qu’il puisse le choisir librement par la suite.

            On aurait tort alors de regretter que le genre, à défaut du sexe, fasse une entrée remarquée à Sciences Po et dans les programmes des lycées. L’humanité future est désormais en marche vers un monde sans oppression qui, délivré du sexe, sera bon chic bon genre. Quand ce dernier aura définitivement neutralisé les identités et les différences, l’homme nouveau pourra partager le soulagement de Swann : "Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre !"

     

                                               -------------------------

     

    3. La théorie du Genre, destruction sociale, morale, politique... Une vidéo où Gérard LECLERC dit l'essentiel

     

    Enregistré lors du Café Actualité de lafautearousseau, à Marseille, samedi 8 octobre 2011 (Sur cette vue : François DAVIN, Gérard LECLERC et Jean GUGLIOTTA, président de la Fédération Royaliste Provençale).

  • La très remarquable évolution d'Edgar Morin (en deux vidéos)...

            Coup sur coup, le 27 janvier et le 4 février, nous avons pu relever la très intéressante évolution d'Edgar Morin : au micro de France inter, d'abord, le 27 janvier dernier (où il n'a pas hésité à citer Maurras...); puis, sur Public Sénat/Bibliothèque Médicis, cette fois, où il passe avec Henri Guaino et Marcel Gauchet, interrogé par Jean-Pierre Elkabach, le 4 février.

            Sur France inter, le 27 janvier, Edgar Morin déplore qu'il n'y ait plus, dans nos sociétés, de pensée politique d'envergure, comme il y en eut aux XIXème et XXème siècles. Et il cite celles qui comptent : la pensée de Marx, pour la Révolution, celle de Tocqueville pour le courant libéral, celle de Maurras, pour la pensée réactionnaire. Ce dernier terme n'a, d'ailleurs, dans ce cadre, aucune connotation péjorative. Simplement, pour Edgar Morin, l'absence de toute pensée politique contribue à cette "réduction du Politique à l'Economique" qui est, pour lui, comme pour nous, l'un des vices profonds de la modernité. En somme, Edgar Morin appelle de ses vœux, tout simplement, la renaissance de la pensée politique. C'était aussi, on le sait, l'objectif de Pierre Boutang lorsqu'ii écrivait, il y a quelques trente ans, son "Reprendre le Pouvoir".

            Ensuite, sur Public Sénat, Edgar Morin liquide en quelques phrases le concept de révolution, le mythe du progrès, le tout-économique, la mondialisation, en ce qu'elle affaiblit "le local, le régional, le national", la réduction de nos sociétés au quantitatif, au chiffre, au calcul .... Pendant trente ans, aux Baux, lorsque nous y faisions nos rassemblements royalistes, Gustave Thibon ne disait guère autre chose.

            Ce sont des bombes à retardement qu’Edgar Morin, volens nolens, vient de semer sur les terrains divers de la pensée révolutionnaire, de gauche ou de droite. Et si l’on considère l’évolution d’Alain Finkielkraut ou de Régis Debray – comme exemples parmi d’autres – l’on peut en conclure qu’il s’agit là d’un courant venu « des profondeurs ». Aussi que nous ne sommes plus des « parias » ; que nous ne sommes plus seuls à penser comme nous le faisons. Enfin que les intellectuels dits « de droite » n’auront pas eu le premier rôle dans ces « révolutions » salutaires…..

             Voici les deux vidéos (suivie, pour la seconde, qui est plus longue, d'une sorte de mini résumé des passages les plus importants....) :

                 

    Rapide résumé des propos d'Edgar Morin sur Public Sénat :

          1 : il ne veut plus entendre parler du mot de révolution, auquel il préfère, maintenant, celui de métamorphose. Car, explique-t-il, une métamorphose signifie une transformation, une évolution à partir de ce qui est, à partir de ce qui pré-existe, alors que la révolution signifie la table rase, la destruction et l'oubli de ce qui a précédé. De plus, ajoute-t-il (on croirait entendre Soljénitsyne...) ce terme de révolution est maintenant trop connoté, et trop attaché à des images d'horreurs qu'il rejette : on a vu avec le Goulag ce que c'était.....

          2 : la mondialisation, il faut en prendre les bons côtés, mais il faut aussi maintenir et renforcer les échelons de protection que sont l'Etat et la Nation, le local, le régional, le national; par exemple, retourner au commerce de proximité, à l'artisanat local, aux cultures vivrières...

          3 : la politique s'est mise à la remorque de l'économie, l'oeil fixé sur la croissance; de toutes les  crises que nous connaissons, la crise de la pensée politique est la plus grave de toutes; on appelle des experts de tout et pour tout mais plus personne ne voit les problèmes fondamentaux et globaux, la complexité (complexus = ce qui est tissé ensemble...); il faut en finir avec cette vision fausse et absurde d'un progrès linéaire indéfini, d'une évolution constante vers le bien......

    Voici le scripte de quelques uns de ses propos illustrant ces trois points de vue (il s'agit évidemment de langage parlé...) :

    1 : "...Le mot révolution, il a subi deux souillures, la première c'est qu'il a été identifié à la table rase du système soviétique, du passé on fait table rase, alors que on ne peut penser l'histoire que dans des ruptures mais aussi une continuité que nous avons besoin de conserver, pas seulement la nature, on s'en rend compte aujourd'hui avec les problèmes écologiques, mais disons les trésors de notre culture qui nous permettent de nous ressembler. Et puis, c'est d'identifier la révolution à la violence sanglante, ce qui en général a créé une chaîne ininterrompue de violences et puis finalement l'échec, aussi bien de la révolution bolchévique que communiste...

            -Et la Terreur en 1793 - demande Elkabbach - avec la suite militaire ?...

         ...Alors que ce que je crois c'est qu'il y a toujours, bien entendu, une opposition entre réforme et révolution mais que le réformisme est quelque chose qui s'est beaucoup aplati et ... qu'il y a plusieurs voies de réformes concomitantes dans tous les domaines, qui à un moment peuvent converger vers quelque chose que j'appelle la métamorphose. Pourquoi ? Parce que la métamorphose signifie la transformation en même temps que la continuité....

    2 : "...Si vous pensez que la mondialisation est à la fois la pire et la meilleure des choses, la pire parce que tout le processus actuel dont on vient de parler qui est en même temps occidentalisation, une formule techno-économique qu'on applique indifféremment à des réalités tout à fait différentes les unes des autres, il est sûr que tout ce processus conduit à des catastrophes... aggrave les inégalités... Mais c'est la meilleure des choses aussi, car c'est la première fois que l'espace humain se trouve inter-solidaire, et peut rêver d'être quelque chose d'autre.....

          - Autrement dit - dit Elkabbach - il ne faut plus penser "ceci ou cela" mais ceci et cela"

          "...Bien sûr, il faut mondialiser, il faut continuer tout ce qui favorise l'inter-solidarité, la compréhension multiple, enfin tous ces processus... mais dé-mondialiser, c'est-à-dire redonner au local, au régional, au national une vitalité qu'il a perdue. Cela veut dire aussi bien l'alimentation de proximité, l'artisanat, l'agriculture fermière etc... et la démocratie participative locale. Donc il faut mondialiser et dé-mondialiser..."

    3 :  Henri Guaino dit que le G20 est, au moins symboliquement, l'affirmation que le politique est au-dessus de l'économique..

          "...Il y a eu la réduction du politique à l'économique; il ne faut plus penser au meilleur des mondes, mais simplement à un monde meilleur. C'était une folie que de penser qu'un monde parfait était possible. Et, en même temps, c'est un acquis d'avoir renoncé au mythe que le progrès était une loi de l'Histoire irréversible qui nous conduirait... La réduction à l'économie a été une réduction au quantitatif, au chiffre, au calcul...."

    4 : Annexe, les propos de Guaino sur la demande d'Etat par les peuples :

        "...Je trouve Marcel Gauchet très optimiste quand il dit "je n'imagine pas que les sociétés puissent se replier sur elles-mêmes"; eh bien, moi, je l'imagine très bien ! De deux choses l'une : ou nous donnerons aux peuples, aux citoyens le sentiment qu'ils sont raisonnablement protégés, qu'ils sont raisonnablement libérés du déterminisme qui menace toujours de les asservir, ou bien ils se replieront sur eux-mêmes... La crise actuelle est d'abord une crise de l'individu qui se sent seul au monde, qui se sent abandonné à des forces qu'il ne maîtrise pas... et donc, soit il trouve la solidarité et le partage dans la nation, soit il trouvera la solidarité et le partage dans le clan, dans la Tribu, dans des solidarités étroites, dans des enfermements très forts et probablement très hostiles. Si nous voulons avoir demain des sociétés politiques ouvertes, des Nations ouvertes, travaillant les une avec les autres, encore faut-il que nous soyons capables d'inventer des règles, de reconquérir le politique tous ensemble, au niveau de l'humanité..."

  • ”Homme et femme il les créa...” : Pour y voir plus clair sur le sujet, Jean-François Mattéi et la théorie du ”genre”....

                                                   Dans la livraiMATTEI.jpgson de La Dizaine de Magistro du 18 juin 2011, Jean-François Mattéi a proposé le texte suivant, qui a le grand mérite d'éclairer rélellement le sujet : on appréciera la concision de bon aloi de cette réflexion, dont, par ailleurs, et ce qui ne gâche rien, l'humour n'est pas exclu...

             Profitons-en pour signaler, puisque l'on parle de Jean-François Mattéi, que nous allons envoyer, incessammment sous peu le PDF de la vingtaine d'extraits que nous avons selectionnés de son Regard vide, Essai sur l'épuisement de la culture européenne.

              Il dit, dans cet Essai, un grand nombre de choses tout à fait essentielles sur la crise qui affecte notre civilisation – et, bien-sûr, pas seulement la France – dans ce qu’elle a de plus profond. Et fait bien comprendre qu'il serait illusoire et vain de tenter une quelconque restauration du Politique, en France, si la Civilisation qui est la nôtre était condamnée à s’éteindre et si ce qu'il a justement nommé la barbarie du monde moderne devait l’emporter pour longtemps....   

               " Dieu créa l’homme à son image ... homme et femme, il les créa " (Gn 1, 27) ; " le jour où Dieu créa l’homme, à la ressemblance de Dieu il le fit, homme et femme il les créa : il les bénit et les appela du nom d’homme le jour où ils furent créés " (Gn 5, 1-2).  

            On ne comprend pas la vague de fond des gender studies américaines, qui monte à l’assaut des rives françaises, si l’on se contente d’y voir un avatar du féminisme. Il s’agit en effet moins de libérer la femme de son oppression biologique que de destituer l’homme de son piédestal ontologique dans un retournement inattendu.

            Le "genre" ne concerne pas en effet l’homme en tant que mâle, sexué selon le système hétérogamétique XY dont la biologie montre la nécessité, mais l’homme en tant qu’humanité, voué à une essence dont l’éthique affirme la dignité. Pour le dire brièvement, la théorie du genre veut en finir avec l’humanisme occidental depuis la Renaissance afin d’abolir toute forme d’universalité. Le diagnostic de Michel Foucault sera ainsi corroboré : l’ "homme" est bien, en Occident, une "invention récente" dont le visage de sable s’efface peu à peu "comme à la limite de la mer".      

            Les travaux sur le genre partent d’un postulat radical : la différence entre l’homme et la femme relève d’un genre social sans rapport avec le genre sexuel, dans la mesure où le comportement humain dépend du seul contexte culturel. S’il y a une différence biologique des sexes, elle n’a aucune incidence anthropologique, encore moins éthique, de sorte que l’hétérosexualité n’est pas une pratique orientée par la nature, mais l’effet d’un déterminisme culturel qui a imposé ses normes oppressives. On s’attaque en conséquence à la différence entre le masculin et le féminin en annulant, avec leur identité propre, leur inclusion dans la catégorie de l’humain. Monique Wittig, la "lesbienne radicale" qui refuse d’être une "femme" et qui prétend ne pas avoir de "vagin", énonce l’impératif catégorique du temps : "il faut détruire politiquement, philosophiquement et symboliquement les catégories d’ "homme" et de "femme" (La pensée straight, p. 13). Et cette destruction s’impose parce qu’ "il n’y pas de sexe", qu’il soit masculin ou féminin, car c’est "l’oppression qui crée le sexe et non l’inverse" (p. 36). Si le genre grammatical n’existait pas, le sexe biologique se réduirait à une différence physique anodine.

            On avance donc, dans un énoncé purement performatif, que les différences entre le féminin et le masculin sont les effets pervers de la construction sociale. Il faut donc déconstruire celle-ci. Mais on ne se demande à aucun moment pourquoi les sociétés humaines ont toujours distingué les hommes et les femmes, ni sur quel fond l’édifice grammatical, culturel et politique prend appui. Comment expliquer que tous les groupes sociaux se soient ordonnés selon les "oppositions binaires et hiérarchiques" de l’hétérosexualité, comme le reconnaît Judith Butler ? Loin de s’inquiéter de cette permanence, la neutralité du genre se contente de dissocier le biologique de l’anthropologique, ou, si l’on préfère, la nature de la culture, afin d’évacuer la fonction tyrannique du sexe.  

    gender.jpg

     



            Cette stratégie de déconstruction ne se réduit pas à la négation de l’hétérosexualité. Les gender studies, au même titre que les queer studies ou les multicultural studies, ont le souci de miner, par un travail de sape inlassable, les formes d’universel dégagées par la pensée européenne. Judith Butler n’hésite pas à soutenir que "le sexe qui n’en est pas", c’est-à-dire le genre, constitue "une critique de la représentation occidentale et de la métaphysique de la substance qui structure l’idée même de sujet" (Trouble dans le genre, p. 73). On se débarrasse, d’un coup de plume, du sexe, de l’homme, de la femme et du sujet pris dans la forme de l’humanité. Ce qui entraîne par une série de contrecoups, la destruction de l’humanisme, imposé aux autres cultures par l’impérialisme occidental, et, plus encore, la destruction de la république, de l’État et de la rationalité. La déconstruction, apportée aux USA par la French Theory avant qu’elle nous revienne comme un boomerang, a pour fin ultime de ruiner le logocentrisme identifié par Derrida à l’eurocentrisme, en d’autres termes à la raison universelle. Elle se fonde pour cela sur la confusion des genres, entre l’homme et la femme, mais aussi entre la réalité et la virtualité. C’est ce que laissait entendre la critique de l’hétérosexualité par Foucault au profit de l’homosexualité qui permettrait de "rouvrir des virtualités relationnelles et affectives" (Dits et Écrits). C’est pour sacrifier à ces virtualités qu’un couple canadien décidait récemment de ne pas révéler aux gens le sexe de leur bébé de quelques mois, prénommé Storm, afin qu’il puisse le choisir librement par la suite.

            On aurait tort alors de regretter que le genre, à défaut du sexe, fasse une entrée remarquée à Sciences Po et dans les programmes des lycées. L’humanité future est désormais en marche vers un monde sans oppression qui, délivré du sexe, sera bon chic bon genre. Quand ce dernier aura définitivement neutralisé les identités et les différences, l’homme nouveau pourra partager le soulagement de Swann : "Dire que j’ai gâché des années de ma vie, que j’ai voulu mourir, que j’ai eu mon plus grand amour, pour une femme qui ne me plaisait pas, qui n’était pas mon genre !"

  • (Rions un peu d'eux). Lutte contre l'absentéisme scolaire : Et pourquoi pas les péripatéticiennes à l'oeil, tant qu'on y

                 (Castigat ridendo mores, disaient les Anciens. Partagés entre la stupéfaction, la révolte et l'écoeurement, il nous a finalement semblé que -comme le dit l'adage- mieux vaut en rire, après tout.... Voici donc notre réaction à l'ahurissante et abracadabrantesque proposition de certaines autorités rectorales qui, dans leur grand'guignolisme affligeant et consternant, n'ont plus d'autorité que le nom....)

                 10.000 euros par classe si les élèves viennent en cours ! Qu'on pourra utiliser, par exemple, pour un voyage scolaire...

                 Il y a un an, environ, on avait eu une première ébauche de cette cinglerie : des places de cinéma pour endiguer l'absentéisme....

              Cette mesure, expérimentée en Seine-et-Marne, faisait suite à l'échec de plusieurs moyens mis en oeuvre pour enrayer le phénomène, comme les SMS, les courriels et les coups de téléphone aux parents. Eh, oui ! A en croire les responsables du lycée professionnel Louis-Lumière de Chelles, il était nécessaire, à l'époque, de faire des cadeaux aux élèves pour les inciter à ne pas sécher les cours ! Des places de cinéma gratuites furent donc offertes aux élèves de cet établissement de Seine-et-Marne afin de lutter contre l'absentéisme, selon le rectorat de l'Académie de Créteil, qui confirma ainsi une information parue dans Le Parisien.

              Et aujourd'hui il semble donc qu'on veuille continuer... De simples places de cinoche, on va carrèment passer au voyage de classe !

              Au total, "275.000 élèves sur le plan national" ont séché les cours il y a deux ans, "438.000 l'année dernière", indique-t-on au Ministère. Mais le Ministère s'est-il réellement demandé pourquoi tant d'élèves "séchaient" les cours (1): n'est-ce pas parce que, en réalité, eux ont très bien compris que leur place n'était pas dans les salles de classe ? Ils ne sont pas demandeurs, et - victimes de l'idéologie égalitariste - l'école que leur imposent parents et pédagogistes confondus est pour eux un châtiment, une prison: un comble !

              Ils réagissent donc eux-mêmes, et d'eux-même, à l'idéologie qu'on leur impose. Et ils le font avec l'une des seules armes dont ils disposent: ils taillent, ils sèchent les cours. C'est leur variable d'ajustement à eux, leur façon à eux -finalement- de rejeter l'idéologie !....

              Quant au "remède" (!?) proposé, s'il s'agit de scotcher des élèves non demandeurs dans les lycées, il n'est pas du tout certain que, vu la profusion d'images dont sont gavés de mille manière les ados, ce soient les deux ou trois places de cinéma à l'oeil, hier, ni la promesse d'un voyage scolaire, aujourd'hui, qui régleront le problème. Ils n'en veulent pas de l'école, des profs, du cadre scolaire, de l'environnement scolaire; et on s'imagine qu'ils vont accepter de partir une semaine avec des profs, avec des contraintes à respecter, avec un minimum de discipline de groupe à observer ?....

              Puisqu'on est dans l'ahurissant, et dans la cinglerie totale, alors allons-y de bon coeur et soyons-y à fond. Pourquoi ne pas proposer une mesure beaucoup plus radicale, dont il y a tout lieu de croire qu'elle serait nettement plus incitative que le cinoche ou le voyage: confier chaque lascar "sécheur de cours" à une grande soeur qui le prendrait en main (si l'on peut dire...) ? Dans l'enceinte du lycée, évidemment, puisque - on l'a compris... - le but est d'y faire revenir les ados fugueurs. Nul doute que d'accortes et charmantes demoiselles, à l'aide de Travaux pratiques savamment menés (!) réussiraient à vous rendre attentifs -et, surtout- participatifs- les ados d'ordinaires les plus rétifs aux cours !

              Ô joie suprême et bonheur complet de l'enseignant, phantasme si souvent caressé et si rarement atteint, ne verrait-on pas, alors, des classes entières de jeunes gens participer à fond (si l'on peut dire, là aussi...) à ces cours d'un nouveau genre, et même en redemander ! A l'extase de l'enseignant, qui verrait enfin ses chères têtes blondes transfigurées (!!!!!) correspondrait alors l'extase du public scolaire, enfin réconcilié avec cette Ecole dont -du coup- nul ne songerait à sortir. Elle serait pas belle, la vie ? 

              A la seule condition toutefois que la mesure marche dans les deux sens, et que l'on puisse confier les filles "sécheuses" à des grands frères, qui sauraient eux aussi leur rendre vivante et agréable l'enceinte du lycée, avec le même type de travaux pratiques. Eh, oui ! maintenant que nous avons la Halde, il faut faire attention à tout. Il n'y aurait aucune raison - ce serait une discrimination insupportable !... - que seuls les garçons profitent de ce service. Si les filles n'y avaient pas accès, la Halde ferait à coup sûr, procès sur procès au Ministère pour inégalité de traitement !.... Donc, des péripatéticiennes à l'oeil, pour prendre les garçons en mains, certes; mais aussi..... des péripatéticiens ! On a la Halde ou on ne l'a pas, et il n'y a aucune raison pour que cela ne marche pas (toujours si l'on peut dire...) dans les deux sens !..... Et n'oublions bien sûr pas les péripatéticiens (ou ciennes) spécialisés dans le Gay, le Lesbien le Bi et le Trans: sinon, là aussi, gare à la Halde ! 

              Et puis ce sera bon pour faire reculer le chômage des jeunes: le Ministère, qui embauchera du personnel en nombre (car il va en falloir, des responsables de Travaux pratiques, la demande sera certainement très forte !....) fera ainsi coup double, luttant à la fois contre l'absentéisme et contre le chômage.....

              Bon, trêve de plaisanteries. Maintenant, il faut tirer la leçon politique de toute cette affaire, consternante et affligeante, mais ô combien révélatrice car, c'est bien connu, c'est par la tête que pourrit le poisson.....Les idéologues qui nous gouvernent viennent donc de franchir un palier supplémentaire dans la démission. A la différence de Nicolas Fouquet, dont la devise -un rien mégalo...- était Quo non ascendam (Jusqu'où ne monterai-je pas ?...), leur devise à eux serait plutôt Quo non descendam ? Oui, jusqu'où ne s'abaisseront-ils pas, dans la veulerie, la démission, le crétinisme pur ?

              Il fut un temps où, en France, tout finissait par des chansons. Il faut avouer qu'avec le cinoche à l'oeil, hier, et le voyage scolaire à l'oeil, aujourd'hui, c'est dans la cinglerie la plus totale que tout finit, désormais, dans notre Système idéologique. Pauvres pédagogistes/idéologues du Ministère ! Ils entrouvrent une porte, et inaugurent un nouveau palier dans la descente aux enfers vers la nullité, dans laquelle le burlesque le dispute à l'insanité.

              Burlesque, insanité: finalement, ils nous offrent, là, un assez bon portrait d'eux....

    (1): qu'il revient si cher à la nation d'organiser; surtout si c'est en partie pour rien, puisque ceux pour qui ils sont proposés, à prix d'or, ne sont pas là...