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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (70)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Samedi 21 mars 1908 : premier numéro du journal...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    "Cela ne durera pas six mois...", disaient certains. Malgré la résistance acharnée du Système - et l'infinité de ses "coups bas.." - qui finit tout de même par "avoir sa peau" en 44; malgré l'hécatombe de 14; malgré les injustes sanctions vaticanes; malgré les brouilles et les départs inhérents à toute formation politique... l'extraordinaire aventure de l'Action française dura presque 36 ans; et 13.000 numéros : c'est le 24 août 44 que parut, en plein climat de Terreur due à la sinistre "Épuration", le 13.000ème et dernier numéro.
    Mais les choses qui devaient être dites avaient été dites; les démonstrations qui devaient être faites avaient été faites; les preuves qui devaient être apportées avaient été apportées : "Les bâtisseurs sont morts, mais le Temple est bâti..."

     

    De "Vers le Roi", pages 37/38 (premières lignes du Chapitre II):

    "Le 21 mars 1908 parut le premier numéro de l'Action française quotidienne, organe du nationalisme intégral, portant, comme devise, la fière parole de Monseigneur le duc d'Orléans : "Tout ce qui est national est nôtre".
    Nos bureaux étaient donc Chaussée d'Antin. Notre imprimerie se trouvait 19, rue du Croissant, dans la rue Montmartre.
    La déclaration, qui ouvrait le journal, était signée des douze noms suivants : Henri Vaugeois, Léon Daudet, Charles Maurras, Léon de Montesquiou, Lucien Moreau, Jacques Bainville, Louis Dimier, Bernard de Vesins, Robert de Boisfleury, Paul Robain, Frédéric Delebecque, Maurice Pujo.
    Nous avions campé la "Dernière Heure" au milieu de la première page, ce qui, par la suite, parut moins intéressant quant à l'aspect extérieur, ou "oeil", de notre feuille, que nous ne l'avions espéré.
    Je signais du pseudonyme de "Rivarol" des échos, censés divertissants, mêlés de prose et de vers.
    Criton-Maurras inaugurait une Revue de la Presse, avec exposé et discussion des confrères, qui a été souvent reprise ailleurs et imitée depuis, jamais égalée.
    Nous annoncions, pompeusement, deux feuilletons, l'un, "Marianne", de Marivaux, recommandé par Jules Lemaître, lequel excita peu d'intérêt, comme trop long et digressif, l'autre, "Mes Pontons", de Louis Garneroy, qui plut davantage.
    Il y avait aussi une déclaration de Jules Lemaître, adhérant à la monarchie, et qui scandalisa pas mal de "républicains" ou prétendus tels, dont Judet, directeur de "L'Éclair", considéré alors comme un patriote éprouvé, reconnu depuis comme une variante de Judas..."

  • (2/2) Ces évènements historiques, ces faits et idées reçues qu'il nous faut ”reprendre”, et qu'il faut re-nommer correct

    lfar flamme.jpg"Faites-leur avaler le mot, ils avaleront la chose" disait Clémenceau, et il avait raison. De même que nous acceptons trop souvent - pour ne pas dire toujours - le vocabulaire de nos adversaires, que nous parlons avec leurs mots, de même nous nous laissons imposer - pire : nous les reprenons - les "appellations" choisies par nos adversaires menteurs, calomniateurs, traficoteurs et falsificateurs de l'Histoire  : et, comme pour les mots du combat politique, nous avons perdu d'avance, si nous faisons et continuons comme cela...

    • on parle de "prise de la Bastille" : c'est - du point de vue chronologique - le premier exemple de falsification historique par les révolutionnaires, aussi ignoble qu' "hénaurme" et mensonger. Il n'y avait que sept prisonniers, en 89, dans cette forteresse promise à la démolition : seul le manque d'argent était cause du report des travaux d'urbanisme prévus par Louis XVI, qui devaient la remplacer. Et il n'y avait qu'une petite centaine de gardes, à l'intérieur, commandés par le gouverneur de Launay. Le peuple de Paris ne s'élança pas à l'assaut de la forteresse (il ne s'agissait, comme toujours, que d'une infime partie de la population qui vociférait, là) et les canons ne tonnèrent pas, pas plus que les fusils ne tirèrent sur la prétendue "foule". Le gouverneur, dépassé, parlementa avec les émeutiers/énergumènes et obtint d'eux la promesse que ses soldats auraient la vie sauve s'il ouvrait les portes : il ouvrit, et les terroristes révolutionnaires massacrèrent tout le monde, promenant les têtes au bout de piques ! François Furet l'affirme : dès cet épisode, la Terreur est en gestation, "la culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires"... En parler comme d'un haut fait d'armes, c'est participer à la diffusion du mensonge révolutionnaire d'État et des "ridicules légendes de la Bastille" (Jacques Bainville)...

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    • on parle de la Convention mais c'est la plus grande escroquerie démocratique de tous les temps, au nom de laquelle on a commis les pires atrocités, dont le Génocide vendéen, le premier Génocide des Temps modernes... : sans mandat légitime du Peuple français, étant donné le nombre ridiculement bas de "votants" :

    - elle a aboli la Royauté, notre Régime traditionnel qui a fait la France et en a fait, sous Louis XVI, la première puissance du monde (économique, démographique, culturelle, militaire...);

    - elle a assassiné le Roi et la Reine, et commencé le monstrueux et lent infanticide - qui s'étalera sur environ cinq ans - du petit Roi Louis XVII...

    - et ses "soldats de l'an II" (encore une image d'Épinal !...) sont tous simplement ceux de l'armée de Louis XVI, la plus forte au monde avec ses canons Gribeauval...

    - elle a multiplié les actes de démence terroriste et barbare dans toute la France (noyades de Carier à Nantes, canonnades de Fouché à Lyon, massacres à Toulon et à Marseille...)

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    - enfin, et surtout, seuls 10% des citoyens ont voté, pour soi-disant élire cette soi-disant Convention, tant était grand l'épouvante et l'effroi (annonciateurs de le Terreur prochaine...) causés par les tous récents "massacres de septembre"; et, comme les femmes ne votaient pas, il ne s'agit donc que de 5% de la population qui a pris part à cette plus grande escroquerie, dite "démocratique", de tous les temps...

    • mais le Système, héritier de la Terreur révolutionnaire, refuse toujours, deux siècles après, de reconnaître le Génocide vendéen (le premier des Temps modernes) perpétré par ces révolutionnaires qui ont inventé le Terrorisme d'État et sur l'héritage desquels se fonde notre actuel Système mortifère qui nous conduit au grand remplacement, au grand déclassement, au grand endoctrinement (ou, si l'on préfère : à la des-Éducation nationale...) Il ajoute ainsi le crime de Mémoricide au crime de Génocide...

    Il semblerait que le nombre de morts soient plutôt autour des 220 000.
     

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    • on parle sans cesse des "Droits de l'Homme", que la Révolution Terroriste et Totalitaire aurait proclamés, mais c'est oublier que, en plus du Génocide/Mémoricide dont nous venons de parler ("Colonnes infernales" en Vendée, noyades de Nantes, canonnades de Lyon, la Terreur partout en France...) le Terrorisme d'État c'est la Révolution et sa République idéologique qui l'ont inventé, comme l'a rappelé Patrick Buisson sur France Inter :

     En matière de terrorisme d'Etat, la Terreur, c 'est nous qui l'avons inventée...

    Et il a, après son intervention, répondu en direct aux auditeurs de France Inter...

     

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    • on parle de la "monarchie absolue" comme si "absolue" signifiait "tyrannique" ou "disposant de tous les pouvoirs"; mais ce n'est qu'un bobard destiné à tromper les gogos ("populo gobe tout", comme disait Maurras) :

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    Comme l'explique brillamment François Bluche, dans ce très court texte extrait de son magistral "Louis XIV", "la monarchie absolue c'est la monarchie parfaite"... :

    GRANDS TEXTES (36) : La "Monarchie absolue", c'est la monarchie parfaite, par François Bluche

     

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    • on parle de la "fuite du Roi à Varennes", alors qu'il s'agit d'une évasion, du Roi qui reprend sa liberté alors qu'il était, de fait, prisonnier aux Tuileries. Là non plus, les mots ne sont pas neutres : une "fuite", c'est l'acte d'un lâche, d'un criminel, qui veut échapper à la police, à la Justice; le mot a une connotation évidemment négative, alors qu'une "évasion", au nez et à la barbe de ceux qui le retenaient prisonnier, ce peut être, au contraire, l'acte plaisant d'un Rouletabille, d'un Arsène Lupin, d'un Rocambole, et le mot - comme la chose - peuvent avoir une connotation positive. Le Roi d'ailleurs parle de sa "sortie de Paris" dans le document qu'il laisse dans sa chambre pour expliquer son geste...

    Notons aussi que, contrairement au mensonge officiel, malgré les précieuses heures perdues, "Varennes" avait fini par réussir, et les Dragons de Bouillé avaient fini par arriver, en même temps que le sinistre Drouet. Louis XVI n'avait qu'un mot à dire, et la place était dégagée. Empêtré dans sa funeste tournure d'esprit selon laquelle les choses s'arrangeraient, et qu'il ne fallait surtout pas de violence(s), il laissa partir les Dragons, ce qui équivalait à redevenir prisonnier, cette fois pour toujours, de cette bande ultra-minoritaire de révolutionnaires, dans une France ultra-majoritairement royaliste... C'est Chateaubriand qui a raison : "Louis XVI a pu sauver vingt fois sa vie et son trône..."

    Dans notre Éphéméride de ce jour : la vérité sur... Varennes !

     

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    • on parle d'Olympe de Gouges, sans savoir, le plus souvent, qu'il ne s'agit que d'un surnom (un "pseudo", comme on dit aujourd'hui sur les réseaux sociaux) : son vrai nom était Marie Gouzes. Royaliste, comme tout le monde (il n'y avait pas dix républicains en France, selon le mot de Saint Just, alors qu'il y avait bien "26 millions de royalistes", selon le mot d'Alain Decaux...), elle adopta l'enthousiasme des idées nouvelles au moment où, pour tout le monde, cette révolution semblait n'être que l'évolution nécessaire dont avait rêvé, par exemple, un Mirabeau.

    Mais assez vite, par la suite, révoltée et effrayée par les horreurs dont Marat, Danton, Robespierre et consorts se rendirent coupables, et lucide sur les conséquences de ce qui ne pouvait plus que déboucher sur le Totalitarisme, Marie/Olympe redevint la royaliste qu'elle avait été.

    Elle eut le courage, la noblesse de coeur et la grandeur d'âme de demander à défendre Louis XVI, ce qui lui fut évidemment interdit par les fort peu "féministes" Conventionnels - les "bourreaux barbouilleurs de lois", comme les appelait André Chénier, qu'ils guillotinèrent également... - et elle se mit à rédiger des pamphlets contre Marat et Robespierre. Elle ne put donc assister et aider concrètement Malesherbes à défendre le Roi, au cours de son pseudo-procès.

    Un tel courage ne pouvait bien sûr pas rester impuni : Robespierre la fit guillotiner le 3 novembre 1793, trois semaines après Marie Antoinette, à qui elle avait crânement adressé le préambule de sa "Déclaration des Droits de la Femme et de la Citoyenne".

    Il est attesté qu'elle monta à l'échafaud en faisant preuve d'un grand courage et d'une grande sérénité, illustrant le naufrage des Lumières dans la Terreur...

    "Je voudrais que le roi de France remontât sur son trône, que la nation reconnût qu'il en est descendu pour le malheur de la France"

     
     

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    • on parle de "La Marseillaise", mais sait-on que son auteur était, et resta, royaliste, toute sa vie ? Lorsque Claude Joseph Rouget de Lisle compose son Chant de guerre pour l'armée du Rhin, le 25 avril 1792, il a 32 ans, et connaît une gloire aussi soudaine qu'éphémère : trois mois et demi après, c'est la funeste Journée d'émeute du 10 août et - encore une fois, mais, là, c'est la dernière, la fatale... - Louis XVI capitule devant les émeutiers terroristes. Apprenant l'enfermement du Roi et de sa famille au Temple, et que l'on va ouvrir son soi-disant "procès" (!), Rouget de Lisle proteste énergiquement devant la Convention et s'attaque frontalement à Robespierre; il s'offre pour défendre le Roi - ce qui lui est refusé - et, comme Olympe de Gouge, se répand en libelles et pamphlets contre le terrorisme révolutionnaire.

    Il est d'abord destitué de son commandement par le sinistre Lazare Carnot en personne, l'organisateur du Génocide vendéen; puis il est emprisonné et échappe de peu à la guillotine...

    Il s'opposera ensuite à Napoléon, le "sabre" de la Révolution, à qui il osera écrire : "Bonaparte, vous vous perdez, et ce qu'il y a de pire, vous perdez la France avec vous." Lorsque Louis XVIII monte sur le trône, il compose Le chant du Jura, où l'on trouve ce vers :

    "Vive le roi ! De son bonheur naîtra enfin le nôtre !..."

    Mais la République idéologique, totalement schizophrène, a fait du Chant de guerre d'un royaliste son hymne officiel ! Les amateurs de football ou de grandes manifestations (sportives ou quelles qu'elles soient) devraient avoir une pensée émue pour Louis XVI et son ardent défenseur, Rouget de Lisle, à chaque fois qu'ils beuglent ce "chant de guerre " !

     

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    • on parle du Panthéon, mais cette église - qui doit être rendu à l'Église -  n'est qu'une grotesque, lugubre et sinistre supercherie : Carnot le Génocidaire, Voltaire l'antisémite furieux et "l'anti noir" joyeux, Jaurès l'antisémite notoire y "reposent" en paix, proposés à l'admiration des foules... qui ne connaissent évidemment pas la vérité sur cette tartufferie de carnaval...

    C'est en 1791 que le Panthéon, belle église construite à l'initiative de Louis XV, devint "le Panthéon" actuel, grotesque et sinistre supercherie de la Nouvelle religion républicaine, l'Assemblée constituante ayant décidé de transformer l'église en temple civique (!) destiné à accueillir les cendres des grands hommes de la patrie. Mirabeau sera la première personnalité inhumée au Panthéon, où il ne resta pourtant guère : le 21 septembre 1794 sa tombe est profanée et ses cendres jetées aux égouts.

    Si le mot "amusant" convenait pour un tel sujet, on l'emploierait ici, en pensant que dans ce Temple républicain, sous l'inscription Aux grands hommes, la Patrie reconnaissante, repose Voltaire, le furieux antisémite qui était aussi joyeusement raciste, célébré par ce même Système qui a condamné Charles Maurras... : pour avoir un aperçu des propos furieusement antisémites et joyeusement racistes "anti-noirs" de Voltaire, célébré par l'hypocrisie de notre Système/Tartuffe au Panthéon, voir notre Dossier M. le Maudit : c'est édifiant...

    Non loin de lui se trouve Lazare Carnot, organisateur du Génocide vendéen, le premier des Temps modernes (par ses deux décrets des 1er août et 1er octobre 1793) : voir, dans notre Album  Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"... les deux photos "Lazare Carnot organise le génocide (I)" et

  • 2014 : turbulences à venir, par François Reloujac*

    Un contexte international compliqué, où le faible cours du dollar influe directement sur les mauvais chiffres de l’exportation française, des expatriations par dizaines de milliers... Cette nouvelle année s’annonce mal si aucune bonne résolution n’est prise par le gouvernement.

     

    En ce début d’année 2014, la France fait face à une situation économique et financière difficile. Le gouvernement actuel n’en est pas le seul responsable, loin s’en faut ! Mais le salut ne peut pas plus venir d’une dénonciation facile des errements passés que de la publication d’indicateurs chiffrés soigneusement sélectionnés. En fait, il n’y a pas d’autre solution pour remonter la pente que de « faire de la bonne politique », tant sur le plan international qu’au niveau national… et, pour cela, il faut du courage.

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    Pour survivre dans sa bataille avec Boeing, Airbus est obligé de vendre à perte...

    Un contexte international difficile

    Le 6 décembre 2013, sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce, a été signé l’accord de Bali dont tous les ministres de l’économie et des finances se sont félicités mais dont personne n’a vraiment mesuré les conséquences. Il est vrai que le texte n’a toujours pas été publié. On peut d’ailleurs se demander s’il est vraiment déjà écrit ou si, comme dans le cas de la plupart des accords internationaux d’aujourd’hui, ce texte ne sera rédigé – par des experts ! – que longtemps après avoir été approuvé… Ce qui permet d’ailleurs toutes les manipulations. Parmi les informations qui ont été communiquées, l’une concerne le fait que les 49 pays « les moins avancés » pourront désormais offrir des facilités d’exportation vers les marchés des pays riches. Pour ce faire, ils pourront désormais exporter, en franchise de droits de douane, des produits dont 25% seulement de la valeur ajoutée aura été produite chez eux.

    ACCORDS DE BALI.JPGUn tel accord ouvrira aux entreprises multinationales de nouvelles possibilités de délocalisation. Partant, il leur offrira aussi de nouvelles possibilités d’échapper aux lois fiscales et sociales des pays riches, sans pour autant apporter du travail, et donc des revenus, dans les pays « les moins avancés ». La France n’y gagnera rien, qui a moins un problème de consommation que de production et donc de niveau d’emploi. Un tel accord incitera doublement les entreprises exerçant en France à délocaliser un peu plus puisque, outre le fait qu’elles pourront ainsi mieux « optimiser » la gestion de leurs activités, elles pourront aussi payer moins d’impôts.

     

    Les exportations victimes du dollar

    Ce nouvel handicap imposé à la production nationale vient s’ajouter aux difficultés résultant de la parité entre l’euro et le dollar. Cette parité ne résulte plus de la qualité et de la quantité de la production nationale, ni de la consommation. Elle résulte des politiques financières et monétaires : en l’occurrence, c’est la quantité de dollars que la Fed déverse chaque mois dans le système international qui maintient le cours du dollar à un niveau particulièrement faible par rapport à l’euro. Or, les principales exportations européennes sont payées en dollars alors que les coûts de production sont évalués en euros. Cela pénalise évidemment tous les secteurs exportateurs, qu’ils soient industriels (Airbus) ou agricoles (vins de Bordeaux). Alors qu’Airbus, qui ne doit faire face à la concurrence que d’un seul compétiteur au moins aussi puissant (Boeing) est obligé de vendre à perte, les vins de Bordeaux, confrontés à une concurrence multiple tant sur le plan national qu’international, ne peuvent même plus lutter.

    Montesquieu expliquait qu’il refuserait quelque chose qu’il savait favorable à son pays mais défavorable à l’ensemble du monde. Il anticipait l’esprit des accords internationaux d’aujourd’hui !

    Dans un tel contexte, le premier devoir d’un gouvernement – dont la responsabilité est de rechercher le bien commun des populations dont il a la charge – est d’adapter ces règles qu’il n’a pu éviter par des lois nationales qui corrigent leurs excès. Il peut également mettre en place des mesures correctives. Il semble bien, hélas, que le gouvernement actuel ne soit pas à la hauteur de ce défi. Deux exemples suffisent à le montrer.

     

    Les français s’expatrient

    les jeunes français s'expatrient.jpgA la mi-décembre, certains journaux ont fait état de la fuite des jeunes Français vers l’étranger. Ils seraient désormais 150 000 jeunes diplômés à vouloir aller chercher travail et fortune en Suisse, Angleterre, Allemagne, Canada, Australie, états-Unis, Asie du Sud-Est... Si l’on en croit l’Institut Montaigne, qui s’est penché sur la question, « les opportunités de carrière et de rémunération apparaissent comme leur motivation première ». Ce qui importe à ces jeunes expatriés, ce n’est pas la charge salariale brute supportée par l’employeur mais la rémunération nette qu’ils perçoivent et dont ils auront le libre usage. Dans le même temps, la France aurait accueilli 150 000 personnes en provenance de l’étranger. Ceux-là ne sont pas des personnes productives : ce sont « avant tout des parents qui mettent notamment en avant les services de garde et d’éducation des enfants, et… des retraités ». Notre système fiscalo-social conduit donc à la fuite des cotisants et à leur remplacement, nombre pour nombre, par des allocataires ! Il n’y a pas besoin d’être un grand stratège politique pour comprendre qu’une telle orientation n’est pas viable.

    Cet exemple montre une chose. L’équilibre économique et budgétaire d’un pays ne dépend pas uniquement du niveau des impôts, ni de l’importance des emprunts contractés, qu’ils soient publics ou privés, mais tient compte de toutes les conditions de la vie. Et la première règle en matière politique est la cohérence. Une cohérence qui ne semble pas la qualité première du gouvernement actuel. Au moment même où le ministre des Droits de la femme explique que les femmes ayant élevé deux enfants ou plus sont victimes d’une « discrimination » insupportable, le gouvernement leur rend plus difficile le recours à une auxiliaire familiale et propose une modification du régime des retraites qui pénalise les familles ayant élevé trois enfants ou plus. Il n’est question ici que de souligner que, sans politique cohérente, il n’est pas possible d’avoir une économie qui fonctionne convenablement pour le bien de toute la société.

    Dans un tel contexte, il ne reste donc plus au gouvernement qu’à recourir à la parole pour présenter, sans mentir, les résultats de sa politique. Le président avait promis une inversion de « la courbe du chômage » avant la fin de l’année… sans préciser de quelle courbe exacte il s’agissait. Nous le savons aujourd’hui, puisque le seul indicateur statistique qui s’est indiscutablement retourné est celui du nombre des plans sociaux déposés chaque année : en 2013, il a augmenté de plus de 15%, alors qu’il était en constante diminution depuis plus de cinq ans.

    *Analyse économique parue dans le numéro 125 de Politique magazine (janvier 2014).

  • Le plan de Manuel Valls peut-il réussir ? par François Reloujac*

    Le plan de redressement présenté par Manuel Valls a tout pour frapper les esprits et pour permettre aux médias d’y faire largement écho. Cinquante milliards d’euros d’un côté, 650 000 contribuables exonérés de l’autre ; tous les ingrédients d’une bonne communication sont réunis.

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     Tous veulent y croire...

     

    Le plan de Manuel Valls peut-il remettre l’économie française sur les rails ? Notons, pour commencer, qu’il repose sur une analyse économique approximative, qu’il suppose une maîtrise de l’environnement perdue depuis longtemps et qu’il consacre une faute politique majeure.

    Une fois de plus, le Gouvernement fait semblant de croire qu’il existe une liaison automatique et univoque entre la croissance du PIB – qui vient toujours après une période de stagnation comme, après la pluie, vient le beau temps – et la diminution du chômage. Mais, cela n’a jamais été aussi simple. D’abord parce que la croissance du PIB n’est que la constatation d’une augmentation de la production vendue. Cette dernière peut, certes, être une cause partielle de cette croissance dans la mesure où, lors d’un accident passager, elle permet de renouer avec la confiance du fait que le surcroît de production résultant des embauches nouvelles trouvera à être vendu ; du fait également que l’augmentation des effectifs employés ne sera pas ultérieurement source de difficultés nouvelles, dues à une trop grande viscosité du marché du travail ou à une concurrence extérieure avantagée par des lois sociales et fiscales plus légères. Ensuite, parce que toute croissance du PIB ne traduit pas forcément une amélioration réelle du système économique, tant cet agrégat – comme disent les économistes – mélange les choux et les carottes et que son augmentation nominale peut résulter de multiples causes. Dont l’accroissement du nombre des fonctionnaires ou, ce qui n’est pas à l’ordre du jour, de la hausse de leur rémunération. Dans un système économique mondialisé, n’en déplaise au président de la République, lorsque l’économie « repart », cela ne signifie pas qu’elle reprend le chemin de l’expansion partout, dans tous les secteurs, dans tous les pays et dans les mêmes conditions. L’exemple japonais est là pour le rappeler.

    Au-delà de cet aspect, l’analyse économique actuelle fait la part trop belle à l’arithmétique et pas assez à la psycho-sociologie des populations. Une augmentation du taux de l’impôt n’a jamais conduit à une augmentation proportionnelle des rentrées fiscales. Un taux d’impôt plus élevé peut donner effectivement lieu à un accroissement des recettes mais peut aussi engendrer des effets pervers s’il décourage les forces productives – en particulier les fameuses « classes moyennes » qui sont, en fait, les premières sources de richesse du pays – ou s’il conduit à une délocalisation de la production vers des « paradis » fiscaux ou règlementaires. Mais cela n’est pas tout.

     

    Une absence de maîtrise de l’environnement

     

    L’exemple récent du rachat de SFR par Numéricâble, ou celui de la négociation pour la vente d’Alstom à General Electric – à moins que ce ne soit à Siemens – , montre une fois de plus que la logique entrepreneuriale a, dans les analyses économiques actuelles sur lesquelles reposent les décisions politiques, laissé la place à une simple logique financière qui n’a que faire de l’état des pays dans lesquels elle prospère. Les conglomérats financiers d’aujourd’hui n’ont pas plus de respect des populations – réduites, selon le cas, au rang de simples consommateurs ou de vils facteurs de production – que les grands feudataires d’hier. Pour ceux qui en douteraient encore, il suffit de se remémorer l’exemple de la sidérurgie française dont le Gouvernement a voulu faire un champion européen et qui a simplement fini dans l’escarcelle d’un financier indien. Dans ces conditions, toute décision économique nationale est regardée par les décideurs financiers internationaux à la seule lueur de leurs intérêts propres. La puissance de ces derniers est telle qu’ils peuvent faire échouer les meilleures options en faveur du bien commun ou, à l’inverse, faire triompher les pires solutions à l’encontre de tel ou tel groupe social. Il ne faut donc pas s’étonner si, en France, « les effectifs du secteur industriel se sont effondrés, passant de 5,1 millions en 1980 à moins de 2,9 millions aujourd’hui » (C. Schubert, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 27 avril 2014 - cité in Courrier International, n° 1227 du 7 au 14 mai 2014.).

     

    Une erreur politique majeure

     

    De plus, depuis que le financement de l’état ne dépend plus uniquement de la richesse réelle de la population du pays – que ce soit par l’impôt ou par l’emprunt placé auprès des nationaux – mais résulte des dispositions des marchés financiers internationaux et depuis qu’il est tributaire d’une monnaie dont le Gouvernement n’a plus la maîtrise, le montant total de la dette, le poids des intérêts et la capacité de remboursement sont plus qu’influencés par l’appréciation des agences de notation, les règlements de l’administration bruxelloise et les objectifs de la banque de Francfort. Aucune de ces instances n’a pour objectif la réussite du plan du Premier ministre français. Il en résulte que le taux d’intérêt que supporte la dette de l’état (2,2 % en termes nominaux, mais 1,7 % en termes réels) est supérieur au taux de croissance de l’économie du pays. C’est-à-dire que, plus l’état emprunte, plus il appauvrit les Français. Or, hélas, le taux de ces emprunts est susceptible d’augmenter plus rapidement que le niveau de la production nationale.

    Les Français savent mieux que quiconque que l’on ne peut faire de la bonne finance que si l’on fait d’abord de la bonne politique. Autrement dit, le redressement économique de notre pays suppose avant tout que la population ait foi en l’avenir, qu’elle soit prête à accepter les sacrifices qu’on lui demande car elle est solidairement tendue vers un projet commun qui assure son unité. Au lieu de cela, alors que la situation économique est difficile et nécessiterait une unité étroite entre tous, le gouvernement de monsieur Hollande s’ingénie à diviser la société. Ce sont d’abord les lois qui mettent à mal la famille et qui, sous prétexte de lutte contre les discriminations, jettent l’opprobre sur ce qui est le fondement même de la société française ; ce sont ensuite les mesures administrativo-politiques qui divisent jusqu’aux partisans de la majorité et, surtout, jusqu’à leurs représentants ; c’est, enfin, la cacophonie permanente qui règne au sein du Gouvernement où chaque ministre veut faire entendre sa différence…

    Dans ces conditions, on ne peut que souhaiter bon courage à Manuel Valls… et beaucoup de patience aux Français qui ne sont pas près de retrouver l’optimisme nécessaire à l’accomplissement de toute œuvre un peu efficace à défaut d’être grande.

     

    *Analyse économique parue dans le numéro 130 (juin 2014) de Politique magazine

  • Question du Figaro à Frédéric Rouvillois : Et si la France avait besoin d'un roi ?

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    Pour la seconde fois en quelques jours, Le Figaro interroge Frédéric Rouvillois : ce fut d'abord pour recueillir son analyse du projet de régionalisation de François Hollande; cette fois-ci, à l'occasion de la proclamation du nouveau roi d'Espagne, la question qui lui est posée ne résulte pas vraiment de l'actualité espagnole mais bien plutôt d'une actualité bien française : "Et si la France avait besoin d'un roi ?". C'est bien, en effet, la crise de nos Institutionsa, aujourd'hui si prégnante,  qui conduit à cette étrange interrogation - étrange en apparence seulement, car malgré l'invraisemblance de l'hypothèse monarchique dans la France d'aujourd'hui, le vide sidéral de l'Etat, de la politique intérieure française, de fait de toute politique, amène presque naturellement à cette remise en cause du Système qui est - malheureusement - le nôtre. 

    Nous publions donc cet entretien qui, en effet, ne traite pas du tout de la monarchie en Espagne mais bien de la persistance du sentiment monarchique dans notre propre pays. Persistance - pour qui suit régulièrement l'actualité politique - qui est constamment évoquée, allusivement ou clairement analysée, commentée, par tous les médias, tous les analystes, tous les politiques de tous bords.

    Telle est, si nous savons être à la hauteur de ces circonstances, notre actualité : non pas seulement celle de ce blog, mais celle de toute la famille de pensée royaliste, celle de cette aventure inaugurée par l'Action française à l'aube même du XXème siècle, en l'année 1900, consistant à vouloir un Roi pour la France de ce temps alors troublé par la perspective de la grande guerre qui s'annonçait, comme nous persistons à vouloir le roi pour le nôtre, pour notre temps, pas moins dangereux que le précédent. 

    Et la monarchie espagnole, donc ? Nous avons dit ad nauseam, que les modèles étrangers ne sont pas transposables en France, que chaque pays a d'ailleurs le sien, spécifique, que nous avons le nôtre - historique - et qu'il serait, d'ailleurs, à reconstruire en fonction des circonstances et des nécessités. Nous savons bien, par ailleurs, que les monarchies régnantes, au moins en Europe, n'ont pas protégé leurs sociétés des vices de la modernité; nous n'ignorons pas leurs défauts. Mais pour qui a assisté, en direct, à l'avènement de Philippe VI, de l'autre côté de nos communes Pyrénées, il est clair que la dignité, la simplicité, l'approbation largement majoritaire, qui ont présidé à la transmission de la fonction de Chef de l'Etat du roi Juan-Carlos à son fils Philippe, auront au moins épargné à l'Espagne ce poison mortel des ambitions, des luttes, des "blocs de haine" - qui font, chez nous, l'essentiel de la vie politique et nationale française- pour la conquête, devenue d'ailleurs dérisoire, de la Présidence de la République. Et si la France avait besoin d'un roi ? La réponse est oui.

     

    FIGAROVOX/ANALYSE - Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà ? Chez les Espagnols la monarchie semble rester populaire : existe-t-il en France une nostalgie monarchiste ? Eléments de réponse avec Frédéric Rouvillois.

    Le couronnement du nouveau roi d'Espagne Felipe semble exercer une certaine fascination en France, où la visite de la reine d'Angleterre il y a deux semaines a connu également un grand succès. Existe-t-il une nostalgie monarchiste en France?

    Effectivement, il existe une nostalgie consubstantielle à la dimension sentimentale que possède la monarchie. Les rois et les reines exercent un pouvoir de fascination, ils font rêver: les enfants ne se déguisent pas en président et première dame, mais en princes et en princesses!

    Mais au-delà d'une nostalgie teintée d'onirisme, il existe un attachement plus profond, qui tient à la nature

    L'instinct monarchique du peuple n'est donc pas simplement une nostalgie mais l'intuition fondamentale de la nécessité de bornes.

    même de la monarchie, pouvoir fondamentalement incarné. Les monarques sont à la fois éloignés et tout proches. La dimension familiale de la monarchie permet aux sujets de s'identifier profondément à leurs dirigeants, dont ils se perçoivent comme des parents éloignés. On appelait ainsi la famille royale la «famille de France». On a pu le constater notamment l'été dernier avec la naissance du «royal baby» qui a suscité des réactions de familiarité et d'affection au Royaume-Uni, mais aussi en France. Le régime monarchique est composé de deux principes contraires: un éloignement fantastique, qui inscrit le monarque dans une continuité historique, et une familiarité qui permet l'incarnation du pouvoir dans une famille.

    Cette familiarité et cette continuité sont garants de certitudes et de repères solides qui manquent dans un régime républicain où personne n'est capable de savoir qui gouvernera dans 10 ans! La République est un régime abstrait ou personne ne gouverne puisque tout le monde gouverne.

    L'instinct monarchique du peuple n'est donc pas simplement une nostalgie mais l'intuition fondamentale de la nécessité de bornes.

    Péguy disait déjà «La République, notre royaume de France»: n'existe-t-il pas une forme de monarchie républicaine, notamment incarnée dans la Vème République voulue par le général de Gaulle en 1958?

    La Vème République constitue incontestablement un ersatz de monarchie, le général de Gaulle employait lui-même la formule de «monarchie républicaine». Il attribuait à l'absence de monarque, de chef, l'abdication de la Troisième République face à l'Allemagne ainsi que l'instabilité permanente de l'IVème. Pendant la Troisième République on a eu constamment la recherche d'un père, d'un chef: de grandes figures naissent: Gambetta, Ferry, Boulanger, Clémenceau.. mais ils finissent tous par être avalés, recouverts par le système.

    Si la Vème République a pu fonctionner de manière durable et efficace, c'est parce que c'est une combinaison de République et de monarchie. C'est ce qui lui a permis sa grande stabilité et sa légitimité.

    La Vème République constitue incontestablement un ersatz de monarchie, le général de Gaulle employait lui-même la formule de « monarchie républicaine ».

    Faut-il voir dans l'impopularité grandissante de François Hollande le désir profond des Français d'avoir un monarque plutôt qu'un «président normal»?

    En effet, François Hollande n'est pas un monarque, il n'habite pas la fonction présidentielle telle que définie par de Gaulle qui consistait à décider des grands axes de la politique du pays.

    Faire l'aller-retour en voiture à Tulle pour aller voter aux élections européennes, avec tout un staff derrière qui trimballe la valise nucléaire, c'est ridicule et contraire à la fonction monarchique propre au président de la Vème République. Peut-être est-ce un mal corrézien: il se fait ainsi l'héritier de Chirac II (2002-2007) qui était alors un roi fainéant digne de l'époque mérovingienne.

    Quand le monarque ne fait plus son boulot de monarque, cela donne une raison de plus aux Français d'être nostalgiques, cette fois de la monarchie tronquée

  • Institutions : A la recherche du politique perdu, par Frédéric Rouvillois

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    Sans rien connaître à la médecine, chacun sait que l'homme de l'art qui se trouve devant un grand blessé a le choix entre deux options : les cautères, pommades et onguents qui calmeront un peu sa douleur et lui permettront de mourir plus doucement ; ou l'opération lourde, incertaine, risquée, mais qui peut lui sauver la vie.

    Il en va de même dans l'ordre politique. En ce qui concerne la France, on pourrait certes énumérer les nombreuses réformes « faisables », susceptibles d'améliorer le système à la marge - et de lui procurer l'apparence d'une rémission : l'amélioration de la composition du Conseil constitutionnel, la suppression du cumul des mandats, l'introduction de la proportionnelle ou l'abolition de l'article 89-3 qui permet au Congrès de réviser la constitution à tout bout de champ. Autant de réformes techniquement réalisables, sans doute bienvenues - mais strictement capillaires. Dérisoires, au regard de la crise du politique et des menaces qui pèsent sur l'existence même de la France.

    L'état : une dispendieuse fiction

    Depuis les débuts de son histoire, celle-ci est à la fois un État et une société, qui ne se confondent pas mais marchent côte à côte, l'état ayant contribué à façonner la société, à la faire vivre et durer, cette dernière, de son côté, ayant toujours participé, selon des modalités variables, au fonctionnement de l'État - au point que son consentement constitue l'un des critères de sa légitimité. Or, tout cela part à vau-l'eau.

    L'État renonce, morceau par morceau, à sa propre souveraineté, acceptant de se fondre dans un ensemble fédéral au sein duquel sa nature étatique ne sera plus que virtuelle. Sur un autre plan, il laisse se disloquer les structures mises en place avec la Ve république - ces institutions qui lui avaient permis de tenir son rang pendant plus d'un demi-siècle, et d'échapper à un déclin qui, au vu des républiques précédentes, semblait pourtant fatal. Quant à la société, elle ne sait plus où elle en est ni où elle va - emportée par les turbulences de la mondialisation, brisée par l'horreur économique, secouée jusqu'aux tréfonds par des réformes sociétales qui, au nom du Progrès, achèvent de saper ses fondements et de défaire son identité.

    Une société qui ne sait plus ce qu'elle veut - mais qui a le sentiment de n'avoir plus son mot à dire sur les affaires qui la concernent car ceux qui décident sont ailleurs, et que l'état, qui la protégeait depuis des siècles, qui se battait pour elle et tentait d'assurer le bien commun, n'est plus qu'une dispendieuse fiction. Un « machin » qui ne sert plus à grand-chose, sinon à accélérer l'implosion générale, tout en coûtant de plus en plus cher.

    Un monarque incarnant la continuité

    Si on laisse de côté - pour l'instant - la question du prétendant et de la réalisation concrète, le fait est que l'idée se défend bien. Confier à un roi, héréditaire et donc indépendant des partis, le rôle de garantir l'essentiel, de défendre ce qui s'inscrit dans la durée et qu'on ne saurait donc laisser au hasard de majorités de rencontre, semble relever du simple bon sens. L'histoire, tout comme les expériences contemporaines, confirment que le monarque a intérêt à maintenir cet essentiel, et qu'il a la capacité d'y œuvrer, n'étant borné ni par la durée de son mandat, ni par ses promesses aux électeurs. C'est ainsi notamment qu'il peut envisager des réformes en profondeur - lesquelles, par définition, ne sauraient être que progressives et s'étaler sur de longues années, à l'inverse de la régionalisation-minute décidée sur un coin de table par le président Hollande et une poignée de conseillers.

    Il va de soi qu'un tel monarque ne serait pas omnipotent. S'occupant de l'essentiel, il laisserait le soin de la politique quotidienne à un premier ministre et à un gouvernement représentant, avec le parlement qui les a investis, la part démocratique du système. Le monarque incarne la durée, la continuité, l'union des différentes composantes de la nation et l'identité de celle-ci. À ce titre, il répond à ce besoin de repères que l'on ressent avec une particulière netteté en ces temps de mutation et d'incertitude. Car le monarque n'est pas seulement le chef de l'État, il est aussi celui de la Maison France, de la grande famille que constitue la nation, de même qu'il est le chef de sa famille à lui. C'est à travers sa personne, et sa famille, que, par en haut, l'État et la société se trouvent reliés - un lien qui se reproduit en bas, à travers les élections, mais sans bénéficier de cette pérennité. Sans bénéficier non plus de la personnalisation propre à l'État monarchique et qui, au fond, change tout : car l'État n'est pas symbolisé par une abstraction mais incarné par une personne de chair et d'os, que l'on sait par cœur, qu'on a vu grandir et dont on connaît les parents et les grands-parents. La forme royale offre ainsi une familiarité qui permet tout à la fois de rassurer et d'impliquer les citoyens - à rebours de l'indifférence que suscitent d'ordinaire les symboles froids et abstraits.

    Dans ce cadre, la démocratie acquiert elle aussi une signification particulière et peut se voir attribuer une densité accrue. Dès lors qu'il existe un référent stable et intangible, on peut en effet prendre le risque de la démocratie, et notamment, des changements fréquents qu'elle entraîne. Mieux, on peut, en revitalisant des procédures aujourd'hui neutralisées par la classe politique - référendum, pétition, initiative législative, mandat impératif... - réamorcer l'intérêt de la société pour son état, pour elle-même et pour son propre devenir. On peut faire en sorte que revive en elle le désir d'être souveraine et libre. En combinant monarchie et démocratie, on peut recoudre, et tenter de retrouver le politique perdu.

     

    Voir Politique magazine

     

  • Tribune libre : L'islam possède toutes les caractéristiques du Totalitarisme !, par Jean-Baptiste Vançon

    (Parmi nos lecteurs, vous êtes nombreux, de par votre expérience, vos compétences, vos activités professionnelles etc... à "avoir des choses à dire"; déjà, des lecteurs nous ont envoyé leurs points de vue sur l'écologie, l'Islam... Vous aussi, si vous avez l'inspiration et si vous en sentez le besoin, faites comme ces lecteurs - comme J.B. Vançon aujourd'hui, qui, dans son texte, prend le mot "républicain" dans son sens "non idéologique" - et envoyez-nous vos réflexions : si elles entrent dans le cadre de ce que se propose notre quotidien, nous les publierons volontiers, toujours sous forme de Tribune libre : il est sain qu'une petite partie de notre quotidien soit ainsi, en quelque sorte, "faite" par ses propres lecteurs : c'est un signe de vitalité évident...)  

     

    "La Charia est au droit ce que la barbarie est à la civilisation". Cet article commence par donner la définition du totalitarisme qui fut le moteur du Communisme, du Fascisme et du National-socialisme et montre que la loi de l'Islam, la Charia, contient toutes les caractéristiques du Totalitarisme.

    Ainsi, on est en droit de parler de Fascisme vert et de le combattre au nom des valeurs construites depuis 2000 ans en Occident. 

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     L'emblème des "Frères musulmans", et leur fondateur, Hassan El Banna

    Un terme revendiqué par Mussolini en 1925

    Le terme de "Totalitaire" apparaît en Italie dès 1923-1924 sous la plume du journaliste démocrate Amendola et du philosophe catholique Don Sturzo. Quant à lui, le terme de "Totalitarisme" est revendiqué publiquement par Mussolini dans un discours de 1925.

    Comment les historiens définissent-ils ce terme?

    Le principal historien italien de cette question est Emilio Gentile qui en donne une définition complète :

    "Le phénomène Totalitaire peut être défini comme une forme nouvelle, inédite d'expérience de domination politique mise en oeuvre par un mouvement révolutionnaire, qui professe une conception intégriste de la politique, qui lutte pour conquérir le monopole du pouvoir et qui, après l'avoir conquis par des voies légales ou illégales, dirige ou transforme le régime préexistant et construit un état nouveau, fondé sur le régime du parti unique et sur un système policier et terroriste comme instrument de la révolution permanente contre les ennemis intérieur"

    Dans son ouvrage "Communisme et totalitarisme", Stéphane Courtois écrit: " L'objectif principal du mouvement totalitaire est la conquête et la transformation de la société, à savoir la subordination, l'intégration et l'homogénéisation des gouvernés sur la base du principe du primat de la politique sur tout autre aspect de l'existence humaine."

    Il s'agit donc de modeler l'individu et les masses afin de créer un nouveau type d'humain voué uniquement à la réalisation des projets de l'organisation totalitaire.

    Le totalitarisme c'est donc...
    • Une domination politique... dans le cas de l'Islam, c'est une domination religieuse sur tous les musulmans et les non-musulmans
    • Un monopole du pouvoir... L'Islam ne reconnait aucune des autres religions
    • Un parti unique... L'organisation politique est aux mains des mollahs
    • Un système policier au service exclusif du pouvoir... En Iran, la police religieuse veille à l'application stricte des "lois de Dieu"
    • Une révolution permanente...La vie du musulman est exclusivement tournée vers la Charia qu'il doit faire appliquer dans son entourage. Aucune place n'est laissée aux droits individuels
    • La volonté de transformer tous les hommes et femmes... La société musulmane a pour objectif de convertir tous les humains
    • Une place de l'Homme uniquement tournée vers l'objectif de la société... il n'y a aucune place en dehors de la Charia et de l'Islam

     

    L'islam possède toutes les caractéristiques du Totalitarisme !
     
    La Charia n’est pas le chemin de la félicité comme elle prétend l’être...

    Depuis le neuvième siècle, la charia cherche à instaurer un ordre social, humain politique sur la base des critères subjectifs, inégalitaires et partiaux de caractère ethnique, sexuel et religieux. Une loi où seul l’interdit devient la norme et le permis devient l’exception.

    Ce code de bonne conduite en société que peut être la charia a des effets annihilateurs et négateurs des libertés individuelles qui doivent se fondre dans le collectif et jamais s’exprimer en dehors. On dit même que la liberté n’existe pas si elle n’est pas l’oeuvre du collectif.

    Contre les réfractaires et les "mauvais musulmans", la terreur comme mode de gouvernement est impitoyable : justice expéditive, lapidation, châtiment corporel, meurtre, autodafés, appels au meurtre au nom du sacré, flagellations, bannissement, excommunication, le délit du blasphème, l’apostasie, l’esclavagisme, les rapts, les razzias, l’inquisition, la pédophilie dans le sens des mariages pré pubères, le viol conjugal, l’homophobie, le racisme et l’antisémitisme érigé en mode de gouvernement voire en religion, les actes de brigandage, la répudiation etc.

    En aucun cas la charia ne peut s'inscrire dans un cadre républicain juste, ouvert et tolérant respectueux des droits individuels. Elle est antirépublicaine et anti citoyenne, elle vise à avilir, à instrumentaliser le sacré à des fins d’exacerbation et d’institutionnalisation de la violence morale, inhumaine et de traitement dégradant et humiliant infligé aux femmes et aux minorités.

    En conclusion, la loi prétendument divine de la Charia qui place les hommes sous la protection tutélaire de Dieu, est le chemin énoncé par le Coran qui mène à Dieu. Elle comporte toutes les caractéristiques du Totalitarisme !

    Tant que l'Islam n'abandonnera pas ces lois vieilles de 1.400 ans, la Charia, Il restera un totalitarisme à éradiquer. Hélas, ce changement ne sera possible que par l'abandon des principes du Coran ce qui est inconcevable pour un "Bon musulman" (Car c'est nier le principe de la supériorité de la religion du Prophète)

     

    Poste de veille

     

     

    Sources : Poste de veille
  • Que rien ne change, pour que tout change...-

              Qui ne se souvient de la réflexion du Guépard, face aux bouleversements auxquels il assiste: "il faut que tout change, pour que rien ne change".

              Mais nous, parce que nous ne sommes pas des idéologues, nous pourrions peut-être, au contraire, proposer la formulation inverse : "que rien ne change, pour que tout change"...

              En effet, puisque nous ne sommes pas des idéologues, nous n'avons pas et ne pouvons pas avoir de programme tout préparé, tout rédigé, jusque dans ses moindres détails. Et ce qui nous importe c'est la faisabilité de notre projet royal pour la France.

              Or, aujourd'hui, en France, les Institutions apportées par De Gaulle sont bien établies, et fonctionnent. Partons donc du réel, de ce qui est, et ajoutons simplement quelque chose -qui lui manque...- à cette Constitution qui existe et qui est, malgré tout, acceptée par la plupart de nos concitoyens: l'élément de stabilité. Ainsi nous pourrions améliorer ce qui existe et en corriger le principal défaut: l'absence de Représentation de la Nation dans sa durée, dans son être profond et dans ses intérêts permanents et fondamentaux, qui transcendent -et de très loin- la seule Représentation -fort légitime au demeurant- de l'opinion dans ses évolutions et ses fluctuations.

               Ce serait associer, comme dans les autres monarchies européennes, la stabilité et le mouvement; concilier, en les réconciliant, ce qui s'enracine dans le très long terme et ce qui relève de l'immédiat; retrouver, en somme, la notion et la pratique de la durée (du "temps long..."), et l'ajouter, pour l'enrichir, à la pratique actuelle de la conduite des affaires.

               Pourquoi ne pas imaginer donc de perpétuer, en l'état, l'actuelle façon de faire: par des élections législatives, tous les cinq ans, l'opinion choisit de proroger ou de changer un gouvernement qui "détermine et conduit la politique de la Nation" (que rien ne change...). Mais, et c'est là ce qui serait novateur (...pour que tout change...), pourquoi ne pas imaginer de confier le poste suprême de Chef de l'État au Chef de la Maison de France, c'est à dire au Roi ? Ainsi libéré de la guerre civile permanente et stérile des partis, la tête de l'État pourrait - comme en Espagne ou dans les pays nordiques et scandinaves- laisser le gouvernement gouverner, mais en offrant à ce gouvernement et à la Nation toute entière un cadre de sérénité et de continuité, dont à l'évidence tous les pays qui connaissent ce système profitent largement: ils sont, dans la plupart des domaines, régulièrement cités en modèles....

                L'actuel système est bancal: il ne représente que l'opinion (ce qui n'est déjà pas si mal...), mais il vaut mieux être bipède qu'unijambiste: ajoutons lui donc ce qui lui manque: un espace a-démocratiqueà la tête de l'Etat, assurant la Représentation de l'Héritage, de cette "communauté de destin" que l'on appelle la Nation afin que, sans qu'il soit besoin d'aucune révolution, les choses changent vraiment...

                Certes, nous n'avons pas une conception magiquede la royauté. On a vu des sorciers danser autour de leur totem, en prononçant des paroles censées obtenir tel ou tel résultat. Cette conception-là de la royauté, évidemment, nous ne l'avons pas. Et nous savons bien que ce n'est pas parce qu'un Roi serait au sommet de l'Etat que, comme par enchantement, tous les maux disparaîtraient. Il faudrait, il faudra, pour reconstruire la société, une alliance, une synergie entre plusieurs forces, au premier rang desquelles les forces spirituelles, dont l'Église Catholique -comme aux premiers temps...- serait de toute évidence la cheville ouvrière. Il faudrait, il faudra aussi, un sursaut des élites, du moins de ce qu'il en reste. Et des familles, et de l'enseignement... Nous l'imaginons bien.

                 D'ailleurs, historiquement, comment les choses se sont-elles passées à partir de Clovis ? Il y a eu alliance entre le pouvoir royal et l'Eglise; mais aussi les rois ont groupé autour d'eux des intellectuels, des savants etc... (comme on l'a vu dès les origines, par exemple, avec la renaissance carolingienne...). Et c'est grâce à ces synergies de tous ordres qu'une société a fini par émerger. Le rôle historique de la royauté n'a pas été de tout faire, à elle toute seule, et dans tous les domaines. Il était, en restant dans son ordre, d'assurer le politique. Mais pour créer ce qui est devenu la France, elle a été aidée, secondée, appuyée par d'autres forces (spirituelles, morales, intellectuelles...) sans lesquelles elle n'aurait été qu'une forme, une technique de gouvernement.

                 Il ne pourra qu'en être de même, si tout recommence: confier le poste de Chef de l'Etat au Chef de la Maison de France ne pourra être que la première étape, après laquelle le reste suivra... Ce sera au Prince et à l'Institution de prouver leur intérêt et leur bienfaisance; le Prince chrétien sera la condition nécéssaire, mais bien sûr pas suffisante, du travail d'édification d'une société où règnera l'ordre légitime et profonddont parlait Boutang....

  • Pourquoi il nous faut un Roi Libérateur....

              En 1975, lorsque Jacques Chirac a imposé le regroupement familial et a ouvert toutes grandes les vannes de l'immigration, deux logiques se sont rencontrées, toutes deux également mortifères pour la France. La première de ces logiques est purement marchande, bassement matérialiste, sordide pour tout dire: l'Etat républicain a accédé à la demande de certains patrons et de certains secteurs économiques, qui préféraient sous payer une main d'oeuvre bon marché plutôt que d'assainir notre économie; ce dont la France avait besoin en 1975 -et dont elle a encore plus besoin aujourd'hui- ce n'était certainement pas d'une immigration massive; c'était de moderniser l'appareil de production; c'était d'investir massivement dans la Recherche (pourvoyeuse d'emplois et vraiment créatrice de richesse); il fallait s'engager alors (la conjoncture étant encore favorable)  dans une politique à long terme visant à mieux rémunérer le travail, qui ne paye pas assez en France (dans plusieurs domaines, nos voisins allemands ont des salaires supérieurs, le différentiel pouvant aller jusqu'à 30%!); il fallait aussi s'engager dans une autre politique ,à long terme également, de justice et d'efficacité en ce qui concerne le travail féminin: il est injuste, scandaleux et -de toutes façons- anti économique de laisser perdurer une telle inégalité de traitements entre les salaires des femmes et ceux des hommes: la différence peut atteindre là aussi les 30% (et aller jusqu'à 38% pour certaines retraites!).

              Jacques Chirac en a décidé autrement: plutôt que de s'attaquer aux vrais problèmes de notre économie, il a fait entrer en France une masse d'immigrés qui a tiré la machine vers le bas, qui l'a sclérosé, découragé et empêché de se moderniser et de se préparer à la compétition qui nous déclasse inexorablement aujourd'hui...Mais les conséquences funestes de l'immigration de masse, décidée en 1975, ne sont pas seulement, et pas surtout, économiques; elles sont même beaucoup plus graves, voire mortelles, dans le domaine de l'identité nationale et de la Permanence de la Nation: et c'est là que cette première logique anti nationale rencontre et épouse une deuxième logique, qui l'a précédée, celle de la vision mondialiste et purement idéologique, purement abstraite héritée de la révolution française; une révolution qui s'est construite en rupture radicale et brutale avec notre Histoire, contre elle, contre notre Héritage et nos Traditions...Chacune  de ces deux logiques, maintenant, s'additionnent et se renforcent l'une l'autre, combinant leurs effets négatifs et mortifères, concourant irrémédiablement à la perte de la France, si on les laisse aller -mécaniquement en quelque sorte- jusq'au bout de leurs postulats.

              Que faire, donc? En qui et en quoi pouvons nous espérer? on voit bien que règne l'esprit de démission et de laisser faire dans une grande partie des élites; on voit bien que le découragement de l'opinion n'a d'égal que son sentiment d'impuissance, alimenté par l'absence totale de perspectives: n'y a -t-il pas près d'une trentaine d'années que Jacques Chaban Delmas parlait déjà d'une "Société bloquée"? On est bien loin de l'optimisme général, du bouillonnement intellectuel et de l'effervescence des esprits qui prévalaient sous Louis XV et Louis XVI, et qui témoignaient de la force de la France alors: elle ne doutait pas, elle n'avait pas peur de l'avenir; jusqu'où la funeste Révolution nous a-t-elle fait descendre! Et peut on imaginer un seul instant pouvoir attendre le salut du système actuel qui, précisément, produit et amplifie de jour en jour la crise générale que nous connaissons? A-t-on déjà vu une maladie être son propre remède? Le cancer ou le sida guérir, en tant que tels, du cancer ou du sida?

              Le salut ne viendra pas non plus de la classe politique, même si ,à l'évidence, certains membres de cette classe politique sont animés de bonnes intentions: ce ne sont pas les hommes qui sont mauvais, c'est le système; il a toujours étouffé, et il continuera de le faire, tous ceux qui voudraient redresser la France. Il faut inlassablement remonter aux sources, expliquer à nos compatriotes l'origine de nos maux: cette rupture brutale avec notre Histoire et nos Traditions que fut la Révolution, qui n'a pu réussir qu'en employant la Terreur, mettant la violence au service de l'abstraction. Alors s'impose tout naturellement le constat selon lequel notre Royauté traditionnelle est, aujourd'hui comme hier, "l'exigence naturelle des réalités de ce temps" (pour reprendre l'expression du Comte de Paris); et nos concitoyens, qui ouvrent les yeux mais ne savent pas en qui ni en quoi espérer écouteront de plus en plus notre appel au Roi Libérateur....

  • Que sont nos banlieues devenues ?...

              C'est un article du Figaro Magazine du I6 juin 2007; on ne sait pas trop ce qu'on peut dire après l'avoir lu: ahurissant ? terrifiant ? Laissons d'abord la parole à l'auteur du-dit article: sous le titre: "Seine Saint-Denis: Guerre des dealers dans une cité interdite" voici ses premières lignes: "Depuis longtemps déjà, ce qu'on appelle l'ordre républicain ne parvient plus à s'imposer au Clos Saint-Lazare. Trafic de drogue et exécutions sommaires constituent l'ordinaire de cette cité de Stains qui préoccupe les autorités mais dont les drames semblent se jouer à huis clos."  Ce qui "pose problème" -comme on dit dans le jargon...- vient après; l'auteur décrit une scène tout à fait ordinaire et habituelle, d'un jour tout à fait ordinaire et habituel, avec des gens qui agissent d'une façon tout à fait ordinaire et habituelle: "...Seul, le jeune homme fait face au tueur qui dissimule à peine son visage sous une capuche.....; le pied sur la tête de Sory, l'homme de Touré achève sa victime à bout portant devant la porte de son immeuble. Sa mère, depuis la fenêtre de son appartement, assiste impuissante à la scène. Entend claquer les quatre détonations. L'assassin regagne l'Audi volée stationnée sur le parking du MacDo."

              Vous avez bien lu: tout se passe en plein jour, devant tout le monde; on ne se précipite pas, on regagne lentement sa voiture; on ne cache pas son visage! C'est beau la France républicaine ! Il n'y a pas lieu d'épiloguer. Une telle situation est indigne d'un grand pays moderne. Un système qui tolère de telles choses se discrédite et se disqualifie. Surtout s'il est l'héritier de ceux qui ont fait la révolution (en faisant au passage 800.000 morts) en promettant qu'on allait voir ce qu'on allait voir: on voit! la sécurité des biens et des personnes est le premier devoir de tout Etat normal dans toute société normalement constituée; si l'état républicain laisse faire ce que relate "Le Figaro" c'est soit qu'il ne veut pas soit qu'il ne peut pas intervenir; nous sommes fondés à demander des comptes; qu'a-t-on fait de nos banlieues ? qu'a-t-on fait de la France ?

              La situation que décrit "Le Figaro" n'est pas ce que nous voulons. Nous voulons que l'on débarrasse la France de ces voyous, de ces assassins, de ces Mafieux; il est impossible que la police ne les connaisse pas; qu'on les arrête, qu'on les déchoie d'une nationalité "de plastique" qu'on leur a follement octroyée et dont ils ne sont pas dignes; et qu'on les bannisse pour toujours, avec création d'un fichier central ayant pour objet d'empêcher leur éventuel retour en France. C'est ce que nous appelons "la règle des trois tiers", seule façon raisonnable et crédible pour sortir la France de l'impasse mortelle dans laquelle l'a enfermée la république: nous ne voulons pas que, comme la gangrène, ce qui se passe dans les banlieues soit demain la norme généralisée partout.....    

              L'article du Figaro n'est pas terminé: un mois après ("la sentence de la rue s'abat plus vite que celle de la justice", note l'auteur) l'assasin est à son tour assassiné; vengeance somme toute "normale"? si l'on veut, sauf que c'est avec "un Famas ou une Kalachnikov. En tout cas une arme de guerre". On voit d'ailleurs en bas de page, pour illustrer l'article, une petite photo ainsi légendée: "Des jeunes de Stains exhibent sur internet des Mat 49, armes de guerre. La police a ouvert une enquête."  On croit toujours rêver, et on se demande toujours si on a bien lu, si on parle bien de la France. Mais oui, c'est bien la France, notre France, du moins ce que le système l'a laissé devenir!....Mais il reste encore deux surprises à découvrir; d'abord ceci: "En septembre 2006, un revendeur de 28 ans interpellé par les stups reconnaissait gagner 1700 euros par jour. Son "chef", qui dispose de plus d'un employé sous sa coupe, n'a que 20 ans."

              Suivent quelques chiffres montrant les profits énormes que les différentes Mafias réalisent: 18.000 euros par jour pour le trafic de drogue; 4600 euros par mois pour un simple guetteur! Quand cessera-t-on de mentir aux Français et de travestir la réalité? Bien sûr qu'il y a des gens honnêtes parmi tous les immigrés: ils sont probablement même la majorité; mais à côté d'eux, la folle insouciance de nos dirigeants a permis à d'authentiques voyous d'installer leurs trafics; à des Mafias ultra violentes de pousser des racines profondes; voilà -à côté de gens très honnêtes- les nouveaux venus qu'on nous a présenté comme "une chance pour la France"; que l'on a laissé s'installer chez nous sous couvert d'une soi disant "immigration-dont-l'économie-française-a-besoin"; et parce-que ces "jeunes", ces immigrés "font-le-travail-que-les-français-ne-veulent-plus-faire".

              Dernière surprise à découvrir dans et grâce à cet article: c'est en quelque sorte "la cerise sur le gâteau" ! il s'agit -et nous terminerons par là- du rôle que jouent les responsables locaux: l'auteur de l'article cite un passage qui pourrait être hilarant s'il ne posait un vrai problème de fond; jugez-en: des documents municipaux vantent en ces termes la réussite de la réhabilitation du grand ensemble de Stains où se passent ces joyeusetés: "La création d'une nouvelle domanialité par le redécoupage du quartier en plusieurs îlots et la résidentialisation des bâtiments d'habitation..." On voit bien par tout ce qui précède qu'on est là dans le mensonge caractérisé; de deux choses l'une: ou bien la mairie, et plus généralement les autres responsables (département, région...) ne savent pas ce qui se passe à Stains; dans ce cas tous ces messieurs doivent démissionner d'urgence pour cause d'incompétence caractérisée, et souscrire un abonnement d'un an -minimum- au "Figaro Magazine"; ou bien ils savent ce qui se passe à Stains; et dans ce cas.....                  

  • Le rapport Védrine par Pierre de Meuse

    AG DREUX 026.JPGLe 14 novembre, Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères, a déposé un rapport au secrétariat de la Présidence sur «  Les conséquences du retour de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, sur l’avenir de la relation transatlantique et les perspectives de l’Europe de la défense ».

     

    Nous connaissons Hubert Védrine comme un fin professionnel  de la politique étrangère de la France, puisqu’il a occupé le bureau de Calonne de 1997 à 2002 prenant souvent des positions empreintes de bon sens, conformes aux besoins de la France en ce domaine. Le fait qu’il ait participé à des gouvernements socialistes ne change rien à l’affaire car la politique étrangère n’est pas une affaire de parti. Pourtant nous n’attendions pas de miracles lorsque le Président Hollande lui a demandé de traiter cette question.  Il eût été étonnant que l’ancien ministre ose jeter un pavé dans la mare, et du reste on ne lui aurait pas demandé de faire un rapport s’il ne s’était pas engagé à rendre un document conforme à la pratique des ministères Fabius et Juppé,  d’ailleurs fort peu différents l’un de l’autre. L’ancien ministre rappelle que c’est la France qui a œuvré pour la création de l’OTAN au début des années 50. Il rappelle aussi les raisons pour lesquelles le général de Gaulle, le 7 mars 1966, écrit au Président Johnson pour lui faire savoir qu’il n’entendait plus, ni participer aux commandements intégrés, ni mettre ses forces à la disposition de l’OTAN,  recouvrant ainsi sur son territoire l’entier exercice de sa souveraineté. Les motifs du général tenaient au refus des USA de placer l’OTAN sous commandement triparti, laissant le commandement aux seuls anglo-américains, et à l’opposition des mêmes à la force de dissuasion. De plus le gouvernement français craignait de se voir engagé sur un théâtre d’opérations où il n’aurait rien à faire. Est-il besoin de se souvenir qu’à cette époque, le danger soviétique n’était pas un vain mot ? Alors qu’après 1990 ce danger est écarté, comment expliquer le retour dans l’OTAN en décembre 1995 sous l’impulsion de Jacques Chirac ? Comment justifier une implication accrue aujourd’hui ?

    subordination-OTAN-UE-300x214.jpgC’est que, nous dit Védrine, la nature de l’OTAN a changé : aujourd’hui les USA sont tout prêts à partager le fardeau de la défense stratégique de l’Europe, alors que les autres Etats se refusent à y consacrer les efforts minimaux. Le retour de la France, selon lui, valorise le rôle de notre pays par le nombre des militaires français qui participent au commandement et leur efficacité. Pourtant l’ancien ministre constate que des décisions contraires à l’intérêt stratégique de la France ont été prises car le gouvernement français, y compris celui de M. Hollande a"accepté que l’OTAN décide de se doter d’une capacité de défense des territoires et des populations contre les missiles balistiques, sur la base d’une extension du programme de défense de théâtre (ALTBMD : Active Layered Theatre Ballistic Missile Defence)." Il doute que l’industrie européenne soit mise à contribution, suspecte avec raison que ce système, présenté artificieusement comme dirigé contre l’Iran, soit braqué au contraire contre la Russie. Il estime que ce système est dangereux pour notre sécurité et contraignant pour l’indépendance de l’Europe. Même si le rapport n’était légitimé que par ce paragraphe, il mériterait d’avoir été publié ! Mais alors, pourquoi l’accepter ? Parce que nous sommes seuls, parce que nous sommes faibles ! Et Védrine de nous engager à la vigilance. Une exhortation qui se résume à conseiller aux européens de ne pas oublier que les motivations des USA, état des deux océans, ne peuvent être les mêmes qu’un ensemble continental risquant toujours de se trouver marginalisé par rapport à l’Histoire. On ne saurait mieux dire. Ainsi « Vigilance signifie que nous devrons veiller à ce qu’elle reste une Alliance militaire, recentrée sur la défense collective, et le moins possible politico-militaire dans son action. » Il parle d’or, mais s’il craint avec raison l’idéologisation de l’Alliance, alors pourquoi se félicite t-il que l’OTAN ait répondu à un « appel à l’aide d’insurgés » en Libye, acte d’agression contraire au droit international, comme le soulignait Medvedev la semaine dernière, et justifié par une vision idéologique et biaisée des évènements ? Et en Syrie où l’OTAN vient d’accepter la coûteuse et inutile installation de missiles patriot à la frontière turque ? Il ne s’explique pas sur cette lourde contradiction. Peut-être considère t-il que l’exportation de la « démocratie » n’est pas une opération idéologique ? Ses cours de Sciences Po sont peut-être un peu loin. De même pour l'alliance inconditionnelle des USA avec Israël, étrangère aux intérêts de la France et même de l'Europe.

     

    En fait l’auteur du rapport se résigne à ce retour dans l’OTAN parce qu’il ne voit pas d’autre politique possible, même s’il est quelque peu sceptique. Les européens considèrent que l’OTAN suffit à la défense de l’Europe et ne voient aucune nécessité de l’assurer eux-mêmes. Or Védrine n’envisage pas d’évènements possibles nous contraignant à changer nos alliances et se contente de déclarations d’intentions qui n’ont aucune chance d’être suivies. Après tout, pourquoi s’en étonner ? Védrine est un grand commis, mais certainement pas un visionnaire. 

  • Découvrez le numéro 112 de Politique magazine (novembre), qui vient de paraître!

    A la Une - "Etat cherche argent désespérement..."

    ( Le Site de Politique magazine )

      S'abonner : 1 an (11n°), 65€ au lieu de 77€!

    Formule découverte : 3 numéros, seulement 15€!  

    POLITIQUE MAGAZINE NOV 2012.JPG 

      Au sommaire :

    1. Edito : "Cacophonie ou perversité"

    "Tous les jours en voient une : une nouvelle bévue. Et si ce n'est une bévue, c'est un couac.Mais l'orchestre peut-il mieux jouer? c'est la vraie question. Car, ce qui est grave, c'est la perversité fondamentale d'un système qui permet à un tel orchestre de livrer sa partition en dépit du bon sens pour le plus grand malheur de la France (...)"  

     

    2. Analyse politique : "Le fléau des partis" par Hilaire de Crémiers

    La crise politique et financière est terrible. Mais la situation politique et morale est infiniment pire.

    " Les institutions, les pouvoirs publics, l’ensemble des mécanismes politiques, tout a été dévoré par l’esprit de parti : à tous les niveaux de la vie publique et sociale,

    c’est un cancer proliférant. L’ambition politique se résume en un seul axiome : être le maître d’un parti qui donne accès à la mécanique du régime pour un jour en prendre possession. Toute l’astuce du prétendu futur homme d’État consiste à tenir un appareil politicien pour ensuite partir à l’assaut du pouvoir convoité. C’est vrai pour le sommet de l’État, hélas, et de plus en plus, au point de dénaturer la fonction du chef de l’État.

    C’est vrai, pareillement, à tous les autres niveaux. De telle sorte que les institutions de la France sont doublées par les appareils partisans jusqu’au niveau municipal où, heureusement, il y a des exceptions, là où les maires font leur devoir de maire sans tenir compte de l’esprit de parti (...) "

     

    3. UMP, la (re)conquête, c'est vraiment maintenant ? par Jean de La Faverie  

    Le prochain congrès de l’UMP qui se tient les 18 et 25 novembre, va désigner son nouveau chef.
    Les 260 000 adhérents à jour de cotisation devront choisir entre Jean-François Copé et François Fillon. Le nouveau chef de l’opposition sera-t-il pour autant le candidat naturel ?

    4. Benoît XVI et le cinquantenaire de Vatican II : une leçon de haute politique, par Christian Tarente

    Le cinquantenaire de Vatican II n’est pas passé inaperçu : réunion d’un synode sur la nouvelle évangélisation, ouverture de l’Année de la Foi, célébration du Catéchisme de l’Église catholique ont fait cortège à l’évènement…

    A la clé, une lumineuse leçon politique.

     

    5. Portrait : Robert Ménard, franc-tireur de la liberté d'expression, par Jean-Baptiste d'Albaret 

    De la Ligue communiste révolutionnaire au site Internet Boulevard Voltaire, le parcours intellectuel et professionnel de Robert Ménard, débarqué de RTL à la demande de la société des journalistes, et de I-Télé. 

    "Je me suis fait lyncher par des journalistes qui n’avaient pas lu ces livres, uniquement parce que les titres leur déplaisaient ; la liberté d’expression, oui, mais pour leur expression !"

    Lire le portrait complet! (inscription gratuite au site)  

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    6. L'ogre fiscal

    • Trente ans d’errements, par François Reloujac

    Au moment où le débat sur le niveau de l’effort qui sera demandé aux Français s’installe au Parlement,
    il est bon de s’intéresser aux fondements de la fiscalité nationale, pour examiner à quoi elle sert et la façon dont elle évolue.

    • Entretien avec Jean-David Chamberedon, porte-parole des Pigeons
    • Jean-Philippe Delsol : "L’impôt est inégalitaire et inefficace" 

    Avocat fiscaliste, auteur du livre A quoi servent les riches (JC Lattès, 16 euros), Jean-Philippe Delsol est un excellent connaisseur de la fiscalité française. Il pose les principes qui permettraient - ou permettront ! - de sortir de l’impasse actuelle.

    Lire l'entretien complet ! (inscription gratuite au site)

    • Révolutionner les mentalités, par Léonard Contis

    Sur-attractivité sociale et sous-attractivité économique ; sous-productivité des systèmes publics et sur-taxation des acteurs privés ; absence de vision pour le territoire économique et soumission au dogme euro-libéral.Telles sont les causes de la faillite des comptes publics français. La politique du pays doit être réordonnée autour des intérêts du citoyen.

     

    7. Monde - La Géorgie à la croisée des chemins, par Christian Wagner 

    Après la victoire aux législatives du Rêve georgien de Bidzina Ivanichvili sur le Mouvement national uni du président en exercice Mikhaïl Saakachvili,

    Tbilissi semble devoir s’acheminer vers une cohabitation pour le moins difficile. Deux tempéraments et deux visions antagonistes s’opposent de manière frontale.

    Lire l'article complet! (inscription gratuite au site)  

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    8. Défense - Vers une armée de femme? par Mathieu Epinay

     

    9. Marchés financiers - Une dette irrécupérable ? par Ludovic Greiling

    Malgré les actions des banques centrales, l’activité ralentit dans toutes les zones économiques.
    La dette ne produit plus les effets escomptés. Le paradigme de la croissance à crédit pourrait vivre ses dernières heures.

     

    10. Entreprise - L'Oréal, une machine à cash enviée, par L.G.

     

    11. La culture à l'Elysée : nostalgies, par Olivier d'Escombeau

    L’histoire de la Ve République offre quelques beaux exemples de couples «fusionnels» entre l’occupant de la rue de Valois et celui de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. Une époque révolue ?

     

    12. La vie Littéraire - Les sept chemins de l'âme, par Henry Bonnier

    De tous les poètes persans, sans doute ‘Attâr (1158-1221) a-t-il atteint le mieux à l’universel. Son oeuvre majeure, Le Cantique des oiseaux, est célébrée et admirée du Bosphore au Gange...

     

    13. Exposition - Hopper peintre du nouveau monde, par Raphaël de Gislain 

     

    14. Cinéma - le cinéma latino-américain crève l'écran, par R. de G.

    Chaque année, près de 30 000 personnes se pressent dans les salles obscures de Biarritz à l’occasion de son festival dédié à la culture latino-américaine. L’occasion de prendre le pouls d’un cinéma en plein essor. Panorama des films marquants qui sortiront cette année en France.

     

    15. Théâtre, par Madeleine Gautier, Bruno-Stéphane Chambon  

    * Tartuffe, mise en scène de Marion Nierry , au théâtre de Paris
     
    * Les derniers jours de Stefan Zweig, de Laurent Seksik, au théâtre Antoine
     
    * Macbeth, mise en scène de Philippe Penguy, au théâtre du Ranelagh 
     
    * Attention maîtres chanteurs ! Mise en scène de raphaëlle Farman, au théâtre La Bruyère

  • La ”majorité” aux minoritaires : Réflexions sur les représentations de l'opinion publique nationale et, de la base au so

            La "majorité" et, bien sûr, les pouvoirs immenses qui vont avec...

            Les "jeux" internes du Pays légal ne nous intéressent pas, en tant que tels, et ne nous concernent pas. Nous sommes royalistes, c'est-à-dire partisans d'un Régime qui fédère et unit les citoyens. Entre autres, en préservant, à la tête de l'Etat, un espace a-démocratique qui assure la permanence de la Nation et lui donne le temps long, réservant le libre choix des légitimes fluctuations de l'opinion publique au poste de Premier ministre et aux autres échelons de la vie publique : élections communales, cantonales, législatives, régionales etc...

            Alors que nous voulons "nationaliser l'Etat par le Roi" (la formule est de Léon Daudet) notre actuelle République idéologique repose, au contraire, sur la division et l'affrontement perpétuels et "systématique" des citoyens, livrant à cette confrontation permanente l'ensemble des niveaux de l'Etat, sans plus aucune Autorité véritablement indépendante des factions et de l'Argent, capable de jouer le rôle d'arbitre. Tout cela est bien connu, et a été dit des centaines de fois...

            Cela signifierait-il que nous nous désintéressons du fonctionnement et des règles des jeux du Pays légal, dans lequel, volens nolens, nous vivons ? Citoyens à part entière - même si nous vivons dans un Système qui ne nous convient pas, et dont nous voulons sortir - nous ne nous désintéressons au contraire nullement du monde politique dans lequel nous vivons, contraints et forcés: et il nous faut bien participer, de toutes les façons naturelles, à nos différents rôles de citoyens, contribuant par leurs impôts au fonctionnement du Pays, et participant, par nos votes, à la vie politique, aussi dégradée, corrompue et pervertie soit-elle par le Système actuel...

            Mais, que constatons-nous dans le fonctionnement actuel du Pays légal, en ce qui concerne la représentation de l'opinion des citoyens ? Une parfaite légalité, dans la forme, mais une non moins parfaite illégitimité, dans le fond, due à l'insincérité partout...

            La première carence du Pays légal vient du nombre important de personnes non représentées par les Partis en présence :

    * pour une population évaluée à 62 millions d'habitants, il y a 45 millions d'inscrits, mais une proportion de citoyens non-inscrits sur les listes électorales évaluée "entre 9 et 10%", c'est-à-dire, entre quatre millions et quatre millions et demi de personnes;

    * il y a ensuite les abstentions : variables, évidemment, d'une élection à l'autre, elles sont malgré tout très significatives : pour les deux dernières élections présidentielles (2007 et 2012) le taux s'élevait respectivement à 16 et 19,6% au deuxième tour. Soit, en 2012, près de neuf millions de personnes; ce matin, France info pronostiquait un taux de 60% d'abstention pour les prochaines législatives...

    * enfin, il faut évidemment tenir compte du nombre de bulletins blancs : aujourd'hui, le vote blanc n'est pas reconnu, et les "bulletins blancs" amalgamés aux "nuls", et assimilés de fait à une quantité négligeable (les "bulletins blancs et nuls") ce qui est une absurdité et un scandale, puisque "voter blanc" signifie quelque chose, et constitue un "signal fort", comme on dit aujourd'hui dans le jargon.... Pour cette dernière présidentielle, il y en a eu plus de deux millions (2.147.000 et des poussières...) !

            Si l'on additionne donc les non-inscrits (4 à 4,5 millions), les abstentionnistes (9 millions en 2012) et les bulletins blancs (2 millions en 2012), on obtient un ordre de grandeur de quinze millions de citoyens. C'est-à-dire le tiers du nombre des "inscrits"...

            Il ne s'agit pas ici de porter un jugement de valeur; chacun est libre de s'inscrire ou pas; de s'abstenir ou pas; de voter blanc ou pas. Il s'agit simplement de constater que - pour cette dernière élection présidentielle par exemple - être élu à 51% ne signifie pas, et de très loin, être élu à 51% des 45 millions de votants, encore moins de la cinquantaine de ceux qui devraient voter. François Hollande a été élu avec 18 millions de voix, 16,8 millions de voix se portant sur Nicolas Sarkozy.

            C'est donc un peu plus du tiers des Français en âge de voter, mais pas beaucoup plus du tiers, qui, aujourd'hui, porte tel ou tel candidat à la Présidence.

            Et le même phénomène se reproduit, et même parfois s'amplifie pour les autres élections : municipales, régionales etc...

            Or, il est couramment admis que, dans une démocratie, on exerce le pouvoir légitimement dès que l'on obtient "la moitié plus une voix" de l'opinion publique; mais de toute l'opinion, ou de quasi toute; si la proportion de l'opinion représentée diminue (et plus elle diminue...), la légitimité diminue d'autant... Il ne faudrait donc pas que la proportion de l'opinion représentée descende trop puisque, plus elle descend, et plus descend, avec elle, d'une façon mécanique, la représentatitivité des élus du peuple ("représentatitivité" étant, en l'occurrence, l'autre nom de "légitimité"...): et la tendance que nous signalons ne fait que s'amplifier...; à force de représenter de moins en moins de gens, donc de représenter de moins en moins "le peuple" (toujours réputé, en théorie du moins, "souverain"...), cela va finir par poser un problème quelque part, comme on dit dans le jargon; du moins à tous ceux qui ne pratiquent pas la politique de l'autruche et qui ne refusent pas de voir les réalités.....

             Certes, encore une fois, chacun est libre de ne pas s'inscrire; de s'abstenir, s'il est inscrit; et de voter blanc s'il vote : il n'empêche ; un pays légal qui génère tant de non-inscriptions, tant d'abstentions et tant de votes blancs, c'est qu'il n'enthousiasme guère, et qu'il génère au contraire du désenchantentement, ce qui n'est pas bon signe.... 

            On se borne, ici, à constater les choses : en l'occurrence, le surnom de "Monsieur Tiers" serait-il celui qui, finalement convient le mieux au Président de la République ?....

  • Pourquoi il est possible de s'abstenir ou de voter blanc... par Michel Onfray

    MICHEL ONFRAY.JPG        On n'est pas toujours d'accord, loin s'en faut, avec lui, mais dans notre quête constante des convergences, fussent-elles inattendues, ce qu'a dit Michel Onfray dans cet article que nous reproduisons aujourd'hui est, de toute évidence, intéressant, et mérite que l'on s'y arrête, et qu'on y réfléchisse.

            Car il en dit long sur le délabrement du Système, sur le désenchantement qu'il provoque, et son corollaire inévitable, le désamour... Dans bien des cas, on emploie l'expression "Grandeur et décadence de, ou des..." : le regard, lucide, d'Onfray sur l'état actuel de notre Système, c'est, sans contestation possible, "la décadence" qu'il retient...

            C'est dans Le Monde du 17 avril 2012 (Michel Onfray a fondé en 2002, faut-il le rappeler, l'Université populaire de Caen...)

            L'élection présidentielle au suffrage universel direct représente une formidable fête pour les passions tristes. Rappelons ce qu'elles sont pour Spinoza : haine, honte, mépris, douleur, mélancolie, horreur, aversion, dérision, désespoir, dédain, crainte, humilité, déception, respect, pitié, appréhension, indignation, pudeur, envie, stupeur, colère, vengeance, blâme, cruauté, repentir, dépréciation de soi, jalousie...

            Qui ne reconnaît là ce qui mène le bal depuis des mois qu'on dissimule cette foire aux vanités, cet exhibitionnisme des ego, sous les grands mots : le peuple, la nation, la justice, la liberté, l'égalité, la fraternité, la laïcité ?

            L'extrême gauche veut exproprier, déposséder, interdire, défendre, proscrire, elle décoche ses flèches à un troupeau de boucs émissaires : le propriétaire, le bourgeois, le capitaliste, le patron, l'employeur, le banquier, le journaliste.

            Sans sourciller, le Front national cite Robert Brasillach et le Front de gauche Robespierre, deux fanatiques qui mettent la Terreur à l'ordre du jour, l'un justifiant l'envoi des enfants dans les chambres à gaz nazies, l'autre légitimant Jean-Baptiste Carrier qui assassine lui aussi les enfants lors des massacres de Nantes au nom de la République jacobine. Peu ou prou, ces deux fronts-là ne sont pas loin de faire eux aussi des ennemis de l'extrême gauche leurs adversaires de prédilection.

            Les libéraux, de droite et de gauche, ont moins proposé positivement une vision, que critiqué négativement le programme d'en face qui, hormis des détails de style, de forme et d'emballage, de personnages, d'acteurs, sinon de comédiens, reste le même : le marché qui fait la loi, l'Europe en horizon indépassable, l'euro en vérité de l'économie, le renoncement à la souveraineté nationale au profit du gouvernement technocratique de Bruxelles, la France devenue chambre d'enregistrement de la bureaucratie européenne avec un pouvoir de décider pour elle-même devenu peau de chagrin.

            La bipolarisation aidant, faute de programmes les distinguant vraiment sur le fond, deux personnes se sont présentées comme antinomiques, non pas en insistant sur leurs valeurs propres ou leurs vertus singulières, mais en stigmatisant les vices de l'autre : l'énergie de l'un devient énervement pour le camp d'en face, en retour la pondération du premier est transformée en mollesse ; l'action de droite passe pour précipitation à gauche, l'idéal généreux de gauche pour utopie irresponsable à droite. Celui qui est au pouvoir fustige l'incompétence de celui qui n'y est pas ; celui qui n'y est pas pointe l'incompétence de celui qui s'y trouve.

            L'humour a manqué, mais pas l'ironie, le cynisme, le sarcasme, la raillerie, le quolibet, la dérision ; le débat a fait défaut, mais pas l'insulte, le mépris, la stigmatisation, l'offense, l'affront, l'outrage ; la grandeur a été invisible, mais nullement la petitesse, la mesquinerie, la médiocrité ; les arguments se sont faits invisibles, mais pas le déni, la mauvaise foi, la dénégation.

            L'idéal a manqué chez ceux qui savaient pouvoir accéder au pouvoir ; la responsabilité a fait défaut chez ceux qui savaient ne pas y parvenir : les premiers étaient sans éthique de conviction et n'ont renvoyé qu'à l'éthique de responsabilité ; les seconds enflammaient la conviction avec une rhétorique spécieuse sans aucun souci de la faisabilité. D'un côté, des projets chiffrés sans horizon désirable ; de l'autre, des promesses destinées à briller éternellement dans le ciel des idées.

            On peut préférer les passions joyeuses, celles qui augmentent la puissance d'exister, qui créent, assemblent et rassemblent, fédèrent. Elles ne se trouvent pas dans la politique politicienne, mais dans la politique citoyenne. Voilà pourquoi on peut ne pas voter ou voter blanc. Jamais je n'ai eu autant l'impression que Pierre-Joseph Proudhon était d'actualité...

  • La Dizaine de MAGISTRO...

            MAGISTRO ... Droite ? Gauche ? Au milieu ?  ... l'important, ce sont les fondamentaux !

            MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008

            Présentation de Magistro par François Georges Dreyfus.pdf


    * Liens : -  http://www.henrihude.fr/ 

                  - http://www.democratiedirecte.fr/  (Yvan Blot

    Frigide BARJOT  Parodiste, chroniqueuse La Profession de foi des croyants pour l’élection présidentielle   Il suffit ...
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    Henri HUDE  Professeur agrégé de philosophie  Des lois du marché à la logique de guerre   Frappé par ce qui semble se préparer partout, …

    * plus un commentaire et un appel apportés à un  article  paru la semaine dernière.

    Extrait du Henri Hude (premières lignes), Des lois du marché à la logique de guerre

                           Frappé par ce qui semble se préparer partout, à savoir une énorme explosion  populaire  antilibérale, j’ai feuilleté un de mes livres, intitulé Ethique et politique, Editions   universitaires, 1992, et j’y ai trouvé, pp.92-93, le texte suivant, qui me paraît d’actualité.   Les causes étaient déjà à l’œuvre, mais les effets moins visibles et retarder les échéances était aussi, alors, plus facile.

          Libre-échange des biens versus protection des travailleurs (des  personnes au travail – ou pas)


             "Considéré du point de vue technocratique, le monde en sa communauté de nations ne forme rien de plus qu’un immense marché parfois encombré de futiles barrières appelées frontières. Les institutions politiques n’ont d’autre fonction que de veiller à­ ce qu’on puisse tenir marché dans de bonnes conditions. Sur ce marché qui est le monde se croisent et se bousculent des vendeurs et des acheteurs qui n’ont d’autre caractère fondamental que ces qualifications économiques. L’agent économique abstrait n’a donc pas de patrie. Le travailleur abstrait n’en a pas non plus. Il ­vend du travail, ou il se vend comme main-d’œuvre, sur le marché mondial du travail, et il va là où il pense pouvoir se vendre plus cher. 

             "Si ce point de vue abstrait reste conscient de ce qu’il a d’abstrait, et ouvert à ce qui sort de sa perspective, il n’y aura pas grand mal. Mais si cette abstraction est prise pour la ­réalité, j’appelle ce système : économisme. (…)
             "Et d’abord, il est tout à fait normal, de ce point de vue, que la main d’œuvre afflue continûment dans les pays où elle est mieux rémunérée, et d’après la théorie cela devrait continuer jusqu’à ce que l’équilibre soit rétabli entre le prix du travail ici et là. La logique de ce beau système aboutirait, premièrement, à un abaissement considérable du niveau des salaires et des protections sociales en Europe ; deuxièmement à­ une modification radicale des populations, au terme de laquelle ­l’Europe perdrait toute espèce d’homogénéité ethnique, ­linguistique, et toute forte référence historique et culturelle commune. 
             "On devine aisément que cette splendide prévision économique signifie dans les faits une énorme explosion populaire de chauvinisme xénophobe et antilibéral. Et la prétention oligarchique atteint ici un tel degré de mépris de la souveraineté populaire qu’elle porte la première responsabilité des excès dont elle se scandalise hypocritement. Sur cette voie, nous allons vers une montée des tensions internationales débouchant sur un conflit de plus en plus étendu entre pays riches et pays pauvres, les points d’ignition se situant au Moyen-Orient, en Europe du Sud, dans le Caucase, etc. Si l’on ajoute l’affolement de peuples déboussolés par le scepticisme et l’absence de toute conviction ferme, comme de toute norme solide, ­les conditions sont réunies pour que l’Europe sombre bientôt dans la violence pour un temps indéterminé.