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Question du Figaro à Frédéric Rouvillois : Et si la France avait besoin d'un roi ?

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Pour la seconde fois en quelques jours, Le Figaro interroge Frédéric Rouvillois : ce fut d'abord pour recueillir son analyse du projet de régionalisation de François Hollande; cette fois-ci, à l'occasion de la proclamation du nouveau roi d'Espagne, la question qui lui est posée ne résulte pas vraiment de l'actualité espagnole mais bien plutôt d'une actualité bien française : "Et si la France avait besoin d'un roi ?". C'est bien, en effet, la crise de nos Institutionsa, aujourd'hui si prégnante,  qui conduit à cette étrange interrogation - étrange en apparence seulement, car malgré l'invraisemblance de l'hypothèse monarchique dans la France d'aujourd'hui, le vide sidéral de l'Etat, de la politique intérieure française, de fait de toute politique, amène presque naturellement à cette remise en cause du Système qui est - malheureusement - le nôtre. 

Nous publions donc cet entretien qui, en effet, ne traite pas du tout de la monarchie en Espagne mais bien de la persistance du sentiment monarchique dans notre propre pays. Persistance - pour qui suit régulièrement l'actualité politique - qui est constamment évoquée, allusivement ou clairement analysée, commentée, par tous les médias, tous les analystes, tous les politiques de tous bords.

Telle est, si nous savons être à la hauteur de ces circonstances, notre actualité : non pas seulement celle de ce blog, mais celle de toute la famille de pensée royaliste, celle de cette aventure inaugurée par l'Action française à l'aube même du XXème siècle, en l'année 1900, consistant à vouloir un Roi pour la France de ce temps alors troublé par la perspective de la grande guerre qui s'annonçait, comme nous persistons à vouloir le roi pour le nôtre, pour notre temps, pas moins dangereux que le précédent. 

Et la monarchie espagnole, donc ? Nous avons dit ad nauseam, que les modèles étrangers ne sont pas transposables en France, que chaque pays a d'ailleurs le sien, spécifique, que nous avons le nôtre - historique - et qu'il serait, d'ailleurs, à reconstruire en fonction des circonstances et des nécessités. Nous savons bien, par ailleurs, que les monarchies régnantes, au moins en Europe, n'ont pas protégé leurs sociétés des vices de la modernité; nous n'ignorons pas leurs défauts. Mais pour qui a assisté, en direct, à l'avènement de Philippe VI, de l'autre côté de nos communes Pyrénées, il est clair que la dignité, la simplicité, l'approbation largement majoritaire, qui ont présidé à la transmission de la fonction de Chef de l'Etat du roi Juan-Carlos à son fils Philippe, auront au moins épargné à l'Espagne ce poison mortel des ambitions, des luttes, des "blocs de haine" - qui font, chez nous, l'essentiel de la vie politique et nationale française- pour la conquête, devenue d'ailleurs dérisoire, de la Présidence de la République. Et si la France avait besoin d'un roi ? La réponse est oui.

 

FIGAROVOX/ANALYSE - Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au delà ? Chez les Espagnols la monarchie semble rester populaire : existe-t-il en France une nostalgie monarchiste ? Eléments de réponse avec Frédéric Rouvillois.

Le couronnement du nouveau roi d'Espagne Felipe semble exercer une certaine fascination en France, où la visite de la reine d'Angleterre il y a deux semaines a connu également un grand succès. Existe-t-il une nostalgie monarchiste en France?

Effectivement, il existe une nostalgie consubstantielle à la dimension sentimentale que possède la monarchie. Les rois et les reines exercent un pouvoir de fascination, ils font rêver: les enfants ne se déguisent pas en président et première dame, mais en princes et en princesses!

Mais au-delà d'une nostalgie teintée d'onirisme, il existe un attachement plus profond, qui tient à la nature

L'instinct monarchique du peuple n'est donc pas simplement une nostalgie mais l'intuition fondamentale de la nécessité de bornes.

même de la monarchie, pouvoir fondamentalement incarné. Les monarques sont à la fois éloignés et tout proches. La dimension familiale de la monarchie permet aux sujets de s'identifier profondément à leurs dirigeants, dont ils se perçoivent comme des parents éloignés. On appelait ainsi la famille royale la «famille de France». On a pu le constater notamment l'été dernier avec la naissance du «royal baby» qui a suscité des réactions de familiarité et d'affection au Royaume-Uni, mais aussi en France. Le régime monarchique est composé de deux principes contraires: un éloignement fantastique, qui inscrit le monarque dans une continuité historique, et une familiarité qui permet l'incarnation du pouvoir dans une famille.

Cette familiarité et cette continuité sont garants de certitudes et de repères solides qui manquent dans un régime républicain où personne n'est capable de savoir qui gouvernera dans 10 ans! La République est un régime abstrait ou personne ne gouverne puisque tout le monde gouverne.

L'instinct monarchique du peuple n'est donc pas simplement une nostalgie mais l'intuition fondamentale de la nécessité de bornes.

Péguy disait déjà «La République, notre royaume de France»: n'existe-t-il pas une forme de monarchie républicaine, notamment incarnée dans la Vème République voulue par le général de Gaulle en 1958?

La Vème République constitue incontestablement un ersatz de monarchie, le général de Gaulle employait lui-même la formule de «monarchie républicaine». Il attribuait à l'absence de monarque, de chef, l'abdication de la Troisième République face à l'Allemagne ainsi que l'instabilité permanente de l'IVème. Pendant la Troisième République on a eu constamment la recherche d'un père, d'un chef: de grandes figures naissent: Gambetta, Ferry, Boulanger, Clémenceau.. mais ils finissent tous par être avalés, recouverts par le système.

Si la Vème République a pu fonctionner de manière durable et efficace, c'est parce que c'est une combinaison de République et de monarchie. C'est ce qui lui a permis sa grande stabilité et sa légitimité.

La Vème République constitue incontestablement un ersatz de monarchie, le général de Gaulle employait lui-même la formule de « monarchie républicaine ».

Faut-il voir dans l'impopularité grandissante de François Hollande le désir profond des Français d'avoir un monarque plutôt qu'un «président normal»?

En effet, François Hollande n'est pas un monarque, il n'habite pas la fonction présidentielle telle que définie par de Gaulle qui consistait à décider des grands axes de la politique du pays.

Faire l'aller-retour en voiture à Tulle pour aller voter aux élections européennes, avec tout un staff derrière qui trimballe la valise nucléaire, c'est ridicule et contraire à la fonction monarchique propre au président de la Vème République. Peut-être est-ce un mal corrézien: il se fait ainsi l'héritier de Chirac II (2002-2007) qui était alors un roi fainéant digne de l'époque mérovingienne.

Quand le monarque ne fait plus son boulot de monarque, cela donne une raison de plus aux Français d'être nostalgiques, cette fois de la monarchie tronquée

Commentaires

  • Nous avons toutes les raisons d'espérer le retour du ROI.
    La seule objection valable est: nous sommes en République depuis 166 ans. Mais en politique, tout est possible. En avril 1958 le Général de Gaulle était à 3% d'opinion favorable. Les circonstances parfaitement mises en scène ont aboutit à son retour. Les Royalistes ont le premier rôle à jouer dans la future restauration.

  • Peut-être serait-ce bénéfique pour l'unité véritable de notre nation et de plus utile pour une gouvernance plus apaisée : je pense en fait à la sereine "présence" des monarques de Suède, de Norvège, de Danemark, et aussi de l'Angleterre. Les souverains sont tout de même l'expression vivante de l'unité de ces nations. Quoiqu'on en dise !

  • Ne souhaitant pas communiquer par l'intermédiaire de Facebook et autre Twitter… je regrette beaucoup de ne plus pouvoir, depuis janvier 2014, transférer tous ces textes si intéressants que vous publiez à mes correspondants habituels. Je ressens cela comme une privation de liberté que j'assimile à toutes les autres privations de liberté imposées par notre système républicain…. Pourquoi avoir supprimé, à la fin de chaque publication, le lien permettant cette communication avec parents et amis ? J'aimerais bien une réponse à ce sujet.

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