Au cinéma : L’Île rouge, par Guilhem de Tarlé
A l’affiche : L’Île rouge, un film français de Robin Campillo, avec Quim Gutiérrez, Nadia Treszkiewicz et Charles Vausselle (Robert, ou Roberto, Colette et leur fils Thomas Lopez).
L’Île rouge… Le titre est accrocheur, alors que le film m’a déçu.
L’Île… Avec à l’ouest le canal du Mozambique qui la sépare du continent africain, et à l’est l’océan Indien, les 587 000 km2 de Madagascar constituent un territoire légèrement plus étendu que la France métropolitaine (544 000 km2).
Rouge… c’est le « surnom » de l’île en raison de la couleur de la terre.
Le synopsis qui évoque « les dernières illusions du colonialisme », m’avait pourtant laissé imaginer une ambiguïté volontaire pour aborder l’action des communistes en faveur de l’indépendance, le 26 juin 1960, jusqu’au renvoi définitif de l’armée française 12 ans plus tard..
Bref, j’espérais un film – certes, engagé – mais néanmoins intéressant sur presque un siècle d’Histoire française à Madagascar, des années 1880 aux années 1970.
Il s’agit en fait du regard du réalisateur, fils d’un sous-officier de l’armée de l’air, sur les deux années qu’il a vécues, enfant, à Madagascar, avant que la France n’en soit chassée… cela m’a paru lent et peu intéressant, et je partage l’avis du critique qui écrit qu’ « on ne saisit pas toujours les tenants et les aboutissants ».
Rassurez-vous la case antifrançaise est quand même bien cochée. Le long-métrage se conclut par une charge particulièrement violente contre l’armée, et un fort relent anticolonialiste, qui nous cache l’état actuel de Madagascar indépendant : ce pays bat aujourd’hui tous les records de pauvreté avec notamment des infrastructures en ruine et la survivance du pousse-pousse et de son homme-cheval (qui, lui, a du mal à survivre).
J’avoue néanmoins que cette chronique autobiographique de Robin Campillo a plu à mon épouse qui a apprécié une réalisation originale et, surtout, qui y a retrouvé la Fantômette de la Bibliothèque rose, mais moi, à la même époque, je m’intéressais davantage aux fantômettes du lycée d’à côté.