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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1348

  • Société • Poutou, coqueluche de la post-vérité : De Foucault à Boucheron, ça déconstruit sec

     

    Par Emmanuel Dubois de Prisque

    Une chronique que nous avons aimée parce qu'elle dit la vérité et qu'elle la dit avec talent [Causeur, 5.04].

     

    Ce que Christine Angot a raté lors de « L’Emission politique » sur France 2 il y a dix jours, Philippe Poutou l’a réussi hier soir sur BFM, RMC et CNews. Grâce à sa légitimité d’ouvrier, il a réussi à déstabiliser ceux que les médias poursuivent de leur vindicte depuis le début de cette triste campagne. Contrairement à Christine Angot, Philippe Poutou a la hargne sympathique.

     

     

    Lorsqu’il s’agit de taper sur Le Pen ou Fillon, il dit tout haut ce que tous les people pensent tout haut. C’est très bien, mais ce n’est pas pour cela que ces mêmes people voteront pour lui plus tard. Après tout, cela fait longtemps que le NPA ne sert qu’à ça : exécuter les basses œuvres de la bien-pensance, tandis que celle-ci adopte une ligne toujours plus postindustrielle. Philippe Poutou est l’idiot utile des liquidateurs de la classe ouvrière dont il fait partie. Ceux qui aujourd’hui proposent vraiment de la défendre, que ce soit par un accent mis sur l’investissement productif ou sur un protectionnisme intelligent, sont cloués au pilori : ceux qui ne voient l’industrie que comme un long chemin de croix dont l’économie virtuelle ou le revenu universel viendra nous libérer, sont au contraire chouchoutés par les médias…

    Quand Boucheron oint Poutou

    Ce matin sur France Inter, Philippe Poutou a même reçu l’onction de la nouvelle star du monde intellectuel français : Patrick Boucheron. Invité par Patrick Cohen pour nous expliquer ce qu’il faut penser de questions aussi graves que celle du statut de la vérité dans notre monde en miettes, Patrick Boucheron a prétendu pour cela s’appuyer sur la pensée de Michel Foucault. Curieux, alors même que Foucault fut le principal fossoyeur du concept de vérité, en affirmant que la vérité n’existait que comme « effet de vérité » et non pas en elle-même. C’est d’ailleurs dans une certaine fidélité à cette conception purement performative de la vérité que Patrick Boucheron a produit récemment son Histoire mondiale de la France, tentative sans doute réussie de planter le dernier clou dans le cercueil de notre roman national. Inviter Boucheron à nous aider à lutter contre le monde de la « post-vérité », c’est un peu comme inviter un enthousiaste héritier du pyromane en chef que fut Michel Foucault à nous expliquer comment éteindre un incendie.

    Soljenitsyne-Poutou, même combat ?

    Mais ce dernier, sans trop le reconnaître ouvertement, a retourné sa veste à la fin de son existence. Il propose en exemple, dans son tout dernier cours, intitulé Le Courage de la vérité, l’attitude des anciens Grecs et des premiers chrétiens face au pouvoir, à travers la figure du parrèsiaste, celui qui ose dire et incarner la vérité, fût-ce au péril de sa vie. La parrhèsia est un concept omniprésent dans le Nouveau Testament. Son succès dans le christianisme est inséparable de la déchirure dans l’ordre politique dont le Christ est responsable, lorsqu’il instaure l’ordre du monde et celui de Dieu. Cela, Boucheron s’est bien gardé de nous le rappeler, se contentant, lorsqu’il s’est agi de nommer des figures de parrèsiastes, de passer sans transition et sans craindre le ridicule d’Alexandre Soljenitsyne à Philippe Poutou. Voilà donc le monde dans lequel nous nous trouvons : le courage de la vérité autrefois incarné par Soljenitsyne est aujourd’hui incarné par Philippe Poutou. Hier, le courage de la vérité consistait à oser parler face aux loups, aujourd’hui, pour Patrick Boucheron, cela consiste à hurler avec eux.   

    Emmanuel Dubois de Prisque
    Chercheur associé à l'Institut Thomas More

  • Outre-mer & Actualité • La Guyane sous le joug républicain

     

    Par Aristide Leucate 

     

    3266751844.jpgLoin d’être une « île », comme un candidat à la présidence de la République s’est imprudemment risqué à la qualifier, la Guyane française est une survivance d’un temps où notre pays rayonnait jusqu’aux antipodes. Les remous économiques et sociaux qui secouent régulièrement ces lointaines et exotiques dépendances devraient nous amener à reconsidérer l’opportunité de les conserver dans notre giron. Du moins, en l’état.

    Certes, la Guyane représente, à l’instar de Mayotte ou de la Nouvelle-Calédonie, une façade maritime d’importance. Sans faire de notre pays une thalassocratie écrasante, ces vestiges coloniaux lui permettent de tenir son rang dans le concert des puissances maritimes et commerciales mondiales. La Guyane est également le “Cap Canaveral” hexagonal, depuis que le général de Gaulle, en 1965, y a installé le centre spatial et sa base de lancement. Et pourtant, ce département est loin d’être béni des dieux. Dans un article paru dans Le Figaro (28 mars 2017) un haut-fonctionnaire dresse, sans fard, le tableau de la deuxième région française par la superficie : « La Guyane est depuis longtemps une véritable poudrière. Le taux de chômage y atteint plus du double de celui de la métropole : 22 %. Le taux de criminalité y est quatorze fois plus élevé. […] Le taux de fécondité par femme atteint les 3,4 enfants (1,9 en métropole), soit un taux de natalité de 27,6 pour 1 000 habitants. […] Les phénomènes migratoires y sont considérables. La population de ce territoire est composée à 45 % de ressortissants étrangers, la plupart issus de l’immigration du Surinam. L’orpaillage, c’est-à-dire l’exploitation de l’or dans la forêt amazonienne par des trafiquants et contrebandiers, est la source essentielle de la criminalité violente et entraîne des phénomènes de pollution au mercure désastreux pour l’environnement et la santé de la population locale. Tous les facteurs objectifs d’un chaos généralisé se trouvent donc réunis en Guyane. » Tout comme Mayotte, la Guyane concentre la quintessence des malheurs français.

    Tragédie écologique

    Ce n’est que l’écume des événements, car la « grève générale » du 27 mars est le révélateur de blocages qui ne sont pas uniquement sociaux ou économiques. La Guyane se caractérise par un consumérisme exponentiel que la présence envahissante des grandes surfaces vient évidemment renforcer. Il s’ensuit une réduction dramatique des espaces naturels, dévorés par une urbanisation galopante aux incalculables conséquences écologiques. De cette triangulation opérée par « la fonctionnarisation, l’hyperconsommation et l’éclatement de l’urbain », il résulte « une déstructuration et une recomposition du tissu social s’incarnant dans la montée de l’individualisme et la dilution des valeurs traditionnelles, héritées de la plantation ». explique Cédric Audebert, chercheur au CNRS. Implacable constat d’une tiers-mondisation manifeste d’une partie du territoire français, laquelle s’analyse comme un processus de paupérisation progressive des peuples et des cultures colonisées. La fallacieuse décolonisation, revêtue des atours républicains de la départementalisation (ou de la régionalisation) ne pouvait conduire qu‘à d’inexorables et graves déconvenues.

    Les nuées de l’égalité

    Dans un texte magistral écrit en 1934, Charles Maurras observait que de « François Premiers à nos jours, le vrai colon français ne s’est jamais embarrassé des ridicules nuées de l’égalité, ni des rêves de liberté démocratique et républicaine : mais il a toujours reconnu son devoir de fraternité – la fraternité d’un aîné ». Le jacobinisme niveleur, même à des milliers de kilomètres de la métropole, a toujours manqué l’opportunité décentralisatrice, mieux, fédéraliste. Citant un député de la Guadeloupe d’alors, Maurras voulait pour preuve de l’échec du régime son incapacité à se doter d’un « programme colonial d’ensemble » l’empêchant d’avoir « une politique sage et cohérente ». La prétendue « mission civilisatrice » (selon Jules Ferry et Léon Blum) que la République entendait poursuivre dans ses dépendances ultra-marines, à la suite de la Monarchie et du Second Empire, était empreinte d’un racisme à la fois paternaliste et bienveillant. Maurras, encore, ne s’y trompait guère lorsqu’il fustigeait le racisme occupant « une position tout à fait contraire à l’esprit de nos traditions », avant d’asséner : « C’est le racisme qui a tort. » Dans ces colonnes, bien des décennies plus tard, Alain de Benoist remarquera, à son tour, que « l’universalisme politique est toujours gros d’un ethnocentrisme masqué ». Nous serions enclin à répondre au fonctionnaire précité, s’alarmant que « la perte de la Guyane ne serait pas seulement tragique, elle serait désastreuse, irréparable sur le plan géopolitique », que c’est d’abord notre politique métropolitaine qui est désastreuse et que la plus naturelle des géopolitiques consisterait à respecter le terreau anthropo-sociologique, suivant le précepte antique du noli me tangere appliqué aux peuples colonisés. Mais la République n’est pas la monarchie et Hollande – ou son successeur – n’est pas Lyautey. 

  • Mieux vaudrait créer un jardin public à la place de la Grande Mosquée de Paris, si on devait la céder à l'Algérie !

     

    Mur-bleu gds.jpgL'Algérie a entamé officiellement les procédures d'appropriation de la Grande Mosquée de Paris, a affirmé son ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa : « Les procédures visant à faire de la Mosquée de Paris une propriété de l'Etat algérien ont été entamées officiellement par le biais de l'ambassade d'Algérie à Paris », a-t-il affirmé devant la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Selon lui, la démarche s'appuie sur une loi française stipulant qu' « un pays étranger guerre-1914-1918-annee-1915-036-d.jpgqui finance une association de droit français peut, passés 15 ans, prétendre à la propriété de cette entité, ce qui est le cas pour la Grande Mosquée de Paris ». Rappelons que la décision de construire la Mosquée de Paris fut prise après la Première Guerre mondiale, pour rendre hommage aux dizaines de milliers de morts musulmans, venus de ce qui était alors l'Empire français combattre - courageusement - pour la France.  

    Sans refuser l'idée en soi, Charles Maurras se montra très circonspect, dans l'Action française du 13 juillet 1926, sur les conditions dans lesquelles cette décision fut exécutée. A l'occasion de l'inauguration de cette grande mosquée, lors de la visite du sultan du Maroc Moulay-Youssef, il écrivit, ce jour-là, un article dans lequel on découvre un Maurras perspicace (il avait anticipé le réveil de l'Islam : « je ne crois pas que l'on puisse en douter...»); un Maurras respectueux - comme cet autre grand royaliste que fut Lyautey - vis à vis des peuples musulmans (ces « nobles races...»: on dirait, aujourd'hui, qu'il était non-raciste !...); un Maurras lucide et reconnaissant («...auxquelles nous avons dû un concours si précieux...»). Et qui jette sur ces populations un regard amical, voire admiratif, lorsqu'il évoque « les très belles robes de nos visiteurs marocains », de « ces majestueux enfants du désert » ...

    capture-d_c3a9cran-2015-08-11-c3a0-21-12-31.pngMais aussi, et simultanément, un Maurras inquiet parce que, justement, perspicace, et bien plus futé que bien d'autres, qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leur nez. Ne sollicitons pas trop les textes, en cherchant à leur faire dire ceci ou cela. Mais, pourtant, n'y a-t-il pas un solide avertissement, qui ressemble à s'y méprendre à de la prémonition, dans les lignes qui suivent ? Et Maurras n'y apparaît-il pas visionnaire ? (Extrait) : 

    « ...Cette mosquée en plein Paris ne me dit rien de bon.... s'il y a un réveil de l'Islam, et je ne crois pas que l'on puisse en douter, un trophée de la foi coranique sur cette colline Sainte Geneviève où tous les plus grands docteurs de la chrétienté enseignèrent contre l'Islam représente plus qu'une offense à notre passé : une menace pour notre avenir... la construction officielle de la mosquée et surtout son inauguration en grande pompe républicaine, expriment quelque chose qui ressemble à une pénétration de notre pays et à sa prise de possession par nos sujets ou nos protégés...

    ...Nous venons de transgresser les justes bornes de la tolérance, du respect et de l'amitié. Nous venons de commettre le crime d'excès. Fasse le ciel que nous n'ayons pas à le payer avant peu... »

    Et, dans le même article, mesuré, reconnaissant, mais bien plus lucide que beaucoup, Maurras exprimait le souhait que « ...les nobles races auxquelles nous avons dû un concours si précieux ne soient jamais grisées par leur sentiment de notre faiblesse... »

    Aujourd'hui, le contexte a, évidemment, changé. L'Empire français n'existe plus, et ceux qui, loyalement, courageusement et glorieusement sont venus en Métropole pour défendre leur patrie sont, bien sûrs, tous morts. L'hommage qui devait, à bon droit, leur être rendu l'a été, quelle qu'en soit la façon. Le monument toujours debout est donc le témoignage commémoratif d’un passé glorieux, certes, mais sa raison d'être première a disparu, avec le contexte qui l'accompagnait. Aussi, si les 7.500 mètres carrés qu'il occupe devaient être, pour une raison X ou Y, cédés à l'Algérie, donc aliénés, il nous semblerait plus normal de tourner une page que l'Histoire ne nous a pas attendus pour tourner, de toute façon, et de leur trouver une nouvelle affectation.

    Si l'Algérie tient tant que cela au « monument de la colline », elle n'a qu'à le démonter et le remonter chez elle : elle a largement de quoi payer l'opération, ses coffres regorgent de milliards, venant des bénéfices que lui procure le pétrole que nous avons trouvé et exploité, et que nous lui avons laissé, on ne sait pas trop pourquoi, en lui offrant un Sahara qui ne lui avait jamais appartenu, l'Algérie elle-même en tant que telle n'ayant jamais existé, sous sa forme actuelle, avant nous...

    Un espace vert public, dans une ville qui en manque, serait certainement l'une des solutions les plus raisonnables. En tout cas plus raisonnable que la cession pure et simple à l'Etat Algérien d'un morceau de la colline Sainte-Geneviève ; du cœur de Paris ; en plein cœur de Paris... 

  • La reprise de Palmyre

    « Concert organisé par les Russes dans le même amphithéâtre qui vit la mise en scène macabre des islamistes. Le plus grand orchestre de Moscou y joua Chostakovitch »  

     

    Par Antoine de Lacoste

                  

    antoine_de_lacoste.pngPour la deuxième fois en moins d'un an, l'armée syrienne a repris Palmyre.

    Conquise par l'Etat islamique en mai 2015, la perle du désert avait été reprise une première fois en mars 2016 par les troupes loyalistes aidées de l'aviation et des forces spéciales russes.

    Dans l'intervalle, des dizaines de soldats et de civils avaient été égorgés dans les ruines majestueuses de l'amphithéâtre romain. Parmi eux, Khaled el-Assad, 82 ans, responsable des antiquités de Palmyre depuis quarante ans. Une sommité mondiale qui avait refusé de quitter les lieux. De plus, deux temples, parmi les plus beaux au monde, avaient été détruits par des charges explosives.

    La reconquête de mars 2016 avait laissé beaucoup d'espoir : Daech ne reviendrait jamais et la restauration du site allait pouvoir être étudiée.

    Pour parachever ce succès, les Russes organisèrent un concert dans le même amphithéâtre qui vit la mise en scène macabre des islamistes. Le plus grand orchestre de Moscou y joua Chostakovitch et l'Unesco remercia la Russie pour son action décisive. La France, tout à son soutien des islamistes « modérés » et sa condamnation purement idéologique de l'intervention russe, fut un des seuls pays occidentaux à garder un silence hostile.

    Mais Palmyre n'est pas Damas : son intérêt stratégique est nul et sa position isolée en plein désert, à quelques dizaines de kilomètres de Raqua, capitale de l'Etat islamique, en fait une proie facile. Pour la protéger efficacement, il aurait fallu laisser sur place des milliers d'hommes aguerris, prêts à résister à une offensive éclair des islamistes.

    Cette éventualité n'était pas possible alors que l'armée syrienne souffre cruellement de manques d'effectifs. Surtout, la grande bataille d'Alep allait commencer. Son issue allait décider du sort de la guerre et, bien évidemment, ni les Russes ni les Syriens n'ont envisagé de laisser dans l'inaction des effectifs importants dans une garde statique en plein désert.

    Daech n'étant pas concerné par la bataille d'Alep où d'autres factions islamistes étaient opposées aux troupes loyalistes, il a n'a pas laissé passer l'occasion de lancer une offensive massive en décembre dernier et de bousculer les maigres effectifs syriens laissés sur place.

    Ces derniers n'ont que peu résisté et certains d'entre eux, après leur capture, ont connu le sort qui attend ceux qui ont le malheur de tomber entre les mains des barbares de l'Etat islamique.

    Symboliquement, les islamistes ont détruit la façade de l'amphithéâtre romain où avait eu lieu le concert ainsi que le tétrapyle construit en 270 après Jésus-Christ où seules quatre des seize colonnes sont encore debout.

    Ils comptaient d'ailleurs cette fois tout détruire mais la rapidité de l'offensive syrienne les en a empêchés. En revanche, ils n'ont pas manqué l'occasion d'incendier le site gazier de Hayan, situé à quelques kilomètres de là.

    Le Général russe Sergueï Roudskoï a donc tenu parole. Après la chute de Palmyre en décembre dernier, il avait affirmé la reconquérir d'ici quelques semaines. Mais la situation reste fragile : les chars de Daech (pris à l'armée syrienne dans les premiers mois de la guerre) ne sont qu'à quelques kilomètres et une contre-offensive est toujours possible.

    Un point très positif doit toutefois être souligné : l'essentiel de l'effort au sol a, cette fois, été accompli par l'armée syrienne et non par les forces spéciales russes. C'est une unité d'élite, récemment formée par les Russes, qui a notamment repris la centrale électrique de Palmyre, début de l'offensive victorieuse. Cette unité, qui s'est baptisée « les tueurs de Daech », est la première du genre. D'autres suivront certainement et cela augure bien de la suite du conflit pour, enfin, vaincre les islamistes. 

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  • Éric Zemmour : « Léon Trotsky serait fier de ses élèves français »

     

    Lors du Grand Débat, mardi 4 avril, ce sont surtout les deux candidats trotskistes, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, qui ont crevé l'écran. Que peut signifier aujourd'hui cet engagement ? Eric Zemmour répond à la question par une courte analyse, petit chef d'œuvre de lucidité, de science politique et d'esprit. LFAR 

     

     

    Retranscription par  Éric Zemmour et Loïc Farge ...

    « C'est encore une exception française. Une exception que l’on croyait disparue, ensevelie dans les poubelles de l’Histoire. Une exception qui a fait le spectacle. Une exception qui a sauté comme un bouchon de champagne, et a bien arrosé François Fillon et Marine Le Pen », décrypte Éric Zemmour. « Plus grand monde ne connaît Léon Trotsky », constate le journaliste, « mais la France est pourtant le dernier pays au monde où des groupuscules trotskistes parviennent à subsister et même à présenter deux candidats à la présidentielle ». Il fait référence à Philippe Poutou et Nathalie Arthaud, mais n'oublie pas Jean-Luc Mélenchon, qui « a fait ses classes dans sa jeunesse à l’école trotskiste ».

    « Poutou et sa gouaille d’ouvrier gréviste, Arthaud et sa hargne de tricoteuse au tribunal révolutionnaire, Mélenchon et son onctuosité souveraine de professeur à l’ancienne : de la belle ouvrage, du travail soigné », juge Éric Zemmour, qui ajoute : « Léon Trotsky serait fier de ses élèves français ».  •        

    Éric Zemmour

  • Action française Provence : ce soir, vendredi 7 avril à Marseille, une conférence à ne pas rater

  • Mathieu Bock-Côté : ce que révèle le discours de Macron à Marseille

     

    Par Mathieu Bock-Côté           

    Mathieu Bock-Côté expose ici [Figarovox, 4.04] comment, en égrenant l'origine des citoyens venus à son meeting, Emmanuel Macron a dévoilé sa vision idéologique multiculturaliste. Macron est toutefois donné favori à l'élection présidentielle et de ce seul fait, bien qu'il ne soit pas dans notre rôle de donner quelque consigne de vote que ce soit, chacun de nos lecteurs étant assez grand pour en décider, s'opposer à Emmanuel Macron au titre de notre patriotisme, de notre identité menacée et de notre héritage, nous paraît aller de soi, constituer une sorte d'impératif.   Lafautearousseau

     

    1985674552.3.jpgC'est la grande prouesse d'Emmanuel Macron depuis le début de cette campagne présidentielle: il arrive à se faire passer pour un candidat post-idéologique, réconciliant les contraires et faisant éclater les vieux clivages qui étoufferaient la vie politique française. Loin des passions idéologiques, il délivrerait un pays otage des extrêmes et de leurs fantasmes. Il se veut de gauche et de droite, sans être ni à gauche ni à droite. Il confesse par coquetterie une nostalgie monarchiste tout en se voulant le chantre de la modernité la plus radicale. Il applique cette logique à presque tous les enjeux, au point où sa candidature devient l'objet de récurrentes moqueries, comme si le macronisme n'était qu'un hollandisme revampé et relooké, carburant essentiellement à l'art de la synthèse bancale, au point de rassembler sur sa barque bien des éclopés de la politique française des dernières décennies, qu'ils soient communistes, ultralibéraux ou chiraquiens.

    Il y a pourtant un noyau idéologique du macronisme, à tout le moins lorsqu'émerge la question identitaire, dont on ne saurait contester l'importance vitale pour notre temps. Et il s'agit du multiculturalisme, que le candidat fait semblant de dénoncer alors qu'il en embrasse la logique. Ce n'est pas surprenant: l'adhésion à l'idéal diversitaire est la marque distinctive du progressisme contemporain. On le sait depuis quelques semaines déjà, il n'y a pas pour Emmanuel Macron de culture française. L'art français ne semble pas lui dire grand-chose non plus. En fait, la culture française ne serait qu'un communautarisme parmi d'autres dans un univers soumis à la loi du multiple. Et on ne voit pas pourquoi ce communautarisme surplomberait les autres et se poserait comme culture de convergence. La déclaration est tellement grosse qu'elle colle à sa candidature depuis. Comment ne pas y voir une représentation presque caricaturale de l'hostilité profonde des élites mondialisées aux nations ?

    À Marseille, Macron en a rajouté. L'homme qui confond manifestement la vocifération avec l'éloquence a terminé son discours en égrenant l'origine des citoyens présents dans la salle, comme s'il avait le souci de n'en oublier aucune. Maliens, Sénégalais, Ivoiriens, Marocains, Tunisiens et bien d'autres: tous étaient convoqués, dans une étonnante célébration d'une république renvoyant chacun à ses origines, ce qui est radicalement contradictoire avec le principe assimilationniste qui invitait chacun à se fondre dans la nation. La nation selon Macron se définit plutôt comme un rassemblement de communautés cohabitant grâce à la magie sémantique du « vivre-ensemble ». On se demandera quelle est la place, dans cette mosaïque, des Français que faute de mieux, on dira « d'origine française » - à moins que ce terme aussi ne fasse scandale. De quelle histoire sont-ils les héritiers et quelle origine peuvent-ils revendiquer ?

    On retrouvait là le dogme fondamental de l'orthodoxie multiculturaliste : nous sommes tous des immigrants. La trame fondamentale d'un pays serait d'abord celle des vagues d'immigration l'ayant constitué. Faut-il arracher la France à son histoire pour la rendre inclusive ? Ne risque-t-on pas ainsi de radicaliser le sentiment de dépossession de bien des Français qui craignent de devenir étrangers chez eux et qui ne voient pas trop pourquoi ils devraient s'en réjouir ? L'angoisse identitaire n'est pas un fantasme régressif, à moins qu'on ne considère que le besoin d'enracinement et de continuité historique relève des pathologies politiques à combattre au nom de l'émancipation. L'histoire du monde serait celle d'une perpétuelle migration et la fixation de certaines populations sur certains territoires serait à la fois arbitraire et provisoire. Un peuple n'aurait pas le droit de vouloir se sentir chez lui: ce sentiment relèverait de l'extrême-droite.

    Poursuivons le décryptage de la logique macronienne : Marseille serait une ville modèle parce qu'elle serait une ville-monde, dont l'histoire serait finalement étrangère, ou du moins distincte, de celle de la nation française. D'ailleurs, dans la philosophie multiculturaliste, la métropole est appelée à se substituer à l'État-nation, une tendance qu'encourage aussi la mondialisation avec laquelle Emmanuel Macron entretient un rapport quasi-euphorique. La philosophie du candidat Macron converge à bien des égards avec celle qui traverse l'Histoire mondiale de la France pilotée par Patrick Boucheron. À tout le moins, la grande ville mondialisée serait un meilleur cadre pour chanter la diversité heureuse que la nation, otage souvent de populations ancrées dans des schèmes culturels dépassés - c'est la fameuse France périphérique qui se reconnaît bien peu dans le candidat Macron, alors qu'il est célébré dans la France mondialisée. Cette grande ville célébrant la diversité serait appelée à s'extraire du cadre national - on a vu cette tentation s'exprimer à Londres et à Paris au moment du Brexit.

    Macron suscite le même enthousiasme médiatique qu'Alain Juppé du temps où ce dernier était célébré par les rédactions au nom de sa philosophie de l'identité heureuse, même si nous sommes passés de la célébration du père rassembleur à celle du jeune leader dynamique. Il s'agit chaque fois d'expliquer aux peuples en général et aux Français en particulier qu'ils ont tort de s'inquiéter de la dissolution de leur patrie et de leur civilisation et qu'il leur suffit de s'adapter à la nouvelle époque de bonne foi pour voir leurs craintes se dissiper. Il n'est pas certain que si cette élection se transformait en référendum sur l'avenir de la nation française, la philosophie d'Emmanuel Macron serait majoritaire dans les urnes. De là l'importance pour le système médiatique de centrer pour encore quelques semaines son attention sur les «affaires», pour détourner l'élection des véritables enjeux qui devraient mobiliser la population.  

    Mathieu Bock-Côté        

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

  • Achetés pour trente sièges : des centristes misérables...

    Jean-Christophe Lagarde, patron de l'UDI

     

    Mur-bleu gds.jpgIls auront 68 « circonscriptions gagnables » , lors des législatives qui suivront la présidentielle ;  donc beaucoup plus de sièges, très probablement, que leurs 39 sièges actuels. Voilà le prix qu'a payé Fillon pour les faire revenir, eux qui l'avaient quitté avec des airs de vierge effarouchée, au nom de l'éthique et de la morale ; au nom de la parole donnée ; voilà le prix auquel ils ont mis leur « âme » (!) en vente.

    Judas avait vendu la Christ pour 30 deniers. Les centristes ont vendu ce qu'ils appellent leur « âme » pour presque la même somme, en nombre de futurs élus : trente sièges ! Ce n'est pas très cher payé, et ils n'ont pas une bien bonne opinion d'eux-mêmes, pour se rallier à aussi vil prix, après avoir donné le spectacle comique d'une fuite éperdue au premier coup de grand vent, avant de donner le spectacle affligeant d'un retour déshonorant et honteux, puisqu'il s'agit d'un retour acheté - ou payé - pour de sordides questions d'intérêt personnel d'élus, désirant douillettement garder leurs privilèges, et en faire profiter leurs petits camarades. Copinage-coquinage, quand tu nous tiens !

    Ces champions de la morale et de l'éthique (!), même pas envie de les critiquer, tellement ils sont misérables...

    Reviens, Molière : Tartuffe n'est pas mort ! 

  • Le patriotisme selon saint Macron ou selon Charette ?

     

    Par Floris de Bonneville 

    Parue sur Boulevard Voltaire le 3 avril, cette chronique oppose opportunément et de façon fort juste, à propos de Macron, la patrie abstraite, idéologique, indéfinie, des révolutionnaires, à la patrie charnelle, historique, concrète, nécessairement délimitée, des hommes et des penseurs de la Tradition. Combien de fois, dans nos veillées, nos réunions, nos articles, les royalistes que nous sommes, avons-nous récité, cité, repris, le magnifique discours que Charette avait tenu un jour à ses hommes au cours des guerres de Vendée ! C'est ce discours que Floris de Bonneville oppose ici à l'idéologie multiculturaliste d'Emmanuel Macron. Dans son récent grand article du Monde, qui nous dit que « Pierre Boutang reprend le pouvoir », Jean Birnbaum relève que « le mouvement royaliste [...] a lui-même plus d’influence sur les droites qu’on ne le croit. » Il a raison, sauf que cette influence ne se limite pas aux droites, touche aussi maints penseurs dits de gauche, comme il en donne, d'ailleurs, lui-même des exemples. C'est dans cette direction que la France devra tourner ses regards pour s'en sortir !  Lafautearousseau 

     

    Floris de ....pngLe discours d’Emmanuel Macron à Marseille restera dans les annales politiques comme une anthologie de médiocrité absolue. Où l’on voit que la bête de scène compte sur l’inaudibilité par des auditeurs admiratifs de ce bout-à-bout de mots magiques qui ont fait la force, jusqu’à présent, du candidat. Car, ne nous y trompons pas, Macron est un jeune homme intelligent et opportuniste qui n’a d’ambition que pour sa carrière. S’il est élu président de la République (le summum d’une vie pour le commun des mortels), dès la fin de son mandat, il reprendra du service auprès de ses obligés de la finance. Et ce langage indescriptible, où les mots savants se suivent dans un brouillamini savant, le sert auprès des plus faibles de nos concitoyens qui ne réalisent pas qu’ils sont l’objet d’une OPA qui va lui permettre d’atteindre son but, si on ne réussit pas à l’éliminer avant le 23 avril.

    Prenons l’exemple d’une évocation du patriotisme en face d’une masse de Marseillais de toutes origines qu’il a savamment identifiés un à un : « Être patriote, ce n’est pas la gauche qui s’est rétrécie sur ses utopies. Être patriote, ce n’est pas la droite qui se perd dans ses avanies et l’esprit de revanche. Être patriote, ce n’est pas le FN, le repli et la haine qui conduira à la guerre civile. Être patriote, c’est vouloir une France forte, ouverte dans l’Europe et regardant le monde. »

    Tout auditeur intelligent pourrait penser : mais ce gars-là se moque de nous ! Pour qui se prend-il ? Pour le Bon Dieu, pour le centre de la France, ni gauche, ni droite… Macron, c’est une succession d’utopies… de gauche essentiellement. Macron, c’est le communautarisme qui peut conduire à la guerre civile. Être patriote, c’est être Français. Point final. Ce n’est pas être Européen. 

    L’Europe n’a jamais été une patrie. Être patriote, c’est aimer d’abord sa famille, puis ses amis, puis ses voisins, puis son pays. 

    Mais être patriote, c’est surtout ce qu’en a écrit François Athanase Charette de La Contrie, ce héros vendéen cher à Philippe de Villiers et à nos cœurs. Une ode au patriotisme dont Macron n’aurait pas pu en écrire une ligne. 

    « Notre patrie à nous, c’est nos villages, nos autels, nos tombeaux, tout ce que nos mères ont aimé avant nous. Notre patrie, c’est notre foi, notre terre, notre roi. Leur patrie à eux*, qu’est-ce que c’est ? Vous le comprenez, vous ? Ils veulent détruire les coutumes, l’ordre, la tradition. Alors qu’est-ce que cette patrie narguante du passé, sans fidélité et sans amour. Cette patrie de billebaude et d’irreligion ? Beau discours, n’est-ce pas ? Pour eux la patrie semble n’être qu’une idée : pour nous, elle est une terre… Ils l’ont dans le cerveau, nous nous l’avons sous les pieds : c’est plus solide. Et il est vieux comme le diable leur monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder en l’absence de Dieu… Vieux comme le diable… On nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions… Faut rire. Mais en face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, nous sommes une jeunesse. Messieurs, nous sommes la jeunesse de Dieu, la jeunesse de fidélité ! Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créance humaine, la liberté de l’homme intérieur… »

    Charette, bien sûr, c’est l’anti-Macron absolu, celui qui a donné sa vie pour Dieu et son roi. Saint Macron est à mille lieues d’être patriote. Un gourou sans foi ni loi que nous avons trois semaines pour éloigner du second tour.

    Alors, oui, en avant, marche !   

    *  Les guillotineurs 

    Journaliste
    Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma
     
  • Hier le Ministère interdisait breton ou provençal à l'école. Aujourd'hui, il voudrait bien promouvoir... l'aarabe !

     

    Mur-bleu gds.jpgUn lecteur nous envoie - merci à lui - le document que vous découvrez ci-dessus.

    Les explications de Philippe de Villiers suivent - sur TV Libertés.

     

     

  • « REPRENDRE LE POUVOIR » ? QU'EST-CE A DIRE ?

     

    « Reprendre le pouvoir » est le titre d'un livre important de Pierre Boutang, paru en 1977, il y a tout juste quarante ans; ouvrage difficile et sérieux, sur lequel il nous a semblé bon de revenir ici, en remontant à la source, c'est à dire au livre lui-même et à son sens vrai. On en trouvera ci-dessous une analyse détaillée. La matière en est ardue. Mais nous espérons y dire à grands traits l'essentiel.

     

    RETOUR SUR « REPRENDRE LE POUVOIR »

    OU LA LÉGITIMITÉ RETROUVÉE …

     

    C1_x45CXUAEXuM8.jpgQue dit Pierre Boutang dans ce livre profond et érudit ? Il n’envisage évidemment pas l’acte en lui-même de prendre le pouvoir, encore moins les techniques du coup de force, du coup d’Etat, que les royalistes, comme d’autres, ont évoquées tant de fois dans le passé. Boutang sait trop bien que cette affaire, dans l'immédiat, n’est pas sérieuse ; qu’elle n’est pas, dans l'instant, d’actualité ; que, sur ce plan là, comme, d’ailleurs, sur le plan électoral, les royalistes sont « un néant de force » ; que la leur est autre ; qu’il est donc illusoire et coupable de les entretenir dans ce mythe, à ce stade, inactuel. Ce n'est pas que les royalistes aient jamais renoncé à faire la monarchie - Pierre Boutang, en vérité, y a songé, y a travaillé toute sa vie - mais que les conditions doivent préalablement en être réunies; que la chose doit devenir possible, actuelle et réalisable; qu'elle doit sortir de l'ordre du fantasme. On verra comment...  

    Le propos de Reprendre le pouvoir est, en effet, de redéfinir, d'abord, une idée acceptable du Pouvoir. Si l'avenir n'est pas au chaos, il ne peut être qu'à la Légitimité retrouvée, instaurée, restaurée, vaste et profonde réalité dont le respect et le culte pourraient seuls définir une droite qui serait digne de ce nom et la distinguer suffisamment de toutes ses caricatures, fasciste, libérale, conservatrice...

    SAUVER UN PEUPLE 

    Ce que Pierre Boutang rappelle d'abord, c'est qu'il y a en tout temps un peuple à sauver. Hier, de l'emprise terrorisante du Communisme mais aujourd’hui de l'empire corrupteur de la finance internationale. Or pour qu'un peuple fasse son salut temporel, il lui faut le secours d'un Pou­voir politique.  « Rebâtir quelque idée du pouvoir » (147) est d'abord nécessaire. « Les nouveaux philosophes ne sont pas les seuls à être dépourvus de théorie du pouvoir Ce que j'observe dans l'histoire contemporaine, c'est que la théorie politique s'effrite à mesure que le pouvoir s'use. Moralité, on ne fait plus de distinction entre les bons et les mauvais pouvoirs - ceux que j'appelle les pouvoirs mal vécus » (Nouvelles Littéraires, 26 janvier 1978). En un sens, c’est aussi ce que dit aujourd’hui Edgard Morin, à l’horizon de la gauche, où les mythes fondateurs se sont écroulés, depuis quelques décennies, déjà. 

    LE POUVOIR LÉGITIME 

    Quelle est donc la nature du Pouvoir qui sauve, dont les pouvoirs qui écrasent, qui corrompent et qui tuent, l'âme et le corps, sont les contrefaçons ? « Ce n'est pas simple, résume Pierre Boutang lui-même, dans un entretien donné aux Nouvelles littéraires, au lendemain de la parution de Reprendre le pouvoir. Le pouvoir apparaît au mieux par la nature et le jeu de ses éléments. Ces éléments sont au nombre de trois : la légitimité - qui pose la souveraineté, l'existence même du souverain et son intention d'agir pour le bien commun; le consentement populaire - sans quoi le pou­voir n'est qu'une contrainte évacuant l'humanité; enfin l'auto­rité - l'acte, le résultat de droit et de fait auquel il est consenti ». 

    « Les variétés de pouvoir - c'est-à-dire aussi les variétés de sa perversion - se définissent selon l'ordre ou l'absence par­tielle de ces éléments. Vue de l'État, la légitimité a besoin du consentement pour justifier l'autorité; vue du peuple, l'autori­té a besoin de la légitimité pour obtenir le consentement. L’ordre dans lequel se composent ces éléments constitutifs du pouvoir n'est donc jamais le même, à un moment donné, pour le peuple et pour l'État : sinon il n'y au­rait plus dialogue entre eux, mais monologue, monologue d'un souverain sans peuple - tyrannie - ou d'un peuple sans souve­rain - anarchie -. Comme vous le voyez, le dialogue du peuple et de l'État obéit à une dialectique complexe, toujours recom­mencée. Le peuple, par sa liberté de consentement commence là où le Prince finit; le Prince par l'autorité que lui confère le consentement, commence là où le peuple finit. »

    « Qu'y a-t-il de nouveau dans votre théorie du pouvoir ? - Ce qu'il y a de nouveau, c'est qu'elle était oubliée ». Pourtant, la manière, en particulier, dont Boutang fonde toute sa Politique sur l'idée de souveraineté, non idée en l'air, mais idée d'une réalité de naissance, réalité pater­nelle, toujours antécédente donc légitime, donc fondatrice d'ordre (49-106), est neuve et admirable.

    Quelle est donc pour nous, aujourd'hui, la figure la plus accessible de cette nécessaire légitimité ? La plus naturellement présente à notre esprit français, évidemment, c'est la monarchie. « C'est quoi, pour vous, l'idée monarchiste ? C'est l'idée d'un pouvoir qui ne s'achète pas; ni par le nombre, ni par la force, ni par l'argent.» Magnifique !  

     SERVITEUR DE LA LÉGITIMITÉ 

    Pour parler ainsi, il faut être libre. Pierre Boutang était libre. Contre le Communisme, qu'il méprise consciemment et délibérément. « Le marxisme n'est jamais qu'une aberration de la pensée vraie, une négation de la légitimité; il n'a rien créé, il a exclusivement détruit. Il portait le Goulag en puissance. En quoi, je vous le demande, ce tragique aboutissement d'une pen­sée nulle, d'une pensée minable, d'une pensée morte, pourrait-il fonder une théorie du pouvoir ? »

    Mais également ennemi de la ploutocratie dite libérale : « Aujourd'hui, la société ne transmet plus que les vices et les dysharmonies des classes supérieures. Il n'y a plus rien à con­server, la droite a complètement échoué. Réduite à l'instinct de combinaison, n'ayant plus rien à sacrifier, elle n'encourt même plus le risque de paraître lâche ou hypocrite; le type du bourgeois libéral, c'est le PDG toujours absent qui abandonne sa femme au bridge et à la psychanalyse, et que ses fils s'en vont vomir dans le gauchisme. On ne me soupçonnera de rien si j'affirme que la gauche, elle, peut encore raconter des trucs généreux : elle ne vaut pas mieux.»

    « Je ne suis pas un conservateur: à condition que ça ne fasse pas de mal aux êtres, je dis que la société d'argent peut bien crever ! A bas l'usure, l'argent selon moi ne doit pas faire de petits : ce principe salubre définit ce que Marx appelait le so­cialisme féodal. Et bien, va pour le socialisme féodal.» 

    AUX SOURCES SACRÉES DU POUVOIR 

    Celui qui l'interroge alors pour les Nouvelles littéraires ne s'y est pas trompé, ce mépris de tout culte de l'homme suppose un autre culte. « Quand on-rejette l'intérêt matériel, la vanité de puissance, le commerce des pseudo-valeurs, et qu'on veut se prémunir contre tout cela, il arrive fatalement un moment où, faute de faire confiance à l'homme, on réhabilite la Providen­ce... C'est ce que vous faites à la fin de votre livre en rêvant d'un Prince chrétien, qui sera le « serviteur de la légitimité ré­volutionnaire. — Bien sûr, je crois en la Providence

    En vérité, pour Pierre Boutang, cette transcendance, Dieu, le Dieu de l'Évangile catholique, est présent non à la fin mais à la source de toute souveraineté légitime, comme il est à l'origine de sa réflexion, et dès la première page de son livre. D'accord avec Simone Weil : « Il n'y a que par l'entrée dans le transcendant, le surnaturel, le spirituel authentique que l'homme devient supé­rieur au social. Jusque-là, en fait et quoi qu'on fasse, le social est transcendant à l'homme. Dès lors la seule protection possi­ble pour l'homme est que ceux qui sont sur la route de la sain­teté aient une fonction sociale reconnue. Mais quel danger ! »

    Comment faire ? Appellera-t-on les saints (!) à gouverner ? La solution que choisit Boutang est plus sage, celle d'un Pouvoir dont l'institution, à ses yeux, est sainte, jaillie des sources doublement sacrées de la paternité divine et de la paternité humaine, et triplement sa­crées si l'on accepte la « modification chrétienne » que déve­loppe magnifiquement sa Troisième Partie (147-180), suivant, en cela, l’idée d’Urs von Balthasar. Car, pour lui, c'est bien le Christianisme qui fonde la distinction du roi et du tyran, par la légitimité or­donnatrice, seule forme viable, stable, loyale d'une monarchie populaire.  

    DISCIPLE CHRÉTIEN DE MAURRAS 

    capture-d_c3a9cran-2015-08-11-c3a0-21-12-31.pngSi la pensée politique de Boutang s'enrichit puissamment de celle des autres, elle est antérieure à leurs apports et plus riche. Parce que le principe foncier de sa réflexion est son expérience première de la naissance et du langage que l'enfant tient de son père, ses père et mère, sa nation. C’est sur cette reconnaissance du PERE, du consentement à ce SOUVERAIN, de ce premier regard d'en dessous vers une PROVIDENCE bienveillante, que toute la Politique sacrée de Bou­tang s’est fondée. Fut-ce avant la rencontre de Maurras ou après, ? En tout cas, la leçon de Maurras rejoignait l'attachement au Père, et dans la communion de ces deux mouvements Boutang a formulé très tôt son ample théorie de la tradition royaliste française et de son nationalisme intégral. Il a su en montrer, même chez Maurras, au-delà de son positivisme méthodique, l'inspiration et le fondement chrétiens, quitte à admettre que parfois Maurras s'est trompé sur le Christ (170). Sa réhabilitation de la politique maurrassienne n'en est que plus forte (27, 151). 

    RÉVOLUTION POUR LA LÉGITIMITÉ 

    Dans ses dernières pages, Boutang désespère de la société actuelle dont il n'y a plus rien à conserver. Après les aventures fasciste et progressiste (46), tout est perdu si quelque haut héroïsme ou quelque Providence n'intervient (142-143). Mais pour susciter quelle forme humaine de salut ? Boutang  rapporte le propos de Pierre Emmanuel « Depuis la fin de la monarchie la France est incapable de se créer un État » (46). Boutang aspire donc à la révolution pour la Monarchie. « Il n'y a plus qu'à attendre et préparer activement le nouvel âge héroïque » (242), le nouveau Moyen Age qu'annonçait Berdiaev. Il attend « une légitimité révolutionnaire, une révolution pour instaurer l'ordre légitime et profond ». Nous aussi !   

     

    Reprendre le pouvoir, Paris, Le Sagittaire, 1977

  • Scandale ! Parlons-en !

     

    Mon bureau 3 Lucs.jpgJamais campagne électorale pour l’élection présidentielle n’aura plongé la France aussi bas.

    Les Français ont de quoi être écœurés. Il est vrai que la République a toujours fait bon ménage avec les scandales : son histoire depuis l’origine en est jalonnée.

    Aussi nombreux que vite oubliés ! Qui se souvient encore du 6 février 1934 ? Le gouvernement de la République n’hésitait pas à faire tirer sur la foule qui s’était massée place de la Concorde en criant « à bas les voleurs » ! Aujourd’hui, dans ce qui reste du récit après la réécriture de l’histoire officielle, il n’est question que d’une tentative des « ligues » – factieuses et donc fascistes – de prendre le pouvoir.

    Prétexte en fut pris pour les dissoudre. La République était sauvée, l’histoire magnifiée ! Plus de « chéquards » comme au bon vieux temps de Panama, effacées les magouilles crapuleuses, « suicidé » l’escroc corrupteur Stavisky ; quant au conseiller Prince, fort proprement écrasé par un train, il ne parlerait plus.

    Modèle de toutes les « affaires » de la République, chef-d’œuvre d’exécution où les services de l’inspecteur Bonny, barbouze de la République et futur agent de la Gestapo, en connivence avec le Parquet, furent au niveau de l’exigence républicaine.

    Dame, on ne badine pas avec la vertu ! Comme chacun l’a appris avec Montesquieu, elle est le ressort essentiel de la République. La République, qui ne se démonte jamais devant les scandales, s’effondrera six ans plus tard dans le plus grand désastre de l’histoire de France. Signe avant-coureur…

    Toutes les républiques à travers le monde et à travers les temps furent, sont et seront, de fait, des oligarchies. C’est le plus incontestable des constats. La première duperie consiste à se servir de la notion abstraite de peuple pour en ravir la représentation et en capter ainsi la souveraineté. Au nom de quoi il est possible d’être les maîtres.

    Et la corruption devient la règle du jeu de dupes. C’est tellement simple à comprendre. Faut-il s’étonner de ce que l’on apprend du scandale Odebrecht qui secoue l’Amérique du Sud ? Qui peut y échapper ? Ni les USA, ni la Chine, ni la Russie, ni les Républiques de l’est de l’Europe, ni l’Italie… La liste peut continuer. Où est la morale dans tout ça ? Et, franchement, à quoi sert de brandir la morale ?

    Et la France ? « Exemplaire », « irréprochable », la République française ? Allons donc ! Ce qu’on appelle l’affaire Fillon ou l’affaire Le Pen, ce n’est rien, même si c’est distillé à longueur de jours. Nos démocrates patentés feraient mieux de relire leur histoire…

    Le vrai scandale, ici, consiste dans l’instrumentalisation évidente desdites affaires : presse, police, justice, pouvoir politique en connivence totale ! Pas besoin de complot, ni même de cabinet noir. Tout est concerté en raison d’une complicité supérieure. Ce fut la pratique de tout le quinquennat d’Hollande comme le montre, d’ailleurs non exhaustivement, le livre qui vient de paraître Bienvenue Place Beauvau, écrit par des journalistes de gauche.

    Le chef de l’État place ses affidés partout, autant qu’il peut aux postes-clefs.

    Avant son départ, il les recase. Il ne se dévoue pas aux intérêts de la nation dont il s’amuse comme un adolescent attardé et dont il livre les secrets d’État, ainsi que l’a révélé Un président de devrait pas dire ça. Il ne s’occupe, en fait, que du pouvoir, la seule chose qui l’ait jamais intéressé. Le pouvoir, ses combines, ses avantages.

    Il y a introduit ses hommes et femmes-liges, ses copains, ses maîtresses qui ont profité de toutes les largesses de l’État au plus haut sommet. Anathématisant dans ses discours de candidat les puissances d’argent, il s’en est servi surabondamment. Les Niel, les Pigasse, les Bergé, les Drahi, entre autres, ont acheté une grande partie de la presse et des médias, bien sûr de gauche, pour les mettre à son service ; maintenant ils veulent choisir son successeur en la personne de Macron. Toutes les « lois Hollande », toute sa politique trouvent là leur explication.

    Au fait, qui était son trésorier de campagne en 2012 ? Encore un ami de promotion, Jean-Jacques Augier. Ce monsieur avait à l’époque deux comptes aux îles Caïmans. Pour quelles activités ? Aucune enquête n’a été menée ; Mediapart ne s’est pas penché sur le cas.

    Et pour cause… Il était préférable de traiter le cas Cahuzac, plus avantageux aussi. L’affaire n’a pas été relayée. Politique magazine est le seul journal qui ait insisté sur cette formidable incongruité. Vous avez dit scandale ? 

    Politique magazine, avril 2017 -  Consulter ... S'abonner ...

  • Politique magazine, numéro d'avril : « La France écartelée »

     

    Découvrez le numéro d'avril !

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    DOSSIER : Les fractures françaises

    L’élection présidentielle permet de révéler les fractures entre les différentes catégories de populations et leurs aspirations. Avec, en arrière-plan, des enjeux de pouvoirs et de modèles de société qui reconfigurent les logiques partisanes de la Ve République. 

    Et aussi dans ce numéro…  54 pages d’actualité et de culture !

    Sommaire

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  • A propos de Macron : le « coup d’après »... Réflexions sur cette présidentielle à nulle autre pareille

     

    Mur-bleu gds.jpgLes joueurs d'échec le savent bien : l'important est d'avoir toujours un coup d'avance sur son adversaire. Un ou, encore mieux, plusieurs... Nous avons déjà dit tout le mal - mal politique, s'entend - que nous pensions de Macron, habilement, car justement, baptisé « Emmanuel Hollande » ou « François Macron » par beaucoup, dont François Fillon.

    Et nous avons rappelé que l'on ne votait pas seulement pour élire un président de la République mais aussi pour élire quelqu'un qui, très peu de temps après l'élection, devra former et conduire - donc « tenir » - une majorité pour gouverner. Et donc, gagner les Législatives.

    Or, comment Macron peut-il sérieusement prétendre qu'il en sera capable, avec le recyclage politique de fait auquel le conduit cette avalanche de ralliements en cascade : de Madelin et certains illustres inconnus « de droite » à Robert Hue, en passant par Cohn Bendit, Alain Minc ou François Bayrou, et tant d'autres encore ! Même Geneviève de Fontenay est sur la liste ! Si Macron pense, et dit, qu'il pourra y arriver, cela relève, au mieux, d'un aveuglement sidéral, au pire du mensonge pur et simple ; d'une escroquerie ; d'une arnaque.

    15446384-macron-les-coulisses-d-une-demission-en-douceur.jpgRaisonnons sur un cas précis. Ont rejoint Macron déjà plus de 200 élus socialistes (et plus de 35 députés, et 15 sénateurs) ; mais aussi Gérard Collomb, Bertrand Delanoë, Bruno Le Roux, Jean-Yves Le Drian, Claude Bartolone...

    Voici maintenant Manuel Valls qui annonce qu'il votera Macron ! L'un et l'autre jurant, la main sur le cœur, qu'il n'y a pas et n'aura pas de marchandage entre eux.  

    Justement, voyons l'affaire un peu dans le détail.

    Trop confiant, trop sûr de lui, et, pour tout dire, trop imbu de sa personne, trop orgueilleux, Valls a commis l'imprudence de s'autodétruire en quittant son confortable poste de Premier ministre, persuadé qu'il allait gagner la primaire socialiste et, dans la foulée, la présidentielle. Le pouvoir rend vraiment fou ! Ou aveugle, comme on voudra... Tel un Icare de série B, à vouloir s'élever trop haut dans le ciel, il s'est lamentablement écrasé au sol. Il a presque tout perdu : il ne lui reste plus, pour exister politiquement, et pour compter encore un tout petit peu, que son siège de député-maire d'Evry et de l'Essonne. Y renoncera-t-i, aux prochaines législatives ? Ce serait signer son arrêt de mort politique, et écrire lui-même le mot « Fin » de sa triste carrière. C'est donc très peu probable. 

    Mais, Macron ? Il a dit, promis, juré, qu'il y aurait un candidat d'En Marche dans toutes les circonscriptions de France. Donc dans l'Essonne. Et c'est là que le piège se referme sur lui, et que ce seul siège a valeur de test national sur sa crédibilité, ou son absence de crédibilité. Car Macron n'a que deux solutions :

    - soit il investit Valls, et alors son discours apparaît pour ce qu'il est : celui d'un menteur de plus, d'un bonimenteur en tout semblable aux autres, lui qui voulait changer la politique, faire de la politique autrement, renouveler les visages etc.… etc...

    - soit il investit quelqu'un d'autre, et alors, gare aux représailles ! Non seulement le siège de l'Essonne risque fort d'être perdu, et pour Valls et pour Macron, mais ce sera dans toute la France que les socialistes - ou ce qu'il en reste, mais tout de même... - feront payer à Macron son « indépendance » vis-à-vis d'eux. Et ce « cher » pourrait se révéler « très » cher, voire « très, très cher ». En clair, une Assemblée « de droite », et donc une cohabitation. Peut-être longue de cinq ans.

    Aujourd'hui, Macron nous enfume, nous berce de mots creux, nous joue le jeune premier au sourire fluoré et à l'impeccable dentition, genre « Email diamant », tentant de séduire les midinettes. Mais si l'on prend un peu de recul, si l'on fait de la politique et non de la macronnerie, si l'on regarde « le coup d’après », on est forcé d'alerter l'opinion, de lui demander de bien y réfléchir à deux fois avant de voter Macron.

    Car, en politique comme en toute chose, il faut savoir regarder un peu plus loin que le bout de son nez.

    Ce n'est pas un jeu, la politique, mais il y faut, là aussi, penser au « coup d’après ». 

  • VIDEO • Bérénice Levet : « Nous devrions énoncer un droit des peuples à la continuité historique ! »

     

    Mieux ou aussi bien que ce que nous aurions pu dire, ou différemment mais dans un même profond sillage : nous nous employons à faire écho à tout ce qui rejoint cette école de la Tradition à laquelle nous appartenons. Qui, en effet, œuvre à régénérer la pensée française et, tout simplement, à redresser la France, sa civilisation. Les idées que Bérénice Levet expose ici pour Boulevard Voltaire [3.04] sont évidemment de cet ordre.  LFAR   

     


    Bérénice Levet : « Nous devrions énoncer un... par bvoltaire (6'59'')

     

    Dans son dernier livre Le Crépuscule des idoles progressistes, Bérénice Levet dénonce la nouvelle anthropologie mise en place dans les années 70 et fondée sur un « alibi » : l’individu serait d’autant plus libre, original et créatif qu’il serait délié de tout héritage… Cette idéologie a débouché sur un désastre civilisationnel. Nous avons posé un éteignoir sur le processus d’humanisation, qui se fait par la transmission de l’héritage. Il y a un épuisement de ces idoles, mais l’hégémonie culturelle continue de leur appartenir. 

    Confrontés à un communautarisme islamique toujours plus véhément, nous aspirons, cependant, à nous souvenir de qui nous sommes. Et nous sommes les héritiers d’un génie français : la clé de la transmission est de donner à connaître, mais aussi à aimer, cet héritage. 

    Le Crépuscule des idoles progressistes

    Boulevard Voltaire