Emmanuel Macron et la Monarchie : ambiguïté ou complicité ?
Par Jean-Philippe CHAUVIN
Ainsi, la République s'est donné un nouveau président en un dimanche qui, s'il fut d'abord d'élection, fut aussi d'abstention : M. Emmanuel Macron a rassemblé autour de son nom à la fois ceux qui souhaitaient un nouvel élan et ceux qui tremblaient devant un nom qui continue de courir depuis les débuts de la Cinquième République en une dynastie républicaine d'opposition ; ceux qui espéraient et ceux qui craignaient ; ceux qui y croyaient et ceux qui n'y croyaient pas... Élu, l'ancien candidat est reconnu président, même s'il reste encore officiellement [au 8.05] une semaine de présidence Hollande : déjà, il endosse la posture présidentielle avant que d'en arborer les insignes.
Et pourtant, dans cette soirée de dimanche fraîche en température et aux places urbaines désertées, hormis les environs du Louvre, la République a semblé prendre les atours de l'ancienne Monarchie, au moins pour quelques minutes... Comme le retour étrange des fantômes d'un palais qui fût celui des rois avant de devenir le musée de la nation. Ce soir-là, ce n'était plus la Bastille détruite ni la République triomphante de Léopold Morice qui accueillaient le nouvel élu, mais la colonnade de Claude Perrault et les échos des Tuileries, comme une sorte d'hommage à ce qui avait permis à la France d'être et de paraître, à ces rois qui, selon la formule célèbre, « ont fait la France » avant que la République ne s'y installe. L'avancée solitaire au rythme de l'hymne européen (mais qui, pour beaucoup, est d'abord une musique classique de « majesté »...) dans une sorte de lumière irréelle et avec une solennelle lenteur, pouvait rappeler la cérémonie d'un sacre sous les voûtes de la cathédrale de Reims et cette même symbolique d'un homme entrant dans l'histoire par la porte du Pouvoir. Les journalistes les plus avisés ne s'y sont pas trompés, évoquant l'aspect « monarchique, royal, voire royaliste » de cette étrange entrée en présidence, avant même la cérémonie de passation des pouvoirs du 14 suivant ! Un de mes correspondants du soir résumait tout cela en une formule lapidaire : « l'hommage du vice à la vertu »...
Mais il nous faut avouer un sentiment étrange : M. Macron fait effectivement appel à ce qui fait vibrer notre fibre monarchique, et certains royalistes n'y sont pas indifférents, comme le prouvent quelques uns des noms qui l'accompagnent, dont celui de Stéphane Bern qui incarne, pour nombre de nos concitoyens, cet amour de la France et de son histoire, plus royal que républicain. Et ce n'est pas la première fois qu'il rappelle aux Français leurs racines nationales et royales, de son discours d'hommage à Jeanne d'Arc à Orléans à sa visite au Puy-du-Fou aux côtés de Philippe de Villiers. Sans oublier non plus cet entretien de juillet 2015, publié dans Le 1, dans lequel il souligne l'incomplétude de la démocratie et toute l'importance de l'incarnation royale, de « la figure du Roi » qui manque à la France : « La démocratie comporte toujours une forme d'incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Il y a dans le processus démocratique et dans son fonctionnement un absent. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n'a pas voulu la mort. La Terreur a creusé un vide émotionnel, imaginaire, collectif : le Roi n'est plus là ! On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, d'y placer d'autres figures : ce sont les moments napoléonien et gaulliste, notamment. Le reste du temps, la démocratie française ne remplit pas l'espace. On le voit bien avec l'interrogation permanente sur la figure présidentielle, qui vaut depuis le départ du général de Gaulle. Après lui, la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide au cœur de la vie politique. » Ce passage de l'entretien fait désormais partie de ces morceaux de papier que l'on range dans le portefeuille pour le ressortir à l'occasion, comme une sorte de talisman intellectuel... ou de rappel utile !
Mais M. Macron n'est pas le Roi, nous le savons et nous le redisons, et, si je lui reconnais cette volonté de renouer avec une part monarchique de l'héritage français, ses liens forts avec l'oligarchie financière et son européisme revendiqué ne peuvent qu'inquiéter ceux qui pensent le social sans négliger les devoirs de l'économique : l'élu présidentiel saura-t-il sortir de sa posture de candidat des élites pour devenir ce Chef de l’État qui se doit d'être celui de tous, y compris des plus faibles, pour rendre au Politique ses lettres de noblesse sociale ? Laissons le temps à l'avenir de trancher avant que cela soit celui de l'histoire !
Et si, au bout du compte et au fond de l'impasse de la République, c'était « la figure du Roi » qui, justement, sortait de ce nouveau règne élyséen, comme un « complément » ou, mieux, comme la seule et juste alternative politique et institutionnelle ? Il n'est pas interdit de le croire, ni impossible de le préparer : après tout, le rôle des royalistes n'est pas de suivre les fourgons de la République mais de monter dans les locomotives de l'histoire... •
Photo ci-dessus : Le Prince Jean de France et Emmanuel Macron se sont rencontrés à l'inauguration du Musée de Thiron-Gardais.
Commentaires
Je laisserai à la méditation des visiteurs de ce beau et toujours passionnant site cette citation de Nietzsche, dont je ne reprends pas tout à mon compte mais que je trouve très belle.
'' Suivez les chemins qui sont vôtres. Et laissez peuples et nations suivre les leurs - de sombres chemins en vérité, sur lesquels ne brille plus une seule espérance. Laissez régner les boutiquiers là où rien ne brille plus que l'or des boutiquiers. Les temps des rois sont passés ; ce qui de nos jours porte le nom de peuple ne mérite pas de rois ''.
Et si Emmanuel MACRON voulait faire la synthèse de la Monarchie ( le Louvre) et de la Maçonnerie ( pyramide). celà dit combien de Royalistes gaspillent leur temps et leur énergie pour trouver le candidat républicain idéal, , ou le moins mauvais???????????????????????????????,,
Macron possible Monk ?
Pourquoi pas ? Attendons de voir...
Très belle photo insérée dans l'article de J.-Ph. Chauvin : Emmanuel Macron (alors déjà élu président, je ne sais) souriant et comme émerveillé aux côtés du Prince Jean d'Orléans dont la mine grave sied à sa fonction d'héritier de la Couronne à l'occasion d'une improbable rencontre entre la république et la royauté françaises. Une photo qui résume et exprime pacifiquement tous les possibles ...
Je vois que les élucubrations vont bon train
Essayez de redescendre sur terre et regardez avec humour ce que la Presse nous donne à avaler. Pendant un temps nous avons eu sur les couvertures et à toutes les pages des magazines le couple idéal formé par Macron et son histoire d'amour digne des plus grands romans du XiX ème .. Parfaitement huilée photgraphiés habilement et ne manquant pas un geste rapproché publique , la mise en scène de Louvre était l'apothéose des symboles .
Comment ne pas rapprocher ce jeune premier les yeux levés au ciel de notre Jeanne ou du bouillant Bonaparte?
Maintenant rideau. La Presse est plus ou moins muselée et priée de s'éloigner du couple Macron et la rigueur du gouvernement est entachée par les attachés parlementaires fictifs d'un Ferrant qui est bizarrement moins attaqué que Fillon.
Je crois que le show ne fait que commencer et que ce couple de théâtre n'a rien de républicain et encore moins de royal et j'espère que vous ne tomberez pas de trop haut.. Nous sommes en face d'une start up à ses débuts survenue après une OPA fort réussie. Pour le roi il s'agit d'autre chose...
Je vous trouve un peu condescendant Cincinatus et vos sujets un rien futiles. Et je n'ai pas trop le cœur à l'humour et au dilettantisme quand je considère l'état de notre pays.
Nous nous sommes opposés au Macron candidat. Maintenant, la sagesse est d'attendre et voir.
Le sujet est "futile" dites-vous monsieur Fabre.? . Mais c'est celui de l'article auquel je réponds et si je ne bêle pas devant notre nouveau président je pense que l'article suivant où "il lave plus blanc " en fait autant.
Laissons passer l'engouement actuel ou bien laissons dire à d'autres que ""Plus dure sera la chute" Vous avez raison Il ne sert à rien de jouer les Cassandre et si c'est de la " condescendance" que d'avoir du recul de l'expérience et de la lucidité alors en effet votre jugement quoique péjoratif hélas à mon égard est fort pertinent
( Il va de soi qu e je souhaite bonne chance à la France !)
Le sujet n'est pas futile mais les thèmes dont vous avez traité.
Nous nous sommes opposés à Macron pour des raisons valables. Il n'y a rien à y changer.
Maintenant qu'il est élu, nous aurons à le juger sur pièces, c'est à dire sur ses actes dans les domaines importants.
Sur ce qu'il fera on peut nourrir de grands doutes. Mais nous n'en savons rien, en réalité, tant le personnage est multiple.
Nous pourrons maintenant observer, analyser, apprécier. Cela me semble plus sérieux. Et nous verrons bien.
«Ainsi, la République s'est donnée un nouveau président en un dimanche qui, s'il fût d'abord d'élection, fût aussi d'abstention». Il commence fort, l'article de M. Chauvin, par ailleurs très intéressant. Deux fautes de grammaire (voire trois, puisque l'une d'entre elles est répétée, sans parler du reste de l'article) dans la première phrase. Rousseau n'eût pas confondu le passé simple et l'imparfait du subjonctif... Pour l'accord du participe passé, je ne me prononce pas car je ne suis pas sûr que la règle fût fixée au XVIIIe siècle. Amis royalistes, si nous, nous ne défendons pas et ne respectons pas notre langue, qui le fera? Plus de najatteries, je vous en conjure!
Cher Patrick 111, vous avez une fois de plus raison. Nous avons corrigé les trois fautes que vous avez signalées et nous avaient échappé. S'il y en a d'autres, n'hésitez pas. Et, bien-sûr, merci !
Euh, il reste «Comme le retour étrange des fantômes d'un palais qui fût celui des rois avant de devenir le musée de la nation.».
LFAR, le seul blog public où les corrections s'effectuent au vu et au su de tous... Fascistes, vous avez dit fascistes?
Je ne doute pas que la cérémonie d'investiture et le spectacle donné au Louvre aient été aussi réussis que les meilleures cérémonies d'ouverture des Jeux Olympiques ,conçues comme elles ont du l'etre par de bons spécialistes de "l'évenementiel" puisque 'elles elles étaient précisément de cet ordre. Je ne peux en avoir la certitude , ne regardant rien du nouveau Président pour cause de nausée-reflexe mais je me sens fondé a le supposer.....
Ce qui motive ici c'est que la chronique de JP Chauvin me conduit a vous faire part de mon profond étonnement. J'espere que l'on me pardonnera d'évoquer ,le plus brievement possible un itinéraire personnel qui fit de moi d'abord un "Monarchiste flou" ,inconscient en somme ,mais murissant lentement pendant mes 60 premieres années , puis un partisan rationnel ,respectueux sans dévotion du principe et de la famille qui l'incarne légitimement ..Elevé dans une famille plutot a gauche dont la référence principale était une des grandes figures de l'anarchisme du 19ème siècle (Sans la violence) je trouvais dans nos bibliothèques familiales Jeanne d'Arc, Saint Louis ,Bayard ,,Clovis ,Charlemagne sans ordre , je recevais dans le meme temps a la communale l'enseignement laic de hussards de la République en blouse grise et manches de lustrine .ILs me parlerent de patriotisme et des grands noms de l'Histoire de France ,de ses Héros de ses Rois , de la Révolution aussi en un mélange indistinct qui ne nous mettait pas en demeure de choisir un camp. Sur ce terreau meuble c'est vers mes treize ans que les propos d'Athos (Redevenu Comte de la Fère) a son fils Raoul de Bragelonne a son départ pour la guerre me donnerent pour la premiere fois une (haute) idée de la monarchie comme principe..Puis je lus encore et 1300ans d'Histoire s'éclaircirent et s'ordonnerent dans mon esprit ,des premiers Rois Francs a l'émouvant Roi-Martyr gravissant avec Grandeur et Humanité les marches de l'échafaud .
Ce qui m'était apparu peu a peu c' était que tout au long de ces 1300ans une Lignée ( Parfois sinueuse ,mais l'Histoire était longue.....) avait constitué , ( par un processus lent et tenace,adossé en quelque sorte au divin) , avec un Peuple un Tout qui apparaissait ,a posteriori ,comme "nécessaire" :un Peuple vivant en son domaine ,conscient de lui-meme ,de ses patrimoines ,historique ,culturel et spirituel ,une Nation donc. A travers le temps c'était le sentiment du Lignage et du sens de la responsabilité historique attribué a une famille qui lui est consubstantiel qui donnait a la Royauté son caractere le plus noble : celui d'une Fonction .
Cette responsabilité dans l'Histoire des Peuples qu'un Roi assume elle s'exprime en Maintien ,Protection et Projection dans l'avenir de son histoire propre certes mais aussi de son Identité qui est expression de sa singularité parmi les autres peuples .
Si je me suis hasardé ainsi a définir ma vision personnelle c'est seulement pour revenir en conclusion a Emmanuel Macron . Ce que nous savons du personnage ,mis a part son habile capacité a diagnostiquer "l'état de manque" auquel conduit le système républicain ,c' est qu'il est aux antipodes de tout cela et également porteur d' un négationnisme absolu de la nature meme de ce qui fonde une Nation ( Comme son patron E.de Rothschid en 1970 :"Notre ennemi c'est la Nation") et d'un projet politique économiciste ,mondialiste et immigrationniste qui conduira inéluctablement le peuple français a l'indifferenciation dans le magma consumériste, avec la dhimmitude comme seule autre éventualité ,
J'ai peut-etre de la Monarchie particulierement française et de la Nation France une vision simpliste ,voire erronée ,mais je ne crois pas me tromper sur Emmanuel Macron.
Ne nous emballons pas.je suis en gros d'accord avec Richard Portier . L’illusion parfois des royalistes est de pouvoir croiresinon non conseiller les princes républicains, de leur prêter une vision royale; Oui Macron a été au puy du Fou rompant avec un sectarisme imbécile.Mais pour dire que cela marchait,non pour y reconnaitre une résurgence d'une mémoire massacrée Dire que nous su étions en incomplétude, Camus lui aussi avec plus de mérite suite à la mort du Roi .Poincaré aussi , ,le détestable lorrain.; qui a poussé à la guerre en 1914
Mais son manque de cœur devant la colonisation, sur la culture qui est enracinement , non juxtaposition, et qui permet à nos vocations d'éclore. . Non Macron n'est la le Roi qui nous permet de réaliser nos vocations au sens des talents, mais un habile bon élève, trop bon élève,. Attendons. Maintenant s'il se rallie comme Talleyrand au ROI ,alors .. mais d'ici là restons nous mêmes
Il suffit donc d'une promenade dans les jardins du Louvre pour que les royalistes ne sachent plus raison garder ?
Macron, c'est – me semble-t-il – le Monsieur Ouine de la politique française. C'est pourquoi sa vacuité interne lui permet parfois de capter et de répercuter aussi des bribes de vérité, telle son étonnante déclaration sur la carence monarchique intrinsèque de la République. Mais que l'on ne s'y trompe pas, aucune de ses déclarations ne sera suivie d'effet; il n'est pas là pour ça. Il n'a pas de doctrine, pas de conviction. Il est en marche. C'est sa seule essence et substance. Macron, c'est le néant au pouvoir. Je pense que Philippe Muray aurait aimé voir cela, et en aurait été profondément terrifié, comme nous devons l'être.
J'ai bien peur que Patrick ait raison. Quelle conviction profonde chez Macron? L a GPA pour tous sans humilier lmpt?
Soyons sérieux, que votre oui soit oui, que votre non soit non;nous ne sommes plus à l'oral de l'ENA .IL s'agirait de grandir, non de plaire.
Je vois que le bon-sens n'a pas quitté les royalistes qui n'ont pas besoin d'attendre pour ętre fixés et cela me rassure j'avais peur de la solitude face à l'engouement des médias.
Au fond, nous sommes d'accord. Mais les royalistes adorent se disputer et sont suspicieux.
Parce que J.Ph. Chauvin - royaliste de toujours et de profonde culture roaliste - réfléchit sur le cas Macron - plus complexe qu'il est dit plus haut - on monte sur ses grands chevaux; on l'accuse presque d'être un rallié ... Cette proppenson des royalistes à la dispute, Boutang l'avait relevée et moquée.
Si j'écris que - maintenant qu'il est en fonction - il nous reste à juger Macron aux actes, suis-je un rallié ?
Rester nous-mêmes ? Bien-sûr. Mais pourquoi le soupçon à ce sujet ?
J.-Ph. Chauvin écrit: «Et si, au bout du compte et au fond de l'impasse de la République, c'était “la figure du Roi” qui, justement, sortait de ce nouveau règne élyséen, comme un “complément” ou, mieux, comme la seule et juste alternative politique et institutionnelle ? Il n'est pas interdit de le croire, ni impossible de le préparer : après tout, le rôle des royalistes n'est pas de suivre les fourgons de la République mais de monter dans les locomotives de l'histoire...» J'ai la même espérance: Macron, le néant au pouvoir, ultime soubresaut de la Répubolique, et preuve par le mouvement de son néant. Après, le Roi...
Je voudrais quand même dire à M. Chauvin que, en ce qui me concerne, mon royalisme ne doit rien à Stéphane Bern ni à Point de Vue... ☺
D'accord avec l'interprétation de Patrick 111, à 21h25 - juste, selon moi.
Pour ce qu'il écrit à 21h27, je lui dirai que je connais Chauvin depuis des décennies. C'est un vrai militant.
Je ne crois pas qu'il y ait ici beaucoup de lecteurs dont le royalisme doive grand chose à Stéphane Bern ou Point de Vue. Ceux-là vont sur Noblesse et Royautés. Cela dit sans hostilités pour personne.
Je n'avais aucun doute quant à M. Chauvin, mais j'ai voulu réagir car je trouve que, en fait, les Bern et le magazine des paparazzi brouillent la compréhension de la vraie monarchie par le peuple... Et c'est vrai que c'est agaçant...
Et mon royalisme non plus ne doit rien à Bern ni à ses pareils.
.je me souviens que mon père rencontrait le comte de Paris grand père du prince Jean qui venait incognito pendant la guerre je me souviens des conversations de ce qu'il disait à propos du monde des royalistes , leurs querelles mesquines de préséance et des espoirs que nous avons ressentis à l'époque .. Maintenant les divers courants , les petites intrigues et les propos acerbes n'ont pour moi aucun intérêt. Savoir qui est "plus royaliste que le roi" ne fait pas avancer les choses. Quant aux petites jalousies ou frictions d'amour propre entre nous , elles sont suicidaires
Si on veut ne pas brouiller la compréhension de la monarchie il faut enseigner l'Histoire aux jeunes et de façon honnête , mais on en est loin.
Macron est de la poudre aux yeux mais une poudre aveuglante et efficace de la graine des dictateurs qui au départ veut notre bien elimine l'opposition et aime tout le monde pour mieux l'étouffer. ..
Souvenez-vous : il nous aime " farouchement" !
C'est presque terrifiant !
Les vrais royalistes - Jean-Philippe Chauvin est de ceux-là - ont toujours été littéralement habités par l'idée de - comme disait la vieille AF – « faire « la monarchie parce que c'était sauver la France. Cela, ils le savaient de toutes leurs forces et nous le savons aussi, nous pour qui les dangers se sont accrus.
Maurras, qui ne croyait pas à l'émeute, a tenté de « faire » le roi, avec le général Mangin, avec Jean Chiappe, et d'autres dont il n'a pas dit le nom. Le Comte de Paris l'a tenté partout où cela parut possible : à Vichy, à Alger, à Paris ... A la limite du raisonnable. Boutang en a rêvé sa vie durant, pendant sa jeunesse d'Action française, à Alger lui aussi, à Paris lorsqu'il créa la Nation Française, puis avec De Gaulle qu'il a pourtant combattu et avec Mitterrand dont il savait, comme le savait le Comte de Paris, la jeunesse royaliste ...
Faut-il reprocher à ceux-là qui ont espéré, tenté, de ne pas avoir réussi ? Sans-doute se sont-ils fait parfois des illusions, se sont-ils fait duper. Au moins ont-ils tenté. Y avait-il un quelconque autre moyen sérieux ?
Nous ignorons si la monarchie sera restaurée un jour ; en tout cas à temps pour qu'il y ait encore une France à sauver, que l'on puisse encore reconstruire. Mais, si nous ne savons pas de quoi sera fait l'avenir, qui le fera, il y a au moins une chose dont on peut être tout à fait sûrs : c'est que la République telle que nous la connaissons aujourd'hui non seulement s'effondrera, inéluctablement, mais aussi qu'elle n'en a peut-être plus pour très longtemps, qu'en tout cas le pronostic ne souffre pas l'ombre d'un doute.
Qu'adviendra-il, après ? Nous n'en savons rien, pas plus que les Français de 1794, pris dans les nasses de la Terreur révolutionnaire, ne pouvaient imaginer que dix ans plus tard, un jeune militaire improbable, corse, par-dessus le marché, deviendrait leur empereur. Le vieux Royaume, un Empire !
Talleyrand qui était une canaille, un évêque impie et dépravé, intensément corrompu, mais cultivé, civilisé comme on l'avait été à la fin de l'Ancien Régime, et ayant gardé au fond de lui-même un certain sens de l'Etat et de la Patrie, fut celui qui fit la restauration de 1815.
Henri l'a rappelé ici, je crois à fort juste titre. L'Avenir n'est à personne et je crois qu'une fois fait tout ce que nous pouvons, nous devons le regarder avec confiance.
J'ai demandé un jour à Jean-François Mattéi s'il n'avait vraiment aucun espoir pour notre avenir. Il m'a répondu en philosophe qu'Heidegger pensait qu'au bout du compte tout recommence toujours.