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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1344

  • Gustave Thibon : « La démocratie c'est le règne de la quantité brutale sous la forme du nombre »

    Gustave Thibon, une haute pensée enracinée - Gustave Thibon s’adresse aux royalistes de Montmajour, en 1971. Il participera pendant vingt ans aux rassemblements qui suivront et les marquera profondément de sa pensée

     

    « La démocratie c'est le règne de la quantité sous toutes ses formes : la quantité brutale sous la forme du nombre, sous la forme de la masse, sous la forme de la pesanteur, c'est-à-dire le règne de tout ce qu'il y a d'anonyme, de matériel, de mécanique dans l'homme et dans le peuple. Autrement dit, la fatalité de la démocratie c'est de cultiver et de dilater jusqu'à l'éclatement le coté quantitatif du réel. »

    Gustave Thibon

    Discours au Rassemblement Royaliste de Montmajour - 1971 

  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Rire ou sourire un peu ... même s'il n'y a pas vraiment de quoi

     

    « Pour triompher, le mal n’a besoin que de l’inaction des gens de bien. »  Edmund Burke

  • Famille de France • La duchesse de Vendôme portant une création de la modiste Marie d’Argent

    La princesse Philomena, duchesse de Vendôme, portant une création de la modiste Marie d’Argent  [Photo : Marie d’Argent Facebook]

     

    823330531.jpgIl ne serait pas raisonnable du tout - au vu de son contenu quotidien - de craindre qu'en publiant cette photographie, Lafautearousseau verse dans le people. C'est simplement que la photo est très belle ; que l'élégance, la classe, la beauté et le maintien de la princesse Philomena ont été très remarqués, en la circonstance. Et il n'est pas interdit aux princesses de la Famille de France, spécialement lorsqu'il s'agit de la duchesse de Vendôme, il est même très bienvenu, de réunir ces qualités si féminines. Il ne nous est pas interdit, non plus, de les signaler ...  LFAR 

    Illustration source : Noblesse et Royautés

  • Histoire & Patrimoine • Le réveil de Chambord

     

    823330531.jpgOn se souvient du souhait par lequel Jean-François Mattei conclut son magistral Le Regard vide, Essai sur l'épuisement de la Culture européenne (citation tirée du Philèbe, de Platon) : le vœu que nous sachions retrouver « le chemin qui conduit chez nous ».

    La beauté sauvera le monde, disait, non sans raison, Dostoïevski. Et notre dernier Grand Texte (dernier pour l'instant, pas dernier tout court) est le superbe message de Pierre Boutang à la jeunesse de France, l'incitant à ne pas aller chercher ailleurs ses modèles et son salut, mais, bien plutôt, à se replonger dans les origines de notre Histoire, de notre jeunesse française. Ce que, au fond, Jean-Paul II disait à sa façon, lorsqu'il incitait ses publics : « retrouvez les intuitions de vos origines ».

    Face à tant de laideurs dans notre société, pour une fois le service public apporte sa pierre. On le critique assez souvent, ici même, mais à chaque fois que l'on peut en tirer quelque chose de bon, nous n'hésitons pas à le signaler. Voici donc que, durant toute la deuxième semaine d'avril, le JT de 13 heures de France 2 nous a proposé un excellent feuilleton, nous ramenant à l'une des grandes époques de notre Histoire, pour nous raconter le réveil de Chambord. En l'occurrence, celui de ses magnifiques jardins à la française, dessinés sous Louis XIV et qui avaient disparu à la Révolution, comme tant d'autres merveilles - qui, elles, ne reviendront jamais.

    On a en effet décidé de restituer à l'identique cette merveille dont la Révolution nous avait privés : et c'est cette résurrection que nous raconte le feuilleton de France 2, qui se passe de tout autres commentaires. 

     


    Le réveil des jardins du château de Chambord (1/5)

     


    Feuilleton : le réveil des jardins du château de Chambord (2/5)

     


    Feuilleton : le réveil de Chambord (3/5)

     

     
    Feuilleton : le réveil de Chambord (4/5)

     


    Feuilleton : le réveil de Chambord (5/5)

  • Littérature & Actualité • Emmanuel Macron, le choix des mots pour effacer les faits

     

    UNE TRIBUNE de Vincent Trémolet de Villers, brillante, profonde et, selon nous, juste. « Empêcher que le monde ne se défasse » : en citant Albert Camus, référence commune des conservateurs, Emmanuel Macron a une nouvelle fois ajusté son propos pour faire oublier son progressisme à ceux qu'il inquiète.[Figarovox, 18.04]. Macron est, pour nous, radicalement, un adversaire politique et idéologique. S'il advenait qu'il soit élu, il deviendrait aussi un adversaire institutionnel.  LAFAUTEAROUSSEAU

     

    2395788714.jpgOn nous dira qu'Albert Camus est aussi le philosophe de l'absurde mais quelle ne fut pas notre sidération lorsque Emmanuel Macron, au terme d'un meeting aussi exalté que le lancement d'un nouvel iPhone, a cité l'auteur de L'Étranger comme figure tutélaire du projet d'En marche !

    On se souvient que Charles Péguy avait déjà été enrégimenté à Lyon au début du mois de février. François Bayrou, qui n'était pas encore un « helper » du mouvement, en avait lui-même été choqué. Cette fois, au milieu des applaudissements, des cris d'amour lancés au candidat, nous avons entendu les célèbres phrases d'Albert Camus : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse. » C'était à Stockholm, en 1957, lors de la remise du prix Nobel de littérature. Macron, progressiste en chef, reprenait à son compte ce qui constitue, sans aucun doute, la référence commune de tous les conservateurs. Elle résume le courant qui, d'identité malheureuse en lutte contre la réforme du collège, de Michel Onfray en Jean-Pierre Le Goff, exprime depuis quelques années la crainte collective d'une dépossession définitive. Ceux que Macron dénonce comme des esprits « frileux », des « immobiles » enfermés dans leurs « nostalgies » et leur monde « rabougri ».

    Certes, Camus n'est pas l'homme d'un camp, il appartient à tout le monde et Emmanuel Macron confie, dès qu'il le peut, sa passion pour Noces à Tipasa. Il n'empêche. Cet éloge de l'héritage dans la bouche du leader d'En marche ! était aussi inattendu qu'une ode à Pascal Lamy par Éric Zemmour, qu'une apologie de Jeff Koons par Marc Fumaroli. On songeait à la formule d'Alain Finkielkraut: « Camus est consacré par une époque qui lui tourne le dos. »

    Le discours de Stockholm, en effet, illustre ce qui fut la constante de la pensée et de la trajectoire de Camus: la piété filiale, la modestie en politique, la frugalité dans une société d'abondance, le refus de la grandiloquence.

    L'hubris des meetings de Macron, où résonnent des incantations inquiétantes (« En même temps ! En même temps ! » a notamment crié la foule en hommage au tic de langage du candidat) fait songer aux « fureurs adolescentes » que combattait Camus au nom de « l'intransigeance exténuante de la mesure ».

    Jusqu'ici, Emmanuel Macron n'avait qu'un but, parfaitement assumé: « défaire »le vieux monde pour que le nouveau puisse enfin émerger. Avec lui, a-t-il dit à Bercy, nous allons voir « le début d'une nouvelle France ». Ses déclarations sur la culture française qui n'existe pas, sur l'art français qu'il n'a jamais vu participent de ce projet. Celui d'une société sans permanence, d'une France inclusive, espace perpétuellement ouvert dont la devise, comme dans la publicité McDonald's, pourrait être: « Venez comme vous êtes. »

    Au Palais Brongniart, il y a quelques jours, Macron a dit vouloir faire de la France « une start-up nation » où les « start-upers » seraient « les premiers de cordée d'une société qui a besoin de se transformer », avant de déplorer que les entreprises soient trop souvent dirigées par « des mâles blancs qui ont reçu les mêmes formations que moi ».

    Monde ancien, nouveau monde: Emmanuel Macron, en vérité, a bien senti que son progressisme ébranlait une France profondément conservatrice. Il a donc ajusté son propos et pour dissiper les inquiétudes, prononce les mots pour mieux faire oublier les choses. Le macronisme, c'est un algorithme qui génère en temps réel les opinions attendues par le client. Une application qui devance vos goûts, vos habitudes, vos convictions. Terra Nova à Marseille, Albert Camus à Paris.

    Cela fonctionne à merveille mais subsistent quelques défaillances techniques. Prenons les propos du candidat sur la colonisation, « crime contre l'humanité ». Si Macron avait lu Le Premier Homme, ce chef-d'œuvre qui raconte l'enfance algérienne de Camus, il aurait révisé son jugement. On y trouve notamment ce portrait d'un vigneron de Mondovi, le berceau de la famille de l'écrivain. Nous sommes en pleine guerre d'Algérie. Un ordre d'évacuation a été donné. « Il n'a rien dit, écrit Camus du vigneron. Pendant trois jours il a arraché les vignes sur toute l'étendue de la propriété (…). Puisque ce que nous avions fait ici est un crime, explique-t-il à un jeune capitaine désemparé, il faut l'effacer. » 

    Vincent Tremolet de Villers     

    Vincent Tremolet de Villers est rédacteur en chef des pages Débats/opinions du Figaro et du FigaroVox.       

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Idées & Politique • Fin de campagne

     

    par Gérard Leclerc

    Jeudi 20 avril 2017 

    rubon9-071ca.jpgEnfin ! Enfin, nous arrivons au bout de cette campagne électorale. Peut-être ai-je tort de m’exprimer ainsi, car l’impatience d’en finir pourrait être demain relayée par le désolation d’une nouvelle impasse, ou pire encore du chaos. Certes, il ne faut jamais parier pour le pire, et même si c’est la crise institutionnelle qui s’imposait dans les prochains mois, il faudrait espérer contre toute espérance, en se persuadant que souvent le sursaut peut jaillir de l’abîme. Il s’agit de ne décourager personne, et surtout pas les courageux militants qui se sont engagés, corps et âmes, dans un combat qu’ils croient nécessaire. Mais c’est la situation qui rend perplexe l’observateur que je suis. Un observateur nullement détaché, mais suffisamment indépendant pour tenter de juger les choses sans trop de préjugés.

    Dans ma perplexité, je me suis saisi avidement des deux pages du Monde, où trois philosophes allemands éminents étaient invités à exposer leur analyse de la situation politique en France. Je ne puis dire que j’ai été déçu, car j’ai trouvé aussi bien chez Sloterdijk, Habermas que Streeck, des éléments intéressants, grâce au regard extérieur qu’ils projettent sur notre pays. Néanmoins, ces trois esprits puissants n’ont pas produit en moi le dénouement que j’escomptais, peut-être avec présomption. J’ai cru comprendre qu’ils attendaient beaucoup d’Emmanuel Macron, pourvu qu’il gagne la compétition, mais ils m’ont donné l’impression d’investir le compétiteur de leurs propres espoirs en une reconfiguration des forces politiques qui est, à mon sens, plus que problématique. Et lorsque nos philosophes mêlent à leur supputation des vœux qui s’adressent au pays des Lumières, je ne marche pas du tout, ce supplément d’âme masquant ce qu’il y a de hasardeux dans leur pari.

    Et puis Wolfgang Streeck contredit l’optimisme de ses collègues, en montrant la vanité d’une médiation qui ne résoudra en rien les difficultés d’un monde bousculé par ce qu’il appelle « la logique du perpétuel ajournement de la faillite ». Non, il n’y a rien dans tout cela de propre à nous sortir de nos incertitudes, sauf une invitation à dire non à l’à quoi bon et à la fin de l’histoire. La nôtre ! 

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 20 avril 2017

    Gérard Leclerc

  • Société • Nous sommes tous des migrants

     

    Par Edouard de Saint Blimont.

     

    Qu’on n’imagine surtout pas que j’invite le lecteur à rejoindre la foule inepte de ceux qui réclament à corps et à cris que nous ouvrions toujours plus nos frontières, nos villes et bientôt nos maisons aux errants qui déferlent sur l’Europe, parce que nous devrions secourir indistinctement tous ces êtres humains, au motif qu’ils partagent avec nous la même humanité.

    Je ne partage pas non plus le point de vue orwellien de François qui m’enjoint à retirer de mon vocabulaire le mot de « clandestins », au motif que certains mots, alors même qu’ils désignent trop précisément la réalité, doivent pour cela même ne plus être utilisés !

    Mais c’est quand même d’une autre manière que nous sommes des migrants, que nous connaissons la migration perpétuelle : nous sommes en permanence appelés à changer de « lieu », nous sommes perpétuellement dans la situation instable de ceux qui n’ont plus d’ancrage, qui vivent dans l’angoisse de ne plus savoir de quoi demain sera fait et qui se disent qu’ils pourraient même tomber de Charybde en Scylla.

    Nous sommes tous des migrants : je ne l’ai jamais ressenti aussi fortement que depuis qu’il nous est donné à nouveau de traverser les tempêtes électorales qui nous déposeront demain sur l’on ne sait quel rivage. Arriverons-nous sur l’île des lotophages avec Emmanuel Macron pour prendre le lotus, ce fruit si doux qu’il fait oublier aux étrangers leur patrie ? A moins que nous n’échouions sur l’île des Cyclopes en compagnie de Mélenchon pour y connaître le destin que l’on sait.  Les sondeurs s’en donnent à qui mieux mieux pour agiter le spectre de toutes les résolutions possibles, nourrissant encore, si c’était nécessaire, l’angoisse chez celui qui sait que par son vote seul, il ne contrariera pas les mouvements de fond.

    Nous sommes en principe habitués au jeu électoral ; la remise en cause permanente du destin politique d’une nation, d’une patrie, n’est-elle pas inhérente à la démocratie ? Dans Le pouvoir sur scènes, l’anthropologue Georges Balandier affirme même qu’en démocratie, le citoyen retrouve un certain sens de l’aventure : n’avons-nous pas là l’occasion d’introduire un peu plus de passion dans notre existence ? Mais si nous nous aventurons dans ce domaine, force est de constater que ce milieu est infiniment mouvant, la géographie des « îles » politiques qui émergent du fond de cet océan en perpétuel mouvement n’a pas encore de figure nette. Mais nous redoutons le pire.

     Et pour cause : la philosophie qui inspire ces nouveaux mondes -ou devrais-je dire de ces nouveaux monstres ? - procède de la remise en cause perpétuelle des théories qui leur donnait jusqu’ici des traits repérables. Interrogée par Figarovox (11.04.2017) voici comment Chantal Mouffe, philosophe belge, marraine de Podemos et véritable inspiratrice de la démarche de Mélenchon, considère sa propre démarche philosophique :

    « Je suis opposée à la philosophie normative. Les philosophes politiques ont tendance à faire de grandes élaborations pour expliquer comment le monde devrait être sans tenir compte du contexte. Pour ma part, j'essaie au contraire de fonder mes théories sur la réalité de l'époque. »

    Il ne s’agit plus de s’en tenir à une certaine vision de l’homme mais d’enregistrer les grandes « migrations » intellectuelles de notre temps, qu’elle définit comme la « réalité de l’époque ».

    Et la réalité de l’époque, pour elle, ce sont les mouvements sociaux qui se sont développés depuis Mai 68 : le féminisme, le mouvement écologiste, les luttes antiracistes, la lutte pour la reconnaissance des homosexuels. Ce sont des mouvements comme ceux-là, qui n’ont cessé de déstabiliser nos sociétés occidentales, auxquels Chantal Mouffe et à sa suite Jean-Luc Mélenchon, veulent reconnaître une spécificité dans la constitution d’un populisme de Gauche.

    Quel nouveau monde va naître, et quelle sera notre vie demain, si ces mouvements acquièrent, au sein d’un parti, au sein d’un gouvernement, une pleine et entière légitimité ? Une chose est sûre : ainsi se dessine peu à peu, sous nos yeux horrifiés, un monde dans les traits duquel nous ne saurons plus reconnaître nos légitimes aspirations de pères, d’époux, d’êtres humains cherchant à protéger l’ordre de la civilisation, soucieux de retrouver un ordre fondé sur les principes sains d’une philosophie qui s’emploie à reconnaître la nature et l’homme comme il est, sortant des mains de son Créateur. Mais qui nous rappellera la géographie d’un monde habitable ? Dans ce monde qui dérive, qui nous indiquera le point d’ancrage qui nous fait perpétuellement défaut ?

    Nous espérions jusqu’ici que ce point d’ancrage, l’autorité intellectuelle la plus haute, celle du Pape, la fournirait aux chrétiens que nous voudrions continuer à être. Mais un article savant du Professeur Giovanni Turco, reproduit dans le Courrier de Rome de novembre 2016, nous oblige à déchanter. Nous ne pouvons pas, dans le cadre de cet article, entrer dans toutes les subtilités philosophiques de l’éminent professeur italien. Nous pouvons cependant dégager quelques axes forts, assez peu faits pour nous rassurer :

    Le pape considère-t-il encore que la Vérité divine, révélée par Dieu, transcende nos pauvres réalités humaines et qu’elle est comme telle une référence absolue, un point d’ancrage pour l’humanité ? Le professeur Turco rappelle ce propos du pape Bergoglio : « je ne parlerais pas, même pour les croyants, de vérité ‟absolue” dans le sens où ce qui est absolu est ce qui est détaché, ce qui est dépourvu de toute relation. Or la vérité, selon la foi chrétienne, c’est l’amour de Dieu pour nous en Jésus-Christ. Donc la vérité est une relation ! C’est si vrai que chacun de nous la saisit, la vérité, et l’exprime à partir de soi : de son histoire et de sa culture, de la situation dans laquelle il vit, etc. Cela […] signifie qu’elle se donne à nous toujours et seulement comme un chemin et une vie. »

    Cela doit-il nous étonner ? Le pape l’avait déjà déclaré dans Amoris Laetitia :

    « La Parole de Dieu ne se montre pas comme une séquence des thèses abstraites, mais comme une compagne de voyage »

    Nous y sommes : pour le pape, la Parole divine a une dimension elle aussi « migratoire ».

    Le professeur Turco montre d’ailleurs que la vision que le pape a du Saint Esprit présente une parfaite congruence avec le reste :

    « L’action même du Saint-Esprit serait qualifiable non par le contenu (ce qu’Il accomplit), mais par l’opérativité, ou mieux par la modalité opérative : « bouleverser », « remuer », « faire cheminer », étant donné qu’il y aurait en Lui de la « fantaisie » et de la « nouveauté ». Il s’agirait d’une activité non qualifiée par sa fin, mais par son devenir. En effet dans de telles actions il n’y a pas trace de finalité : on peut « remuer » pour le bien ou pour le mal, une « nouveauté » peut être fructueuse ou néfaste, on peut « cheminer » vers le meilleur ou vers le pire, de même qu’une « fantaisie » peut être innocente ou nocive. Autrement, tout « bouleversement », comme toute « nouveauté », serait nécessairement un bien. Ce qui est contredit par l’expérience la plus commune et par toute réflexion authentique. »

    Le professeur n’a aucune peine à nous montrer que nous sommes sortis d’un contexte philosophique où l’on considère que la vérité est définie à partir d’une adéquation entre l’intelligence et le réel, comme Saint Thomas le postule, à un contexte proprement moderniste, défini par le philosophe Maurice Blondel où la Vérité (si ce mot signifie encore quelque chose) est l’adéquation de l’intelligence et de la vie. Ce qui permet, conclut Turco, d’attribuer au jugement de conscience, et non plus à la Vérité, un caractère absolu.

    Nous sommes entrés dans un monde où s’impose comme vraie la situation concrète, où le « ce qui est comme ça », pour reprendre l’expression qu’utilise le Professeur Turco, a le dernier mot. Nous ne sommes donc toujours pas sortis de la réalité « migratoire », j’oserais même dire que nous y sommes en plein : une parole, « compagne de voyage », pour un cheminement, inspiré par un Saint Esprit fantaisiste…qui nous appelle au bouleversement…dans un moment où nous sommes menacés par le pire bouleversement de notre histoire ? Il n’y a décidément plus un domaine où nous ne soyons des migrants.

    Ulysse, je pense à vous, ballotté d’une île à l’autre, empêché pendant plus de dix ans de regagner votre patrie. Mais je pense à vous aussi car vous nous montriez le chemin. Car c’est la mentalité d’Ulysse que nous devrions aspirer à retrouver, tous tant que nous sommes. Ulysse ne se trompe jamais pour identifier où sont les barbares : ces derniers ne sont pas mangeurs de pain et le vin, ils ne le connaissent pas. Il sait ce qui caractérise le civilisé, notamment son respect des dieux. Il se garde de toutes les aventures sentimentales qui réintroduisent l’être dans l’aventure migratoire : Circé lui offre l’oubli dans les aventures de la chair, il le refuse. Il refuse la divinité, l’immortalité que lui offre Calypso… prélude déjà de l’aventure transhumaniste. Ulysse c’est l’homme ancré : son fils Télémaque s’inquiète de lui, sa femme, Pénélope, lui est restée fidèle, les retrouvailles avec sa mère aux Enfers et son père au palais, complètent l’image d’un bon fils. C’est aussi un bon roi que ses sujets veulent retrouver, comme le porcher Eumée.

    Quel Ulysse aura demain le cran, le courage, et pour tout dire le génie de nous ancrer sur le socle qui nous préserve de devenir des migrants perpétuels ? 

  • Culture • Connaissez-vous la période « normande » de Picasso ?

     Le manoir normand de la famille Picasso

     

    Par Péroncel-Hugoz

    La légion, immense et universelle, des admirateurs de Picasso vient de redécouvrir ou plutôt découvrir une période oubliée du maître hispano-français. Notre confrère y va de son grain de sel.

     

    peroncel-hugoz 2.jpgTous ceux qui professent quelque intérêt pour l’art du XXe siècle, connaissent les différentes « périodes » de Picasso : bleue, rose, africaine, cubiste, Vallauris, etc. 

    En revanche, rarissimes sont ceux qui citent sa « période normande ». Elle a pourtant existé de 1930 à 1937 et a humainement et artistiquement compté pour l’artiste. N’est-ce pas dans les années 1930, au summum du temps Art-déco, que Picasso a imaginé La jeune fille au miroir, une série de Corridas, le Minotaure, les dessins sur le thème de la Crucifixion; qu’il a sculpté ses grandes Têtes féminines; qu’il a illustré les Métamorphoses d’Ovide ou Le chef-d’œuvre inconnu de Balzac.

    Toutes ces œuvres et pas mal d’autres encore, conçues ou réalisées sur fond du manoir de Boisgeloup, près Gisors, en Normandie, à moins de 100 kilomètres à l’ouest de Paris.

    De Boisgeloup à Vauvenargues

    Déjà riche, le futur « milliardaire communiste » de la Côte-d’Azur ou du château de Vauvenargues, en Provence intérieure, a acquis dès 1930 le manoir de Boisgeloup, élégante et sobre demeure du XVIIIe siècle, avec dépendances, potager, parc clos, bref tranquillité assurée. Le Figaro peut bien écrire aujourd’hui que Boisgeloup « est une des grandes demeures de l’art du XXe siècle », elle n’en fut pas moins longtemps occultée, et redécouverte en 2017 par décision des héritiers Picasso dont certains habitent toujours la gentilhommière normande.

    Amours mouvementées

    Ami des très puritains communistes d’alors, Picasso vivait très discrètement à Boisgeloup des amours nombreuses et mouvementées avec sa femme russe, Olga (qu’il avait épousée religieusement à Paris, lui, l’athée proclamé…), puis avec plusieurs autres jolies femmes attirées par la virilité débridée et les yeux noirs inquisiteurs de l’Andalou…

    Picasso abandonna le manoir en 1937 pour la Côte-d’Azur, où il s’installa très bourgeoisement avec d’autres femmes et enfants, alors qu’en bon républicain il aurait dû rejoindre à Madrid la direction du Musée du Prado où le régime rose et rouge l’avait nommé… Le futur récipendiaire du prix Lénine préféra donc la douillette et sûre Riviera française aux risques de l’Espagne en guerre…

    Après tout, répondent ses fans, ce qu’on attend d’un artiste c’est qu’il produise et innove. Ce qui fit Picasso (1881-1973) tout au long de ses 50.000 œuvres de diverses sortes, à présent répertoriées.

    Habitué aux expos internationales

    Ce n’est pas diminuer l’aura créatrice du Grand Pablo que de profiter de la réapparition inattendue de sa « période normande » pour remarquer que l’ancien élève de l’Académie royale des beaux-arts de Madrid s’arrangea toute sa vie, au-delà de ses préférences idéologiques, pour être du « bon côté du manche », représentant l’Espagne monarchique, avec une de ses peintures, à l’Exposition universelle de Paris (1900), qui précéda son installation en France; puis représentant l’Espagne républicaine, à l’Exposition internationale de Paris, en 1937, l’année où le peintre abandonna le manoir normand à sa famille.

    Sacré Picasso ! 

    Infos pratiques

    Le « château Picasso », place Pablo-Picasso, Hameau du Boisgeloup, 27140 Gisors. Le lieu sera exceptionnellement ouvert au public les 23 avril, 13 et 27 mai.

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 14.04.2017

  • Livres • Ils ont échappé à la mort

     

    par Anne Bernet

     
     
    938307326.pngL’assassinat fait partie, pour les souverains et chefs d’État, des risques du métier. Certains y laissent leur peau ; d’autres, véritables trompe-la-mort, survivent à tous les attentats. Enfin, certains, après avoir, tel Henri IV, échappé aux poignards d’une dizaine de régicides, finissent tout de même par rencontrer une fin violente.

    Luc Mary a sélectionné dix tentatives d’assassinats, célèbres – tout le monde se souvient de Damiens, Fieschi ou Bastien-Thiry… ou oubliées : qui, en effet, hormis des périodes concernées, se souvient de Jean Chastel, malchanceux auteur, en 1594, d’une tentative de à l’encontre du Béarnais, d’Émile Cottin, qui mitrailla, en 1919, la voiture de Clemenceau, ou de Paul Collette, qui, en 1941, tira sur Laval ?

    Ce pourrait être captivant. Ce n’est, hélas, qu’un plat grand public d’ouvrages hâtivement consultés et résumés, non sans à peu près ni erreurs de détail : le traitement de l’affaire de la rue Saint-Nicaise puis du Coup essentiel de Cadoudal en sont les exemples flagrants. Dommage. 

    Ils ont échappé à la mort, de Luc Mary, Tallandier, 206 p., 18,90 €.

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  • Fin d'un régime

    Le Figaro.fr 0,00 h.

    Et jamais régime n'a été aussi faible pour y faire face, pour en protéger la France, y assurer la paix civile, y garantir la sécurité, préserver son identité. Par delà la présidentielle, qui ne résoudra rien, c'est le régime lui-même qui est aujourd'hui en question. Inutile d'en dire plus. Les médias se chargent surabondamment du suivi factuel, d'ailleurs invariablement indifférents à ce que les Français, dans leurs profondeurs, peuvent en penser.  LFAR 

  • Et si Emmanuel Macron n’était pas au second tour… Colloque sentimental

     

    Conversation-fiction du père Hollande avec son fils spirituel, par Jean-Paul Brighelli

    Une fiction façon Brighelli, éclairante et vivante, lucide et perspicace, que nous avons aimée. Un peu d'humour et de fantaisie au sein d'une campagne indigne ... Merci à son auteur* ! LFAR

     

    164510964.jpgC’était l’heure de l’appeler. Il négligea la batterie téléphonique juste derrière lui sur sa droite, renonça à l’i-phone 4 cher à son cœur dont il n’avait pas pu se séparer tout à fait, même après avoir appris qu’il était sur écoutes, et fouilla dans le désordre de papiers et de dossiers qui encombraient l’élégant bureau Louis XV. Il eut un bref moment de panique, et remit enfin la main sur le Hoox M2, le téléphone ultra-sécurisé de Bull qu’Emmanuel lui avait recommandé — plus élégant et bien plus pratique que le Teorem de Thalès. Il fit glisser son doigt sur la bande de reconnaissance biométrique, et tapa son code — MLP2017, un sigle que personne ne pouvait décemment le soupçonner d’avoir adopté.

    Ils avaient convenu de ne pas se voir, du jour où Emmanuel s’était mis en marche. Mais ils se téléphonaient tous les jours, à heure fixe, pour faire le point. C’était pour lui un plaisir ineffable que d’entendre la voix de son poulain, son fils politique, son double non boudiné. Quelles crises de rire ils s’offraient tous les deux, tous les jours !

    Le portable cryptait automatiquement les conversations. Les grandes oreilles indiscrètes qui cherchaient à capter, au scanner, ce qui sortait des murs épais du Palais en seraient pour leurs frais. 

    - Tu as lu le Point ? dit-il de but en blanc.

    - Tu as un peu forcé, quand même ! FOG s’en va claironnant partout que tu voteras pour moi !

    Il paraît soudain plus pâle sous la lumière des deux grands abat-jour à six fausses chandelles posés de part et d’autre du grand bureau.

    - Tu… tu n’as pas aimé ? Cette manière délicate d’insérer le mot « marche » dans ma phrase… Comme lors de l’interview à Konbini… L’histoire, elle ne s’arrête pas, donc il faut aller vers la marche du progrès. »

    Un temps.

    - Tu es dur, Emmanuel…

    Il a, dans la manière de dire ces quatre syllabes, en particulier la première, « aime », quelque chose de douloureux — comme un reproche rentré.

    - Nous étions convenus de ne pas afficher notre… grande complicité ! Je suis obligé maintenant de démentir ! Tu sais quoi ? Tu es comme le sparadrap du capitaine Haddock !

    - Mais Emmanuel ! Tu as vendu toi-même la mèche, dans le Wall Street Journal il y a déjà deux ans ! Quand tu as avoué que je t’avais chargé de rassurer la Finance au moment même où je faisais semblant de la vitupérer, en 2012 !

    - Nous sommes dans le présent désormais ! Déjà, le soutien de Manu, je m’en serais passé — d’autant que tu l’as plombé avec cette histoire de sondage sur la longueur de sa mèche ! Joli coup !

    - Ah, tu as aimé ? Sur France 2, ils sont bien, hein ? 50 000 euros pour savoir s’il dégage le front et si son défaut de parallélisme auriculaire se voit en couverture de Match ! Enfoncé, le costard de Fillon ! Et le SIG a fait semblant de refuser de donner les contenus d’autres sondages — les gens penseront que ce qui est caché est encore plus monstrueux ! Elle peut toujours essayer de revenir en 2002, la petite tique !

    ob_98c38f_macron-causeur-w.jpg- Comprends-moi : plus j’ai l’air d’être un Hollande-bis — et la couverture de Causeur, le mois dernier, m’a fait beaucoup de tort —, et moins la droite béate votera pour moi ! Faire élire aux primaires puis canarder Hamon, OK, pour faire glisser vers moi tous les vrais hollandistes, ah ah ! Mais le problème, c’est que maintenant Mélenchon…

    - Ce connard de Mélenchon ! Ce qu’il a pu me les briser, quand il était au PS !

    - Mélenchon passe pour être un recours à gauche — et tout le PS un peu mou qui allait voter pour moi hésite, à présent… Leurs militants, qui sont moins cons ou moins crapuleux qu’eux, ne les suivront pas ! Je vais avoir bonne mine, moi, avec Bayrou à main droite et Le Foll à main gauche — et rien derrière !

    - Bon, bon, j’en ai un peu trop fait — c’est mon défaut majeur. Avec Davet et Lhomme, déjà, j’en avais remis plusieurs couches… Promis, je ne dis plus rien jusqu’au second tour !

    Silence — comme dans une pièce de Beckett.

    - Dis-moi… C’est toujours MLP2017, le code de ton Bull ?

    - Oui — c’est drôle, hein ?

    - Oui, très drôle. Tu es sûr qu’au fond, ce n’est pas ça, ton souhait réel ? Voir élire la blondasse ?

    - Ecoute… Imagine que ça ne marche pas — et quand je dis « marche », hé hé…

    - Tu as des infos que je n’ai pas ?

    - Quatre candidats dans un mouchoir ! C’est ce que disent les RG. Eux, ils ne travaillent pas pour la télé, ils n’oublient pas la fourchette d’incertitude ! 23% pour toi, 20 pour Fillon et pour Mélenchon, rajoute et ôte 2,8 de part et d’autre, te voilà à 21,2 et l’un ou l’autre des deux suivants est à 22,8… Et la Marine caracolera en tête !

    - Je ne te savais pas si doué en maths ! Et alors ?

    - Bref… Imagine que tu arrives troisième — derrière Mélenchon, ou même derrière Fillon… S’ils sont élus, l’un ou l’autre, nous sommes balayés pour cinq ans au moins. Mélenchon fera du Mélenchon, c’est-à-dire n’importe quoi, Fillon fera de la droite classique, ils ne nous laisseront pas même les miettes ! Mais si tu ne passes pas au premier tour…

    - Eh bien ?

    - On croisera les doigts en espérant que la Marine passera. En convainquant la droite classique de ne pas voter pour Mélenchon — et puis après on dénoncera la rupture du « pacte républicain » ! Ou en suggérant à la gauche de ne pas appuyer Fillon. Elle peut passer, si je m’en occupe ! Et dans la semaine, je t’organise quelques manifs spectaculaires dans le genre « refus du fascisme », dix millions de sans-dents dans la rue, on se débrouille pour que ça dérape sérieux, que les flics interviennent, de toute façon ils votent pour elle au moins à 50%, ils adoreront casser du gaucho — et dans la foulée on fait un raz-de-marée aux Législatives, et on reprend le pouvoir — et tu es Premier ministre ! Hein ! Qu’en penses-tu ?

    - Gagnant-gagnant, quoi ! Moi ou elle, ça reste toi !

    - Ah, c’est comme l’Institut Montaigne — deux fers au feu, toi et Fillon. Et ne me dis pas non, moi, j’ai mes sources ! Jean-Pierre me tient au courant ! Gagnant-gagnant, comme tu dis. Mais je préfèrerais que ce soit toi !

    - Ah quand même !

    Silence.

    - Tu es trop fort, dit Emmanuel.

    Ton mi-chèvre, mi-chou.

    Silence.

    - Tu me manques, dit l’autre. 

    * Bonnet d'âne [14.04]

  • André Bercoff : « Chronique de l'élection la plus surréaliste de la Vème République »

     

    Par André Bercoff           

    ANALYSE [Figarovox, 20.04] - A trois jours du premier tour de l'élection présidentielle, André Bercoff revient sur une campagne ubuesque, souvent violente et, pour tout dire, indigne de la France. Il en dresse un tableau malheureusement réaliste mettant en évidence ce divorce entre Français et pseudo-élites, entre Pays Réel, ou ce qu'il en reste, et Pays Légal, d'ailleurs lui aussi en piteux état, tel que nous-mêmes aurions pu le décrire.  LFAR

     

    andre_bercoff_sipa.jpgÀ trois jours du premier tour de l'élection présidentielle la plus surréaliste de la Vème République, les métaphores pleuvent, et la rhétorique, et les hystéries contradictoires : tendez vos rouges tabliers. Et chacun d'évoquer l'angoisse du gardien de but au moment du penalty, la course du lièvre à travers les champs, l'infini babil du roitelet sans divertissement, les émois de Brutus et autres figures de style du plus émouvant effet. Dans l'ultime virage avant l'arrivée, les quatre mousquetaires donnés favoris s'échangent coups bas, sonnantes et trébuchantes insultes, sans qu'aucun sondage ne puisse dégager autre chose qu'un sentiment infini de brouillard et de brouillage. Léger inventaire.

    François Fillon laissé, il y a encore un mois, gisant dans une mare de sang électorale, percé jusques au fond du cœur par des flèches empoisonnées au curare judiciaire et médiatique, panse ses plaies et se remet debout. Il y croit encore et force est de reconnaître qu'ils sont assez nombreux à partager cette conviction. En dernier ressort, on lui jette « Sens commun » dans les jarrets en l'accusant du péché mortel de droitisation excessive. Les voraces l'emporteront-ils sur le coriace?

    Emmanuel Macron, l'homme qui dit tout et son contraire parce qu'il est persuadé que, pour gagner, il faut d'abord plaire, a été sans contexte le candidat le plus sponsorisé, médiatiquement et financièrement parlant, de la présente joute présidentielle. Il est la figure laïque de l'Immaculée Conception : ses années de banque, d'Élysée, de ministère n'ont jamais existé, cachez ce Hollande que je ne saurais voir: le fils naturel de l'ENA et du CAC 40 croit en son destin, et c'est son droit.

    Jean-Luc Mélenchon a remplacé la multiplication des pains par la multiplication de sa personne. Le tribun hologramme rêve d'être le Maduro d'une France vénézuélienne malheureusement sans pétrole et le Daladier d'un Munich ta mère à venir. Peace, love, et fuck la dette.

    Marine Le Pen se pose en Madame Astérix du dernier village gaulois, menacé de toutes parts et envahi par les hordes barbares qu'il importe de bouter au plus vite hors du royaume. Ceux qui la vouent aux gémonies, au nom de l'antiracisme et du vivre ensemble, devraient tout de même se demander pourquoi des millions d'ouvriers, de paysans, d'employés, d'artisans, de commerçants et autres fonctionnaires, se rallient massivement à son panache tricolore. Quand les élites font sécession en voulant dissoudre le peuple, celui-ci se manifeste souvent dans le désordre.

    Il faut toujours faire confiance aux vrais professionnels : Mitterrand avait plumé la volaille communiste en faisant simultanément la promotion du Front National et de SOS Racisme. François Hollande tire sa révérence en achevant le PS : le chant désespéré de Benoît Hamon en témoigne tous les jours. Les primaires de droite comme de gauche ont achevé le divorce entre la représentation politique et les citoyens privés des derniers repères qui leur restaient dans ce domaine. Résultat : ce dimanche, la victoire - par défaut - appartiendra à celui ou à celle qui sera considéré le moins mauvais pour empêcher que la nation France ne se transforme en maison de passe. 

    André Bercoff