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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1312

  • Société • Ragots, buzz et petites phrases : la vie politique otage des « canards déchaînés »

     

    Par André Bercoff  

    On doit pouvoir penser sans trop de risque de se tromper que même le claviste, même le correcteur - s'il en est encore, ce dont on a de bonnes raisons de douter - prennent plaisir à la lecture des articles d'André Bercoff. Ici, plus de langue de bois, d'idéologie alambiquée, de poses façon bobos. Bercoff observe avec esprit, lucidité, humour, style, le spectacle politicien [Figarovox, 9.02]. Comme nous tous. Et avec du cœur, avec le sens de la France. A-t-il conscience que - par delà les hommes, leurs faiblesses et leurs vices qui sont de tous temps et de tous régimes - l'horrible situation que nous donnent à voir nos soi-disant élites, tient pour une large part - avec fonction aggravante - à ce que désormais tout le monde appelle le Système ? Et que ce système se nomme, en France, république et démocratie ? Question amicalement ouverte ...   LFAR         

     

    449832132.2.jpgIl était temps que le précis de décomposition française exhibe, eu égard à son acuité, des allures de Foire du Trône.

    La soi-disant montagne des primaires a accouché de drôles de petites souris qui courent affolées dans tous les sens, en se demandant d'où jailliront les prochains coups de griffes des chats déchaînés de la rumeur. Du jamais vu, à quelques semaines du plus important scrutin de la Vème République. Puisque personne, dans les tribus politiques, n'est désormais au-dessus de tout soupçon, les médias de la réacosphère, de la gauchosphère et de la conosphère s'en donnent à tweet joie. Désormais, ce n'est plus chaque jour, mais chaque heure qui amène son lot de vraies-fausses révélations, échos, buzz, paroles rapportées et aussitôt démenties, répétitions lancinantes et ininterrompues : de quelque côté qu'on tourne le regard, on ne perçoit que corruption qui poudroie et indignation qui verdoie. Résultat : un triomphe indivis de la stratégie perdant-perdant.

    Disparus la dette, le chômage, la sécurité, l'immigration, la précarité, la pollution, le trou de la Sécu, les retraites, la pauvreté et autres fariboles qui devraient pourtant constituer, à quelques encablures des élections, l'essentiel des débats et des affrontements. Plus question de tout cela, sinon, l'espace d'un instant, l'évocation d'une bavure policière ou des dernières foucades du président américain. Ce qui, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, constitue l'unique objet de notre ressentiment, c'est désormais Fillon et sa Pénélope : emplois fictifs, prébendes injustifiées, indignation de l'intéressé, sourire des uns et délectation des autres. Hier encore, on se gaussait des maîtresses du locataire de l'Elysée et de la manière dont l'une d'elles se vengeait. Aujourd'hui, c'est sur le vainqueur de la primaire de droite et du centre qu'il s'agit de concentrer le tir, afin de le faire disparaître une fois pour toutes. Les autres ne sont pas en reste ; la Toile bruisse de la présumée homosexualité de l'un, du fait que la femme d'un autre a un poste très important dans l'une des plus grandes multinationales du pays, qu'un troisième a pour le Qatar les yeux de Chimène, et que d'autres encore, estampillés de gauche, possèdent un patrimoine à faire rougir d'envie un bourgeois richissime.

    Cette guerre des boutons revue et corrigée par les réseaux sociaux et les canards déchaînés, pourrait prêter à sourire si elle ne véhiculait une impression désastreuse, celle depuis longtemps connue, déjà entendue et de nouveau actée du « tous pourris ». Tout se passe comme si une France au cou coupé voletait en tous sens, noyant plus ou moins joyeusement ses représentants dans l'eau sale du marigot de ragots devenus vérités folles. Qui sonnera, pour empêcher qu'aux armes de la parole succède la parole des armes, la fin de cette médiocre récréation? 

    « Qui sonnera, pour empêcher qu'aux armes de la parole succède la parole des armes, la fin de cette médiocre récréation ? »

    André Bercoff   

    André Bercoff est journaliste et écrivain. Il vient de faire paraître Donald Trump, les raisons de la colère chez First.         

  • Histoire & Militantisme • Marseille : Le souvenir du 6 février rapporté à notre lamentable actualité ...

     

    968143949.jpgLa jeune Action française Provence a commémoré le 6 février 1934, lundi dernier, place Castellane à Marseille. Et elle a eu raison de rapporter les événements de cette époque à la situation présente. En janvier et février 1934, jusqu'à la soirée sanglante du 6 février, où le régime fit tirer sur - et tuer - des Français, place de la Concorde, face au Palais Bourbon, les patriotes parisiens avaient manifesté chaque soir au cri de « A bas les voleurs ! » contre les scandales qui secouaient l'Etat. Les scandales d'aujourd'hui ne sont pas moindres; ils sont de même nature et même pires car ils mettent directement en cause un ou plusieurs candidats à la présidence de la République elle-même; ils disqualifient les Institutions. C'est ce qu'explique en termes justes le communiqué publié le 6 février au soir par Action française Provence. En invitant, par surcroît, les Français - de plus en plus nombreux - que la République rend malades, à changer de régime ! [Illustration en titre]  Lafautearousseau

     

    16463762_1094707363972688_3909062254096428178_o.jpgMarseille, le 6 février 2017

    Communiqué de presse

    Fillon, Hamon, Macron, Mélenchon : pièges à cons

    Ce soir, les militants de Marseille se sont rassemblés place Castellane, afin de rendre hommage aux ligueurs d'Action française qui ont donné leur vie pour la France le 6 février 1934. Près de quatre-vingt ans après ces événements sanglants, la corruption républicaine n'en est que plus sensible et insupportable à tous les Français. Pire encore. à deux mois de l'élection présidentielle, les différents candidats semblent moins vouloir se départager sur leur programme que par le nombre de scandales dans lesquels ils sont impliqués. Les apories du régime des partis et de la compétition pour le pouvoir étaient connues : elles ont détourné de la politique et du suffrage un nombre certain de nos compatriotes.

    Mais c'est un fait inédit auquel les événements récents nous préparent : la fonction présidentielle a permis à La Ve République d'éviter les crises mortelles malgré les turpitudes d'un personnel politique plus préoccupé de son intérêt personnel que par le service du Bien Commun ; déconsidérée par le deux derniers quinquennats, la fonction présidentielle pourrait ne pas se relever de la possible élection de candidats délégitimés avant même le sacre des urnes OMM entraînant par là-même l'ensemble des institutions à leur perte.

    L'Action française appelle les Français à ne pas se laisser envoûter par la petite musique d'un certain nombre de personnalités qui prétendent incarner la nouveauté ou la pureté - quand elles ne rêvent que d'appliquer des idéologies périmées - et à s'engager dans un véritable combat pour le redressement de notre pays. Pour que vive la France, vive le Roi !

    Le service presse de l'Action française Provence 

    Contact : provence.presse@actionfrancaise.net

  • Musique • Un duo antidépresseur

     

    par Raphaël de Gislain
     

    La chanson est un art difficile et rares sont les artistes qui ne s’y ridiculisent pas. De Biolay à Vianney, on ne compte plus les sous-Gainsbourg et autres Adamo 2.0 qui recyclent des formules usées jusqu’à la corde. Loin des productions formatées, Lili Cros et Thierry Chazelle, unis à la ville comme à la scène, nous offrent avec Peau neuve un spectacle dont les chansons éblouissent comme un feu d’artifice.

    Entre la chanteuse au look d’Amélie Poulain vintage et son atypique guitariste, l’alchimie est totale et la magie contagieuse. La voix chaude et expressive de Lili Cros, aux accents tantôt lyriques, tantôt réalistes, se pose sans effort sur les dentelles de cordes de Thierry Chazelle, formé au conservatoire de Caen, qui passe avec une égale facilité de la guitare électrique à la mandoline, apprise pour l’occasion.

    Les styles se télescopent, offrant un dépaysant voyage au spectateur, de la chanson populaire à la Brassens à des boucles plus tribales, où Lili, qui s’accompagne à la basse, retrouve les rythmes de sa Côte d’Ivoire natale dans des moments de lâcher-prise et de chant pur.

    Les mélodies restent en tête et les textes sont d’une qualité rare, baignés de réalisme poétique, de fantaisie et d’émotion. On rit sur L’Homme de sa vie – l’histoire d’une fille qui fuit le grand amour à rebours des autres, comme l’on est touché par les lettres restées sans réponses, les soldats partis sans retour, les cieux brouillés du Havre ou le bonheur de vivre de Tout va bien.

    La mise en scène, avec ces jeux de lumières remarquablement inventifs, transporte le spectateur au cœur de l’univers de ce duo unique, donnant une identité artistique forte à la vingtaine de titres qu’ils interprètent, issus de leur trois albums déjà parus.

    En cette période de sinistrose, il serait dommage de se priver d’un tel spectacle, à la joie authentique et communicative. D’autant qu’après Paris, une grande tournée est prévue en province jusqu’à la fin de l’année ! 

    Peau neuve,
    de Lili Cros et Thierry Charelle, mise en scène de Fred Radix et François Pilon.

    Jusqu’au 28 février à Paris au Ciné 13 Théâtre, 1 avenue Junot, 75008.
    Dates et réservations à Paris et en province : http://liliplusthierry.com/

     

     

     
     
  • Les trente ans d'Erasmus : l'Europe comme on peut l'aimer... Mais, cardiaques cultivés s'abstenir !

     

    1903076588.10.jpgRécemment, nous avons salué le lancement - enfin ! -  du projet Galileo, représentant « l’Europe comme on l’aime ». On célèbre, en ce moment, les trente ans d'Erasmus, une autre réussite européenne à porter au crédit de cette « bonne » Europe, une Europe utile, qui sert aux échanges et au(x) progrès de l'ensemble de la population estudiantine du continent.

    A l'exact opposé de cette Europe bureau-technocratique, obèse et malfaisante du Parlement Européen et surtout de la Commission européenne, qui, elle, sans aucune légitimité, n'est rien d'autre qu'une entrave permanente et insupportable pour les nations historiques de la chère vieille Europe. 

    On sait peu que, justement, le projet Erasmus - qui, maintenant, n'est plus un projet, mais une belle réalité, en expansion constante - s'enracinait, en 1987, lorsqu'il fut lancé, dans l'histoire du continent, et dans ses racines intellectuelles et spirituelles. Et c'est pour cela que « ça a marché ».

    Il faut en effet remonter à 1303 et à la fondation de l'Université d'Avignon par le pape Boniface VIII pour trouver l'intuition première de ce qui ne devait se concrétiser que... sept siècles plus tard. Très peu de temps avant de mourir (des suites de son conflit avec Philippe le Bel et de « l’affaire d’Agnani ») le pape fonda l'Université d'Avignon, six ans à peine avant que son successeur, Clément V ne réinstalle la papauté à Rome.

    Boniface VIII voulait concurrencer la Sorbonne, jugée trop proche du pouvoir de son ennemi juré, le roi de France, Philippe le Bel. Les écoles qui existaient déjà (médecine, théologie, arts grammaticaux…) furent fédérées autour de quatre facultés et connurent très vite un grand développement, avec la présence des papes en Avignon : rivalisant avec les universités de Montpellier et Toulouse, l'Université toute récente accueillit 17.000 étudiants ! 

    En 1608, une jeune fille, venue de Barcelone, Juliana Morell y fut reçue Docteur en Lois, devenant ainsi la première femme docteur d'Europe.

    L'idée novatrice du Pape était que, pour obtenir ses diplômes, un étudiant devait avoir fréquenté sinon toutes, du moins les principales Universités européennes d'alors (Bologne, La Sorbonne, Oxford, Salamanque...).

    C'est cette intuition qui sera, en quelque sorte, à la base du projet d'échanges intereuropéen d'étudiants qui verra le jour, à la fin du XXe siècle, sous le nom de Projet Erasmus...

    Un projet, et une réussite, qui, soit dit en passant, confirment la fameuse phrase apocryphe prêtée à Jean Monnet, au sujet de l'Europe : » Si c’était à refaire, je commencerais par la culture «. 

    Pour terminer ce rapide coup de chapeau à l'une des belles réussites de l'Europe des peuples, des nations, des patries, un petit sourire - en ces temps si moroses, cela ne se refuse pas ! : Gilles Bouleau, dans son JT du 9 janvier (TF1-20heures), n'a pas craint d'appeler Erasme « philosophe des Lumières ». Il vaut mieux entendre cela que d'être sourd, non ? 

    Peu de temps auparavant, un journaliste de France info avait déclaré, non moins imperturbable, que « les Antilles faisaient partie de la République française depuis le XVIe siècle » : la Faculté de Médecine devra peut-être songer à interdire radio et télévision aux cardiaques cultivés !  

  • Le mystère de l’élection

     

    par Ph. Delelis

     

    REGIME DES PARIS - HUMOUR  Une élection très importante a eu lieu le week-end dernier, en prélude à d’autres qui se succèderont cette année. C’est l’occasion de s’arrêter un instant sur ce phénomène assez singulier qui consiste, pour un ensemble d’êtres conscients, à désigner l’un d’entre eux pour l’investir d’une mission particulière, quelquefois surhumaine.

    Le sacre démocratique de l’élection n’est pas moins mystérieux que l’investiture divine des anciens monarques. Qu’est-ce qui fait que tel ou tel candidat se distingue ? Qu’est-ce qui fait qu’il est « choisi », au sens premier du terme (electio : le choix) ? Il y a bien sûr ce qu’il dit, mais les plus grands orateurs ne sont pas nécessairement élus.

    Il y a ce qu’il pense, mais les philosophes les plus lucides sont souvent éliminés. Il y a surtout ce qu’il est : le charisme – ou même, au-delà du charisme, un certain pouvoir de séduction – peuvent être déterminants. Les candidats charismatiques peuvent compenser leurs possibles défauts par leur rayonnement personnel, leur capacité à faire se lever les foules, à provoquer une adhésion spontanée et enthousiaste…

    Mais ce phénomène est aussi celui qui se produit dans les stades où des milliers de personnes – plus ou moins imbibées, ce qui les distinguent peut-être des électeurs – peuvent avoir la même réaction, non pas à l’annonce d’un programme ou d’une pensée profonde sur l’avenir du monde, mais à un simple ballon entrant à bonne vitesse dans un filet. Conscients de ce risque de l’irrationnel, les révolutionnaires de 1789 se méfiaient de l’élection et considéraient le tirage au sort comme bien plus démocratique.

    Hélas ! Ils l’instaurèrent trop tard… Si, plutôt que Maximilien Robespierre, élu député du Tiers Etat, on avait tiré au sort son voisin de la rue de la Gouvernance à Arras, Marcel Pinard, cabaretier de son état, la révolution eut sans doute été moins sanglante voire franchement plus festive. Les communistes se méfient également de l’élection et lui préfèrent le parti unique dont les vertus ont été célébrées par moult intellectuels français (dont, à ce jour, peu de repentis et aucun jugé pour complicité de crimes contre l’humanité).

    Si on ajoute les autres dictatures, les organisations étatiques tribales ou familiales, les théocraties, etc., on s’aperçoit que l’élection n’est pas le mode de désignation des responsables le plus répandu au monde : le mystère de l’élection continue à susciter une certaine réticence. Il faut donc se réjouir lorsque le processus électif se déroule normalement et aboutit de surcroît à un résultat remarquable. C’était le cas le weekend dernier : Iris Mittenaere a été élue Miss Univers.  

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  • Un chef d’État, un vrai !

     

    par Hilaire de Crémiers

    C’est ce qu’attend la France. Pas un candidat qui réussit, mais un chef. Et qui sera en mesure de prendre toutes les décisions qui s‘imposent pour le salut de la France.

     

    2771589182.jpgSerait-il possible que la France ait un jour un chef de l’État ? D’une légitimité telle qu’elle soit incontestable ? Qu’il puisse être cette personne dont la constitution de la Ve République définit la fonction en son titre II, de l’article 5 à l’article 19 ? Mais voilà : son mode de désignation est aujourd’hui tel qu’il empêche l’exercice correct de cette magistrature parce qu’il porte atteinte à l’esprit même de l’institution.

    La France sans chef

    De l’effroyable chaos partisan que crée, maintenant de manière durable, l’élection présidentielle, avant, pendant et après, peut-il émerger une personnalité capable « d’assurer, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État », « d’être le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, du respect des traités », « de nommer » souverainement « le Premier ministre », « de soumettre au référendum » un projet de loi, « de signer les ordonnances et les décrets » délibérés en Conseil des ministres, sans provoquer immédiatement l’effervescence des factions opposées ; et que dire s’il s’avisait de prendre des mesures extraordinaires qui seraient exigées par des circonstances exceptionnelles ?

    À trois mois de la prochaine élection présidentielle qui mettra fin au calamiteux quinquennat de François Hollande et qui est censée ouvrir une ère nouvelle, n’y a-t-il donc personne pour énoncer avec simplicité cette évidente contradiction qui est au coeur de notre système politique et qui en altère profondément le fonctionnement ? Chacun des candidats, actuels ou futurs – et ils sont déjà nombreux ! – est trop persuadé que son tour viendra une prochaine fois pour vouloir mettre en cause des procédés institutionnellement aussi nocifs.

    Et les partis qui vivent politiquement et financièrement de ce désordre permanent ne se risqueront pas à en interrompre le cours, la France dût-elle en périr. En France – et parce qu’elle est la France et que son histoire est une leçon en elle-même –, cette situation est plus grave qu’elle ne le serait en aucun autre pays civilisé. Cette chienlit perpétuelle lui est funeste. Pas un Français qui ait le cœur un peu haut placé, pour ne pas le ressentir !

    L’avilissement de la fonction

    Les primaires de la gauche comme celles de la droite ont illustré la vanité et la vacuité de la politique politicienne en France. Quel avilissement ! Ravaler la dignité du chef de l’État à cette comparution devant des jurys de journalistes ! Quel misérable spectacle que celui d’une nation réduite dans son expression à une salle de classe ! Des petits « profs » qui font les savants et qui harcèlent de questions péremptoires de minables élèves qui doivent répliquer à la moindre injonction. Mais la direction de la France ne relève pas d’un concours !

    D’où l’absurdité de tant de paroles et d’engagements : à droite, des palanquées de chiffres soupesées aux balances d’improbables budgets ; à gauche, des palanquées de promesses, de droits à « qui qu’en veut », selon la chanson, de faire naître des enfants ou de les tuer à volonté et gratuitement, de mourir, de jouir, de ne plus travailler, jusqu’au revenu universel financé sur le miracle de recettes introuvables.

    Voilà un futur chef de l’État qui doit dire ce qu’est l’école « républicaine », comment il faut y enseigner, à quel âge l’enfant doit être orienté, mais tout aussi bien comment l’hôpital devrait fonctionner, quel est le périmètre de la Sécurité sociale, ou encore combien de gendarmes, de policiers, de juges, de médecins il convient de déployer sur le territoire. Et chacun de rajouter des précisions, des projets dans son programme, sans jamais s’arrêter sur les vraies causes de tant de gabegies, de pagailles, d’incuries, de désorganisation généralisée.

    Où est le chef de l’État ?

    Qui aura le courage de dire : « Et la France ? » Le vrai chef de l’État s’occupe de la France et de la France seule, ce qui ne veut pas dire isolée. C’est sa mission essentielle. Il assure la politique générale du pays ; il lui donne sa place dans le monde ; il garantit l’ordre intérieur qui permet la prospérité et conforte les libertés réelles.

    Si le chef de l’État remplit bien sa fonction, les affaires de la France se porteront d’autant mieux ; tout le monde en tirera profit. Comment ces vérités élémentaires ne sont-elle jamais rappelées ?

    Le chef de l’État n’a pas à répondre à toutes les envies du moindre hurluberlu qui se prend pour un citoyen supérieur, aux réclamations des éternels agités, aux hurlements des groupuscules qui s’imaginent être la conscience avancée du monde et qui ne sont généralement que des instruments de puissances obscures et financièrement vicieuses.

    Et il n’est pas chargé de répartir les richesses, de juger des bons et des mauvais élèves, de promouvoir l’égalité partout, de changer les mœurs, d’endoctriner le peuple, d’accueillir l’étranger au mépris des intérêts les plus certains du Français, de légaliser à tour de bras les dispositifs qui aboutissent à la destruction des familles, des traditions, des patrimoines, des consciences, de la vie. L’État a usurpé toutes ces fonctions qui justifient le politicien dans ses prétentions ; il se comporte exactement comme une contre-Église, mais totalitaire, ce qu’il est devenu de fait et de droit et ce qui est voulu. Les dernières lois en sont l’illustration.

    Aucun homme politique n’est vraiment libre par rapport à cette sourde et continuelle pression qui est une oppression. Il ne peut pas parler de la France et à la France ; il est contraint à un langage convenu, ce qu’on appelle des éléments de langage. Pour plaire à qui ?

    C’est une fin de régime

    L’élu de la primaire de la gauche sera confronté, d’une part, à Jean-Luc Mélenchon et, d’autre part, à Emmanuel Macron. Il n’a évidemment aucune chance et il devra se désister, ce qui sera une fin ridicule. Cela a déjà été prévu dans ces colonnes. Aujourd’hui Macron rallie les suffrages ; il se montre plus candidat que tous les autres candidats. Est-ce la marque d’un futur chef de l’État ? Il dit tout et le contraire de tout, autrement dit rien. Ça plaît ! Sauf qu’il se croit et ce n’est jamais bon de trop se croire.

    Fillon, lui, sera attaqué de toutes parts – et ça ne fait que commencer ! – de l’extérieur et de l’intérieur de son parti et, à chaque fois qu’il cédera à quelque chantage, il fragilisera sa position. Il oscillera, au milieu de factions et d’ambitions qui se déchirent, entre la crainte d’être soupçonné de quelques velléités réactionnaires à cause de son électorat premier et la peur de perdre le soutien des puissants à qui il sera forcément redevable.

    Marine Le Pen joue sa partie. Elle a l’avantage d’une position patriotique nette qui plaira de plus en plus à des Français dépouillés de leur nationalité, de leur civilisation, de leur travail, de leur milieu de vie. Mais, à force de réduire son programme, sous l’influence de son entourage, à la seule économie dirigée et assistée, sans tenir compte des aspirations d’une France qui veut revivre spirituellement, elle risque de perdre son souffle dans une guerre impitoyable où, malgré toutes ses protestations, elle sera considérée comme l’Ennemi du genre humain.

    Le plus probable et même le certain, c’est que l’élu de la présidentielle – quel qu’il soit – se trouvera dans une situation de déliquescence politique telle que, même avec une majorité à la chambre, il sera bien en peine de gouverner malgré les rodomontades des campagnes électorales et qu’il suffira de quelques difficultés majeures, dès aujourd’hui prévisibles, sécuritaires, économiques, sociales et surtout financières pour que la question du pouvoir se repose dans toute son acuité.
    À quand la recherche d’une vraie légitimité ? 

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  • Inadmissibles violences d'Aulnay-sous-Bois : les journaleux ont choisi leur camp, « l’évangile selon saint Théo » 

     

    Mur-bleu gds.jpg« Qu’est-ce qui a motivé cette interpellation ? » Voilà la bonne question, celle par quoi il faut commencer, la seule qui vaille d'être posée : elle l'est ce matin du mercredi 8 février, sur France info, par un syndicaliste policier ; presque une semaine après !

    Il n'y a pas encore de faits absolument et intégralement établis dans ce que l'on peut appeler « l’affaire d’Aulnay », car tout bouge tout le temps et France info nous apprend même qu'une personne chargée de l'enquête n'a pas encore visionné la totalité des vidéos ! On ne peut donc pas - pas encore... - prendre une position définitive et adopter la réaction qu'elle induit, puisqu'on ne sait pas encore avec certitude qui a tort, qui a raison ; qui dit la vérité, qui ment ; qui a fait quoi, et pourquoi.

    Mais la cléricature médiatique n'en a cure : elle a déjà tout fait : le procès, la condamnation (des policiers, évidemment), et la béatification-canonisation de « Théo », adopté par l'ensemble des journaleux et appelé uniquement ainsi, affectueusement « Théo », alors que, normalement, toute personne possède un nom et un prénom, non ?

    Dans l'état actuel des choses, il semble seulement avéré que, au cœur de « la cité des 3.000 » d'Aulnay, connue pour du trafic de stupéfiants, quatre policiers patrouillent, le jeudi 2 février, quand une dizaine d'individus poussent le cri bien connu : « ça pue », qui avertit les guetteurs de l'arrivée des forces de l'ordre.

    Les quatre agents parviennent à contrôler une dizaine de personnes sur les lieux. L'une refuse et rapproche son visage d'un des policiers en geste de défi. Le policier repousse l'individu fermement, et c'est à ce moment précis que le « jeune » - finalement interpellé - aurait attrapé l'un des policiers par le col, puis lui aurait tenu, en criant, des propos injurieux ; il lui aurait donné un coup de poing sur la pommette gauche. Les quatre agents décident alors de le prendre à part pour l'interpeller. L'un d'entre eux le ceinture mais le jeune homme se débat « très violemment ». C'est à ce moment-là qu'un des agents aurait sorti sa matraque télescopique « pour frapper Théo aux jambes », « pour l'empêcher de donner des coups de pieds ».

    Après, il est clair qu'il s'est passé quelque chose. Il est non moins clair qu'il faut attendre que Justice et Police établissent définitivement la matérialité des faits avant de réagir. 

    Cependant, on peut d'ores et déjà affirmer deux choses.

    1. La réaction tribale des « jeunes » des cités est absolument inadmissible, et montre une fois de plus à quel degré de décadence nous en sommes arrivés. Les nuits de destruction systématique de mobilier urbain (que nous payons par nos impôts), d'incendie de véhicules particuliers (appartenant à des gens qui n'ont rien à voir avec « l’affaire ») le font comprendre aux plus obtus, aux plus aveugles, aux plus sourds : il y a chez nous, dans ce qui est encore notre « douce France », des centaines, des milliers de « zones de non-droit » où la racaille fait ce qu'elle veut, quand elle veut, comme elle veut... Et, bien sûr, cela n'est pas normal. Quel que soit l'évènement auquel on se réfère, aucune bande - ici, ethnique - ne devrait pouvoir mettre un morceau de France à feu et à sang. A Sevran, Villepinte, Clichy (communes voisines d'Aulnay) des chariots de supermarchés remplis de bouteilles pleines d'essence sont jetées n'importe où sur n'importe quoi. Bravo les « jeunes » ! Les réparations, après, c'est nous qu'on paye...

    Le Système, qui mène depuis 1975 la suicidaire politique d'immigration-invasion que l'on sait ne fait que récolter ce qu'il a semé... mais dont il nous impose les conséquences désastreuses. 

    2. La réaction des journaleux est révélatrice : alors que les déclarations du « jeune » interpellé ont varié à plusieurs reprises (des « déclarations évolutives » !) les journaleux ont adopté le jeune « Théo » et ne parlent plus de lui que de cette façon, amicale, chaleureuse, affectueuse : « Théo ». On dirait un membre de la famille, un petit frère ! Deux paysans français se suicident chaque jour, mais, là, les journaleux n'en parlent pas. Et, a fortiori, ne les appellent pas par leur prénom. Pourquoi cette hâte, alors que « l’affaire » n'est pas encore totalement élucidée, à prendre parti pour « Théo », cet amour pour « Théo », « Théo » par ci, « Théo » par-là : franchement, cette affection soudaine est louche, quand on connaît les opinions des journaleux, qui confondent si volontiers carte de presse et carte de parti (de gauche, et immigrationniste, évidemment). Rien que cela suffirait à rendre le « jeune » interpellé suspect...

    Dernière chose : dite par l'interpellé plusieurs jours plus tard, les accusations d'insultes racistes (« bamboula » et autres) n'ont plus été reprises par lui, ensuite. Il y a fort à parier que SOS Racisme ou le Cran, dès le début de l'affaire, le 2 février, auraient hurlé à la mort si ces insultes avaient bien été proférées. Là c'est silence radio, qui équivaut à un aveu : l'interpellé a menti. Curieusement, depuis, il ne cesse même d'appeler au calme.

    Bizarre, bizarre... Vous avez dit bizarre ? 

  • La Droite française ... qui n'a su lire ni Gramsci ni Michéa

     

    3578948983.jpgLa Droite ou ce qui en tient lieu ne s'est jamais réellement souciée de libérer l'Ecole, partant la jeunesse de France, de la tutelle jalouse, autoritaire, monopolistique, de la Gauche, voire de l'extrême-gauche, de l'idéologie qu'elle y impose et des désastreux pédagogistes.

    Ces puissances tutélaires extrêmement autoritaires, à la bolchevique, gouvernent l'Education nationale en quelque sorte de droit sous toutes nos républiques, y compris la Ve ; De Gaulle ne s'est pas intéressé à cette question, pas plus que ses successeurs se réclamant de son héritage.  L'on eut mai 68 et le long et inexorable déclin de l'Ecole française, jusqu'au désastre actuel.

    N'accusons pas la gauche d'y avoir jeté toutes ses forces : elle est là pour ça ;  elle met en pratique son idéologie qui n'est pas secrète. La Droite, à l'inverse, porte une terrible responsabilité dans cette affaire : elle a laissé faire ; elle a souvent poursuivi, repris à son compte la politique de la gauche la plus idéologique, elle y a prêté, de fait, son concours. Mauriac, en son temps, ce qui veut dire il y a bien longtemps, avait fait à De Gaulle, le reproche d'abandonner la jeunesse française à son triste sort, de la laisser en des mains destructrices.

    La Droite française - économiste plus que tout - s'est moquée des domaines de la culture : de l'Ecole, de l'Université, des artistes, des journalistes et des écrivains,  de l'idéologie. Elle n'a su lire ni Gramsci ni Michéa. Elle a tout abandonné à ses adversaires qui sont aussi, souvent ceux de la France.  Elle en récolte aujourd'hui les fruits amers, autant que ceux produits par sa propre inconduite.

    L'importance de ce sujet nous a amenés à en faire l'axe de nos publications d'aujourd'hui. Lafautearousseau   

  • Nouvelle offensive du totalitarisme à l’école

     

    par Yves Morel

    L’année 2016 aura vu, entre autres, une nouvelle offensive socialiste contre l’enseignement libre. Sur la suggestion de Mme Vallaud-Belkacem, le gouvernement a pris deux mesures dirigées contre ces établissements… 

    invoquant l’article 14 déciès de sa liberticide loi Egalité et Citoyenneté, adoptée en décembre dernier, il a obtenu du Parlement l’autorisation de préparer dans les six mois une ordonnance instituant un régime d’autorisation remplaçant la simple déclaration actuelle ;

    par le décret n° 2016-1452 du 28 octobre 2016, relatif au contrôle de l’enseignement dans les établissements libres ou dans les familles, il fait du « socle commun » de connaissances le critère majeur de ladite autorisation. Ainsi, les établissements libres devront aligner leurs programmes et méthodes sur ceux de la « grande maison ».

    Ces mesures ont été adoptées au mépris de l’opposition des établissements privés, de leurs personnels, de la Fédération nationale de l’Enseignement privé, de l’association des parents d’élèves des établissements hors contrat (FPEEI), de l’Association des Maires de France et des parlementaires d’opposition. De plus, afin de s’épargner toute joute parlementaire et d’empêcher le débat de s’installer dans le pays, avec le risque de se trouver acculé au retrait de son projet, comme en 1984, le pouvoir s’apprête à légiférer par ordonnances.

    Belle leçon de démocratie de la part de gens qui n’ont que ce mot à la bouche ! Mme Vallaud-Belkacem inscrit son projet dans le cadre de la lutte contre la radicalisation de la jeunesse.

    Ne feignons pas de ne pas comprendre le dessein réel du pouvoir socialiste. Il ne s’agit pas de lutter contre la radicalisation des jeunes, mais d’assurer l’alignement idéologique, moral et politique de l’enseignement libre sur l’Éducation nationale. Un propos d’une collaboratrice du ministre en dit long : Mme Caroline Beyer affirme que « la liberté de l’enseignement ne connaît qu’une limite : le respect des valeurs de la République ».

    C’est clair : non le respect de la morale et du droit, mais celui des « valeurs de la République », c’est-à-dire du conformisme de gauche, du politiquement correct qui imbibe toute notre société et enserre les âmes et les cœurs. La radicalisation musulmane importe peu aux socialistes ; ce dont ils se défient, c’est de la morale chrétienne des écoles catholiques hors contrat, de leurs programmes originaux, de leurs pratiques pédagogiques différentes, si loin de l’idéologie universaliste et égalitaire « républicaine ».

    L’actuel ministère aura-t-il le temps de légiférer avant l’élection du printemps prochain ? Et, dans l’affirmative, François Fillon défera-t-il ce qui aura été fait, s’il est élu ? On ne sait, mais assurément la liberté de l’enseignement (quoique inscrite dans la Constitution) ne va vraiment pas de soi dans ce pays. 

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  • Enseignement : Le « prédicat » ? Ce sera le désastre de la « lecture globale » appliqué à la grammaire

     

    Mur-bleu gds.jpg« Il faut en finir avec ce carnaval. », disait Maurras, en parlant de l'Ecole.

    Oui, il faut en finir avec les niaiseries, absurdités et ravages des pédagogistes à la Meirieu, qui fabriquent à la chaîne des petits français « dys » en tout : on a commencé par la dyslexie, maintenant on ne compte plus les enfants (puis, évidemment, les adultes...) atteint de dysorthographie, dyscalculie, dyspraxie, dysphasie et autre dysgraphie. 

    Et tout cela pourquoi ? Parce que, en maternelle, au lieu de s'en tenir aux saines méthodes qui avaient très largement fait leurs preuves, les pédagogistes ont inventé des trucs abracadabrantesques, bien à eux, qui ont fait et font encore, et feront, des milliers, des dizaines de milliers de victimes. A vie...

    Or, non seulement, ces assassins de l'intelligence et des jeunes cerveaux n'en démordent pas, mais, pire, ils étendent leurs cingleries à d'autres domaines. Par exemple, les voilà maintenant qui s'en prennent au Complément d'objet direct, qu'ils remplacent par « le prédicat » !

    Confusion assurée pour les jeunes esprits, car, pour bien manier la notion de « prédicat » (le mot remonte à Aristote !), un enfant doit d'abord « être au clair » avec la construction et la compréhension d'une phrase correctement construite. Or, si l'on veut bien commencer les choses, c'est par le commencement qu'il faut... commencer ! : une phrase, c'est un sujet, un verbe et un complément. Sans oublier, bien sûr, l'indispensable point, qui marque comme la respiration de la pensée. Ces compléments, dit Jeanne Larghero (professeur de philosophie), nous apprennent « qui fait quoi, où, comment et à quelle heure. » Etudier la grammaire nous enseigne donc à bien construire nos phrases et nos propos, qui exprimeront ainsi notre pensée de la façon la plus fidèle possible.  

    Quand l'enfant aura bien assimilé tout cela, et si l'on y tient absolument (mais est-ce bien nécessaire ? N'y a-t-il pas d'autres priorités ?) on pourra alourdir son programme, déjà chargé, avec « le prédicat » et autres subtilités qu'on ne peut manier que lorsqu'on a d'abord acquis les bases fondamentales de l'expression.

    Aujourd'hui, avec nos pédagogistes destructeurs, on veut à tout prix faire du Secondaire dans le Primaire et du Supérieur dans le Secondaire ; ce qui aboutira, immanquablement, à devoir faire faire du Primaire... dans le Supérieur ! 

  • De quelle réalité le prédicat est-il le nom ?

     

    par FM

    L’introduction récente de la notion de prédicat dans l’apprentissage de la grammaire française a suscité de violentes réactions contre les pédagogues modernes qui, non contents de modifier l’enseignement de l’orthographe,  s’en prennent maintenant à l’enseignement de la grammaire. Mais a-t-on justement instruit le procès de cette nouvelle réforme ?

    Lucie Martin, l’une des « professeures », qui a lancé la polémique, précise ce qu’il faut entendre par prédicat : « Un nouvel intitulé est apparu, issu du travail des linguistes, appelé le prédicat. C’est, dans une phrase, ce qui se définit par « ce qu’on dit du sujet ». Par exemple, dans la phrase « Lucie a passé de bonnes vacances de Noël », le sujet, c’est Lucie, et le prédicat c’est ce qui est dit sur Lucie. Et que dit-on sur Lucie ? Qu’elle a passé de bonnes vacances de Noël. Le prédicat dans cette phrase, c’est donc « a passé de bonnes vacances de Noël ». » Exit, selon Lucie Martin, l’étude des  compléments ; repoussée aux calendes grecques, la question des accords du participe passé puisque seule une approche analytique de la phrase permettait de la résoudre. Jean-Paul Brighelli, qui signe dans Le Point, la plupart des billets sur l’éducation, souligne les dangers d’une telle réforme : « Si on leur parle de prédicat au lieu de COD, on leur donne un cadre général en les privant du détail. C’est les emmener au bord de l’eau sans les faire boire. Il y a une entreprise de démolition de la langue, une volonté de n’en avoir qu’une vision utilitaire pour pouvoir seulement lire un ordre ou une recette de cuisine ! »

    La fin de l’étude analytique ?

    Le conseil supérieur des programmes se défend d’un tel procès d’intention : la notion de prédicat ne consiste pas à faire passer à la trappe l’étude analytique de la langue française. « Le « prédicat », précise-t-il, ne se substitue pas aux compléments du verbe comme l’ont affirmé différents commentateurs dans les médias. Il comprend le verbe et ses compléments si celui-ci en a ; les compléments continuent donc d’être étudiés systématiquement. » Le prédicat est simplement, dans l’esprit du CSP, un bon outil pour « entrer » dans l’analyse grammaticale. Il n’abolit pas cette dernière. Michel Lussault, le président du CSP, informe ses contradicteurs que cette notion a été introduite depuis longtemps au Québec sans poser le moindre problème ; elle a d’autre part pour elle de faire l’objet de savants travaux universitaires dont on trouve de fait la recension dans l’éminente Revue de linguistique et de didactique des langues (LIDIL), en particulier dans le numéro 37 qui a trait à la syntaxe et à la sémantique des prédicats. Un gage d’honorabilité.

    Si ces précisions rassurent, suffisent-elles à indemniser cette nouvelle démarche de toute critique ? Le polémiste est, à un moment donné, tenté, pour convaincre son lectorat, d’accuser le trait : ce faisant,  sa critique prend l’allure d’une caricature qui dessert son point de vue. C’est souvent la manière de Brighelli. On le comprend : les dégâts qu’occasionne la caste des théoriciens de la pédagogie sont si irritants qu’on est tenté d’exprimer sa colère, à s’en époumoner à longueur d’articles. Mais ces dégâts sont à la fois si redoutables et si pernicieux qu’on ne peut faire l’économie de dévoiler les fondements philosophiques qui les inspirent.

    Précisions du CSP…

    Si l’on prend soin, en effet, de lire attentivement les précisions du CSP, précisions qu’on trouve sur son site officiel, on s’aperçoit que cette réforme, comme bien d’autres, est motivée par le souci de « donner les moyens d’analyser des énoncés de formes très différentes et en incitant à s’intéresser à leur sens ». Dans cette perspective, le CSP indique « qu’il a fait le choix de limiter le plus possible la terminologie d’étiquetage ». Le décor est planté : la division de la phrase en éléments simples (sujet/prédicat) conduirait plus sûrement à appréhender le sens de la phrase qu’en étiquetant les unités qui la composent (sujet/verbe/COD, COI, Compléments circonstanciels etc…). Cette nouvelle approche « doit permettre, selon Michel Lussault, de saisir la phrase comme un énoncé signifiant et pas seulement comme une suite de mots à étiqueter » (Le Parisien). On retrouve ici cette fameuse dichotomie entre le sens et le savoir, jugé trop technique, peu en prise directe avec la vie. Il ne sert à rien, suivant cette approche, se moque Lussault, « d’apprendre des étiquettes ». Cette dichotomie entre le sens et le savoir sous-tend toutes les réformes qui concernent l’apprentissage de la langue. A ce titre, la méthode syllabique (B et A : BA) qui nous servit à apprendre à lire est également « découplée du sens » : on décida que la méthode globale de lecture installait plus directement « l’apprenant » au cœur du sens. De même, l’apprentissage des règles d’orthographe apparaît, suivant de tels principes, comme un considérable alourdissement au regard de l’exaltante envie de s’exprimer qui motive, comme on sait, des générations de lycéens. Je ne répèterai pas ici les critiques qu’on peut trouver sur la méthode globale dans l’apprentissage de la lecture, et je ne veux pas ajouter à maints articles un billet d’humeur sur une orthographe qui serait devenue négociable, prétend-on. Veut-on dénoncer les réformes qui mettent en péril l’enseignement de la langue, il faut commencer par s’en prendre au principe que j’ai mis ici en exergue. Ses effets ne se font d’ailleurs pas sentir seulement dans le domaine de l’acquisition des connaissances : à faire de l’école, un lieu de vie plus qu’un lieu de savoir, un lieu d’expression démocratique où se libère enfin la parole du futur jeune citoyen, à considérer que l’élève est au centre du système éducatif, et non plus le savoir qu’on y enseigne, on détruit l’autorité, on remet en question le principe même de la transmission, comme l’a bien montré François-Xavier Bellamy dans son beau livre sur la transmission.

    Vertus de l’étiquetage

    C’est ce principe fondateur -et ravageur- de la démarche pédagogique moderne qu’on retrouve ici et qu’il faut encore et toujours dénoncer : outre que prétendre échapper à l’étiquetage est imbécile (qu’est-ce que la notion de « prédicat », si ce n’est une étiquette ?), affirmer que l’étiquetage, sous prétexte que le savoir en s’y montrant de manière trop voyante nous éloignerait de la compréhension,  est une opération mécanique dénuée de sens est une contre-vérité. L’opération de l’étiquetage a des vertus centrales. Etiqueter, c’est résumer sous l’égide d’une étiquette tout le savoir que contient l’objet à laquelle elle se réfère ; c’est l’étape terminale d’une enquête portant sur une réalité donnée et c’est un moyen commode de retrouver le savoir qui s’y trouve déposé. « L’étiquette » de COD renvoie à l’idée que l’action du verbe s’exerce sur un objet, que la désignation de l’objet complète l’information que le verbe a commencé de donner et, de surcroît, elle donne une indication sur la construction du verbe. Chacun s’y retrouve : même si, aux yeux des linguistes, l’étiquette peut être discutable, elle désigne un savoir pratique qui permet au jeune élève de s’orienter dans la langue et dans le monde. Je ne suis pas sûr, par contre, que la notion de « prédicat » soit aussi simple à décrypter et que dans le magasin des espèces exotiques de nos Diafoirus modernes, les jeunes cervelles s’y retrouvent mieux. D’autre part, que nos éminents théoriciens y songent : jeter le discrédit sur l’étiquetage, c’est, à terme, condamner la démarche scientifique : que serait la botanique ou la zoologie si elles étaient dépourvues du souci de classer les espèces ? Je ne peux penser qu’en classant. Je ne peux m’orienter dans l’infinie diversité du réel qu’en nommant les choses. Je ne m’éveille au spectacle du réel qu’en assurant mes prises sur lui : l’emploi de la  terminologie est indispensable dans cette entreprise.

    La fin de la grammaire ?

    Cette rectification philosophique nous permet de pointer les effets délétères de cette réforme. On peut d’abord augurer que les « apprenants » habitués à s’emparer du matériel linguistique, en se fondant sur une terminologie complexe et pauvre tout à la fois (un  seul terme pour une réalité globale) répugneront ensuite à se plonger dans les distinctions d’une grammaire analytique qu’on leur promet pourtant. Il faudra donc renoncer à resservir les classifications de la grammaire classique, puisqu’il est, dès le départ entendu, qu’elles relèvent de toute façon d’une démarche scolastique pesante. Faut-il y voir, de la part de nos théoriciens de la pédagogie, un calcul stratégique ? Je serais plutôt tenté d’y voir une nouvelle preuve de leur coupable ingénuité : il suffit sans doute à leurs yeux de réformer pour qu’un changement bénéfique notable s’ensuive nécessairement. Leur célébration de la réforme permanente les détourne d’en considérer les effets. Il y a, du coup, chez eux une méconnaissance crasse des mécanismes mentaux, un intérêt nul pour une science qui s’attacherait à dégager les procédés par lesquels on peut faire croître une jeune intelligence. De leur côté, les enseignants qui y croient encore s’évertueront à enseigner la notion de prédicat sans s’apercevoir que l’esprit de l’élève habitué à n’appréhender le réel que d’une manière globale ne peut plus consentir ensuite à effectuer un effort d’analyse. On peut prédire, à partir de là, le développement de cette réforme : les principes de la grammaire traditionnelle subiront à leur tour quelques adaptations, avant d’être tenus pour des outils inutilement pesants. Au mieux, on se souviendra de leur pertinence mais ne sachant leur trouver un emploi, on les considèrera comme de plaisantes antiquités, au même titre que la méthode syllabique en lecture, réputée pour avoir produit des effets bienfaisants, mais qu’on répugne aujourd’hui à trouver opérationnels. Toujours est-il que dans ce souci exclusif de s’orienter immédiatement vers le sens, on largue les précautions, jugées toujours trop formelles, qu’on doit prendre avec les règles. Mais il ne faut pas chercher ailleurs l’incapacité  de beaucoup d’élèves à lire correctement un texte, à se soucier de l’orthographe des mots, à accorder une importance minimale à la syntaxe, à la ponctuation…

    Le prédicat au service de la servitude

    Si l’enseignement d’une grammaire authentique est, à ce jeu, gravement hypothéqué, la construction des repères de l’enfant permise par le repérage rigoureux des fonctions d’un message est assurément compromise, elle aussi. Le linguiste Alain Bentolila insiste sur les bienfaits de la grammaire traditionnelle : l’analyse grammaticale permet à l’enfant de maîtriser les choses. Il prend un exemple : « Dans la phrase « Je construis une maison avec des briques et du ciment », ce qui importe à l’enfant c’est de savoir que la maison est un objet sur lequel on agit, que les briques et le ciment sont des compléments de moyen ou d’accompagnement. Vous allez situer votre action dans le temps et lui donner du sens. C’est très concret, la grammaire. » En simplifiant, d’entrée de jeu, l’acquisition des formes grammaticales, on ne prépare plus l’enfant à agir efficacement sur les choses.

    Je pointerai un dégât ultime de cette démarche et ce n’est pas le moindre : en habituant l’élève à envisager le message dans sa globalité, on ne dresse pas son esprit, à accueillir celui-ci avec une certaine suspicion ; le prédicat étant « tout ce qu’on dit -indistinctement- sur le sujet », le détail de ce qu’on dit sur lui perd son relief, cesse d’accrocher l’attention. A terme, faudra-t-il s’étonner que le récepteur du message soit devenu étrangement passif et … politiquement malléable ?

    Je découvre ainsi de quelle réalité le prédicat est le nom : elle s’appelle régression intellectuelle, imbécilité, et pour finir servitude politique.

    Mais du côté des théoriciens de la pédagogie, bref de ceux qui décident depuis des décennies de l’avenir de l’éducation de nos enfants, l’installation de cette réforme, apparemment minime, renvoie à une réalité dans la compréhension de laquelle, seule la théologie peut nous guider : elle s’appelle l’angélisme.

    Ce sera l’objet d’un prochain article. 

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  • Haro sur Hamon

    Benoît Hamon meeting de campagne a l'Institut national du judo, Paris, le 18 janvier  Libération 

    Par François Marcilhac

     

    4115840658.jpgLa large victoire de Benoît Hamon aux primaires citoyennes du Parti socialiste ne doit évidemment pas occulter le malentendu que celle-ci recouvre. Certes, alors que Valls demandait à Hamon, en mai 2016, de quitter le PS s’il déposait une motion de censure contre le gouvernement sur la loi travail – ce qu’Hamon s’est bien gardé de faire –, il est piquant de constater que c’est Valls que les électeurs socialistes ont décidé de chasser, sinon du Parti socialiste, du moins de la course à l’Élysée. Une belle revanche, en effet, pour ce frondeur… en peau de lapin, qui n’a eu de cesse de ménager l’exécutif durant tout le quinquennat, au bilan catastrophique duquel il a participé comme ministre délégué à l’Économie sociale et solidaire puis comme ministre de l’Éducation nationale, avant de démissionner fort opportunément avec Montebourg à la fin du mois d’août 2014 – quelques jours avant la rentrée scolaire ! Quel sens des responsabilités pour un ministre de l’Éducation ! Son objectif ? Quitter un navire en voie de perdition suffisamment tôt pour se refaire une virginité avant les primaires citoyennes . Ce qui, semble-t-il, lui a mieux réussi qu’à Montebourg, réduit à jouer les utilités. Benoît Hamon a donc pu faire oublier ses cinq années de compromission avec Hollande, auprès d’électeurs qui ont surtout, selon le bon vieux réflexe poujadiste qui traverse tous les courants politiques, sorti, ou cru sortir les sortants !

    Petits calculs politiques

    Le Parti socialiste explosera-t-il ? Valls attend désormais son heure, espérant comme jadis Mitterrand ramasser à plus ou moins brève échéance un parti à reconstruire tout en recueillant les fruits des échecs de la droite. Car la victoire de l’ex-jeune rocardien Hamon, qui, selon Jacques Sapir, commentant l’élection sur son blogue, est avant tout celle de ses réseaux, ne serait peut-être qu’en trompe-l’œil si, en effet, la sincérité sociale de son programme venait à être ébranlée. Alors, tandis que la droite du PS irait voir du côté de Macron, candidat attrape-tout, la gauche irait renforcer les troupes d’un Mélenchon jugé plus authentique – même si les premiers sondages démentent pour l’instant ce cas de figure. Il n’en reste pas moins que c’est bien l’homme (réputé) le plus à gauche que les électeurs socialistes ont décidé d’investir pour la présidentielle, prouvant que le réflexe identitaire, lui aussi, traverse tous les courants. Le quinquennat de Hollande a brouillé tous les repères d’un électorat pensant en 2012 qu’avec la victoire de leur candidat la finance internationale, enfin, ne dicterait plus ses ordres au gouvernement français, que ce soit directement ou par l’intermédiaire de Bruxelles ou de Berlin. Or, à peine élu, Hollande a trahi tous ses engagements sans que le pays en tire aucun profit, le chômage ayant même grimpé comme jamais en cinq ans ! À tort ou à raison, c’est donc bien en obéissant à un réflexe identitaire de gauche que les socialistes ont porté Hamon à la candidature – une gauche revenue à ses sources, en dépit de ses évolutions. Car le programme social de Hamon vise à renouer avec un progressisme censé apporter le paradis terrestre. Le travail, malédiction biblique ? Qu’à cela ne tienne ! Nous nous dirigeons nécessairement – tel est le sens de l’histoire – vers la société du non-travail, et le revenu universel et les 35 heures, voire les 32, ne feraient qu’accompagner cette utopie en cours de réalisation. De fait, Hamon tente la synthèse d’un discours social archaïque avec le discours libéral-libertaire – il est notamment favorable à l’euthanasie et à la légalisation du cannabis –, en vue de faire passer la pilule d’un mondialisme toujours plus agressif, la méthode Hollande-Valls d’un ralliement direct au social-libéralisme ayant échoué auprès des Français. Mais, pas plus qu’Hollande ayant menti en 2012 sur sa volonté de renégocier le traité budgétaire européen, Hamon n’envisage vraiment, une fois au pouvoir, de négocier – avec quels partenaires ? – la création d’une alliance interétatique, politique et sociétale (sic) visant à imposer un moratoire de la règle arbitraire des 3 % de déficit imposée par Berlin via Bruxelles. En revanche, on peut lui faire confiance sur sa volonté de fusionner, au détriment des classes moyennes, l’impôt sur le revenu et la CSG ou, comme le souhaite France Stratégie, de s’attaquer au patrimoine des Français, en vue de financer notamment sa politique immigrationniste généreuse. Il veut en effet priver les Français des fruits, péniblement gagnés, de leur travail, transmis à leurs enfants sous forme d’héritage, en utilisant une partie, toujours plus grande, gageons-le, de droits de succession toujours plus onéreux – gageons-le également –, pour financer la « solidarité sociale » qui deviendra sous son quinquennat un véritable tonneau des Danaïdes. Puisque, outre le financement du non-travail, Hamon ouvrira grandes les portes à tous les « migrants » du monde entier : il se veut en effet beaucoup plus généreux en matière de droit d’asile, et, à cette fin, instaurera des visas humanitaires. Il voudrait aussi multiplier par deux le nombre de places en centres d’accueil de demandeurs d’asile et instaurer un droit au travail sous certaines conditions pour les migrants – un droit dont, en revanche, seraient privés les Français !

    Justin Trudeau de gauche

    Car le programme de ce Justin Trudeau de gauche – Macron n’étant, au fond, que son clone du centre-droit – est cohérent. Valls n’a pas eu tort, durant la campagne des primaires, de dénoncer en lui son manque de clarté sur la laïcité – nous préférons dire : sur l’identité nationale, ce qui n’est pas exactement la même chose. Hamon, qui est favorable au voile islamique, imposerait à marche forcée une communautarisation de la France, déjà bien entamée, au profit de l’islamisme le plus radical, à l’exemple de son fief, la ville de Trappes dans les Yvelines, dont il veut faire le modèle de la France de demain. Plaidant pour des « accommodements qui, dans le respect de la laïcité et des principes de la République (sic), permettront à l’islam en France de trouver une place semblable à celle des autres religions », il mettrait en place deux mesures phares : imposer partout, et même à l’enseignement privé, une prétendue « mixité sociale » visant à dissoudre l’Éducation « nationale » dans une dynamique communautariste ; créer une « brigade de lutte contre les discriminations », qu’il ose présenter comme un « nouveau service public », alors que cette milice, sur le modèle de la Muttawa séoudienne traquant les récalcitrants à l’islamiquement correct, traquerait tous les récalcitrants à ce religieusement correct que serait devenu le communautarisme. Immigrationniste et mondialiste – un pléonasme, c’est vrai –, Hamon est bien le candidat des « territoires perdus de la république » abandonnés à l’islamisme : il en est même le porte-parole. Son élection, dont les premières victimes figureraient parmi la frange la plus populaire, au sens vrai du terme, de son électorat, porterait un coup supplémentaire à l’identité nationale et ferait courir un risque sérieux à la paix civile.

    Jamais une élection n’aura été aussi ouverte, d’autant qu’à l’heure où nous écrivons nous ne connaissons pas les développements de l’affaire – ou des affaires – Fillon, désormais au coude à coude, dans les sondages, avec Macron, tandis que Marine Le Pen stagne. La présentation, ces 4 et 5 février, à Lyon, de ses 144 engagements permettra-t-elle d’enrayer la lente érosion de son électorat ? Tout dépendra évidemment de la teneur d’un programme qui sera, de toute façon, diabolisé par le système. Nul besoin, donc, de chercher à lui plaire ! 

    François Marcilhac

    Action française 2000

  • Éric Zemmour : « Pierre, Jacques, Alain, Bernard et Daniel, embarrassants soutiens d'Emmanuel Macron »

    Pierre Bergé, Jacques Attali, Alain Minc, Bernard Kouchner et Daniel Cohn-Bendit. - Crédits photo : Abaca

     
    Par Eric Zemmour             

    Les Attali, Minc, Bergé, Kouchner, ou encore Tapie ou Cohn-Bendit qui soutiennent Macron aujourd'hui incarnent un petit morceau de la vraie croix d'une gauche qui a imposé ses valeurs depuis quarante ans. En quelques lignes, quelques noms, quelques faits, quelques traits, et beaucoup d'esprit, [Figarovox, 3.02] Zemmour brosse un portrait rapide et très ressemblant de ce jeune et brillant ministre qui avait intrigué en dissertant sur l'incomplétude de la démocratie, en posant l'absence de roi comme le mal - la vacuité - dont souffre essentiellement le régime, et qui est, en fait, quoiqu'il prétende, une parfaite créature du Système. Macron est en fait un leurre du dit Système.  Lafautearousseau  

     

    picture-1649413-612mqxqb.jpgIls l'aiment. C'est beau comme ils l'aiment. Ils lui déclarent leur flamme, le trouvent beau, jeune, intelligent, moderne, humaniste. Et plus encore. Leurs patronymes incarnent les années Mitterrand, mais la plupart ont été très proches de Sarkozy aussi.

    Ils s'appellent Attali, Minc, Bergé, Kouchner, ou encore Tapie ou Cohn-Bendit. Macron est leur chouchou, Macron est leur chéri, Macron est leur candidat. Macron ne leur demande rien comme ils ne lui demandent rien. Ni poste ni circonscription : ils sont au-dessus de ça !

    Ils sont au-dessus de tout. Ils incarnent, avec un éclat souvent hautain, l'establishment. Les « élites mondialisées », comme disait naguère Jean-Pierre Chevènement. Le « système », comme dit Marine Le Pen. Les « belles personnes », comme dit Mélenchon.

    Chacun incarne un petit morceau de la vraie croix d'une gauche qui a imposé ses valeurs depuis quarante ans. Minc, c'est «la mondialisation heureuse » ; Bergé, c'est « le Mariage pour tous » ; Attali, c'est entre autres, la guerre aux rentes et l'ubérisation de la société ; Kouchner, l'ingérence humanitaire ; Tapie, le capitalisme débridé des années 80 et la politique de la ville ; Cohn-Bendit, l'héritage libéral-libertaire de Mai 68. Tous sont pour l'Europe, le libre-échange, le multiculturalisme. Tous sont probusiness et promigrants. Anti-Brexit et anti-Trump.

    Depuis le début de sa campagne, Emmanuel Macron ne dit pas grand-chose. Ne propose rien de précis. Reste dans une ambiguïté protectrice. Incarne la nouveauté, la modernité, le changement.

    Parfois, il laisse échapper un mot, un signe, un geste qui le révèle, comme son discours fait en anglais devant un parterre allemand. Ses soutiens parlent pour lui. L'éclairent malgré lui. Lui donnent une épaisseur idéologique, historique, politique. Sociologique aussi.

    On sait aussitôt d'où il vient et où il va. On détermine « d’où il parle », selon le vieux langage marxiste. Il est le candidat de l'establishment de gauche. Le candidat de la mondialisation, de l'Europe, du multiculturalisme.

    Il a raison de se dire et de droite et de gauche : il est le candidat de la gauche qui se veut libérale et de la droite qui se veut moderne. Plus encore que les élus centristes qui l'ont soutenu, et leurs collègues socialistes qui, écœurés par la victoire d'Hamon sur Valls, le rejoindront, ces quelques noms prestigieux fixent la candidature Macron dans sa « pureté de cristal ».

    Déjà, Ségolène Royal le couve du regard de Chimène, tendresse qui annonce le ralliement ultime de François Hollande. Avec des amis comme ça, Macron n'a pas besoin d'ennemis. 

    Eric Zemmour   

  • Consternant, le slogan de "Paris J.O. 2024" en anglais : le Système, à la dérive, jette le français à la poubelle !

     

    Mur-bleu gds.jpg« La langue de la République est le français ». Cela, c'est ce que dit la Constitution de la Ve République, dans son Article 2. Mais les organisateurs de la candidature de Paris aux J.O. de 2024 ont, librement, choisi de rédiger leur slogan... en anglais !

    On pourrait se contenter d'un haussement d’épaules ; ou dire que cela n'a aucune importance ; ou s'étonner que ces organisateurs aient une si piètre opinion de la culture des anglo-saxons, qu'ils trouvent leurs capacités intellectuelles si limitées, pour penser que, s'ils veulent les atteindre, il faut leur traduire deux petits mots (« Venez partager ») ; on pourrait même dire que tout cela est offensant pour les anglo-saxons, au fond...

    Mais le message envoyé au monde par ce surprenant slogan nous renvoie aussi, et surtout, à une réalité et à une évolution assez attristante, et bien pire que tout cela... 

    A l'époque des rois, qui firent de la France la première puissance de la Terre, toutes les élites du monde parlaient naturellement français. Il n'était nul besoin d'inscrire dans quelque texte que ce fut que les gens cultivés devaient parler français. Les gens cultivés parlaient français parce que la France était, démographiquement, « la Chine de l’Europe », c'est-à-dire le pays le plus peuplé, et de très loin ; et aussi parce que le rayonnement intellectuel du pays, joint à sa richesse économique et à sa force militaire, « étonnait le monde », selon le joli mot de Jean Dutourd.

    228 ans après la catastrophique Révolution, et 141 ans après l'instauration - encore plus catastrophique - de la République idéologique, celle-ci a déclassé la France à un point tel ; elle a mis la France dans un tel état de ruine, en tous domaines, que celle-ci ne brille plus, n'attire plus, ne séduit plus. Si le soleil fut l'emblème de Louis XIV, l'éteignoir pourrait être celui de la république idéologique ! 

    « Eteignoir : Instrument en forme de cône creux, destiné à éteindre la flamme de la chandelle », nous disent les dictionnaires. C'est exactement cela, la France, après 142 ans de calamiteuse république idéologique : une bougie, une flamme, éteinte par le « cône creux » d'un Système creux, d'ailleurs lui-même à bout de souffle, épuisé, au bout du rouleau. Au bout du creux...

    L'abandon par le Système et par les pouvoirs publics eux-mêmes de la langue française, leur manque d'amour, de passion envers ce trésor que le monde entier continue d'admirer en fournit l'une des preuves les plus accablantes : le Système n'aura réussi, au bout d'un siècle et demi d'existence, qu'à voiler qu'a effacer le rayonnement de la France, et à faire même partager à des Français l'indifférence vis-à-vis de leur héritage, voire son rejet pur et simple.

    Ce qui est d'ailleurs logique, puisque le programme de la révolution idéologique est « du passé faisons table rase ! »

    C'est ce Système-là qu'il faut dénoncer sans discontinuer comme la cause de notre décadence stupéfiante ; et avec lui ce pays légal, corrompu jusqu'au trognon, qui épuise le Pays réel, entraînant notre Terre, sa Culture, sa Civilisation dans la spirale sans fin d'une décadence et d'un déclassement qui n'en finissent plus. 

     

  • Aix-en-Provence : Café d'actualité avec José d'Arrigo, mardi 7 février ... A ne pas manquer, c'est ce soir !

    18h45 : accueil. Entrée libre.

    19 h : conférence et débat animé par Antoine de Crémiers

    20h30 : fin de la réunion.

    Participation sous forme de consommation. Renseignements : 06 16 69 74 85

    Consommations à commander et régler au bar en arrivant. Merci !

    Café d'Actualités d'Aix-en-Provence : généralement, le premier mardi de chaque mois.

    José D'ARRIGO parlera de sa passion pour Marseille et de son dernier livre.
    Journaliste professionnel depuis 1973. Après avoir travaillé à «Var-Matin», puis au « Méridional », il a été correspondant régional du Figaro à Marseille (1981-2002) et envoyé spécial permanent du Dauphiné-Libéré (1981-2009) puis professeur de journalisme et communication à l'Isefi (Luminy) et à Aix-en-Provence (Institut supérieur de la finance) et au sein du magistère de Journalisme-Communication-Economie dirigé par Jean-Yves Naudet.
    Il est l'auteur de plusieurs ouvrages : Pouzzolane un roman paru en 1997 ; un document biographique sur la vie de Zampa ; Un essai : La maison qui brûle (Denoël) ; Marseille Mafias en 2012 (Editions du Toucan) ; Et en 2016 : Faut-il quitter Marseille ? (Editions de l'Artilleur), résultat d'une enquête minutieuse réalisée dans tous les quartiers de la ville.