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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1310

  • Apocalypse

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Une tribune publiée mercredi dernier dans le Journal de Montréal [6.09]. Et qui prolonge, jusqu'à une philosophie de l'Histoire qui est évidemment la nôtre, l'article sur la Corée du Nord dont Louis-Joseph Delanglade, dans son Lundi, a traité hier. Si nécessaire, on s'y reportera. LFAR

     

    501680460.5.jpgC’est avec perplexité et effarement que le commun des mortels observe l’affrontement entre la Corée du Nord et les États-Unis.

    On aime en rendre compte en disant que deux maniaques s’affrontent pour savoir qui a le plus gros missile dans son pantalon. Mais cette image prétendant équilibrer les torts entre Kim Jong-un et Donald Trump est faussée.

    Pour peu qu’on s’y penche sérieusement, nous sommes surtout devant la montée aux extrêmes d’un pays totalitaire soumis depuis plusieurs décennies à des tyrans paranoïaques qui s’imaginent incarner une résistance héroïque contre l’empire américain. 

    Guerre

    On se demande jusqu’où Kim Jong-Un peut aller dans son désir d’affronter le monde.

    Au fur et à mesure que se déroule la crise nord-coréenne, une vieille peur qu’on croyait engloutie au fond du vingtième siècle remonte à la surface : celle de la guerre nucléaire.

    Il y a quelques décennies, on redoutait que la guerre froide entre l’Occident dirigé par les États-Unis et le monde communiste commandé par l’URSS ne dégénère en une guerre nucléaire conduisant l’humanité à sa perte.

    On misait alors sur l’équilibre de la terreur pour éviter cette éventualité. C’est-à-dire qu’on supposait que les deux superpuissances savaient que, si elles usaient de la bombe atomique, elles s’anéantiraient mutuellement.

    On ne prête pas une telle sagesse stratégique aux dirigeants de Pyongyang.

    Notre monde n’est pas étranger à la peur apocalyptique, mais elle s’est déplacée de la guerre nucléaire au désastre écologique.

    Quand, aujourd’hui, on se prend à craindre que le monde n’explose, c’est au sort de la planète qu’on pense. Nous nous sommes convaincus que la seule manière de l’affronter, c’est de changer notre mode de vie et notre style de consommation.

    Autrement dit, c’est une guerre que chacun croit pouvoir mener contre le dérèglement du monde. Nous nous sentons tout petits devant elle et, pourtant, nous ne nous sentons pas absolument impuissants.

    L’autre grande peur de notre temps, c’est le chaos terroriste global engendré par le terrorisme, mais nous sommes parvenus à nous y habituer. Il nous gâche la vie, mais nous pensons y résister en faisant comme s’il n’existait pas.

    Mais avec la menace nord-coréenne, nous sommes de retour devant une frayeur absolue, dont nous ne sommes que spectateurs. Les scénarios les pires s’accumulent dans notre esprit. On imagine un enchaînement infernal.

    Tragique

    Que se passera-t-il si la Corée du Nord tire un missile en destination du Japon ou d’un territoire américain ?

    Que se passera-t-il si Donald Trump, qui n’est pas un monument de sagesse, décide plutôt de faire une frappe préventive ?

    Et comment réagiront dans ce conflit hypothétique la Chine et la Russie ?

    Ces questions, qui tournent en boucle dans les médias, nous ramènent à une réalité oubliée : l’importance vitale de la politique dans nos vies.

    Nous pensions que le marché et les droits de l’homme suffiraient pour assurer le développement harmonieux de nos sociétés. On redécouvre la nécessité du grand art politique.

    On redécouvre que la paix est une conquête de tous les instants et non pas l’état naturel de l’humanité.  

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

     

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    Le grand méchant Kim

  • Le grand méchant Kim

     

    par Louis-Joseph Delanglade 

     

    logo lundis.jpgDans Le lièvre de Patagonie, titre de ses Mémoires, le très engagé Claude Lanzmann raconte avoir fait partie en 1958 d’une délégation patronnée par le journal communiste L’Humanité, délégation qui s’est rendue à Pyongyang. Il écrit : « Je crois avoir pressenti alors que Kim Il-Sung [le grand-père de l’actuel Kim Jong-un], avec qui nous dînâmes à deux reprises […] pensait déjà à l’arsenal nucléaire ». Les Coréens (du Nord) auraient donc très tôt eu une conception soviétique des rapports internationaux, ce qui leur confère une certaine suite dans les idées. 

    Cela cadre mal avec l’actuel emballement médiatique à propos de la Corée du Nord, tel qu’il se manifeste par le ton des commentaires et les titres des articles ou chroniques. Soucieuse comme il se doit de diaboliser l’ennemi, la presse « occidentale » répète à l’envi, et depuis des années, que M. Kim Jong-un est, comme ses prédécesseurs (son père Kim Jong-il et, donc, son grand-père Kim Il-sung) un cas typique de tyran psychopathe et ubuesque. Piètre approche d’un point de vue politique. Constater que la Corée du Nord est une dictature qui s’inscrit dans le droit fil de tous les régimes socialo-communistes répertoriés à ce jour suffit. 

    D’ailleurs, cette présentation du personnage est en contradiction avec la nouvelle idée-force qui se répand dans le petit monde de la géo-politique, à savoir que M. Kim utiliserait la menace nucléaire à des fins dissuasives - fidèle en cela à la genèse politique de son régime. Ne voulant pas à titre personnel subir le sort de Saddam Hussein ou du colonel Kadhafi (on ne peut que le comprendre), ne voulant pas non plus que se répète en Corée le scénario allemand des années 1990 avec le Nord dans le rôle de la R.D.A. communiste et le Sud dans celui de la R.F.A. capitaliste (on ne peut que le trouver cohérent), il montrerait sa force pour ne pas avoir à s’en servir. Ce serait alors un politique plutôt avisé. 

    Plutôt que de psychanalyser M. Kim, mieux vaudrait considérer la Corée du Nord pour ce qu’elle est : un régime à la soviétique dont les dirigeants veulent sortir le pays de sa situation de pays-croupion. Entre le possible, le plausible et le probable, chacun peut bien y aller de sa petite analyse, la seule certitude reste que personne ne peut savoir ce qui va se passer, surtout avec un vis-à-vis comme M. Trump : nul ne peut dire si ce subtil bras-de-fer n’est qu’un épisode de plus dans la « drôle de guerre » qui a suivi la guerre de Corée proprement dite ou s’il s’agit des prémices d’une apocalypse nucléaire.

    Dans ce dernier cas, le pire sans doute, on ne peut que se féliciter que l’Europe tout entière soit assez éloignée du théâtre des opérations et souhaiter que la France ne se laisse pas entraîner par on ne sait quel jeu des alliances dans un conflit « régional ».   

  • Important : L'analyse d'Eric Zemmour sur le cas Wauquiez. Il a raison !

     

    AINSI VA LA VIE (ET LE MONDE) A DROITE...

    Analyse publiée dans le Figaro magazine du vendredi 8 septembre. Et qui risque, sur la future présidence Wauquiez des Républicains, un pronostic qui a toutes chances de s'avérer exact.  LFAR

     

    687294929.jpgCela n'a pas tardé. En prenant Virginie Calmels à ses côtés, Laurent Wauquiez a donné les gages que beaucoup attendaient : d'ouverture, de rassemblement, de tolérance. L'élue bordelaise, femme, centriste, libérale, juppéiste, ale profil idéal. Elle sera à Wauquiez ce que NKM ou Valérie Pécresse furent à Sarkozy, ce que Michèle Barzach fut à Chirac ou Simone Veil à Balladur : des cautions à la fois de « modernité » et de « tolérance ». Des pare-feu médiatiques et idéologiques pour se faire accepter par la bonne société politiquement correcte. D'ailleurs, Wauquiez a déjà livré les deux modèles qu'il a choisis s'il devient, comme c'est probable, le prochain président des Républicains : Chirac et Sarkozy.

    Tout est dit : Chirac prit le mouvement gaulliste en dénonçant le «parti de l'étranger» des européistes pour finir par appeler à voter oui au traité de Maastricht ; Chirac défendit « l'immigration zéro », la suppression du regroupement familial et du droit du sol dans les années 1980, avant d'achever sa carrière en porte-parole de la gauche contre le FN. De même, Sarkozy promit le « Karcher » et on eut Kouchner. Il nomma un ancien socialiste comme ministre de l'Identité nationale et de l'Immigration, et jamais le nombre d'immigrés ne fut aussi élevé.

    Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Le rassemblement tourne toujours au profit des mêmes. La droite amène les électeurs et les centristes amènent les élus. Les électeurs de droite sont les éternels cocus d'un système qui oblige le patron du parti à tenir des propos flatteurs pour les attirer, puis à renoncer à tout lorsqu'il faut rallier les centristes. Au nom de la République, des droits de l'homme, de l'Etat de droit, de la modernité, de l'humanitarisme, les « modérés » tirent toutes les ficelles, avec la bénédiction de la gauche et le soutien actif des médias.

    Comme Chirac et Sarkozy avant lui, Wauquiez a déjà mis le doigt dans un engrenage qui le broiera. Plus il parlera haut et fort, moins il agira. Certains observateurs sagaces ont déjà remarqué que, lors de son premier discours de campagne, il aparté de tout sauf des sujets sensibles qui tournent autour du « mariage pour tous ». C'est la leçon que la droite, suivant là encore la gauche et les médias, a tirée de l'échec de Fillon à la présidentielle : trop réac, trop catho, trop tradi.

    Wauquiez est sans doute persuadé d'être habile. Mais il sera lui aussi victime de la « maladresse des demi-habiles » qu'évoque Pascal. Il arrive trop tard dans un monde trop vieux. Il ne pourra pas, comme ses prédécesseurs, se rattraper par un discours économique libéral et antisociaIiste, Emmanuel Macron faisant en économie la politique de la droite. Il ne pourra attirer l'électorat populaire qui vote massivement FN qu'en reprenant le programme de ce parti sur l'immigration. C'est exactement ce que lui interdiront ses alliés modérés et centristes. Ils le sommeront de ne jamais faire de concessions aux idées du FN. Wauquiez devra se soumettre d'autant plus qu'il est soupçonné des pires arrière-pensées. C'est ce qui s'appelle perdre sur tous les tableaux.  

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Religion & Société • Cachez cette croix que je ne saurais voir !

    Les croix des petites églises du paysage grec de Santorin ont disparu comme par enchantement

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Une tribune publiée jeudi dernier dans le Journal de Montréal [7.09]. Mathieu Bock-Côté, comme toujours, va au fond des choses lorsqu'il dénonce ici « une forme de barbarie ». L'auteur du voyage d'Athènes, le jeune Maurras, agnostique, n'eût rien écrit d'autre. Nous non plus. LFAR

     

    501680460.5.jpgL’histoire s’est passée de l’autre côté de l’Atlantique ces derniers jours, mais elle aurait bien pu arriver ici.

    Lidl est une compagnie allemande. Elle a notamment une gamme de produits alimentaires grecs. Elle a décidé d’illustrer son emballage avec une photo presque légendaire d’un paysage grec à Santorin, où on aperçoit de petites églises dans un décor paradisiaque.

    Mais la compagnie a enlevé les petites croix de la coupole des églises. Quelqu’un l’a remarqué et la nouvelle a percé l’écran médiatique. 

    Hypocrisie

    Depuis quelques jours, on en parle beaucoup. Bien des Européens crient à la censure de l’histoire et se demandent de quel droit on peut ainsi amputer une église de ce qu’elle a de plus caractéristique. 

    Cachez cette croix que je ne saurais voir !

    Obligée de s’expliquer, la compagnie s’est réfugiée derrière l’argument du respect de toutes les croyances.

    Pourquoi retirer la croix ? Parce que la compagnie voulait éviter d’exclure toute croyance religieuse. Et aussi parce qu’elle affiche son adhésion à la sacro-sainte « diversité ».

    En embrassant un symbole chrétien, ne risquerait-elle pas d’offusquer ceux qui ne se reconnaissent pas en lui ?

    Il fallait donc neutraliser la marque. On y verra certainement un comportement de trouillard. Imaginons néanmoins que tel soit vraiment son souci. Imaginons vraiment que la compagnie veut un environnement culturellement neutre.

    Mais alors, pourquoi prendre pour sa publicité un paysage qui est indissociable de sa dimension chrétienne ?

    N’y a-t-il pas là une immense hypocrisie ? On veut bien récolter la beauté d’un paysage façonné par une civilisation et sa religion, mais au dernier moment, on demande à cette dernière de s’effacer, parce qu’elle nous embête quand même.

    On veut du monde chrétien à condition que ce dernier consente discrètement à se sacrifier ?

    En un sens, on veut gommer la signature de l’œuvre, on veut effacer son identité, on veut arracher ses racines.

    Comment ne pas voir dans ce coup de gomme à effacer une forme de barbarie inconsciente d’elle-même ? Comment ne pas y voir un réflexe destructeur ?

    Histoire

    Est-ce vraiment la société qu’on souhaite : celle où la simple présence du crucifix fait scandale, même lorsqu’il se trouve à son endroit le plus naturel ?

    Tout cela n’a rien d’un fait divers. C’est plutôt un fait révélateur ou si on préfère, un symptôme.

    Notre civilisation a tendance à vouloir s’excuser d’exister. Et elle cherche à effacer presque frénétiquement tout ce qui rappelle son passé chrétien, comme s’il tachait l’image que nous voulons projeter aujourd’hui.

    Il y a pourtant là une effrayante ingratitude. Comment, dans les temps tumultueux qui sont les nôtres, une civilisation pourrait-elle survivre si elle croit offusquer l’humanité en assumant sa tradition, sa mémoire et ses marques distinctives ?

    On peut avoir la foi ou non, mais ici, ce n’est pas du tout la question. On ne saurait tout simplement réduire les monuments historiques à de simples décors de cartes postales aseptisées. C’est une question de décence.  

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Société • Gabriel Robin : Je préfère Pénélope Cruz à Anne Hidalgo. Je suis quand même un misogyne hispanophobe

     

    Par Gabriel Robin

    On est heureux de retrouver ici la plume érudite et les réflexions ne manquant ni d'humour ni de bon sens, de Gabriel Robin [Boulevard Voltaire, 8.09]. L'on aimera cette chronique très actuelle, vivante et de beaucoup d'esprit. Avec notre accord sur le fond, bien-sûr.  LFAR   

     

    3259321246.jpgIl est 20 h 30. Vous êtes toujours coincé dans les bouchons. Pour une fois, ça ne roule pas trop mal, à peine 35 minutes pour parcourir 1,5 kilomètre. Vite, votre famille vous attend dans le T2 de 55 mètres carrés que vous louez pour la modique somme de 1.600 euros par mois. En arrivant devant votre immeuble, vous constatez que les poubelles jonchent le bitume, certaines littéralement éventrées sur le trottoir, laissant s’échapper des seringues usagées. Quelques migrants errent dans la rue, vous proposant un petit remontant chimique. La nuit durant, vous devrez supporter les bruits de bagarre et les voitures sur le périphérique, tout en repensant au montant de la taxe d’habitation. Vivement les Jeux olympiques et la prochaine Gay Pride !

    Car, vous l’ignorez peut-être, mais l’état de la capitale n’a aucun rapport avec l’action de l’édile socialiste. D’ailleurs, si vous remettez en question ses choix et son bilan, cela s’explique probablement par la nature torve de votre personnalité. Vous ne voulez pas du « plan vélo » ? Vous cherchez tout simplement à préserver les « petits intérêts » de vos « petits lobbies ». Paris vous semble mal administrée par l’actuelle majorité ? L’ombrageuse Anne Hidalgo a la réponse :

    « Je suis une femme, donc ça, déjà, c’est un point très important. Pour la fachosphère, je revendique mon origine espagnole, j’ai la double nationalité. Blasphème ! Donc, je pense que ça les irrite au plus haut point. Je suis une femme de gauche, je l’assume, je le revendique. Je suis une femme qui porte l’écologie, un humanisme, et qui dirige la plus belle ville du monde, donc, voilà, je l’explique par ça. Mais toute ma vie, je me suis engagée contre les racistes, les xénophobes, les antisémites et les gros machos, et je vais continuer. » 

    Je préfère Penélope Cruz à Anne Hidalgo. Je n’en reste pas moins un misogyne hispanophobe. L’hispanophobie est un racisme autorisé, méconnu et dont la violence reste souvent sous-estimée. Comme chacun le sait, les Français ont encore le traité des Pyrénées en travers de la gorge. Pis : les « réacs » parvenus au pouvoir déclareraient la guerre à leurs voisins ibériques pour rattacher la Catalogne et l’Aragon au Roussillon. Heureusement que des humanistes convaincus, attachés aux valeurs les plus positives de notre République, veillent. Anne Hidalgo est de ceux-là.

    Il est important que les champions du bien universel soient protégés contre les propagandistes les plus zélés de la haine, cet ignoble marigot de xénophobes et de réactionnaires. Faisons plus simple en interdisant toute critique visant l’action de la mairie de Paris. Elles n’ont qu’une explication possible : vous haïssez les femmes d’origine espagnole.  •

    Juriste
  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Après la mort de Pierre Bergé

     

    En deux mots.jpgLa mort de Pierre Bergé fera pleurer ces jours-ci dans les chaumières de gauche - souvent de riches demeures, de luxueux riads à Marrakech où tout est permis, ou d'hollywoodiennes villas à Tanger - dans les milieux homosexuels aussi, parmi les malades du sida ou ceux qui, en un sens, font en sorte de l'attraper, enfin dans la presse où il s’était forgé un empire. 

    Bergé était un fidèle et généreux soutien de tous ceux-là. Sa fortune amassée jadis avec Yves Saint-Laurent lui en donnait les moyens. Il les avait mis au service de ces causes, sans-doute utiles aux malades du sida. Pas à la France. 

    Au moment où il quitte la scène, où il s'est montré si longtemps, nous ne verserons pas ici dans la polémique facile, encore moins dans l'insulte vulgaire. Laissons cela à ceux qui s'en contentent. « Bon débarras ! », par exemple, serait à la fois trivial et naïf, car dans les milieux qu'il fréquentait, les Pierre Bergé ne manquent pas et se reproduisent, quoique souvent sans enfant, avec la plus extrême facilité. 

    On ne peut raisonnablement nier qu'il ait été un homme de culture. Sa vie agitée et, comme diraient les médias, sulfureuse, lui a tout de même laissé le temps de lire, d'aimer la littérature et les livres, de constituer des collections d'œuvres d'art exceptionnelles, parmi lesquelles quelques pures merveilles. Il pouvait parler de Montaigne ou de Stendhal avec une véritable érudition et beaucoup de finesse. Il procédait d'une époque où la culture était encore répandue et honorée. Il n'en était pas dépourvu. 

    Il n'empêche que ses goûts, ses passions et son action se sont portés sur des causes destructrices de la société qui a donné naissance et consistance à cette culture.  

    Esprit non dénué d'une part prévalente de perversité, il a aimé et soutenu ce qui dissout, détruit, déqualifie notre société et notre culture. Ou ce qu'il en reste. 

    Disons simplement qu'il n'a pas été un serviteur de la France. Ou, si l'on préfère, qu'il en a été un très mauvais serviteur.  

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Histoire & Actualité • Valérie Boyer : « Notre histoire s’est construite autour des Rois et des Églises »

     

    Mardi dernier, 5 septembre, Valérie Boyer, députée de la 1ère circonscription des Bouches du Rhône, a publié sur Facebook un post intéressant. Dans ce post, et contrairement à un vieux précepte républicain affirmant que la France s’est construite sur un socle culturel né de « la glorieuse Révolution Française  » et sur un principe sacré : la laïcité, la députée étiquetée « Républicains », rappelle que  » Notre histoire s’est construite autour des Rois et des Églises. » 

    L’intégralité de ce post

    Valérie Boyer

    Carrefour fait le choix de supprimer les croix chrétiennes de ses emballages mais appose le croissant musulman sur ses produits halal. Notre Nation repose sur un socle culturel avec des traditions et des influences. Parmi ces influences n'oublions pas que christianisme a profondément marqué les sociétés européennes contemporaines et leurs Constitutions aux côtés de la philosophie grecque, le droit romain, la Renaissance ou le siècle des Lumières.

    Le christianisme nous a permis d'envisager l'homme comme un individu à part entière. La protection de la dignité humaine repose sur des valeurs chrétiennes.

    La France est une république laïque d'influence et de valeurs chrétiennes.

    Notre histoire s'est construite autour des Rois et des Églises.

    Jusqu'où va aller le renoncement, le déni de nos racines et de notre histoire ?  

    Source La Couronne

  • Livres • A lire ... De Georges Gugliotta, « L'armée de Monsieur Thiers 1871-1873 »

      

    Ce livre est le fruit de deux années de recherches dans des cartons d'archives jamais ouverts du service historique de l'armée. On pourra débattre de tel ou tel point mais non de l'intérêt historique de cet ouvrage. LFAR

    En avril 1871, une armée est réunie à Versailles par Adolphe Thiers, qui exerce les fonctions de chef du pouvoir exécutif. Cette armée est placée sous les ordres du maréchal de Mac Mahon, qui commandait les troupes françaises au début de la bataille de Sedan. Elle est constituée d’éléments des unités de la Défense nationale et d’anciens prisonniers de guerre revenus de captivité. L’armée de Versailles,  destinée à faire le siège de Paris insurgé, entrera dans l’histoire pour avoir écrasé dans le sang la Commune et pour avoir été l’embryon de l’armée de la République, qui sera celle de la Revanche. En effet, après le terrible épisode de la Commune, Thiers refonde en quelques mois un outil militaire, qui constitue en fait le chaînon fondateur d’une organisation qui perdurera jusqu’en 1940. De 120.000 hommes en 1871, l’armée de « Monsieur Thiers », qui renoue avec la conscription, passe deux ans plus tard à 500.000 hommes, sans que ces effectifs soient connus des Allemands, qui occupent encore une partie du territoire. Lorsque Thiers qui a fait le choix de la République quitte le pouvoir en mai 1873, il laisse une armée attachée au régime républicain par un lien nouveau. Avec une Assemblée et un corps des officiers majoritairement monarchistes, ce ne fut pas le moindre de ses mérites dont le plus éclatant fut celui d’être le libérateur du territoire.  • 

    GEORGES GUGLIOTTA est né à Marseille en 1948. Ancien élève du lycée Thiers, des facultés d’Aix-en-Provence et de Montpellier et ancien auditeur de l’IHEDN, il est docteur en histoire et docteur d’État de l’université Paul-Valéry, Montpellier III.

  • La rentrée des classes

     

    par Gérard Leclerc

     

    2435494823.jpgComme, je pense, une grande partie de nos auditeurs, j’ai participé hier à la rentrée des classes. En tant que grand-père de quatre petits enfants en âge scolaire, la benjamine rentrant au CP, ce qui représente toujours une sorte d’étape initiatique.

    Tout s’est bien passé, et il n’y avait pas de raison pour que ça se passe mal. Les relations avec la direction et les enseignants des établissements sont souvent cordiales, et les enfants sont sortis contents de leur première journée. J’avouerai à ce propos une certaine schizophrénie personnelle. Lorsque je vais aux portes des écoles, comme père ou grand-père, j’ai tendance à oublier tout ce qui pourrait être objet de querelle. Je me vois mal débattre avec Mme la directrice, par exemple, des déviations d’un certain pédagogisme. Et pourtant, les débats à son propos me passionnent lorsque je les suis dans les colonnes des journaux. Mais sur le terrain, foin d’affrontement théorique.

    Est-ce à dire que l’affrontement théorique n’a pas lieu d’être, qu’il est réservé à des intellectuels hors-sol, discutant entre eux de l’équivalent du sexe des anges ? Je ne le crois pas du tout. D’ailleurs il m’est arrivé, dans un autre cadre, de me retrouver en situation d’affrontement un peu pénible avec des responsables d’établissement à propos du caractère vital de l’enseignement de la culture générale. Je constatais, avec une certaine consternation, qu’ils avaient baissé les bras, en consentant à l’idéologie de Pierre Bourdieu, celle qui prétend qu’un certain savoir ou une certaine culture privilégient les héritiers, ceux des familles fortunées, bien installées. Là, le désaccord était patent.

    Il n’est donc pas de nature purement théorique. D’ailleurs, il est réapparu ces dernières semaines avec la politique menée par le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. Jacques Julliard a pu rédiger à son propos une page, excellente comme d’habitude, de son carnet du Figaro. Il y a bel et bien deux projets scolaires incompatibles entre eux. Le premier s’inscrit dans la ligne de Jules Ferry. Il consiste à permettre à chacun « d’aller le plus loin possible dans l’acquisition des connaissances et des diplômes correspondants ». Le second se réclame du patronage de Bourdieu déjà nommé. Il entend supprimer les inégalités sociales et donc briser dans l’œuf le modèle inégalitaire dont proviendraient tous nos maux. Le problème c’est que ce second projet est chimérique et aboutit à des impasses que Jean-Michel Blanquer entend supprimer. Donc, le sujet demeure brûlant !  

    Gérard Leclerc

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 5 septembre 2017.

  • Rentrée 2017 : « Pour Blanquer, tout va bien... pour l'instant », pense Éric Zemmour

     

    BILLET - Le nouveau ministre de l'Éducation nationale a réussi sa première rentrée. Mais cela ne sera pas forcément suffisant pour sauver l'institution. Eric Zemmour donne son analyse [RTL 5.09].  LFAR 

      

    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge

    C'est la rentrée des classes. Pour les élèves mais aussi pour le nouveau ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. « Pour l'instant, tout va bien », constate Éric Zemmour. « Sur les réseaux sociaux, ou dans les grands médias de gauche, tous les apôtres du pédagogisme (...) ne ratent pas une occasion de distiller leur venin contre tout ce qu'il fait ou ne fait pas », poursuit Zemmour.

    « Un ministre de l'Éducation nationale traité de 'conservateur' par les syndicats d'enseignants ne peut pas être tout à fait mauvais », raille-t-il. « Tant que Jean-Michel Blanquer subira leur ire ou leurs sarcasmes, il saura - et nous avec - qu'il est dans le vrai. Dès qu'ils l’applaudiront, il saura - et nous avec- qu'il a trahi sa mission », ajoute Éric Zemmour.  

    Éric Zemmour

  • La Monarchie et la mémoire nationale

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    1262631406.jpgQuelques jours avant sa mort, qui surviendra le 1er septembre 1715, le roi Louis XIV s’adresse au futur régent : « Vous allez voir un roi dans la tombe et un autre dans le berceau. Souvenez-vous toujours de la mémoire de l’un et des intérêts de l’autre ». 

    En quelques mots forts, le roi mourant signale ainsi, pour l’éternité et pour les hommes qui savent entendre, toute la particularité de l’histoire d’un pays et de la nature d’un Etat digne de ce nom, et rappelle au duc d’Orléans les devoirs du magistrat suprême de l’Etat, y compris en l’absence provisoire de roi d’exercice, alors trop jeune pour régner (Louis XV n’a que cinq ans). Mais cette leçon est valable aujourd’hui encore, malgré la République et souvent contre elle, et les royalistes comme ceux qui ne le sont pas mais qui souhaitent la pérennité du pays et le bien-être de ses citoyens, peuvent s’en souvenir et, mieux que cela encore, la mettre en application. 

    1280px-Château_de_Versailles,_salon_de_Diane,_buste_de_Louis_XIV,_Bernin_(1665)_03.jpg« La mémoire de l’un », du prédécesseur, n’est pas une mémoire figée mais doit être soumise à ce devoir d’inventaire qui n’est pas forcément destruction de ce qui a été fait, mais « tradition critique », c’est-à-dire défalcation du passif et valorisation de l’actif utile et positif : il ne s’agit pas pour le souverain du présent de défaire l’œuvre du précédent mais d’en poursuivre les grandes politiques, avec son style personnel, et en n’hésitant pas, si le besoin s’en fait sentir, de revenir sur certains échecs ou incompréhensions du règne d’avant. Lorsque le chancelier prononce la formule rituelle qui finit un règne pour en ouvrir, immédiatement, un autre, le fameux « le roi est mort, vive le roi », il laisse déjà entendre que la politique du roi nouveau sera bien une politique du vivant, du long moment présent et en cours, et à venir, et non la redite froide du règne du feu roi. Tout règne est, en soi, unique. 

    Henri_dOrléans_comte_de_Paris.jpgMais la transmission héréditaire de la magistrature suprême de l’Etat, propre à la Monarchie royale française (mais pas à elle seule, bien sûr), permet une continuité et pérennité de l’Etat, sans doute de plus en plus nécessaires dans un monde qui, aujourd’hui, se presse et s’empresse, au risque de déséquilibrer les sociétés et de leur faire perdre toute mesure et, parfois, toute raison d’être par elles-mêmes. La Monarchie royale permet aussi d’incarner la nation en une famille, et elle est ainsi, par son existence et son mode de succession même, la gardienne de la mémoire nationale, constituée elle-même de multiples mémoires locales, politiques, professionnelles, religieuses, familiales. Je me souviens ainsi que, lorsque feu le comte de Paris était venu s’entretenir avec les étudiants de l’université de Rennes-2, en l’année du Millénaire capétien (1987), l’amphithéâtre était comble et respectueux (malgré les cris d’orfraie de l’Union des Etudiants Communistes locale, qui se voulait – pas trop fort tout de même - robespierriste…), et que le président de l’université avait accueilli le prince comme le descendant bien vivant d’une histoire qui remontait au Moyen âge et qu’il poursuivait, à sa manière : la longue mémoire royale qui, tout ensemble, rappelle et transcende toutes les mémoires du pays, y compris au-delà même de la Révolution de 1789 et de ses avatars républicains des années et siècles suivants. Le comte de Paris avait d’ailleurs souligné qu’il n’était pas là pour régler des comptes avec l’histoire mais pour la poursuivre et la transmettre à ceux qui lui succéderaient. « L’avenir dure longtemps », disait le général de Gaulle… 

    C’est d’ailleurs cette capacité à incarner la mémoire nationale qui permet à la Monarchie royale d’oublier les offenses passées : Henri IV a connu la guerre civile religieuse, il en a été partie prenante, mais, une fois son pouvoir (r)établi, il n’a voulu connaître que les qualités des uns et des autres, amis comme adversaires, et il a représenté, aux yeux de tous et jusqu’à nos contemporains, le symbole de la réconciliation générale au-delà des appartenances religieuses hier antagonistes. 

    Mais un roi, ou quelque chef de l’Etat que ce soit digne de ce nom (même s’il n’est pas roi, mais c’est alors plus difficile et parfois, par principe, impossible) ne doit pas penser seulement à ce qui a été et à ce qui est ; il doit aussi se projeter dans l’avenir, autant que faire se peut, et, dans tous les cas, préserver les intérêts de celui qui lui succédera et des générations à venir, ce que rappelle là encore Louis XIV au futur régent. Le roi, « père du peuple », doit préparer l’avenir de ses enfants et particulièrement de son héritier putatif, tout en sachant que ceux-ci ne lui ressembleront pas forcément et que les temps, les mœurs, les enjeux ne seront peut-être pas les mêmes que ceux qu’il connaît lui-même, au moment où il règne. L’éducation du futur roi, c’est l’apprentissage de l’exercice de l’Etat et de ses devoirs, de ses charges, de ses difficultés : être roi, c’est bien un métier politique, et qui se transmet de génération en génération, au risque de l’histoire et de ses coups que le souverain doit apprendre à parer en veillant toujours à préserver l’essentiel, l’intérêt du pays et de ses habitants d’aujourd’hui et de demain sans oublier « la mémoire de leurs pères » sans laquelle il n’y a pas de fondations solides… Un intérêt qui n’est jamais aussi bien défendu que lorsque la dynastie est effectivement solide et sûre d’elle-même. 

    Dans une nation historique, la Monarchie fait fonction de colonne vertébrale : elle permet au pays d’être debout et de « se tenir » dans un monde tempétueux. Elle est tout à la fois la mémoire longue et le trait d’union entre les générations, elle est le souvenir sans être la rancune, et elle ne retranche pas telle ou telle partie de la mémoire nationale, fût-elle désagréable pour elle : il suffit de regarder au-delà des Pyrénées ou au-delà de la Manche pour s’en convaincre… Cela ne signifie pas qu’elle est parfaite ou toujours à l’aise avec le passé, voire avec le resurgissement des anciennes conflictualités, mais qu’elle a sans doute plus d’atouts, par sa propre nature politique, qu’une République qui préfère la dissimulation (comme pour les épisodes cruels de la Révolution dans les provinces de l’Ouest) ou la confusion, parfois savamment entretenues par l’Education nationale dans ses manuels scolaires ou ses programmes d’histoire, voire de géographie… 

    A l’heure où l’histoire est parfois réduite à un enjeu « mémoriel », il n’est pas inutile de rappeler que la Monarchie permet aussi d’apaiser les mémoires sans oublier l’histoire ni les défis et promesses de l’avenir…  

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin