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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1124

  • Livres & Actualité • Nabe ne trouve pas les Gilets jaunes assez explosifs

    Par Olivier de Lérins

    AuxRats.png« C’est une révolution ? Non, tristes sires, c’est une révolte. »

    Tel est le reproche adressé aux Gilets jaunes par Marc-Édouard Nabe dans le bref libelle qu’il vient de publier – en autoédition, comme il en a désormais l’habitude.

    C’est que Marc-Édouard, se réclamant ici de l’anarchisme de Bakounine et de Netchaïev, aspire à rien moins qu’à la destruction complète de cette société bourgeoise qu’il vomit depuis toujours. Et s’il salue l’œuvre des black blocs, « l’honneur des manifs », il s’exaspère de la mollesse de tous les pacifistes, qui acceptent docilement de ne se réunir qu’aux lieux et heures autorisés, qui renient publiquement les casseurs – tout en reconnaissant, à demi-mot, que ce sont eux « qui ont fait bouger les choses » –, et se contentent d’insulter de loin les CRS, quand ils ne vont pas jusqu’à tenter de dialoguer avec « ces pourritures de mecs de la BAC ».

    Nabe se moque en outre des « revendications petit bras, ou même sans bras du tout, des Gilets jaunes qui sont pour la plupart des beaufs envieux », souhaitant moins abattre le consumérisme que « consommer autant que les autres », moins « crever le patron que le remplacer ». Même le RIC lui semble un dérisoire objectif, qui ne pourrait conduire qu’à une démocratie à la suisse, « c’est-à-dire n’importe quoi ». Il est vain, dit-il, de chercher à « améliorer une société insauvable ».

    Des sans-culotte en couche-culotte

    Loin de ressembler aux sans-culottes de 89 comme on l’entend souvent, les « couche-culottes » d’aujourd’hui « ont peur de la révolution ». Pourquoi ? Selon l’auteur, « parce que la plupart des GJ sont issus d’Internet », parce qu’ils sont « fondamentalement des facebookmakers, des youentubeurs, des twitterisés jusqu’au trognon, des skypeurs d’eau douce », que l’écran « tue toute force réelle », et que ce n’est pas en surfant sur le web qu’on apprend à affronter les tirs de flash-ball. Parce qu’ils restent connectés jusque dans la rue, s’agrippant à leur smartphone au cœur du combat, de sorte qu’ « il y a plus de photographes que de manifestants et de policiers ». Parce que cette dépendance aux réseaux sociaux, enfin, les rend vulnérables au conspirationnisme qui, ne se défiant plus seulement de l’interprétation biaisée de « ces ordures de médias » mais des faits eux-mêmes, déforme la réalité et empêche d’identifier les alliés et les ennemis véritables.

    Les dizaines d’yeux crevés ne réveilleront pas ce peuple de sa virtualité et de ses fausses informations : « Les lives contre la life ! Vous avez choisi… »

    L‘écran tue la force

    MarcEdouardNabe_(cropped).JPGUn constat dur, percutant, qui vise juste. Hélas, moi aussi, je suis nuance, comme disait Nietzsche, qu’ose citer Nabe, dont la violence relève moins de la courageuse radicalité que d’un nihilisme fiévreux. Car les casseurs ne lui suffisent pas non plus, à lui qui suggère de pourchasser les flics chez eux afin de leur crever les yeux en représailles, et qui appelle de ses vœux le ralliement de « quelques racailles bien vicelardes, promptes à dégainer le rasoir ».

    Puisque rien ne sépare foncièrement, selon lui, la colère des Gilets de la vindicte djihadiste, dont il s’est fait depuis plusieurs années l’obséquieux apôtre. Finalement, malgré ses critiques intelligentes citées plus haut, Nabe demeure tristement égal à lui-même : un petit excité narcissique et fielleux, dont les jeux de mots lourdingues n’atténuent pas même d’un sourire l’ennui d’une si extravagante et si pitoyable outrance. Il rappelle ces fanatiques dont parlait Bernanos, qui ne rêvaient de rallumer les bûchers que dans « l’espoir d’y venir réchauffer leur tiédeur ». Mieux vaut encore être au ras des pâquerettes mais sur les Champs, que serpent à sornettes crachant son venin replié dans son trou. Nabe, encore un effort pour être révolutionnaire !

    Olivier de Lérins
    Marc-Édouard Nabe, Aux rats des pâquerettes, pamphlet. Édité par l’auteur, 25 mars 2019. 100 p., 22 €.
  • Cinéma • Le vent de la liberté

    Par Guilhem de Tarlé     

    À l’affiche : Le vent de la liberté, un film de Michael Bully Herbig.

    GT Champagne !.JPG

    Je ne l’ai vraiment pas fait exprès, mais il se trouve qu’après deux DVD avec Rithy Pahn dans le Cambodge de Pol Pot, une montgolfière m’a ramené au cinéma en République Démocratique Allemande.

    Nous y retrouvons la pensée unique (le « politiquement correct ») à laquelle tout le monde a l’obligation d’adhérer, la Stasi qui espionne chacun de nos gestes et de nos propos, les enfants formatés qui dénoncent leurs parents… Bref la liberté interdite aux « ennemis de la liberté ». 

    Le_Vent_de_la_liberte.jpgLe Mur de Berlin, le « rempart antifasciste » - comme ils l’appelaient - a été construit en 1961, et Mourre comptabilise 79 allemands de l’Est qui furent tués en tentant de le franchir, sans compter ceux qui ont été arrêtés – et sans doute exécutés – en préparant leur évasion…

    Un film était déjà sorti, en 1982, La nuit de l’évasion, nous racontant l’histoire des familles Strelzyk et Wetzel qui avaient construit une montgolfière pour passer à l’ouest. Contrairement à mon épouse, je ne crois pas l’avoir vu.

    Ce Vent de la liberté est donc un remake sur la persévérance de gens « désespérés » qui bravent tous les dangers pour fuir un enfer socialiste. Cette histoire vraie s’est produite en 1979, dix ans avant la chute du Mur (27 novembre 1989), la réunification de l’Allemagne et l’effondrement de l’Union soviétique (29 décembre 1991)…

    ep_1248_11401.jpgDe Gaulle avait fait référence – et révérence - au « sens de l’histoire », et notre génération ne croyait pas que ces événements puissent arriver, en tout cas qu’elle les connaîtrait… Comme quoi Maurras avait raison : « Tout désespoir en politique est une sottise absolue ». 

    On se souvient de Kennedy qui dénonça ce « mur de la honte » : « Ich bin ein berliner » (26 juin 1963).

    Je rappellerai aussi Jean-Pax Méfret, le « Chanteur d’Occident , en 1980,  dans Véronika :

    « A Berlin Est, elle balayait les allées ;
    Elle a voulu s’évader ; aujourd’hui il ne reste rien de Veronika…
    Un peu de terre, une petite croix de bois
    La rose rouge et l’œillet sont fanés près de ce mur droit

    de ce mur froid ».    

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.
  • Notre-Dame • Le Comte de Paris à l'Écho républicain : « Le génie français a bâti la cathédrale et peut la remettre en état »

    Le Comte de Paris très touché par l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris : "J'y était encore il y a quinze jours pour une cérémonie pour les pères de familles". © Agence DREUX

    3187409308.jpgLe prince Jean de France, comte de Paris, exprime toute sa tristesse, depuis la chapelle royale de Dreux, devant l'incendie qui a ravagé la cathédrale. Mais, il y voit aussi « un élan national ».

    Le prince Jean, Comte de Paris a la voix blanche, ce mardi 16 avril 2019 au matin, lorsqu'il évoque l'incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, la veille : « Je suis encore très secoué. C'est d'une grande tristesse. On assiste à cet incendie en direct, on voit la violence des flammes qui s'attaquent à la flèche, sans pouvoir rien faire ».

    Pour le Comte de Paris, la cathédrale Notre-Dame « est très symbolique, elle est le symbole de la présence chrétienne de la France mais elle fait partie aussi de l'inconscient collectif de tous les Français, elle fait partie de l'histoire ».

    La famille de France a un attachement particulier à la cathédrale de Paris : « Très souvent quand un fils de la famille de France meurt, une messe du bout de l'an est dite à Notre-Dame de Paris, pour lui ».

    11107101.jpgLe Comte de Paris y était encore lui-même, il y a une quinzaine de jours : « J'ai participé à une cérémonie des pères de famille, la cathédrale était pleine. Un moment très fort, très émouvant, au cours duquel on s'est recueilli devant la couronne d'épines ».

    Passé l'émotion, le Comte de Paris garde espoir « dans le génie français. C'est lui qui a construit cette cathédrale, il est capable de la remettre en état ». Dans la mobilisation de tous pour sauver Notre-Dame de Paris, il veut voir « un élan national, une unité nationale » qui existent encore. 

    En cette journée du mardi 16 avril, le Comte de Paris veut tenter d'aller prier au chevet de Notre-Dame de Paris « si elle est accessible. Je vais également écrire à l'archevêque de Paris pour lui apporter tout mon soutien dans cette épreuve ». 

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  • Vidéo-Conférence • Hervé Juvin : Le moment politique

     

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    La conférence d'Hervé Juvin que lafautearousseau vous propose d'écouter aujourd'hui  - Le moment politique - a été donnée dans le cadre des Mardis de Politique magazine, le 12 mars. Qui est Hervé Juvin ? Phillippe Mesnard le présente suffisamment et excellemment. Cette vidéo - conférence et questions - dure ... mn. Par le nombre des sujets abordés, par la qualités des analyses et la pertinence des positions qui y sont proposées, cette conférence sera l'essentiel de nos publications de ce Jeudi Saint. Bonne écoute. Cela le mérite. LFAR

     

    Hervé Juvin est consultant en économie et en géopolitique. Il figure en 5e position sur le liste du RN pour les élections européennes 2019. Il a publié une dizaine d’ouvrages et est souvent invité dans les débats publics. Il a collaboré au Monde, à L’Expansion, aux Echos, plus récemment à TV Libertés et Eléments.

    Son dernier livre : France, le moment politique. Pour que la France vive !, Éditions du Rocher, 2018, 285 p.

  • « Une espérance pour la France: La Monarchie », préfacé par le prince Jean de France

    par Claude Wallaert 

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    « L’État souverain, l’État créateur ... »  

    Vous aimez profondément votre pays et vous vous inquiétez pour  son avenir ? Vous êtes déçu par la démocratie à la française ? Vous êtes atterré par la médiocrité du personnel politique aux affaires et dans l’opposition ? Vous estimez que les partis politiques accaparent le pouvoir sans pour autant représenter les intérêts des citoyens ?

    Si la réponse est « oui » à au moins une de ces questions, je vous suggère la lecture d’un petit ouvrage revigorant réalisé par un groupe du cercle Vauban, intitulé « Une espérance pour la France: la monarchie ».

    Il peut paraître extravagant de vanter, 226 ans après la mort de Louis XVI, 171 ans après la chute de Louis-Philippe, un tel système politique, auquel sont encore associés, dans l’esprit de beaucoup, les idées d’arbitraire, d’archaïsme, de privilèges, et d’abus de toutes sortes. C’est oublier qu’une part importante des pays européens concilient démocratie, libertés publiques  et monarchie, et que ces nations se montrent très attachées à leur famille régnante. C’est oublier également un peu vite que la monarchie française a conduit notre patrie au premier rang des nations, au long de quinze siècles de stabilité dynastique. La conjoncture nationale incertaine, trouble et dangereuse qui s’impose à nous révèle impitoyablement non seulement la médiocrité des hommes, mais aussi et surtout les failles énormes d’un système politique à bout de souffle, et par conséquent l’urgence brûlante d’un véritable changement de nos institutions.

    da3ca4c7a93851635e093f5d42b6ce9c-plaquettemonarchie.jpgLes rédacteurs de « Une espérance pour la France », au fil d’un travail précis et argumenté, proposent une réflexion en profondeur sur les besoins réels des français en matière de gouvernement, de libertés publiques, de prise en compte des grands défis contemporains dans le respect affirmé de notre identité et de notre indépendance : c’est ainsi par exemple que sont abordées les questions relatives à l’endettement national, la souveraineté, la restauration économique, les valeurs fondatrices de la nation, le patrimoine national, le problème des institutions européennes…Rien n’est esquivé, et la démarche reste toujours empreinte à la fois de lucidité et d’optimisme, car les rédacteurs sont guidés par l’attachement au réel, aux antipodes de toute idéologie. En effet, et ce n’est pas le moindre de ses mérites, cette démarche est une réponse remarquable de bon sens et de sérénité à l’athéisme d’État qui prévaut toujours chez nous, et aux mythes de l’illusion démocratique, que sont, comme l’a écrit Denis Sureau, l’État souverain, l’État créateur, l’État rédempteur.   

    UNE ESPÉRANCE POUR LA FRANCE : LA MONARCHIE

    Éd. REGALIA, 2013, 120 pages, 6 €
    Commandes à
    LIBRAIRIE DE FLORE
    10, rue croix-des-petits-champs 75001 Paris
    Highlights info row image  09 83 42 38 16
  • Tribune du Prince Jean, Comte de Paris, dans Le Figaro : « Au-delà de la reconstruction, l’urgence de la transmission »

    Jean d’Orléans, Comte de Paris, devant Notre-Dame mardi 16 avril 2019. AFP

    TRIBUNE [17 avril 2019] - Jean d’Orléans, Comte de Paris, communie à l’émotion nationale suscitée par l’incendie spectaculaire de Notre-Dame de Paris. Le descendant de Saint Louis souligne également l’urgence de transmettre l’héritage que nous avons reçu.

    le-prince-jean-d-orleans-parle-du-comte-de-paris_4297145.jpgHier matin, en contemplant ce qu’il reste de cette pauvre cathédrale de Paris, cette chère cathédrale de France, on ne peut qu’être blessé dans sa chair, en tant que Français et en tant que chrétien.

    Car Notre-Dame-de-Paris est bien plus qu’un bâtiment, plus même qu’un symbole, c’est le signe visible et bien réel du génie de la France. Du génie et du dévouement de ses admirables bâtisseurs, mais aussi du génie de ceux qui durant plus de 850 ans, siècle après siècle, ont chéri ce trésor national, et nous l’ont transmis sans faillir.

    Il y a dans cet édifice une continuité historique entre d’une part les rois Capétiens bâtisseurs et d’autre part les autres régimes qui leur ont succédé jusqu’à notre Ve République, qui ont su préserver et faire rayonner ce legs, pour faire de la France un sommet de la culture universelle. Notre-Dame, en traversant les siècles, est le témoin vivant de l’unité des Français autour d’un destin commun. Comme Fils de Saint Louis, roi bâtisseur, je me rattache aussi pleinement à cette continuité.

    Il faut toutefois s’y résoudre: notre génération, qui se drape souvent dans sa supériorité sur tout ce qui nous précède, est celle qui n’a pas transmis. Nous sommes des consommateurs d’héritage, des enfants gâtés jouissant de biens qui leur semblent éternels, à commencer d’ailleurs par nos ressources naturelles, dilapidées par notre mode de vie et nos exigences de confort, et nos paysages défigurés par une urbanisation sauvage et insensée.

    Mais Notre-Dame-de-Paris n’est pas la seule victime de notre insouciance. Parmi les ruines de notre cathédrale mutilée, dans chacun de ces vitraux pulvérisés, dans chacune de ces poutres consumées, il y a une de nos petites églises de campagne qui chaque année par dizaines sont profanées, abandonnées, désaffectées ou détruites, mais aussi tous les biens patrimoniaux, religieux ou non, dont nous sommes responsables. Chacun de ces dons reçus de nos aînés vient avec une responsabilité, et une exigence.

    Comment nous rendre à présent plus dignes de ce qui nous a été légué par tant de générations ? Peut-être d’abord par le geste le plus simple qui soit : entrer dans nos églises, pour ceux qui le souhaitent y prier, visiter nos monuments, sauvegarder nos paysages. Apprendre à aimer ces pierres, écouter ce qu’elles nous disent du passé, et quelles que soient nos origines culturelles ou religieuses, respecter ce qui nous dépasse en elles. 

     

  • Nous rebâtirons Notre-Dame ? C’est plutôt elle qui nous rebâtira !

    Par Gabrielle Cluzel 

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    Abandon. Il en va de l’incendie de Notre-Dame Paris comme du décès d’une grand-mère. Comme on l’a toujours connue, vaillante et debout, on a fini par la croire immortelle.

    On s’occupait à peine d’elle, la visitant distraitement de loin en loin. Et puis, soudain, on apprend, coup de tonnerre dans le ciel clair, qu’elle est en train de disparaître. On plaque tout pour aller la veiller. Comme des centaines de catholiques, je suis allée à Notre-Dame dans la nuit. Tout autour des cordons de policiers, des catholiques chantaient, récitaient le chapelet, debout ou agenouillés, les yeux rivés sur les points encore embrasés, ils ne se connaissaient pas mais ils partageaient leur écran de téléphone pour retrouver des couplets oubliés de vieux cantiques, ne s’interrompant que pour applaudir au passage des camions de pompiers. Une de ces soirées où le temps est suspendu et dont on se souvient trente ans après.

    Inquiétude. La rumeur a couru toute la soirée : avait-on eu le temps de mettre à l’abri la couronne d’épines ? Des informations contradictoires circulent. L’oncle du voisin de la belle-sœur de la cousine pense que oui, non, ne sait pas, ne sait plus.

    Cet incendie en début de Semaine sainte prend une dimension eschatologique. Si, en sus, cette relique de la Passion rapportée par Saint Louis et offerte à la vénération à cette période de l’année venait à disparaître, c’est toute notre génération qui semblerait maudite. On apprend, enfin, avec soulagement que le père Fournier, aumônier des pompiers de Paris, est allé sous bonne escorte sortir la couronne d’épines… et surtout le Saint-Sacrement. L’écrin est consumé mais le bijou est sauvé. Même le coq-reliquaire qui surplombait la flèche aurait été retrouvé.

    Interrogation. Pour tous les médias, l’origine ne fait pas un pli : accidentelle. Même le Parquet semble connaître la conclusion avant même le début de l’enquête évoquant un « incendie involontaire ». Sans doute a-t-il en sa possession des éléments que nous n’avons pas pour être aussi catégorique. Qu’il en fasse, dans ce cas, état pour rassurer les catholiques qui, eu égard aux multiples églises récemment vandalisées, sont légitimement en droit de se poser des questions.

    Honte. Pour notre temps, qui se croit si malin, si tatillon avec le sacro-saint principe de précaution, qui impose au moindre pavillon son détecteur de fumée, au plus petit hôtel ses extincteurs et son système de sécurité dûment contrôlés… et a été incapable de conserver, comme un enfant trop gâté qui ne prend pas garde à ses jouets, ce que huit siècles et demi lui avaient confié. Si la cause est bien accidentelle, il y a de lourdes responsabilités. Partagées, notamment, par des gouvernants bien négligents pour notre patrimoine. Et il se dit que ce sont les inénarrables embouteillages dans Paris qui auraient retardé l’intervention des pompiers…

    Évidence. On se grattait la tête, on dissertait à l’infini pour savoir comment recoller les morceaux d’un pays disloqué, pour faire France, comme on dit pour faire chic, à quelle « poudre de perlimpinpin » Emmanuel Macron allait accommoder les Français pour les rabibocher… C’est cette identité méprisée de fille aînée de l’Église, soudain ranimée, qui l’a doublé par la droite pour enfin rassembler. Qu’est-ce qu’être français ? C’est être meurtri par ce spectacle de Notre-Dame embrasée.

    Colère. Contre les remugles ricanants remontant des bas fonds des réseau sociaux. L’UNEF, notamment, rendra-t-elle des comptes ?

    Espérance. Les dons – modestes ou spectaculaires – affluent. On se sent pousser une âme de bâtisseur de cathédrale. C’est la matrice de notre culture, cette mission divine confiée « pour toujours » à l’Occident qu’évoquait, il y a quelques jours, sur Boulevard Voltaire, le cardinal Sarah. Lorsque les portes ont été poussées ce mardi matin, au loin, derrière les décombres, est apparue la Croix. Lumineuse, brillante, intacte. Après la Passion, la résurrection. Nous rebâtirons Notre-Dame… ou peut-être est-ce elle qui nous rebâtira. L’ami qui m’a soufflé ces mots se reconnaîtra.  

    Ecrivain, journaliste
  • Pierre Boutang : La communication propre aux communautés de naissance

     

    3335254573.jpg« Le cœur, sous la forme plus étroitement politique du courage, est le moteur de l’histoire. » Pierre Boutang

    Dans l’Europe des salons déjà invinciblement entraînée par la révolution cartésienne et par la force d’arrachement des idées neuves, La Fontaine comprend que les fables tiennent le fil des valeurs héroïques et parlent encore ce qu’il appelle la «  langue des dieux  ». À travers les siècles de fer qui s’annoncent, et qui emporteront non seulement le roi –  le chêne de la fable – mais le roseau pensant,  la fable a le pouvoir de transporter ces royaumes engloutis dans le cœur vivant d’un peuple.

    3718279773.jpg« Il semble que l’heure, bonne et sévère, soit venue de reconnaître nos erreurs sur la figure de la force, et de sauver ce qu’elle a de divin – d’en implorer le salut : la seule réelle force politique sera désormais, si nous ne nous laissons pas écraser par le cadavre des derniers siècles, la communication propre aux communautés de naissance qui choisiront héroïquement d’y situer principalement leur salut (…) 

    Je ne dis plus seulement que ma patrie c’est la langue française, mais que c’est l’enseignement et la tradition de cette langue dans son intégrité. Tous les autres biens passent effectivement par celui-là ; c’est en lui que l’intérêt, et les intérêts deviennent par une métamorphose quotidienne, le bien commun national. Ainsi chaque fois qu’un enfant apprend sa langue, il imite et prolonge l’aventure capétienne du rassemblement d’une terre dans l’unité de sa parole maîtresse. »   

    PIERRE BOUTANG

    La Fontaine politique. (LIEN.)

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    La Fontaine Politique,
    Pierre Boutang
    Éd. Les Provinciales. 352 p. 26 €
  • NOTRE-DAME PAR-DELÀ LE DRAME

     

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    Les Français ont donc ressenti le terrible incendie de Notre-Dame comme un drame national.

    Mais plus qu'un drame comme un autre, plus qu'un drame comme tant d'autres. Une peine collective. Une tristesse partagée. Le regret et le sentiment d'une perte matérielle et plus encore immatérielle : celle d'un bien très précieux venu d'une France très lointaine, et où se sont pourtant déroulés quelques-uns des événements essentiels de notre histoire récente. Des événements du temps présent qui parlent à nos mémoires personnelles et émeuvent le cœur de tous. Cette permanence de Notre-Dame dans le temps long, le fait qu'elle témoigne toujours de l'héritage des siècles, dressée comme immuable au cœur de la Ville aux bouleversement inquiétants, le fait qu’elle demeure si singulièrement présente à la vie des Français d’aujourd’hui,  qu’elle soit vivante après tant de siècles dont elle garde toutes les gloires et toutes les beautés, est source de respect, d'admiration, et même d’une sorte d'affection, partagée par un très grand nombre de Français, jeunes ou vieux, pauvres ou riches, chrétiens ou non. On a vu, depuis hier, Notre-Dame apparaître comme un bien commun par excellence, dans un pays qui semble n'en avoir plus guère. Ainsi, hier mardi, l'excellent site Atlantico résumait l'événement en titrant un article de Bertrand Vergely : « Incendie de Notre-Dame : et notre mémoire ancestrale fit irruption dans la post-modernité ». Cette irruption, éclipsant tout, est aussitôt devenue le centre du débat public.      

    Reporté le discours d'Emmanuel Macron de lundi soir que l'on attendait religieusement depuis des jours. Reportée sa conférence de presse prévue ce mercredi. Le sort de Notre-Dame a pris naturellement le pas dans l’esprit et le cœur du pays sur les paroles contingentes que l’on y aurait entendues. La survie de Notre-Dame de Paris s’est révélée instantanément d’une dimension tout autre. Et le Président de la République, en radicale contradiction avec nombre de ses propos offensants pour la France, a eu raison de déclarer que Notre-Dame est « au centre de notre destin profond ». Ainsi, nous aurions un « destin profond » !   

    La France ressemble à Notre-Dame. Elle est en flammes, fissurée, fragilisée, effondrée, torturée. Peut-être trahie. Spontanément, la France retrouve dans l'instant le sens de son destin profond. Pas n'importe lequel. Celui que définit son histoire. Il est possible qu'elle ne demande, elle aussi, sans trop le savoir, qu'à être redressée, restaurée, reconstruite. Qu'à se retrouver. Il n'est pas interdit de persévérer dans cette espérance.   lafautearousseau

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  • PRIÈRE DE CHARLES MAURRAS POUR NOTRE-DAME

    Notre-Dame de Paris - Portail de la Vierge

    « Savez-vous ce qu'est devenue
    La mystique rose au cœur pur
    Qui, neige et feu, sous de longs voiles
    Qu'auréolèrent sept étoiles,
    Emparadisa Terre et Mer
    Et, du péché libératrice,
    De la douleur consolatrice
    Eut pitié même de l'Enfer ?

    Dites-nous : la Vierge Marie
    Ne règne plus dans votre ciel
    Et votre terre défleurie,
    Désert de cendres et de sel,
    Ne mène plus l'ogive en flamme
    S'ouvrir aux pieds de Notre Dame,
    Jurer l'amour entre ses mains
    Et lui chanter : — Ô belle, ô claire,
    Dans la maison d'un même Père
    Abritez nos cœurs pèlerins ! »
     

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    Charles Maurras

    Ode à la Bataille de la Marne - Extrait (1918)

  • L’ANNÉE PIERRE DEBRAY

    Aux Baux de Provence avec Pierre Chauvet et Gustave Thibon

    Philippe-Lallement.jpgEntretien avec Philippe Lallement 

    Le Bien Commun a posé quelques questions à Philippe Lallement, initiateur de l’année Debray, animateur des causeries catholiques du Café Histoire de Toulon, collaborateur de la Nouvelle Revue Universelle (NRU) et fondateur de la Revue Royaliste qui deviendra La Place Royale. 

    Vous animez le projet « 2019 - année Pierre Debray », pouvez- vous rappeler qui fut Pierre Debray ? 

    LBC-N6-archive-A4 8.jpgIl fut le grand intellectuel du maurrassisme orthodoxe qui à partir de 1954 assuma la difficile succession de Pierre Boutang à Aspects de la France. Durant la guerre d’Algérie, il anima aussi L’Ordre Français, une brillante revue laboratoire d’idées. Après une tentative avortée avec les gauchistes de la Nouvelle Action Française, il fut jusqu’en 1985, la tête pensante du mensuel royaliste Je Suis Français. Parallèlement il mena une intense activité catholique à partir de 1965. Il est mort en 1999, après avoir pris la parole au congrès d’Action française de 1998. 

    Il passe pour un maurrassien atypique… 

    Pour son parcours surtout. Issu de l’anarcho-syndicalisme   anti-chrétien, il se convertit à 20 ans. Choqué par le port de l’étoile jaune, il entre en résistance active. Il est membre du comité directeur des Jeunes Chrétiens Combattants. Il devient critique littéraire à La France Catholique, Témoignage Chrétien et d’Esprit avant de rejoindre les directions d’obédience stalinienne de France-U.R.S.S. et du Comité Mondial Pour la Paix.

    4135539289.jpgVous imaginez bien qu’en 1954, son transfert d’allégeance vers le maurrassisme sidéra le monde politique. Pour l’A.F. Ce fut une très belle prise de guerre et il devint l’idole des jeunes militants, grâce à ses dons d’orateur, sa pédagogie, son tempérament militant, son souci stratégique et surtout sa capacité à appliquer l’empirisme organisateur aux problématiques de la société de consommation. 

    Pouvez-vous présenter le projet orchestré par la Nouvelle Revue Universelle ? 

    Rappelons que la Revue Universelle a été fondée en 1920 par Jacques Bainville. Son actuelle équipe rédactionnelle s’est lancée dans une série de numéros spéciaux approfondissant le maurrassisme et son héritage. En 2016 ce fut Boutang, cent ans  ; puis Maurras, le blessé de Dieu en 2017, car la condamnation religieuse fut remise d’actualité par le monde catholique ; inutile de rappeler comment le Ministère de la culture imposa en 2018 un Maurras, l’homme de la politique. C’est donc assez naturellement que la NRU décida de prolonger cette série d’études par 2019 année Pierre Debray.

     Pourquoi naturellement  ? 

    2235704335.jpgSimplement car depuis quelques années, plusieurs acteurs s’étaient rendu compte de l’intérêt de retrouver ce maître oublié. Citons le blog La Faute à Rousseau, mais aussi Gérard Leclerc. 

    Pour ma part j'avais été étonné de constater comme les grandes problématiques étudiées par Debray, il y a quarante ans, revenaient systématiquement dans les préoccupations du public catholique du Café Histoire de Toulon. Voilà pourquoi le rédacteur en chef de la NRU a immédiatement soutenu ce projet. 

    S'agit-il d’un devoir de mémoire ? 

    Certainement pas uniquement. Bien entendu il est impératif de rendre justice à celui qui a su prolonger la pensée de Maurras durant les Trente glorieuses. Pour cela je vous conseille de lire le magnifique témoignage (NRU n° 56 de l’été) que Gérard Leclerc a prononcé lors de votre Université d’été 2018.

    3177063034.jpgEn revanche l’ambition  du  projet  est  ailleurs. Avec la grande réaction de la Manif Pour Tous, les promoteurs ont compris que l’espoir changeait de camp et qu'une génération Maurras 2.0 se levait. Sa réintégration doctrinale de Pierre Boutang, constituait une première étape devant être complétée par la redécouverte des travaux de Debray. Ce maître oublié pouvant constituer le chaînon maurrassien-catholique permettant à la génération des jeunes néo-conservateurs issus de La Manif Pour Tous de trouver la doctrine, sans laquelle leurs espoirs tourneront court. En 2018, la lecture de Debray vous fera découvrir qu’il a annoncé l'actuelle crise des Gilets jaunes depuis 1985. Sa lecture permettra de comprendre comment il a anticipé la crise économique, l’immigration musulmane, le déclin démographique, la crise identitaire et même l’intelligence artificielle. Faut-il d’autres arguments ? Il ne vous reste plus qu’à plonger dans les témoignages et les études d’universitaires qui ont accepté de participer au projet. 

    Illustrations

    1. À Montmajour en 1969
    2. Aux Baux de Provence [À gauche, Ohilippe Legrand]
    3. Aux Baux de Provence en 1973 [À gauche, Michel de Saint-Pierre, Guy Rérolle] 

    Propos recueillis par Axel Tisserand

    Pages de LBC-N6-archive-A4.jpg
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    Maurras et le Fascisme
  • Monseigneur le Comte de Paris : Profonde tristesse et grande inquiétude

     

    portrait-2.jpgNotre cathédrale est en feu.

    Je ressens une profonde tristesse et une grande inquiétude pour ce joyau de notre Histoire.

    Tous mes encouragements vont aux pompiers dans la dure lutte qui s'annonce. 

    Le prince Jean de France
    lundi 15 avril 2019
  • Notre-Dame : 2ème message de Mgr le Comte de Paris et message personnel de Mme la Comtesse de Paris

     

    portrait-2.jpgCet après-midi, vers 15 heures, j'irai très simplement me recueillir à Notre-Dame de Paris.

    J'ignore encore l'hommage que je pourrai concrètement rendre car l'Île de la Cité est toujours fermée. 

    Je prierai pour notre pays dont Notre-Dame, érigée par les rois de France, est le symbole spirituel et protecteur. 

    J'appelle tous les Français à vivre une même démarche et à s'unir dans l'Espérance. 

    Message de Madame la comtesse de Paris

    Voici un message reçu dans la nuit de la part de la Princesse Philomena, comtesse de Paris :

    madame.png« Je donnerais tout pour être à vos côtés en ce moment. Mais je suis retenue au loin par mon devoir de mère. J'offre ma frustration et ma grande tristesse en union avec toutes vos prières. En ce début de Semaine Sainte, la silhouette blessée de Notre-Dame apparaît comme le signe d'unité pour tous les chrétiens atteints au plus profond de leur coeur. Dieu veuille raviver en nous la Foi de nos pères pour pouvoir courageusement reconstruire l'avenir. Voici ma prière : Puisse ce désastre raviver la Foi au cœur des français. Qu’un tel drame nous vaille une belle rédemption. »

    Philomena, Comtesse de Paris

    Le prince Jean de France 
    Mardi 16 avril 2019