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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1128

  • Du communisme de bistrot à la chouannerie populaire ?

    Par Jean-Philippe Chauvin

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    « Le comptoir du café est le parlement du peuple » Balzac

    « Le comptoir du café est le parlement du peuple », affirmait Balzac, et je fais souvent mienne cette célèbre citation du non moins célèbre royaliste, en entretenant discussions et parfois querelles dans les estaminets et restaurants des villes et villages de France que je traverse ou dans lesquels j’habite et vis.

    Ainsi, il y a quelques jours à Versailles : alors que je me régalais d’un mille feuilles aux framboises fait maison (c’est tellement meilleur qu’un surgelé décongelé), deux « communistes » sont arrivés, forte carrure et blouse de travail sur le dos, salués de leur présumée étiquette par le patron des lieux. Aussitôt, évidemment, la discussion, brève et cordiale, s’engagea, m’étant moi-présenté comme royaliste.

    bistrotsdoisneau.jpgLe plus virulent, sorte de Peppone sans moustache, s’engagea dans un discours sur les congés payés, les 35 heures, et les progrès sociaux du XXe siècle, avec le ton déclamatoire d’un Georges Marchais façon Thierry Le Luron, tandis que l’autre me soufflait, d’un air amusé, qu’ils n’étaient pas vraiment communistes… Mais, au travers de sa harangue, le premier évoquait une sorte de nostalgie d’un temps apparemment révolu, celui des « conquêtes sociales » devenus, pour le meilleur mais parfois aussi pour le moins bon, des « acquis sociaux ». Il est vrai que, depuis une quarantaine d’années, notre société est entrée dans une période et un climat d’insécurité sociale, entre chômage structurel et crainte du déclassement. Pendant longtemps, les économistes et les politiques ont, pour la plupart, minimisé ces phénomènes et raillé les sentiments des classes populaires, puis des classes moyennes, arguant que la mondialisation était heureuse, forcément heureuse parce que l’on n’avait jamais autant consommé depuis les débuts de l’humanité. De l’ouvrier producteur et exploité des temps de l’industrialisation, on était passé au consommateur qu’il s’agissait de contenter et d’inciter, toujours et encore, à consommer, non seulement pour son plaisir mais pour le plus grand profit de la Grande distribution et d’un système de « désir infini dans un monde fini », selon l’expression de Daniel Cohen, dont, justement, il s’agissait d’oublier la seconde partie de la formule pour que ce système perdure et garde sa « profitabilité ».

    Aujourd’hui, la France est en fin de désindustrialisation, et les délocalisations spéculatives continuent, pour le plus grand bonheur des actionnaires souvent peu intéressés par les conditions de leurs gains, et notre nation a perdu, dans le même mouvement, son fin maillage de services publics et de cafés, renouant avec un « désert français » que Jean-François Gravier dénonçait à l’orée des années Cinquante et que l’action de la gaullienne DATAR avait cherché à éviter, ou à ordonner pour en limiter les effets délétères. En fait, la répartition des habitants de notre pays était moins déséquilibrée du temps de la rédaction du livre de Gravier, et la « déconcentration » des années de Gaulle puis la « décentralisation » des lois Defferre et des politiques Pasqua et Raffarin n’ont, en définitive, abouti qu’à rendre « plus acceptable » un processus de métropolisation qui a littéralement asséché les territoires ruraux de France et concentré les populations actives autour des grandes cités et au sein des grandes aires métropolitaines. Non que les intentions des uns et des autres fussent mauvaises, mais la République et les féodalités qu’elle préserve et dont elle dépend ont dévoyé le noble mouvement de « retour au local » qui s’ébauchait par la Loi et l’ont transformé en nouvel âge féodal, libéral en principe et égoïste en fait, au profit d’une nouvelle classe dominante globale, mondialisée et nomade tout autant qu’intéressée et hypocrite, peu soucieuse du Bien commun. Suis-je trop sévère dans mes appréciations ? Peut-être est-ce un moyen d’éviter d’être cruel dans la pratique, préférant toujours la juste colère à l’injuste violence…

    Le peuple des cafés ne prend pas toujours des précautions oratoires pour parler des princes sans principes qui nous gouvernent, et il n’est guère sensible aux appels médiatiques et politiques à la raison, considérant que celle-ci n’est plus que la tentative des puissants de se préserver d’une colère populaire qui, désormais, déborde en une crue anarchique mais qui pourrait, hors du Pays légal, s’avérer féconde pour le Pays réel. Est-il « communiste », ce peuple-là ? Non, mais il se sert du « mythe » d’un communisme des travailleurs qui, s’il n’a jamais été qu’un leurre ou une terrible illusion qui s’est payée de millions de morts plus à l’est que Strasbourg et que Calcutta, a permis, par son existence étatique et historique en Russie puis en Chine, d’équilibrer, par la peur qu’il suscitait pour les « capitalistes » occidentaux, le rapport de forces entre les travailleurs et les puissances financières et économiques du XXe siècle : c’était, d’une certaine manière, une « réaction » (et c’est Maurras qui, d’ailleurs, l’évoquera comme telle) à la création et à l’exploitation du Prolétariat permise par le triomphe du modèle anglo-saxon d’industrialisation, mais aussi par la destruction du modèle social corporatif français dans les années de la Révolution et de l’Empire au nom d’une drôle de « Liberté du Travail » qui s’émancipait, d’abord, des droits des travailleurs eux-mêmes.

    euro-vampire.jpgAujourd’hui, la dérégulation voulue par la Commission européenne et la privatisation accélérée de pans entiers de l’appareil français d’encadrement et de services, mais aussi d’équipements et d’infrastructures que les Français pensaient « posséder » par leurs impôts (ce qui n’était pas tout à fait faux…), entretiennent ce fort sentiment de « dépossession » qui nourrit la colère des Gilets jaunes, une colère que nombre de Français « délèguent » aux manifestants fluorescents du samedi et qui anime les émissions et les débats télévisuels depuis plus de quatre mois sans que l’on sache vraiment ce qui pourrait épuiser totalement les troupes contestatrices. Que la République, en son gouvernement du moment, méprise à ce point ceux à qui, si l’on suivait les règles d’une démocratie équilibrée sans être toujours décisionnaire (car ce dernier cas de figure pourrait alors mener à la paralysie ou à la démagogie dictatoriale façon Pisistrate), elle devrait rendre des comptes autrement que par l’élection parlementaire (sans la remettre en cause pour autant, car elle a son utilité, en particulier « consultative » ou « représentative »), apparaît bien comme un affront à la justice civique qui n’est jamais très éloignée, en définitive, de la justice sociale. Les dernières annonces sur l’augmentation prévue du prix de l’électricité pour les mois prochains, sur la mise en place de 400 nouveaux radars destinés plus à rapporter de l’argent qu’à prévenir des comportements routiers dangereux, sur le report de l’âge (plutôt « pivot » que « légal ») de la retraite, sur les nouvelles taxes sur l’héritage ou sur la propriété privée des classes moyennes, etc., apparaissent comme la volonté de « passer en force » pour appliquer un programme « social » (« antisocial » serait sémantiquement plus approprié…)  décidé au-delà des frontières de notre pays, en des institutions qui se veulent « gouvernance » ou « européennes » (ou les deux à la fois), et pour complaire à des puissances qui sont d’abord celles de « l’Avoir » quand il serait préférable que « l’Etre » soit pris en compte avant elles…

    La colère du peuple des comptoirs sera-t-elle suffisante pour remettre à l’endroit un monde politique qui pense à l’envers des classes populaires et moyennes ? Il y faudrait un caractère qui y soit politique sans être politicien ; révolutionnaire en stratégie et en pratique sans être nostalgique d’une Révolution française qui a installé les principes qui gouvernent désormais l’économie ; social sans être étatiste ou sectaire… La République ne craint pas vraiment, passés les premiers émois, les jacqueries qu’elle peut réprimer et discréditer en dressant les Français les uns contre les autres, en « classes ennemies » quand elles devraient être des classes complémentaires et fédérées dans le corps civique, mais elle pourrait bien craindre la cristallisation des mécontentements en chouanneries qui ne se contenteraient pas de contester mais seraient animées par un esprit de fondation et de service nécessaire pour le pays, et pour le pays d’abord, compris comme l’ensemble de ce qui vit et travaille au sein des territoires, de la métropole à l’Outre-mer, de l’usine à la ferme, de l’école à l’épicerie. Il n’est pas alors interdit de travailler dès maintenant à préparer cette alternative qui pourrait donner au peuple des cafés, mieux encore qu’un espoir fugace, une espérance pour longtemps et un débouché politique et institutionnel...    

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • AVEC LE PEUPLE !

     

    Par Stéphane Blanchonnet 

    La question soulevée ici appelle un débat.  Elle a le mérite d'être posée afin d'être approfondie et, sans-doute, nuancée.  LFAR 

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    « il faut entraîner le peuple, ou plus exactement faire mouvement avec lui, pour obtenir le ralliement d’une partie des élites, obligée de composer avec la puissance du soulèvement populaire. »

    Pour certains romantiques comme Michelet ou Hugo, le Peuple est une entité quasi surnaturelle, sujet véritable de l’Histoire ; pour Maurras au contraire, le peuple n’est que très rarement animé d’une volonté propre, et un amour sincère de ce peuple doit nous porter à lui souhaiter d’être bien gouverné plutôt que de l’entretenir dans l’illusion de sa souveraineté ; Boutang, quant à lui, réévaluera le statut du peuple dans la pensée maurrassienne en mettant l’accent sur l’importance de l’assentiment populaire dans la genèse de toute légitimité. Aujourd’hui les maurrassiens sont séduits par les pensées populistes (comme celles de Christopher Lasch et de Jean-Claude Michéa) et soutiennent avec ardeur la lutte des Gilets jaunes contre les élites. Devons-nous dans ce contexte remettre à plat notre conception du peuple et du rôle à lui accorder ?

    La situation politique en France (et dans la plupart des autres pays européens) nous y invite. La bourgeoisie, en effet, qu’elle soit de gauche ou de droite, n’est plus nationale mais mondialiste et post-nationale.

    La quasi-disparition du Parti socialiste comme la contraction de l’espace politique de la droite conservatrice (Wauquiez), au profit d’un bloc macroniste, libéral et européen, de droite sur les questions économiques et de gauche sur les questions de société, montrent que le salut pour les partisans de la souveraineté et de l’identité nationales ne pourra venir que du peuple. C’est un changement de paradigme dont il faut prendre toute la mesure. La stratégie jusqu’ici consistait à privilégier une action par des élites retournées et d’obtenir ensuite le consentement plus ou moins tacite du peuple. Il semble qu’aujourd’hui l’ordre soit inverse : il faut entraîner le peuple, ou plus exactement faire mouvement avec lui, pour obtenir, à l’arrivée, le ralliement d’une partie des élites, obligée de composer avec la puissance du soulèvement populaire.  ■ 

    Pages de LBC-N6-archive-A4.jpg
    téléchargement.pngStéphane Blanchonnet
    Professeur agrégé de lettres modernes
  • Fuite en avant des banques centrales pour retarder l’explosion du Système

    Par Marc Rousset    

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    « La BCE en est réduite à prévoir des prêts géants à long terme »

    Lors d’une conférence à Paris, le jeudi 28 mars 2019, le vice-président de la Fed, Richard Clarida, a pu déclarer : « Si nous avons un choc défavorable, la première réponse serait d’employer les outils monétaires habituels. Si cela ne suffit pas, il y a d’autres instruments dans la boîte à outils qui ont déjà été employés et il est certain qu’on les emploierait à nouveau si nécessaire. »

    Autrement dit, baisse à venir des taux d’intérêt déjà pas très élevés et reprise probable, en 2019 ou en 2020, de la création monétaire non conventionnelle par achat d’obligations, le fameux « QE ». Mais c’est aussi reconnaître l’échec de la politique laxiste pratiquée jusqu’à présent par les banques centrales.

    En fait, la Fed a jeté l’éponge le 20 mars dernier avec une volte-face historique puisque, trois mois auparavant, elle affirmait que la taille de son bilan serait réduite, en 2019, de 50 milliards de dollars par mois et que les taux continueraient de grimper. En septembre 2019, la Fed aura toujours, dans son portefeuille, plus de 3.500 milliards d’obligations, soit 17 % du PIB, alors que ce chiffre s’élevait à seulement 6 % en 2006. L’économie est droguée avec des taux bas, une liquidité record, une dette record, trop d’entreprises zombies, une croissance insuffisante et une bulle des actifs. La Fed ne peut plus faire marche arrière, seulement aller de l’avant tout droit dans le mur, tout comme la BCE en Europe !

    La Fed a capitulé face aux pressions politiques de Trump et des « banksters » de Wall Street. Le conseiller économique de Donald Trump, Larry Kudlow, a appelé, vendredi dernier, la Fed à baisser ses taux immédiatement d’un demi-point pour les ramener entre 1,75 % et 2 %, au lieu de 2,25 % et 2,50 %. Trump vient de nommer Stephen Moore, un économiste soumis, au Conseil de la Fed en précisant qu’il n’avait pas l’intention de limoger le président de la Fed, Jerome Powell, soi-disant indépendant. L’outil « Fed Watch » du marché de Chicago CME montrait, vendredi dernier, une très forte probabilité que les taux soient rabaissés.

    Le comble, c’est que cette politique est présentée sous le nom de « théorie monétaire moderne » ! En fait, la TMM n’est ni moderne ni une théorie, mais de la démagogie pure et simple pour justifier les bas taux d’intérêt et le laxisme de la création monétaire. Le Système veut nous faire croire, par ce subterfuge, que les taux d’intérêt pourraient un jour remonter, alors qu’il en sera incapable. Selon le site Bloomberg mondialement connu, « la TMM est une blague qui n’est pas drôle ». Les empereurs romains et les rois de France pratiquaient déjà la création monétaire laxiste avec de moins en moins d’or et d’argent dans chaque pièce de monnaie. On peut illusionner en créant de la monnaie à volonté, mais on ne peut pas créer de la richesse économique à volonté sans capital, sans technologie et sans travail compétitif.

    Le taux des obligations américaines à long terme sur dix ans est passé en dessous du taux des bons du Trésor à trois mois pour la première fois depuis 2007. Au cours des sept dernières fois où la courbe de rendement s’est inversée, l’économie américaine est entrée, en moyenne, en récession après onze mois. Selon le modèle de récession de la Fed de New York, la probabilité de 29 % est aujourd’hui plus élevée que celle observée avant cinq des sept dernières récessions. Le fait qu’en Europe, le taux négatif du Bund allemand à 10 ans de -0,008 5 % soit inférieur à celui du taux japonais de -0,008 3 % – une première depuis 2016 – est aussi annonciateur de cataclysme.

    Le retour en grâce des métaux physiques précieux en or et en argent est aussi très préoccupant puisque, de 2009 à 2018, les achats d’or de 16.200 tonnes ont été multipliés par 4 par rapport à 1999-2008, tandis que les achats d’argent de 57.800 tonnes étaient multipliés par 3,8.

    Les banques centrales, en créant de la monnaie non conventionnelle et en baissant les taux d’intérêt, empêchent les banques, les États hyper-endettés et les Bourses de s’écrouler dans l’immédiat, mais elles ne pourront pas empêcher l’inéluctable récession à venir et c’est alors que le Système explosera d’une façon encore plus violente, avec un effondrement monétaire en lieu et place d’un simple krach économique, financier et boursier, style 1929 !    

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • De la lutte intestine à la Guerre civile

    Le nouveau préfet de police de Paris, Didier Lallement. La mission est claire : casser la rue.

    Par Hilaire de Crémiers 

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    Les décisions macroniennes sont de plus en plus risquées. Jusqu’où ?

    Macron joue au chef. Comme un adolescent à la tête d’une bande. Il fait tomber des têtes ; c’est sa méthode.

    Le préfet de police de Paris, Michel Delpuech, son directeur de cabinet, Pierre Gaudin, le directeur de la Sécurité de proximité de l’agglomération parisienne, Frédéric Dupuch, l’ont appris à leurs dépens. Motif invoqué de ces limogeages en série qui en annoncent d’autres plus discrets mais tout aussi violents : de graves dysfonctionnements dans la chaîne de commandement lors des manifestations du samedi 16 mars pour l’acte XVIII des Gilets jaunes. Ce discours aux « éléments de langage » convenus fut tenu dès le soir de ce même samedi, divulgué sur toutes les ondes et repris publiquement par le Premier ministre, Edouard Philippe, sur un ton sec et impérieux, officialisant les destitutions-sanctions, dès le lundi 18 mars. Sévérité foudroyante qui, devant les débris fumants des pillages qui avaient dévasté les Champs-Élysées, devait manifester clairement la droite et exigeante conscience des plus hautes autorités de l’État : l’ordre républicain n’était pas négociable.

    Hypocrite explication

    le-fouquet-s-samedi-16-mars-photo-zakaria-abdelkafi-afp-1553367166.jpgLe ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner ne se serait rendu compte de la gravité des faits que le soir du même samedi 16 mars vers 17 heures passées, après le saccage du Fouquet’s. Eh oui, ce n’est qu’alors, qu’il aurait compris que « ses instructions de la plus grande fermeté » n’avaient pas été exécutées, obligeant le chef de l’État, son ami, son patron, pour ne pas dire son parrain, à revenir de toute urgence de la station de ski des Pyrénées où il pensait s’offrir en toute tranquillité avec Brigitte, loin des Gilets jaunes, deux jours de détente bien méritée. Un sabotage, quoi, et qui expliquait tout ! « Un échec », avouait devant micros et caméras, avec la modeste ingénuité d’un truand repenti, notre Castaner national, lui qui se sent – il l’a fait savoir solennellement – toujours en service de haute vigilance, même au-delà de minuit, même au plus profond des boîtes de nuit, même après moult verres de vodka, même dans les bras câlins d’une jeune collaboratrice de ses précédentes fonctions.

    Se faire « avoir » comme ça, en pleine journée et dans l’exercice de ses fonctions ! Car il était bien à la manœuvre dès le matin place Beauvau avec son état-major, n’est-ce-pas ? Son propos mêlait l’indignation, l’amertume et le regret ; il sentait la plus scandalisée des sincérités ! Faut-il se souvenir que ce ministre hors norme, si avisé, a commencé sa carrière à 18 ans dans le poker-menteur, sa première spécialité et son premier gagne-pain, en même temps qu’au parti socialiste, ce qui s’accommode fort bien, y jouant comme dans un tripot avec ses petits camarades de la sociale ? Le PS du Midi de l’époque est un solide repaire…, tout comme celui du Nord, d’ailleurs : le truandage érigé en principe vital et en norme politique ! Faut-il aussi rappeler qu’il attrapa vite du galon dans le cours parallèle de ces deux genres d’activités avec leurs multiples ramifications qui se ressemblent tant, se recoupent et qui exigent le même talent, le même boniment et le même entrain ? Et, certes, notre Castaner n’en manquait pas.

    D’un côté il était lié au caïd du grand banditisme Christian Oraison, de la redoutable Dream Team, dit « le Grand Blond », abattu pour règlement de compte en 2008 à Manosque, – « mon grand frère, mon protecteur », avait-il déclaré publiquement non sans émotion, avec cette pudeur d’un ancien enfant de chœur qui cherche à exprimer sa reconnaissance ; et l’envie ne manque pas de s’interroger en quoi pouvait se cultiver une telle intimité. De l’autre côté, simultanément, il s’inséra vite dans l’appareil du parti, en commençant par l’UNEF à l’imitation de tant d’anciens grands pontes de ce socialisme justicier qui ont su y commencer leur petite fortune avant de parvenir aux sommets de la République ; et, toujours comme eux, il accéda donc dans la foulée aux cabinets ministériels qui lui ouvrirent la voie électorale et politicienne à laquelle il aspirait de tout son être. Et voilà, depuis deux ans, qu’au bout de ces itinéraires prometteurs il débouche enfin, et comme de droit, dans la macronie qu’il va diriger dès 2017 avec toute la confiance du patron qui est aussi – ne l’oublions pas – celui de Benalla ; et c’est de là qu’il s’élance sur la trace des Defferre et des Pasqua, à l’instar d’un Vidocq, jusqu’au poste de premier flic de France. Chapeau !

    7794918539_le-ministre-de-l-interieur-gerard-collomb-le-19-septembre-2018-a-paris.jpgDepuis le mois de novembre, Collomb s’étant judicieusement esbigné, c’est donc lui qui fait face à la révolte des Gilets jaunes. On sait suffisamment comment des groupes de casseurs s’en mêlèrent sans que jamais il ne fut apparemment possible de les cerner ni de les empêcher de nuire pour permettre aux Gilets jaunes de manifester selon le droit. Dès le mois de décembre, après les incidents de l’Arc de Triomphe, Castaner peut donc amalgamer dans son discours officiel casseurs et Gilets jaunes, prenant les dispositions en conséquence et justifiant la répression avec tous les moyens, dont les lanceurs de balles de défense (LBD 40) – il en a même expliqué l’usage aux enfants des écoles ! – et les grenades à effet de souffle, dites de désencerclement (GLI-F4). Le but politique était si évident que personne, ni à droite ni à gauche, ni surtout dans la police, n’en était dupe.

    Vers la guerre contre le peuple

    Que s’est-il passé le 16 mars ? Véritablement ? Laurent Nuñez, le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, ancien préfet des Bouches-du-Rhône, ancien directeur général de la Sécurité intérieure (DGSI) qui, lui, est un professionnel de l’ordre public et placé, d’ailleurs, à cet effet à ce poste pour pallier les carences de Castaner, a prétendu fournir des explications, mais, à bien les écouter, c’était sans vraies précisions. Il paraît que l’enquête est en cours pour évaluer le niveau des défaillances. En fait, en bon fonctionnaire qui se veut efficace, il couvre son ministre, l’autorité politique et, au-dessus, Emmanuel Macron.

    1040304969.png« Des instructions de retenue » auraient été données aux forces de l’ordre au rebours « des directives offensives » du ministre. Frédéric Dupuch a fait circuler une note – sans même en référer au préfet de police, précise-t-on – engageant à un usage plus modéré des LBD, ce qui, en soi, étant donné les risques graves encourus, les nombreuses blessures et plaintes ainsi que les condamnations sans appel des instances supranationales, se comprend parfaitement. Et d’autant plus que la direction de la Sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP) avait créé après le 1er décembre les détachements d’action rapide (DAR) à qui revenaient les interpellations sur le tas et la sécurité des manifestations. Il y avait ainsi deux centres opérationnels. Soit. C’était une garantie de pondération ; et il y avait un commandement unique qui restait sous les ordres de Beauvau et de l’Élysée. Mais l’Élysée et Beauvau ne veulent plus qu’une seule machine unifiée de répression et il faut donc mettre au pas la grande maison de la Préfecture de Police qui a ses structures, ses habitudes et ses logiques qui lui viennent de son histoire et de sa connaissance des situations. La crise permet donc à Macron – et à Castaner sous ses ordres – de régler la question de la sécurité et de l’ordre public comme sont réglées toutes les autres questions de finances, de politique, de société : tout pouvoir entre les mains de l’exécutif en la personne du président de la République. C’est simple… et c’est fou.

    La nomination de Didier Lallement, l’ancien préfet d’Aquitaine, comme préfet de police de Paris correspond exactement à cette politique. L’homme est connu pour son tempérament et son ambition. Ce sera le tout répressif. Et la mobilisation des soldats de l’opération Sentinelle – malgré les dénégations macroniennes – relève de la même conception, dans la grande tradition républicaine de la Révolution, des Cavaignac, des Thiers, des Clemenceau, ce dernier étant invoqué par Castaner et Macron comme le modèle. Pourquoi pas le 6 février 34 ?

    La liquidation de Delpuech sans fioriture satisfait en outre l’assouvissement d’une vengeance froide de l’Élysée ; il était, en effet, l’un des rares témoins devant la commission d’enquête du Sénat sur l’affaire Benalla à n’avoir pas menti sous serment pour couvrir l’Élysée et à avoir dénoncé « des copinages malsains ». Une telle indépendance méritait sa sanction !

    Et le samedi 16 mars ? Ceux qui ont observé la manifestation ont parfaitement remarqué dès le matin 11 heures les groupes de black blocs avec leurs accoutrements cagoulés caractéristiques, leurs drapeaux rouges et noirs, leurs slogans propres se revendiquant de l’anticapitalisme. À Saint-Lazare, à Saint-Augustin, rue La Boétie, à Saint-Philippe du Roule, ils étaient distincts de la foule des Gilets jaunes, en tête ou en queue. Ils n’étaient pas 1 800 comme l’affirme Castaner. Quelques centaines, tout au plus. Il fallait les arrêter, eux et eux seuls, à ce moment-là. Ce n’était rien du tout.

    89950_black-bloc-marx.jpgL’opération n’a pas été faite. Beauvau commandait. Une fois les Champs-Élysées gagnés, les black blocs étaient les maîtres. La préfecture n’y pouvait plus rien ; elle ne pouvait que chercher à limiter la casse dans Paris.

    Il appartient au Sénat de poursuivre ses enquêtes. C’est pourquoi la Chambre haute est devenue l’ennemi N°1 de l’Élysée. Macron a réussi à instituer une violente lutte intestine, jusqu’au sein même des institutions. Gare à toutes les guerres civiles qui peuvent se déclencher dans le désordre généralisé qui s’installe. Ce n’est pas son grand débat ni sa lettre aux citoyens d’Europe, ni ses sermons indéfinis, y compris aux intellectuels, qui changeront quoi que ce soit à un mauvais rapport de force qu’il a érigé en système de gouvernement. Plus personne en Europe ne le prend au sérieux, pas même les Allemands qui l’ont clairement signifié ! Le peuple français dans ses profondeurs ne le supporte plus, dût-il gagner les élections européennes par subterfuge. Lui et son Castaner feraient bien d’y réfléchir à deux fois. Il serait temps de mettre fin à l’expérience avant le désastre.   

    Hilaire de Crémiers

  • FIN DE CYCLE

    Par Pierre Renucci  

    Une réflexion sur la nature des cycles qui constituent la vraie Histoire et sur les évolutions profondes que connaît le monde actuel. Où des motifs d'espérance se dessinent. 

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    Un cycle historique s’achève, entend-on souvent. Probablement. Attention pourtant à cette notion faussement simple.

    Ne nous imaginons pas les cycles historiques comme des assiettes empilées dans le buffet ou soigneusement posées sur une table. Ils ressemblent plutôt à des cercles concentriques, un peu comme des ronds dans l’eau provoqués par un caillou. Et les choses se compliquent quand ils s’entrecroisent avec d’autres ronds provoqués par d’autres cailloux lancés à des époques plus ou moins proches. Par exemple, le capitalisme industriel ne serait pas né sans la grappe d’inventions qui permit le machinisme ni sans les Lumières qui provoquèrent la révolution bourgeoise et l’esseulement de l’individu. Ce que l’on appelle fin de cycle, n’est donc bien souvent que la disparition de segments formés par l’intersection de plusieurs ronds dans l’eau… D’ailleurs, plutôt qu’à des cycles, l’Histoire ne ressemble-t-elle pas à une ligne qui s’incurve, se brise, se redresse au gré des événements ?

    587070524.jpgPartout, mais surtout en Europe, la ligne à peu près droite qui avait débuté en 1945 se tord. Cette année-là s’était achevée une guerre de trente ans entrecoupée d’une fausse paix. Une guerre perdue par l’Europe. Bien sûr, ce conflit mondial étant d’abord un conflit européen, il y eut des nations européennes vainqueurs et d’autres vaincues. Mais à l’exception de la Russie, l’Europe en tant qu’entité était la grande perdante. Vassalisée par les États-Unis et l’Union soviétique, elle entrait dans une longue dormition dont elle n’est encore pas sortie. Quoiqu’antagonistes, les deux suzerains partageaient la même détestation de la vieille Europe et la même croyance en leur propre vocation messianique. Leur objectif était en définitive identique : la création d’un homo oeconomicus standardisé, sans racine, sans culture, sans histoire. Seule la méthode différait. Les Soviétiques entendaient l’asservir à l’État communiste par la brutalité et de la planification. Les Américains, au Marché dominé par eux-mêmes, en diffusant l’american way of life avec sa culture de masse et sa production de masse.

    La ligne commence à se tordre, donc, avec la chute du mur de Berlin en 1989 et la disparition de l’URSS en 1991. Cette inflexion marque la fin du cycle communiste en Europe, mais pas de celui de l’Europe vassalisée désormais soumise aux seuls États-Unis : la ligne s’incurve, elle ne se brise pas. Évidemment, dans un premier temps, la disparition du communisme donna l’illusion de la supériorité de l’Occident, entendu comme le modèle capitaliste américain.

    De fait, jusqu’à l’orée du XXI° siècle, ce néo-libéralisme empreint de libertarisme semblait devoir s’imposer au monde et réaliser les prétentions messianiques des États-Unis. Pour sa part, si l’Europe pouvait se féliciter d’être débarrassée de la tyrannie communiste, le déséquilibre des forces qui en résulta la soumit davantage aux « valeurs »   libéral-libertaires sous lesquelles se cache l’impérialisme du système américain. Cette soumission eut deux conséquences immédiates. D’un côté le suivisme des Européens dans la politique étrangère de leur suzerain : provocation envers la Russie, aventures militaires au Kosovo, en Afghanistan, en Irak. De l’autre et surtout, le façonnage accéléré de l’homo oeconomicus par le Capitalisme au moyen de l’invasion migratoire, de la propagande et de la farce sociétale.

    policiers-autrichiens-migrants.jpgL’invasion migratoire présente le triple avantage d’importer de la main d’œuvre à bon marché mais plus encore des consommateurs subventionnés par l’impôt prélevé sur les indigènes, et de détruire les identités nationales. On sait que l’invasion migratoire - cela fut confirmé par les révélations de Wikileaks de 2010 - est souhaitée et favorisée par les États-Unis pour détruire l’Europe de l’intérieur.

    Bien sûr, l’indigène regimbe un peu. Alors on l’éduque. La propagande commence à l’École, où l’enseignement du dogme de l’Humanité a depuis longtemps remplacé les humanités. Puis la machine politico-médiatique prend le relais, sous l’influence notable d’anciens communistes de toute obédience (trotskystes, stalinistes, maoïstes) reconvertis dans le libéral-libertarisme. Les catéchistes de la nouvelle religion ordonnent leurs prêches autour de deux thèmes principaux. Un, la glorification du dieu Marché et de ses hypostases que sont l’Immigré, le Féminisme, les Minorités ou la Libération Sexuelle. Deux, la culpabilisation du Blanc - surtout européen - responsable sans partage de tous les maux. Quant aux déviants qui s’avisent de contester la bonne parole, ils sont dûment châtiés par la mise à l’index, l’exclusion sociale et si ce n’est assez, par les juges nationaux et internationaux.

    La farce sociétale relève d’un registre plus subtil. Le Système utilise ce dérivé du libertarisme soixante-huitard à plusieurs fins. Sur le plan commercial, il ne s’agit jamais que de technique de « segmentation du marché » pour créer de nouveaux besoins, de nouvelles clientèles et de nouveaux profits. Ainsi s’explique l’émergence de produits de spéculation tel le non-art du type plug annal et emballage du Pont-Neuf, ou de services de satisfaction de l’individu-roi telle la GPA pour tous. Ainsi s’explique aussi le « ciblage » de catégories de population, tels les homosexuels, les communautés ethniques etc. Mais pour que ces  « segments de marché » développent leur plein effet, il faut les intégrer dans la religion de l’Humanité, le mettre sous la protection des droits de l’Homme, ce qui nécessite l’intervention du politique.

    1f34c-1_7ndf97etytbfdmogswz5g.jpgC’est alors que la farce sociétale revêt le masque de l’« opposition progressiste » au Système. On y trouve pêle-mêle les « cultureux » subventionnés par le ministère de la Culture, les minorités activistes (LGBT, indigénistes, ultragauche…), les « féministes 2.0 », bref toutes les chapelles du « jouir sans entrave ». La confrontation est évidemment factice. En réalité, si le Système feint de se démarquer de ces pantalonnades, c’est pour mieux s’en servir : en révolution permanente, le Capitalisme trouve dans les délires sociétaux de l’« opposition progressiste » la caution nécessaire à sa fringale destructrice. C’est pourquoi, après une résistance de bon aloi, il promulgua bien volontiers le mariage pour tous, consacrant du même coup les homosexuels en communauté et en segment de marché, et qu’il érigera bientôt PMA et GPA pour tous en droit de l’Homme.

    Ainsi donc, la monade humaine décérébrée, déracinée, déracisée, voit le jour, zombie dont l’appartenance se résumera à ses segments de consommation et dont le bonheur consistera à satisfaire les désirs soufflés par le Marché.

    Mais le pire n’est jamais sûr. Les échecs américains au Proche-Orient et en Afghanistan, la question identitaire au sein même de la société américaine, la crise financière, l’émergence de la puissance chinoise et demain indienne, le refus de la Russie de se laisser dépecer et vassaliser, ont redonné espoir à ceux qui attendent le réveil de l’Europe. À tout le moins, la vision unipolaire de l’american way pour tous c’est-à-dire du Marché dominé par les seuls Américains a désormais peu de chance de se réaliser.

    La partie s’annonce rude. Les forces de dissolution sont à l’œuvre depuis longtemps. Toutefois le Système n’est plus aussi fort qu’à ses débuts. Le capitalisme financier connaît une crise si grave, qu’il ne survit qu’au moyen d’artifices financiers comme la facilitation monétaire (quantitative easing), la socialisation des pertes bancaires et le recours indéfini aux emprunts.

    ENF-Koblenz.jpgEn Europe, les immigrés se comportent comme le souhaite le Système : ils s’adonnent à la consommation de masse et constituent des communautés qui affaiblissent les nations. Mais leur refus de s’assimiler provoque chez les indigènes une renaissance du sentiment national. Aux États-Unis, le peuple fatigué de l’immigration massive et du capitalisme débridé, élit un président populiste, avouant par là-même l’échec de la domination américaine du Marché. L’Europe de l’Est instruite par des siècles de luttes contre l’empire ottoman et par cinquante ans d’occupation soviétique ne veut ni d’une invasion migratoire musulmane ni de la tyrannie de l’UE, ces deux derniers phénomènes étant d’ailleurs liés. L’Autriche et l’Italie sont maintenant gouvernées par des « populistes » et ouvrent peut-être la voie à l’Europe de l’Ouest. En France le mouvement des Gilets Jaunes, sonne la révolte contre l’oligarchie. Sans doute ne dénonce-t-il pas l’invasion migratoire. Mais ne faut-il pas voir dans ce silence une « pensée de derrière » à la Pascal, dont l’« habileté » serait de taire ce qu’on ne peut encore hurler ? Peut-être, tant la crainte de passer pour raciste obère la parole. Pourtant, quels que soient les défauts de ce mouvement et la récupération dont il peut faire l’objet, on peut espérer que sa spontanéité et son origine éminemment populaire marquent le retour de la nation.

    Ce que nous vivons annonce peut-être une de ces secousses historiques dont les effets se mesurent à l’échelle du millénaire. L’Europe occidentale - l’homme malade de l’hémisphère nord - doit s’y préparer sous peine de disparaître. Royaume-Uni, Belgique, Suède, France sont les plus touchés.

    comte-paris-wikipedia.pngDe ces quatre nations sœurs, on peut espérer que la France sera la première à relever l’étendard du sursaut. Mais son système politique souffre d’un grave manque de représentativité. Contrairement aux Italiens, les Français ne peuvent compter sur aucun parti ni aucune alliance propre à renverser l’oligarchie qui gouverne depuis quarante sous l’apparence d’une fausse alternance. C’est d’ailleurs pourquoi le référendum d’initiative populaire demeure la principale revendication des Gilets Jaunes.

    Dans ce combat qui ne sera gagné qu’en retrouvant nos racines, en nous souvenant de notre héritage spirituel, un authentique arbitre serait nécessaire. Or la France a la chance d’avoir la plus vieille famille dynastique d’Europe et pourrait demander à son rejeton d’exercer cette fonction de roi-conscience.

    Puisse ce prince se faire connaître et se déclarer prêt à accomplir sa tâche : lever l’étendard du sursaut, celui de Saint-Denis !   

    Pierre Renucci
    Historien du droit, des institutions et des faits sociaux 

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    Marc Antoine : un destin inachevé entre César et Cléopâtre  [26.00€]

  • Aix-en-Provence, Café Actualité jeudi 4 avril, avec Jean-Baptiste DONNIER. A ne pas rater ! C'est ce soir

     

    Entre le marteau de l'Union Européenne et l'enclume des abandons volontaires de souveraineté (Pacte de Marrakech, traité de coordination et d'intégration d'Aix La Chapelle, Loi Pacte... et une immigration délirante), le pronostic vital de la France comme nation indépendante est engagé. Est-ce irréversible ?

    Café Le Festival, 1 cours Mirabeau
    18 h 45 : accueil. Entrée libre.
    19 h : conférence et débat animé par Antoine de Crémiers
    20 h 30 : fin de la réunion.
    Participation sous forme de consommation.
    Consommations à commander et régler au bar en arrivant. Merci !
    Inscriptions et renseignements : 06 16 69 74 85

  • « Lettres d’Ailleurs au Prince qui vient » : Louis XIV au prince Jean de France

    Par Jacques Trémolet de Villers

    Nos amis du blog de La Couronne ont eu la bonne idée de publier hier ces lignes signées de Jacques Trémolet de Villers, reprises de son livre Lettres d’Ailleurs au Prince qui vient, paru en 1999. Nous avons décidé de les reprendre à notre tour en appui de notre article qui précède, Des origines à nos jours, la branche actuelle de la Famille de France.  LFAR    

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    « Nous ne sommes pas et nous n’avons jamais été des prétendants. Nous sommes des serviteurs. »

    « Mon cher neveu,

    Et aussi pour une part que j’ai trop aimée, mon cher fils, ce que j’ai à vous dire est simple et grave. Mais c’est moi, et moi seul qui puis vous le dire. Vous êtes l’héritier légitime, le seul héritier légitime du trône de France, au regard des lois de succession, du droit international, du droit interne et du respect de mes volontés qui ont été déterminées par le seul intérêt de la France et de la paix en Europe. 

    Quand, j’ai envoyé la chair de ma chair et le sang de mon sang régner sur le Trône d’Espagne, ce fut, à la condition expresse, absolue, irrévocable, jurée devant l’Europe entière sur ce que nous avons de plus sacré, que ceux qui devenaient ainsi les Bourbons d’Espagne s’attachaient à l’Espagne et, en preuve irrévocable de cet attachement, renonçaient, pour eux et pour leurs descendants, à toute prétention à la couronne de France. Ce qui est dit est dit. Ce qui est juré est juré. Le respect de la parole donnée, la foi jurée des traités sont les conditions premières de la vie nationale et internationale. Nous ne sommes pas de la race de ceux qui renient ou les déchirent comme chiffon de papier. Nous nous interdisons de revenir dessus. Nul n’a le droit de rendre ses ancêtres parjures. 

    Depuis la fin de l’ère féodale et l’émergence des nations chrétiennes, les dynasties des grandes nations, et de la France en tout premier lieu, sont nationales. Ce qui signifie qu’elles épousent le sort de leur peuple, qu’elles vivent avec lui, en lui, de ses espoirs et de ses craintes. Elles sont dans le cœur du peuple comme le peuple est présent dans leur cœur. C’est pour que mes enfants servent loyalement l’Espagne que j’ai accepté qu’ils ne soient plus Français, espérant que par ce sacrifice, qui n’est pas sans analogie avec celui qui fut demandé à Abraham (…), je ferai d’une Europe d’adversaires une Europe de frères ou de cousins, seule façon plausible d’en faire une Europe de paix. Mais je savais aussi, par expérience acquise comme par raison naturelle et leçon d’histoire, que chaque famille, chaque nation doit d’abord être maîtresse chez elle. 

    L’important, pour nous autres Bourbons, n’était pas le renom des Bourbons. L’important, le primordial, notre raison d’être, c’était la France, et, pour ceux qui sont devenus d’Espagne, c’était l’Espagne. Nous ne sommes pas et nous n’avons jamais été des prétendants. Nous sommes des serviteurs, ou nous ne sommes rien. Nous sommes les serviteurs de l’État, les défenseurs de la république et les protecteurs de l’intérêt privé des Français, particulièrement des plus humbles. Là réside notre légitimité, et, là seulement. Elle n’est pas dans notre patronyme, non plus que dans exégèses de juristes qui prétendent que les renonciations auxquelles j’ai demandé à mes enfants de procéder seraient nulles ou non avenues. Un héritage ne se divise pas. C’est de moi, de mon sang, de mes filiations qu’ils tiennent leur droit. Ils l’ont reçu, ce droit, avec les réserves et les limites que je leur ai fixées. Qui viendra réformer ma décision ? Un aréopage de professeurs de droits et d’historiens va-t-il constituer une cour suprême qui jugera de la validité des décisions royales ? Mais je ne réponds que devant Dieu de ce que j’ai décidé et, en matière de royaume, ce que j’ai lié est lié. Ce que j’ai institué a permis à l’Espagne d’être l’Espagne, à la France d’être la France (…) Qui ne voit que nos histoires, pour être cousines, n’en sont pas moins différentes ? 

    Et au moment où le peuple de France, plus que jamais dans son pèlerinage temporel, éprouve le besoin physique de se reconnaître dans un prince incontestable, au service de tous, le connaissant et vivant avec lui, la même soi-disant cour suprême voudrait que le seul légitime fût Espagnol ! Ne laissez jamais, mon neveu, les juristes et historiens, les philosophes et les hommes de lettres, usurper sur ce qui est votre autorité propre et tient en trois mots : le bon sens. Le métier du roi est de faire prévaloir, en toutes choses, le bon sens. C’est très simple à voir, et très difficile à réaliser, car le cœur de l’homme, même celui des rois, est prompt d’abord au sophisme et à la complication. Il y faut une éducation que j’ai reçue et que j’ai voulu transmettre aux miens, c’est-à-dire au peuple entier, aux générations à venir. J’ai fait le siècle classique, qui fut celui de la beauté, de la grandeur, du charme et de la lumière qui s’attachent au bon sens. C’était très humble et ce fut très noble. 

    Tenez bon, mon neveu. Vous arrivez, comme je suis arrivé, ce qui n’est pas donné à beaucoup, au moment opportun, vous voici venir quand il faut et comme il faut. Ne vous laissez pas ébranler et ne laissez pas vos fidèles se perdre dans des débats qui ne sont même pas divertissants. Balayez ces vieilleries. Vous êtes un homme d’action et non un mannequin pour revue nostalgique. L’heure est à l’action. Montrez qui vous êtes, mon digne et légitime héritier. »   

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    Jacques Trémolet de Villers

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    lettre-au-prince-qui-vient-200x300.pngLettres d’Ailleurs au Prince qui vient

    Par Jacques Trémolet de Villers

    Édition Dominique Martin Morin

    Dans cet essai, Jacques Trémolet de Villers livre treize lettres, venues d’ailleurs, pour un prince d’ici, qui existe vraiment. Ces correspondants du ciel parlent à la terre. Les habitants de l’éternité s’adressent au prince de ce temps, le Prince Jean de France.

  • Dostoïevski : « la ténuité des racines qui unissent la République au sol français » ...

     

    « Décidément il existe chez tout républicain une conviction fort malheureuse, à savoir que le mot de « république » suffit à tout et qu’il n’y a qu’à dire que le pays est une République pour que son bonheur soit assuré de l’éternité. Tout ce qui arrive de fâcheux à la République, on l’attribue à des circonstances extérieures gênantes, à des prétendants, à des ennemis perfides. Pas une fois on ne songe à la ténuité des racines qui unissent la République au sol français. » 

    Dostoïevski, Journal d'un écrivain, 1877

    Lire ...
    Un sondage qui devrait réveiller les royalistes ... et les autres
  • Paris ce mercredi 3 avril, conférence de Philippe Delorme, Le calvaire du Dauphin du Temple. A ne pas manquer !

    Philippe Delorme, historien et journaliste, donnera une conférence consacrée au destin tragique du petit roi Louis XVII, dans la salle paroissiale de Saint-Germain‑l'Auxerrois, à l'initiative de l'Ordre de l'Etoile et de ND du Mont-Carmel et de l'Institut d'Histoire des Monarchies.

    Tous seront les bienvenus !

    L'entrée est gratuite, mais les participants seront invités à participer à la souscription en vue d'offrir le buste de Louis XVII, œuvre de Catherine Cairn, au Musée des Guerres de l'Ouest, de Reynald Secher.

    Renseignements à ce sujet sur https://loulsxvii.jimdofree.com/  ■

  • Clarifications

    Par Philippe Mesnard 

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    On doit à Emmanuel Macron et à ses ministres plusieurs clarifications importantes.

    Je ne parle pas de ses envolées lors du débat avec les intellectuels, où les « externalités climatiques négatives » rejoignaient les « impacts négatifs d’un système productif » annihilant sans doute le « pouvoir d’évaluation des politiques publiques », ce qui était d’ailleurs sans gravité car « le phasage tel qu’il a été décidé crée une primauté de la fonction présidentielle » dans une « maïeutique à ciel ouvert » (merci à Slate pour son compte rendu).
     
    838_000_1es6cj.jpgOn l’aura compris, il s’agissait moins là de clarifier les choses que de les emporter dans l’empyrée des concepts et en même temps de les poser comme soubassements d’une nouvelle civilisation. Vaste programme. Non, la clarification c’est la manière dont le président de la Ve République a définitivement montré que ses institutions ne servaient à rien. La démocratie représentative a vécu, et sans doute la démocratie elle-même. Voilà plusieurs semaines, plusieurs mois que le Parlement assiste sans bouger à l’organisation d’une consultation directe des Français où les représentants ne servent à rien, sinon à parfois réserver les salles. Chaque corporation s’est emparée du Grand Débat pour y participer ou le décliner en version Medef ou Beaux-Arts, un peu comme ces cuisiniers médiatiques qui revisitent la blanquette, et le président lui-même s’est affranchi joyeusement de la règle qu’il avait posée en cannibalisant les réunions où personne ne parle sinon lui, ses ministres lui servant de porteurs d’eau, et en faisant en sorte que les journaux ne parlent que de ses performances puis de ses possibles arbitrages puis du rythme et des séquences de son quinquennat. Le magicien a fait disparaître les représentants et éclipsé le peuple, bravo l’artiste !

    La démocratie représentative a vécu 

    strats-image-1068702.jpgBruno Le Maire est admirable de constance. À chaque fois que l’Union européenne retoque ses projets fiscaux, sociaux et industriels, il l’accuse d’être une institution aveugle et sourde, insensible aux mouvements du monde et impuissante à s’adapter, refusant tout à la fois de comprendre les enjeux nationaux et d’assurer la défense des intérêts européens – ce qui est logique puisqu’il la suppose incapable de les discerner et de les définir. Les européistes, de leur côté, avec la même constance, expliquent que l’Union européenne protège, défend, et enrichit puis se dépêchent, les uns de ne pas acheter à Arianespace ses vols spatiaux, les autres de ne pas acheter les armes françaises, tous de ne pas taxer les GAFA et ils appellent la France à ne pas traiter ses manifestants comme des Vénézuéliens moyens. Alors Bruno Le Maire explique que les nations sont souveraines puis appelle à voter aux Européennes pour empêcher les nationalistes de défendre les intérêts nationaux et pour empêcher les populistes de réformer l’Union européenne. Quant aux éditorialistes de France Culture, ils expliquent que voter aux Européennes signifie voter contre Marine Le Pen et pour Macron, achevant eux aussi de nationaliser ce scrutin international. Utiles dévoilements des perspectives dans laquelle chacun considère l’Union.

    La dictature de la richesse sans frontière et sans frein 

    Bernard-Henri Lévy considère, dans un journal belge, que le vote des populistes n’est pas à prendre en compte, les adversaires de Trump considèrent que l’enquête qui le blanchit ne prouve rien, les partisans du remain considèrent qu’ils ont raison contre le référendum et qu’il faut donc empêcher le Brexit par tous les moyens légaux ; tous sont démocrates. Démocrate comme Macron qui considère que les Français n’ont pas le choix et pose l’alternative « le chaos ou moi » – alors que le chaos et moi serait plus macronien et plus juste, à considérer les rues. La démocratie ne se confond ni avec la république, ni avec les formes républicaines, ni avec le pouvoir. Voilà l’ultime et la plus nécessaire clarification. Ceux qui détiennent la puissance ne veulent pas que son usage soit limité : les journaux doivent être plus puissants que les faits, la justice doit se plier aux ordres, le peuple ne délègue aucun pouvoir, il doit faire preuve de son allégeance à des intérêts supérieurs que seule l’élite comprend.
     
    ayme.jpg« Les pauvres sont faits pour sentir, les riches pour comprendre et en abuser raisonnablement », disait Marcel Aymé [Photo] dans son Confort intellectuel. C’était avant. Maintenant que les riches sont au pouvoir, ils réclament d’abuser déraisonnablement de leurs privilèges et ils réclament qu’on les acclame : qu’on proteste, qu’on les suspecte, qu’on les contredise, qu’on les déteste leur est insupportable. La dernière liberté dont jouissait le peuple, ils méditent de la lui enlever. Car le pouvoir n’est pas synonyme de consensus ou de dialogue, surtout quand il vise à établir la dictature de la richesse sans frontière et sans frein.    

     

    Philippe Mesnard

  • C Politique : F. Lenglet développe tranquillement des analyses économico-politiques « incorrectes » mais novatrices

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgCette heure et quart de débats doit être écoutée. Non pas pour ce qu'y disent les différents intervenants qui ne font que ressasser en toute matière des formules convenues archiconnues mais pour ce qu'y déclare François Lenglet de réfléchi, d'original et de juste. 

    Sur chacun des sujets - le Brexit, l'Europe, le libre-échange, la crise économique en vue à court terme, l'évolution des systèmes politico-économiques du monde, etc. - Lenglet développe des analyses libérées de l'idéologie qui ouvrent sur des perspectives économiquement et politiquement incorrectes. Notamment lorsqu'il constate tranquillement la fin du cycle libéral des 50 dernières années et l'ouverture d'un nouveau cycle protectionniste, qui voit le retour des nations, des peuples et des États, des pouvoirs autoritaires et du politique en général. Inutile d'en dire davantage. Bonne écoute !  LFAR 

     

     1h16'

  • Brillants retours dans les « Commentaires » sur « Quand l’oiseau s’envole »

     

    3214517770.jpgL'article de Louis-Joseph Delanglade que nous avons publié hier - « Quand l’oiseau s’envole » - a suscité plusieurs commentaires. Deux d'entre eux particulièrement substantiels et intéressants - phidias et Wargny - doivent être signalés et, s'ils le souhaitent, être lus de tous.  Comme latrick Haizet le remarque in fine ; « Phidias puis Wargny sont terriblement drôles et justes, chacun dans son jus et la sûreté de son jugement ! » Merci et bonne lecture. LFAR 

    Écrit par : phidias 

    1280px-Acropolis.JPGAu-delà des pitreries médiatiques de l'ancienne directrice par protection de l'ENA, force est de reconnaître que la composition de la liste LREM est bien le résultat d'un ragout politicien des plus éculés.

    Le saupoudrage, - « pensée complexe » oblige sans doute,- dans cette liste, de politiciens aux orientations antinomiques, démontre la naïveté transgressive de cette même pensée qui en vient à se caricaturer dans l'expression de son ivresse d'elle-même.

    En somme, on veut se faire croire intelligent parce qu'on n'a rien à dire, et surtout pas sur l'Europe, qui n'est la même, pour quasiment aucun des membres de cet amalgame issu du « en même temps ». Cette comédie à la fois désuète et ridicule prend valeur d'exemple de ce qu'est vraiment la macronie, un théâtre d'amateurs pas vraiment cortiqués, qui se servent du décalage verbal permanent pour se hisser par la trappe du souffleur, sur le devant d'une scène trop grande pour eux.

    Il est frappant de constater que leur discours ressemble plus à la déclamation de compliments rédigés par la cellule de normalisation du « polit-buro » macronien, et appris par cœur, qu'à des propositions nées de convictions, car pour cela il eut fallu en avoir, et que le « Conducteur » l'autorisât.

    On a pu déceler dans cette présentation la danse quelque peu frénétique de ces bourdons politiciens autour de concepts qu'il ne comprennent pas, et qu'ils sont conduits, par leur ignorance, à masquer derrière le bruit d'une logorrhée sociétale, émotionnelle, clivante, et discriminante, afin de capter entre deux linaires, des secondes d'attention de leurs cibles CSP. Le mépris dans la démarche est à la hauteur des ambitions,

    Ils parlent d'Europe, le canon à patates dans la main gauche, et l'épluche légume dans la main droite, avec l'ambition affichée, de faire remonter un soufflé au fromage, qui s'est effondré dans un four éteint. Cette triste aventure qu'ils proposent de prolonger, « toutes choses égales par ailleurs », est celle du sauvetage d'une désillusion à la fois institutionnelle, politique et économique, d'une construction incohérente avec les buts originaux officiellement affichés. L'Europe ressemble aujourd'hui à un navire de haute mer échoué dans un désert de sable, témoin d'une immobilité conceptuelle, voulue par les créateurs, utilisée par les serviteurs, défendue par les profiteurs.

    Le minimum en période électorale voudrait que l'on entende des propositions de réforme précises, concrètes, utiles, faisables, avec un calendrier de réalisation, sur lesquels les débats pourraient s'articuler et se sédimenter, mais il n'y en aura pas car on ne change pas le texte d'une pièce de théâtre en plein milieu de la représentation. De surcroît les scénaristes l'ont exclu, par ce que cela ne rentrait pas dans le cadre de leurs intérêts. La création de l'Europe était et reste un moyen de contrôle géopolitique de ce qui risquait de devenir un concurrent, afin de le faire rester un consommateur reconnaissant. Les élections dramatisées par les bateleurs ne sont que le miroir en trompe l’œil d'une stase affermie par l'entropie des systèmes de castes. C'était prévu. 

    Écrit par : Pierre Builly 

    Voilà un article d'une verve narquoise de grande qualité ! 

    Écrit par : de Wargny 

    Cette liste est une goulash type Budapest. Conduite par une dame, sortie du concours Secrétaire adjoint puis Orient, qui a su habilement surfer sur la vague parité lancée par Chirac et sur son air, depuis caduc, de speakerine. Cette équipe de technos et de carriéristes à tout crin est un précipité de l'esprit Ena Strasbourg. Cette couveuse du formatage et de la langue de bois dont les rejetons persistent malgré des décennies d'échecs à mener la France au déclin et à en faire bientôt un pays sous-développé.

    Le malade imaginaire.1860.65.jpgCar, il est bien clair que pratiquement aucun secteur de ce pays n'est épargné par la décrépitude. Fort de cette déglingue généralisée les « marchistes » vont rouler des mécaniques à Bruxelles et Strasbourg, jouer les fiers-à-bras, déverser la moraline à gros bouillons avec en tête le juteux chef Loiseau. Et ce pour la plus grande joie des 26 autres État-membres qui se contrefichent des galimatias pompeux de Macron et de sa bande de Diafoirus ! 

    Écrit par : Patrick Haizet 

    Phidias puis Wargny sont terriblement drôles et justes, chacun dans son jus et la sûreté de son jugement !     

  • Quand l’oiseau s’envole

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    « Une trop belle image du fourre-tout idéologique macronien… » 

    La mise en scène outrée de sa déclaration de candidature en plein direct d’un débat l’opposant à Mme Le Pen (14 mars) n’a certes pas aidé Mme Loiseau, personne n’ayant été dupe de sa prétendue volte-face, en réalité un de ces trucs de communication prisés des jeunes conseillers de l’Elysée.

    B9719049448Z.1_20190327160030_000+G5QD91TRB.1-0.jpgMoins de deux semaines après (26 mars), nouveau fiasco, la présentation des candidats de la liste officielle sombrant dans le comique le plus grossier : une tête de liste endormie face à une salle quasi-vide, un directeur de campagne qui ne cesse de bafouiller, une estrade qui s’effondre au moment de la photo et fait rire la France entière : comme le dit M. Ciotti, c’est « Le Ridicule En Marche ». On n’avait pourtant pas encore tout vu : le meeting d’ouverture (Aubervilliers, 30 mars) aura permis aux mélomanes d’apprécier un remix (anglicisme pudique pour « altération d’un morceau de musique original ») du thème musical de l’ « Ode à la joie » de Beethoven ; il s’agissait, paraît-il d’une version « techno » : la barbarie ne connaît pas de limite. 

    880x495_cmsv2_a0efa77a-5147-53df-836c-1019b7abedf3-3755820.jpgVoici donc Mme Loiseau en campagne. Sa liste, baptisée « Renaissance », est censée porter les convictions que M. Macron a explicitées dans une tribune publiée en mars dans les vingt-huit langues des pays de l’Union européenne : inévitable affichage de bonnes (et moins bonnes ) intentions. Reprenant à son compte le manichéisme lexical primaire de M. Macron qui oppose « forces populistes » et « offre progressiste », Mme Loiseau a choisi de privilégier l’aspect purement politicien de son entreprise : son objectif est bien d’arriver en tête, devant la liste du R.N. Du coup, et en rappelant ici que « Europe » et « Union européenne » ne signifient pas du tout la même chose, le seul intérêt de cette élection sera le match entre ce qu’il est convenu de nommer souverainistes et européistes ou, si l’on préfère, euro-sceptiques et euro-béats. 

    pascal-canfin-nathalie-loiseau-et-stephane-sejourne-lors-de-la-presentation-de-la-liste-lrem-aux-elections-europeennes-mardi-26-mars_6165668.jpgCet aspect politicien est d’ailleurs conforté par le subtil panachage des personnalités de la liste de Mme Loiseau. Quelques non-engagés seulement mais surtout des personnalités venant de façon assez équilibrée de la gauche, de la droite, « des » centres, écologistes compris. Quelques noms connus dans les premières places : M. Canfin, énième écologiste en rupture de ban, Mme Keller qui fut maire UMP de Strasbourg ou encore l’ineffable M. Guetta, icône incontestée de la géopolitique médiatique dont le passé trotskiste (Jeunesse communiste révolutionnaire puis Ligue communiste) n’inquiète personne maintenant que sa dérive semble s’achever au portes du centre droit. 

    JeanCchristophe_Rufin.jpgIn fine, on peut penser que la personnalité même de Mme Loiseau constitue son principal handicap. Elle est en effet une trop belle image du fourre-tout idéologique macronien. Le titre de l’article de M. Porter (Causeur, 29 mars) dit tout à ce sujet : « Nathalie Loiseau : pour la libération des femmes, le hijab, la GPA et le pape à la fois - On comprend mieux pourquoi LREM en a fait sa tête de liste européenne ». De son côté, M. Rufin, [Photo] l’académicien-ambassadeur-écrivain, pas le député agité, souligne son côté « hors sol » insupportable aux Français, tellement représentatif de tout ce que l’on reproche à l’Union : de fait, Mme Loiseau a travaillé essentiellement dans les ambassades françaises puis comme directrice de l’ENA, c’est-à-dire comme « mère supérieure des [apprentis] technocrates français » (France Inter, 25 mars). 

    Quoi qu’il en soit, cui cui, l’oiseau s’est envolé. On ne peut pas dire encore que c’est cuit, tout au plus que ce ne sera pas du tout cuit.  

  • Retour sur les aveux de Cesare Battisti avec Zemmour ...

      

    thUKZO41O8.jpglafautearousseau a déjà traité - deux fois - de cette conjonction funeste pour la gauche française et au-delà qu'évoque ici Éric Zemmour. À sa manière, intelligente et drôle. (Figaro Magazine du 29.03)LFAR

     

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    « ENTRE TRUMP ET BATTISTI, RUDE SEMAINE POUR LE "CAMP DU BIEN" »

    Il y a des jours comme ça où rien ne va. Où, comme disait Jacques Chirac avec sa gouaille légendaire, « les merdes volent en escadrille ».

    Le « camp du bien » a vécu en ce début de semaine ce genre de situation. En quelques heures, nos progressistes si sûrs de leurs certitudes morales ont appris coup sur coup que Cesare Battisti reconnaissait avoir commis les quatre crimes que la justice italienne lui reprochait depuis des décennies et que le président Trump était lavé par le procureur Mueller de tout soupçon de collusion avec la Russie pendant la campagne présidentielle. Apparemment, ces deux événements n'ont aucun rapport entre eux. Et pourtant...

    Battisti fut l'idole de l'extrême gauche des années 1970. Son appartenance aux Brigades rouges lui garantissait une aura romantique auprès des milieux germanopratins qui souffraient sans doute en secret de ne pas avoir osé franchir le Rubicon de la révolution. Ces milieux de gauche l'ont protégé tant qu'ils ont pu, n'hésitant pas à accuser la justice italienne des pires maux. Pour Trump, c'est la même histoire avec les mêmes acteurs, un peu vieillis, mais à l'envers. Pour la gauche française, Battisti était innocent par essence ; et Trump, coupable par nature. S'il avait battu Hillary Clinton, ce ne pouvait être que parce qu'il avait triché. Sa complicité avec l'horrible Poutine allait de soi pour ces esprits obsédés par les dictateurs. Qui se ressemble s'assemble.

    Il est curieux de voir ces esprits qui refusent tout essentialisme, qui refusent tout déterminisme naturel, même la division des sexes, qui dénoncent à tout bout de champ tout préjugé, surtout s'il est national ou «genre », comme ils disent dans leur jargon, y tomber quand ça les arrange. Battisti était dans le camp du bien ; Trump est dans le camp du mal. Cette vision vertueuse, moralisatrice de la politique tue tout débat, et sape les fondements de toute société démocratique.

    7789790241_donald-trump-en-conference-de-presse-a-la-trump-tower-new-york-le-15-aout-2017.jpgLa parole de Battisti ne pouvait être qu'authentique car il était du bon côté de la barrière ; celle de Trump ne pouvait être que mensongère puisqu'il était du mauvais côté. Depuis le jour même de son élection, les ennemis du président américain ont juré d'avoir sa peau et de l'abattre par une procédure d'impeachment. Non que le Donald soit un être pur et angélique : son passé de promoteur immobilier dans les eaux fétides de New York ne plaide pas en faveur de sa blanche hermine. Mais ce n'est pas le sujet : Trump serait illégitime par nature parce qu'il incarne l'électorat des «petits Blancs, des déplorables », pour reprendre les mots d'Hillary Clinton, tous ceux à propos desquels Bernard-Henri Lévy, en France, estime qu'il ne faudrait pas tenir compte de leur vote. De ses électeurs, Trump a en effet dit : « Ils sont comme moi, seulement ils sont pauvres. » Jamais la bourgeoisie de gauche américaine et française ne lui pardonnera d'avoir défendu et séduit ces « petits Blancs » qu'elle méprise et déteste.  

    Eric Zemmour

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    Ce visuel a pour seul objet de marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR