On nous écrit de Palerme...
Le couple d'amis/lecteurs de lafautearousseau qui nous avait déjà fait "suivre" son voyage en Sicile, l'été dernier, est, de nouveau en vacances; et toujours en Sicile, séduit qu'il a été par la beauté du pays et la sympathie de ses habitants.
Il nous raconte ici un peu de ce que sont les Fêtes de Noël et de fin d'année, là-bas, à Palerme.
Le "Joyeux Noël" (en italien "Buon Natale") s'y affiche partout, sans complexe, au lieu du hideux "Bonnes Fêtes" qu'on nous impose le plus souvent, ici, par la faute et la malfaisance assumée du Système, pensé, voulu et imposé sans nos Traditions, en dehors d'elles et, surtout, CONTRE elles...
En Sicile, les célébrations de Noël débutent véritablement le 8 décembre, lorsque les familles commencent traditionnellement à décorer leur maison pour les fêtes. Bien que les arbres de Noël soient maintenant chose courante, ce n'est que pendant la 2ème guerre mondiale, au cours de l'occupation alliée, qu'ils sont devenus populaires.
La scène de la Nativité est une coutume beaucoup plus répandue et a été inventée, dit-on, par Saint François d'Assise. Bien que les « Presepi » soient très prisées dans toute l'Italie, la Sicile arrive probablement immédiatement derrière Naples dans leur magnificence, et l'on peut les trouver dans la plupart des foyers et dans la grande majorité des églises. Une des scènes de la nativité les plus intrigantes de l'île est la « Presepe Vivente » (crèche vivante) de Custonaci, entre Trapani et San Vito lo Capo. Ici, au fond de l'immense grotte Mangiapane, se trouve un petit hameau qui, il y a 60 ans environ, était encore habité. Il fournit à présent à la crèche une toile de fond très évocatrice, dans laquelle les habitants se déguisent et rejouent la Nativité du 25 décembre à l'Epiphanie.
D'un point de vue gastronomique, il n'existe aucun plat particulier que tous les Siciliens mangent à Noël. Toutefois, ces importantes festivités nécessitent des tables et des banquets dans des proportions épicuriennes. Les festins commencent le soir du 24 décembre et se poursuivent pendant 24 heures. Comme on pourrait s'y attendre dans le pays des cassata et cannoli, les bonbons et desserts sont d'une importance équivalente. Les plus traditionnels d'entre eux sont les Buccellati, de grands biscuits ronds fourrés d'amandes, de pistaches et de fruits secs. Les cadeaux sont ouverts après le dîner du réveillon de Noël et les énormes rassemblements familiaux sont considérés comme une chose naturelle.
Et comme si tout cela ne suffisait pas, à peine une semaine plus tard, le temps est venu de célébrer la nouvelle année par un autre « cenone » (littéralement grand dîner). Traditionnellement, les lasagnes sont censées porter chance mais de plus en plus de personnes se tournent maintenant vers la tradition plus italienne des lentilles alimentaires qui sont synonymes de richesse. Cependant, une fois de plus, ce que vous mangez n'est pas si important. L'essentiel est qu'il doit y en avoir de grandes quantités et qu'à minuit, une ou deux bouteilles de mousseux aient été refroidies à la perfection et soient prêtes à être sablées.
Le rideau final tombe sur Noël le 6 janvier, lors de l'Épiphanie. Les enfants se trémoussent d'excitation dans l'attente de l'arrivée de La Befana, un personnage ressemblant à une sorcière très laide qui distribue des bonbons aux enfants qui ont été sages et du charbon à ceux qui ne l'ont pas été...
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