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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1121

  • Japon : À propos d'un système dynastique qui a 26 siècles, Vincent Hervouet ose de redoutables comparaisons ...

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLe Japon vient de changer d'empereur. Pas de dynastie ! L'empereur est sans pouvoirs politiques. Il n'y a pourtant pas de Japonais qui veuille ni même imagine la fin du système impérial. L'empereur incarne et tient les fils de la nation japonaise et de ses traditions farouchement conservées. Cela suffit car cela est l'intouchable essentiel pour ce grand peuple d'esthètes et de guerriers.

    Vincent Hervouet sur Europe 1 le matin, chez Pujadas le soir sur LCI, est un spécialiste érudit, distingué et fin, des questions internationales. Il distille avec détachement et une apparente désinvolture, une sagesse aux accents souvent bainvilliens. Dans des chroniques brèves et attractives, il dit l'essentiel, fût-il politiquement très incorrect. Celle-ci dure 2'45''. 

    Un journaliste fin, sage et cultivé, vous vous rendez compte !  LFAR

     

    2'45''

  • À LA UNE LÉNIFIANTE DU FIGARO... VIOLENCES CONTENUES ? OUI, MAIS À QUEL PRIX ? NON CASTANER N'EST PAS UNE FLÈCHE !

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgCela fait un an - si l'on remonte au 1er mai ultra-violent de 2018 - que Paris vit des journées de guérilla urbaine à répétition. Que des forces de l'ordre sont mobilisées en nombre considérable. Avec des moyens de lutte tout aussi considérables. Que l'on a laissé - au moins en partie à dessein - l'ultragauche corrompre et phagocyter le mouvement des Gilets jaunes, lequel, en son origine, incarnait largement la colère du peuple français presque entier. Que rien de sérieux n'est tenté contre les Black-blocs qui sont pourtant des terroristes bien plus que des manifestants. Et devraient être traités comme tels. Le Pouvoir subit, corrompt, est à la dérive. Summum du ridicule : Il se satisfait et se congratule de contenir les violences ! Jusques à quand ? Pour quelle issue ? Le pays est plongé dans cette incertitude mais dans de telles conditions la confiance ne reviendra pas. Malgré les réels talents de prestidigitateur d'Emmanuel Macron, jamais le divorce Pays Réel - Pays légal n'a été aussi profond. Aussi radical. Il est temps d'imaginer autre chose !  ■ 

    1215582-prodlibe-2019-0599 (1).jpg

    Archives • Sur les violences du 1er mai, lire dans lafautrearousseau ...

    Sous le régime de l'immigration et du gauchisme accepté, l'on ne coupera pas à la violence

  • Exfiltré du cortège CGT du 1er mai Martinez accuse la police ... La vérité est tout autre ! La CGT a vécu, c'est du passé !

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgNous n'avons pas vocation à jouer les chaînes d'information en continu. Tout le monde sait déjà la mésaventure de Philippe Martinez, hier, 1er mai, en tête du cortège CGT.

    Il en a accusé les forces de l'ordre ce qui n'est qu'un acte de propagande et un déni de réalité.

    Martinez a du être exfiltré de la manif CGT parce que les Black Blocs en avaient pris la tête avec les intentions que l'on sait. Casser, détruire, charger la police. 

    La vérité est que la CGT aujourd'hui sans troupes, n'a plus les moyens d'assurer sa propre sécurité, de constituer un S.O. digne de ce nom. Les gros bras d'antan sont vieux, peu nombreux, démotivés. Les forces de l'ordre qui avaient pour consigne d'empêcher que les Black Blocs ne prennent la tête des cortèges et ne s'emparent de la conduite des manifestations, les ont chargés. Au reste, les Black Blocs dans la tradition de l'ultra-gauche avaient déjà commencé à s'en prendre au malheureux Martinez. Il s'était fait voler son cortège par bien plus révolutionnaire que lui qui n'est qu'un membre privilégié de la nomenclature du Système, habillé en prolo.

    Au delà de cette péripétie d'importance secondaire, la vérité est que le syndicalisme français, avec un taux de syndicalisation des salariés français autour de 7% est réduit à l'état gazeux. La vérité est que lorsque le Pouvoir entend renouer le dialogue avec les Français par le canal des dits partenaires sociaux, il s'appuie sur des structures fantomatiques et discréditées : prisonnier de ses habitudes, il ignore les réalités. Il fait comme si. La vérité est, notamment, que la CGT actuelle ce ne sont plus que des bureaux, des apparatchiks à hauts salaires et des subventions d'État. La grande force revendicatrice et révolutionnaire de jadis, c'était avant. C'était hier ou avant-hier. La CGT est passée ! Elle est du passé.  LFAR

    Archives • Sur les violences du 1er mai, lire dans lafautrearousseau ...

    1er mai : Face à la gauche radicale, les syndicats ne font plus le poids

  • Projet de Loi « pour la restauration et la conservation de la cathédrale Notre-Dame de Paris »

    Par François Reloujac 

    XVM7fbf67f0-65db-11e9-8e63-23165fe113f9.jpgLe texte du projet de loi présente plusieurs éléments qui font craindre le pire.

    Notre-Dame laïcisée !

    1. Il n’est nulle part fait mention que ce bâtiment qui appartient à l’Etat est un lieu de culte catholique. Il n’est présenté que comme un élément du patrimoine mondial où chacun peut se réunir : « fleuron d’un art qui rayonna dans toute l’Europe, espace sacré et monument littéraire, lieu de mémoire de la France libérée, lieu de rassemblement et de recueillement populaires ». L’exposé des motifs – qui n’est pas soumis au vote du Parlement mais qui est censé éclairer le juge sur la volonté dudit Parlement – ne fait référence ni à son importance cultuelle ni à son caractère spécifiquement chrétien. Dès lors, le projet de loi « laïcise » complètement Notre-Dame et ce point est important en cas de litiges demain, car la Cour de cassation se réfère toujours « à la volonté du législateur ». Nulle part il n’est rappelé que le bâtiment, restauré continuera à avoir comme affectataire l’Eglise catholique.

    Le détournement des fonds

    2. L’article 3 prévoit que la « Fondation Notre-Dame » devra reverser « à l’Etat ou à l’établissement public chargé de la restauration et de la conservation de la cathédrale Notre-Dame de Paris » les sommes reçues. C’est-à-dire que l’archevêché de Paris qui est le responsable de cette Fondation n’aura plus son mot à dire sur l’affectation des sommes. Comme cette Fondation Notre-Dame gère aussi de « nombreuses autres causes »[1] elle devra tenir une double comptabilité. Ceci d’autant plus que les sommes affectées à la reconstruction ne bénéficieront pas du même régime fiscal que les autres. Bien plus, comme la loi prévoit une rétroactivité au 16 avril, tous ceux qui ont déjà versé des sommes pour Notre-Dame vont être affectés par ce détournement de fonds.

    Un régime fiscal hybride

    3, L’article 5 est tout aussi problématique car il soumet les sommes versées pour la reconstruction à un régime fiscal spécifique, hybride. Ces sommes, dans la limite de 1000 € par donateur ne seront pas traitées comme des donations « de droit commun » qui bénéficient d’une réduction d’impôt de 66 % ni comme des donations pour un Trésor national qui bénéficient d’une réduction de 90 %. Ce seront des donations d’un type particulier dont le régime fiscal sera calqué sur celui des « réductions d’impôt Coluche », sans pour autant se confondre avec celles-là.

    Prébendes d’un nouveau type

    L’article 8 permet au Gouvernement de faire réaliser les travaux de restauration et conservation du bâtiment par un nouvel établissement public – un de plus alors qu’il en existe déjà plusieurs qui œuvrent dans le même domaine comme, par exemple, le Centre des Monuments Nationaux – qui pourra être dirigé par des personnes auxquelles les limites d’âge « applicables à la fonction publique de l’Etat » ne s’appliqueront pas. Autant avouer immédiatement que ce nouvel établissement permettra de verser des sommes supplémentaires à des retraités bénéficiant déjà de revenus confortables. Et les sommes nécessaires au versement de ces prébendes d’un nouveau type pourront être prélevées sur les dons faits y compris à la Fondation Notre-Dame.

    Objectif : les Jeux olympiques

    Enfin l’article 9 permet au Gouvernement de ne pas respecter, par simple voie d’ordonnance, les « règles d’urbanisme, de protection de l’environnement, de voirie et de transports ainsi que [les] règles de commande publique et de domanialité publique ». Il va même jusqu’à permettre de ne pas respecter la Convention de Venise (de 1984) ratifiée par la France et qui a pourtant, constitutionnellement, une force supérieure à une simple loi. Il est vrai qu’il faut aller vite, si l’on veut pouvoir inaugurer une nouvelle cathédrale, « encore plus belle » et faisant place à la « geste » des « starcitectes » comme les appelle Stéphane Bern, avant l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris dans cinq ans. Comme l’écrit Didier Rykner, dans la Tribune de l’Art :

    « Finie l’ennuyeuse Commission nationale des monuments historiques, fini le contrôle des Architectes des Bâtiments de France parfois si tatillons, fini le contrôle des conservateurs des monuments historiques, finies les ennuyeuses prescriptions pour les restaurations, finie l’archéologie préventive qui pourrait permettre de profiter des travaux de restauration pour fouiller le sol de Notre-Dame… »

    « Encore plus belle ? »

    Le même Didier Rykner s’insurge encore contre ces deux derniers articles, les 8 et 9. Ce qui le fait réagir est le fait que les promesses de dons dépassent le montant des estimations du coût des travaux. « Que va-t-on faire des 300 et quelque millions qui resteront sans doute après la restauration complète de Notre-Dame ? Va-t-on, avec cet argent, lui donner un toit recouvert d’or fin pour la rendre « encore plus belle » comme le souhaitait le Président Macron ? Ne serait-il pas plus judicieux de prévoir, en cas de budget trop important, une destination utile à ces fonds ? Le Premier ministre a dit qu’il ne trahirait pas les donateurs en affectant l’argent à autre chose qu’à la restauration de Notre-Dame. Mais croit-il vraiment qu’il les trahirait davantage en décidant d’affecter ce surplus à un fonds de dotation pour les autres cathédrales de France qu’il ne le ferait en lançant un concours international pour un « geste architectural contemporain » sur la cathédrale ? » Et, pour enfoncer le clou, il n’oublie pas de souligner qu’une partie des œuvres qui ont été offertes à Notre-Dame à une époque ou à une autre, sont aujourd’hui et « depuis longtemps au Musée du Louvre et au Musée d’Arras, roulés dans les réserves. Mais puisque [ces œuvres d’art] ne sont plus depuis longtemps dans la cathédrale, le projet de loi les exclut a priori ».   

    [1] Le Père Vivarès a expliqué : « Créée en 1992 par le cardinal Lustiger, elle soutient, discrètement et depuis plus de vingt ans, des actions extrêmement diverses relatives à la solidarité, l’éducation et la culture chrétienne. Ses missions, financées par le mécénat et les dons, regroupent ainsi des projets liés à la jeunesse, l’éducation, la famille, la précarité, l’exclusion, l’emploi, le logement… et bien sûr la culture, comme en témoigne le triste incendie de Notre-Dame de Paris. (…) En 2018, c’est plus de 2,36 millions d’euros qui ont été engagés dans 184 projets. 63% du montant a permis de financer 88 projets liés à la solidarité (soit 1.386.000 d’euros), 28% du montant a été engagé dans 74 projets liés à l’éducation (soit 617.000 euros) et 9% dans 17 projets liés à la culture (soit 206.000 euros). Concernant la nature des projets, l’accompagnement des personnes concerne 47% du budget, soit près de la moitié, les séjours organisés pour les enfants et les adolescents 27%, la rénovation des lieux d’accueil 8%, les événements culturels 7%, l’aide alimentaire 6%, la formation 4% et les médias 1%. En tout, c’est 97 associations qui ont bénéficié, en 2018, du soutien de la Fondation Notre Dame, ce qui a permis d’aider 1,3 millions de personnes, dont 58.000 en situation précaire, 6.000 enfants et jeunes connaissant des difficultés économiques et sociales, 107 familles en situation de pauvreté et 52 personnes en situation de handicap… ».
    François Reloujac
    Journaliste, spécialiste des questions économiques

    A lire aussi dans lafautearousseau ...

    Notre-Dame de Paris, prochaine victime de l’idéologie du dépoussiérage
    une tribune de Bérénice LEVET. [Le Figaro, 24.04].
  • Qu'est-ce qu'une cité, une nation, la nation française ?

    Jean-Baptiste Donnier, Hilaire de Crémiers

    Vidéo : Maurras, l’homme de la cité, par Jean-Baptiste Donnier, professeur des universités. [Extrait du colloque Maurras, l'homme de la politique, tenu à Marseille, le 21 avril 2018].

     

    47'19''

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgNous vivons une période très singulière marquée, tout particulièrement pour la France, du signe de la contradiction suivante :

    1. La difficulté croissante du pays à se définir comme nation, à assurer et assumer son unité, tant elle apparaît fracturée et peu assurée de sa légitimité. Tant elle est soumise - du fait, sans-doute d'une nouvelle trahison de ses « élites » - à la tentation du reniement de soi et de l'autodénigrement.

    2. Cependant, ce faisant, la France n'est-elle pas, une fois de plus à contre-temps, en retard d'un train ou d'un cycle, au moment où partout dans l'univers se manifeste un retour des nations, des limites, des frontières, une aspiration des peuples à reprendre leur destin en mains ? «  Tout va basculer* » dans cette direction est le titre et la thèse d'un ouvrage grand public, qui connaît un large succès de librairie et d'influence, sans-doute parce qu'il coïncide avec la réalité des évolutions que connaît le monde actuel.

    Mais qu'est-ce qu'une Cité ou une nation ? Peut-on en donner une définition pertinente ? C'est ce que réussit  Jean-Baptiste Donnier, à travers la pensée de Charles Maurras, dans cet exposé qui n'est point long et qui est, selon nous, fondamental. 

    Il répond au questionnement que nous avons évoqué en commençant. Quand tout devient troublé et incertain, n'est-il pas temps d'en revenir aux fondamentaux ? C'est ce que nous proposons en cette journée du 1er mai dont on nous dit qu'elle est de tous les dangers. Bonne écoute ! lafautearousseau 

    * Tout va basculer de François Lenglet, Albin Michel, 2019

  • Traditions militaires, la prochaine bataille ?

    Salle des drapeaux, appelée familièrement « de la couronne », au Service historique de la Défense, château de Vincennes

    Par Thierry de Cruzy

    Dans un rapport parlementaire rendu public le 27 mars, les députés Christophe Lejeune (LREM) et Bastien Lachaud (FI) s’attaquent aux traditions militaires sous prétexte de lutter contre les discriminations.

    Les députés dénoncent le caractère religieux de certaines fêtes ancrées dans les traditions : « Nous croyons utile de veiller à un strict respect de la neutralité. La laïcité et la neutralité prémunissent de tout mélange des genres préjudiciable à la cohésion du groupe ». Leur objectif n’est pas seulement les traditions, ni la religion.

    Contre la croix et le croissant ?

    Pour eux « Les moyens généraux sont en effet trop souvent utilisés pour envoyer des invitations à des cérémonies catholiques. Il n’est pas rare que le courriel d’invitation à la messe en l’honneur du saint patron soit envoyé depuis la boite mail de l’unité ou depuis celle du commandant. » On se croirait revenu aux temps de l’affaire des fiches avec la chasse aux officiers allant à la messe. Dans cette logique, les députés devraient interdire les insignes avec des croix : latine (7e Brigade blindée, 1er RI, 1er RHP, …), lorraine (2e Brigade blindée, 9e DIMa, RICM, 13e DBLE, commandos marine, …). Les décorations, comme du temps des héritiers de la Révolution, devront uniquement être des croix à cinq branches sur le modèle de la Légion d’honneur. Ils ne devront pas oublier les autres symboles confessionnels comme le croissant, la croix d’Agadès ou l’étoile chérifienne. Car l’armée française respecte les croyances des soldats qui combattent dans ses rangs. La sacralisation de ses symboles n’est pas seulement l’expression de croyances, elle est légitimée par le sang des soldats. Le culte du sang et des morts est le ciment des armées. Il est sur les autels catholiques comme il est à l’Arc de triomphe dans sa forme d’autel (4 pieds et 1 plateau), les noms gravés sur ses faces et la flamme du Soldat inconnu régulièrement ranimée. « Sans le cérémonial, tout meurt » a dit Jean Cocteau, y compris l’autorité elle-même.

    Les traditions militaires ne font que refléter celles du pays. Les éliminer serait comme détruire des forteresses immatérielles, effondrant un dispositif aussi invisible qu’indispensable de l’outil de défense. Comme le fait remarquer le Gal Pinard-Legry, président de l’Association de soutien à l’armée française : « C’est ignorer l’importance que revêt l’esprit de corps au combat et qui est fondé pour une large part sur le culte des valeurs et des traditions. » Il faut être bien étranger aux questions militaires pour ne pas mesurer ce que représente la Saint-Michel pour les parachutistes ou Noël pour les légionnaires.

    Les grandes manœuvres contre les traditions

    L’armée est régulièrement la cible d’offensives destinées à saper la cohésion des troupes, quelques exemples parmi les plus récents : novembre 2018, opération de débaptisation de la promotion Général Loustaunau-Lacau des élèves-officiers de l’Ecole spéciale militaire ; septembre, reconnaissance par le Président de la République « que Maurice Audin a été torturé puis exécuté ou torturé à mort par des militaires » ; mars, campagne contre les agissements sexistes au lycée militaire de St-Cyr-l’Ecole.

    Encore une fois, ce sont les traditions de l’ESM qui sont dans le collimateur de ces deux députés : « On peut citer aussi la journée de cohésion, organisée au Mont Saint-Michel par les saint-cyriens, et qui donne lieu à un baptême du sabre ou du casoar. Dans une telle journée, dont l’acmé est manifestement cette cérémonie, on peut s’interroger sur la possibilité de s’éclipser pour manifester sa différence. Autre incongruité : la participation des saint-cyriens à une cérémonie d’accueil de l’anneau supposé de Jeanne d’Arc au Puy-du-Fou ! ». Les écoles sont les cibles privilégiées de ces attaques car les traditions militaires y sont enseignées et transmises aux plus jeunes, ceux qui formeront l’armée de demain. Leurs traditionnels bahutages excitent périodiquement les garants de valeurs républicaines. Ainsi lancée au sein de l’Assemblée nationale, cette offensive vient soutenir toutes les précédentes. Et ce n’est pas un hasard si elle s’en prend ainsi à certaines des plus anciennes mémoires françaises, en effet, ces traditions militaires sont entretenues par des “familles tradi”, transmises et entretenues à travers les générations, les plus anciens ayant quitté le service depuis longtemps restant en contact avec ceux qui sont sous les armes, ainsi qu’avec ceux qui s’y destinent. Ces lignées mémorielles, qui n’ont rien de confidentiel mais n’ont pas vocation à être médiatisées, assurent la transmission de valeurs professionnelles françaises transcendant les individus comme les institutions. En affaiblissant ces structures, c’est toute l’armée qui perdrait en efficacité, ces députés peuvent l’ignorer, pas ceux qui les commanditent.

    La haine de l’ordre

    Ainsi ces campagnes ne sont que l’expression de la vieille haine contre le monde militaire et l’ordre qu’il représente, en 2013 celle du compagnon de Cécile Duflot très fier de boycotter l’invitation au défilé du 14 Juillet pendant que la ministre distribue son quota de Légions d’honneur ; celle des porteurs de valises des terroristes du FLN pendant la guerre d’Algérie ; celle des militants communistes partant, au cours des hostilités, conseiller l’encadrement des camps viet-minhs au taux de mortalité supérieur à celui des camps nazis ; celle du PCF en 1939 avec les sabotages et désertions alors que le pays est en guerre.

    Les traditions militaires ont été élaborées par ceux qui acceptent l’éventualité de la mort pour défendre le pays. Un risque qui n’est pas inhérent à toutes les professions. Bien éloigné des préoccupations matérielles ordinaires, il impose certaines règles moyennant la liberté d’adopter une conception surnaturelle de l’existence.

    Les traditions militaires ne sont pas constituées d’éléments interchangeables au gré de majorités politiques volatiles. Elles ne sont pas adoptées par un quelconque vote, elles ne peuvent pas être mises à jour comme un simple logiciel, pas plus qu’elles ne seraient disponibles “sur étagère”. A l’instar des monuments, les traditions s’inscrivent dans la mémoire longue des peuples, résultat de consensus collectifs que le législateur ne peut que désorganiser. Les mêmes politiques qui ont supprimé les frontières pour mettre les soldats dans les rues relancent les hostilités contre les traditions militaires, la longue mémoire de l’armée, l’ossature de sa cohésion. Ils mènent l’attaque depuis l’Assemblée nationale avec un député de la majorité présidentielle. Ce n’est donc pas un combat de rencontre.   

    Thierry de Cruzy

  • Éric Zemmour : Le fondateur de la Ve République, précurseur des démocraties « illibérales » ?

     

    thUKZO41O8.jpgEn introduction à cet intéressant article, Le Figaro écrit : Il y a cinquante ans, le Général de Gaulle quittait ses fonctions de président de la République. Aujourd’hui, il serait accusé de ne pas respecter le sacro-saint État de droit. (Figaro Magazine du 26.04). C'est du moins ce que pense Éric Zemmour et c'est à lire.  LFAR 

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    « De Gaulle serait aujourd’hui jeté dans le même sac d’infamie que les apôtres de la démocratie illibérale chère à Viktor Orbán. » 

    C’était il y a cinquante ans. C’était il y a un siècle. C’était il y a mille ans. Le président de la République française quittait ses fonctions. Du jour au lendemain. Pour un référendum perdu. Sans tergiversation ni récrimination contre les insuffisances du suffrage universel, la qualité, l’âge, le niveau de diplôme des électeurs. Cincinnatus retournait à sa charrue. Il s’appelait Charles de Gaulle.

    Le paradoxe était immense: l’homme à qui on avait pu reprocher les conditions de son retour au pouvoir en 1958 livrait une leçon de rigueur démocratique à tous ses contempteurs qui l’avaient comparé à Napoléon III ou à Mussolini.

    Il donnait un exemple qui ne serait pas suivi : en 1992, François Mitterrand avait annoncé qu’il ne démissionnerait pas même si le référendum sur le traité de Maastricht devait être rejeté. En 2005, Jacques Chirac n’abandonnait pas ses fonctions en dépit de l’échec de son référendum sur la Constitution européenne. Et, en 2007, Nicolas Sarkozy (soutenu par la quasi-totalité des députés de droite et de gauche) transformait le texte rejeté par le peuple en texte adopté par la représentation nationale !

    Quand on parle de crise démocratique, il faut toujours revenir aux sources. Quand on parle de Ve République à bout de souffle, il faut rappeler qu’on ne parle plus des mêmes institutions. Quand on parle du RIC (référendum d’initiative citoyenne) pour se plaindre que les électeurs ne puissent pas s’exprimer entre deux campagnes présidentielles, il faut dire que ceux-ci pouvaient, entre les législatives et les référendums, obtenir naguère un changement de majorité et même le départ du chef de l’État. Cela s’appelait la Ve République. « Giscard l’a détruite par vanité, Mitterrand par orgueil, Chirac par inadvertance », disait Marie-France Garaud avec une lucidité acerbe.

    Le sacro-saint État de droit

    Sous le général de Gaulle, le Conseil constitutionnel ne censurait pas la loi votée par les représentants du peuple au nom des « grands principes » qu’il interprète comme bon lui semble. Sous le général de Gaulle, des juges étrangers ne nous dictaient pas notre conduite au nom des « droits de l’homme ». Sous le général de Gaulle, des technocrates étrangers ne géraient pas notre monnaie ni notre politique industrielle et commerciale.

    Aujourd’hui, de Gaulle serait accusé de ne pas respecter le sacro-saint État de droit, c’est-à-dire le gouvernement des juges. Il avait sa propre hiérarchie : « D’abord la France, puis l’État, et enfin le droit. » Il serait traité de populiste par les médias, de nationaliste par Emmanuel Macron, de colbertiste par les libéraux, de ringard par les progressistes, de « représentant honni du patriarcat blanc » par les féministes bien qu’il ait donné le droit de vote aux femmes, d’islamophobe par les antiracistes parce qu’il ne voulait pas que son village devînt « Colombey-les-Deux-Mosquées ».

    De Gaulle serait aujourd’hui jeté dans le même sac d’infamie que les apôtres de la démocratie illibérale chère à Viktor Orbán. tout simplement parce qu’il considérait que la démocratie, c’est le pouvoir de la majorité, et non la tyrannie des minorités au nom des grands principes.    

    Éric Zemmour

  • « La monarchie permettrait de rétablir les équilibres et de garantir les libertés »

     

    Le prince Jean de France, nouveau comte de Paris, est intervenu à plusieurs reprises dans le cours de la Semaine Sainte sur différents organes de presse – Le Figaro, L’écho républicain – pour dire son souci de la France, après l’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris. C’est ce souci de la France, dégagé de toute visée électoraliste, qui guide la pensée du Prince et qu’il veut bien confier à Politique magazine.

    Monseigneur, comment percevez-vous la campagne des européennes et l’alternative que pose Emmanuel Macron, « moi ou le chaos » ?

    C’est un peu binaire comme vision des choses ! Il faut toujours faire attention aux formules chocs, qui sont là pour marquer les esprits. Il y a certainement d’autres voies, dont une, le concert des nations, qui est une expression qui me plait. Dans le monde tel qu’il est aujourd’hui, le concert des nations et le modèle de construction européenne qu’il suppose devraient être ce qui oriente la campagne. Il y a de nombreux enjeux, dans ces élections. Nous sommes le seul pays où la majorité en place, à chaque élection européenne, est élue de manière très inconfortable. L’Europe est-elle mal aimée, les Français, déjà inquiets pour eux-mêmes, sont-ils très inquiets vis-à-vis de cette instance supranationale qui paraît peu concrète et viser plus le consensus que le bien commun ? Pour le moment, on ressent surtout le désamour caractéristique des Français pour les élections.

    Ils s’expriment autrement, par exemple avec les Gilets jaunes, qui ont montré que certains Français étaient au bord de l’exaspération à force de se sentir ignorés, voire méprisés : comment ressentez-vous l’état du pays ?

    Les Gilets jaunes, si l’on met de côté les débordements qu’on connaît, expriment les multiples fractures qui existent en France, entre riches et pauvres, entre gens des villes et gens des champs, entre ceux qui sont “dans le système” et ceux qui sont hors système, entre ceux qui triment et ceux qui bénéficient de la conjoncture, etc. Ce sont ces oppositions telles qu’elles se sont creusées depuis une trentaine d’année qui surgissent, dans un ras-le-bol général où les Français réclament un travail décent, des écoles pour leurs enfants, une retraite qui leur permette de vivre après avoir donné du temps à leur pays, une couverture sociale suffisante, un environnement agréable et sécurisé… La base, quoi, alors que tout ceci est plutôt laissé de côté par une nomenklatura urbaine hors-sol qui ne comprend pas que ceux qui ne votent pas et ne manifestent pas puissent rêver d’autre chose que de leur projet.

    N’y a-t-il pas aussi chez eux le refus d’une impuissance de l’État à agir sur la réalité ?

    Il y a certainement une impuissance de l’État, puisque l’Union européenne a pris le pas sur le périmètre d’influence de l’État français. D’autre part, l’État ne s’intéresse plus au bien commun, ni au service de la France et des Français. Ce sont deux moteurs qui vont de concert.

    Quand on ne maîtrise plus la monnaie ni la loi, ni la sécurité (80 zones de non-droit, outre les incivilités permanentes !), que reste-t-il ?…

    Je suis d’accord, nous sommes désormais dans une France liquide dans une Europe sous influence comme dit Philippe de Villiers. Cette Europe autoproclamée a en fait été programmée pour et par les États-Unis.

    Outre les Gilets jaunes et leur démonstrations spectaculaires, les enquêtes du Cevipof montrent, depuis dix ans, que les Français ont de moins en moins confiance dans le personnel politique. L’idée d’un gouvernement débarrassé des contraintes de la démocratie participative recueille même un assentiment assez fort. Y a-t-il une impossibilité institutionnelle, en France, à entendre ce genre de discours ?

    Je ne sais pas s’il faut parler d’impossibilité institutionnelle, mais il y a une désaffection des Français pour leurs politiques, qui se sont détournés de leur vocation première et ont laissé le système confisquer tous les moyens d’expression, tous les sujets de débat, au point que la liberté en pâtit. Alors que c’est une liberté nécessaire de pouvoir s’exprimer et d’être entendu. Par ailleurs, dans un tel système, la seule déclinaison possible est une manière de despotisme, éclairé ou non, selon ce qu’en disent des Européens convaincus, comme M. Delors. Alors que « le Prince en ses conseils et le peuple en ses états », c’est-à-dire la monarchie, permettrait de rétablir les équilibres et de garantir les libertés, sans glisser vers le despotisme tel qu’il est aujourd’hui exercé dans les pays où les gouvernements sont dans l’idéologie globalisée du moment.

    Cette crise de confiance, qui amène dans certains pays des réponses institutionnelles particulières, ne vient-elle pas aussi du fait que l’Union européenne doit faire face à deux gros problèmes, une immigration qui fracture les populations nationales et les divise en communautés hétérogènes, sans culture commune, et l’apparition d’un islam public très revendicatif réclamant que les cultures nationales s’adaptent à ses impératifs ?

    L’islam s’accommode très bien de l’idéologie du moment qui entraîne une partition de la population française, en fonction de la religion, des communautés, des intérêts divergents. Cette partition lui permet d’avancer. On ne peut considérer sans inquiétude, voire une certaine angoisse, les pays musulmans aujourd’hui, et le sort réservé à ceux qui n’ont pas cette religion. “L’islam modéré” ne sera qu’une étape, et comme il y a plusieurs islams, on peut qu’être perplexe quant à ce que cela va donner. Il faut évidemment retrouver un socle commun, culturel, historique, religieux.

    L’incendie de Notre Dame et les réactions qu’il a suscité prouvent-ils que ce socle commun existe et n’est que recouvert par la poussière des discours médiatiques ? La France se sent-elle toujours chrétienne dans ses racines sinon dans ses mœurs, avec son histoire et sa culture ?

    J’aimerais penser qu’il s’agit en effet de quelque chose de profond, et que l’idéologie relative du moment ne fait que recouvrir ce socle. On voit que le fonds chrétien ressort, une foi culturelle dans laquelle ont baigné nos hommes politiques.

    Comment le roi peut-il créer et maintenir la concorde nationale dans un pays où une part significative de la population est musulmane ?

    L’inspiration lui viendra quand le moment sera venu ! Ensuite, si le roi est aussi le protecteur des chrétiens, la vertu exige que la foi musulmane puisse s’exprimer sans remettre en cause l’état de droit : ce sera là le point d’équilibre.

    Monseigneur, comment ce roi protecteur des chrétiens peut-il travailler avec une église catholique en crise, d’une part, mais d’autre part très acquise aux valeurs de la république et à une interprétation de plus en plus humaniste du message de l’Évangile ?

    L’Église doit régler clairement et fermement ses problèmes internes, c’est une chose. Sur le second point, depuis Léon XIII, pour ainsi dire, l’Église a changé sa politique générale, qui était de s’appuyer sur les chrétiens pour avancer dans l’espace public. Le nouveau système finit par la dissoudre : dans la lettre des évêques de France, « Retrouver le sens du politique », publiée avant les dernières élections présidentielles. Il n’y a quasiment aucune références théologiques et philosophiques… Il n’y a pas de chapitre sur le travail, alors que c’est une valeur de base pour les chrétiens. L’Église a été évincée, s’est évincée, de toutes les sphères où elle aurait pu et dû marquer sa différence. Son influence est devenue plus limitée.

    Le roi, étant donné le tableau qu’on vient de dresser, devrait-il se borner aux fonctions régaliennes classiques (police, justice, armée, monnaie) ou, au moins pendant un temps de transition, tenir compte de l’importance considérable pris par l’État en France et de l’ampleur non moins considérable des problèmes que l’État n’a pas réglés, comme le désastre environnemental ?

    Bien sûr, c’est nécessaire. Et les rois ont toujours été des têtes de pont en matière environnementale. Il faut s’inscrire sur le long terme. L’environnement, et les questions sociales, et j’ai sur ce sujet la même sensibilité que mon grand-père : le Prince doit s’intéresser à ces questions-là. C’est un élément fort de pouvoir travailler sur ces sujets. Et il n’y a que les Princes qui peuvent agir : seul le roi est capable de poursuivre le bien commun tout en respectant les populations. Mieux vaut être petit, cela dit, comme le dit le prince du Liechtenstein.

    Aujourd’hui, la France n’est pas petite et le gouvernement d’une nation est enserré dans un tissu serré de relations internationales. Comment théoriser un pouvoir national aujourd’hui ?

    La seule chose qui fonctionne, c’est le principe de subsidiarité, qui s’appuie sur la confiance : les hommes sont faits pour vivre ensemble et s’ils s’entendent ils vivent mieux. C’est ça, le bien commun. Aujourd’hui, on pousse l’homme, par l’individualisme, à assumer ses désirs jusqu’à ce qu’on lui supprime ses libertés. Ce qui gouverne nos sociétés, c’est la défiance, l’idée que l’homme est un loup pour l’homme. Il faut changer de philosophie politique. Et on en revient au concert des nations : le concert n’exclue pas les fausses notes mais il y a une partition, une liberté d’interprétation et une volonté de jouer ensemble, chacun avec son talent.

    Monseigneur, comment voyez-vous votre rôle ici, en France, en 2019 ?

    Déjà comme chef de famille, dans une relation apaisée. Et je veux m’impliquer plus dans la vie de mon pays, par la parole et par les actes, avec des relations plus fortes avec l’État et des structures intermédiaires, avec les populations. Je parlerai plus fréquemment, et j’espère que mes actes seront à la hauteur. C’est important que le chef de la Maison de France soit présent.   

    Propos recueillis par Jean Viansson-Ponté et Philippe Mesnard

    Voir dans lafautearousseau ...
    Monseigneur le Comte de Paris, Famille de France
  • Vidéo • Antoine de Crémiers : Après les états-généraux de la bioéthique, vers l'enfer du transhumanisme

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgCette conférence donnée par Antoine de Crémiers aux Mardis de Politique magazine, le 17 juin 2018, est passionnante. Les courageux qui écouteront ces 90 minutes d'exposé et de débat y trouveront un vrai enrichissement. Prononcée dans le sillage des États Généraux de la bioéthique elle démontre que notre école de pensée n'a pas manqué de réfléchir aux grandes évolutions du monde actuel, politiques et métapolitiques. Ce n'est que par leur compétence en tous domaines que les royalistes français auront quelques chances de peser sur l'avenir de nos sociétés, français en particulier. Antoine de Crémiers y aura contribué. LFAR  

    Ramener la vidéo à son début en cas de démarrage au-delà.

     

    Antoine de Crémiers est conférencier, il anime depuis de longues années le Café Actualité d'Aix-en-Provence, il est conseiller éditorial de la Nouvelle Revue Universelle.

  • Économie : les fondamentaux dans le monde se rient des illusions boursières

    Par Marc Rousset    

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    « La Chine ne pourra pas sauver, cette fois-ci, les économies occidentales. »

    Le CAC 40 a progressé de seulement 0,21 %, le NASDAQ de 0,34 %, le Dow Jones de 0,31 %, ce vendredi 26 avril, car les Bourses sont aux aguets, conscientes que trop de fondamentaux posent problème dans le monde.

    En Grèce, après huit années de coupes drastiques dans les salaires et les retraites, quatre ménages sur dix sont dans l’incapacité de rembourser leurs dettes. Les créances douteuses dépassent 93 milliards d’euros, selon la Banque de Grèce.

    La Chine ne pourra pas sauver, cette fois-ci, les économies occidentales. Des doutes sont permis sur le dernier chiffre de croissance publié (6,4 %) car les exportations vers la Chine du Japon, de Corée, Singapour, d’Indonésie et de Taïwan ont chuté respectivement de 9,4 %, 8,2 %, 8,7 %, 22 % et 27 %. La banque japonaise Nomura ne croit pas à un rebond mais à un gonflement des statistiques passées par l’État central et les gouvernements locaux. Si le PIB réel chinois n’est que de 75 % du PIB annoncé, cela signifie que le taux d’endettement global du pays est de 400 % et non plus de 300 %.

    L’augmentation des crédits de 430 milliards de dollars, en mars dernier, et les baisses d’impôts récentes de 300 milliards de dollars ne semblent plus faire effet. Selon le FMI, la Chine doit émettre maintenant 4,5 yuans de crédit pour un yuan de croissance, contre seulement 3,5 en 2015 et 2,5 en 2009. L’empire du Milieu semble se diriger plutôt vers des taux de croissance de 4,5 %, ce qui ne sera pas sans conséquences boursières.

    En France, le prix de l’immobilier va bientôt dépasser les 10.000 euros du mètre carré à Paris, soit une hausse de plus de 50 % en dix ans ; cela n’est jamais que la finalisation d’une bulle immobilière avec une multiplication des prix de 2,38, entre 1995 et 2015, dans l’ensemble des pays de l’OCDE, tandis que le coefficient d’inflation était de seulement 1,8. Selon le FMI, les prix évoluent de concert partout dans le monde, ce qui rend plus forte la possibilité d’un krach. La BCE remarquait même, fin février, lors d’un colloque au Luxembourg, que « plus des deux tiers des 46 crises bancaires systémiques ont été précédés d’épisodes de boom et de chute des prix immobiliers ». En précisant que, dans tous ces cas, les chutes de PIB ont été « trois fois plus importantes » que pour les récessions sans effondrement des prix.

    L’immobilier constitue la principale richesse des ménages, tandis que les prêts hypothécaires représentent 85 % de leurs dettes. L’immobilier n’a pas de valeur intrinsèque en soi car sa valorisation dépend des taux d’intérêt à long terme, ridiculement bas à l’heure actuelle, suite à l’action de la BCE. À Berlin, les loyers ont doublé en dix ans, tandis qu’ils progressaient fortement dans les autres grandes villes allemandes.

    Tous les programmes de « Quantitative Easing » (QE) monétaire dans le monde (BCE, Fed, Japon) sont dans une impasse, avec impossibilité de passer la marche arrière. Aux États-Unis, la masse monétaire est passée de 1.000 milliards à 4.000 milliards de dollars, entre 2008 et 2014, suite à l’achat massif, par la Fed, de bons du Trésor et de titres hypothécaires, une première dangereuse dans l’histoire économique du monde. Une économie saine doit reposer sur une épargne solide, la production réelle et non pas sur la consommation ainsi que sur une dette monétisée de façon artificielle par les banques centrales.

    L’inversion, en mars, de la courbe des taux aux États-Unis est aussi très préoccupante puisque les taux des titres du Trésor à court terme sont passés au-dessus des emprunts souverains à long terme. Cela signifie que les marchés s’inquiètent pour l’avenir immédiat plus que dans dix ans, que survivent des entreprises zombies endettées et non rentables, que l’endettement continue d’augmenter d’une façon accélérée en raison des taux bas. C’est la raison pour laquelle il y a eu ralentissement économique et krach aux USA ainsi qu’en Europe en 1990, 2000 et en 2008, lors de la dernière grande crise financière.   

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Un univers impitoyable

    Chine: le forum des « routes de la soie »

    par Louis-Joseph Delanglade

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    L'Union Européenne vouée à n’être qu’un nabot politique et militaire ?  

    Les deux grandes puissances du moment, la Chine et les Etats-Unis, viennent de délivrer la semaine dernière, chacune à sa façon, un message clairement impérial.

    En début de semaine, le monde apprend la décision américaine de durcir l’embargo contre l’Iran. L’interdiction de tout achat de pétrole iranien à partir du 2 mai, menaces de sanctions à l’appui, permet aux Etats-Unis de faire coup double : tout en donnant satisfaction à leurs deux alliés de la région, Israël et l’Arabie séoudite, ils réaffirment leur force de première puissance mondiale capable de dicter sa volonté aux autres.

    XVMdf57280e-651a-11e9-8e63-23165fe113f9.jpgOn peut craindre la réaction d’un Iran ainsi mal traité. Un Iran qui avait déjà fait savoir en 2008 et 2011 qu’en cas d’attaque militaire ou de sanctions commerciales il pourrait bloquer le détroit d’Ormuz, empêchant ainsi toute exportation de pétrole par les pays arabes du Golfe : casus belli aux conséquences incalculables, notamment pour les pays d’Europe, lesquels seraient les premiers exposés après s’être pourtant soumis au diktat de Washington. 

    838_nouvelle_route_soie_-_bobby_yip_-_rtx22tfy.jpgSans rapport apparent, se tient en fin de semaine à Pékin le deuxième Forum des « Routes de la soie », ces liaisons maritimes et ferroviaires entre Chine et Europe notamment, avec les infrastructures qu’elles nécessitent : cent vingt-trois pays souvent représentés au plus haut niveau ! Quand l’unilatéralisme américain se manifeste avec brutalité, Pékin semble faire preuve de souplesse dans une approche qui se veut pacifique et multilatéraliste. Mais l’objectif stratégique de prépondérance reste le même et les éventuels partenaires européens ont de bonnes raisons de rester méfiants. Il y a ce que l’on sait déjà : les banques chinoises prêtent volontiers leurs dollars mais au prix d’un endettement qui peut vite devenir insupportable ; quant aux travaux, les entreprises chinoises en ont le monopole, ce qui a pour effet, outre de les renforcer, de favoriser l’exportation de certains excédents. Il est par ailleurs impensable que cette forme d’entrisme chinois au coeur de l’Europe (exemple de l’accord sino-italien) puisse ne pas avoir de suite géopolitique. 

    e022c35_YfbLLY6Xw4XBnWi4Nv0Ap99s.jpgN’ayant ni le besoin ni le souci de régner sur le reste de la terre, les Européens devraient en revanche se protéger et des Chinois et des Américains, des foucades de ceux-ci et des tentatives de séduction de ceux-là. Les pays européens n’en finissent pas de perdre un temps précieux, fourvoyés qu’ils sont dans une Union utopiste et impuissante qui, plus de soixante ans après ses premiers balbutiements, reste vouée à n’être qu’un nabot politique et militaire. Nous voici à moins d’un mois des élections européennes. On peut être à peu près sûr qu’il n’en sortira rien, sauf en cas de séisme électoral populiste qui aurait au moins le mérite d'ébranler les bases du temple.  

  • Le Kosovo rapatrie ses djihadistes de Syrie : ils y seront comme chez eux

    Antoine de Lacoste 

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    Après la débâcle de l’Etat islamique ...

    La semaine dernière, le Kosovo a rapatrié 110 personnes de Syrie. Elles étaient retenues dans un camp après s’être rendues aux Kurdes lors de la débâcle de l’Etat islamique.

    Le ministre kosovar de la justice, Abelard Tahiri, a précisé qu’il y avait « 4 combattants, 32 femmes et 74 enfants dont 9 qui ont perdu leurs parents pendant la guerre. »

    MDJ100_KOSOVO-SYRIA-_0420_11-1555775538_988287_highres.jpgIl ajoute que ces personnes « méritent une réhabilitation et l’espoir d’une vie paisible et loin des conflits. » [Photo] On se doute en effet que ces braves gens seront très à l’aise dans cet État fantoche, mi-mafieux mi-islamiste, né par la grâce des bombardements de l’OTAN en 1999 et arraché à la Serbie en toute iniquité. Cette intervention de l’OTAN, illégale et sans mandat de l’ONU, était « humanitaire » comme il se doit.

    Elle avait donné lieu à une gigantesque désinformation des Américains et des pays européens, inventant des épurations ethniques inexistantes et donnant des bilans de morts civils sans aucun rapport avec la réalité. Sur place, les combattants albanais maquillaient les cadavres de leurs combattants tués par les Serbes dans les combats et les faisaient passer pour des civils massacrés qu’ils venaient de découvrir. Les journalistes et les dirigeants occidentaux relayaient tout cela avec la complaisance qu’on leur connait.

    Le clou de cette désinformation fut l’opération « Fer à cheval ». Il s’agit d’un document révélé par le ministre allemand des Affaires Etrangères, Joschka Fischer, détaillant un vaste plan d’épuration ethnique du Kosovo afin d’en purger les Albanais musulmans (on ne parlait pas encore des Kosovars, ces derniers étant en réalité des musulmans d’origine albanaise). Cette diffusion fut le dernier acte de propagande avant l’intervention de l’OTAN qui bombardera massivement la Serbie, empêchant celle-ci de défendre son propre territoire.

    Le Monde diplomatique, supplément mensuel du Monde, a d’ailleurs reconnu tout cela dans un article étonnant (et courageux) intitulé « Le plus gros bobard de la fin du XXè siècle ». Il va même assez loin dans le processus de vérité, citant des extraits du Monde de l’époque, et appuyant sans pitié sur le sujet : « Loin d’être des internautes paranoïaques, les principaux désinformateurs furent les gouvernements occidentaux, l’OTAN ainsi que les organes de presse les plus respectés. Parmi eux, Le Monde. »

    Kossovo.jpgSur ce sujet on peut aussi se reporter à l’excellent livre de Nikola Mirkovic : Le martyre du Kosovo.

    Toute cette triste affaire aura, contrairement à ce qui avait été annoncé vigoureusement à l’époque, abouti à la création d’un nouvel État qui a autoproclamé son indépendance en 2008. Les Américains y sont solidement installés, ont construit une de leurs plus grandes bases européennes, appelée Camp Bondsteel et maintiennent sous perfusion une économie inexistante.

    Ce sont d’ailleurs eux qui ont organisé le rapatriement des djihadistes de Syrie. L’ambassadeur américain à Pristina a salué cette opération, la qualifiant « d’exemple important à suivre »…

    Espérons que non !  ■   

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste parmi les articles de dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Une mesure sociale mais incomplète : le repas à un euro à la cantine

    Par Jean-Philippe Chauvin

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    Réfléchir sur une stratégie plus audacieuse contre la pauvreté contrainte

    La pauvreté contrainte est, en France et aujourd’hui, un véritable scandale social, ne serait-ce que parce que notre société contemporaine a désormais les moyens de l’éradiquer, ce qui n’était pas forcément le cas en des temps plus lointains.

    Or, que constate-t-on ? Non seulement la pauvreté ne recule plus, alors que ce mouvement était, depuis des décennies, inscrit dans la suite des événements et de l’histoire, mais elle grignote des pans entiers de la société française, allant jusqu’à lécher de plus en plus les abords des classes moyennes fragilisées par la mondialisation, cette « guerre de tous contre tous » à l’échelle mondiale. Bien sûr, les raisons de cette persistance de la misère sociale sont multiples et cette dernière n’a pas les formes terribles qu’elle pouvait avoir jadis, jusqu’au terme fatal, mais cela n’enlève rien à son incongruité dans une société de consommation où près d’un tiers de la production alimentaire est détruit avant même d’avoir été consommé et dans laquelle l’écart entre les revenus les plus élevés et les plus faibles ne cessent de s’accroître, contre toute logique ou justice sociale.

    Et pourtant, la République a inscrit dans le marbre de ses frontons le mot fraternité, qui pourrait être, si l’on considérait la nation comme une grande famille, une solidarité véritable entre tous les Français et non un simple copinage entre puissants de quelques réseaux devenus de solides (et parfois sordides) « états dans l’Etat ». Aussi, lorsqu’il est annoncé que le coût d’un repas à la cantine serait ramené à un euro pour les familles les plus nécessiteuses, il faut s’en réjouir sans s’en satisfaire : s’en réjouir parce que cela va assurer un bon repas du midi à nombre d’enfants aujourd’hui réduits à une portion alimentaire plutôt congrue ; ne pas s’en satisfaire parce que cela ne va pas régler le problème de la précarité et qu’il y a un risque, si l’on n’y prête attention, d’assistanat (et non de louable assistance). D'autre part se pose la question du financement de cette mesure : les communes doivent-elles encore être mises à contribution alors même que les petites et moyennes villes connaissent de plus en plus de difficultés à boucler leur budget ? Sans doute faudra-t-il penser à une réponse multiple et adaptée aux conditions locales, sans suivre un seul modèle centraliste mais plutôt une ligne générale éminemment sociale sans oublier d’être politique.

    7791747590_une-eleve-mange-a-la-cantine-illustration.jpgNéanmoins cette mesure est aussi l’occasion de réfléchir sur une stratégie plus audacieuse contre la pauvreté contrainte : elle ne peut être séparée d’une véritable stratégie d’aménagement du Territoire qui doit redonner place et avenir aux zones rurales et aux petites et moyennes villes, et qui doit se dégager de la seule logique de la métropolisation, celle-ci trop liée à la mondialisation pour pouvoir (ou vouloir) redonner vigueur à une décentralisation enracinée pourtant bien nécessaire pour revivifier notre pays en tous ses recoins habités. La mesure des repas à un euro peut d’autant mieux réussir et se crédibiliser que seront partout organisés des réseaux de circuits courts entre productions agricoles et alimentaires, appuyés sur une maîtrise raisonnée et raisonnable des territoires et de leurs potentialités : c’est un enjeu important, et une nécessité absolue, et il faudrait bien que la République, si peu « sociale » malgré les milliards qu’elle distribue en se croyant « Providence », réfléchisse au-delà de son propre calendrier perpétuellement quinquennal… Le peut-elle, le veut-elle ? Il est possible d’en douter…    

     Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Grenoble ce lundi 29 avril au Centre Lesdiguières, table ronde à l'approche des élections européennes.

    Le CENTRE LESDIGUIERES

    vous convie le lundi 29 avril à 20h à une table ronde conférence réunissant :

    Bruno Desies (Rassemblement National), Fernand D'Artois (Restauration nationale-Action Française), Bruno Lafeuille (Debout la France)

    « L'UE pose-t-elle un problème insoluble ? » 

    A l'heure où l'Europe et l'union européenne sont devenus synonymes dans le vocabulaire des média, où l'UE est un machin ouvrant les frontières à tout va, les intervenants proposeront d'autres choix politiques reposant sur la vision d'un continent libre, à même de résoudre les problèmes internationaux nécessitant entres autres des collaborations inter-étatiques, rejetées par principe par une instance supra-nationale. Par ailleurs en misant tout sur l'UE, la France n'oublie-t'elle pas le reste du monde ?

    Quel avenir donc pour la France dans cet organisme invertébré ? Le Frexit ne devient-il pas in fine, la meilleure solution, préalable indispensable au retour à la liberté de notre pays ? 

    10 place Lavalette, 38000 Grenoble - salle du 1er étage (Tram: arrêt « Notre-Dame ») (Participation aux frais) Courriel: centrelesdiguieres@gmail.com Merci de nous informer de votre participation par retour de courriel

  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel a pour seul objet de marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR