UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1119

  • République ou Monarchie • Macron une sorte de roi ? Marcel Gauchet dit la différence

    Publié le 4 avril 2019 - Actualise le 10 mai 2019

    le-president-emmanuel-macron-a-l-hotel-de-ville-de-paris-le-14-mai-2017_5879171-1024x576.jpgLe quotidien belge Le Soir a posé  à Marcel Gauchet* la question suivante : « Les Français n’attendent-ils pas trop du président ? Macron lui-même avait dit en campagne qu’il fallait une sorte de roi… » 

    En réponse, Marcel Gauchet commence - judicieusement - par dire ce que n'est pas un roi : 

    « Mais il s’est trompé sur ce que l’on attendait d’un roi. Un roi, ce n’est pas un manager, pas un patron de start-up qui secoue ses employés pour qu’ils travaillent dix-huit heures par jour pour que les Français, par effet d’entraînement, deviennent tous milliardaires ! Dans la tradition française, un roi, c’est un arbitre. Quelqu’un qui est là pour contraindre les gouvernants à écouter les gouvernés. Quand les gens accusent Macron d’être le président des riches, ils lui reprochent surtout de ne pas être l’arbitre entre les riches et les pauvres. »  

    ___________________________
    * Marcel Gauchet est un philosophe et historien français, Directeur d’études émérite à l’École des hautes études en sciences sociales (Centre de recherches politiques Raymond Aron), il est rédacteur en chef de la revue Le Débat (Gallimard), l’une des principales revues intellectuelles françaises, qu’il a fondée avec Pierre Nora en 1980.

  • Paris samedi 11 mai 2019 • Colloque : Vers la désunion européenne ? Dimanche 12 mai : Défilé de Jeanne d'Arc

    Thème

    La montée des populismes, formule préférée des éditorialistes en mal d'analyses subtiles, cache des réalités très différentes mais qui convergent. Les Européens veulent moins d'Union européenne et plus de nations européennes. Moins de discours moralisants, plus d'actions efficaces. Moins de sentiments, plus de puissance. Moins de proclamations, plus de preuves. L'influence de la Chine, les relations avec les États-Unis, la question de l'immigration, la politique de l'Allemagne, autant de sujets où l'Union européenne, balbutie, se montre incapable de décider, fait la preuve de son impuissance et donc de son incompétence.

    Peut-elle se contenter de détester les expressions populaires, de disqualifier les gouvernements illibéraux, de traiter tous ses opposants comme la France traite ses Gilets jaunes ? Et ne pourrait-elle pas courir le risque du concert des nations européennes plutôt que de courir le risque de la désunion ?

    Programme

    Introduction par François Marcilhac

    L’Europe comme elle ne va pas
    Table ronde animée par Philippe Mesnard

    Comment un projet fédéraliste d’union économique s’est-il transformé en une structure technocratique hors de contrôle, en un espace économique sous influence américaine, en un ensemble économique sans puissance, en institutions législatives et judiciaires qui nient les souverainetés nationales ?

      Alain de Benoist
      Jacques de Guillebon
      Charles de Meyer
     Pierre-Yves Rougeyron
      Frédéric Rouvillois

    Six minutes pour convaincre

    Trois jeunes Français engagés prennent la parole !
     Pour une politique spatiale européenne
     La politique agricole européenne
     Disqualification et relégitimation du Peuple

    De la cause du peuple à la haine du peuple

    Allocution de Patrick Buisson

    Demain, quelle Europe ?

    Table ronde animée par Philippe Mesnard

    Si l’UE présente de graves insuffisances, faut-il abandonner toute idée d’union européenne ? Mais alors sur quelle base la créer ? Vers quoi ? Avec qui ?

     Jean-Claude Martinez
     Bernard Monot
     Philippe Murer
      Jean-Luc Schaffhauser

    Conclusion par Jacques Tremolet de Villers

    Grand Banquet

    Librairie de Flore

    Sur présentation de votre carte d'adhérent 2019, le stand de la Librairie de Flore vous proposera une réduction de 10% pour tous vos achats.

    Le Bien Commun

    Un stand du Bien Commun vous présentera les six numéros publiés depuis sa création et vous proposera de vous y abonner.

    Infos pratiques

    Samedi 11 mai 2019 à partir de 14 heures
    Espace Charenton : 327, rue de Charenton 75012 Paris

    Tarifs

    Pour assister au colloque :
    adhérents : 10 euros
    non adhérents : 12 euros
    Pour assister au colloque et au banquet qui suivra :
    adhérents : 25 euros
    non adhérents : 30 euros

    Pour vous associer au développement de la Restauration nationale, vous pouvez choisir le tarif « soutien » : il vous donne la possibilité de déterminer vous-même le montant de votre participation.

    56931967_2237025966352026_972058052360404992_n (1).png

     

    57321557_2247029118685044_803249100140052480_n.jpgEt le lendemain, dimanche 12 mai, à Paris Cortège Traditionnel de Jeanne d'Arc

    Chaque année, depuis près d'un siècle, l'Action Française rend hommage à celle qui a sauvé la France alors que tout semblait perdu.

    Rendez-vous le dimanche 12 MAI 2019 à 10h Place de l'Opéra - 75009 Paris. Métro : Opéra

    Renseignement  : contact@actionfrancaise.net

  • Hommage du comte de Paris à Jean Vanier fondateur de l'Arche décédé mardi

     

    reine-Sofia-Espagne-Jean-Orleans-obseques-comte-Paris-2-fevrier-2019_2_729_486-1.jpgMonseigneur le comte de Paris a publié hier sur sa page Facebook officielle un message d'hommage à Jean Vanier décédé le même jour à l’age de 90 ans.

    Jean Vanier était le fondateur de « L’Arche », une association qui accueille des personnes ayant une déficience intellectuelle dans quelque 150 lieux de vie.

    Le Prince lui rend hommage en ces termes :

    « Jean Vanier s'est éteint au cours de la nuit, j'ai une grande admiration pour sa vie, toute donnée au service des plus faibles. Il a fondé les communautés de l'Arche où tant de personnes handicapées sont accueillies et vivent heureuses. Ma soeur, la princesse Blanche, vit actuellement dans l'un de ces foyers et mon frère, le prince François, était membre d'un foyer à Paris. Notre famille est donc très liée à l'Arche et j'ai rencontré Jean Vanier à de nombreuses reprises. La dernière fois, c'était à Lourdes où j'étais brancardier. Qu'il repose dans la paix du Seigneur. »

    Il n'est guère de plus bel hommage à lui rendre.   

    Suivez les publications du comte de Paris sur Facebook et faites connaitre sa pensée autour de vous.

  • PENSER PRINTEMPS !

    Par Philippe Mesnard 

    maxresdefault.jpg

    Penser printemps ! disait Emmanuel Macron à ses fervents, en janvier 2017. 

    Penser printemps pour l’agriculture, répétait-il en janvier 2018. C’est-à-dire être attentif à ce qui lève, à ce qui fermente, à ce qui advient. Penser printemps, c’est semer pour voir germer.

    Mais quelles moissons Emmanuel Macron s’attend-il à voir lever de Notre-Dame ruinée au début du printemps ? Pour le despote éclairé, tout est signe du destin. Sa marche est voulue par les dieux, et c’est fort de cette conviction qu’il entend trancher de tout avec superbe (et gageons que les courageux qui ont appelé le président à plus de retenue et de modestie vont payer leur rigoureuse honnêteté). Alexandre détruisit le nœud gordien – et on se demande encore la vertu de son geste idiot –, Macron profite de l’incendie pour affirmer que tout est plus beau pourvu que cela advienne par ses soins. Il est le démiurge. Tout est meilleur pourvu que cela soit son œuvre. Notre-Dame sera une start-up cathédrale, au cœur d’une île de la Cité enfin conçue comme un touristland inclusif, citoyen et irrigué de luxueuses boutiques. On verra mieux les tableaux ! Les débris seront choyés ! Tout juste si on ne proposera pas à l’évêque d’adapter le format des cérémonies et le calendrier liturgique en fonction des pics de fréquentation. Et pour arriver à ce beau résultat, une loi d’exception, qui fait toutes choses plus belles, et singulièrement les règles qui s’appliquent à tous mais pas aux désirs du printanier Président.

    Notre-Dame-Park ?

    C’est qu’il en a, des désirs ! Des désirs européens, contrariés en permanence par l’Allemagne, qui a compris, elle, qu’elle était au centre de cette Europe démesurément élargie d’où la France a été repoussée à l’extrême-ouest ; contrariés par la Pologne, qu’il conspue ; par l’Italie, qu’il insulte. Quel pays n’a-t-il pas lassé par son verbe haut ? Tous le lui font sentir, à chaque proposition rejetée, à chaque chantier repoussé, à chaque décision prise contre son avis, la dernière en date étant l’ouverture de négociations commerciales avec les États-Unis. Il ne lui reste plus que la France pour parader et songer à son printemps à lui, à son éclosion, à la métamorphose de ce vieux pays décevant, au peuple rebelle, querelleur, vindicatif (et paresseux, selon lui, qui semble ignorer les statistiques sur la productivité du travail en France – sans tenir compte de la fiscalité qui y est associée) et trop ignare pour avoir peur des fantômes qu’il agite, nationalisme ! populisme ! pas le choix ! moi ! Laissez-moi épanouir la France ! Que mille Macrons fleurissent !

    Privatiser l’île de la Cité…

    Moderniser Notre-Dame, privatiser les routes après ADP – en faisant exprès de sous-investir pour leur rénovation –, désirer comme Cédric O que la France ait ses licornes numériques au lieu de considérer ses entreprises déjà milliardaires, réformer la constitution, tout ne concourt qu’à une rénovation forcée du pays, une régénération à la mode révolutionnaire, où le despote éclairé sait seul ce qu’il faut faire au point que sa volonté est l’ultime raison. Hoc volo, sic jubeo, sit pro ratione voluntas : je le veux, je l’ordonne, que ma volonté serve de raison. On ne frustrera pas Macron de son printemps, et si l’Europe reste enfermée dans son hiver, la France, elle, va se réchauffer, l’incendie de Notre-Dame n’étant que le dernier brasier en date, une manière de catastrophe spectaculaire dont Macron ne veut considérer que le symbole d’un vieil ordre qui s’effondre, comme ces Gilets jaunes qui ne sont que des hoquets du progrès. Son unique préoccupation ? Sa stature. « Je me fiche de la prochaine élection, je veux réussir ce mandat. Furieusement. Passionnément. » Nous voilà donc avec un furieux emporté par ses passions qui considère que ses opposants sont des agents de l’étranger ou, pire, des agents du chaos qui refusent le bien dont il est le printanier messager, Jupiter ayant viré Saturne au moment où, en plein âge d’or, il enseignait aux hommes l’usage de la faucille. Pour le moment, il fauche Notre-Dame, il fauche nos libertés, il fauche notre avenir, et ne sème rien. Curieux printemps.    

    Philippe Mesnard

  • Mathieu Bock-Côté: « Ce que veut dire “patriotisme inclusif” »

    Par Mathieu Bock-Côté 

    thUKZO41O8.jpgCHRONIQUE - « On ne cesse de parler d’ouverture à l’autre. Mais ne faudrait-il pas demander à l’autre de s’ouvrir à nous et d’embrasser la civilisation qu’il a décidé de rejoindre ? » écrit ici Mathieu Bock-Côté. [Le Figaro, 3.05]. On sera bien d'accord avec sa réflexion comme toujours lucide et pertinente. Nous aurions cependant envie d'ajouter que celui qui a décidé de rejoindre notre nation, notre civilisation, devra faire l'objet d'une décision d'acceptation de notre part, laquelle ne doit être ni automatique ni illimitée.  LFAR 

    tile00x02.jpg

    « ... La peur de devenir étranger chez soi est devenue palpable ... »

    Dans sa conférence de presse du 25 avril, Emmanuel Macron a dit vouloir pour la France un « patriotisme inclusif ». La formule, qui se voulait positive, a peut-être néanmoins écorché certaines oreilles dans la mesure où elle laissait entendre que le patriotisme français, jusqu’à tout récemment, avait été « exclusif ». Doit-il connaître une mue idéologique pour redevenir moralement acceptable ? En quoi le patriotisme français d’hier et d’avant-hier échouait-il le test humaniste de l’hospitalité ? On serait en droit de poser la question à ceux qui se réclament de cette notion : que veut dire devenir inclusif ? Quels critères distinguent le bon patriotisme du mauvais ? Le patriotisme tragique du général de Gaulle était-il suffisamment inclusif ? On l’aura compris, en termes macroniens, le patriotisme français devrait passer de la société fermée à la société ouverte, ce qui n’est peut-être qu’une manière de reconduire en de nouveaux termes le clivage apparemment insurmontable entre progressistes et populistes que les premiers cherchent à imposer.

    Mais la question s’impose : inclure à quoi? L’assimilationnisme ne permettait-il pas justement d’inclure dans la nation des populations diverses qui apprenaient à dire « nous » avec elle en prenant le pli de la culture française ? Ne poussait-il pas les immigrés à s’approprier les mœurs françaises, en envoyant même des signes ostentatoires d’appartenance à leur nouveau pays ? Le patriotisme inclusif témoignerait d’un autre rapport au monde. D’ailleurs, la formule n’est pas neuve. En 2013, le rapport Tuot, qui avait suscité un certain écho médiatico-politique, avait cherché à l’imposer en plaidant pour le modèle de la « société inclusive », délivré de toute conception substantielle de l’identité française, comme si cette dernière était autoritaire et poussiéreuse. Avant cela, à la fin des années 1990, un partisan de la Third Way (troisième voie entre le libéralisme et la social-démocratie NDLR) comme Anthony Giddens avait aussi plaidé pour une conception « inclusive » de la nation, pour l’adapter à un univers mondialisé et l’ouvrir aux flux migratoires. Telle était l’orthodoxie du moment.

    Pour peu qu’on traduise ce vocabulaire propre à la novlangue diversitaire, on retrouve tout simplement l’idéologie multiculturaliste. Certes, les théoriciens les plus subtils du multiculturalisme le disent désormais compatible avec la nation, mais c’est à condition de vider cette dernière de toute substance, au point de la rendre fantomatique, comme si chaque pays devenait indifférent à sa réalité identitaire et devait même s’y arracher pour s’engager dans une nouvelle définition de lui-même. Dans la perspective multiculturaliste, le peuple historique qui formait le corps de la nation n’est plus qu’une communauté parmi d’autres dans la société plurielle. Il doit consentir à son déclassement symbolique et consentir à une forme de décolonisation intérieure. S’il le refuse, il devient dès lors le principal obstacle à la reconstruction d’une nation véritablement inclusive, dans la mesure où il refuserait d’accepter une différence déstabilisant ses certitudes. Une telle posture serait condamnable.

    De ce point de vue, le Canada, qui a inscrit le multiculturalisme dans sa Constitution, est à l’avant-garde de l’« inclusion ». Dans les semaines suivant son élection, à l’automne 2015, Justin Trudeau avait expliqué, dans un entretien au New York Times, que le Canada était un pays sans noyau identitaire propre. Les Canadiens n’auraient en commun que leur diversité et les droits qu’ils se reconnaissent mutuellement. Naturellement, il faudrait toujours donner des preuves d’inclusion supplémentaires, la diversité étant une quête infinie porteuse d’une promesse de rédemption. C’est ce qui a amené le Canada, depuis 2015, à valoriser le niqab à la manière d’un symbole d’ouverture à l’autre. C’est aussi pour cela qu’il y a quelques semaines la Commission canadienne des droits de la personne a mis à la une de son rapport annuel une fillette voilée. Il y a une hubris de la diversité. On en revient à la France.

    C’est moins un patriotisme pénitentiel, occupé à s’excuser d’avoir trop longtemps exclu « l’Autre », qu’un patriotisme viscéralement attaché à la France et à son droit à la continuité historique que semble réclamer de mille manières le commun des mortels. Si la question nationale obsède à bon droit nos contemporains, et si elle est de plus en plus indissociable de la question civilisationnelle, c’est que la peur de devenir étranger chez soi est devenue palpable. Les petits inquisiteurs qui ne voient là qu’une forme de paranoïa identitaire témoignent surtout de leur incapacité à comprendre le besoin d’une demeure à soi inscrit dans le cœur de l’homme. Le slogan mériterait d’être renversé : on ne cesse de parler d’ouverture à l’autre. Mais ne faudrait-il pas demander à l’autre de s’ouvrir à nous et d’embrasser la civilisation qu’il a décidé de rejoindre ?  ■   

    Mathieu Bock-Côté 
    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).  
  • La leçon de Claude Lévi-Strauss et sa sagesse

     

    « Il n'est nullement coupable de placer une manière de vivre ou de penser au dessus de toutes les autres et d'éprouver peu d'attirance envers tels ou tels dont le genre de vie, respectable en lui-même, s'éloigne par trop de celui auquel on est traditionnellement attaché. (...) Cette incommunicabilité relative n'autorise pas à opprimer ou à détruire les valeurs qu'on rejette ou leurs représentants, mais, maintenue dans ces limites, elle n'a rien de révoltant. Elle peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou de chaque communauté se conservent et trouvent dans leur propre fonds les ressources nécessaires à leur renouvellement. » 

    Claude Lévi-Strauss

    Conférence à l'UNESCO, Race et culture

  • Aix-en-Provence, Café Actualité jeudi 9 mai, avec Annie Laurent. A ne pas rater ! C'est ce soir ! 

     

    Titulaire d'un diplôme de droit international et d'un doctorat d'Etat en sciences politiques, Annie Laurent est également journaliste et a vécu cinq ans au Liban. Elle a été nommée par Benoît XVI experte au synode spécial des évêques pour le Moyen-Orient et a publié de nombreux ouvrages dont Les chrétiens d'Orient vont-ils disparaître ? et en 2017 L'islam pour tous ceux qui veulent en parler.

    Café Le Festival, 1 cours Mirabeau
    18 h 45 : accueil. Entrée libre.
    19 h : conférence et débat animé par Antoine de Crémiers
    20 h 30 : fin de la réunion.
    Participation sous forme de consommation.
    Consommations à commander et régler au bar en arrivant. Merci !
    Inscriptions et renseignements : 06 16 69 74 85
    Exceptionnellement, ce prochain Café Actualité d’Aix n’aura pas lieu le premier mais le second jeudi du mois de mai.
  • ENVIE D'EUROPE ?

     

    580234331.2.jpg

    Deux mots et un constat suffisent à vérifier la futilité et l'inconsistance de la démocratie française : 33 listes ont été enregistrées pour les élections européennes du 26 de ce mois.  

    Cependant, les sondages s'accordent à annoncer une participation de 40%. À supposer que ces 40% de votants se répartissent à parts égales sur les 33 listes, cela fait 1,21 voix, si l'on peut dire, par tête de pipe. Ce n'est pas grand-chose. 

    Certes, ce n'est pas ainsi que les choses se passeront. Il y aura ceux qui auront 20 ou 25% des 40% de votants, ceux qui en auront 13 ou 15, 8 ou 9, etc. Les autres ramasseront les miettes sous la table de ce festin électoral du pauvre. Voire du très pauvre. Car même ceux qui auront les plus hauts scores, n'auront pas grand-chose non plus. Ceux-là crieront victoire. Et les médias retiendront leurs chants, au fond ridicules. L'opinion s'y laissera prendre plus ou moins. Elle oubliera qu'elle n'a pas voté ou bien peu. Et cette comédie s'achèvera avec un semblant de vainqueur et de vaincu.  

    5ccd3c6a24000033003dba72.jpgQuelle est la légitimité de ce psychodrame ? Des élus qu'il engendrera ? Elle est nulle. Et les Français le sentent bien, qui ne s'y intéressent guère. 

    Nous ne disons pas qu'il faut s'en désintéresser. Nous dirons même qu'il serait bon que la politique européenne d'Emmanuel Macron soit sanctionnée comme elle le mérite, pour son irréalisme obstinément contraire aux intérêts vrais de la France et de l'Europe.   

    Il n'empêche : selon toute apparence, cette campagne pour l'élection du parlement européen n'est pas plus sérieuse que ce parlement lui-même. Jean-Claude Junker lui-même, un jour de sainte colère, l'avait jeté à la figure des parlementaires abasourdis : « je vous le dis, nous sommes ridicules ». 

    Tant mieux si les partisans d'une Europe des nations et des États y entrent en force. Nous voterons en ce sens. Mais la fracturation de l'Europe de Bruxelles, accélérée par le Brexit, tient à des facteurs objectifs autrement déterminants que les parlotes d'une quelconque assemblée. Le divorce aggravé du couple franco-allemand, la crise financière à venir dont tout le monde pressent l'imminence et sans-doute la gravité, la montée des populismes identitaires qu'ils exercent déjà le pouvoir ou qu'ils ambitionnent de l'exercer avec de bonnes raisons de l'espérer, sont par contre des facteurs objectifs de nature, ceux-là, à opérer la salutaire dislocation des institutions de Bruxelles. Elles ont failli. Elles sont déjà sur la défensive.   

    Alors, comme nous ne sommes pas du tout des ennemis de l'Europe, il faut souhaiter que nous serons capables de la reconstruire sur des bases nouvelles et saines. Une Europe des peuples, des nations et des États, redevenus souverains mais désireux de s'entendre. Pour une Europe grande de nouveau, car elle l'a été bien avant que Jean Monnet. Robert Schuman et consorts eussent existé. Et leurs émules ont échoué. Europe Great again ? Va pour great again ! Moscovici et Barnier comprendront mieux. C'est triste à dire.  lafautearousseau

    elections-europeennes-33-listes-vont-s-affronter-20190504-1445-04dea7-0@1x.jpg

    Le pauvre homme est crédité de 4,50% des voix ...

     

  • PIERRE DEBRAY : POUR UNE EUROPE DE L'ESPRIT

    Pierre Debray au rassemblement royaliste des Baux de Provence avec Gustave Thibon et Pierre Chauvet

    C'est parce que nous avons eu des maîtres de cette qualité que nous avons duré, durons toujours. Tel est, dans sa meilleure part, l'honneur de l'Action française et du mouvement royaliste qui s'y rattache. À méditer.  LFAR

    « Retrouver notre passé chrétien au travers de notre patrimoine, que nous ayons ou non la foi — qui relève d'un autre ordre ; restaurer l'éducation et la culture, en un mot, renouer avec notre mémoire, telles sont les tâches prioritaires d'un véritable Européen. Cela ne se fera pas par des traités, des unions douanières, une banque centrale. Rien de tout cela n'empêchera les familles de se disloquer, la natalité de baisser tandis qu'augmentera le nombre des vieillards, la drogue et les pulsions suicidaires de se répandre dans une jeunesse dont l'existence perd tout sens. En admettant même qu'une reprise économique permette de venir à bout de la misère matérielle qui s'étend, elle ne pourra rien contre la misère spirituelle et morale qui pourrit nos sociétés. »

    Pierre Debray
    Pour une Europe de l'esprit
    13 septembre 1979

    Cité par La Nouvelle Revue Universelle n°55

  • Deuil royaliste : Décès d'Auguste Berret

    116-1684_img.jpgC'est avec tristesse que nous avons appris le décès d'Auguste Berret, survenu hier à Marseille, dans sa quatre-vingt-quatorzième année. 

    Épargnons-lui les formules toutes faites. Il était un royaliste de toujours, appartenait à l'Action française, n'a jamais cessé de la soutenir au sein de l'Union Royaliste Provençale comme sur le plan national; et il fut de tous temps un fidèle de la Maison de France. 

    Le comte de Paris écrit dans ses Mémoires d'exil et de combats : « En juin 1941 [À Rabat] pour le baptême des jumeaux [Les princes Jacques et Michel], j'avais fait venir symboliquement des Français ouvriers et paysans pour être les parrains. » Auguste Berret - ou peut-être la jeune-fille qui deviendrait son épouse, nous ne nous en souvenons plus - était de ces Français-là, quoique ni ouvrier ni paysan. Il en était resté un lien particulier entre les Princes et Auguste Berret et son épouse. Lorsque, invitée de l'Académie de Marseille, à la fin des années 70, la comtesse de Paris vint présenter Tout m'est bonheur, le livre qu'elle venait de publier, c'est chez Auguste Berret que la Princesse reçut ensuite ses nombreux amis et fidèles. 

    D'autres diront ce que furent ses engagements religieux ou militaires. 

    Souvenons-nous quant à nous qu'il ne manquait jamais nos rendez-vous. Il fut un fidèle des rassemblements royalistes des Baux de Provence. Le 21 janvier dernier, encore, il assistait à la soirée organisée par l’Union Royaliste Provençale à Marseille avec André Bercoff. 

    Ces choses doivent être dites en un temps où l'on doit réapprendre la droiture d'esprit et la fidélité. 

    À ses nombreux enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants nous présentons de tout cœur nos condoléances.

    La messe d’obsèques sera célébrée par Mgr Jean-Pierre ELLUL ce vendredi 10 mai à 14 H 30 en la basilique du Sacré-Cœur, 81 avenue du Prado – 13008 MARSEILLE.        

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpg
                 lafautearousseau 
  • Le califat est mort, mais pas son calife : il nous promet une guerre d’usure.

    Antoine de Lacoste 

    téléchargement.jpg

    Après la débâcle de l’Etat islamique ...

    La fin du califat en Syrie et en Irak ne signifie pas la fin de Daech, loin s’en faut. Pour ceux qui en douteraient, le sympathique Abou Bakr al-Baghdadi s’est rappelé à notre bon souvenir par une vidéo de 13 minutes suivie d’un enregistrement de 6 minutes.

    Dans ces documents enregistrés courant avril, dans un lieu inconnu bien sûr (mais très probablement en Syrie ou en Irak), il évoque la bataille perdue de Baghouz et ses nombreux militants tués. Cela ne semble pas l’affecter outre-mesure, car « la guerre d’usure » qu’il nous annonce va, selon lui, s’étendre largement dans l’espace et dans le temps. Pour une fois nous sommes d’accord : le fléau du djihadisme n’en est qu’à ses débuts et ses exploits barbares se multiplieront assurément.

    abou-bakr-al-baghdadi.pngLe bon calife [Photo au temps de sa « splendeur »] se réjouit d’ailleurs des attentats anti-chrétiens commis au Sri-Lanka, preuve que la vidéo est très récente. Il annonce également le ralliement de plusieurs cellules situées au Mali, au Burkina-Faso, en Somalie, en Afghanistan et en Turquie. Le fait est déjà bien connu pour ces trois pays africains (nos militaires en savent quelque chose pour les deux premiers). En ce qui concerne l’Afghanistan, on a en effet pu observer ces derniers mois une activité soutenue de nouveaux groupes ayant fait allégeance à Daech. Composés de combattants aguerris, dont un certain nombre viennent directement de Syrie, ils se sont attaqués aussi bien à la piteuse armée afghane qu’aux talibans, avec qui ils sont évidemment en concurrence directe.

    C’est d’ailleurs cette nouvelle menace qui a poussé les Américains à entreprendre des négociations avec les talibans. Trump veut en effet quitter ce pays où l’échec américain est total mais un départ immédiat de leurs 15 000 hommes entraînerait une chute presque immédiate du régime corrompu et discrédité qu’ils ont mis en place. Alors des discussions ont lieu depuis plusieurs mois entre talibans et Américains afin de préparer un futur accord de paix. Inquiets de la teneur d’un éventuel accord précipité, les Russes ont invité à Moscou, le 25 avril,  les dits-talibans et de nombreuses personnalités politiques afghanes non issues du gouvernement. Les Américains ont été bien sûr très mécontents de cette rencontre mais ils n’ont guère le choix : c’est la Russie qui est voisine de l’Afghanistan, et non l’Amérique. En attendant, Daech se renforce sur le terrain.

    Il est plus surprenant que Baghdadi ait cité la Turquie où l’Etat islamique fait moins parler de lui depuis un certain temps. Erdogan a du souci à se faire.

    Baghdadi est donc vivant et, apparemment, en bonne santé. Cela ne change en réalité pas grand-chose : les morts de Ben Laden et de Zarkaoui ont immédiatement été comblées sans affecter les capacités opérationnelles des groupes qu’ils ont créés.

    La menace islamiste, on le sait maintenant, n’est pas intacte, mais croissante. Ce que nous avons vécu en Europe n’est rien à côté de ce qui nous attend.

    Beaucoup de Baghdadi sont déjà chez nous.  ■   

    Syriens-fuient-combats-entre-FDS-Daech-Syrie-26-janvier_1_729_486.jpg

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste parmi les articles de dans notre catégorie Actualité Monde.

  • L’exigence de la transmission

    Jean d’Orléans, Comte de Paris, devant Notre-Dame mardi 16 avril 2019. AFP

    Par François Marcilhac 

    3466611312.jpg

    « Le mot catholique n’est pas un gros mot », a dû rappeler Mgr Aupetit, au lendemain du drame national de l’incendie de Notre-Dame de Paris : pas un mot, en effet, en ce lundi saint, d’Emmanuel Macron pour les chrétiens.

    Quelques niais avaient fondé je ne sais quel espoir après le discours des Bernardins, dans lequel, pourtant, Macron n’avait rien dit de concret sur un nouveau rapport entre la République et les catholiques. Au contraire, quelques dizaines d’églises profanées ou incendiées plus tard, sans compter les croix des cimetières, dans le même silence étourdissant de nos autorités laïques et républicaines, l’incendie, à l’origine toujours indéterminée, de la cathédrale de Paris vient sonner le glas d’espérances infondées : il est clair que pour nos autorités Notre-Dame n’est qu’un monument historique, qui doit être à tout prix — et comment ? — restauré pour les JO de 2024 !

    « C’est un lieu de culte qui doit être rendu au culte, voilà ce que je dis. Notre-Dame n’est pas un musée. L’émotion prouve bien que ce n’est pas un lieu vide. C’est un lieu vivant. Ce sont les chrétiens qui le font vivre, des prêtres polyglottes qui reçoivent les visiteurs, bien plus nombreux qu’au Louvre. » 

    mgr-michel-aupetit.jpgMgr Aupetit, à Libération le 19 avril 2019, a eu raison d’en remettre une couche. Et on est frappé par la concordance des propos de l’archevêque de Paris avec ceux du comte de Paris, dans une tribune au Figaro, le 17 avril : « On ne peut qu’être blessé dans sa chair, en tant que Français et en tant que chrétien. Car Notre-Dame de Paris est bien plus qu’un bâtiment, plus même qu’un symbole, c’est le signe visible et bien réel du génie de la France. […] Il y a dans cet édifice une continuité historique entre d’une part les rois Capétiens bâtisseurs et d’autre part les autres régimes qui leur ont succédé jusqu’à notre Ve République, qui ont su préserver et faire rayonner ce legs, pour faire de la France un sommet de la culture universelle. Notre-Dame, en traversant les siècles, est le témoin vivant de l’unité des Français autour d’un destin commun. Comme Fils de Saint Louis, roi bâtisseur, je me rattache aussi pleinement à cette continuité. »

    Pierre Manent crise française.jpgComment, en effet, ne pas remarquer l’émotion qui a traversé tout le pays réel ? Elle montre combien, à quelques rares exceptions près, la France, que d’aucuns se complaisent à dire déchristianisée, vibre encore dans sa chair et son âme à ce qui participe de son identité profonde. Nul « catholicisme culturel », en cela, mais les traces, encore vivantes, d’une culture catholique profonde qui ne demande, dans la fidélité à notre génie national, qu’à être revivifiée tant qu’il en est encore temps, c’est-à-dire tant qu’autre chose ne sera pas venu remplir ce « lieu vide » qu’est la laïcité, ces « abstentions » (Pierre Manent, Photo)  que sont les valeurs républicaines. Le comte de Paris a ajouté, dans sa tribune, que « notre génération, qui se drape souvent dans sa supériorité sur tout ce qui nous précède, est celle qui n’a pas transmis. […] Au-delà de la reconstruction, il faut plus que jamais exprimer l’exigence de la transmission. »

    nathalie-loiseau.jpgCette exigence d’une tradition vivante fondant notre avenir, à l’Action française, nous la portons plus consciemment que tout autre. Car nous connaissons les causes du mal et, sans être des charlatans de la monarchie — contrairement aux progressistes, nous ne promettons aucun paradis terrestre —, nous combattons tous les jours pour convaincre nos concitoyens des solutions permettant de redonner à notre pays les conditions de sa pérennité. Le 26 mai, aux élections européennes, rien ne serait plus catastrophique pour la France qu’une victoire de la liste macronnienne, qui est celle du renoncement national. Nous ne pouvons que regretter que ceux qui préemptent le vote patriotique n’aient pas réussi à s’entendre, même si cela ne saurait nous étonner : la logique des partis l’emporte toujours sur le bien commun. Toutefois, il faut voter, le 26 mai, et voter contre les forces de dissolution du pays. Voter contre Macron. Et pour la France.   

    lbc-articles.png

    François Marcilhac

    Le Bien commun

  • La CGT dépassée

    par Gérard Leclerc

    arton22534-b73f0.jpg

    « le pouvoir n’est pas au bout de ses peines pour résoudre une crise sans précédent dans notre histoire moderne. »

    Dans l’histoire nationale et internationale du Premier Mai, il n’y a pas eu que des épisodes pacifiques.

    Même à Paris, il y a eu des manifestations syndicales violentes. Et d’ailleurs d’une façon plus générale pour le mouvement social, il y a eu des périodes d’extrême tension, avec un fond de climat insurrectionnel. Par exemple, on a presque complètement oublié la période d’après-guerre, avec un parti communiste qui constituait la principale force politique, populaire et syndicale du pays. Il ne fallut rien moins que la détermination d’un ministre socialiste à poigne, Jules Moch, pour briser une offensive de grève générale qui était sur le point de mettre à genoux le gouvernement de la IVe République. Le contexte international, celui de la guerre froide entre l’Est soviétique et l’Ouest libéral, conférait à l’offensive une dimension supérieure.

    Par la suite, le climat s’est apaisé avec ce même parti communiste assagi et devenu le gérant des intérêts de la classe ouvrière accédant aux avantages de la société de consommation. Certes, il y eut en 1968 un réel bras de fer avec le pouvoir incarné par le Général de Gaulle, mais il était hors de question pour la parti de passer à une phase insurrectionnelle. La CGT, courroie de transmission majeure du parti, a elle-même subi une mutation l’apparentant à un syndicalisme sinon modéré, du moins intégré dans le système. Les rendez-vous traditionnels du Premier Mai avaient un air bon enfant qui s’accordait à l’avènement du printemps et aux vendeurs de muguet.

    Quelque chose a radicalement changé l’année dernière et cette année. Philippe Martinez s’est trouvé doublé par les Gilets jaunes et les black blocs. Un moment, il a même été exfiltré du défilé qui tournait à l’émeute. Prise dans la bourrasque, la CGT a été chargée par la police, ce dont s’est amèrement plaint le même Martinez. Il faut donc admettre que les Gilets jaunes ont changé complètement la donne, en brisant toutes les règles et en imposant une nouvelle problématique que l’on doit définir comme subversive. Elle s’en prend à la légalité du régime, à la légitimité du président dont elle exige la démission. À quoi aboutira cette radicale mutation ? Il est impossible de le dire et le pouvoir n’est pas au bout de ses peines pour résoudre une crise sans précédent dans notre histoire moderne.  ■ 

    661_magic-article-actu_39a_8c5_68143366ec1c8548ae836b2cfd_1er-mai-philippe-martinez-exfiltre-de-la-manifestation-parisienne-il-accuse-la-police-d-avoir-charge-la-cgt_39a8c5681.jpg

    Gérard Leclerc
  • Économie : le Système ne sait plus quoi inventer pour sauver sa tête

    Par Marc Rousset    

    3890715347.jpg

    « Un État qui crée des dettes et imprime de la monnaie sans valeur ment à son peuple et le conduit vers le précipice. »

    Les épiphénomènes médiatiques des variations des taux de croissance sont l’arbre qui cache la forêt, les somnifères pour endormir les foules, en oubliant les éléphants dans le couloir.

    Qu’au premier trimestre 2019, l’Italie soit à 0,2 % de croissance, que la zone euro soit à 0,4 % de croissance, que les 263.000 créations d’emploi aux États-Unis aient dépassé le consensus en avril ne change rien à la situation catastrophique de l’Italie, à la fragilité de la zone euro et des États-Unis, car ces rebonds ne seront probablement pas durables. Les hirondelles médiatiques ne feront jamais le printemps.

    Les médias ont découvert une pseudo « théorie monétaire moderne » qui consiste tout simplement, comme Macron et la BCE, à raser gratis en faisant fonctionner la planche à billets, en augmentant les dettes et les déficits, en baissant les taux d’intérêt, alors que la monnaie, l’investissement et la vie économique ne peuvent reposer que sur la confiance dans la monnaie, la non-banqueroute à venir d’un État. Une variante de cette « TMM » est la plaisanterie de l’hélicoptère monétaire, l’« assouplissement quantitatif pour le peuple »», qui consisterait, pour une banque centrale, à créer de la monnaie et de la distribuer aux citoyens sans avoir aucun actif en contrepartie. En fait de miracle économique, ce serait le début de la faillite et de l’hyperinflation. Le président actuel de la BCE, l’acrobate italien Mario Draghi, plutôt que de la rejeter purement et simplement, a pu dire que cette éventualité serait examinée. Le nouveau miracle du XXIe siècle avant la catastrophe, ce ne serait plus Jésus multipliant les pains mais la BCE qui verserait 150 euros par mois à tout le monde !

    David Andolfatto et Jane Ihrig, deux économistes américains de la Fed de Saint Louis, ont imaginé, de leur côté, une nouvelle opération de « standing repo facility » (un « repo » consiste en une mise en pension de titres contre du numéraire avec un rachat à terme) qui permettrait aux banques d’échanger à la Fed leurs bons du Trésor contre des réserves liquides, ce qui équivaudrait à augmenter automatiquement, selon le seul bon vouloir des banques, la création monétaire par la Fed. Ce serait donc un nouveau type de « QE », un rafistolage financier qui diminuerait, en apparence seulement, le bilan de la Fed, car les banques diminueraient leurs réserves à la Fed, moins bien rémunérées (0,04 %) que les bons du Trésor.

    Mais la triste réalité, c’est qu’un État qui crée des dettes et imprime de la monnaie sans valeur ment à son peuple et le conduit vers le précipice. De 1970 à 2008, il fallait, aux États-Unis, 0,77 dollar de dette publique pour produire 1 dollar de PIB. De 2008 à 2019, il a fallu 4 dollars de dette pour produire 1 dollar de PIB. Selon l’économiste Patrick Artus, « une remontée des taux provoquerait une crise de grande ampleur ». La faiblesse de l’inflation sur les biens et les services, pas sur les actions et l’immobilier (bulles), justifie en apparence les taux bas de la Fed et de la BCE, mais quid si l’inflation repart ou si la récession arrive ? L’État japonais, les États européens, les États-Unis et les agents économiques dans le monde seront incapables de résister à une remontée des taux ou à une récession.

    L’autre triste réalité, c’est que les banques centrales continuent à acheter de l’or et à dédollariser leurs réserves. Depuis 1971, les banques centrales n’obligent plus les exportateurs à leur céder leurs dollars. 3.603 milliards de dollars sont donc détenus par des entreprises ou des particuliers sous forme de dollars électroniques dans le système bancaire américain (euro-dollars). La Chine, elle, échange ses dollars contre des actifs tangibles dans le monde. Au premier trimestre 2019, la demande d’or des banques centrales (Inde, Russie, Chine, Kazakhstan, Iran, Turquie) a progressé de 68 % par rapport à 2018, pour atteindre 145,5 tonnes. La Bundesbank et les Pays-Bas continuent à rapatrier leurs lingots des États-Unis, tandis que la Turquie a terminé l’évacuation de son or en avril 2018. L’or représente, à ce jour, 70 % des réserves monétaires de l’Allemagne et des États-Unis. Ce n’est donc pas une relique barbare alors que le dollar, malgré les manipulations du cours de l’or par les États-Unis, perd progressivement son statut de monnaie de réserve. L’or, qui valait 35 dollars l’once en 1971, vaut aujourd’hui 1.300 dollars l’once et pourrait connaître un nouveau cycle haussier de longue période.  ■  

    41LRKbfMFHL._SL300_.jpg

    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Paris ce 7 mai, Jacques Trémolet de Villers aux Mardis de Politique magazine, une conférence à ne pas manquer !

     

    1440381470.jpgRendez-vous à partir de 19 h 00
    Conférence à 19 h 30 précises
    PAF : 10 € -  Etudiants et chômeurs : 5 €
    Salle Messiaen, 3 rue de la Trinité  Paris 9° 
    Métro La Trinité, Saint-Lazare
    sans-titre pm.png
    Politique magazine, 1 rue de Courcelles Paris 8°
    T. 01 42 57 43 22