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Un coup de torchon nécessaire ? par Gérard Leclerc

Hier, je m’interrogeais à propos du procès Weinstein à New York et de la vague que le scandale d’un comportement insupportable avait provoquée. Doit-on se féliciter de cette houle de haine déclenchée contre les hommes définis comme prédateurs ? Peut-être est-ce la rançon d’un passé plus que glauque. Un énorme coup de torchon était nécessaire pour dissiper tant d’ignominies et plus encore pour venger tant de souffrances secrètes et de vies gâchées.

13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgJ’aurais quand même quelques objections à formuler contre tous ces réquisitoires, parfois gâtés par l’idéologie. Le féminisme est-il une cause si uniformément pure qu’on le prétend. Ses icônes sont-elles des modèles de vertu, indemnes de toute attitude de domination et d’agression, y compris à l’égard des femmes ? Sûrement pas, et l’auteur du Deuxième sexe, le manifeste féministe du siècle dernier, a pu être mise en accusation par une de ses anciennes élèves sans que cela émeuve grand monde.

Par ailleurs, j’en suis désolé, mais mon expérience personnelle contredit amplement le discours ambiant. Depuis l’enfance, j’ai appris le respect absolu des femmes et je n’avais aucune difficulté à les respecter, ayant tout reçu d’elle. La misogynie m’a toujours été étrangère, tout simplement parce que les exemples que j’avais autour de moi m’inspiraient amour et reconnaissance. Et comme le disait un philosophe ami, elle nous sont bien supérieures à tous égards ! Sans doute, de tels propos sont-ils suspects de sexisme ou de machisme refoulés, ces marques de reconnaissance étant simplement l’aveu d’un refus de l’égalité. J’avoue être un peu désarmé par ce type d’argument. Qu’est-ce que ce féminisme étranger à la symbolique positive de la femme ?

Enfin, il y a un réel problème que je n’ai pas le temps d’examiner sérieusement ce matin. Pourquoi les publications, qui furent les plus en pointe dans la revendication des libertés sexuelles, notamment en matière de pédophilie, sont-elles aujourd’hui les plus véhémentes dans leur condamnation ? Sans doute est-ce l’effet de leurs excès passés, qui les rend désormais si vertueuses et si vindicatives à l’égard des délinquants qu’ils protégeaient, valorisaient et hébergeaient hier. L’histoire a déjà connu pareils retournements. Elle en connaîtra d’autres qui nous surprendront.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 7 janvier 2020

 

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