Le plus grand événement de l’histoire par Gérard Leclerc
L’historien anglais Tom Holland, auteur d’un ouvrage monumental sur l’essence de la révolution chrétienne au cœur de l’Antiquité en est persuadé : « Nous sommes les éternels débiteurs du christianisme. »
Aucun événement, aucune révolution intellectuelle et politique, rien n’est parvenu à dépasser ce qu’a d’exclusif et d’inouï le mystère chrétien. Celui-ci peut se résumer dans l’abaissement de Dieu mourant du supplice des esclaves, le pire que l’on puisse imaginer. La folie de la croix, saint Paul ne s’en réclamait-il pas déjà ? Mais rien n’aurait été possible sans la naissance de l’Emmanuel dans sa crèche de Bethléem. « Notre Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit et qui est né de la Vierge Marie. » Il n’y a pas de Rédemption sans Incarnation et il n’y a pas de foi sans adoration du petit enfant dans l’humilité de son commencement. Un commencement qui fait descendre sur Terre l’immense joie du Ciel.
Les bergers sont avertis par l’ange de la grande joie, qui est celle de tout un peuple. Et ils sont accompagnés à la crèche, où repose le nouveau-né enveloppé de langes, par une troupe nombreuse de l’armée céleste qui chante la beauté infinie de cette naissance : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime » (Lc 2, 9-14). La lumière de l’avènement illumine toute la Terre et c’est la civilisation même qui s’en trouve bouleversée.
Toutes les sagesses antiques en ce qu’elles ont de supérieur seront désormais travaillées intérieurement par un dynamisme qu’elles méconnaissaient et une révélation qui transforme de fond en comble l’énigme du monde et l’existence humaine. Les dieux antiques étaient muets et ne pouvaient aimer les hommes. Le Dieu de la Révélation chrétienne, qu’annonce l’Ancien Testament, est tellement ami des hommes qu’il se fait l’un d’entre eux et leur permet d’accéder au cœur de l’amour trinitaire. C’est bien pourquoi il y aura désormais une joie d’exister qui est incommensurable.
Joie du cœur dilaté
Cette joie, nos ancêtres la manifestaient dans les grandes occasions en criant précisément « Noël ! », l’expression même de leur cœur dilaté par la merveille du Christ sauveur. C’est cette joie que nous voulons partager avec vous tous, amis lecteurs, à la veille de la grande fête de la Nativité. Noël à tous, joie à tous !
[1] Tom Holland, Les Chrétiens. Comment ils ont changé le monde, Éditions Saint-Simon, 615 p., 26,80 €.
Commentaires
De Chateaubriand (in "Le Génie du christianisme") : « De toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde moderne lui doit tout, depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites, depuis les hospices bâtis pour les malheureux jusqu'aux temples élevés par Michel-Ange et décorés par Raphaël. Il n'y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte ; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l'écrivain et des moules parfaits à l'artiste. »
Merci François. C'est la seule religion qui affirme par Jésus :"'aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés". C'est une religion d'amour. Ne l'oublions jamais et sachons pardonner à qui nous blesse, d'une façon ou d'une autre, consciemment ou non.
Si je ne me trompe, le mot religion est uniquement latin, de Rome. On ne parlait pas de religion avant le christ et on ne parle pas de religion ailleurs qu'en Occident. Les philosophies antiques étaient des superstitions, la religion chrétienne est le résultat de rites scrupuleusement suivi.
Derrière les images des histoires bibliques se cachent des vérités , Il est dommage que nous ayons perdu le plaisir de chercher ces vérités. Par contre nous acceptons tous les mensonges de nos instances financières mondiales.
Bonjour Solange : c'est moi qui te remercie, et je suis content que cet extrait de Chateaubriand (pas assez utilisé, à mon goût...) t'ait plu... Comme d'habitude, Chateaubriand dit tout magnifiquement. Ce n'est pas pour rien qu'on l'appelait "l'enchanteur". Un terme que même Maurras a finalement repris, dans Le soliloque du prisonnier (lorsqu'il évoque "le grand enchanteur du Messaschébé") après sa première sortie, manifestement excessive, contre le vicomte.
Et bien entendu, après ces quelques considérations, un très Joyeux Noël (et surtout pas l'horrible et mécréant "joyeuses fêtes" !!!!!!!!!!!!)