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Actualité France - Page 365

  • Riposte laïque : « En disant le réel, Hollande a appuyé sur le bouton, tout va sauter…»

     

    Par Marcus Graven

    Une recension - fût-elle partielle - qui en dit long à la fois sur le réalisme privé de François Hollande et sa duplicité publique. Il faut lire ces citations qui font douter de l'équilibre mental du président de la République. Ou font conclure à un suicide politique. Cet article publié par Riposte laïque [13.10] offre ici une sélection époustouflante de citations extraordinaires et livre en conclusion de fort justes réflexions. Lafautearousseau ne peut que s'y associer. « Et si le roi est fou ? » est une très ancienne question-objection faite aux royalistes. Ils en ont l'habitude. On voit ici qu'elle ne devrait plus leur être réservée ...  LFAR 

     

    images.pngUn Président ne devrait pas dire ça…, le livre d’entretiens de Hollande avec deux journalistes du Monde, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, fait quelques remous que la caste va tenter de faire disparaître le plus rapidement possible.

    Hollande n’est pas encore qualifié de déséquilibré, mais cela ne devrait pas tarder. Pour l’instant, ses « amis » parlent de suicide politique.

    Pourtant, les propos de Hollande devraient être loués, puisque pour la première fois, un homme politique dit la réalité.

    Que dit le petit François ?

    Sur la justice : « Cette institution est une institution de lâcheté… Parce que c’est quand même ça, tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux… On n’aime pas le politique. La justice n’aime pas le politique… ».

    Sur la crise identitaire : « Quand on lit Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq, qu’est-ce que ça charrie ? Toujours la même chose, la chrétienté, l’histoire, l’identité face à un monde arabo-musulman qui vient… C’est ça qui fait que les gens basculent, ce n’est pas parce qu’ils ont perdu 3 % de pouvoir d’achat - qu’ils n’ont pas perdu d’ailleurs ! - ou parce qu’ils sont chômeurs. Il y a des choses qui les taraudent, ils arrivent dans un train, ils voient des barbus, des gens qui lisent le Coran, des femmes voilées…»

    « L’insécurité culturelle » n’est pas un sentiment.

    Sur l’intégration: « Il y a à la fois des choses qui marchent très bien et l’accumulation de bombes potentielles liées à une immigration qui continue. Parce que ça continue. »

    Sur l’équipe de France de football : elle est en proie à une « communautarisation, une segmentation, une ethnicisation ». « Il n’y a pas d’attachement à cette équipe de France. Il y a les gars des cités, sans références, sans valeurs, partis trop tôt de la France. »

    Sur les footballeurs : « Ils sont passés de gosses mal éduqués à vedettes richissimes, sans préparation. Ils ne sont pas préparés psychologiquement à savoir ce qu’est le bien, le mal. » « La Fédération, c’est pas tellement des entraînements qu’elle devrait organiser, ce sont des formations. C’est de la musculation de cerveau. »

    Sur Benzema : « Moralement, ce n’est pas un exemple »

    Sur l’immigration : « Je suis convaincu que, quand on interroge les Français, ils sont majoritairement sur sa position (celle de Nadine Morano). (…) Ils pensent : “ On est plutôt des Blancs, il y a plus de Blancs que d’autres. ” »

    « Je pense qu’il y a trop d’arrivées, d’immigration qui ne devrait pas être là. »

    « On ne peut pas continuer à avoir des migrants qui arrivent sans contrôle, dans le contexte en plus des attentats. »

    Sur les classes remplies de gamins issus de l’Afrique noire et du Maghreb : « C’est Sisyphe ! On les fait parler français, et puis arrive un autre groupe, et il faut tout recommencer. Ça ne s’arrête jamais (…). Donc, il faut à un moment que ça s’arrête. »

    Sur l’islam: « Qu’il y ait un problème avec l’islam, c’est vrai. Nul n’en doute. »

    Sur les zones de non-droit : « Comment peut-on éviter la partition ? Car c’est quand même ça qui est en train de se produire : la partition. »

    Sur les écolos : « Des cyniques et des emmerdeurs »

    Sur les frondeurs : « Une agrégations de gens intelligents peut faire une foule idiote »

    Pour toutes les bonnes âmes de gauche, du centre, de droite, pour tous les politicards, pour tous les journaleux, la parole « libérée » de Hollande est un vent mauvais.

    Elle met en lumière leurs mensonges permanents, leur volonté de tromper le peuple français.

    Elle est l’aveu qu’une fois à l’abri des regards, derrière les murs du pouvoir, la caste connaît très bien la situation dramatique du pays.

    Elle prouve que la prétendue fachosphère a des analyses pertinentes de la situation, que sa dénonciation du discours hypocrite des gouvernants et de leurs domestiques médiatiques est juste, que sa critique de la magistrature est fondée.

    Elle dit que la vertu proclamée des élites est un masque, que de refuser sciemment le réel est la seule possibilité de se maintenir au pouvoir pour ces « petits hommes », tous bâtis sur le même modèle, tous clamant les mêmes bobards : pas de « zone de non-droit », « l’islam n’est pas le problème », « les migrants sont une chance pour la France ».

    Et quand l’un d’eux, comme Hollande, dit le réel (sans peut-être le vouloir), ils resserrent les rangs, regardent ailleurs, apportent un démenti.

    Mais le barrage commence à céder, le bourrage de crâne perd en puissance, la désinformation s’écaille.

    Espérons que les Français iront jusqu’au réveil complet. 

    Merci à Yves BOULON de nous avoir signalé ce texte.

  • Contre Juppé !

    Où la France passe après la République. Pas pour nous ! 

     

    Bien-sûr, il y a toutes sortes de sérieuses raisons politiques de fond de s'opposer à Juppé ; notamment - ce qui les résume - qu'il s'apparente, comme naguère son mentor Chirac, avec tout ce que cela implique, aux radicaux-socialistes de jadis. Tel le père Queuille, celui qui osait dire « Il n'est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout. » Ce grain de sel pointe des motifs très actuels, voire ponctuels, de dire Non à Juppé. Il en va de l'intérêt de la France.  LFAR

     

    Mur-bleu gds.jpg1. D'abord, et c'est une question de principe, parce que il a été condamné ; et qu'élire comme Chef de l'Etat un condamné, comme on le dit aux comptoirs des bistrots, « ça la fout mal...»

     

    1bis. Et aussi, dans la ligne de ce qui précède, pour son parcours personnel indigne : Alain Juppé - déjà quarante ans de vie politique derrière lui ! - a pris sa retraite d'Inspecteur des Finances à l'âge de 57 ans, en ayant cotisé 38 ans et 3 mois, lui qui propose - pour ne prendre qu'un exemple... -  que les Français prennent leur retraite à... 65 ans !

     

    2. Ensuite, parce qu'il est le faux nez de l'Islam, avec son cher Tarik Oubbrou et ses « accommodements raisonnables » à la Justin Trudeau (lequel sévit au Canada, où il ouvre toutes les portes à un Islam qui aura tôt fait de s'y engouffrer, dévorant tout ce qui est tiède, pâle, falot et sans consistance sur son passage). Or, « Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée », dit Musset. Pour l'Islam, il est certes bien plus prudent qu'elle reste fermée ! - Juppé a contourné la fameuse loi de 1905 si chère aux laïcards, haineusement anti catholiques et « anti racines chrétiennes de la France » pour offrir à son cher imam de quoi construire sa grande mosquée : cela permet d'imaginer ce que serait son quinquennat ! Et, rien que d'y penser, c'est NON !

     

    2.bis. Et surtout parce que, comme Robespierre, il croit ce qu'il dit : Juppé a fait sienne vis-à-vis de l'Islam la vision qui fut celle de tant d'intellectuels vis-à-vis du marxisme dans la seconde moitié du XXème siècle. Le triomphe final du marxisme est inéluctable, le marxisme est l’horizon philosophique indépassable de notre temps, « l'accommodement raisonnable » avec lui (revoilà notre Trudeau !) est de se préparer à vivre avec lui, dans « son » monde et sous « sa » loi. On sait ce qu'il est advenu de cet horizon indépassable !

     

    La même erreur est commise aujourd'hui avec l'Islam : les défaitistes, traîtres et collabos par anticipation le déclarent vainqueur d'avance, et ne songent qu'à trouver avec lui un « accommodement raisonnable » : Juppé est de ceux-là.

     

    Voilà, très rapidement, pourquoi, si d'aventure il venait à remporter l'élection, dès le résultat annoncé, l'ennemi s'appellerait : Juppé !

     

  • Noieront-ils le Poisson ?

     

    par Louis Vick

    La polémique lancée par le Conseil représentatif des institutions juives de France contre le député Jean-Frédéric Poisson met en lumière la réalité complexe du pouvoir en France et aux Etats-Unis.

     

    Figure montante de la mouvance UMP (renommée « Les Républicains»), passerelle potentielle entre la droite européiste et le Front national souverainiste, le député Jean-Frédéric Poisson était suivi avec attention.

    Dans un entretien au quotidien Nice-Matin dont le sujet a dévié sur la politique américaine et les affaires internationales, le candidat à la primaire des partis LR-UDI-PCD a jugé dangereux les rapports étroits qu’entretient la candidate Clinton avec « les super-financiers de Wall Street et sa soumission aux lobbies sionistes ».

    Qui est le président du Crif ?

    Le Conseil représentatif des institutions juives de France a vu rouge et les gros médias ont relayé la polémique. Dénonçant dans un communiqué des « propos nauséabonds », le mouvement communautaire a invité à mots à peine couverts les partis LR et UDI à exclure Jean-Frédéric Poisson de la primaire.

    Dans la foulée, le patron du comité d’organisation de la primaire, Thierry Solère, a dénoncé les propos du député et assuré que l’affaire serait discutée lors d’une réunion le 26 octobre prochain.

    La réaction virulente du Crif ne saurait étonner au regard du parcours de son président, Francis Kalifat *. Dans les années 90, celui-ci a en effet dirigé la Fédération des organisations sionistes de France, et il a fondé en 2002 les Amis du Likoud d’Israël, une association ayant pour objet de promouvoir une « solidarité indéfectible avec l’Etat d’Israël ».

    La Fed présidée par l’ex patron de la Banque d’Israël

    Cette « solidarité indéfectible » s’exerce-t-elle également au sein de l’hyper-puissance américaine, comme le suggérait le député français ? La question se pose :

    L’actuel vice-président de la Banque centrale américaine (Fed) – Stanley Fisher – a été gouverneur de la Banque centrale d’Israël entre 2005 et 2013. (http://www.federalreserve.gov/aboutthefed/bios/board/fischer.htm)
     
    La stratégie internationale de JP Morgan Chase, une banque américaine souvent considérée comme le principal spéculateur sur le marché des matières premières, est aussi dirigée par un ancien gouverneur de la Banque centrale israélienne : Jacob Frenkel l’a présidée entre 1991 et l’an 2000.
     
    Pourvoyeur officiel de millions de dollars à la candidate Hillary Clinton, fournisseur de plusieurs secrétaires au Trésor des Etats-Unis, Goldman Sachs a jadis financé l’empire des médias du britannique Robert Maxwell, dont l’appartenance aux services secrets israéliens est supposée. A noter qu’après la crise financière de 2008, le président de la banque, Lloyd Blankfein, a évoqué à plusieurs reprises « le travail de Dieu » pour expliquer la tournure des événements financiers.

    Créateurs de dollars

     Ces établissements bancaires sont les principaux créateurs de dollars, une monnaie qui est utilisée dans le monde entier. Leurs responsables peuvent faire – ou ne pas faire – la fortune des spéculateurs souhaitant lever de l’argent.

    En France, leur principal relais est assuré par la banque d’affaires Rothschild, financier historique de la réimplantation des communautés juives au Proche-Orient. Son vice-président assurait au début des années 80 que « l’Etat d’Israël, pour le juif, est devenu la réalisation de la parole divine ».

    Le patron actuel de la banque d’affaires dispose d’un accès direct à Wall Street et au président américain, révélait en 2012 la journaliste Martine Orange, à qui David de Rothschild avait accordé des entretiens.  

    Notes

    * Francis Kalifat est par ailleurs administrateur de Groupe Vaneau (commerce de chaussures)

    * La biographie de Stanley Fisher http://www.federalreserve.gov/aboutthefed/bios/board/fischer.htm

    * Le parcours de Jacob Frenkel https://en.wikipedia.org/wiki/Jacob_A._Frenkel

    * Sur Goldman Sachs, voir notamment http://www.albin-michel.fr/ouvrages/la-banque-9782226206268

    * Les écrits et discours d’Alain de Rothschild https://www.amazon.fr/juif-dans-cit%C3%A9-Alain-Rothschild/dp/B004WCMZD2/ref=sr_1_6?ie=UTF8&qid=1477306244&sr=8-6&keywords=un+juif+dans+la+cit%C3%A9

    * L’enquête fouillée de la journaliste Martine Orange sur la banque Rothschild http://www.albin-michel.fr/ouvrages/rothschild-une-banque-au-pouvoir-9782226243836 

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  • Le poids des mots

      

    par Louis-Joseph Delanglade

     

     

    On a fini par s’habituer : les plus résignés y voyant un mal moderne inévitable sévissant ailleurs sous d’autres formes, les plus fanatiques le considérant comme le symptôme temporaire de la marche forcée vers le multiculturalisme de leurs rêves. Que se produisent des agressions verbales et/ou physiques dans des établissements relevant de l’Assistance publique ou de l’Education nationale (le plus souvent de la part d’une « population » paraît-il mal intégrée, mais qu’il est interdit de stigmatiser en la nommant), c’est en fait devenu une banalité. D’ailleurs, le traitement suggéré par les diverses hiérarchies à ce qu’elles veulent continuer de considérer comme des « incivilités » se ramène, si l’on en croit la lecture de leurs recommandations à trois mots : « écoute, dialogue, respect ». Les victimes apprécieront.

     

    Cependant, quand la violence touche la police elle-même, comme cela vient (encore) de se passer à Viry-Châtillon le 8 octobre, on comprend qu’un pas a été franchi. M. Cazeneuve a bien essayé d’atténuer, à défaut de la masquer, la réalité des faits. Pourtant, ne lui en déplaise, qu’on le prenne dans son acception botanique ou sociale, le terme de « sauvageon » ne convient pas et, plutôt qu’un euphémisme, il constitue une impropriété : ce ne sont pas des « sauvageons » qui ont tenté à l’évidence de tuer des policiers en les brûlant vifs, ce sont des assassins en puissance que le sacro-saint principe de précaution commande de mettre hors d’état de nuire. Le ministre de l’Intérieur n’ignore pas qu’un assassinat est un meurtre commis avec préméditation et qu’à ce titre le droit pénal le considère comme le plus grave des crimes contre la personne. Faut-il donc que les policiers soient vraiment morts pour qu’il admette explicitement l’évidence ?

     

    M. Cazeneuve, en bon petit soldat de la gauche bien-pensante, privilégie les principes - aujourd’hui on dit « les valeurs » - de la République. Ce qu’il défend, ce ne sont pas les Français, encore moins la France, ce sont des abstractions : on connaît la chanson… Or le flic de base, lui, évolue dans le concret, ce qui explique son profond mécontentement. Ce n’est certes pas la première fois que des policiers manifestent : il y a moins d’un an, le 14 décembre 2015, ils étaient sept-mille cinq-cents, place Vendôme, pour conspuer la très laxiste Mme Taubira, à la suite des graves blessures causées à l’un d’entre eux par un détenu récidiviste en cavale. Si on remonte plus loin, dans le temps, le 13 mars 1958, devant le Palais Bourbon, une manifestation des policiers parisiens, véritable acte d’insubordination et de défiance vis-à-vis du régime, précède d’un mois la chute du cabinet de M. Félix Gaillard et de deux le retour du général De Gaulle…

     

    La police nationale a certes besoin de plus de moyens (évidence sur laquelle il est inutile de s’étendre), elle doit aussi être le bras armé d’un Etat manifestant la volonté politique de s’en prendre radicalement (au sens étymologique) à ce que M. Boutih lui-même, ancien président de « SOS Racisme » et député socialiste, appelle « l’islamo-gangstérisme ». Ce n’est pas nous qui l’avons dit. 

  • Tribune de royalistes • Nous ne laisserons pas l’âme et l’honneur de la France disparaître

     

    Par Guy Adain

    Entre désespérance et confiance, conscience du pire et espoir définitif. Ce sont des sentiments que chacun à du éprouver et que traduit ce beau texte. Reste le raisonnement politique, l'expérience historique, qui justifient la confiance conservée et convient à l'action.  LFAR 

     

    0026ysgko24x3x2.jpgNos ancêtres ne sont plus les Gaulois ? Ils l’étaient autrefois, mais les chefs des tribus d’aujourd’hui en décident autrement ! Et pourtant, jusqu’alors, je me sentais bien Gaulois, peut être pas de pure souche, mais au moins par l’esprit gaulois et le goût des gauloiseries… Je l’ai toujours revendiqué et mes ancêtres aussi. Pour le reste, j’étais aussi un peu Barbare, un peu Vandale et à l’occasion, Franc quand je le pouvais !

    Grâce à Cloclo (Clovis/Clotilde), je suis devenu catholique, un peu Romain, mais pas de trop quand même ! Sujet royaliste de nos bons rois jusqu’en 1789 ; pas trop ébloui par les Lumières. Moi non plus je ne chantais pas La Marseillaise. (Peut-être plus PSG qu’OM !) Plutôt Textile que Sans-culotte, en restant Chouan, je me suis fait génocider. Le Royaume de France a disparu, d’abord le Royaume et la France ensuite. Il n’est resté que la République ! De Dames et Messieurs, nous sommes devenus Citoyens, Citoyennes et bientôt de genre indéfini ! A cette époque, nos ancêtres étaient encore gaulois. Et puis, tout c’est accéléré, la grande France de Dunkerque à Tamanrasset s’est mis à rétrécir. Le climat change et s’humidifie, la jungle progresse et envahit Calais, transformant notre Jardin à la Française en Brousse, puis en Bled…

    D’accord il ne faut pas être catastrophiste et voir le mal partout, et pourtant « Rien ne va plus », si la France n’est pas morte, elle a déjà la rigidité cadavérique. Pour demain, il ne s’agira plus de guérir mais de ressusciter ! L’on peut garder un peu d’espoir en étant croyant, très croyant même…En espérant en La Divine Providence et en attendant le miracle ! Car nous en sommes bien là ! Il y eut un temps où l’on a pu dire : « Tout est perdu, fors l’honneur » ; aujourd’hui c’est bien pire, l’honneur est en passe de sombrer avec le reste ! Nous ne serons pas nombreux pour livrer le dernier baroud d’honneur. Et c’est bien l’Honneur qui nous sauvera, plus rien d’autre n’est envisageable, que la Fierté et l’Honneur ! Notre drapeau, nos idées, sont sacrés, nous tâcherons de rester debout jusqu’à la fin en affichant crânement notre devise : « S’en fout la Mort » !

    Je ne vois pas d’autre solution que de rester droit dans ses bottes et de refuser la peur, les plus agressifs de nos ennemis se veulent martyrs, nous, nous irons plus loin encore ; la France mourra peut-être mais elle ressuscitera et nous avec ! Ils prônent le Djihad, nous l’immortalité !

    Soyons confiants, fiers et heureux d’être le petit nombre. Je suis heureux d’écrire cela et j’espère que vous serez heureux de le lire. 

    Guy Adain

    La Couronne

  • Société & Religion • La cyber-radicalisation des « revert muslimah » Du mariage halal au mariage avec Daech

     

    Par Albane de Saint Germain

    Maria, une jeune anglaise ex-chrétienne s'est mariée dans un milieu islamiste radical. Et ce n'est pas un cas isolé. Portrait de daechiennes. Une chronique publiée sur Causeur [21.10] qui n'égaiera pas notre week-end mais l'éclairera ... Une chronique très factuelle qui dépeint une très grave et finalement très triste réalité. Celle de nos sociétés sans repères, sans racines, sans fierté .... Nous avons aimé et avons été intéressés.  LFAR

     

    AAEAAQAAAAAAAAdUAAAAJDFjMWI5NTJjLWI0NTYtNDczMS1hMTgwLWZhNWE0ZTUxMTBhNA.jpgÀ lire son compte Twitter rose bonbon, Maria, une jeune anglaise née en 1995, possède tous les atouts d’une future mère poule : quand elle ne tient pas des propos lénifiants sur le mariage – « l’amour est inconditionnel », « mon mari est si mignon », elle réfléchit au prénom qu’elle donnera à son premier enfant et s’extasie sur des photographies de crépuscules dans des palmeraies. « La création d’Allah est belle », pérore t-elle dans un anglais mâtiné d’arabe.

    La jeune fille est une « revert muslimah » : chrétienne convertie depuis peu à l’Islam, elle considère toutefois qu’elle a toujours été musulmane. Mariée à un musulman pas très modéré, elle répète à l’envi que c’est grâce à l’Islam – qui est beau et parfait – qu’elle est passée de l’ombre à la lumière.

    Terrorisme et réseaux sociaux

    Les péripéties françaises du mois d’août sont l’occasion pour elle de s’insurger contre ces policiers qui, sur les plages de la Côte d’Azur, obligent les musulmanes en burkini à se déshabiller devant tout le monde. Il ne faut pas lui faire l’affront de ne pas comprendre que « c’est par amour pour son mari que l’épouse couvre son visage » : celles de ses « sœurs » qui la suivent sur twitter, des « revert muslimah » pour beaucoup, portent comme elle le hijab, si ce n’est la burqa, et elles n’en sont pas peu fières. « Les femmes musulmanes sont les diamants de l’Islam, et personne ne dévoile ses diamants aux étrangers » arguent-elles.

    L’on serait tenté de croire, à lire un peu trop vite ses propos souvent exaltés, que Maria n’est qu’une bigote parmi d’autres, qui aurait trouvé en l’Islam fondamentaliste une famille peut-être plus soudée que la sienne, et surtout l’identité dont elle avait besoin – elle qui vient d’un monde où la dépersonnalisation est de plus en plus forte, et où le vide spirituel est abyssal.

    Mais Maria ne se contente pas d’être radicale : elle ne se contente pas de chanter les louanges de la burqa et du hijab, ni de répéter que l’Islam est la plus belle religion qui soit – et peut-être la seule.

    Sa twittosphère – j’entends par là sa communauté de twitteurs – est à relents d’Al-Qaïda et d’Etat Islamique.

    Un djihadiste nommé… Jihad

    Ses twitteurs préférés ? Abdullah Al Noaimi, un ancien d’Al-Qaïda, et Jihad Matchmaker, un marieur de l’Etat islamique. Abdullah Al Noaimi est un barhreïni anciennement prisonnier à Guantanamo pour ses liens avec Al-Qaïda. Relâché en novembre 2005, il est rapatrié au Bahreïn et fait très vite partie des soixante-quatorze anciens prisonniers de Guantanamo alors cités par le Pentagone comme étant probablement engagés dans une activité terroriste ou militante. Il a ensuite été prisonnier en Arabie Saoudite et tient un compte twitter depuis sa libération. Maria s’y est abonnée en septembre 2016, et lit désormais les écrits de cet homme peu ordinaire qui, lorsque qu’il ne plaide pas pour la libération des prisonniers de Guantanamo – et notamment pour celle de Muhammad Rahim al Afghani -, se révèle très proche de l’Etat Islamique : militant, il relaie une photographie d’Issam Zahreddine, général de l’armée du gouvernement syrien, où l’on voit ce dernier, qu’Al Noaimi qualifie de « boucher de Poutine » poser devant des soldats mutilés de l’Etat islamique. Le message est clair : voici nos martyrs.

    Il faut dire que Maria suit très assidûment l’actualité syrienne, et pas n’importe laquelle : elle est abonnée au compte twitter d’un certain « Happy News », basé dans la « Syrie libre » – probablement à Alep. L’information est évidemment anti-Poutine et anti-Assad. L’Etat islamique n’est pas soutenu officiellement, mais l’on sait que la frontière entre rebelles anti-Assad et militants du Califat est parfois poreuse. Ce n’est pas « Happy News » qui dirait le contraire : à un twitteur qui lui explique qu’il condamne les « erreurs » de l’Etat Islamique tout en étant persuadé que l’organisation est  « Haqq » – un mot arabe qui signifie vérité -, il répond : « Je ne suis pas un supporteur de l’Etat Islamique, en fait je ne les aime pas et je n’aime pas leurs méthodes. Cependant, tu as raison, ils sont sur la bonne voie. C’est triste mais vrai. »

    Mariages halal

    Mais « Happy News » assure ses arrières. Il sait qu’il ne peut soutenir officiellement l’Etat islamique. Pourtant, si l’on remonte le temps à l’année précédente, l’on s’aperçoit qu’il officiait alors sous le pseudonyme de « Jihad Matchmaker » et avait alors pour mission d’arranger des mariages entre des militants anti-Assad et de jeunes musulmanes occidentales désirant partir en Syrie.

    « Soutenez Jihad Matchmaker, ce service est pour tous les moudjahids et les sœurs qui veulent faire des rencontres « halal » », écrivait le marieur djihadiste avant de donner quelques conseils aux futurs mariés :

    « L’alliance est un symbole de mariage pour les kouffars, ce n’est pas haram ». « Vous n’avez pas besoin d’être un soldat. Si vous ne pouvez pas vous battre nous avons aussi besoin de médecins, d’ingénieurs, etc. » précisait-il à l’attention des futurs maris soucieux de rejoindre la Syrie.

    Parmi les aspirants au mariage halal, beaucoup voulaient rejoindre la Syrie pour combattre dans les rangs de l’Etat islamique.  D’autres étaient déjà sur place, et leur vie de guerrier ne leur laissait guère le temps de trouver une femme : Jihad Matchmaker était là pour les y aider.  Le twitteur syrien – qui précisait toutefois que « Jihad Matchmaker est pour tous ceux qui veulent faire un mariage halal, pas uniquement pour l’Etat islamique » – était devenu une véritable agence matrimoniale au service – notamment – de l’Etat Islamique.

     

    C’est d’ailleurs en « surfant » sur le compte twitter anglophone de Jihad Matchmaker, que Yusra Hussein, une jeune bristolienne de quinze ans, s’était envolée vers la Syrie pour devenir l’épouse d’un djihadiste. Depuis, plus de nouvelles, au grand dam de sa famille.

    Les amies de Maria rêvent d’un mariage halal

    On ne sait si Maria, qui vit en Grande-Bretagne, a utilisé les services de cette étrange agence matrimoniale, qui a fermé ses « portes » il y a peu. Mais elle gravite dans un petit monde radical où il est devenu de style de porter le voile intégral et de rêver d’un mariage halal à la sauce Jihad Matchmaker.

    Aïcha, l’une de ses amies, qui la suit sur Twitter, est elle aussi britannique. Elle tient un blog où elle raconte sa vie de « revert muslimah » – elle vient d’une famille musulmane, pourtant. Mais trop modérée à ses yeux. Pour cette jeune fille, on ne plaisante pas avec l’Islam : faire sa prière cinq fois par jour et participer aux fêtes religieuses, cela n’est guère suffisant ; depuis qu’elle est « tombée » sur une vidéo YouTube expliquant en quoi les chansons de variétés qu’elle écoute durant son temps libre ne sont pas haram, elle a eu une révélation : elle a supprimé les 400 chansons que contenait son Ipod et s’est mise à entendre des « Allahu Akbar » durant son sommeil ; surtout, elle s’est mise à regarder Peace TV, une chaîne de télévision basée à Dubaï et aux Emirats-Arabes-Unis : elle s’est imbibée des flots de paroles de Zakir Naik, un imam salafiste indien qui prêche régulièrement sur la chaîne – dont il est le fondateur – et qui professe entre autres la suprématie de l’Islam, la diabolisation de la musique et de la danse, l’amputation des mains des voleurs, le droit pour les musulmans de battre leurs femmes et d’avoir des esclaves sexuelles, et la peine de mort pour les homosexuels. Zakir Naik aurait tort de s’arrêter en si bon chemin : il ajoute que les attentats du 11 septembre 2001 ont été « orchestrés par George W. Bush », qu’Ousama Ben Laden est un héros qui combat les ennemis de l’Islam et que « tous les musulmans doivent être terroristes ».

    Aïcha ne fait pas l’unanimité dans sa famille : elle est comparée aux « cousins du Bangladesh ».  Il faut dire qu’elle tient des propos peu amènes : « Puisse Allah détruire ce qui n’apporte rien d’autre au monde que le démon et la corruption », prie t-elle. Le mariage halal, pour elle, ce sera dans quatre ans, quand elle aura fini ses études. 

    Maéva, marieuse de l’Etat islamique

    Il n’est pas rare, dans le milieu de Maria et d’Aïcha, de voir de très-jeunes filles désirer se marier avec un soldat du Jihad, quitte à acquérir le statut très-glorifiant de « veuve de martyr » – « les veuves de martyr, vous valez très cher à nos yeux » assénait Jihad Matchmaker du temps de son activité.

    Nul n’est besoin, pour favoriser les rencontres, d’une cour assidue : il suffit, comme du temps de Jihad Matchmaker, d’un téléphone portable et d’une connexion internet pour mettre en relation de jeunes occidentales fascinées par le Jihad avec leurs futurs maris, ces « héros » de l’Etat Islamique qui se font pour l’occasion photographier avec leurs kalachnikovs.

    C’est ce qu’a fait Oum Zahra, alias Maéva, une jeune française de vingt-et-un an partie l’année dernière en Syrie pour faire office d’agence matrimoniale au service de l’Etat Islamique. Elle est aujourd’hui sous le contrôle de la police française.

    Que deviennent les mariées du Califat une fois arrivées en Syrie ?

    Jihad Matchmaker et Oum Zahra ne sont que des exemples parmi d’autres. Pour l’Etat Islamique, le mariage des guerriers est une question de survie : il faut permettre le repos du guerrier, d’abord, mais surtout assurer une descendance qui sera élevée dans l’idéologie du Califat, et qui pourra forger un peuple. Bref, il leur faut un Lebensborn façon islamiste. Inutile de dire à des jeunes filles telles que Maria ou Aïcha, qui rêvent surtout d’un mariage halal, d’une belle maison et d’un mari aimant, que c’est une vie de douleur qui les attend. Les marieurs de l’Etat islamique prennent grand soin de ne pas dévoiler la vérité.

    C’est une fois arrivées en Syrie que les mariées du Califat déchantent.  Elles qui fantasmaient sur le Coran ne voient plus que des armes ; elles qui voulaient une belle maison vivent dans des couveuses surveillées par des miliciennes ; et elles qui rêvaient d’un mari aimant se marieront avec des combattants uniquement occupés à tuer, à procréer – car il faut bien assurer l’avenir – et à s’offrir les services d’esclaves sexuelles achetées à bas coûts à des trafiquants de chair humaine.

    A tel point qu’il s’agit désormais pour l’Etat Islamique non plus tant d’attirer des femmes que de les empêcher de partir.   

    Albane de Saint Germain
    journaliste freelance

  • Histoire • À Trappes : Lorànt Deutsch à la trappe…

     

    Par Caroline Artus

     

    af9c064233c2dbca86cb0daf12deb4e4.jpeg.jpgEmmener leurs élèves de 4e écouter parler Lorànt Deutsch de son amour de la France ? Pour Nicolas Kaczmarek et Marie-Cécile Maday, profs d’histoire-géographie, à Trappes, c’est hors de question.

    Leurs raisons ? Les « approximations » de l’auteur dans la matière, sa « vulgarisation » et le fait d’être « un peu marqué ». Tout est là ! Aux yeux de ces personnages en totale symbiose avec la doxa, l’amour de la France vous rend immédiatement suspect : ils ne veulent surtout pas « être mélangés à ça » !

    Décodons : mélangés, sans doute, aux pétainisme, nazisme, racisme et tutti quanti. D’ailleurs, l’initiative a été appuyée par Pierre Bédier, le président LR du conseil départemental des Yvelines, c’est dire leur colère… Ledit Bédier – ils ne doivent pas être au courant – a pourtant offert un terrain à un prix d’ami à un recteur de mosquée. Mais ça, c’est une autre histoire…

    Mais enfin ! Lorànt, un enfant de l’immigration, le fils d’un juif hongrois et d’une française catholique, accusé ainsi de défendre une certaine « politique », jugé indésirable auprès d’autres enfants d’immigrés ! Et de conclure ne pas être là « pour glorifier les rois ou pour faire aimer la France » ! Maintenant, au moins, c’est dit !

    Mais si « l’Histoire n’a pas pour but de faire aimer la France », quel est-il ? Selon ces deux profs hautement qualifiés, l’Histoire serait « une science qui permet de comprendre le passé par une étude critique et dépassionnée ».

     

    Pas sûr que le guillotineur Robespierre n’échappe pas à cette conception de leur enseignement triste à pleurer… 

    Et on devrait s’étonner du désintérêt des élèves envers cette école républicaine ? Celle qui a troqué la méritocratie accessible à tous contre la réussite accessible à (presque) personne. Celle qui – au nom des droits de l’homme complètement dévoyés – accorde aux enfants d’immigrés et aux nouveaux arrivants ce qu’elle refuse aux autochtones. À savoir le droit d’aimer ses origines, son pays, sa famille. Celle qui victimise les premiers et fait ployer les seconds sous le joug de la culpabilité.

    Alors que dans l’école de jadis, les « querelles des hommes » ne pénétraient pas, ainsi que le souhaitait Jean Zay – ce qui permettait aux élèves de se concentrer en tenant à distance leurs difficultés sociales et familiales -, celle d’aujourd’hui s’applique à faire exactement le contraire. Notamment en ouvrant ses portes à ce qui n’a rien à y faire.

    Parce que ces professeurs de Trappes, qui poussent des cris d’orfraie à l’idée de transmettre l’amour de leur pays, ne se scandalisent absolument pas de l’intrusion par effraction, dans les classes, des entreprises et des associations.

    Tellement plus instructives, les interventions de Colgate, Lego et autres sociétés privées venant faire leur publicité dans les écoles, les unes pour des sapins, les autres pour des mugs, des chocolats et même… des torchons !

    Tellement plus humanistes, les heures d’apprentissage remplacées par les visites de SOS Racisme, de familles homosexuelles, de transsexuels venant parler de leur « identité de genre » (qui soi-disant n’existe pas) à des bambins en culottes courtes.

    Le tout tellement plus adapté, surtout, pour faire des adultes de demain des citoyens de nulle part, mal dans leur peau, et donc consommateurs invétérés.

    Alors, que vont-ils faire, ces profs d’histoire-géo récalcitrants ? Non seulement ils n’accompagneront pas leurs élèves écouter Lorànt Deutsch, mais ils « travaillent activement à ce que la représentation n’ait pas lieu ». Républicains oui, démocrates pas trop… 

  • Société & Religion • La Manif pour tous toujours présente

     

    Par Gérard Leclerc

     

    XVM495e5cb0-8a51-11e6-8bce-57b23a9183a7-100x108.jpgLa Manif pour tous a toujours des possibilités de mobilisation que peuvent lui envier bien des organisations. Ceux qui escomptaient un progressif effacement d’une cause à leurs yeux dépassée ou obsolète en seront pour leurs frais. Sans doute, la foule n’était pas, hier, de l’ampleur de celles qui avaient manifesté au moment du débat sur le mariage pour tous. Il en va ainsi des mouvements militants, qui ne sont pas toujours au maximum de leur essor possible. Mais dans le cas précis de La Manif pour tous, il ne s’agit pas d’un événement contingent, mais de la structure même de notre société et de son avenir. Nous avons connu dans le passé d’immenses rassemblements à propos de l’école, des retraites, de l’emploi, du code du travail… Ce ne sont sûrement pas des sujets mineurs, et il est probable que dans un laps de temps assez proche ces sujets donneront lieu à d’autres contestations. Mais aucun d’entre eux n’affecte le corps social avec autant d’intensité que celui de la famille et de la filiation.

    À peu près aucun observateur patenté n’avait anticipé ce qui s’est passé il y a trois ans. La plupart pensaient qu’il y avait quelque chose d’irréversible dans un mouvement qui bouleversait les mœurs des sociétés occidentales. Les refus ne pourraient être qu’extrêmement minoritaires voire résiduels. De là, la surprise face à cette gigantesque protestation qui concernait notamment les couches les plus jeunes de la population. Je suis témoin, pour ma part, des effets du mouvement auprès de jeunes gens qui se sont engagés, très au-delà des manifestations, dans de nouvelles formes de militantisme. Cela n’a rien de superficiel, car une véritable prise de conscience de génération a débouché sur une réflexion intense, d’ordre philosophique et anthropologique. Cela a eu des effets immédiats avec la révélation de jeunes talents dans le monde de la culture, de la politique, du journalisme. Non, ce qui a commencé il y a trois ans n’a pas fini de développer ses conséquences. Et il est inutile de préciser la dimension spirituelle et théologique de cette cause dont, d’une façon prémonitoire, Urs von Balthasar écrivait qu’elle se referait directement au mystère de fécondité de la Trinité telle qu’elle se manifeste dans l’humanité créée à son image.* 

    * Hans Urs von Balthasar, L’état de vie chrétien, Johannes Verlag

    France Catholique

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 17 octobre 2016

  • Médias • Tchernia, mort d’un Fregoli de l’image

     

    par Bruno Stéphane-Chambon 

    Si par hasard vous ouvrez votre écran de télévision, pourriez vous voir encore apparaître un homme courtois, plein d’humour, érudit en toutes matières audiovisuelles, animateur, présentateur, et créateur d’émissions, ayant interprété 26 rôles, mis en scène et scénarisé de nombreux films dont la plupart étaient cocasses et impertinents, amoureux fou du dessin animé et collaborateur des facéties d’Astérix et Obélix, un homme qui reliait les enfants de la Télé de 7 à 77 ans, un homme qui ne succombait pas à la tentation de s’exprimer sur les bas sujets de la politique, un homme d’une telle distinction, qu’il parvenait à donner à ses partenaires sur le plateau une image de bienséance ?

    Vous ne le retrouverez plus, il est parti rejoindre au paradis du rire et de la dérision Robert Dhéry et sa troupe des Branquignols, et préparer un nouveau scénario avec son ami René Goscinny. Pour titre de noblesse il avait également réalisé cinq adaptations des nouvelles de Marcel Aymé.

    Vous ne retrouverez plus ce Fregoli de l’image qui a animé Cinq colonnes à la Une. Il vient de dire good bye à sa Belle Américaine, il a renoncé à continuer ses Carambolages, et à lancer une bouée à son Petit Baigneur et plus personne que lui ne pourra chanter Allez France. Le Viager de sa vie terrestre vient d’échoir.

    L’Ecran s’est éteint le 8 octobre 2016, Pierre Tcherniakowski, dit Pierre Tchernia, a disparu. 

    Repris du site de Politique magazine - Consulter ... S'abonner ...

  • Philippe Bilger : « Il y a en France comme un parfum de révolution »

     

    Par Philippe Bilger

    Depuis quelques semaines, le sentiment d'inquiétude des citoyens s'accroît face aux violences qui frappent la puissance publique, notamment les policiers et les enseignants. Dans cette chronique du Figaro [19.10]  Philippe Bilger commence par constater : la République est aujourd'hui impuissante, la démocratie faible. Puis il énonce son dilemme : « Si j'osais, j'irais jusqu'à soutenir qu'une démocratie, face à un pire multiplié et multiforme de plus en plus violent, sans le moindre frein éthique et humain, est impuissante par principe ». Impuissante par principe ... Incomplétude de la démocratie dirait Macron ... Mais comment et au profit de quel « pouvoir totalitaire » faudrait-il renoncer au « bonheur de vivre en démocratie » ? Et « que proposer d'autre sinon une République qui offrirait moins de garanties aux transgresseurs mais plus de droits aux honnêtes gens ? » Mais Philippe Bilger n'a pas, non plus, grande confiance dans cette possibilité. Une chimère ? Tel est le dilemme de Philippe Bilger. A notre tour, si nous osions, nous lui proposerions de sortir du dilemme suivant l'hypothèse formulée jadis par Eugène Ionesco : « On finira bien par restaurer la monarchie, un jour, contre la dictature et contre l'anarchie. » Autre chimère ? Mais qui sait quelle situation, quels drames, quelles nécessités impérieuses pourraient bien en convaincre, un jour, le peuple français ? Un récent sondage montre déjà qu'une frange non négligeable de Français y seraient hic et nunc favorables. Qui sait demain ? Qui sait ... s'il le fallait ? C'est à promouvoir l'idée de ce recours à quoi nous travaillons, ici.  Lafautearousseau   

     

    492029969.jpgJ'ai encore dans l'oreille la pétition de principe du président de la République salle Wagram. La démocratie sera la plus forte, la démocratie vaincra.

    Pour lutter contre le terrorisme, on avait le droit de douter de ce volontarisme du verbe destiné à tenir pour établi ce qui était justement problématique.

    Depuis quelques semaines, l'inquiétude du citoyen s'est déplacée parce que des événements, des manifestations, des agressions, des attaques, un changement radical de la nature du désordre et de la violence ont fait apparaître des bouleversements inédits. Il est clair que, sous ce quinquennat, nous sommes sortis de la normalité évidemment contrastée d'un pays même bien gouverné pour entrer dans la crainte de plus en plus stressante d'une impuissance de la République, d'une faiblesse de notre démocratie.

    Les violences massives, organisées et parfois criminelles, qui s'en prennent notamment aux fonctionnaires de police comme dans l'Essonne, les attaques d'établissements scolaires, les agressions quotidiennes contre le corps enseignant, même un proviseur molesté, la fin de l'impunité des médecins et des pompiers ne relèvent plus des transgressions ordinaires mais mettent directement en cause la capacité de résistance de l'Etat, testent ses aptitudes à la fermeté ou sa propension à laisser s'accomplir ce qu'il ne sait plus, ne peut plus empêcher (Le Figaro).

    Qu'on cesse également de se tromper d'ennemi, par exemple en se demandant « où sont passés les profs » alors que l'une des tragédies actuelles est de les voir si peu respectés et même frappés ! (Le Parisien)

    Qu'une manifestation de 500 policiers sur les Champs-Elysées au cours de la nuit du 17 au 18 octobre se soit déroulée dans l'urgence et l'exaspération est l'un des signes les plus éclatants de cette modification d'atmosphère comme les rassemblements de solidarité et de soutien, à Evry, Paris et Marseille, qui l'ont suivie. Ce n'est plus une simple fronde mais il y a là comme un parfum de révolution (Le Point).

    Il y a des enseignements à tirer de ce qui se dégage des échanges les plus chaleureux comme des controverses les plus vives. Pour les premiers je me rappelle un couple d'amis très chers qui, face au constat accablant d'une réalité nationale angoissante et déprimante, semblait considérer qu'il suffirait d'une exemplaire autorité de l'Etat et d'une implacable et constante sévérité ne laissant rien sans sanction nulle part pour que le redressement s'opère et que la France retrouve la paix.

    Leur intelligence ne s'arrêtait pas à la facilité des « il n'y a qu'à » et ne sous-estimait pas les difficultés de la tâche mais je ne parvenais pas à les approuver tant leur fermeté abstraite semblait oublier tous les obstacles qu'une démocratie représentative accumule sur le chemin d'une rigueur efficace à tout coup et partout.

    Sans même rêver d'un monde d'où toute transgression serait éradiquée, en demeurant forcément dans le cadre imparfait du nôtre, je suis persuadé que pour les agressions récentes les plus graves, les enquêtes et instructions aboutiront à des interpellations puis, ultérieurement, à certaines condamnations ; mais cet optimisme suppose, outre l'existence de preuves suffisamment précises, une collaboration police-magistrature rien moins qu'assurée, la seconde étant si peu en empathie avec le dur et éprouvant métier de la première prenant le réel de plein fouet.

    Il implique aussi que les oppositions politiques et les doléances médiatiques ne viennent pas sans cesse troubler la vigueur de la chaîne pénale.

    J'admets que ponctuellement un Etat, si beaucoup de conditions sont réunies, a la possibilité de manifester sa force et de réprimer les délits, les crimes ou même les incivilités, terme délicieux donnant l'impression que le vocabulaire est capable de civiliser la réalité brute. Ainsi le Premier ministre est-il dans son rôle quand il affirme que « l'Etat poursuivra sans relâche les auteurs ». Bien le moins !.

    Il y aura des avancées qui rassureront temporairement mais quand, avec des malfaisances collectives, ici ou là on s'ébat dans la France comme si elle était un terrain de jeu livré à la folie destructrice et coupable de minorités qui n'ont plus peur de rien, que peut faire l'Etat ? Le plus souvent, constater, déplorer, bomber le torse, compter sur la police et sur les juges puis attendre la suite. Inéluctable, imprévisible, de la part de voyous et de bandes qui ont pour objectif de saper les moyens même de leur possible identification et de sauver leurs trafics.

    Que pèse, face à ces impunités quasiment et fatalement obligatoires - ces groupes protégés par leur nombre même - l'autorité affichée de l'Etat ? Rien ou presque rien. Comment l'évoquer même au regard de ces cités de non-droit qui la narguent ?

    La démocratie même la plus efficiente, active, réactive, ni naïve ni féroce, ne sera jamais à la hauteur de ce qu'exigerait notre pays. Les fauteurs de troubles, délinquants et criminels sont lestés, à chaque fois davantage, de l'impuissance des services régaliens de l'Etat à les mettre hors d'état de nuire.

    La démocratie, dans la meilleure de ses définitions, est caractérisée par tout ce qu'elle peut se permettre pour se défendre, limitée par tout ce qu'elle doit s'interdire à cause de sa nature. On devine les piètres résultats d'une politique ainsi contrariée.

    Pourtant, que proposer d'autre sinon une République qui offrirait moins de garanties aux transgresseurs mais plus de droits aux honnêtes gens ? Toujours dans l'espace démocratique avec ses valeurs, ses principes et son inévitable passif... Des gouvernants plus compétents, une police mieux armée, pourvue et défendue, une magistrature plus solidaire, des médias moins mécaniquement critiques.

    Si j'osais, j'irais jusqu'à soutenir qu'une démocratie, face à un pire multiplié et multiforme de plus en plus violent, sans le moindre frein éthique et humain, est impuissante par principe parce qu'elle ne peut pas tout se permettre.

    Mais que son contraire, un pouvoir totalitaire impitoyable serait un remède plus dommageable, plus insupportable que la rançon que nous payons pour avoir le bonheur de vivre en démocratie. 

    Philippe Bilger           

  • Quand Eugène Ionesco résout le dilemme de Philippe Bilger

    Article intitulé « Nos contemporains, les Gaulois », paru dans Le Figaro littéraire du 23 juin 1969 et repris dans l'ouvrage du même Ionesco intitulé Antidotes (Gallimard, 1977)

  • Juste avant ses 67 ans, Amanda Lear prend sa retraite.  Pas Laurent Fabius, ni... Alain Juppé !

     

    Mur-bleu gds.jpgOn trouve de tout, on lit et on entend de tout dans les médias : le plus souvent, c'est le pire, et nous ne nous gênons pas pour le dire, parfois presque quotidiennement, en dénonçant la « cléricature médiatique », les journaleux confondant carte de presse et carte de parti. Nous n'en sommes que plus à l'aise pour signaler les quelques fois où - chose étonnante ! - c'est le meilleur que, tout d'un coup, croyant rêver, l'on entend...

    Comme ce jeudi 20 octobre, à 6h50, sur France info, juste avant le 7-9 de Fabienne Sintès, régulièrement « épinglée » ici. Guy Birenbaum fait une entrée en fanfare, déclarant, l'air goguenard et le ton manifestement enjoué « Amanda Lear prend sa retraite ! ». On est surpris et de l'annonce (dont, franchement, on se fiche un peu; et puis, il y a tellement plus grave en ce moment...) et, surtout, de l'humeur manifestement joyeuse et rigolarde du dit Birenbaum.

    Et il commence sa courte chronique en citant l'actrice : «...Je ne supporte plus de me voir à la télé... de me maquiller tous les jours... d'être dans l'oeil du public...»; puis il conclut : « Amanda Lear vient d'annoncer son départ à la retraite l'an prochain, après 40 ans de carrière...»

    On écoute toujours, toujours surpris, en se demandant toujours ce que tout ce discours vient faire là. Et puis, on va très vite comprendre, et, franchement, là, cela va devenir intéressant. et on ne regrettera plus d'avoir écouté ! Car il va y avoir une leçon politique : Birenbaum signale que ce qui vaut pour cette artiste ne vaut pas pour... les hommes politiques; en tout cas, en France...

    Amanda Lear a sorti son premier album en 1977, « le Moyen-Âge ! », dit Birenbaum qui signale que, moins d'un an après, un conseiller technique au Ministère de la Coopération, du nom d'Alain Juppé, âgé de 33 ans et déjà à la chevelure « plus dégarnie qu'Amanda » se présentait à sa première élection législative dans la 1ère circonscription des Landes, où il devait d'ailleurs être battu.

    Le premier mai prochain, Amanda partira, Alain sera toujours là, persifle l'impertinent; pourtant, lui aussi aura 40 ans de carrière, mais il ne prendra pas sa retraite. Retraite politique, s'entend, précise le persifleur, devenu presque accusateur, puisque, pour la retraite professionnelle, c'est déjà fait : Alain Juppé a pris sa retraite d'Inspecteur des Finances à l'âge de 57 ans, en ayant cotisé 38 ans et 3 mois.

    « In cauda venenum » : voilà ce qu'a fait, dit Birenbaum, celui qui propose que les Français prennent leur retraite à... 65 ans !

    Mais ce n'est pas fini : il y en a pour le camp d'en face aussi (si tant est que ce soit « le camp d'en face ...). Et là, Birenbaum redevient narquois et goguenard, ce qui fait plus mal encore : « Il y a mieux - dit-il. Celui qui validera le résultat de l'élection présidentielle de 2017, c'est-à-dire le président du Conseil Constitutionnel, Laurent Fabius, a pris sa retraite du Conseil d'Etat en 2001, à l'âge de 55 ans !...»

    Et Birenbaum de conclure par une chute que nous pouvons reprendre intégralement à notre compte : « Chapeau, messieurs ! Retraite chapeau, bien sûr...» 

     Amanda Lear, artiste, à l'exposition Jean-Paul Gaultier à Paris, le 30 mars 2015.

    Pour écouter, cliquez sur l'image

  • Mathieu Bock-Côté : après la polémique, ce qui restera du livre de Patrick Buisson

     

    Par Mathieu Bock-Côté    

    L'essai de Patrick Buisson a déclenché les passions, mais sous l'angle des confidences à l'endroit de l'ancien président. Mathieu Bock-Côté, pense au contraire que La cause du peuple est d'abord et avant tout un livre d'analyse politico-philosophique de notre époque [Figarovox, 18.10]. Cette chronique brillante - et selon toute vraisemblance pertinente pour qui n'a pas encore lu le livre de Patrick Buisson - porte, elle aussi, son regard très en profondeur non seulement dans l'essentiel de cet ouvrage mais aussi dans les maux dont souffrent nos sociétés - la société française tout particulièrement - et dans les perspectives et conditions d'une possible renaissance. Il y a là de très belles et très sûres réflexions qui intéressent au premier chef les royalistes, les patriotes et, au delà, tous les Français qui selon l'expression de Thierry Maulnier « persistent à aimer la France et à ne pas désespérer d'elle ».  Lafautearousseau 

     

    3222752275.jpg« Un brulot ». Un « livre à charge ». Un « règlement de comptes », ajoutèrent certains. C'est ainsi qu'on a accueilli La cause du peuple (Perrin, 2016), le dernier livre de Patrick Buisson, en prenant bien la peine de rappeler, comme à l'habitude, tout son parcours idéologique, comme s'il fallait mettre en garde le commun des lecteurs contre lui. Ces mises en garde faites, on a tout fait pour réduire cet ouvrage à une compilation de confidences et d'indiscrétions, comme s'il se livrait à la manière d'un petit tas de secret sur la Sarkozie. En gros, ce serait un livre de ragots. Comment ne pas voir là une autre preuve que la plupart du temps, les journalistes ne lisent pas vraiment les livres dont ils parlent ? Ou s'ils les ont lus, qu'ils se fichent bien de l'essentiel. Ou alors, peut-être ont-ils décidé d'enterrer celui qu'on veut à tout prix faire passer pour un mauvais génie ? Chose certaine, ils ne se sont pas intéressés à l'analyse de notre situation historique que Buisson a pris la peine d'élaborer sur plus de 400 pages, avec un bonheur d'écriture indéniable: on se contentera d'y coller une sale petite étiquette radioactive pour en faire un infréquentable personnage. Le vrai pouvoir de la gauche médiatique, c'est de décerner des certificats de respectabilité auxquels on prête encore de la valeur.

    Et c'est dommage. Très dommage. Car La cause du peuple est probablement un des livres les plus importants parus ces dernières années - j'ajouterais, un des plus passionnants. Si Buisson joue à sa manière le rôle du chroniqueur des années Sarkozy, qu'il a accompagné de 2005 à 2012 en voulant en faire le héraut de la France telle qu'il se l'imagine, il nous propose surtout, dans cet ouvrage, une puissante analyse de notre temps. Il croise la psychologie politique, la philosophie politique et l'anthropologie politique et son regard va très en profondeur. Il s'agit de faire un portrait de l'époque à travers la présidence d'un homme qu'il aurait souhaité frappé par la « grâce d'État » mais qui n'est jamais vraiment parvenu à faire quelque chose de son incroyable énergie, comme s'il était paralysé par son désir de reconnaissance par les branchés et les élégants, représentés à ses côtés par son épouse. Sarkozy, pour Buisson, est d'abord l'histoire d'un talent gâché, d'une immense déception. C'est l'histoire d'un homme qui aurait préféré l'agitation à l'action, en confondant l'hyperactivité médiatique et le travail de fond. Il n'aura pas su saisir la part sacrée du politique, la symbolique sacrificielle du pouvoir. Le pouvoir devait le conduire dans la jet-set mondiale où il jouirait, enfin riche, de son ascension sociale parfaitement réussie.

    On le sait, Patrick Buisson a été grand stratège du sarkozysme électoral en 2007, c'est-à-dire d'une campagne misant sur la transgression du politiquement correct en mettant de l'avant la notion d'identité nationale, longtemps concédée par la droite « républicaine » à la droite populiste. Buisson en était convaincu : il fallait mener la guerre culturelle à une gauche depuis trop longtemps hégémonique dans le monde des idées. Mais cette notion n'avait rien d'un hochet rhétorique chez lui. Au contraire, à travers elle, il était possible de renouer avec la part conservatrice de la droite et plus fondamentalement, de sortir d'une vision strictement économique de l'homme, qui passe souvent pour la seule rationnelle, surtout à droite, où on croit répondre aux besoins de l'âme humaine avec une approche strictement comptable. L'identité nationale ouvrait, pour Buisson, sur la part symbolique et anthropologique de la communauté politique : cette part, qui se dérobe à l'artificialisme sociologique, est probablement la plus importante. L'identité nationale permettait de faire une brèche dans une mythologie progressiste glosant sans cesse sur les valeurs républicaines pour mieux occulter l'identité historique de la France.

    C'est cette part que Buisson cherchera à mettre de l'avant pendant cinq ans, en invitant Nicolas Sarkozy à se l'approprier. Qu'il s'agisse de la question de l'autorité de l'État, de l'immigration ou des questions sociétales, Buisson revient toujours à la charge en rappelant une chose fondamentale : le peuple français fait une expérience pénible de sa désagrégation. Ce constat est vrai pour l'ensemble des peuples occidentaux. Il voit ses symboles s'égrener, ses repères se brouiller, son identité s'émietter. Il se sent de plus en plus devenir étranger chez lui. Ses aspirations profondes sont étouffées, et mêmes déniées. On les présente comme autant d'archaïsmes ou de phobies alors qu'il s'agit d'invariants anthropologiques que la civilisation avait traditionnellement pris en charge et mis en forme. La vocation du politique, nous dit Buisson, est d'abord conservatrice: il s'agit de préserver une communauté humaine, qui est une œuvre historique vivante, et non pas toujours de la réformer pour l'adapter à la mode du jour. Il y a dans le cœur humain un désir de permanence qu'on doit respecter. Lorsqu'on le nie, on pousse l'homme à la solitude extrême, puis à la détresse.

    Buisson souhaite reconstituer le peuple français, et pour cela, il croit nécessaire de renouer politiquement avec lui. Alors que les élites ne savent plus défendre une souveraineté de plus en plus vidée de sa substance, il faut aller directement au peuple pour reconstituer une véritable puissance publique. C'est en puisant directement dans la légitimité populaire que Buisson entend régénérer le pouvoir, le déprendre des nombreuses gangues qui l'enserrent comme le droit européen ou international ou encore, les nombreux corporatismes qui entravent la poursuite de l'intérêt général. Mais, ajoute-t-il, la gauche ne pense pas trop de bien de ce retour au peuple, puisque depuis très longtemps, elle se méfie des préjugés du peuple, qui se montre toujours trop attaché à ses coutumes : elle rêve d'une démocratie sans le peuple pour la souiller de ses mœurs. C'est l'histoire du rapport entre le progressisme et le peuple dans la modernité. Dans le cadre de la campagne de 2012, Buisson cherchera quand même à convaincre Nicolas Sarkozy de miser sur une politique référendaire qui pourrait faire éclater le dispositif annihilant la souveraineté. Il n'y parviendra pas vraiment, même s'il poussera le président-candidat à renouer avec une posture transgressive.

    Mais un peuple n'est pas, quoi qu'en pensent les théoriciens des sciences sociales, une construction artificielle qu'on peut créer et décréer par décret. Et c'est en puisant dans son histoire qu'il peut renaître, en retrouvant ses racines les plus profondes. L'histoire est chose complexe : les formes qu'elle a engendrées peuvent se métamorphoser, renaître, et c'est dans cette optique que Buisson revient sur la question des racines chrétiennes de la France. Formée dans la matrice du christianisme, la France s'est couverte au fil de l'histoire d'églises, avant de les déserter assez brutalement au vingtième siècle - il faut dire qu'on a aussi cherché violemment à lui arracher ses racines chrétiennes avant cela. Dans un monde marqué par l'esprit de conquête d'un certain islam, par une immigration massive et par une déliaison sociale de plus en plus brutale, la France est prête à se réapproprier son héritage chrétien à la manière d'une « ressource politique immédiatement disponible » (p.322). Le catholicisme s'offre non plus nécessairement comme une foi mais comme une culture ayant permis aux Français d'accéder à la transcendance et vers laquelle ils peuvent se retourner à la manière d'une identité civilisationnelle.

    On me pardonnera de le redire, mais on aurait tort de voir dans cet ouvrage essentiel une bête charge contre un homme désaimé. En fait, quiconque recense La cause du peuple est condamné à ne rendre que partiellement compte de l'exceptionnelle réflexion qui s'y trouve. Buisson, en fait, fait le portrait de la misère d'une époque qui a le culot de se croire presque irréprochable alors qu'elle pousse les hommes à la misère affective et spirituelle et finalement, à une solitude si violente qu'elle représente peut-être la pire misère qui soit. En creux, il formule un programme de redressement qui est moins fait de mesures ciblées que d'un appel à renouer avec une idée de l'homme autrement plus riche que celle qui domine en modernité avancée : il n'y aura pas de réforme politique sans réforme intellectuelle et morale, dirait-on. L'homme politique ne doit plus voir devant lui une société flottant dans un éternel présent où se meuvent des individus bardés de droits mais un peuple historiquement constitué. Et il doit moins se présenter comme un habile gestionnaire du présent que comme un homme incarnant le passé, le présent et l'avenir d'une civilisation.

    Si Nicolas Sarkozy savait parler et faire de bons discours, il ne savait finalement pas incarner sa fonction et encore moins son pays. À lire Patrick Buisson, c'était un comédien de talent qui n'avait pas de vocation sacrificielle. Buisson a échoué a en faire le grand homme qu'il aurait peut-être pu être. Pouvait-il en être autrement ? On comprend pourquoi la figure du général de Gaulle hante les pages de La cause du peuple. Mais il ajoute : « de n'avoir pas réussi la mission que je m'étais donnée ne prouve rien. D'autres, je le sais, viendront après moi pour dire et redire que ne font qu'un la cause du peuple et l'amour de la France » (p.442). Un pays dure tant que dure dans le cœur des hommes le désir qu'il persévère dans son être : la flamme de la résistance doit toujours être portée pour un jour le faire renaître mais il arrive qu'ils soient bien peu nombreux à la maintenir. Ce qui habite Patrick Buisson, manifestement, c'est l'espérance d'une renaissance française.

    La cité a quelque chose de sacré : à travers elle, l'homme fait l'expérience d'une part essentielle de lui-même, qui le transcende, qui le grandit, qui l'anoblit. « Aimer la France, dit-il, ce n'est pas aimer une forme morte, mais ce que cette forme recèle et manifeste d'impérissable ». Et Buisson ajoute : « Ce n'est pas ce qui mourra ou ce qui est déjà mort qu'il nous faut aimer, mais bien ce qui ne peut mourir et qui a traversé l'épaisseur des temps. Quelque chose qui relève du rêve, désir et vouloir d'immortalité. Quelque chose qui dépasse nos pauvres vies. Et qui transcende notre basse époque. Infiniment » (p.442-443). La cité est gardienne d'une part de l'âme humaine et elle ne saurait bien la garder sans un véritable ancrage anthropologique. Mais elle ne saurait, heureusement, se l'approprier complètement et il appartient aux hommes qui croient à la suite du monde de la cultiver, d'en faire le cœur de leur vie, pour transmettre ce que l'homme ne peut renier sans se renier lui-même, pour honorer ce qu'on ne saurait oublier sans s'avilir intimement.

    « Un peuple n'est pas, quoi qu'en pensent les théoriciens des sciences sociales, une construction artificielle qu'on peut créer et décréer par décret. »

    Mathieu Bock-Côté 

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

  • Nicolas Doze, un « chroniqueur éco » de grand talent sur BFM-TV...

     

    Mur-bleu gds.jpgCe n'est pas la première fois que nous évoquons ici Nicolas Doze, cet excellent vulgarisateur d'un sujet parfois difficile, voire rebutant pour le grand public : l'économie.

    De par son sujet - probablement - mais aussi parce qu'il doit l'être au fond de lui-même, Nicolas Doze n'apparaît pas comme un esprit sectaire, dogmatique, confondant sa carte de presse avec la carte d'un parti. Il parle juste et vrai, s'en tient aux faits et s'abstient de tout commentaire ou jugement partisan. Ce qui, dans un monde journalistique où le politiquement correct règne quasiment en maître, mérite d'être salué...

    Ecoutez les 2'34 de cette courte « chronique éco » (courtes, donc pédagogiques et assimilables par le grand public, toutes ses chroniques le sont) : passée la première minute où il annonce deux bonnes nouvelles pour notre économie, Nicolas Doze commence à établir avec justesse et vérité un état des lieux de la situation globale de la France : ses points faibles, qu'il ne cache pas, bien au contraire (ses « trois boulets »+ : fiscalité trop lourde et inefficace, rigidités administratives, dépense publique...) et que nous ne cessons de dénoncer; mais aussi ses points forts, son attractivité malgré tout, et les multiples raisons de celle-ci....

    L'ensemble est instructif, intéressant et juste ; et, surtout, dans la morosité ambiante, où l'anxiogène est presque partout, Nicolas Doze donne des raisons d'espérer : l'écouter, c'est comme respirer un grand bol d'air frais dans notre monde radio-télé si pollué par le conformisme et le parti-pris, à sens unique (de gauche) évidemment; et si déprimant, le plus souvent, à entendre tous ces prophètes de malheur nous expliquant que la France est finie ...

    Sa conclusion, que vous allez entendre, nous la faisons nôtre, bien sûr, et c'est tout le sens de notre combat politique pour un changement d'Institution. 

     

    Attractivité et effet Brexit

  • Najat Vallaud Belkacem, ministre de l’Education nationale, ce n'est pas l'érudition qui l'étouffe !

     

    Mur-bleu gds.jpgLe 23 septembre dernier, nous avions critiqué notre ministre de la des-Education nationale, qui s'était couverte de ridicule en réagissant aux propos de Nicolas Sarkozy sue « nos ancêtres les Gaulois » *. Elle avait commencé sa déclaration par un vaniteux « la ministre de l'Education nationale que je suis connaît parfaitement... etc. etc. »  Sauf qu'elle se plantait sur toute la ligne, confondant l'auteur du livre évoqué avec un autre, ne donnant pas le titre exact, citant comme soi-disant « première phrase » une phrase tirée d'un autre ouvrage... Bref, comme disent les élèves en cours de récré, elle s'était « vautrée », et en beauté ! Les plus cultivés des dits élèves (si, si, il y en a toujours...) en rigolent encore sous les préaux...

    Un lecteur nous a envoyé la lettre écrite, de son côté, par un professeur agrégé d'Histoire, à notre ministre, aussi ignorante que prétentieuse : nous ne résistons pas au plaisir de de lui céder la parole.

     

    AVT_Jean-Michel-Lambin_5546.jpgMadame Vallaud Belkacem, Ministre de l’Education nationale     

     

    Vous avez voulu répondre à l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy : « La ministre de l'Éducation que je suis connaît PARFAITEMENT les premières phrases de ce livre, Tour de France par deux enfants, d'Ernest Lavisse, sous la IIIe République : « Autrefois, notre pays s'appelait la Gaule et les habitants les Gaulois. ».   Pas de bol, comme dirait votre chef de l’Elysée, car, ce faisant, vous commettez une série d’erreurs historiques :

    1. La phrase en question n’est nullement la première phrase du Tour de France par deux enfants, livre qui n’est pas de Lavisse, mais de G. Bruno, pseudonyme d’Augustine Fouillée. Ce manuel de lecture commence par une évocation de la guerre de 1870 : « Par un épais brouillard du mois de septembre, deux enfants, deux frères, sortaient de la ville de Phalsbourg en Lorraine […] par la porte de France. »  Ce manuel scolaire ayant été tiré à 8,5 millions. d’exemplaires, je m’étonne que « la ministre de l’Education que [vous êtes] » l’ignore.

    2. Ce manuel n’était pas seulement en usage « sous la III° république » mais aussi sous la IV°, bien marquée à gauche, et durant les débuts de la V° République.  

    3. Lavisse, dans ses manuels de Cours moyen et Cours moyen et Certificat d’Etudes, Armand Colin, réédition 1929 et 1934, ne dit rien de cela ; il parle du pays et non du peuple : « Il y a deux mille ans, la France s’appelait la Gaule. La Gaule était habitée par une centaine de petits peuples », ce qui est historiquement exact ; il ne s’agit pas d’un « roman historique » que vous et vos semblables, notamment les socialistes historiens, stigmatisez. Si vous aviez quelque connaissance du latin, que vous détestez tant, vous sauriez que Jules César écrivit les « Commentarii de Bello Gallico ».     Vous ajoutez ensuite : « Oui, il y a parmi nos ancêtres des Gaulois, mais aussi des Normands, des Celtes, des Burgondes… Les Niçois nous ont rejoints, les Corses, les Franc-Comtois, la Guadeloupe, la Martinique et puis après aussi des Arabes, des Italiens, des Espagnols… C’est ça la France. »

    Vous commettez à nouveau plusieurs fautes historiques dans ce bric-à-brac :

    1. Erreur qu’un élève de sixième (d’avant votre réforme du collège) n’aurait pas commise : les Celtes sont les Gaulois habitant la Gaule centrale, la Gaule celtique, « qui ipsorum lingua Celtae » nous dit César livre I, 1, entre Gaule Belgique et Gaule Aquitaine. Mais comme vous méprisez le latin…  

    2. Vous mélangez allègrement peuples et territoires et, apparemment, la chronologie des invasions n’est pas votre tasse de thé, même au harem (d’Archimède).

    3. Vous considérez comme autres ancêtres des Français, des peuples qui étaient éminemment Gaulois comme les « Franc-comtois », en réalité le peuple gaulois des Séquanes qui vivaient, après le traité de Verdun de 843, dans la Lotharingie de Lothaire et non dans la Francia occidentalis de Charles le Chauve. Mais à Sciences po, je doute qu’on enseigne le traité de Verdun et la naissance de la Lotharingie.

    4. Il serait bon et même nécessaire de rappeler que ces invasions ne concernaient que quelques dizaines de milliers d’hommes, voire quelques milliers pour ce qui est des Normands, alors que la Gaule gallo-romaine était peuplée de 10 millions de Gaulois, soit 1/6 de l’empire romain, alors que la France compte 10 millions d’habitants vers le XIIème siècle, 20 millions sous Louis XIV et près de 30 millions au début de la Révolution. D’un point de vue génétique les apports des peuples germaniques, des Normands et des pillards Sarrazins et Maures au Moyen Age et Barbaresques, du XVème siècle à juillet 1830 – que vous devez bien connaître – et autres « migrants » et envahisseurs ont été démographiquement infimes, au total et sur 15 siècles, de l’ordre de 4 ou 5 %. Les historiens sérieux, au premier rang desquels Fernand Braudel dans L’identité de la France, livre dont le titre seul doit provoquer chez vous un haut-le-cœur, et Pierre Chaunu, soulignent que, jusqu’au XIXème siècle, la population de la France était à plus de 90 % héritière des gènes des gallo-romains. La France terre d’immigration est une légende (une sorte de « roman historique de gauche et anti-français ») colportée dans la bobosphère des journaleux/show-bizeux/cultureux parisianistes, faux historiens mais vrais pseudo–intellectuels – sans le « z’ ».

    5. Dans votre énumération vous oubliez – mais je doute que ce soit un hasard – les Arméniens, survivants du génocide perpétré par vos grands amis musulmans, les Turcs.  Par ailleurs, aveuglé par votre idéologie multiculturaliste, vous faites un contre-sens sur ce qu’a dit notre ancien Président de la République : il ne dit pas que seuls les Français nés Gaulois, sont Français, il dit exactement le contraire : on ne nait pas Français / Gaulois, on le devient ; il parle comme de Beauvoir ! Cela devrait plaire aux féministes hystérisées de votre entourage…  Puisque vous prétendez « connaître parfaitement » le Lavisse, vous devriez, et vous auriez dû, Madame le Ministre, vous inspirer du frontispice où Ernest Lavisse s’adresse à l’Enfant (et non l’« apprenant » cher aux ayatollahs de l’Education qui grouillent et scribouillent dans votre ministère) : « Dans ce livre tu apprendras l’histoire de la France. Tu dois aimer la France parce que la nature l’a faite belle, et parce que son histoire l’a faite grande ». Cela aurait évité la destruction de son histoire et de l’Histoire en général ainsi que la francophobie qui règne dans les programmes et manuels d’histoire de la réforme du collège de 2016.     

    Veuillez croire, Madame le ministre, à l’expression de ma considération.    

    Jean–Michel Lambin

    Agrégé d’histoire, ancien professeur en Hypokhâgne et Khâgne